2e_congres_theses_politiques_12_novembre_2007_1

publicité
1
Thèses politiques du 2° Congrès du PGE
2
3
4
5
Version amendée par le groupe de travail « Thèses politiques » du Bureau exécutif.
6
7
8
9
10
11
Bruxelles, 12 novembre 2007
La Gauche européenne: construire des alternatives
Le deuxième Congrès du Parti de la gauche européenne a lieu au moment où un défi crucial
est lancé aux citoyens européens, à leur vie sociale, économique, culturelle et politique – le
défi de produire des réponses nouvelles et concrètes pour l’avenir de l’Union européenne, du
12
13
14
continent tout entier et du monde. Dans nos pays et dans l’Union européenne, nous sommes
15
16
17
18
19
20
21
22
Tout être humain aspire à une vie digne et à être maître de son destin. Au lieu de cela, les
23
24
25
26
27
28
confrontés jour après jour à des politiques incapables de présenter une alternative crédible
pour sortir de l’impasse dans laquelle les choix libéraux ont conduit l’humanité.
politiques dominantes refusent de garantir aux citoyens européens leur droit de pouvoir
décider de l’avenir du continent. Notre objectif stratégique est un changement politique
d’orientation. Les élections européennes de 2009 sont une occasion importante pour la
Gauche européenne de politiser la confrontation sur les enjeux européens et d’impulser un
changement d’orientation en Europe.
I. La Gauche européenne : une autre politique pour une autre société
A. Où nous en sommes
La contradiction entre le capitalisme et l’émancipation de l’individu, le surarmement et la
guerre, le changement climatique et les désastres environnementaux, la privatisation de
toutes les sphères de la vie nous conduit à poser une fois de plus la question : « socialisme
29
30
31
32
33
ou barbarie ? »
34
35
36
37
38
des conflits internationaux. Les événements tragiques qui se déroulent au Moyen-Orient, en
La stratégie de guerre, menée au nom de la prévention, de la non-prolifération et de la lutte
contre le terrorisme, a provoqué une crise, mais l’Europe et ses gouvernements sont
incapables de rompre avec cette logique. On ne voit pas encore apparaître de nouvelles
logiques, un rapport de forces capables de remettre la politique au centre dans la résolution
particulier en Palestine, le confirment. Cette incapacité pourrait provoquer une nouvelle
escalade de violences et une exacerbation de la spirale de la guerre et du terrorisme. Cette
logique conduit aussi à une course aux armements et à la militarisation des politiques
européennes sous l'hégémonie des États-Unis.
841059007
39
D'autre part, au milieu de cette transition turbulente et chaotique, une forme nouvelle de
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
« libéralisme totalisant » prévaut, qui sape les racines mêmes de la politique. Le capitalisme
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
aux grandes institutions, pendant que la politique devrait s’occuper des pauvres et des
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
Ce vide et l'absence de perspective de changement pourraient entraîner la victoire de projets
72
73
74
75
76
77
dans sa phase actuelle se fonde sur l’idée que l'entreprise est devenue un modèle non
seulement pour l’organisation de la production, comme agent économique, mais pour
l'organisation entière de l'économie et de la société. Ce modèle prétendument neutre entend
ainsi se substituer à la politique ou l`asservir à ses propres fins. La politique serait ainsi
condamnée à l’inutilité.
Il est de plus en plus évident que la tentative de démantèlement du secteur public et les
attaques violentes contre les syndicats dans les pays de l’ouest européen participent d’une
logique d’élimination de secteurs considérés comme "non-rentables", voire carrément
comme faisant obstacle à l’exercice direct du pouvoir de ces nouveaux acteurs politiques.
Les grandes questions économiques seraient déléguées à la bourgeoisie, aux banques et
exclus, c’est-à-dire commencer là où s’achève l'économie.
Les choix libéraux entérinés par Maastricht ont provoqué une aggravation des conditions de
vie matérielle de larges secteurs de la population, entraînant une crise de rejet de l’Europe.
