le 11 septembre 2000 N° 610/7.6 Propositions pour la Task-force "UNESCO du XXIe siècle", Sous-Groupe “Gouvernance” AMELIORER LA VISIBILITE ET LA CREDIBILITE DE L’UNESCO. I. CONSTATS - La préoccupation de développer la visibilité de l’UNESCO découle d’un double constat: l’Organisation souffre à l’heure actuelle d’une absence d’image soit d’une image contrastée positive ou négative, selon les régions du monde et les publics. - Or chacun reconnait l’importance aujourd’hui pour toute Organisation, privée ou publique, d’une politique systématique de communication qui lui permette d’atteindre une visibilité adéquate. (1). Il y va de sa crédibilité et de sa capacité à mobiliser des partenaires (les Etats, les OIG, les ONG, la Société civile ...) pour développer son action. II. PREALABLES. 1. Ce souci d’améliorer la visibilité de l’UNESCO implique que l’on définisse au préalable: - le contenu de la communication; - les publics-cibles vers lequels on destine cette communication. 2. Ces deux aspects définis, il convient d’élaborer une stratégie globale de communication et d’évaluer régulièrement sa mise en oeuvre et, le cas échéant, l’adapter. 3. L’élaboration de cette stratégie devrait être précédée 1. d’une enquête sur l’image que les publics - définis au préalable (cf supra pt 1)- se font actuellement de l’UNESCO dans les différentes parties du monde; 2. d’une étude comparée - en partie réalisée - des stratégies adoptées par d’autres Organisations internationales; 3. d’une consultation de tous les Etats membres et des Commissions nationales sur les besoins qu’ils ressentent dans ce domaine et la façon dont ils entendent collaborer aux efforts pour développer la visibilité de l’UNESCO dans leurs pays respectifs. (1) cf Kofi Annan à propos du rapport “Optique mondiale, approche locale “: “la communication ne doit pas être perçue comme une fonction d’appui mais comme faisant partie intégrante du programme de fond de l’Organisation des Nations Unies”. -/- -2III. CONTENU 1. Au plan du contenu de la Communication: il est clair que pour obtenir une visibilité positive, il est nécessaire d’avoir quelque chose d’attrayant à communiquer. La substance est indissociable de la capacité à communiquer un message . L’UNESCO doit être en mesure d’attirer l’attention du monde sur les questions prioritaires (analphabétisme, génome humain, préservation de la diversité culturelle, infoéthique ...). 2. Le resserrement des programmes et activités de l’UNESCO sur quelques priorités bien ciblées devrait à cet égard faciliter la visibilité de l’Organisation pour autant que ces activités soient substantielles, réussies et attrayantes. 3. De même, une plus claire division des tâches entre Organisations devrait également contribuer à cette visibilité. Pensons à l’éducation à un environnement durable, aux droits de l’homme ou à la prévention du SIDA... 4. Cependant le caractère intellectuel de la mission de l’UNESCO, qui n’a pas pour mission première de financer des projets, n’est pas toujours de nature à rendre son action aisément visible, à l’inverse du PNUD ou de la Banque Mondiale par exemple. Si l’on veut développer la visibilité de l’UNESCO, il convient d’obtenir des résultats concrêts dans des domaines clés et ceci requiert peut-être à son tour des moyens financiers nouveaux. IV. MISE EN OEUVRE. 1. La dimension “Communication” devra être prise en compte lorqu’il sera question de décider de telle ou telle activité ou programme (C/4 - C/5). Tout projet, dès sa conception, devra comporter un volet “communication”. Lors de l’évaluation des résultats atteints, cet aspect devra être examiné. 2. Même si les deux aspects s’interpénètrent, il s’agit d’abord de développer la communication interne: ceci implique une révolution “culturelle” au niveau des mentalités et des pratiques tant de la part du Secrétariat de l’UNESCO y compris les bureaux hors Siège que des partenaires institutionnels (délégations permanentes, les Commissions nationales, les ONG ...) et donc une formation en ce sens. 3. Il s’agit évidemment aussi de développer la communication externe: qui devra être adaptée, modulée en fonction des publics que ce soit le grand public ou les groupes plus spécifiques: scientifiques, enseignants, femmes, étudiants, ONG ... et également en s’adaptant aux caractéristiques culturelles des diverses régions du monde. 4. Enfin, une communication efficace doit se garder d’être unilatérale mais bien être bi-directionnelle - c’est-à-dire allant de l’UNESCO vers ses publics et remontant de ceux-ci vers l’UNESCO -; Elle constitue un idéal qui doit toujours être poursuivi mais n’est jamais totalement atteint; elle demande une implication de chacun, à chaque instant, et elle ne peut se mettre en place que progressivement en fonction des moyens qu’un chacun veut bien y consacrer.(MT/jm) Marc THUNUS