Digestif – Sensibilité viscérale 18/03/2016 RAUILHAC Solange L2 CR : BOUÉ Kévin Digestif Pr Bouvier 6 pages Sensibilité viscérale Plan A. Rappels B. La sensibilité C. Terminaisons sensitives de la peau I. Les différents types de récepteurs II. Stimulation III. Localisation des différents récepteurs D. Innervation du tube digestif E. Exemple de troubles fonctionnels intestinaux A. Rappels Pour pouvoir commander un effecteur, il faut bien entendu pouvoir agir sur cet effecteur. Il faut que ce centre de commande soit renseigné sur la situation de l'effecteur. Tout système de contrôle nécessite une information issu de l'effecteur. On prend toujours comme référence le centre de commande : – Ce qui part du centre de commande = efférences : motricité – Ce qui arrive au centre de commande = afférences : sensibilité ➢ Pour le système nerveux : – Neurone sensitif (afférent) : conduit l'influx des récepteurs au SNC – Neurone moteur (efférent) : conduit l'influx nerveux du SNC à un effecteur – Effecteur : muscle ou glande Il y a souvent une confusion entre récepteurs sensitifs physiologiques et récepteurs biochimiques. Un récepteur sensitif physiologique est un capteur et rien ne se fixe dessus, tandis qu'un récepteur biochimique est en général une protéine transmembranaire sur laquelle va se fixer un neuromédiateur, une hormone ou une cytokine pour donner un effet. ➢ Notre organisme comporte 2 types de muscles : – Muscles striés volontaires (squelettiques) – Muscles lisses involontaires (muscles des viscères, notamment du tube digestif) 1/6 Digestif – Sensibilité viscérale ➢ Notre système nerveux est divisé en 2 systèmes qui commandent la motricité : – Système nerveux de la vie de relation ou somatique : les muscles striés permettent d'entrer en relation avec le milieu extérieur. Il contrôle la motricité. – Système nerveux végétatif ou autonome : les muscles lisses sont capables de se contracter spontanément sans besoin d’être influencé par quelque chose pour fonctionner. Ces systèmes commandent les fonctions communes aux animaux et aux végétaux (circulation, respiration, excrétion..). • • On subdivise le système nerveux végétatif en deux systèmes antagonistes : Sympathique : le neurone ganglionnaire libère de la Noradrénaline. Parasympathique : le neurone ganglionnaire libère de l'Acétylcholine. Dans les années 1970, on a découvert l'existence d'une autre voie qui cheminait avec les voies parasympathique et sympathique et qui libérait un neuromédiateur que l'on qualifia de «non adrénergique» et «non cholinergique». En fait, il y a de fortes chances pour que ce soit le monoxyde d'azote (NO). La sensibilité somatique est une sensibilité consciente : c'est l'exemple de la peau, on a conscience de la stimulation. La sensibilité viscérale donne des informations de gêne ou de douleur. On a longtemps négligé l'innervation sensitive des viscères car on pensait qu'elle n'était là que pour nous prévenir en cas d'urgence que quelque chose ne marchait pas. Mais elle est quasiment aussi importante que la somatique même si elle est inconsciente. B. La sensibilité La sensibilité est divisée en deux parties : – Sensibilité spéciale (organe des sens : vision, olfaction etc). – Sensibilité générale, on fait appelle a un certains nombres de récepteurs qui intéresse à la fois le système somatique et le système végétatif. • Sensibilité somatique : lorsqu'on s'adresse à des récepteurs situés à l'extérieur c'est l'extérocéption. Les propriocepteurs sont des récepteurs sensitifs situés dans les articulations et qui nous permettent notamment la station debout. Ils collaborent avec le système nerveux somatique. • Sensibilité végétative : les intérocepteurs sont situés à l'intérieur de notre corps. Ils collaborent avec le système nerveux végétatif. L'innervation sympathique ou parasympathique est uniquement motrice. L'innervation sensitive viscérale a longtemps été sous-estimée pour plusieurs raisons : – Informations nociceptives : on pensait que c'était uniquement pour nous transmettre des informations nociceptives pour nous dire que quelque chose n'allait pas (douleur, gène) – Fibres fines amyéliniques : elles sont très petites, sans gaine de myéline et difficiles à étudier. 2/6 Digestif – Sensibilité viscérale Les neurones en T, dont le corps cellulaire est situé dans le ganglion spinal, transmettent la sensibilité La classification des fibres avec gaine de myéline sont les fibres A et B, leur vitesse de conduction est rapide. Les fibres C sans gaine de myéline conduisent plus lentement l'influx nerveux car l'influx nerveux se transmet de proche en proche. Tandis que pour les fibres avec gaine de myéline, l'influx nerveux va sauter de nœuds de Ranvier en nœuds de Ranvier. Les terminaisons nerveuses (récepteurs eux-mêmes) sont constitués de fibres indifférenciées : il n'y a que des terminaisons libres dans les viscères. Au niveau somatique, on a des terminaisons bien organisées : disques de Merkel, corpuscules de Ruffini, corpuscules de Pacini, corpuscules de Meissner... C. Terminaisons sensitives de la peau I. Les différents types de récepteurs Au niveau du tube