Infections au cours des maladies systémiques : sclérodermie

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Infections au cours des maladies systémiques : sclérodermie
systémique et lupus érythémateux disséminé.
Infections during connective tissue diseases: systemic sclerosis and systemic lupus
erythematosus
Amina Abdessemed, Naoual Khaldoun, Nadjia Brahimi, Aicha Ladjouze-Rezig.
Service de rhumatologie, EHS Ben Aknoun, Alger - Algérie.
Rev Mar Rhum 2015; 31: 49-59
Résumé
Abstract
Les maladies auto-immunes et inflammatoires
systémiques (MS) constituent un ensemble
hétérogène d’affections. Les complications
infectieuses restent une source importante de
morbimortalité. Il apparaît que les infections
représentent
un
des
motifsprincipaux
d’admission en réanimation et une des
sourcesprincipales de décès. Le rapport
bénéfice/risque
des
corticoïdes,
des
immunosuppresseurs
et des biothérapies
doit toujours être pris en compte avant la
mise en route d’un traitement. Des mesures
préventives simples comme la vaccination
antipneumococcique et la prescription de
cotrimoxazole en prophylaxie doivent être
envisagées dès lors qu’une corticothérapie au
long cours associée ou non à un traitement
immunosuppresseur
est
envisagée.
La
survenue d’une fièvre chez un patient atteint
d’une MS peut être liée à une poussée de la
maladie de fond mais la règle est de considérer
qu’il s’agit d’une infection jusqu’à preuve du
contraire.
The systemic inflammatory and autoimmune
Mots
clés
:
Maladies systémiques;
Infections; Mortalité; Facteurs de risques;
Prévention.
Les maladies auto-immunes et inflammatoires systémiques
(MS) constituent un ensemble hétérogène d’affections. Elles
ont en commun leurs modalités thérapeutiques ; celles-ci
reposent en effet le plus souvent sur la corticothérapie
parfois associée à un traitement immunosuppresseur
auxquels vient s’ajouter depuis quelques années l’utilisation
croissante de biothérapies. Les complications infectieuses
restent une source importante de morbimortalité. La gravité
et la fréquence des complications infectieuses au cours des
MS sont corroborées par les études sur le pronostic des
diseases (AD) are a heterogeneous group of
affections. Infectious complications remain a
significant source of morbidity and mortality.
It appears that infections are one of the main
reasons for intensive care unit admission
and one of the major causes of death.
The benefit / risk ratio of corticosteroids,
immunosuppressive and biologic therapies
should always be considered before the
initiation of treatment. Simple preventive
measures such as pneumococcal vaccine and
prescription of cotrimoxazole prophylaxis must
be considered when a long-term corticosteroid
with or without immunosuppressive therapy is
planned. The occurrence of fever in a patient
with AD may be related to a disease flare but
the rule is to consider it as an infection until
proven otherwise.
Key words :
Systemic dseases: Infections;
Mortality; Risk factors; Prevention.
patients porteurs de MS, admis en unité de soins intensifs.
Il apparaît que les infections représentent un des motifs
principaux d’admission en réanimation et une des sources
principales de décès. De même, les patients porteurs d’une
MS admis en réanimation pour pathologie infectieuse, ont
un risque de décès supérieur à ceux admis pour poussée
évolutive de la MS [1].Nous abordons dans cet article les
complications infectieuses de la sclérodermie systémique
et du lupus érythémateux disséminé.
Correspondance à adresser à : Pr. A. Abdessemed
Email : [email protected]
Revue Marocaine de Rhumatologie
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DOSSIER Rhumatismes et infections
Facteurs
favorisants
et/
ou prédictifs de la survenue
d’infections
chez
les
patients
atteints de maladies systémiques
Les risques infectieux liés à la corticothérapie sont
proportionnels à sa dose et à sa durée. Dans l’étude de
Noël et al, la dose cumulée de corticoïdes apparaissait
comme le facteur de risque principal d’infection[2]. Le
risque existe chez les patients recevant une corticothérapie
à faible dose (5 à 10 mg par jour d’équivalent prednisone)
pendant plus de deux à trois mois. Ce risque est d’autant
plus élevé que les corticoïdes sont associés à un traitement
immunosuppresseur. Le taux d’infection serait deux fois
plus élevé chez des patients recevant de 1 à 20 mg de
prednisone et quatre fois plus élevé chez les patients
recevant 50 mg par jour ou plus, comparativement à
des patients ne recevant pas de corticoïdes [3]. Une
lymphopénie marquée (inférieure à 800/mm3) et/ou une
hypogammaglobulinémie (gammaglobulines inférieures à 5
g/L) peuvent être causées par une corticothérapie prolongée.
Elles exposent respectivement à des infections opportunistes
et/ou à germes encapsulés (Streptococcus pneumoniae,
Haemophilusinfluenzae) ou à des infections virales.
Certaines anomalies immunologiques « intrinsèques »
inhérentes aux MS, mais également certaines atteintes
viscérales spécifiques, peuvent contribuer à des degrés
divers à accroître le risque infectieux.
INFECTIONS DANS
SYSTEMIQUE
LA
SCLERODERMIE
La sclérodermie systémique (SSc) est une affection autoimmune rare de cause inconnue caractérisée par un
épaississement fibreux du derme. Cette affection comporte
une atteinte microvasculaire dont l’expression majeure est le
phénomène de Raynaud, et une composante immunologique
dont une des expressions est la présence fréquente
d’autoanticorps particuliers (anticorps anti-topoisomérase I,
anti-centromères et anti-RNA polymérase III).