Cette crise est due au caractère non soutenable d’un modèle économique, environnemental,
patriarcal et social qui génère des inégalités insupportables, des catastrophes écologiques,
la précarité du travail et de la vie. Ce modèle est incapable de faire face aux difficultés
politiques qui sont à la base de la crise de cohésion sociale et politique qui traverse le Vieux
Continent. Les vieux pouvoirs politiques ne peuvent surmonter ces problèmes, parce qu’ils
continuent à mettre en œuvre la politique de Maastricht. Cela crée un vide politique.
populistes basés sur un mélange d’éléments xénophobes et racistes et de libéralisme. Leurs
instigateurs utilisent les peurs et l’insécurité comme levier d’un populisme réactionnaire de
masse, de tendances chauvines qui pourraient avoir des conséquences fatales pour les
droits civiques, l’égalité démocratique, la défense des conquêtes sociales et le niveau de vie.
Pour faire face à de tels défis, il faut travailler à des dynamiques sociales, culturelles
unitaires et populaires, capables d'engager le combat de la transformation sociale dans les
conditions d'aujourd'hui et de redonner sens à l'engagement politique. L’accroissement des
possibilités de participer est la condition d’une plus grande acceptation de l’Union
européenne par ses citoyens. La Gauche européenne agit pour sa démocratisation.
La crise qui affecte tout le corps social, bien que dans des conditions différentes selon les
pays, est une crise de la cohésion sociale qui prévalait en Europe. Elle engendre des
conflits, des divisions et des tensions. Elle aiguise la lutte des classes. Ces conflits
présentent des formes et des modalités nouvelles au regard des catégories politiques
traditionnelles, qu’elles soient de droite ou de gauche. Dans ce cadre, la figure de la gauche
2
841059007
78
en Europe change profondément, avec des effets contradictoires. D’abord, les forces
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
politiques accordent davantage d’importance aux politiques nationales. Le processus
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
grands problèmes de notre temps.
d’intégration européenne devient plus lent et plus contradictoire. L’intervention publique dans
l’économie, la protection sociale, les compromis sociaux établis par l’action des syndicats
sont remis en question. De fait, l’idéologie de la mondialisation capitaliste et du marché
ouvert où la concurrence est libre domine la pensée politique actuelle. Il est regrettable que
des partis de gauche et sociaux-démocrates suivent ce mouvement, au nom d’un
« libéralisme de gauche ».
La crise de la politique est l’un des effets les plus dangereux et insuffisamment explorés du
modèle libéral, un modèle qui a été imposé à notre continent depuis maintenant vingt ans.
Cette crise des relations entre politique, institutions et société a généré un vide alimenté par
l'absence de perspective, créant le sentiment que la politique est incapable de résoudre les
Le moment est venu d'ouvrir une perspective nouvelle à partir de cette réalité.
Notre congrès doit s'atteler à cette tâche. Il doit permettre au PGE d’affronter ce défi.
Le Parti de la gauche européenne est né de la volonté de partis politiques de transformer la
société face aux politiques libérales, à travers un engagement actif dans les institutions et
dans les divers mouvements alternatifs. Nous voulons contribuer à créer une nouvelle force
politique en Europe, à construire des alliances qui fassent la différence et permettent de
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
réelles alternatives.
111
112
113
114
115
116
Le Non français et néerlandais au traité constitutionnel a eu un impact dans tous les pays de
B. Les luttes, les mouvements sociaux et le rôle du PGE
Les luttes populaires, les mouvements sociaux et citoyens ont mis une exigence à l’ordre du
jour à l’échelle universelle : « Un autre monde
est possible ! » Le mouvement
altermondialiste a été capable de mettre en question non seulement les grandes institutions
internationales et transnationales, mais aussi le pouvoir économique. Malgré son
développement discontinu, un tel mouvement demeure une ressource précieuse pour un
renouveau des politiques de gauche.
l’Union européenne et a aussi mis en évidence la crise profonde de confiance des peuples
envers les orientations libérales des politiques européennes. L’Europe connaît d’importants
conflits de nature sociale, civique et culturelle. Les syndicats doivent faire face à de
nouveaux défis. La « vieille » contradiction capital/travail est traversée par de nouvelles
aspirations et contradictions entre les genres, les générations, les cultures, les groupes
3
841059007
117
ethniques et en particulier par une prise de conscience nouvelle de l’imbrication de la relation
118
119
120
121
122
123
124
125
126
127
128
entre l'humanité et l'environnement.
