Demander pardon

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La joie du Pardon
1. Le pardon, agir divin
a. Commencer par un Notre Père : Nous avons dit « donne, pardonne
et libère ». 3 demandes que nous faisons à Dieu parce que Jésus
nous a dit de le faire.
Dieu, source du don (cf. Notre Père, retour à la conclusion de notre
topo) : si on demande à Dieu, si Jésus nous dit de le demander,
c’est parce que Dieu sait faire, qu’il est expert en don et pardon…
Au sein de la trinité, existe une relation d’amour et de don entre les
3 personnes. Tout est orienté vers le bien et l’amour.
Dieu est amour, il nous crée par amour, il nous donne la vie.
« Aimer c’est tout donner et se donner soi-même »,
Au sein de la Trinité, tout est OK, ça va plutôt bien…Le don entre le
Père, le Fils et l’Esprit, ça « roule ».
Dans la relation de Dieu avec l’homme, tout n’est pas toujours OK,
c’est même souvent plus difficile.
b. Le pardon et le don
Dieu donne et aime. Dieu aime et SE donne ; mais parfois, l’homme
n’accueille pas l’amour, consciemment ou même inconsciemment.
Alors quand la situation est plus difficile, ce n’est plus le don mais le
pardon, c-à-d le don par delà le problème, au delà du non amour en
réponse à l’amour de Dieu:
Pardon = don en situation difficile, comme la navigation (même
quand il y a tempête, cela reste de la navigation…)
c. Quelques exemples : qui illustrent l’éducation au pardon de
l’homme par Dieu. Si on devait résumer l’AT, on pourrait dire que
c’est la lente éducation de l’homme à l’amour de Dieu… lente et
chaotique d’ailleurs. (lire des textes, ne pas tout prendre !)
i. Joseph (Gn 37, 2 à 50, 26): Les frères de Joseph sont jaloux
de lui car il est le préféré de Jacob, ils veulent le tuer, mais
finalement ils le vendent comme esclave pour de l’argent
(utile et agréable) => Joseph est emmené esclave en Egypte,
puis intendant du pharaon dont il lit les songes, il sauve
l’Egypte de la famine… Ses frères qui ont faim viennent en
Egypte pour acheter du blé. Et se trouvent face à Joseph mais
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ne le reconnaisse pas (souvent la jalousie empêche de voir
l’autre, de le reconnaître tel qu’il est…)
Joseph se fait reconnaître à ses frères qui prennent peur, en
se disant « Il va nous tuer »… Mais Joseph les console et leur
parle tendrement. Là où le « païen pense « vengeance » et
mort, l’homme inspiré par Dieu pense don (de nourriture et
pardon ». Et Joseph dit (Gn 45, 7) « Et voici que Dieu m’a
envoyé en avant de vous pour assurer la permanence de
notre race dans le pays d’Egypte et sauver vos vies pour une
plus grande délivrance ». Après avoir été vendu comme
esclave, il relit l’histoire avec le regard de Dieu… Le jour où
nous consolerons et parlerons tendrement à celui qui voulait
nous tuer et nous vendre, alors là ! nous aurons fait un pas
dans notre vie spirituelle…
ii. David (sans doute non car trop long): (Saül veut le tuer car jaloux, le
pourchasse, se retrouve à la merci de David dans la grotte, mais David
pardonne [cela arrive 2 *] + David et Absalon comme préfiguration du
Christ, cf. topo sur la parentalité)
iii. Osée (très bref : à discerner ?): En trois étape : 1. Dieu
demande à son prophète d’épouser Gomer [+ concret que les
« causeurs »]. Gomer est une prostituée célèbre à Jérusalem
avec 2 enfants, ce qui ne facilite pas les choses… (Osée doit
se demander ce que lui veut son Dieu…) et 2. peu après le
mariage, elle retourne à son ancien job! En 3. Dieu demande
à Osée de pardonner et de l’aimer de nouveau, de la
reprendre comme épouse à l’image de Dieu qui aime son
peuple alors que son peuple le trahit (Cf. texte superbe…) Et
Osée rachète Gomer au prix d’une esclave, préfigurant le
Christ qui nous rachète de l’esclavage du péché et de la mort
sur la croix (Vérifier avec Pierre si mon idée de rachat est
juste ?)
