compte rendu conf concours 2010

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L’APPEL DU 18 JUIN ET SON IMPACT JUSQU’EN 1945
Compte rendu de la conférence du 3 février 2010 au
Mémorial de la Résistance et de la déportation de la Loire
INTRODUCTION
La défaite de 1940 provoque la surprise et le désarroi. Au soir du 16 juin, mis en minorité par
son gouvernement sur le sujet de la continuation de la guerre en Afrique du Nord, Paul Reynaud
démissionne. Le même jour, nommé chef du gouvernement, le maréchal Pétain, favorable à un
Armistice, engage des pourparlers avec l’ennemi. Le 17 juin, il prononce un discours à la radio
dans lequel il annonce cet état de fait. Le 22 juin, à 18h15, est signée la convention d’armistice
entre la France et l’Allemagne dans le wagon de Rethondes où avait été enregistrée en 1918 la
reddition de l’Allemagne.
En une semaine, du 18 au 24 juin 1940, la Loire est totalement occupée. Son invasion est à l’image de la
défaite rapide de toute la France.
Le 18 juin, l’aviation allemande a bombardé ou mitraillé le centre du département à Bonson et le sud à
Firminy. Le 19 juin, les Allemands s’emparent de Roanne. Le 20juin, ils sont à l’entrée de Feurs.
Le 21 juin, l’ennemi est signalé à Boën, Noirétable, Mornand. Le 24 juin, l’armée allemande investit
Saint-Etienne. Le plan d’occupation est promptement mis en application: envahissement de la préfecture,
de la gendarmerie rue d’Arcole, du commissariat central, des casernes Grouchy, Rullière et Desnoëttes. A
la mairie, le drapeau tricolore est enlevé et remplacé par le drapeau à croix gammée. Le 25 juin,
l’armistice avec les Allemands et les Italiens entre en vigueur. 92 000 militaires français ont perdu la vie,
250 000 sont blessés. Plus d’un million et demi sont prisonniers de guerre (environ 15.000 pour le
département de la Loire dont 3.500 pour la seule ville de Saint-Etienne). Regroupés par centaines à la
caserne Werlé à Roanne, à la caserne Rullière à Saint-Etienne, ils partiront bientôt soit par train, soit
entassés dans des autobus réquisitionnés, pour des centres de regroupement puis pour un long exil en
Allemagne.
A Saint-Etienne, à Montbrison, à Roanne, des offices religieux et des cérémonies aux monuments aux
morts sont organisés pour le service du deuil national. Dix jours après, c’est la fin de la première
occupation; les Allemands évacuent Saint-Etienne le 4juillet et Roanne le 6.
Malgré cette situation, la défaite est perçue comme un soulagement et elle ne suscite le refus que chez
quelques dizaines d’hommes et de femmes de la Loire.
Chacun sait que la Résistance du général De Gaulle a commencé par « ses fameux discours1 du 18 juin
1940 », mais peu nombreux furent ceux qui les entendirent effectivement. Le thème de cette année doit
donc nous permettre de nous interroger sur l’impact de cet appel dans la France Libre et dans la France
Combattante. li doit nous conduire à répondre à deux questions essentielles :
1
Plusieurs fois le discours du 18 juin fut relayé par la BBC. Le Général de Gaulle fit plusieurs discours adressés aux
chefs militaires des colonies
-
L’appel du 18 Juin est-il un « appel perdu »? Nous essayerons de comprendre pourquoi De
Gaulle se trouve à Londres, quel est le contenu de ce discours et quelle est la portée de celui-ci
notamment dans la Loire.
-
Comment la France combattante s’est-elle constituée? De juillet 1940 à novembre 1944, les
ralliements sont d’autant plus limités qu’ils sont rendus difficiles par les rancoeurs (Mers elKébir, Dakar) et peu encouragés par les Alliés. L’action de Jean Moulin a beaucoup contribué
à rapprocher la Résistance intérieure et De Gaulle qui finit par s’imposer comme le chef
incontesté en 1943.
À
partir de ce moment, les ralliements en France et dans l’empire se
multiplient.
Première partie « Un appel perdu »?
•
Pourquoi à Londres?
•
Quel est le contenu?
•
Qui l’a entendu?
Deuxième partie L’engagement: France Libre et France Combattante.
