Le mouvement des nationalités en Europe

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BOUTRY – 16/01/2006
Le mouvement des nationalités en Europe
Nationalité : LE mot du premier XIXème siècle.
Le sentiment de nationalité va s’exacerber. (On parle de nationalisme plutôt dans le 2éme XIXème siècle)
Idée de Nation plutôt à gauche dans le premier XIXème siècle, à droite dans le second.
Étymologiquement, nation -- naissance
Nation « nom collectif qui se dit d’un grand peuple habitant une grande étendue de terre » (1er dictionnaire)
« obéit au même gouvernement » (Encyclopédie de Diderot)
1694 : « Terme collectif, tous les habitants qui vivent dans un même pays, usent le même langage… » (Académie
française).
Années 60-70 :
Littré : «soumis ou non au même gouv, intérêts assez communs pour qu’on les regarde comme appartenant à une
même race »
Larousse, grand dictionnaire universel du 19ème siècle : « se distinguant (…) par une origine commune, par
certaines qualités du caractère ou de la constitution physique… par les traditions historiques… »
 définition complexe du mot, évolue dans le temps, apparition du mot « peuple », « terre », « domination »,
« Etat », « pays », « loi », « langage », « gouvernement », « intérêts communs », « race », « collection
d’hommes »(Larousse), « origine commune », « caractère », « constitution physique », « traditions historiques ».
Pas de déf stricte de la Nation. Mot peuple et patrie reviennent souvent.
Eléments constitutifs nation : naissance, ce qu’on appelle la « race » (pas le sens raciste de la seconde moitié
19ème), langue, culture au sens large, territoire, gouvernement ou l’Etat. Il y a très peu d’Etats qui correspondent à
cette définition complète.
Nationalité : « sentiment de nationalité », « aspiration à la nationalité », « droit des nationalités » : ce mot
exprime une revendication libérale et démocratique. S’oppose à l’ordre ancien, dynastique. La constitution d’une
nation s’est longtemps faite autour d’une dynastie. Droit des nationalités potentiellement révolutionnaire, « plutôt
à gauche qu’à droite ».
Nationalisme : seconde moitié 19ème siècle. Comme doctrine et comme organisation. Exacerbation passionnelle
de la nation. A la fois défensive (tt est permis pour défendre la nation) et agressive (cis à vis des autres nations).
N’est pas en usage en 1848.
I)
Evolution de la notion de nation dans la première moitié du 19ème siècle :
4 influences ont joué pour faire du mot « nation » un mot central dans le vocabulaire politique du premier
XIXème siècle:
- Lumières, autour des révolutions américaine et française. En France et en Amérique, on entend par nation un
peuple, des droits naturels qu’il possède, et une représentation politique. La nation est d’une certaine manière la
citoyenneté. On parle très tôt chez les révolutionnaire de « nation américaine », ou de la « Grande nation »
(France), de la « nation allemande ». On retrouve la même idée en Allemagne en 1813. Sens émancipateur du
mot, dont la France révolutionnaire s’est fait le porteur (donc plutôt à gauche), en propageant les idées
révolutionnaires et l’idée de Nation, tout en conquérant, en Europe. Les monarchies restaurées restent prudentes
face à ce mot, justement à cause de sa portée émancipatrice. Les idées des Lumières ont leurs propres
contradictions : la « Grande Nation » fait la guerre, occupe les pays voisins. Or le discours français est de dire
qu’il porte l’émancipation aux autres nations. Mais « Les missionnaires armés sont rarement aimés »,
Robespierre. Peuples voisins de la France ressentent comme une agression cette occupation. Paradoxalement la
révolution et l’Empire ont exporté l’idée moderne de nation et cette idée s’est retournée contre eux. Napoléon est
un des principaux responsables du renforcement de l’idée de natio en Allemagne notamment par l’agression qu’il
a fait subir à ces peuples.