digestif, on trouve différents types de récepteurs : – Mécanorécepteurs : état de tension musculaire (sensibles à la déformation : contraction et distension). – Chémorécepteurs : état physico-chimique du contenu digestif (température, pH, pression osmotique, composition chimique). – Polymodaux : peuvent être stimulés par un bons nombres de différents stimuli. – Nocicepteurs : douleur. Les récepteurs polymodaux transmettent un certain nombre d'informations qui vont interagir les unes sur les autres. Un seul récepteur est capable de remplacer 3 récepteurs, il peut transmettre les trois types d'information. II. Stimulation • Mécanorécepteurs sensibles à l'environnement chimique endogène Stimulation mécanique : entraîne une réponse par une décharge. Stimulation chimique (bradykinine, cholécystokinine) : le récepteur répond d'une façon différente comparée à la stimulation mécanique Stimulation chimique et mécanique : réponse différente des deux précédentes, le centre récepteur des informations sait qu'il y a eu deux types de stimulation différentes. Sensibilisation : suite à la stimulation chimique le récepteur va être sensibilisé et va pouvoir répondre d'une manière différente à la stimulation mécanique de base. Ce sont ces récepteurs qui sont responsables de la finesse de la sensibilité digestive. 3/6 Digestif – Sensibilité viscérale • Réponse des mécanorécepteurs musculaires digestifs à la distension Il y a des mécanorécepteurs à adaptation rapide ou lente pour la même distension et des récepteurs « on off » car ils répondent au début et à l’arrêt de la distension. – – – Récepteurs à adaptation rapide : quand on stimule, on va avoir une activité qui ne va pas durer dans le temps, les récepteurs répondent au début de la distension. Très rapidement, l'activité va disparaître. Récepteurs à adaptation lente : ils vont décharger durant toute la durée de la distension. Récepteurs « On off » : ils vont décharger au moment où est appliquée la stimulation et au moment où elle va disparaître. III. Localisation des différents récepteurs – – – Muqueuses Musculeuses Séreuse La plupart des fibres sensitifs somatique ou viscéral ont leur corps cellulaire dans les ganglions spinaux sauf les fibres sensitives qui cheminent avec des fibres efférentes vagales ou nerfs pelviens. Les récepteurs qui vont renseigner sur le contenu du tube digestif sont vraisemblablement situés dans la muqueuse (le plus près du contenu digestif). Les mécanorécepteurs peuvent être situés dans la musculeuse et sont sensibles au moment où le muscle va se contracter, mais également dans la séreuse et sont sensibles aux mouvements du tube digestif. Représentation de l'innervation du tube digestif : Il existe un centre parasympathique crânien en haut dont les fibres efférentes cheminent dans leur nerf vague. On a un centre parasympathique pelvien sacré en bas où les fibres efférentes motrices cheminent dans les nerfs pelviens. On a au milieu les fibres efférentes motrices sympathiques qui cheminent dans les nerfs splanchniques. En ce qui concerne les corps cellulaire de ces fibres sensitives, pour le nerf vague c'est dans les ganglions plexiformes, pour les fibres sensitives qui cheminent avec des fibres efférentes sympathiques c'est dans les ganglions spinaux, comme pour les fibres sensitives qui cheminent avec des efférences parasympathiques des nerfs pelviens. On a définit sympathique/parasympathique par la nature du neuromédiateur libéré (noradrénaline ou acétylcholine). Donc on ne peut pas parler de fibres sensitives sympathique ou parasympathique car elles ne libèrent pas la même chose. C'est pour ça que l'on dit que ce sont des fibres sensitives qui cheminent avec des efférences parasympathiques/sympathiques. D. Innervation du tube digestif Entre le système nerveux central et l'effecteur (muscle strié) il y a toujours 1 seul neurone tandis que le système végétatif (sympathique ou parasympathique) il y a 2 neurones (pré et post ganglionnaires). 4/6 Digestif – Sensibilité viscérale – – Quand le relais se fait à l’extérieur de l'effecteur c'est le système sympathique. Quand le relais se fait à l’intérieur de l'effecteur c'est le système parasympathique. Quand on a une synapse il y possibilité d'une régulation sur 3 niveaux (modification de la quantité neuromédiateur libéré...) : • Le premier neurone est toujours un neurone cholinergique au niveau du système nerveux central. • Pour le système sympathique, le relais se fait dans un ganglion pré vertébral pour le tube digestif, c'est un neurone non adrénergique. Pour le système parasympathique le premier neurone est cholinergique et le 2ème neurone est soit cholinergique soit au monoxyde d'azote (NO). • Le premier relais se fait au niveau du système nerveux central (niveau 1) mais la fibre afférente sensitive peut envoyer une collatérale au ganglion pré-vertébrale (niveau 2) pour réguler, et également elle peut envoyer une collatérale à l’intérieur même du tube digestif au niveau des plexus intra-muraux (niveau 3) où elle va pouvoir moduler également. Les fibres musculaires lisses vont avoir une certaine autonomie par des fibres qui