•
Les Forces Françaises Libres
•
Les Résistants de l’intérieur
•
Organisation et difficultés: le CNR.
Attention :
Il faut partir d’exemple précis et local. Il faut comprendre pourquoi des jeunes gens ont décidé de « rentrer en
résistance ».
Nous pouvons intégré l’Afrique et les colonies.
Il ne faut pas prendre prétexte de ce discours pour faire une biographie du Général, ni un topo trop général sur la
France Libre et Combattante.
Première partie « Un appel perdu ? »
A- Pourquoi à Londres?
Le 6 juin 1940, le général de Gaulle est convoqué d’urgence à Paris par Paul Reynaud, président du
Conseil, pour occuper un poste ministériel dans son gouvernement, celui de sous-secrétaire d’État à la
Guerre et à la Défense nationale. Charles de Gaulle sort à ce moment-là de la hiérarchie militaire. Il a
pour mission de coordonner l’action avec le Royaume-Uni pour la poursuite du combat. Le 9, il
rencontre Churchill qu’il tente en vain de convaincre d’engager davantage de forces, y compris
aériennes, dans la bataille. Le 10 juin, de Gaulle quitte Paris, déclarée ville ouverte, pour Orléans,
Briare et Tours. C’est le moment des ultimes réunions du Comité suprême interallié où Churchill lors
de la conférence de Briare (à laquelle de Gaulle participe) tente de convaincre le gouvernement
français de continuer la guerre. En mission à Londres, le 16 juin, il rencontre à nouveau Chruchill et lui
expose le projet d’union des deux peuples. Ce même jour, il dicte au téléphone la note Ang!o-French
Unity2 de Jean Monnet à Paul Reynaud. De retour de mission, le même jour, à Bordeaux, il apprend la
démission du président du Conseil, Paul Reynaud, son remplacement par le maréchal Pétain et la
demande d’armistice. Le général de Gaulle est donc évincé de ce gouvernement. li repart pour Londres
le 17juin au matin. Dès l’après-midi, il expose ses intentions à Chruchill. Il est conscient que sans cet
appui il ne peut rien faire. Churchill lui offre comme tribune d’expression la Radio de Londres.
B- Quel est le contenu3 ?
Dès le 21 mai 1940, l’appel du 18 Juin était écrit dans l’esprit du général de Gaulle. Un document le
prouve : l’intervention radiophonique du futur chef de la France Libre, interrogé ce jour-là par un
reporter des actualités françaises qui le rencontre à son PC de Savigny-sur-Ardres, après la bataille
victorieuse qu’il vient de remporter à la tête de ses chars, dans la région de Montcornet4. Diffusée le 2
juin suivant dans l’indifférence hébétée de l’exode, l’interview est une répétition de l’appel historique
lancé deux semaines plus tard à la BBC. « L’ennemi a remporté sur nous un avantage initial... Ses
succès du début lui viennent de ses divisions blindées et de son aviation de bombardement)) dit
«
l’appel » du 21 mai. « Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des
Allemands qui nous font reculer » répète de Gaulle vingt-huit jours plus tard à la BBC. Et encore: «
Nos succès de demain et notre victoire, oui, notre victoire, nous viendront, un jour, de nos divisions
blindées et de notre aviation d’attaque » (21 mai) ; « Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent
faire venir la victoire » (18 juin). [En janvier 1940, il envoie à quatre-vingts personnalités, dont Léon
Blum et Paul Reynaud, ainsi qu’aux généraux Maurice Gamelin et Maxime Weygand, un
mémorandum fondé sur les opérations de Pologne. Intitulé L’Avènement de la force mécanique, le
texte insiste sur la nécessité d’allier le char et l’aviation].
La Paternité de l’expression est revendiquée par le Général dans Ses mémoires. Il semblerait que Churchill ait
eu cette idée avant le général.
3
S’agit-il d’un discours d’un homme politique ou bien d’un homme militaire ?
4
La seule victoire française de chars durant la campagne de France.
2
L’appel du 18 Juin, suivi par d’autres entre le 19 et 26, ne met pas en doute la réalité du désastre: La
France a bien « perdu une bataille ». Mais la défaite n’est que militaire: « Foudroyés aujourd’hui par la
force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure
».