- romantisme politique. Il s’oppose au cosmopolitisme des Lumières, selon lesquelles tous les hommes sont
doués de droits naturels. Le romantisme fonde la nation sur le particulier : peuple (volk), sol, race, langue, culture,
religion, histoire particuliers. C’est en Allemagne que cette conception romantique de la nation s’est exprimée le
plus tôt. Rôle essentiel, avec Herder, premier théoricien de cette théoricien, et Fichte, auteur d’un Discours à la
nation allemande. En France, Quinet et Michelet estiment lui aussi que la nation française est faite de
particularismes. Mazzini en Italie. Le romantisme politique est ambigu : Romantisme de droite : nation comme
forteresse (sol, race, sang, langue) nationalisme, un demi-siècle plus tard. / Romantisme de gauche : idée de
nation autour de l’idée de peuple et d’émancipation du peuple ancrée dans celle de gauche  idée
révolutionnaire.
- libéralisme. Construite sur la notion de représentation politique. N’est pas une question de sentiments mais de
liberté. Nation doit être représentée par des institutions de type parlementaire. Libéraux ne sont pas des
démocrates. Les questions essentielles sont celles des libertés individuelles, de la construction de l’État et de la
représentation de la nation par des organes parlementaires. Autre notion : pour qu’une nation soit viable il faut
qu’elle dispose du consentement du peuple. Central après 1870 (cf Allemagne plus bas). Nation doit donc être
conjuguée avec État et libertés. Pour les libéraux, nation = État- Nation, fondé sur le consentement des peuples.
Idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : apparition des premiers plébiscites, surtout sous la Seconde
République et le Second Empire (Savoie, Nice). En 1870, l’Allemagne annexera l’Alsace-Lorraine sans
consultation, ce qui sera perçu en France comme la négation du principe du libéralisme. Idée de consentement va
devenir centrale. Libéraux français :Fustel de Coulanges, Ernest Renan vont développer l’idée de consentement.
Fustel :« l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours. »
- pensée démocratique et sociale. Nation fondée sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Répondre aux
aspirations politiques et sociales du peuple. La nation devient l’horizon d’une forme d’émancipation. Nécessité
de satisfaire les volontés du peuple. Pour les démocrates, la nation est fondée sur le suffrage universel, la
démocratie, avec l’alphabétisation, l’instruction, l’association, le droit au travail. La logique du romantisme de
gauche est donc poussée jusqu’au bout. Il existe chez les démocrates une sortue d’utopie de la nation, de projet
idéal d’une nation démocratique.
 A travers quadruple héritage, sens différents. 1848 sera « révolution nationale » : tous es groupes n’entendront
pas la même chose. Aspiration générale à l’émancipation des hommes. C’est pourquoi on parle de nationalité,
non de nationalisme.
II)
L’Europe des nationalités à la veille des révolutions de 1848 :
Cinq cas de figure :
- États- Nation anciennement constitués : modèle de la France (monarchie a construit la nation autour d’un Etat,
repris par l’âge révolutionnaire et libéral) ou de l’Angleterre, de l’Espagne, du Portugal, du Pays-Bas. Certaines
nation ont réalisé depuis longtemps la coïncidence entre nationalité et nation. On retrouve des nations anciennes
mais souvent divisées au Danemark, en Suède, aux Pays-Bas, dans la péninsule ibérique. Le sentiment national y
est ancien et vif. A l’âge romantique il y a même un approfondissement de l’idée nationale, affirmation très forte
de la nation. L’idée de nation est triomphante en Angleterre (qui a vaincu Napoléon), elle est plus douloureuse en
France suite aux défaites de Napoléon qui lui donnent des accents parfois cocardiers et chauvins. Etat-nation
devient une sorte d’idéal pour les nationalités dans tout l’Europe.