A travers ces 2 ou 3 exemples, Dieu instruit son peuple et révèle
son amour, sa capacité à aimer et à pardonner. Il veut nous
éduquer au pardon.
Heureusement, nos vies quotidiennes ne sont pas faites que de
meurtre, d’esclavage, de prostitution…
Nos vies, c’est plus souvent : as tu préparé les affaires des
enfants pour le WE EdF, où as tu rangé mes affaires, … où est le
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plan pour arriver à La Ramée… et c’est dans ces vies là que doit
s’inscrire nos pardons.
On dit souvent, « moi, j’ai pas d’ennemis ».
En fait, si ! On a plein d’ennemis, mais pas qui veulent nous tuer.
L’ennemi :
 c’est la voisine qui regarde par la fenêtre pour observer
tout ce que nous faisons et ça nous énerve,
 c’est le voisin qui dépose toujours ses poubelles devant
notre mur,
 c’est le collègue de bureau occupé à nous prendre notre
place,
 c’est l’enfant du voisin qui envoie toujours son ballon
dans le parterre de fleurs et qui les abîme,
 c’est notre enfant qui a beau être aussi malin que son
père, il ne fout rien à l ‘école, a des mauvaises notes et
ça nous rend fou,
 c’est noter conjoint qui oublie toujours d’éteindre la
lumière alors qu’on lui a demandé 1000 fois…,
 c’est le mari qui laisse traîner ses vêtements sales à côté
du bac à linge sale ou qui joue avec son PC alors qu’il y
a un dîner chez belle-maman…
En fait, on a plein d’ennemis. Et c’est là que va devoir se vivre
l’expérience du pardon humain auquel Dieu nous appelle
(développé maintenant par Lydia).
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2. Le pardon humain :
a. Description
Tous les jours, nous faisons l’expérience « qu’on fait le mal qu’on
ne voudrait pas et qu’on ne fait pas le bien qu’on voudrait faire »
(Rm, 7, 19). Tous les jours, nous faisons l’expérience de ce manque
d’Amour qui est en nous. Nous ne savons pas aimer vraiment
parfaitement, que ce soit notre conjoint, nos enfants ou ceux qui
nous entourent… Nous sommes blessés par eux et nous les
blessons nous-mêmes. A chaque fois, que nous manquons d’Amour,
notre cœur se rétrécit, se referme et s’endurcit, de plus notre
confiance envers les autres est fortement diminuée...
Concrètement découper un cœur en papier et à chaque fois que
péché ou manque d’amour, le cœur se chiffonne de plus en plus et
devient une petite boulette.
Le Pardon, le Vrai Pardon donné et reçu va nous donner une joie
profonde, celle de retrouver un cœur ouvert et de regagner cette
confiance perdue. Il va faire jaillir un bien d’un mal. Je suis sûr que
tous, vous avez déjà vécu cette joie du Pardon qui fait grandir notre
relation avec l’ autre et l’Amour que l’on a pour lui.
Le pardon entre les époux et dans la famille engendre une joie à
nulle autre pareille et fait partie intégrante de l’amour mais il y a
tout un chemin long et périlleux à parcourir pour y parvenir.
Demander pardon
C’est une démarche d’humilité, de sincérité et de vérité, c’est
reconnaître sa pauvreté devant l’autre.
Cela demande beaucoup de courage et c’est une démarche difficile
car il faut dépasser son orgueil. Quand nous demandons pardon,
nous nous montrons en vérité, tel que nous sommes, pauvres et
pécheurs. Il est important de le demander explicitement et à haute
voix. Dire : « Je te demande pardon » car la parole nous engage
(rappelez-vous le jour de votre mariage ) et en nous, les mots
réalisent ce qu’ils signifient s’ils sont sincères, même si le sentiment
ne vient parfois qu’après.
Le pardon implique toujours une profonde remise en question.
Il faut d’abord faire la Vérité en nous et dans notre vie (On peut
même parler d’ « épreuve de la Vérité »).