Par
ailleurs la guerre est mondiale, la lutte ne fait que commencer, la France n’est pas seule. Cet appel est
l’expression patriotique d’un refus de l’Armistice. Il est aussi une réflexion sur la défaite par le refus
implicite de l’idée d’une décadence morale du pays, en opposition avec les termes du message
radiodiffusé de Pétain le 17 juin. Si l’appel est sans exclusive, il est évident que de Gaulle recherche le
ralliement des responsables civils et militaires: « Quant à moi qui prétendais gravir une pareille pente,
je n’étais rien au départ. A mes côtés, pas l’ombre d’une force, ni d’une organisation. En France, aucun
répondant et aucune notoriété. A l’étranger ni crédit, ni justification5
».
Ce discours correspond
d’avantage à la vision guerrière du militaire qu’à celle de l’homme politique en devenir.
C- Qui l’a entendu?
L’appel historique fut sans doute moins entendu que celui du 21 mai, diffusé par l’ensemble des
quelque cinq millions de récepteurs radio existant en France (peut-être 5.0006 dans le département de
la Loire), au contraire du texte du 18 juin, capté par les rares auditeurs de la BBC ! Mais ce qu’on sait
encore moins, c’est qu’à côté des milliers de témoins qui prétendirent à tort avoir entendu le discours
du 18 juin (beaucoup le confondant avec les appels à la résistance lancés les 19, 22 et 24 juin suivants
par le Général, à l’intention des chefs militaires de l’Empire ou, plus souvent encore, se souvenant de
la fameuse affiche placardée à Londres), des dizaines de milliers de Français en eurent connaissance...
par la presse. Dès le 19 juin, de nombreux quotidiens régionaux paraissant en zone non occupée y font
curieusement allusion. C’est le cas, par exemple, du Petit Provençal (115 000 exemplaires tirés ce jourlà) qui reproduit, en première page, l’appel lancé la veille par le général de Gaulle. Même chose dans
Marseille-Matin qui, en page 3, publie les extraits les plus significatifs de l’appel. Tout comme, le
même jour, Le Petit-Marseillais. Le Progrès de Lyon donne, lui, cette dépêche en deuxième page
« Londres,
18 juin. Le général de Gaulle, auteur de nombreuses études sur le rôle des chars d’assaut, a
prononcé ce soir une allocution à la radio de Londres ». Mais ni le Mémorial, ni la Dépêche
républicaine, ni la Tribune républicaine7 ne publient d’article concernant cet évènement. En revanche
les Ligériens ont pu lire le 28 juin un entrefilet annonçant le projet du général de former un
gouvernement à Londres et de continuer la lutte. L’arrivée des Allemands, la question des réfugiés, le
problème du ravitaillement, telles sont les préoccupations des habitants du département en cette fin de
mois de juin.
Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, explique qu’il n’a pas entendu cet appel: « [...] en feuilletant
la collection des quotidiens palois, j’ai constaté que « l’appel » était résumé. Pourquoi ne l’ai-je pas
remarqué puisque je me souviens du discours de Churchill publié le même jour ? Pourtant, sur le
bateau, j’ignore encore l’appel. [...] Je n’ai appris la présence du général à Londres que le 25 juin, jour de
mon débarquement en Angleterre, à Falmouth.
5
Extrait des mémoires du Général
Chiffre délicat à trouver et à confirmer
7
Titres des trois principaux journaux de la Loire
6
[...]
En réalité, le discours qui a provoqué mon départ
n’est pas l’appel du 18 juin, mais l’allocution de Pétain, le 17».
Lucien Neuwirth, résistant raconte qu’il a pu entendre le discours et que c’est à partir de ce moment
qu’il fit le choix d’entrer en résistance: « Le lendemain, 18 juin, je bricole ma radio, un poste en ronce
de noyer, comme ceux qu’on trouve maintenant chez les brocanteurs. Je tombe par hasard
L’appel fut entendu par 40 000 Français selon une estimation. La majorité se trouve dans les départements du
Nord car ils savent qu’il existe une radio qui retransmet des programmes en français.
Charles de Gaulle se sentait isolé et il savait que son appel serait peu entendu. Après 1942, il reçoit le ralliement
de certains ministres.
Il est aussi difficile de savoir si les résistants ont réellement entendu l’appel du 18 juin. Tout dépend de leur
milieu social, de leur age et de quand date leur témoignage.