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
Mais la plupart de ces luttes ne se rencontrent pas automatiquement, ni n’établissent de liens
avec les formes de représentation politique. Beaucoup d’exigences émanant des nouvelles
générations et concernant la vie au travail, la vie en général, les relations interpersonnelles
influencées par la question du genre ne peuvent pas par elles-mêmes se transformer
automatiquement en une culture hégémonique, comme l’appelait Antonio Gramsci. Cet
ensemble d’exigences ne peut se traduire en projet alternatif de société que si elles
interagissent avec une culture de transformation et une structure politique capable de
rassembler les forces de la contestation et de la transformation sociale.
C´est le rôle du PGE.
Nous ne pouvons répondre à ces demandes que par une transformation en profondeur de la
culture politique. Cela implique un effort important d’innovation, théorique et pratique. Si nous
ne sommes pas capables de l’effectuer, le travail sera réduit à un simple facteur
économique, au lieu d’être un modèle pour l’émancipation et la liberté individuelle et
collective. La crise de la gauche et de la démocratie ira en s’accentuant.
La société est traversée à la fois par de nombreux mouvements pour le changement et par
toutes sortes de divisions, d’isolement, d`explosions de violence, notamment contre les
femmes, d’individualisme et d`égoïsme "tribal". Face à tout cela, nous devons construire un
système social et culturel qui favorise l’unité sur le terrain des luttes pour le changement, qui
139
140
141
142
143
144
145
146
147
148
149
contribue à un processus de rassemblement, de socialisation, de politisation partagée.
150
151
152
153
154
155
Invariablement, les récents Conseils européens se sont autolimités en orientant les intérêts
Nous devons concevoir la transformation de la société comme partie intégrante d'une grande
transformation culturelle promouvant de nouvelles manières de vivre ensemble.
C. L´Europe et les institutions
La crise de légitimité de la politique met en danger le processus d’intégration européenne. La
confiance dans les institutions européennes n’a jamais été aussi faible.
de l´Union européenne vers la compétition mondiale sur le marché du travail, les politiques
énergétiques, les ressources naturelles et autres terrains. La Déclaration de Berlin du 25
mars 2007 et le Sommet européen de juin 2007 ont persisté à appliquer les logiques du
marché intérieur dans le cadre fixé par le traité de Maastricht. Ce qui veut dire ne pas
changer l’orientation libérale des politiques européennes et définir à partir de celle-ci la
4
841059007
156
démarche politique du nouveau traité. En outre, le choix de confier la décision à une
157
158
159
160
161
162
163
164
165
166
167
conférence intergouvernementale et au Conseil européen sans laisser place au débat
168
169
170
171
172
173
174
175
176
177
remettent en question l’organisation traditionnelle de la société.
178
179
180
181
182
183
184
185
186
187
188
189
190
191
192
193
194
démocratique ni donner le moyen de se prononcer par référendum ne peut qu'approfondir le
fossé entre les citoyens et le projet européen.
Ainsi, les gouvernements européens tentent de contourner (au lieu de les dénouer) les
nœuds politiques qui sont à la base de la crise de l’Union européenne.
Ce qui est en jeu aujourd’hui, ce n'est pas seulement les conquêtes sociales nées de la
victoire sur le fascisme et le nazisme et des mouvements ouvrier, féministe, pacifiste,
écologiste, mais c’est aussi le droit au travail et le droit de s’organiser ensemble.
La subordination du système politique aux intérêts des marchés financiers et du pouvoir
économique capitaliste, la concentration des pouvoirs, la personnalisation de la vie politique
Les pressions sécuritaires de plus en plus fortes de l`État central et des autorités locales
constituent l’autre visage de cet épuisement progressif de la démocratie. Si l`exception tend
à devenir la règle, si l`état d`urgence se fait condition permanente, si les espaces de libertés
se réduisent, la tâche la plus importante de l’action publique devient surtout, sinon
exclusivement, celle de la répression et du maintien de l`ordre.