Qu’est-ce que la Vérité ? Il n’est pas toujours facile de voir sa faute
de façon juste car on peut tout justifier car tous, nous avons été
blessés par la vie, par notre passé. De plus, la société a tendance à
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tout excuser et à tout permettre, du moment que le moi est
épanoui. On a tendance à dire que tout ce que l’on vit est de la
faute de l’autre.
Le mensonge engendre la tristesse alors que la vérité apporte
toujours une joie immense. Le mensonge est malheureusement
souvent une cause importante de dégradation du mariage… Il est
important de faire la transparence même si c’est douloureux et
difficile et demandons à Dieu de nous aider à voir plus clair dans
notre vie.
Nous allons régulièrement à l’adoration. Récemment, grâce à la
prière et en discutant de façon très sincère avec une amie, nous
nous sommes rendus compte que, pour certaines choses de notre
vie de couple, nous ne laissions aucune liberté à l’autre. Par
exemple, au niveau des sorties le week-end, je décidais tout sans
demander l’avis de Jehan alors que pour lui, l’agenda était parfois
beaucoup trop chargé et trop fatiguant et pour d’autres points,
c’était le contraire, c’est lui qui décidait tout sans que je n’ai rien à
dire. Donc grâce à la prière et par la bouche de cette amie, Dieu
nous a montré la lumière sur un pan de notre vie de couple et dont
nous n’étions absolument pas conscients, trop pris dans les
habitudes et dans le rythme de la vie. On a alors pu en discuter, se
demander pardon et prendre des décisions pour mieux respecter la
liberté de l’autre et cela nous fait vraiment grandir…
Quand la vérité a dévoilé le péché, l’aveu est possible et le regret
également, puis le pardon et la réconciliation. La vérité est une
notion pas très à la mode aujourd’hui dans notre monde actuel. Les
premiers martyrs sont morts pour la vérité et le Christ est venu sur
terre pour annoncer et faire la vérité. « Je suis né et je ne suis venu
dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque
est de la vérité, écoute ma voix » (Jn, 18, 37) dira le Christ dans sa
Passion. Il a aussi dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ».
Mais la vérité ne doit pas être dite à n’importe quel moment. Il faut
trouver le bon moment en tenant compte de nos différences de
psychologie et savoir saisir les occasions. Quand on aime vraiment,
il y a toujours un moment que Dieu donne pour dire toute la vérité.
Il n’est pas bon de jeter les quatre vérités à la figure de l’autre mais
il convient de les dire avec toute la délicatesse de l’amour et de
choisir son moment. Il convient toutefois de ne pas trop laisser le
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temps s’écouler entre l’offense et la demande de pardon. Alors, la
joie du salut revient dans la maison, et avec elle l’espérance en
plus et bien sûr la joie.
On voit donc bien que l’ amour passe par le pardon. Le pardon
passe par la vérité et la vérité passe par la lumière. Alors, pour
aimer vraiment, mettons nos cœurs à la lumière et écoutons, avec
patience, ce que Dieu a à nous dire, grâce à la prière et en lisant sa
parole, Dieu a quelque chose à me dire, à moi et aujourd’hui.
Accepter la demande de pardon
C’est vital car seul le pardon reçu est vraiment libérateur et fait
grandir les deux protagonistes. Il est important de redonner sa
confiance à l’autre et de chasser de notre esprit tout jugement.
L’autre a pris le risque de se montrer en vérité, pauvre et pêcheur…
Alors, faisons un geste vers lui. Là aussi, il est important de dire
explicitement les mots « Je te pardonne » sans rajouter quoi que ce
soit qui pourrait minimiser ce qui vient de se vivre.
C’est le plus beau témoignage d’amour que nous puissions faire à
l’autre. Un moyen pour y arriver plus facilement est d’essayer de se
mettre à la place de son offenseur, de le comprendre… même si ce
n’est pas du tout facile. Cela ne veut pas dire pour autant, l’excuser
ou le disculper. On peut dire que le pardon est la seule manière de
s’aimer véritablement dans la durée, surtout au niveau du couple.