1. Rôle des agents infectieux dans la physiopathologie
de la sclérodermie systémique
La sclérodermie systémique reste une affection de cause
inconnue. L’ensemble des travaux expérimentaux réalisés
plaide pour une origine multifactorielle, impliquant des
facteurs génétiques, encore peu élucidés, et l’exposition
à des facteurs environnementaux. Une fois initié, le
processus pathogénique se développe probablement
progressivement, en plusieurs étapes. Il aboutit finalement à
A. Abdessemed et al.
un dysfonctionnement conjoint des fibroblastes, des cellules
endothéliales (CE) et des cellules du système immunitaire.
De l’ADN de parvovirus B19 a été détecté dans la peau
et la moelle osseuse de patients atteints de sclérodermie
systémique. Ce virus reste un important candidat, en
raison de sa capacité à activer les fibroblastes [4]. Des
arguments plus convaincants suggèrent une possible
implication du CMV dans la sclérodermie systémique : il
existe une homologie de structure entre la protéine virale
UL 94 et une protéine membranaire humaine exprimée
par les CE et les fibroblastes normaux, NAG 2 [5]. Il a été
montré que des anticorps anti-UL94 étaient ainsi capables
de se lier à des CE et à des fibroblastes et d’induire leur
activation avec transcription de molécules d’adhésion,
de cytokines, de TGF-β et de CTGF [6]. L’Epstein–Barr
virus (EBV) est un facteur étiologique commun à plusieurs
maladies auto-immunes comme le lupus érythémateux
systémique, la polyarthrite rhumatoïde, et le syndrome
de Sjögren primitif. Le rôle de l’EBV s’expliquerait par un
mécanisme de mimétisme moléculaire entre des fractions
antigéniques de l’EBV et des antigènes du soi [7].De
l’ADN d’EBV a également été détecté dans le poumon de
patients atteints de SSc [8].
L’inflammation persistante de l’estomac induite par
Helicobacter pylori (H. pylori) peut avoir des conséquences
sur le reste de l’organisme par la libération de médiateurs
de l’inflammation comme les cytokines, mais aussi par
la réponse immunitaire de l’hôte à l’infection qui peut se
manifester par une hypersensibilité ou une auto-immunité.
Une étude menée par Yazawa et al a conclu que les malades
atteints de sclérodermie systémique avaient une prévalence
plus élevée de l’infection à H. pylori que la population
générale [9]. L’infection à H.pylori était corrélée avec la
sévérité de l’atteinte cutanée, gastro-intestinale et articulaire
chez les patients H. pylori positifs comparativement aux
patients H. pylori négatifs [10].
2. Causes de décès au cours de la sclérodermie
systémique
Les études de cohortes rapportent des taux de survie variant
entre 44 et 94% à 5 ans et 35 et 82% à 10 ans [11,12].
Actuellement les premières causes de mortalité apparaissent
être l’hypertension artérielle pulmonaire et la pneumopathie
interstitielle diffuse. Il n’ya pas de modification dans la
distribution des causes de décès non liée à la maladie
elle-même comme les cancers, l’athérosclérose ou les
complications infectieuses[13]. Les infections représentent 2
à 9 % des causes de décès au cours de la SSc. (Tableau 1).
Infections au cours des maladies systémiques : sclérodermie systémique et lupus érythémateux disséminé
51
Tableau 1 : Nombre de décès par infection au cours de la sclérodermie systémique
Auteur
Patients (N)
Nombre de
Décès par
décès (N)
infection(N)
Scussel-Lonzetti L 2002[14]
309
66
2
Arias-Nuñez MC 2008[15]
78
20
3
Type d’infection
Pneumonie
Otite moyenne
Sepsis d’origine urinaire
Gastro-entérite
Péritonite
Hachulla E 2009 [16]
546
47
4
Tyndall AJ 2010 [17]
5860
234
31
NP
Pneumonie
Septicémie
NP : non précisé
3. Infection pulmonaire
5. Pullulation microbienne intestinale
Une pneumopathie infectieuse sera évoquée devant
l’apparition d’une dyspnée et/ou d’une toux chez un
patient fébrile. Un lavage broncho alvéolaire(LBA)
sera pratiqué devant toute suspicion de complication
infectieuse. Au cours de la SSc, la présence d’une
pneumopathie infiltrante diffuse (PID) et le traitement
immunosuppresseur sont des facteurs de prédisposition
à la survenue d’infections pulmonaires à germes
opportunistes (tuberculose, pneumocystose, aspergillose).
La pneumocystose (PC) est rare au cours de la SSc mais son
évolution est souvent rapide et fatale [18]. Les co-infections
avec un autre agent opportuniste et/ou un pyogène sont
par ailleurs fréquentes. Un traitement probabiliste par le
cotrimoxazole doit être débuté au moindre doute associé à
une antibiothérapie à large spectre, et ce sans attendre la
réalisation et/ou les résultats du LBA. Dans une cohorte de
838 patients atteints de SSc [19], le risque de tuberculose
était plus élevé dans le groupe SSc comparativement au
groupe sujets sains (IRR 2,81, IC 95% 1,36-5,37; p =
0,004); particulièrement pour la tuberculose pulmonaire
(IRR 2,53, IC 95% 1,08-5,30; p = 0,022). L’âge ≥ 60
ans et l’hypertension pulmonaire apparaissaient comme
facteurs de risque indépendants de tuberculose. Le taux
de mortalité était similaire chez les patients SSc avec et
sans tuberculose.