Deuxième partie L’engagement: « France Libre » et « France Combattante »
A- Les Forces Françaises Libres
De simple regroupement informel de volontaires, la France Libre se transforme rapidement en un
organisme à vocation gouvernementale. L’accord franco-anglais du 7 août 1940 définit le cadre
juridique des rapports avec la Grande-Bretagne et assure la pérennité du mouvement. Le passage au
politique se précise en janvier 1941 avec la création de quatre commissions civiles. Le pas décisif est
franchi avec l’ordonnance du 24 septembre 1941 qui établit un Comité français libre, composé de
commissaires et présidé par de Gaulle.
Si des ligériens tentèrent effectivement de rejoindre Londres, peu eurent cette chance notamment en
juin 1940 surtout s’ils étaient toujours dans le département au moment de la signature de l’Armistice.
Nous pouvons ainsi prendre trois parcours à titre d’exemple.
•
Jean MARTIN8 : Né le 30 décembre 1914 à Unieux. Ouvrier, il est mobilisé le 2 septembre
1939 et rejoint le 36e RA. Homme d’action il part en mission en Finlande. li y reste jusqu’au
20 mars 1940 pour rejoindre le général Béthouart en Norvège où il est affecté au 2e Bureau9. Il
quitte la Norvège pour Brest et s’embarque le 18 juin pour l’Angleterre. A Londres il s’engage
dans les FFL. Il est affecté au 2e Bureau. Il est nommé chef de section du commandement
jusqu’au 14 mai 1944. Dans les archives militaires, il est classé comme l’un des cinq membres
fondateurs du BCRA10. En juin 1944, il fait un stage de parachutisme et est affecté à la Mission
« Aloès11
».
Il accomplit de nombreuses missions en France et en ltalie. Il finit, la guerre avec le
grade de capitaine, la Légion d’Honneur, la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance et
il reçut plusieurs distinctions de la part des Anglais.
•
Ahmed BEN CHEIK12 : Il est apprenti à l’école de la MAS après avoir réussi le concours
d’entrée en 1938. En 1940, il est renvoyé avec d’autres camarades. Il repart alors en Algérie
avec son père, ancien engagé de la guerre de 1914-1918, qui avait demandé sa mutation à
l’Arsenal d’Alger. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il est incorporé dans «
l’Armée d’Afrique » et se retrouve dans le corps expéditionnaire commandé par le Général
Juin. Il débarque en Italie et est tué sur le front lors de la libération de Corigliano. Il avait 20
ans.
•
André BOTTON : Roannais de naissance, en 1940, il travaille dans un garage. II tente de
passer en Angleterre mais se retrouve en prison à Lérida en Espagne. Libéré il peut enfin
gagner Londres où il est enrôlé dans les Forces aériennes françaises libres dépendantes de la
RAF. Il participe à de nombreuses missions en tant que mitrailleur dans un wellington bi-
Parcours le plus fabuleux mais c’est une personne peu connue.
Organe des renseignements généraux pour les militaires durant la guerre.
10
Bureau central du renseignement et d’Action
11
Du général Passy
12
Son nom est le premier a être gravé sur la stèle de la MAS.
8
9
moteur.
Dès 1942, de Gaulle opère un rapprochement avec la Résistance intérieure augurant ainsi le renouveau
de l’unité nationale. Ainsi dans la Loire plusieurs réseaux ont des liens avec Londres et la France
Libre. Les Services spéciaux de renseignement de Gustave Gimon ont des liens avec le BCRA (Bureau
central de renseignement et d’action) de même que les réseaux SOE (Special operations executive),
notamment Sol-Action ou le groupe « Ange13
».
On peut également citer le réseau Marco-Polo-
Promontoire, le réseau Mithridate14.
B- Les Résistants de l’Intérieur
La liaison avec la résistance intérieure fut une priorité pour de Gaulle. Cette tâche fut confiée au
Deuxième Bureau, dirigé par le capitaine Dewavrin-Passy (Colonel Passy). En octobre 1941 ce
service prit le nom de Bureau central de renseignements et d’action militaire (BCRAM). En juin 1942,
de Gaulle rédigea une importante déclaration à l’intention de la résistance intérieure. Il y rappelait
l’importance première et fondamentale du combat patriotique. Le 14 juillet 1942, pour signifier l’union
avec la résistance intérieure, la France Libre prenait le nom de France combattante.