La difficulté de pardonner
Il est parfois encore plus difficile de pardonner que de demander
pardon. Dire à l’autre « je te pardonne » est une démarche difficile,
parfois même humainement impossible qui demande l’humilité de
reconnaître que j’ai très mal et besoin de Dieu pour arriver à donner
ce pardon ou au moins en avoir le désir. Cela relève souvent de
l’ordre de la décision car pardonner ne veut pas pour autant dire
oublier, mais c’est savoir « vivre avec ». Le pardon n’est pas une
baguette magique ... même si la baguette est entre nos mains… Et
c’est souvent un processus long et à renouveler régulièrement. Il y
a parfois des choses qui sont très difficiles à pardonner, des
blessures très profondes qui sont difficiles à guérir et là, laissons le
temps au temps…
Ecoutons Tim Guénard qui, enfant a du passer 2 ans de sa vie sur
un lit d’hôpital à cause des coups reçus par son père : « Pardonner,
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ce n’est pas oublier. C’est accepter de vivre en paix avec l’offense.
Difficile quand la blessure a traversé tout l’être jusqu’à marquer le
corps comme un tatouage de mort. J’ai récemment dû subir une
opération des jambes : les coups de mon père ont provoqué des
dégâts physiques irréparables. La douleur se réveille souvent ; avec
elle, la mémoire…J’ai toujours mal. Je ne serai peut-être jamais
totalement pacifié. Il me faudra sans doute recommencer mon
pardon, encore et encore. Est-ce le « soixante-dix-sept fois sept
fois » dont parle Jésus ? »
Sans pardon, rien ne s’arrange, le mal s’envenime, c’est comme un
abcès qui fait de plus en plus mal tant qu’on ne l’a pas crevé. Et
une fois qu’il est crevé il faut laisser le temps à la blessure de
cicatriser et l’aider aussi à cicatriser en la soignant. Mais comme
toute cicatrice, peut-être qu’elle restera toujours un peu sensible…
Tim Guénard dit aussi que : « Pour Pardonner, il faut se souvenir.
Non pas enfouir la blessure, l’enterrer, mais au contraire la mettre
au jour, dans la lumière. Une blessure cachée s’infecte et distille son
poison. Il faut qu’elle soit regardée, écoutée, pour devenir source
de vie. Je témoigne qu’il n’y a pas de blessures qui ne puissent être
lentement cicatrisées par l’amour ».
Il y a aussi certaines choses que nous devons nous pardonner à
nous-mêmes, certaines personnes ne s’autorisent aucune rechute,
ne peuvent se pardonner leurs échecs et leurs limites. Parfois on
croit qu’on est indigne de recevoir le pardon de Dieu. Là aussi,
ayons confiance. N’oublions pas que Dieu nous aime d’un Amour
infini, comme nous sommes. On ne sera jamais tout à fait pur et
son Amour pour nous est plus puissant que le mal que l’on fait.
Pour le vivre concrètement (et ce pourrait être commun à la partie
sur le sacrement de réconciliation), il y a quelques habitudes à
prendre comme règle de vie:
i. L’aveu : Il faut discerner le mal et le dire. C-à-d prendre
distance : j’ai fait ça ou ça, mais je ne suis pas que ce que j’ai
fait ; je suis mieux que ma faute. C’est important, il y a donc
un travail d’analyse préalable… C’est par ailleurs quelque
chose de très ancien : avant il y avait le bouc émissaire
(expliquer). Chez les moines, il y a le chapitre des coulpes.
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Entre époux, mais je vais y revenir, il faut aussi parfois
dénoncer son péché.
ii. La réparation : Le mal que j’ai fait, je vais le réparer, si c’est
possible.
Cf. Zachée Lc 19 : qui a un problème avec l’argent : il est
riche et voleur : après que le Salut soit entré dans sa maison,
il s’engage, il répare :
 Si j’ai volé je vais rendre le double de ce que j’ai pris
 En plus, je donne la moitié de mes biens aux pauvres
(essayez, ça libère…)
Il faut parfois prendre distance avec la source du mal ou une
de ses causes. Par exemple, je vois qu’avec l’ordinateur, j’en
deviens parfois prisonnier, que j’en oublie le reste (jouer avec
mes enfants, parler avec mon épouse, … ). Même si le PC est
une bonne chose, parfois je dois le couper et prendre
distance, sinon, j’utilise des prétextes (le site web de la Cté)
pour perdre mon temps et oublier ma vocation d’époux et de
père…
Si on a un problème avec l’argent, il faut aussi le gérer.