La pullulation bactérienne (PB) peut entraîner des
diarrhées et/ou une stéatorrhée, une malabsorption des
carbohydrates, des lipides, des protéines, des vitamines
liposolubles, et de la vitamine B12. Les gaz produits par la
fermentation des carbohydrates provoquent quant à eux
les ballonnements et la flatulence typiques associés à la PB.
Plusieurs méthodes sont disponibles pour diagnostiquer
une PB. L’examen direct par la culture d’aspiration jéjunale
est considéré comme le gold standard [21]. Toutefois, cet
examen est invasif et nécessite beaucoup de ressources.
L’examen indirect par breath test à l’hydrogène expiré
est donc le plus fréquemment utilisé en raison de sa
simplicité. La pullulation microbienne est favorisée par
l’hypomotricité intestinale , mais aussi par le traitement
anti sécrétoire antireflux qui induit une inhibition de
la sécrétion acide gastrique bactéricide. Au cours de
la SSc un excès d’hydrogène expiré supérieur à 20
parties par million (ppm) est en faveur d’une pullulation
bactérienne intestinale. La Rifaximin, le métronidazole,
la norfloxacine, et l’association amoxicilline-acide
clavulanique sont efficaces pour le traitement de la
pullulation bactérienne. Un traitement séquentiel par ces
molécules est recommandé [22].
4. Infection œsophagienne
Les œsophagites infectieuses sont favorisées par les
troubles moteurs œsophagiens et /ou les traitements
immunosuppresseurs. Elles sont le plus souvent liées à
Candida albicans ; leur prévalence est estimée à 16-38%.
Les œsophagites virales sont plus rares (Herpès simplex,
cytomégalovirus)[20].
Revue Marocaine de Rhumatologie
6. Infection sur ulcères digitaux et calcinose
Des infections staphylococciques ont été rapportées sur
des lésions de calcinose [23]. Les ulcères digitaux (UD)
peuvent se compliquer d’infection superficielle et/ou
d’ostéite. Dans l’étude de Hachulla et al. [24], l’incidence
d’une infection ou d’une ostéite était de 9,5% par patient
par an. 16 (36%) patients avaient au moins un UD infecté
et 4 (9%) au moins une ostéite. Sur 141 épisodes d’UD,
32 (25 UD infectés et 7 ostéites) avaient nécessité un
traitement antibiotique pendant une durée de 39,2 ± 43,2
52
A. Abdessemed et al.
DOSSIER Rhumatismes et infections
jours. Une antibiothérapie parentérale avait été nécessaire
chez 20 patients.
7. Rôle des immunosuppresseurs
L’utilisation des traitements immunosuppresseurs dans le
traitement de la sclérodermie systémique remonte à 1960.
Plusieurs études ont analysé l’efficacité du méthotrexate
dans le traitement de la sclérodermie systémique, dont
deux essais principaux randomisés contrôlés utilisant les
scores cutanés comme méthode de mesure du suivi. Aucune
complication infectieuse n’a été rapportée dans ces deux
études [25,26]. Le cyclophosphamide (CYC) est un agent
alkylant dont l’action immunosuppressive porte à la fois sur
les cellules T et B. Deux essais randomisés contre placebo,
évaluant l’intérêt du CYC dans le traitement de la PID de la
SSc ne montraient pas de différence significative entre les
deux groupes traités et placebo en matière de complication
infectieuses. [27,28]. L’acide mycophénolique, le métabolite
actif du mycophénolatemofétil (MMF ) et du mycophénolate
sodique (MS), est un inhibiteur réversible et non compétitif
de l’inosinemonophosphate déshydrogénase (IMPDH). Une
méta analyse récente a confirmé l’innocuité et l’efficacité
du MMF dans le traitement de la PID de la SSc (un seul
cas d’infection pulmonaire à Aspergillus terreus traitée par
voriconazole avec succès) [29].
8. Complications infectieuses et biothérapies
Le champ des biothérapies est désormais vaste et leur
utilisation, soit en combinaison avec d’autres thérapies
soit en monothérapie, est promise à un développement
important, touchant des pathologies de plus en plus
diverses, fréquentes ou rares. Quelques études rapportent
leur utilisation dans la sclérodermie systémique.
L’usage des anti-TNF alpha est controversé car leur innocuité
au cours de la sclérodermie systémique n’est pas encore
démontrée, des infections sévères ainsi qu’une aggravation
de la pneumopathie interstitielle diffuse, ont été rapportées
[30,31]. Des études randomisées contrôlées sont nécessaires
afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance des agents anti-TNF
alpha dans le traitement de la sclérodermie systémique.
Elhai et al. [32] rapportent l’utilisation du tocilizumab chez
20 patients avec polyarthrite réfractaire aux DMARDS
et 7 avec myopathie réfractaire aux DMARDS et au
cyclophosphamide (base de données EUSTAR). 15 ont
reçu du tocilizumab (8mg/kg/mois) et 12 de l’abatacept
(10mg/kg/mois). Aucune infection n’a été rapportée dans
le groupe tocilizumab par contre dans le groupe myopathie
traitée par abatacept deux épisodes de bronchite sont
survenus chez un patient, et une infection par herpès simplex
virus chez un autre.
Le rituximab est un anticorps monoclonal chimérique
qui cible l’antigène CD20 à la surface des lymphocytes
B. Le rituximab est désormais largement utilisé dans de
nombreuses maladies auto-immunes et inflammatoires
systémiques, avec le plus souvent une efficacité satisfaisante
associée à une excellente tolérance. Récemment, plusieurs
études ont rapporté l’utilisation du rituximab chez des
patients SSc avec atteinte cutanée progressive et atteinte
pulmonaire. Les complications infectieuses après traitement
par rituximab dans la SSc sont résumées dans le tableau 2.