Mais dès le 17 juin et le discours du maréchal Pétain des Ligériens ont fait le choix de l’entrée en
résistance. Du fait de leur nature même, le nazisme et le régime de Vichy ont suscité des engagements
idéologiques contre eux. La colère suscitée par la captivité, la déportation ou l’exécution d’un proche;
le rejet de la présence militaire allemande sur le territoire; l’indignation devant la Collaboration sous
toutes ses formes; le refus d’obéir aux réquisitions de main-d’oeuvre ou de matériel sont autant de
motivations qui ont pu pousser des hommes et des femmes à agir indirectement ou directement aux
côtés de la Résistance.
Toutes les catégories socio-professionnelles sont touchées: des ouvriers, des ingénieurs (Max Barel,),
des employés (Nocher), des patrons (Albert Raimond,), des curés et abbés (l’abbé Ploton), des
étudiants (Hélène Roederer, Violette Maurice, Marie Cave).
•
Gaston TAVIAN15 : Fils d’agriculteur né le 6 septembre 1908, il sert au ministère de
l’intérieur avant la guerre. En mars 1941, Roger Warin, un de ses camarades de régiment,
établit une liaison directe avec l’état-major de la France Libre à Londres par l’intermédiaire de
Pierre Fourcaud, chargé de mission du Général de Gaulle. Le 1er avril 1941, Gaston Tavian
devient un des premiers engagés militaire secret16 dans les FFL. Il exécute des missions de
liaison pour le compte de Pierre Fourcaud jusqu’à l’arrestation de ce dernier en août 1941. Au
13
Réseau de résistance qui oeuvrait vers Feurs.
Tous les noms des réseaux cités ici ont été homologués soit pendant la guerre soit après la guerre par la France
Libre.
15
Il n’est pas né dans le département de la Loire, mais vient dans le département pour y résister.
16
Engagés militaire secret : lors de l’armisitce, l’armée a été dissoute. Certain qui était incorporé sont restés dans
l’armée de manière secrète.
14
début de l’année 1942, il est t’adjoint du chef du réseau de renseignements « ALI » de la France
Libre. Passant à Londres en avril 1942, il arrive dans la Loire pour différentes missions
notamment la préparation des terrains de parachutage. Il réceptionne le premier en juillet 1942
à Montrond-les-Bains.
Il termina la guerre comme Lieutenant au 1er RAC de la le DFL. Il participa â la campagne de
Tunisie, aux combats en Italie, au débarquement de Provence et à la campagne des Vosges.
•
Alice ARTEIL : Née le 16juin 1912 à Saint-Romain d’Urfé. Fille de boulanger, elle
fut élevée dans une famille nombreuse. En 1940, son mari étant prisonnier de guerre,
elle s’investit dans la résistance: elle aide au camouflage des personnes recherchées,
elle fournit les maquis en hommes, en ravitaillement puis en armes. En janvier 1944,
elle rejoint l’Organisation de Résistance Armée et devient la seule femme chef de
maquis près de Saint-Just-en-Chevalet. Lors des combats de la Libération elle participe
activement aux sabotages des voies ferrées, des lignes téléphoniques, aux déraillements
de trains, aux embuscades et aux attaques des éléments allemands. A la fin de la
guerre, elle s’engage dans le Régiment d’Auvergne et participe aux combats dans le
Doubs, l’Alsace, Colmar, le Rhin. Elle retrouve ses foyers avec le grade de lieutenant.
Elle est titulaire de nombreuses distinctions en France, au Luxembourg et en Belgique.

Henri ROMANS-PETIT17 : né le 13 février 1897à Firminy, Saint-Cyrien, officier de réserve
dans l’aviation et publicitaire. Refusant l’Armistice, il tente en vain de rallier Londres. Il
séjourne à Saint-Etienne ét y crée l’un des premiers réseaux de résistance avec Jean Nocher.