Parfois on utilise bien son argent (on en parlera après le WE
lors d’un topo), mais parfois on est radin ou dépensier ; dans
les deux cas, ce n’est pas la relation saine avec l’argent…
alors il faut se mettre des garde fous.
iii. Les rites : de façon générale, il est bon de se baliser la route,
de se mettre des repères pour vivre le pardon et le pardon en
couple et en famille.
A un moment, et j’espère qu’on va reprendre, Lydia et moi
récitions ensemble le « Je confesse à Dieu » (+ passer
chaque phrase en revue + commentaires…) Il n’est pas
nécessaire de dire les péchés commis, mais souvent se
reconnaître pécheur est déjà important, et l’autre sait
généralement de quoi on parle…
Parfois, quand il y a eu quelque chose de plus grave, alors ça
vaut le coup de le dire, en vérité et dans l’humilité…
C’est pas long, c’est de bon goût… ça décrasse.
On peut aussi dire ensemble un Notre Père, encore plus
court ! « … pardonne nous comme nous pardonnons aussi à
ceux qui nous ont offensé » : alors là, les 2 se sentent
nécessairement concernés et impliqués !
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On peut aussi trouver autre chose, c’est à chacun de voir,
mais il importe de mettre des rites qui nous protègent et nous
gardent!
Conclusions
On voit que le pardon a besoin de l’amour et que l’amour a besoin
du pardon.
Il faut beaucoup d’humilité pour celui qui demande pardon mais
aussi pour celui qui accorde le Pardon…Cette humilité commune qui
entoure cette démarche de pardon est un élément très constructeur
dans la relation entre les deux parties. En cela, le Pardon est une
des formes les plus importantes de l’amour et est vitale pour le
couple et la famille et leur croissance dans l’Amour et dans la joie.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’on recommence comme si il
n’y avait pas eu l’offense mais la relation prend alors une autre
forme, on prend un nouveau départ. La force du Pardon vient de
l’Amour et en cela, elle vient de Dieu, alors demandons-lui son aide
pour nous aider à mieux pardonner.
Dans la Bible, il est dit : « Bienheureux les miséricordieux, il leur sera fait
miséricorde » (Mt, 5, 7). L’enseignement de Jésus nous dit donc qu’il me faut
demander à Dieu un cœur de miséricorde pour moi et alors ensuite, on croira
en la miséricorde de l’autre… Donc, dans notre couple et dans notre famille, il
nous faut d’abord nous-mêmes être indulgents vis-à-vis des autres et alors les
autres seront indulgents envers nous.
b. Nécessité pour les familles et vécu
Urgence pour les familles
Il n’y a rien à faire, notre chemin de couple et de famille est un
chemin de miséricorde : la vie au quotidien entraîne des blessures
liées à nos différences, à nos manques, à nos négligences et à nos
manques d’amour. Il arrive que l’on ne prenne pas le temps de se
demander pardon régulièrement. Ce n’est pas toujours un refus
délibéré, mais souvent la vie est une telle bousculade, que l’on ne
prends plus le temps de s’arrêter et de se demander pardon et alors
on risque de perdre sa famille parce qu’on est mangé par la vie. De
plus, on vit dans un monde où on ne sait plus très bien où se trouve
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le bien et le mal. La parole de Dieu peut nous donner les repères
que nous cherchons, nous aider à bâtir notre famille « sur le roc ».
Croire en une Réconciliation possible
« Rien n’est impossible à Dieu », nous ne devons jamais désespérer
et se dire qu’il n’y a rien qui ne puisse être pardonné, avec l’aide de
Dieu. Il faut croire que rien n’est perdu. Il est important de garder
un regard positif et d’espérance sur l’autre, sur notre couple, quelle
que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le jour de
notre mariage, grâce au sacrement de mariage qu’on a reçu, Dieu
s’est engagé avec nous, Il nous accompagne chaque jour, Il veut la
réussite de notre couple et de notre famille et si nous nous
tournons vers Lui à travers la prière et les sacrements, Il n’attend
qu’une seule chose : que nous Le laissions courir vers nous pour
nous aider !