Tableau 2 : Infections chez les patients atteints de sclérodermie systémique, traités par rituximab
Auteur
Décès par infection(N)
Type d’infection
Zona : 1
Bosello SL 2014[33]
20 patients, forme cutanée diffuse, deux perfusion de
Infection sur UD : 2
1g à 15 jours d’intervalle associées à une perfusion
Infections voies aériennes supérieures : 3
de 100 mg de méthylprednisolone
Neutropénie : 0
Hypogammaglobulinémie : 0
Jordan S 2014[34]
Smith V 2010[35]
63 patients de la base de données EUSTAR
Etude ouverte, 8 patients, forme cutanée diffuse,
rituximab 1g à 15 jours d’intervalle
11 infections
Infection sur polypose nasale : 1
Etude contrôlée randomisée, 14 patients, atteinte
Daoussis D 2010[36]
cutanée diffuse et atteinte pulmonaire sévère. 8
patients : rituximab (375 mg/m2 par semaine pendant
Infection respiratoire : 1
4 semaines) et 6 patients : traitement habituel
Etude ouverte, 9 patients avec atteinte cutanée
Bosello S 2010[37]
progressive en échec au cyclophosphamide, rituximab 0
perfusion de 1g à 15 jours d’intervalle
Lafyatis R 2009[38]
15 patients atteinte cutanée diffuse, 1g de rituximab à
Infection urinaire : 1
15 jours d’intervalle
Abcès dentaire : 1
Revue Marocaine de Rhumatologie
Infections au cours des maladies systémiques : sclérodermie systémique et lupus érythémateux disséminé
9. Infections après greffe de cellules souches
hématopoïétiques
L’intensification thérapeutique avec autogreffe de cellules
souches hématopoïétiques (auto-CSH), développée depuis
15 ans pour des formes sévères de maladies auto-immunes
(MAI) constitue une alternative thérapeutique aujourd’hui
validée avec un niveau de preuve de III pour les formes
sévères de sclérodermie systémique.
Compte tenu du degré d’immunosuppression lié à la
MAI et à ses traitements antérieurs (durée et intensité
des traitements antérieurs sont les principaux facteurs
de risque), les complications infectieuses sont fréquentes
après autogreffe de CSH pour MAI. Les infections virales,
bactériennes et fongiques peuvent survenir quelques
mois après la greffe et doivent être systématiquement
dépistées dans la 1èreannée et jusqu’à 2 ans après la
greffe. Les complications les plus fréquentes sont les primoinfections ou les réactivations à EBV, HSV, VZV, CMV et la
pneumocystose. Le risque d’une infection à pneumocystis
est plus important dans les 6 mois suivant la greffe surtout
si une corticothérapie est maintenue.
10. Infections après transplantation pulmonaire
Chez les patients dont la pneumopathie infiltrante diffuse
progresse sous cyclophosphamide, une greffe pulmonaire
peut être proposée chez les patients n’ayant pas d’autres
atteintes viscérales et n’ayant pas d’ulcères digitaux. La
survie à 2 ans des malades sclérodermiques ayant subi une
greffe pulmonaire est identique à celle des patients ayant
reçu une greffe pulmonaire pour une fibrose pulmonaire
idiopathique. Dans l’étude de Massad et al. [39], 47
patients avaient eu une transplantation pulmonaire. 7 décès
précoces sont survenus (≤ 30 jours) dont un par infection
bactérienne, et 17 décès tardifs (> 30 jours) dont 7 par
complication infectieuse (4 pneumopathies bactériennes,
2 infections virales et une aspergillose disséminée). Dans
une étude monocentrique, Shitrit et al.[40]ont repris 174
cas de patients ayant bénéficié d’une transplantation
pulmonaire parmi eux 7 (4%) avaient une SSc. Tous les
patients avaient eu une greffe mono-pulmonaire. Après
un suivi médian de 12 mois, le taux de survie chez les
patients atteints de SSc (88%) était similaire à celui des
autres patients transplantés. Les taux d’infection et de rejet
étaient également comparables.
11. Prévention des infections dans la sclérodermie
systémique
Il existe une fréquence accrue d’infections au cours des
Revue Marocaine de Rhumatologie
53
affections rhumatologiquesinflammatoires chroniques et
certaines thérapeutiques notamment immunomodulatrices
et biologiques peuvent accroître ce risque, d’où
l’importance des règles préventives dont le recours à
certaines vaccinations. Toutefois, de nombreuses questions
restent régulièrement soulevées et notamment leur niveau
d’efficacité au cours des infections dysimmunitaires et la
tolérance même de ces vaccinations.
a. Vaccinations
La vaccination par les vaccins vivants atténués est
contre indiquée chez les patients recevant un traitement
immunosuppresseur (IS) au long cours e. En revanche,
tous les vaccins inactivés ou à base d’antigènes
recombinants sont autorisés. La vaccination antigrippale
et anti-pneumococcique chez les patients atteints d’une
pneumopathie infiltrante diffuse et chez les patients
candidats à un traitement immunosuppresseur, est
recommandée. La vaccination des professionnels de
santé et de l’entourage du patient permettrait également
de limiter la transmission de certaines affections (grippe,
rougeole, oreillons, rubéole, varicelle). En dehors du
traitement immunosuppresseur, la vaccination antigrippale
est également intéressante chez les patients atteints de
SSc et présentant une atteinte viscérale sévère (HTAP,
PID, dysfonction ventriculaire gauche et/ou insuffisance
rénale).Au cours de la sclérodermie systémique, Setti
et al.[41] ont décrit des taux de séroprotection contre
la grippesaisonnière de l’ordre de 67 à 80 %. La
vaccination antigrippale était bien tolérée et n’affectait
pas le cours de la maladie dysimmunitaire.La vaccination
anti-pneumococcique pratiquée chez 18 patients atteints
de SSc montrait une bonne réponse vaccinale de l’ordre
de 83%. Le traitement IS n’avait pas influencé l’efficacité
du vaccin [42].
b. Prévention de l’infection à pneumocys tisjiroveci
Le triméthoprime-sulfaméthoxazole (TMP/SMX) est
un inhibiteur d’un enzyme de la voie des folates de
Pneumocystisjiroveci : la dihydro-folate-réductase (DHFR).
