MEMOIRE Coordinateurs de la première année : Eric Samakh Jean Cristofol Benoît Henri Guillaume ESPINOLA ECOLE SUPERIEURE D’ARTS D’AIX-EN-PROVENCE Année 2006/2007 TABLE DES MATIERES Acceuil www.ecole-art-aix.fr/rubrique442.html O- Préambule www.ecole-art-aix.fr/article1778.html I- Stage initial www.ecole-art-aix.fr/article1777.html a) Projet personnel b) Projet Collectif c) Dessin II - Dessin www.ecole-art-aix.fr/article1779.html III - Photo/Web www.ecole-art-aix.fr/article1937.html a) Photo b) Web IV - Vidéo/Son www.ecole-art-aix.fr/article2261.html a) Vidéo b) Son V - Infographie/3D www.ecole-art-aix.fr/article2262.html a) Infographie b) 3D VI - Volume www.ecole-art-aix.fr/article2263.html VII - Sérigraphie/Gravure www.ecole-art-aix.fr/article2264.html a) Gravure b) Sérigraphie c) Reliure VIII – Son-Espace-Réseau www.ecole-art-aix.fr/article2188.html IX- Peinture www.ecole-art-aix.fr/article2265.html X - && if je run Processing? www.ecole-art-aix.fr/article2434.html XI - English www.ecole-art-aix.fr/article2477.html Préambule : Dans ce mémoire, je vais parler de mon vécu dans l’Ecole d’Art d’Aix-en-Provence durant l’année 2006-2007. Il faut d’abord savoir que je suis entré à l’école suite à une réorientation : en effet, j’étais en Faculté de Sciences à Marseille, où je suivais le cursus de Sciences pour l’Ingénieur. Cette réorientation s’explique, entre autre, par une volonté depuis quelques années de suivre une formation artistique, en effet j’ai pris l’option arts plastiques pour le bac et j’allais à un cours d’art depuis mes 11 ans. En plus de je m’intéresse de prés aux questions politiques, aux droits de l’homme et à la liberté d’expression. En fait, à part mes activités extra-scolaires, j’ai toujours suivi un cursus scientifique, j’ai donc une vision assez cartésienne des choses, ce qui ne veut pas forcément dire que je n’ai pas de sensibilité artistique, au contraire, je crois que cette manière de voir et d’envisager le monde peut avoir une valeur esthétique, une esthétique mathématique. Cependant, avec mon cursus, je n’ai pas une culture générale dans le domaine de l’art et de la philosophie très poussée, ce qui pose problème dans une formation telle que celle des Beaux-Arts. Cela n’implique pas que je n’ai pas de connaissances en art ou en philo, mais plutôt que j’ai beaucoup à apprendre. De toute façon, nous apprenons de manière permanente, mais en général nous nous concentrons sur un axe ou une direction (par exemple la physique, ou la philosophie). Ce que je trouve intéressant dans les Beaux-Arts, c’est que nous n’avons pas vraiment une direction d’apprentissage, même si une bonne partie du cursus consiste à nous familiariser avec les différentes techniques et outils. Tout mérite d’être appris, analysé ou vu, et, à partir de ce que l’on apprend ou que l’on observe, nous trions et cherchons l’utilité de chaque chose, pour l’appliquer dans une forme d’expression (qu’elle soit personnelle ou collective). Plus qu’un lieu d’apprentissage, l’école est un lieu d’expression, d’expérimentation et de réflexion. C'est à partir de cette réflexion que je vais analyser de façon personnelle le déroulement de cette année. La première activité de l’année, à la rentrée, fut de préparer le stage initial. J’étais très hésitant et peu sûr de moi : en fin de compte, je venais du milieu scientifique et je me demandais si j’allais être à la hauteur. De plus j’ai vécu presque toute ma vie dans une culture autre que la culture française (au Brésil, plus de 17 ans, et en Espagne, 3 ans). Cela faisait juste un an que j’étais arrivé en France, et même si je suis français, j’ai subi un petit choc culturel. Petit à petit, je me suis adapté et j’ai cherché à comprendre (ou pas) le pourquoi des choses. Cette année, exempte de maths et de physique, mais pleine de découvertes culturelles et de réflexions intéressantes, a été très enrichissante pour moi. En effet, petit à petit, un côté artistique est venu se greffer, ou plutôt s’est développé avec mon côté scientifique. Je n’ai pas perdu mon regard scientifique, mais, à présent, j’ai un peu des deux, ce qui me donne un point de vue intéressant. Lorsque je regarde une œuvre, je me pose deux questions : - une d’ordre scientifique, où je me demande comment est-elle faite, comment elle fonctionne, comment mettre en équation, etc. - une d’ordre artistique, où je me demande pourquoi est-elle faite, dans quel contexte historique, sociologique, géopolitique, quelles sont les conséquences, etc. Cette année fut aussi la découverte de pratiques telles que le volume, la 3D, le son, la vidéo ; mais les découvertes qui m’ont le plus marqué furent l’hypermedia et la mécatronique. Je suis allé par hasard à une exposition Avenida Paulista à São Paulo, au “Centro Cultural Itaú”, où on pouvait voir les chiens-robots de France Cadet (je ne savais pas que ce travail était celui de quelqu’un de l’école, et encore moins que c’était une enseignante) et des installations interactives d’art numérique. L’exposition m’avait beaucoup plu et, en arrivant à l’école, tout est devenu plus clair. Mécatronique, Processing, Arduino, Pure Data, des mathématiques, de la logique, de la mécanique et de l’électronique pour faire de l’art, tout ce dont je rêvais. Ensuite, il y a Eniarof, une autre exposition d’art numérique, axée sur le jeux vidéo, du processing, beaucoup de processing. Parmi les ateliers qui m’ont plu à l’école, il y a ceux du volume, du dessin (même si on en a fait très peu), du son, de la vidéo et de la photo. Les travaux faits cette année avaient plus pour objectif de nous faire apprendre une technique. Pour être franc, je suis satisfait du rendu en volume, pour le travail avec le masque du visage (qui m’a fait découvrir une phobie). Le travail en volume autour de l’insulte ne m’a pas plu, j’ai eu l’impression que c’était fait un peu gratuitement, et j’ai eu peur que ce travail puisse être très mal interprété. Utiliser le langage des signes pour écrire une insulte me donne l’impression que l’insulte est destinée aux malentendants, et même si ce n’est pas le cas, je ne trouve pas correct d’insulter les personnes. Je pense que nous aurions pu avoir un travail de réflexion plus important pour arriver à quelque chose de plus intelligent et de moins gratuit. En plus des heureuses découvertes à l’école, j’ai pris le temps d’aller à Paris pour visiter des musées (chose que je projette de faire plus souvent l’année prochaine). Parmi les expositions que je suis allé voir, il y avait celle d’Yves Klein, au Centre Georges Pompidou, avec ses monochromes d’un IKB vibrant, profond, envahissant. J’ai été captivé par la façon de penser de Klein, sa réflexion sur l’art et l’architecture immatériels. Aussi, l’exposé sur Pierre Huygues m’a fait découvrir cet artiste, une partie de ses travaux, mais aussi le film "A dog’s day afternoon". Cette année, pour la première fois, je vais aller à Venise pour la Biennale. J’ai hâte que le jour du départ arrive. Cela me permettra de connaître le travail d’un grand nombre d’artistes. Parmi les artistes qui me parlent, il y a Victor Vasarely (qui a une sculpture en plein milieu de la fac où j’allais l’année dernière) avec son travail autour des lignes, des formes et de la matière. Eduardo Kac, artiste brésilien qui travaille beaucoup dans l’art-science, a fait des œuvres très connues, comme le lapin fluorescent, qui est en fait une sorte d’alerte aux généticiens. J’ai vu pour la première fois l’œuvre d’art interactive Pissenlit, d’Edmond Couchot et de Michel Bret à São Paulo, dans une exposition au Centro Cultural Itau, Emoção Art.Ficial 3.0 – Interface Cibernetica. Dans cette même exposition il y avait le Dog(Lab)01 de France Cadet et son exploration du bug informatique ; Eden, une installation de John McCormack où un écosystème interactif évolue en fonction de la présence de visiteurs ; Life Writers, une machine à écrire très ancienne qui crée, lorsque l’on dactylographie dessus, des êtres vivants dotés d’algorithmes génétiques particuliers, de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau. Une autre exposition qui m’a marqué est Coexistence : un ensemble de photomontages qui ont pour but de promouvoir la coexistence entre les êtres humains. Cette exposition, organisée par le Centro da Cultura Judaica, était présentée à l’air libre au Parque do Ibirapuera, à São Paulo. Parmi les photos qui m’ont marqué, il y en a une qui montrait 1m² de prairie avec « 1m² of coexistence », une carte du monde composée par une mosaïque de drapeaux de tous les pays du monde. L’exposition met en valeur le dialogue, le respect mutuel entre les différentes sociétés, la liberté d’expression, d’opinion, de culte et dénonce le racisme et les préjugés en général. Cette exposition dénonce entre autre l’attitude « des plus grandes nations du monde » qui mènent une guerre très médiatisée au Moyen Orient aux coûts exorbitants, grande nation du monde telle que le gouvernement nord-américain, qui se croit le maître du monde et qui affirme ne pas avoir les fonds nécessaires pour subventionner le programme de l’ONU d’éradication de la faim (alors que le coût de la guerre est largement supérieur au coût du programme de l’ONU). En plus de l’exposition à l’air libre, toute une documentation très complète a été mise en ligne. En voyant ce type de projet, je pense qu’il est encore possible de changer les choses et d’aider les plus démunis. Enfin, récemment, j’ai vu sur internet une partie du travail de Doulgas Edric Stanley, professeur d’hypermedia à l’Ecole d’Art d’Aix-en-Provence, notamment Asymptote, qui est une œuvre interactive où le visiteur/utilisateur de l’œuvre manipule des marionnettes dans des univers avec des règles physiques et comportementales, projetées sur des écrans, grâce à un système de cordes et de moteurs. Ce système permet de réfléchir l’univers de la marionnette au spectateur par feedback. Le spectateur et la marionnette tendent à se rapprocher, comme une asymptote et sa courbe. Je me suis intéressé par la réflexion portée autour de cet œuvre, ainsi que la logique qui existe autour de sa conception. Pour conclure, je vous présente mes projets pour la suite de mon parcours. Les prochaines années, je souhaite orienter ma formation vers un art algorithmique, programmé, électronique. A l’école deux ateliers correspondent à mes attentes : l’atelier d’hypermédia et celui de mécatronique. Je suppose que les deux marchent ensemble. En plus du côté programmation, ces deux ateliers m’intéressent par la multidisciplinarité intrinsèque. En effet, en hypermédia ou en mécatronique, nous allons à coup sûr heurter face à des problématiques trouvées en volume, en son, en vidéo, en 3D, en l’infographie, etc. Cela s’explique par le fait que la programmation est un protocole et pas une forme, c’est-à-dire, l’algorithme est une forme de squelette où nous allons produire une carcasse perceptive.