Nous l’avons compris il y a 3 Ans (Après 10 ans de mariage, nous
sommes un peu lents…) que Dieu était engagé avec nous dans
notre mariage à travers le sacrement de mariage. Maintenant,
quand nous vivons une crise et que je ne vois pas bien comment en
sortir, je L’appelle au secours et franchement, ça marche bien..
En demandant pardon et en pratiquant le sacrement de
Réconciliation, on reçoit la miséricorde de Dieu et sa grâce pour
être, à notre tour, plus miséricordieux avec les autres et donc pour
pouvoir leur pardonner à notre tour. Donc, en demandant pardon à
Dieu, Il me donne la force de demander ensuite pardon à mon
conjoint. Dieu me guérit et me donne aussi la force, de sacrement
en sacrement, de ne plus recommencer et de ne pas retomber dans
les mêmes erreurs (« Va et ne pêche plus »). Le prêtre, par le
sacrement de Réconciliation, nous donne aussi la paix de Dieu (et
donc la guérison de nos angoisses et de notre blessure). Le
Seigneur nous demande donc un acte de Foi en lui et un peu de
bonne volonté pour un nouveau départ. (Peut-être en 3.)
A propos des époux, Paul VI écrivait, dans l’encyclique Humanae
vitae : « Si le péché avait encore prise sur eux, qu’ils ne se
découragent pas, mais qu’ils recourent avec une humble
persévérance à la miséricorde de Dieu, qui est accordée en
abondance dans le sacrement de pénitence »
Les obstacles au pardon
Certains états intérieurs font obstacle au pardon. Il y a
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-Le mépris de l’autre : C’est un sentiment plus fréquent qu’on ne
le croit. Si nous sommes méprisants pour qui que ce soit – ce peutêtre son conjoint, ses enfants, un collègue, une race, une classe
sociale, l’Eglise ou nous-mêmes- c’est que nous n’avons pas
vraiment pardonné, ou que nous ne pouvons pas demander ou
donner le pardon.
-La rancune : Elle est en général très profondément enfouie et un
poison pour l’âme. C’est le contraire du pardon, car elle amène à
retenir indéfiniment le mal de l’autre, à le fixer. Reconnaître cette
rancune est un premier pas dans le processus du pardon.
-Le désir de vengeance : il est secrété par la rancune. Vouloir se
venger, c’est souhaiter du mal à l’autre, c’est se réjouir de son
malheur. Il y a mille manières de se venger : en s’obligeant à
réussir ; en s’auto détruisant pour bien montrer à l’autre combien il
nous a rendu malheureux ; en culpabilisant l’autre, en niant sa
valeur.
Les fruits du pardon
Le pardon, c’est la victoire de l’Amour. Entre époux, en cas de
litiges ou de désaccord, c’est toujours celui qui pardonne qui est
gagnant.
Toute victoire est source d’une grande joie, parce qu’elle est l’issue
d’un combat difficile. Les époux sont appelés à cette joie profonde,
qui passe par le pardon réciproque. C’est la joie du pécheur qui
revient. C’est la joie de Dieu, et cette joie devient celle des époux.
« C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour
un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes
qui n’ont pas besoin de repentir » (Lc, 15, 7)
Le pardon, entre conjoints, réactualise notre sacrement de mariage
car il rétablit l’alliance entre nous. C’est comme un nouveau départ,
une déclaration d’amour, une Saint Valentin.
Par lui, l’Amour grandit, se fortifie. Il devient plus profond et plus
vrai. Le pardon fait que notre amour est plus fort après la blessure
que s’il ne s’était rien passé (cfr. Corde avec des nœuds)
Il est important d’apprendre à nos enfants à demander pardon…
C’est nettement plus facile quand on est jeune…et apprendre nousmême à demander pardon avec nos enfants. Demander pardon est
un apprentissage, alors commençons déjà avec les petites blessures
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quotidiennes, comme ça, ce sera plus facile pour les grands
pardons.
Moi, j’ai du mal à demander pardon à Jehan, aussi je « m’entraîne »
avec mes enfants et je leur demande régulièrement pardon quand
je me suis énervé trop vite ou que je n’ai pas été juste car je trouve
cela beaucoup plus facile avec eux que avec mon conjoint.