La Gauche européenne doit faire un bond qualitatif dans son action politique. Cela dépend
de notre capacité à opposer de façon crédible à la conception libérale de la société
présentée comme la seule possible la conviction que les réalités peuvent être changées.
Cela exige un combat permanent contre l’idéologie libérale, pour des solutions aux
problèmes spécifiques des citoyens découlant des expériences des différents mouvements.
Il y a des croisements clairs entre, d’une part, les positions du mouvement syndical, des
mouvements altermondialistes, du Forum social européen, des mouvements sociaux,
féministes, écologiques, du monde de la science et des arts et, d’autre part, la politique de la
Gauche européenne.
Ce projet exige des liens plus étroits entre nos partis au niveau européen, de nouvelles
formes de communication et de coopération. Il exige un profil politique plus marqué dans
notre lutte parlementaire et non parlementaire. Notre ambition est de briser la grande
coalition des populistes, des conservateurs, des sociaux-démocrates qui a construit jusqu’ici
le projet européen. Notre ambition est de lancer l’idée d’une alternative de gauche.
Le désastre social engendré par les réformes du marché du travail et par la croissance
rapide de ce que nous avons appelé le « précariat » est le terrain sur lequel construire notre
politique sociale. Pour cette raison, nous devons combattre le Livre vert sur le droit du travail
5
841059007
195
– énième tentative de démanteler la négociation collective en faisant prévaloir un modèle
196
197
198
199
200
201
202
203
204
205
206
d’emploi individualiste. La précarité n’est pas seulement la condition que les jeunes, les
207
208
209
210
211
212
213
214
215
216
femmes rencontrent sur le lieu du travail ; elle est une condition sociale, civique et culturelle.
Elle ne constitue pas seulement un problème économique. Elle concerne la civilisation tout
entière, la crise de l’existence humaine elle-même – telles les questions ouvertes des
rapports entre les sexes, les générations, les communautés, entre l’individu et la classe,
l’individu et la société. Au cœur de tout cela, il y a un vrai enjeu de civilisation. Et la
croissance énorme des inégalités en devient le trait le plus marquant.
D. Pour une reconstruction démocratique de l'Europe
Le Parti de la gauche européenne a été le seul acteur politique du continent à présenter une
position unitaire sur le traité constitutionnel européen. Notre opposition a pour point de
départ la critique du modèle antidémocratique, libéral, patriarcal et militariste de la
construction européenne (un modèle institutionnalisé par ce traité lui-même).
Nous l’avons dit et le redisons : après avoir été rejeté par les référendums français et
néerlandais, ce traité est mort. Tous ceux qui tentent des opérations d’alchimie
institutionnelle pour le faire renaître en contournant les raisons de son rejet (comme les
gouvernements européens essaient de le faire) conduisent l'Europe à une nouvelle impasse.
217
218
219
220
221
222
223
224
225
226
227
Le projet de "traité modificatif", qui reprend en fait la substance du traité rejeté, ne résoudra
228
229
230
231
232
233
présidence française de 2008 et aux élections européennes de 2009. Pour le PGE et les
en rien la crise de consensus actuelle. De plus, toute opération cherchant à exclure les
peuples de la ratification du traité sera non seulement intolérable, mais dangereuse pour
l’avenir même de l’Union européenne.
Actuellement, le risque existe plus que jamais que "l’obstacle" constitué par l’expression des
volontés des peuples soit éliminé. C’est pourquoi nous demandons qu'un véritable débat
associant les peuples sur le contenu du nouveau traité ait lieu avant toute décision et que sa
ratification se fasse par référendum dans tous les pays de l’Union européenne.
Avec les orientations fixées au Conseil européen de juin 2007 s`est ouverte une période de
négociations conduisant à l’élaboration d’un nouveau traité qui devrait être ratifié d’ici à la
forces qui agissent pour une autre Europe, l’enjeu est considérable.