Il reste la base de la prophylaxie primaire et secondaire
au cours du SIDA et a également fait la preuve de son
efficacité hors infection VIH (TMP400 mg/SMX 80 mg ou
cotrimoxazole, 1cp/j ou TMP800 mg/SMX 160 mg, 1 cp
trois fois par semaine). L’association de TMP/SMX avec le
méthotrexate ou l’azathioprine peut augmenter le risque
de neutropénie, elle est évitée par la plupart des équipes
[43]. Les alternatives au TMP/SMX (en cas d’allergie
surtout) reposent essentiellement sur l’atovaquone à la
54
DOSSIER Rhumatismes et infections
dose de1 500 mg/jour ou à défaut sur les aérosols de
pentamidine 300 mg toutes les 4 semaines ou encore sur
la dapsone à la dose de 100 mg par jour per os mais avec
une efficacité moindre pour ces 3 derniers médicaments
par rapport au TMP/SMX.
Infections
dans
le
erythemateux systemique
lupus
Le Lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie
auto-immune caractérisée par une atteinte multisystémique
et la production d’autoanticorps. La physiopathologie
de l’affection, ses mécanismes ainsi que les traitements
immunosuppresseurs et immunomodulateurs semblent
prédisposer aux infections [44]. Les Infections représentent
un facteur majeur de morbidité et une mortalité de 15
à 25% dans le lupus, essentiellement par septicémies et
pneumonies [45]. Il existe plusieurs stratégies pour en
réduire le risque incluant les vaccinations, les traitements
antibiotiques et antiviraux prophylactiques ainsi que les
perfusions d’immunoglobulines (Ig).
1. Caractéristiques générales des infections dans le
LES
L’atteinte est représentée essentiellement par des infections
pulmonaires, urogénitales, cutanées ainsi qu’une atteinte
du SNC.Les germes en cause peuvent être bactériens (avec
une reviviscence de la tuberculose dans certains pays),
viraux, parasitaires ou fongiques [46]. Ces infections
posent parfois de véritables problèmes diagnostiques,
lorsque la symptomatologie mime une poussée de la
maladie ou quand les manifestations cliniques sont
atypiques du fait de la réponse immunologique liée au
LES et ou aux traitements utilisés. Le ratio VS/CRP paraît
être un très bon marqueur pour différencier une poussée
de la maladie d’une infection, de même que le dosage de
la procalcitonine et des anticorps anti C1q [46].
2. Facteurs prédictifs des infections
Plusieurs facteurs ont été incriminés, parmi lesquels :
- Les prédispositions génétiques au dysfonctionnement
immunitaire : les déficits acquis et génétiques en
complément et ses récepteurs prédisposent respectivement
aux infections à Neisseria meningitidis et gonorrhae, ainsi
qu’au streptocoque [47].
-Les anomalies du système immunitaire : elles sont multiples,
représentées essentiellement par une atteinte fonctionnelle
des LT, un déficit des macrophages, de la phagocytose
des PNN et un hyposplénisme fonctionnel [48].
A. Abdessemed et al.
- Les thérapeutiques utilisées : Ruiz-Irastorza dans leur étude
portant sur 249 patients atteints de lupus ont observé que
les antipaludéens de synthèse avaient un rôle protecteur
sur les infections, alors que les corticoïdes en majoraient
le risque (même à dose modérée) [49].La corticothérapie
était aussi incriminée dans la survenue d’infections
opportunistes dont 1/3 étaient fongiques invasives [50].
Le cyclophosphamide serait quant à lui impliqué dans la
survenue d’infections sévères (pulmonaires, urinaires et
cutanées) [51].
- Activité de la maladie : Petri et alont démontré que
l’activité du lupus (évaluée par l’indice SLEDAI) était un
facteur prédictif d’hospitalisation pour cause infectieuse,
même après ajustement de la corticothérapie [52].
3. Infections en fonction du germe
a. Infections bactériennes
Les germes les plus couramment en cause sont le
staphylocoque aureus, le streptocoque pneumoniae et
l’Escherichia coli. D’autres germes peuvent être concernés
comme le BK, le pseudomonas aeruginosa, et les
salmonelles.
- Staphylocoque aureus : Cocci Gram Positif,le plus
souvent à l’origine d’infections cutanées bénignes
comme l’impétigo. Il peut être responsable d’infections
plus sévères; ostéoarticulaires, de pneumonies ou de
septicémies pouvant entrainer le décès chez les patients
immunodéprimés.
- Streptocoque pneumoniae : Bacille Gram positif,
responsable chez les patients atteints de lupus de
pneumonies, de méningites et de septicémies.L’atteinte
est plus sévère en cas d’hypocomplémentémie ou
d’hyposplénisme fonctionnel [47].
- Salmonelle : l’infection salmonellienne est plus fréquente
chez les patients lupiques comparés à la population
générale, liée probablement à l’hyposplénisme et au
déficit d’opsonisation, avec une mortalité augmentée [53].