-Les jeunes nations, envoie de constitution d’un État-Nation. Ils n’ont pas de tradition ancienne, mais sont en train
d’en acquérir. C’est le cas des États-Unis, avec l’idée, chère aux Américains, que les États-Unis sont un pays
d’avenir (première moitié 19ème). C’est aussi le cas de la Grèce, née en 1829, et qui se constitue une identité très
forte, face à l’Empire ottoman. Cas original de la Belgique, qui fait sa révolution en 1830, contre les Pays-Bas, à
laquelle elle avait été réunie ou la Serbie dans les années 20 et 30.Le sentiment national est en construction, tout
comme l’Etat. Le cas de la Grèce, qui a profité d’un immense mouvement de solidarité : « philhellene » (qui aime
les hélènes) qui va au-delà des frontières de la nation. La Grèce est portée par l’enthousiasme de l’Europe
occidentale et de ses élites pour l’héritage grec. La Belgique est l’idéal des révolutionnaires car elle a fait sa
révolution. Les Belges étaient catholiques et libéraux, alors que les Hollandais étaient protestants et vivaient sous
une monarchie quasi-absolue. La révolution belge est donc une alliance des catholiques et des libéraux, elle est
relativement pacifique et aboutit à la naissance de la Belgique actuelle. C’est le modèle d’une nation fondée sur
l’institution parlementaire et sur l’unité religieuse. On avait cependant ignoré un problème : celui de la langue,
qui divise wallons et flamands. « La liberté comme en Belgique », idéal belge au milieu du 19ème siècle.
- Nations divisées : ensembles d’États où le sentiment de la nationalité est très fort, ravivé par l’occupation
napoléonienne. C’est le cas des ensembles italien et allemand.. Dans ces deux espaces très forte aspiration à la
nationalité. Porté par les romantiques, les libéraux et les démocrates. Suppose de renverser l’ordre politique
ancien. La langue, la culture communes leur font sentir une identité commune, à laquelle s’ajoute l’idée de nation
exportée par la France. Mais ces pays sont dominés par un ensemble d’États de monarchies absolues. On en
compte une trentaine dans l’ensemble allemand, 7 ou 8 en Italie. Se pose la question de la façon de créer un
État-Nation sur la base du sentiment de nationalité. Il faut des conditions politiques et militaires pour détruire
l’ordre ancien.
- Empires multinationaux, au nombre de trois : l’Autriche, la Russie, et l’Empire ottoman. A la suite de conquête.
Une nation dominante, au cœur de l’Etat, et des nations dominées.
 L’Empire d’Autriche, immense, est dirigée par la dynastie des Habsbourg, princes allemands catholiques, qui
dominent des nations très nombreuses et diverses : Hongrois, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates, une
partie de la Pologne, des Italiens, des Ruthaines, une forte minorité juive et de la Roumanie actuelle
(Transylvanie). (Il y a de plus de nombreux Juifs dans l’Empire, qui aspirent à former une nation). L’Autricue
commence à être appelée la « prison des peuples » mais est aussi la « Mittle Europa ». L’allemand, langue des
élites et de l’administration, est la langue obligatoire. Néanmoins, la tolérance religieuse règne. Mais le
sentiment de nationalité s’affirme fortement dans les nationalités dominées, particulièrement en Hongrie et
parmi les nationalités slaves. Les terres italiennes connaissent également un sentiment de nationalité. Il y a
donc dans cet Empire une ébullition extraordinaire de sentiments nationaux, d’autant plus vive que l’Autriche
est une monarchie absolue.
 La Russie connaît une expansion formidable au XIXème siècle : elle s’empare de la région du Caucase, elle
colonise définitivement l’immense Sibérie et en fait une partie intégrante de son territoire. Cette Russie est
fondée sur la dynastie des Romanov - dynastie moscovite et orthodoxe. Nation dominante : Russes, petits
Russes (Ukrainiens) et Russes blancs (biélorusses). Expansion : Finlande, les trois pats baltes, la plus grande
partie de la Pologne en particulier Varsovie, s’est étendu vers le Sud en annexant une grande partie du
Caucase. Dans les années 30 et 40 il y a déjà une guerre de Tchétchénie (Tolstoï¨), expansion vers l’Est :
annexion Asie centrale, immense Sibérie. Sentiment nationalité y est très fort (Finlande, Pologne catholique,
existence d’une importante minorité juive opprimée). Empereurs Alexandre Ier (vainqueur de Napoléon) et
Nicolas Ier ont une obsession : l’ouverture aux mers libres (qui permettent la navigation toute l’année) : Mer
Noire, Mer Baltique. Le Tsar se définit comme « l’autocrate de toutes les Russies ». Il gouverne avec une
administration immense. Toute la noblesse russe est fonctionnarisée et forme les cadres du gouvernement.