Sous le nom de code de « Romans », il participe, au sein du réseau « ALI-TIR » de la France
Libre, à des opérations de renseignements et de réception de parachutages. En 1942, il est le
fondateur des maquis de l’Ain. En octobre 1943, il devient chef militaire, responsable de l’AS
pour le département de l’Ain. A la fin de cette année, il prend le commandement de l’AS de
Haute-Savoie puis en janvier 1944, il regagne l’Ain après avoir confié le commandement du
maquis des Glières à Tom Morel. En juin 1944, il est fait Compagnon de la Libération par
décret du général de Gaulle. Le 24 juin 1956, le général de Gaulle rendra hommage au maquis
de l’Ain en inaugurant le cimetière du Val d’Enfer à Cerdon (vrai reconnaissance militaire de
ce maquis).
•
Léon NAUTIN : né le 23 décembre 1909 à Saint-Etienne. Officier de réserve, il entre au
service de la résistance dès mai 1942 quand il est recruté en qualité d’adjoint du chef de réseau
Action dans la région de Saint-Etienne. Il participe à de nombreuses opérations de
parachutages, dont la première effectuée à Saint-Etienne, distribue des tracts et imprime des
journaux clandestins. Recherché par la Gestapo, il gagne la région de Bordeaux où il entre au
service du BCRA. Il se donne la mort après avoir été arrêté en mission. Ses cendres se
trouvent depuis 1995 dans la crypte du Souvenir Français au cimetière du Crêt de Roc à
Saint-Etienne.
17
Un des plus grands chefs de maquis
C- Le CNR: organisation et difficultés.
C’est à Jean Moulin, arrivé à Londres en septembre 1941 que revient la charge de l’unification
notamment des trois grands mouvements en zone sud (Combat, Libération et Franc-Tireur18) et la
fusion de leurs effectifs militaires dans une Armée Secrète dont le chef est le général Delestraint. Le
pas décisif est franchi le 26 janvier 1943 avec la fusion des trois mouvements dans les MUR19. Le
processus d’unification n’allait pas sans mal. Aux querelles de personnes, et à la méconnaissance
mutuelle, s’ajoutaient de réelles divergences politiques et stratégiques. La fondation du Conseil
National de la Résistance parachève l’unification de la Résistance intérieure. Le 27 mai 1943, seize
formations se fédéraient au sein du CNR : huit mouvements de résistance, six « tendances politiques »
et deux organisations syndicales. La présidence échut d’abord à Jean Moulin, puis après son
arrestation, à Georges Bidault.
Dans la Loire, compte tenu du comportement parfois individualiste des hommes et des fluctuations
internes au sein des mouvements, cette opération d’unification prit du temps. Elle est diligentée par un
homme désigné à cette fin par les instances régionales. Elle incombe d’abord à Robert Kahn (originaire
de Saint-Etienne) puis à partir d’octobre 1943 à Gabriel Calamand (originaire de l’Ain). Le premier
comité départemental des MUR n’est effectif qu’à partir du 20 juin 1943.
•
Pierre BERNHEIM : né le 31 août 1884 à Mulhouse. A l’été 1940, il va trouver un emploi
aux papeteries près de Roanne où il est installé et entre en contact avec la Résistance en
novembre 1941 par l’intermédiaire d’un de ses cousins par alliance, Jean-Pierre Lévy, cofondateur du mouvement « Franc-Tireur ». Il devient responsable de « Franc-Tireur » à Roanne.
Après la création, en janvier 1943, des MUR, fusion des trois mouvements de résistance en
zone sud (Combat, Libération et Franc-Tireur), il en devient le responsable à Roanne. Inquiété
par la Gestapo, il se replie sur Lyon. Il constitue alors un réseau militaire dépendant du réseau
de renseignements des FFL « Gatlia ». Il est ensuite nommé chef national du SR du Mouvement
de Libération Nationale qui remplace les MUR en janvier 1944. Arrêté à Lyon en août 1944, il
est fusillé sur le terrain d’aviation de Bron. Il est inhumé à la Nécropole Nationale de la DOUA
à Villeurbanne.
•
Elise GERVAIS : Elise est née à Mézeriat (Ain) le 5 juin 1898. Elle s’établit à Saint-Etienne
aux alentours des années 30. En 1939, elle est la secrétaire de Félicien Blanc, directeur général
des forges stéphanoises. Jeune femme patriote elle vit la défaite de 1940 comme un véritable
désastre et l’armistice qui la suit comme une tragédie. En 1942, elle fait une rencontre
déterminante avec Georges Chateaureynaud qui est inspecteur au service du contrôle
économique. Chateaureynaud est engagé dans la résistance. Il est l’un des responsables du
réseau GALLIA (réseau créé en zone sud en 1943 par un agent du BCRA). En 1943 le réseau
GALLIA devient le réseau de renseignement de l’ensemble des MUR. Elle le rejoint. Sa
18
19
Mouvement issu des partis politiques.