- Klebsiella: Chen et al ont démontré dans leur étude
portant sur 1442 patients la gravité des atteintes liées aux
infections, à Klebsiella notamment avec une probabilité
de survie de moins de 14 jours [54].
- Mycobacterium Tuberculosis : la prévalence de la
tuberculose chez les patients lupiques est variable. Elle
reste toujours un problème de santé publique dans les
pays en voie de développement. Le tableau peut parfois
être trompeur mimant une poussée de la maladie lupique.
On retrouve cependant plus d’atteintes extrapulmonaires,
Revue Marocaine de Rhumatologie
Infections au cours des maladies systémiques : sclérodermie systémique et lupus érythémateux disséminé
d’atteintes pulmonaires sévères et cela même en cas de
traitement préalable prophylactique par isoniazide [55]Les
infections virales peuvent donner des tableaux atypiques
ou peuvent mimer une poussée de la maladie. Les virus les
plus fréquemment en cause sont : le parvovirus B19 et le
CMV. D’autres germes peuvent se voir et même grever le
pronostic vital comme le VZV, le Virus de la Rougeole...
Moins fréquemment sera incriminé le VIH.
- Parvovirus B19 (HPV B19) : Il existe plus de 30 cas
rapportés d’infections au B19 donnant un tableau similaire
à une poussée du lupus, avec différents signes dont fièvre,
atteintes articulaires, lésions cutanées, adénopathies,
hépatosplénomégalie, sérites, atteintes rénales et
cérébrales, les cytopénies sont aussi fréquemment
retrouvées, de même que la production d’anticorps
antiDNA double brin, Sm, RNP, Ro-SSA, La-SSB,
cardiolipines et ou B2glycoprotéine [56]. Le diagnostic
est alors très difficile. De ce fait devant toute suspicion
de lupus aigu ou de manifestations atypiques seront
demandées des sérologies PVB (IgM) et une recherche
par PCR du virus.
- Cytomégalovirus (CMV) : le CMV est un virus àADN,
appartenant à la famille des herpès virus. De transmission
directe ; par sécrétions oropharyngées, contact muqueux
et sexuel. La maladie lupique peut être déclenchée par
une infection à CMV ou être aggravée en post-infection.
La primo-infection est généralement asymptomatique chez
l’immunocompétent, le virus reste latent dans les monocytes,
les macrophagesou les cellules endothéliales, et peut se
réactiver en cas de déficit immunitaire. Au cours du lupus, la
maladie à CMV -qui est une réplication virale symptomatique
sur le plan général et/ou viscéral à différencier de l’infection
à CMV qui est une réplication asymptomatique- est rare
mais potentiellement grave [57].L’infection par CMV survient
le plus souvent chez des patients sous immunosuppresseurs
avec ou sans lymphopénie. Elle peut mimer une poussée de
la maladie, donner une fièvre (80%), un syndrome pseudo
grippal, pneumopathie, hépatite, pancréatite, colite, rétinite
(particulièrement chez les patients traités par azathioprine)
associée à une faible dose de corticoïdes plus rarement
encéphalite ou myocardite. Parfois elle se complique d’un
syndrome d’activation macrophagique ou un syndrome
catastrophique des antiphospholipides.Le diagnostic
spécifique ne peut se faire qu’en mettant en évidence une
virémie CMV par PCR, ou d’inclusion virale.
- Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : l’association
des 2 maladies est rare. Il existerait d’ailleurs une fréquence
moindre d’infection VIH chez les patients lupiques .Les
Revue Marocaine de Rhumatologie
55
perturbations immunologiques cellulaires liées au VIH
pourraient être impliquées dans l’atténuation des signes
cliniques du lupus [58].
- Herpès Virus Simplex (HSV) : le Virus appartient à la
famille des Herpesviridae, responsable le plus souvent
d’infections bénignes cutanées et muqueuses, strictement
humaines ; la contagion se fait par contact direct à partir
des vésicules. Chez les immunodéprimés peuvent survenir
des méningites et des encéphalites. L’hépatite herpétique
est une complication rare mais grave de l’infection
par HSV, elle représente une urgence diagnostique et
thérapeutique. Kluger et al en ont rapporté un cas chez
un patient de 57 ans atteint de lupus et qui a présenté
au décours d’un bolus de corticoïdes une éruption
varicelliforme compliquée d’une hépatite aiguë sévère,
liées à une primo-infection à HSV de type 2 [59].
- Virus de l’Hépatite B (VHB) : l’hépatite B est une maladie
infectieuse largement répandue dans le monde, sa
prévalence varie d’une région à une autre. Tout patient
immunodéprimé aux antécédents d’infection par le VHB
présente un risque de réactivation virale, ce risque est très
élevé quand le sujet possède un AgHBs positif témoignant
d’un portage chronique du virus, il est parcontre plus
faible pour des sujets avec anticorps anti HBs > 10UI/L
[60].La corticothérapie, ainsi que certains anticorps
monoclonaux tels que l’infliximab et le rituximab favorisent
la réactivation virale [60].
- Virus de l’Hépatite C (VHC) : la coexistence des
2 affections est rare .Les manifestations du lupus ne
sont pas différentes avec ou sans VHC, cependant les
Cryoglobulinémies sont plus fréquentes [61] et en cas de
néphropathie. d’autant plus que le traitement antiviral par
interféron alpha est contre indiqué.