L’armée joue également un rôle majeur, de même que l’Église orthodoxe, organisée autour d’un Saint
Synode, dont le président est le Tsar. Celui-ci est aussi appelé « petit père des peuples » : il domine des
populations qui ne sont pas toutes russes, les Biélorusses et les Ukrainiens, qui restent relativement proches
des Russes, mais aussi la Finlande, les États Baltes, une grande partie de la Pologne, le Caucase, avec déjà des
révoltes des Tchétchènes. Il y a encore des peuples d’Asie centrale, des peuples de Sibérie, et des Juifs très
présents et mal intégrés. L’Empire s’organise dans l’autocratie, sans qu’il soit question de réforme. Un coup
d’État qui voulait libéraliser échoue.
 L’Empire ottoman a possédé, au XVIème siècle, une très grande partie de l’Europe, s’étendant sur l’ensemble
des Balkans. Au XIXème siècle, il a déjà beaucoup reculé, il a perdu la Hongrie et une partie de la Roumanie,
puis la Grèce, la Serbie, le Monténégro. Il reste néanmoins solidement installé dans les Balkans (Albanie,
Bulgarie, etc.). Etat multiethnique et plurireligieux qui s’étend sur trois continents : Europe, Afrique du Nord,
Asie (Proche Orient). Néanmoins, se porte mal « Homme malade de l’Europe ». Cet Empire a plusieurs
particularités : il y a une forte unité politique et religieuse. Le Sultan est à la fois chef politique et chef
religieux de tous les Musulmans (Calife). L’Empire ottoman respecte néanmoins la liberté religieuse de ses
sujets. L’Empire est étendu sur plusieurs continents : en Afrique du Nord, au Proche-Orient. Or il recule de
toutes parts : Maroc, Algérie conquise par la France à partir de 1830, Égypte. L’Empire est donc en crise, c’est
« l’homme malade de l’Europe » comme l’appellent les Anglais. Cela pose des problèmes : les nationalités
sont nombreuses et mêlées. On commence à lui échapper : Grèce, Serbie et Monténégro (années 30 et 40,
Moldavie et Valachie. L’Egypte s’en sépare aussi autour de la dynastie de Mehmet Ali. La France fait main
basse sur l’Algérie. La doctrine anglaise veut qu’on respecte l’Empire ottoman, car de sa survie dépend un
certain équilibre en Europe. Mais la Russie le menace, afin d’essayer de libérer la population orthodoxe à ses
profits. Les grandes puissances (GB, Autriche, France) s’accordent pour préserver cet Empire.
- Les nationalités niées ou asservies, qui ont une forte identité mais n’ont aucune existence politique, et parfois
même culturelle et religieuse. Epoque O’Connell, nationalisme libéral et catholique. C’est le cas de la Pologne et
de l’Irlande. La Pologne n’existe pas à cette époque, elle est partagée entre Prusse, Autriche, et surtout Russie (qui
possède notamment Varsovie). Les Polonais ont du mal à conserver leurs traditions, en particulier à cause de la
russification dans la partie russe, avec des tentatives relatives à la langue et la religion ( attachement passionnel au
catholicisme). En 1831, la première insurrection polonaise est écrasée dans le sang par les Russes. Tentative de
germanisation dans la Pologne prussienne, avec une offensive protestante. Le sentiment de nationalité polonais
grandit et se fonde sur la langue et la religion - le catholicisme. L’Irlande (famine), quant à elle, est colonisée par
l’Angleterre depuis la fin du Moyen-Age, et de façon aggravée sous Cromwell et Guillaume d’Orange. L’Irlande
a perdu son Parlement en 1800. Le nationalisme irlandais se développe autour du catholicisme, ce qui pose des
problèmes avec la minorité protestante de l’Ulster. Mais la Grande famine de 1846 frappe durement la
population, qui émigre aux États-Unis et en Angleterre, et règle provisoirement la question, qui reste pendante.
