Présentation du colloque européen d'Anthropologie alpine Vallouise (France) “ l'Homme et l'eau en milieu alpin ” du 4 au 9 juillet 2005 Gênes (Italie) “ Thermalisme alpin ” du 11 au 12 juillet 2005 Le sujet central du 8° colloque d'Anthropologie alpine, concernera les interactions entre l'Homme et l'eau. Relations avec un environnement dit naturel, voire des conditions extrêmes et un milieu socioculturel donné. Vallouise : l'Homme et l'eau en milieu alpin. De tout temps, les rivières et les torrents, qui sillonnent les vallées alpines, ont représenté un capital économique et énergétique essentiel contribuant dans une très large mesure à leur développement économique, industriel et démographique. Dès le XVIII° siècle, la captation des rivières et des torrents ont permis l'irrigation des terres et l'essor de l'agriculture de montagne. A la fin du XIX° siècle, l'eau est à l'origine de la révolution économique de la houille blanche. L'eau est l'indicateur des structures et des fonctionnements des géosystèmes de la montagne. L'étude des dynamiques récentes et actuelles des milieux alpins cherche à faire la part des processus naturels et des paramètres anthropiques. Au cours du temps, des centaines de villages ont été établis dans les zones marécageuses, sur les rives et les pourtours des lacs. L'eau douce de montagne permet le maintient de nombreux habitats naturels, en altitude comme en plaine, contribuant ainsi à la conservation de la diversité biologique. Les Alpes, écosystèmes très fragiles, fournissent la majorité de l'eau qui s'écoule en aval, dans une proportion variable suivant les saisons, dont la fréquence et l'étendue sont soumises à une forte variabilité spatio-temporelle. Les fortes pluies, les pentes abruptes et les sols érodables favorisent les ruissellements de surface surabondants, l'érosion des sols et les glissements de terrain. Les sédiments transportés sont d'importants polluants des eaux de surface. En outre, l'utilisation des terres, le développement des infrastructures, les activités extractives et touristiques dans les zones montagneuses peuvent nuire considérablement à la quantité et à la qualité de l'eau des fleuves et des nappes souterraines. Un approvisionnement régulier en eau pure est fondamental pour la vie et la santé des hommes. Elle est essentielle dans tous les actes de notre existence, que ce soit pour boire, pour préparer la nourriture ou se laver, pour produire de l'énergie ou pour gérer durablement les ressources naturelles et conserver l'environnement. En outre, des valeurs culturelles et religieuses lui sont attachées. Les montagnes ont été, et parfois encore, considérées comme demeure des divinités et comme source sacrée des nuages et des pluies qui alimentent les sources, les fleuves et les lacs dont les sociétés ont besoin pour survivre. L'extension du réseau de communication dans les Alpes, au XVIII°, a permis le développement du tourisme ainsi que les pratiques de sports nautiques et d'eau vive : rafting, kayak, canoë, canoraft, nage en eaux vives, wakeboard, voile…au XX° siècle. Une offre touristique conçue selon les principes du développement durable, permettant un développement équilibré, en accord avec les potentialités d’une région, sans porter atteinte aux ressources qui caractérisent cette région; une offre préconisant des solutions efficientes économiquement, respectueuses de l’environnement et socialement solidaire. Par sa démarche participative impliquant les entités publiques et privées, ainsi que la population. Gènes : Le thermalisme (ou crénothérapie) C'est l'utilisation thérapeutique des propriétés des eaux minérales. On utilise les vertus de certaines eaux pour guérir ou soulager des personnes souffrant d'affections diverses. Dans tous les cas, il s'agit d'eau douce, jamais d'eau de mer. Le thermalisme est donc une activité très médicalisée visant à soigner ou soulager des personnes plus ou moins lourdement malades. L'âge d'or du thermalisme se situe à la Belle Epoque. Les origines des villes de cure datent des Romains qui maîtrisaient parfaitement les techniques du thermalisme, les conduites des eaux chaudes et froides étaient séparées. Grands amateurs de bains chauds, les romains virent tout le parti qu’ils pouvaient tirer des sources chaudes et créèrent des établissements thermaux où les soldats romains pouvaient se refaire une santé. Sujet de préoccupation quotidienne, le bien-être est, en effet, devenu un produit de loisirs à part entière. Avec la naissance de l'industrie au XIX° siècle, les stations thermales ont servi de base à la conquête touristique des champs de neige en hiver, d'installations d'établissements de cure. Les Alpes conçues comme région naturelle constitue une représentation qui apparaît lentement à l'époque moderne, et sera la représentation dominante au XIX°. Après avoir inspiré crainte et respect, les Alpes sont devenues le symbole de la Force de la Nature et de la Santé et se sont transformées en immense réserve thérapeutique. À une fréquentation élitiste de la conquête des sommets au début du XIX° siècle, succède ensuite une fréquentation bourgeoise pour le thermalisme et la randonnée à la fin du XIX° siècle suivie d'une fréquentation sportive d’hiver au XX° siècle. Parce que les Alpes ont leurs caractéristiques, l'eau, utilisée comme prisme de lecture, associe les champs d'explorations anthropologiques, sociologiques, historiques, archéologiques et ethnologiques. Champs complémentaires et riches d'intérêts pédagogiques. Michèle Aquaron. Contact presse UMR 6578 ANTHROPOLOGIE : ADAPTABILITE BIOLOGIQUE ET CULTURELLE. MARSEILLE. 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