ne font pas forcement intervenir le système nerveux central. – – – En haut : Parasympathique crânien Les fibres motrices cheminent dans le nerf vague En bas : Parasympathique pelvien/sacré Les neurones parasympathiques cheminent dans les nerfs pelviens Au milieu : Sympathique Les neurones cheminent par les nerfs splanchniques thoraciques et lombaires A l’intérieur du tube digestif on trouve énormément d’élément nerveux et plexus, on parle même du « deuxième cerveau ». Il existe de nombreux plexus : plexus myentériques, plexus sous-muqueux de Meissner, plexus de Schabadasch... Il y a des neurones présents dans le tube digestif contenu exclusivement dans les plexus intra-muraux. On peut alors avoir des réflexes purement intra-muraux, c'est le cas dans une pathologie digestive très précoce qui est la Maladie de Hirschsprung (défaut d'installation de l'innervation intrinsèque qui fait qu'il n'y a plus de réflexe recto anal inhibiteur). → Il y a un véritable cerveau périphérique qui communique avec notre système nerveux central. ➢ % des fibres afférentes dans les principaux nerfs digestifs : – – – Nerfs vagues : 80 à 90% de fibres sensitives. C'est ce nerf qui fait la liaison entre les 2 cerveaux. Le nerf vague ne transmet pas que des informations pour bien organiser la motricité du tube digestif mais dans bien d'autres fonctions (contrôle de la prise alimentaire, prévenir les système nerveux central d'une inflammation périphérique). Nerfs splanchniques : 10 à 20% de fibres sensitives. Nerfs pelviens : 30 à 40% de fibres sensitives mais pas comparable au nerf vague. 5/6 Digestif – Sensibilité viscérale ➢ Il existe une fonction efférente des fibres afférentes. Les afférences vont pouvoir contrôler sans utiliser le retour par quelque chose de moteur. Le stimulus (cytokine libérée au niveau d'une terminaison libre) va entraîner le départ d'un potentiel d'action qui va prévenir les centres supérieurs que ça se contracte. Il existe une collatérale, donc l'influx nerveux va redescendre pour entraîner une libération de neuromédiateurs ou d'hormones (substances P, CGRP, VIP, CCK, NKA...). Ces substances sont capables d'agir sur le muscle et le système nerveux intra-mural. La substance P peut entraîner la dé granulation des mastocytes. Les neuromédiateurs libérés par les mastocytes (histamine, PGE, 5 HT, TNFα, IL-1) médiateurs de l'inflammation, sont capables d'aller stimuler directement les mécanorécepteurs sensibles à l'environnement chimique. Il peut y avoir une réaction du système nerveux central (fièvre etc..). Tout ce que peuvent transmettre les afférences viscérales ne concerne pas forcement la motricité du tube digestif. Exemple : les gens qui aime manger des épices fortes. Le piment contient de la capsaïcine, substance qui stimule les afférences qui entraîne la montée d'une information vers le cerveau pour libérer des endorphines (sensation de bien-être) et par la collatérale va libérer de la substance P (brûlure). C'est paradoxale, on aime se brûler ... ➢ Convergence des informations cutanées et viscérales L'innervation sensitive n'est pas aussi précise que ce que l'on pourrait imaginer car il y a des recouvrement de l'innervation sensitive somatique et l'innervation sensitive végétative. Il y a des neurones sensitifs issus des viscères et issus de la peau qui projettent sur la même fibre sensitive qui va remonter jusqu'au système nerveux central. Il va être incapable de faire la différence si cela vient de la peau ou les viscères, les deux informations sont données. Exemples : En cas d’infarctus du myocarde, on a des douleurs à l'avant-bras gauche. Les neurones de la peau de l'avant-bras gauche projettent sur les mêmes fibres sensitives que les neurones issus du myocarde. Forcément, le cerveau donne la douleur aux deux endroits, il donne les deux informations. En cas de calcul de vésicule biliaire, on va avoir une douleur de la région lombaire car les neurones projettent au même endroit. Ce sont les douleurs projetées. E. Exemple de troubles fonctionnels intestinaux La fréquence la plus élevée en gastro-entérologie est les troubles fonctionnels intestinaux. C'est à dire qu'on ne sait pas avec nos moyens actuels ce qui se passe chez le patient. Il existe un abaissement du seuil de la sensibilité douloureuse à la distension rectale chez le colopathe. Des contractions normales peuvent être perçues comme étant douloureuses. Il existe donc un support physiologique à ces troubles fonctionnels intestinaux. Les facteurs stress et inflammation seraient impliqués dans la genèse du côlon irritable : – Accroissement du nombre de mastocytes – Un stress émotionnel abaisse le seuil de sensibilité rectale Il y a un retentissement général de la sensibilité viscérale. On va essayer toute notre vie d'éviter de stimuler la sensibilité viscérale. L'hypothèse du rôle du système nerveux intra-mural a été avancée. Dédicace à la MediTeam ! #jesuisunefemmedeparole. A Adrienne la meilleure des colocs !! A Adrien et son torchon, à Noemie the best cotutrice, à Benjamin et son humour légendaire et .. à Seb et sa copine !;) Et surtout CARLY-GOMONT MEILLEUR BUS !!! 6/6