Dimensions de la question nationale en 1848 :
- dimension géographique : les idées de sol et de race sont unies. Chaque nation a des frontières naturelles, qui
correspondent aux peuples. Cette idée a surtout des allures religieuses : c’est Dieu, la Providence qui a posé ces
frontières. Péninsule italienne. Le mythe des frontières naturelles est dangereuse, en ce qu’elle ne s’intéresse pas
au consentement des peuples. Est une cause d’affrontement. Pour les Français, le Rhin est la frontière naturelle,
ce qui entraînerait l’annexion de la Belgique, du Luxembourg, de la hétaïre, alors que les Allemands perçoivent le
Rhin comme un fleuve allemand. Querelle du Rhin en 1840 qui oppose les 2 peuples et notamment leurs
intellectuels. Lacoste : « La géographie, ça sert surtout à faire la guerre ».
- dimension historique. Notions de mémoire, de tradition et de patrimoine. Histoire sert aussi à faire la guerre, on
exalte la grandeur passée des nations. Age d’or des histoires nationales, considérées comme des patrimoines,
constitutifs d’une identité. Des grandes figures sont exaltées, par exemple Jeanne d’Arc en France. Ranke,
Carlyle, Thierry et Michelet sont des grands historiens nationaux.
- dimension linguistique. Idée de langue nationale. Allemagne : langue est constitutive de la nation. Prob : monde
paysan ne parle généralement pas la langue nationale (patois, corse). L’idée de nationalité se fonde sur l’unité
linguistique, et on exalte la langue de la nation. Parmi les langues possibles pour la nation, une s’impose et
devient nationale. La résistance linguistique est un fort élément de nationalité (le polonais, le galléique, le
hongrois). C’est aussi un prob international car les Etats essayent d’imposer leur langue (en particulier le russe en
Pologne).
- dimension culturelle. Culture romantique exalte la Nation. Au XIXème siècle s’invente la notion de patrimoine,
la culture des ancêtres. La culture nationale devient donc une identité nationale. On exalte les grands poètes, le
génie de la culture, de la langue. Cela passe aussi par la musique, et par l’art total et très populaire qu’est l’opéra,
avec Wagner, Verdi, auteurs d’opéras nationaux.
- dimension religieuse. La religion devient parfois le ciment national un argument de la Nation, par exemple dans
la Russie orthodoxe, dans la Prusse protestante, dans l’Angleterre anglicane, ou dans certaines nationalités
opprimées comme la Pologne, la Belgique et l’Irlande catholiques. Se pose la question des minorités religieuses,
nombreuses et qui réclament des droits au nom de l’idéologie libérale (judaïsme). La France puis l’Angleterre
renonceront à fonder la nation sur la religion.
- dimension sociale, qui correspond à l’idée très forte mais ambiguë de peuple, dans laquelle on veut rassembler
toutes les classes sociales. Le sentiment de nationalité ignore les tensions sociales.
- dimension économique. Comme l’écrira Cavour, « l’économie politique est la science de l’amour de la patrie ».
Sans développement économique, la nation ne peut pas être forte. Les grandes nations répondent aussi à des
questions économiques, industrielles surtout. Apparaît par exemple la notion de marché national (union
douanière en Allemagne, par exemple).
- dimension internationale. Se créent en effet des notions de solidarité entre les nations. La France, comme grande
nation, encourage les autres nations à la liberté. Ce mythe fait partie de la croyance des démocrates français, et
Paris accueille des exilés de toutes les nations. Existe aussi une solidarité par la race ou la religion, par exemple
avec les Slaves, les Polonais, les Tchèques, Croates, Slovaques. La Russie orthodoxe encourage les orthodoxes de
l’Empire ottoman. Solidarités catholiques ou protestantes par exemple, solidarités nationales entre Allemands et
entre Slaves.
 La question nationale est d’une très grande complexité, elle va aboutir aux grandes révolutions nationales.
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