- Virus JC (JCV) : le JCV est un polyomavirus ubiquitaire
urinaire ou amygdalien, de prévalence de 60 à 80 %
chez l’adulte.Sa réactivation peut entraîner la survenue
de la leucoencéphalopathie multifocale progressive
(LEMP), maladie démyélinisante rare du SNC, de mauvais
pronostic, exceptionnelle en dehors du sida et à l’origine
d’un déficit neurologique rapidement progressif avec
altération fréquente des fonctions cognitives. A l’IRM, il
existe des lésions bilatérales asymétriques de la substance
blanche hémisphérique et ou cérébelleuse sans effet de
masse ni rehaussement de produits de contraste [62].
- Virus EPSTEIN BARR (EBV) : IL existerait un lien entre les
infections par l’EBV et la survenue de lupus. 100% des
enfants atteints de la maladie sont séropositifs pour l’EBV
contrairement à 70% dans la population générale [63].
56
DOSSIER Rhumatismes et infections
- Virus Varicelle-Zona (VZV) (HHV-3) : LE VZV est un
herpèsviridae, exclusivement humain, à l’origine de la
varicelle, qui en représente la primo-infection et le zona
une récurrence.Très contagieux, sa transmission se fait
par contact direct avec les lésions cutanées ou indirect
par des objets souillés, une contamination aérienne est
aussi possible.
- Varicelle : son incubation est longue, de 15 jours en
moyenne.Le risque contagieux débute 2 jours avant
l’éruption et se poursuit 5 à 7 jours plus tard jusqu’à guérison
des lésions actives. L’atteinte est en général bénigne
cutanée, elle peut parfois se compliquer (surtout chez
l’enfant ou l’adulte immunodéprimé) de pneumopathies,
d’atteintes neurologiques, hématologiques, articulaires,
hépatiques, ou cardiaques rendant le diagnostic
difficile avec une poussée du lupus.Véritable urgence
thérapeutique, elle nécessite une hospitalisation et des
traitements antiviraux par voie parentérale.
- Zona : le zona est l’infection virale la plus commune
au cours du lupus, d’évolution bénigne avec ou sans
traitement antiviral, sa fréquence est variable en fonction
des populations et des études réalisées .L’infection
touche les différents dermatomes : 50% thoraciques,
24% lombaires, 12% céphaliques, 10% cervicaux et
4% sacrés. Les névralgies post zostériennes sont peu
fréquentes comparées à la population générale, Les
atteintes viscérales sont exceptionnelles [64]. Le traitement
antiviral par acyclovir injectable est recommandé devant
tout zona survenant chez un patient immunodéprimé.
-Myxovirus Influenzae (virus de la Grippe) : l’infection
grippale est fréquente et répandue tout aussi bien dans la
population générale que chez les lupiques. Une vaccination
annuelle est recommandée de façon systématique sans
pour autant modifier l’activité de la maladie [65].
- Virus de la Rougeole : Le virus de la Rougeole est un
morbillivirus de la famille des paramyxoviridae, de
réservoir strictement humain, sa transmission se fait par les
sécrétions nasopharyngées. La phase contagieuse débute
2 à 5 jours avant l’éruption et persiste jusqu’à 2 jours après.
Dans les formes graves, les complications sont représentées
par des bronchopneumonies, des encéphalites ou myélites
chez les jeunes enfants et les adultes de plus de 20 ans.
Il n’y a pas de sur-risque de rougeole chez les patients
atteints de lupus ; cependant, certaines complications
graves peuvent se voir telle que l’encéphalite à inclusions
post rougeoleuse (panencéphalite sclérosante subaiguë)
qui survient 2 à 8 ans après une infection rougeoleuse,
du fait de la persistance du virus au niveau cortical, et
A. Abdessemed et al.
qui entraînerait progressivement en quelques jours ou
semaines dans un contexte apyrétique une altérations des
fonctions cognitives, des crises d’épilepsie, des signes
ophtalmologiques, des troubles de la conscience jusqu’au
coma et au décès en 1 à 4 ans [66].En cas de contage,
la vaccination doit se faire dans les 72h, pour éviter
la survenue de la maladie, sauf pour les patients sous
immunosuppresseurs. Dans ce cas, la vaccination est contre
indiquée, il leur sera proposé alors une immunothérapie
prophylactique par immunoglobulines polyvalentes.
- Papillomavirus Humain (HPV) : l’HPV est le principal
agent responsable du cancer du col de l’utérus.IL existerait
une augmentation significative de l’infection à HPV chez
les patientes lupiques (de 11,8 à 54%) [67] avec une
susceptibilité accrue aux sérotypes à haut risque de lésions
intraépithéliales (HPV 16 et 18) et un risque 11 fois plus
élevé de dysplasie cervicale précancéreuse. Par ailleurs, Le
taux augmenté d’infection persistante à HPV en cas de lupus
(48,5%) témoigne d’une clairance virale inefficace liée
probablement à des anomalies de la réponse immunitaire vis
à vis du virus ou bien aux traitements immunosuppresseurs.
Tam et al dans leur étude portant sur 137 patientes lupiques
soulignent l’intérêt de réaliser un frottis cervicovaginal et
un test HPV (avec typage) chez toute patiente lupique
sexuellement active, et cela tous les 3 ans avec un suivi
cytologique tous les 6 mois en cas de portage d’HPV [68].
b. Infections parasitaires
Plusieurs cas d’infections parasitaires ont été rapportés
chez les patients atteints de LES, certaines en rapport avec
des leishmanias [69], des toxoplasma gondii [70].
c. Infections fongiques
Elles sont moins fréquentes que les infections bactériennes
ou virales.Elles sont souvent sous-diagnostiquées de
par la similitude radioclinique entre l’infection fongique
invasive et la poussée de la maladie (cas particulier de
l’atteinte neurologique centrale, où on retrouve une quasi
similitude entre le neurolupus et les infections mycosiques
neuroméningées [71]) et la rareté des prélèvements
invasifs. Leur gravité cependant nécessite un diagnostic et
un traitement urgent.