Mouvement unis de la Résistance.
mission première est définie: transmettre régulièrement à Londres les messages de GALLIA.
Elle communique aussi pour le réseau Action Londres. Le 17 août elle est arrêtée à son
domicile par des membres de la Gestapo. Elle est amenée à la caserne Desnoêttes, rue
Tréfilerie, où elle subit un interrogatoire. Torturée elle ne parle pas. Elise subit de terribles
supplices. Elle est empalée et jetée à l’agonie dans un fossé près de Ratarieux. Le 22 août20 son
cadavre est retrouvé les orteils écrasés et le crâne défoncé.
•
Paul RIVIERE : né le 22 novembre 1912 à Montagny, petit village de la Loire dont il fut
député-maire après guerre. Il est professeur de lettres à l’externat Saint Jôseph à Lyon. Il
cherche à gagner la France Libre mais ne pouvant il se résout à rejoindre la résistance à Lyon
où il entre en contact avec les membres de Combat. En février 1942, avec Raymond Fassin,
officier de liaison de Jean Moulin, il recherche des terrains de parachutages et d’atterrissages,
des points d’émission radio... Sur ordre de Jean Moulin, il part pour l’Angleterre le 16 juin
1943 dans le cadre d’une opération aérienne avec Henri Frenay. Il participe à plusieurs
missions en France.
Le 1er juin 1944, une ordonnance du CFLN décide l’unification des formations militaires des
différents mouvements de Résistance par la création des FFI. Celles-ci jouent un rôle décisif, reconnu
par Eisenhower en personne, dans la Libération. Fin août, De Gaulle décide leur dissolution en offrant
aux volontaires la possibilité de rejoindre les forces régulières de l’Armée française en cours de
reconstitution. Des éléments des FFI de la Loire ont ainsi rejoint la 2e DB, la Première armée française
qui combat en Alsace et en Allemagne ou l’Armée des Alpes.
20
Les troupes allemandes se retirent de Saint-Etienne le 19 août 1944.
CONCLUSION
« Il
y a le 18 Juin et sa date, et le symbole qu’il est devenu pour et par la continuité d’une action. A sa
date, il ne s’agit pas d’un discours mais d’un appel. C’est comme cela que l’appel fut d’abord
interprété et rapporté: un général français, dont on n’a pas très bien compris le nom, mais dont on a
vaguement retenu qu’il a été membre du gouvernement, a invité, à la radio anglaise, tous ceux qui
voulaient encore se battre à se joindre à lui », telle est l’analyse faite par André Malraux et qui
résume parfaitement le sentiment d’un certain nombre de Français de l’époque. Cet appel
affirme une réalité présente « la France n’est pas morte », une idée toute simple, perceptible par tous.
La portée immédiate la plus évidente de l’appel du 18 Juin est bien la rupture intérieure relatée dans les
Mémoires de guerre, par laquelle un général de brigade de l’armée française vaincue se projette déjà en
chef potentiel d’un contre-état dissident: « A quarante-neuf ans j’entrais dans l’aventure, comme un
homme que le destin jetait hors de toutes les séries ». Le discours du général de Gaulle sur le perron de
l’Hôtel de ville de Paris, le 25 août 1944 marque véritablement la naissance de l’homme politique
reconnu par ses compatriotes mais moins par les Alliés qui l’écartèrent des projets de reconstruction
économique, politique et sociale de la France et de l’Europe. Pourtant l’Appel du 18 Juin, acte
fondateur de la Résistance, posera les fondements de la Ve République et constituera le point de
départ du « mythe » de Gaulle.
Concernant la Loire, l’appel du 18 Juin aura été comme la pierre que lance un montagnard sur un névé:
la surface neigeuse frémit à peine, et c’est ensuite, très lentement, qu’elle s’ébranle et glisse, en un
mouvement qui lui-même s’étend et se propage jusqu’à provoquer une avalanche, tandis que le
premier écho d’un faible choc devient un bruit assourdissant.
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