3. Expérimenter le pardon de Dieu : le sacrement de réconciliation
Dieu fait l’homme à son image et à sa ressemblance (Gn, 3). L’homme
n’est donc pas fait pour le péché. Le péché, c’est un mal, un manque,
mais ce n’est pas la finalité de l’homme.
Si l’homme est fait à l’image de Dieu. L’image est parfois abîmée,
encrassée… Alors, il faut la restaurer. Le sacrement de réconciliation,
c’est un peu cela… Quand j’ouvre la bouche pour parler, Dieu à travers
les yeux du prêtre regarde en moi et vois : « Très belle image de Dieu,
mais alors, encrassée… Il faut nettoyer »
Dieu voit le beau en moi ; non qu’Il ignore le laid, mais son regard est
orienté au bien. C’est le sens de « Dieu bénit » : Il aime dire du bien. Il
ne veut que le bien ! Le péché en lui-même intéresse moins Dieu que le
regret que j’exprime pour accueillir son pardon.
De la même manière, pour revenir sur le pardon entre époux sous le
regard de Dieu, on pourrait dire qu’on est marié pour le meilleur, rien que
le meilleur (et pas pour le meilleur et pour le pire comme le dit le CC).
Car quand il n’y a plus le meilleur, le pardon fait ressurgir le mieux…
Au début, je parlais du Notre Père : donne, pardonne, libère. En fait c’est
un seul et même mouvement : Dieu donne et se donne. Quand l’image
est encrassée, Il pardonne, Il la nettoie, et Il libère : Il me libère du mal
que j’ai commis et qui m’emprisonne dans la culpabilité.
C’est dur d’aller se confesser. Un ami prêtre qui a déjà beaucoup confessé
m’avouait que pour lui aussi, ce n’est pas facile… mais c’est vital et crucial
(au sens que cela se rapporte à la croix qui sauve) pour se libérer.
C’est dans le sacrement de réconciliation par excellence que Dieu me
pardonne et me libère.
Cf. à Paray-le-Monial, j’aime regarder le visage des gens qui reviennent
d’avoir été se réconcilier : ils sont joyeux et légers ; on dirait qu’ils
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plânent. Et c’est agréable de voir des gens libérés et joyeux. Ca
n’empêche, quand je dois y aller, c’est toujours dur. Alors, le truc que
j’essaye de vivre, c’est de le faire régulièrement, tous les mois à date +/fixe…
Pour terminer ce petit topo sur le pardon, Lydia et moi allons reprendre
avec vous le Fils prodigue et attirer votre attention sur quelques points.
Ca vaut vraiment la peine d’aller le lire et de le méditer car c’est
beaucoup plus riche que ce que nous allons vous en dire, mais on ne peut
pas vous parler pendant trois jours…
a. Lire Lc, 15, 1 : Dans Luc, au chapitre 15, avant la parabole on dit
que Jésus s’adresse aux publicains et aux pécheurs, c-à-d aux
pauvres, à ceux qui se reconnaissent pauvres et réaction immédiate
des notables qui murmurent et marmonnent… à méditer pour
chacun de nous. Pour accueillir le pardon, nous devons accepter
d’être pécheur (Cf. Lydia après notre 1° P-l-M)
b. « Donne moi la part qui me revient» : normalement on hérite à la
mort du père, ici le fils tue le père en prenant ses biens tout de
suite (cf. David et Absalon)… En coupant la création qui nous est
donnée de Celui qui nous la donne, en la centrant sur moi, je « tue
Dieu » comme le fils prodigue. Et le père se laisse faire… Il le laisse
libre par amour.
c. La conséquence est rapide : le jeune dilapide pour LUI, tout est
centré sur lui, et très vite arrive l’insatisfaction. Le bonheur n’est
plus là, puis vient la déchéance… Il y a un livre du Cardinal Suenens
qui dit bien cela : « le culte du moi ». A être « moi, moi, moi, moi,
moi… » on finit par être seul et malheureux !