- Levures: ce sont les plus fréquentes, représentées
essentiellement par candida spp et candida neoformans.
- Aspergillose: Il faudra y penser en cas de voyage en
zone d’endémie même plusieurs années après.
4. Prévention des infections dans le lupus
La prévention des infections chez les patients atteints de
Revue Marocaine de Rhumatologie
Infections au cours des maladies systémiques : sclérodermie systémique et lupus érythémateux disséminé
lupus représente un véritable challenge pour les praticiens.
Il existe plusieurs stratégies qui peuvent être utilisées pour
réduire le risque infectieux passant par les vaccinations,
l’antibiothérapie prophylactique, et les perfusions
d’immunoglobulines intraveineuses.
a. Vaccination
Le groupe EULAR a présenté des recommandations pour
la vaccination des patients adultes atteints de rhumatismes
inflammatoires, de LES notamment [46]. La vaccination doit
être pratiquée avant l’introduction d’immunosuppresseurs
au risque d’avoir une réponse moins immunogène(à
titre d’exemple, une vaccination sera plus efficace si
elle est administrée 4 semaines avant ou 6 mois après
Rituximab)[43]. Les vaccins vivants atténués sont contreindiqués en cas de traitement immunosuppresseur ou de
corticothérapie>10 mg/j.
b. Vaccinations recommandées
- Vaccination antipneumocoque avec le pneumovax 23 (à
23 valences) en première ligne pour une large couverture,
le Prevenar 13 peut être proposé pour ceux qui ne
répondent pas au pneumovax 23.En cas de traitements
immunosuppresseurs, il serait préférable de doser le taux
d’AC et d’apprécier les sérotypes spécifiques afin de
préciser la fréquence vaccinale appropriée, qui peut être
réduite de 5 à 3 ans.
- La vaccination antihaemophilus peut entraîner une
sécrétion temporaire isolée d’anticardiolipines mais pas de
B2 glycoprotéines, que ce soit chez des patients lupiques
ou dans la population générale.
- Vaccination anti VHB : recommandée si AgHBs négatifs,
anti HBc positifs, anti HBs négatifs avec détermination
quantitative des anticorps anti HBs 2 à 4 semaines plus
tard. En cas de réponse anti HBs, pas de traitement
préventif.
- Vaccination anti HPV chez les patients lupiques actives
sexuellement.
- Vaccination anti VZV pouvant être proposée pour les
patients atteints de lupus non immunisés, et ceci en
l’absence de toute contre-indication,à savoir corticothérapie
>10mg/j, traitement immunosuppresseur, ou asplénie.
- Vaccination antigrippale annuelle recommandée.
- En cas de splénectomie ou d’hypocomplémentémie, une
vaccination contre les germes encapsulés est primordiale,
ce qui inclut l’antipneumocoque, l’antihaemophilus
influenzae de type b et l’antineisseria meningitidis (A, C,
W135 et Y) [46].
Revue Marocaine de Rhumatologie
57
c. Antibiothérapie prophylactique
Il n’existe pas de recommandations claires pour
l’établissement d’une antibioprophylaxie chez les patients
atteints de lupus ; cependant, certaines précautions peuvent
être liées à une pratique générale. En cas de récurrence
d’infections simples à herpès, on pourra préconiser une
couverture par valaciclovir.
En cas de présence de trouble valvulaire chez un patient, une
antibioprophylaxie sera proposée avant tout soin dentaire
large ou profond ou geste génito-urinaire. L’utilisation
prophylactique de triméthoprime sulfamethoxazole est
préconisée quant à elle dans les leucopénies sévères, les
lymphopénies, les doses élevées de corticoïdes, l’atteinte
rénale, l’hyposplénisme ou l’activité élevée du SLEDAI
[72].
d. Perfusions d’immunoglobulines
générales ou plus spécifiques)
(immunothérapies
Sont préconisées dans certaines situations, notamment
en cas de contage avec le virus de la rougeole chez
des patients sous immunosuppresseurs (vaccinés ou non,
avec ou sans antécédent de rougeole) ou chez les femmes
enceintes (sans antécédent de rougeole ou non vaccinées)
leur sera proposé une immunothérapie par Ig polyvalentes
qui sera efficace dans les 6 jours qui suivent le contage
[67]. En cas de contage varicelleux chez un patient
lupique non immunisé, on proposera une immunothérapie
par immunoglobulines anti VZV (Varitec 5-25 UI/Kg IV)
administrée dans les 72-96h post-contage [67].
Conclusion
Le risque infectieux reste une source majeure de
morbimortalité au cours des maladies systémiques.
Le rapport bénéfice/risque des corticoïdes, des
immunosuppresseurs et des biothérapies doit toujours être
pris en compte avant la mise en route d’un traitement.
Des mesures préventives simples comme la vaccination
antipneumococcique et la prescription de cotrimoxazole
en prophylaxie primaire de la PC doivent être envisagées
dès lors qu’une corticothérapie au long cours plus ou
moins associée à un traitement immunosuppresseur est
envisagée. La survenue d’une fièvre chez un patient atteint
d’une MS peut être liée à une poussée de la maladie de
fond mais la règle est de considérer qu’il s’agit d’une
infection jusqu’à preuve du contraire.
Déclaration d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt.
58
DOSSIER Rhumatismes et infections
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