d. Enfin, le jeune va faire quelque chose de bien : « Rentrant alors en
lui-même » : il réfléchit… il réfléchit et il repense à son père… à ses
serviteurs, … Il est important de pouvoir s’arrêter, de réfléchir à
notre situation, …
e. Mais le fils ne reconnaît toujours pas son Père comme père aimant,
puisqu’il veut devenir serviteur… Il n’a pas compris combien son
Père l’aime. Néanmoins il décide de retourner chez son père, il y a
une réflexion et une décision! Le fils décide de revenir, il fait le 1°
pas
f. « Tandis qu’il était encore loin, son Père l’aperçut et fut pris de
pitié, il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement » : le
Père attend comme la permission de son fils, il n’attend que cela, il
guette l’ébauche d’un désir de retour. Le Père reconnaît son fils au
delà de la déchéance (différence avec Joseph et ses frères !) et il
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court. Dieu attend la permission de nous pardonner, il nous laisse
libre mais il ne désire que cela.
g. Le fils sort son petit laïus, mais le père l’interrompt et lui déclare
son amour (+ les sandales-liberté, le vêtement-dignité et la baguepouvoir sur les biens comme symboles ?). Le père n’a jamais cessé
d’aimer son fils, il ne peut pas le reprendre comme serviteur car
c’est son fils, et là seulement, le fils comprend qui est le Père !
h. Le fruit de cela, le fruit du pardon, c’est la JOIE, c’est la fête. (Je
devrais aborder le fils aîné, on pourra en parler plus tard, mais ici
c’est un peu hors propos et trop long…Juste que le fils aîné, lui
aussi ne connaît pas le Père car il n’accepte pas l’amour du père).
i. Le père ne fait aucun reproche, il ne lui dit pas, OK mais après tout
ce que tu m’a fait, tu va te coucher dans ta chambre ou tu vas
travailler pour récupérer l’argent dilapidé… NON, il fait la fête et
invite tout le monde à se réjouir.
Pour conclure, je veux juste vous dire que de tout cœur, nous vous
souhaitons d’expérimenter la joie du pardon, en famille et dans votre
relation à Dieu (c’est le sommet de l’amour), de faire l’expérience du fils
prodigue qui découvre l’amour du Père.
Nous sommes tous des fils aînés et des fils prodigues, tantôt l’un, tantôt
l’autre (témoignage de Lydia par rapport à cette phrase). Dieu n’attend
qu’un geste de nous, qu’un mot pour nous pardonner.
Maintenant, il va y avoir un long temps pendant lequel vous sont
proposés :
 Un temps en couple pour parler du pardon (on vous demande au
moins 30 minutes !)
 Un temps seul pour méditer, discerner les pardons à demander aux
hommes et à Dieu, et les pardons à donner à ceux qui nous ont
offensés.
 L’adoration : occasion de se mettre devant Dieu présent pour nous
et de lui parler : essayez de parler A Dieu (pas « de » mais « à »!).
C’est un temps seul, mais avec Dieu…un cœur à cœur où Dieu peut
nous éclairer sur ces pardon dont nous parlions. (+ joy box – worry
box)… (Développer sur mon experience à Paray la 1° année?)
 Le sacrement de réconciliation ou, si vous préférez, vous pouvez
simplement aller parler à un prêtre le sacrement n’est pas forcé, ce
doit être une démarche libre !
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Pierre dit un petit mot sur comment se déroule un sacrement de
réconciliation ?
On a souvent tendance à oublier la dimension d’espérance, que véhicule le concept de
péché. Elle est pourtant essentielle : l’aveu du pécheur n’a de sens vrai que vis-à-vis
d’un Dieu qui pardonne. Le philosophe Paul Ricour écrivait : « Le chrétien ne dit pas :
je crois au péché, mais : je crois à la rémission des péchés ».
Autant le remords tire le moral vers le bas, autant l’espérance exalte et oriente vers
l’avenir. Dans cette perspective, l’aveu du péché devant Dieu, avec la conviction de sa
miséricorde, contredit le remords et le guérit.
Comme dit Tim Guénard : « L’Eglise est le seul endroit où on accepte les pécheurs. Et
même, on ouvre les portes, et on les ouvre à deux battants pour accueillir les
pécheurs »
Dieu pardonne intégralement , et tout de suite, davantage même, il oublie. L’homme
n’a pas la même capacité, mais ne doit pas se décourager. C’est en allant boire à la
source qui est en Dieu qu’il apprendra à pardonner jusqu’au bout.
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