La Gauche européenne est opposée à ce projet de traité qui, de fait, vise à préserver les
fondements libéraux des traités actuels et du traité constitutionnel européen, d’une société
régie par la « concurrence libre et non faussée » – maintenant intégrée dans un protocole
6
841059007
234
additionnel. Il y a besoin d'un nouveau débat européen sur l’avenir dans le sens d’une
235
236
237
238
239
240
241
242
243
244
245
refondation de l’Europe. La seule voie possible pour contribuer à une paix durable, à une
246
247
248
249
250
251
252
253
254
255
européenne. Dans ces conditions, les élections européennes de 2009 doivent constituer un
256
257
258
259
260
261
262
263
264
265
266
avec les politiques libérales et associer les peuples à toutes les étapes de son élaboration.
267
268
269
270
271
272
sa nature insoutenable. C’est aussi celle de réalités nouvelles irréversibles et de potentiels
coexistence pacifique et à une coopération des peuples et des États européens pour ouvrir
une perspective démocratique, politique et sociale au continent européen est de rompre avec
les logiques libérales pour réorienter en profondeur le processus européen. Ce débat doit
conduire à un nouveau contrat social au niveau européen reconnu par tous les citoyens et
les êtres humains qui vivent et veulent vivre en Europe.
Ce débat public à l'échelle de l'Europe doit être engagé, organisé et encouragé. Il faut
s'attaquer à la fracture démocratique dont souffre l´Union européenne depuis l’origine et à
son manque de démocratie, si souvent décrit et reconnu.
Nous exigeons une réelle participation populaire à l’élaboration des politiques et du projet
européens. C’est la seule issue possible à la crise profonde qui traverse la construction
moment d’intervention politique avec toutes les forces engagées pour une nouvelle
perspective en Europe, et en premier lieu le PGE, pour faire prévaloir une conception
nouvelle de l’Europe, en relation avec les luttes sociales, politiques, citoyennes. Nous
voulons que le Parlement européen (seul acteur représentant la souveraineté populaire dans
l’ordre institutionnel actuel de l’Union européenne) et les parlements nationaux soient
réellement acteurs des décisions qui concernent le devenir institutionnel et politique de
l’Europe.
La refondation de l’Union européenne doit commencer par ses bases. Elle doit mettre au
cœur un nouveau modèle social, écologique, féministe, démocratique, pacifique en rupture
II. Les terrains sur lesquels la Gauche européenne veut contribuer activement à
changer
A. La mondialisation capitaliste et l’Europe
Notre époque est celle de la mondialisation capitaliste, qui montre ses défauts, ses limites,
créés par le développement à l’échelle du monde des échanges et des connaissances.
L’exacerbation de la contradiction entre, d’une part, les exigences dévastatrices et
inégalitaires de ce capitalisme mondialisé, financiarisé et militarisé et, d’autre part, les
potentiels d’émancipation humaine et de développement soutenable rend plus urgente la
construction d’une perspective de transformation.
7
841059007
273
274
275
276
277
278
279
280
281
282
283
284
Un pouvoir considérable est de plus en plus concentré en un petit nombre de mains: les
285
286
287
288
289
290
291
292
293
294
profondément les rapports sociaux, le travail, les sociétés, le rôle des États, et la création de
295
296
297
298
299
300
301
302
303
304
305
Les politiques libérales ont besoin de réduire l`essence même de la démocratie, c’est-à-dire
306
307
308
309
310
monétaristes rigides de la Banque centrale européenne.
fonds
financiers
internationaux,
les
sociétés
transnationales
et
les
organisations
supranationales du capitalisme mondialisé (l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds
monétaire international, la Banque mondiale, etc.). Ces organismes sont blindés contre tout
contrôle démocratique. Cette dépossession démocratique tient à la volonté des
gouvernements des États les plus puissants de prendre, au service des forces capitalistes
financières dominantes, des décisions qui prétendent engager le destin de l’humanité.
À ce monopole matériel s'ajoute celui de l'immatériel. La connaissance est devenue, elle
aussi, une marchandise à haute valeur ajoutée. Les instruments de la connaissance de la
réalité et de la production des biens nécessaires sont à l'heure actuelle entre les mains d'un
petit nombre. Les éléments clés du capitalisme actuel sont sa financiarisation, qui modifie
plus en plus de profits par l’investissement de capitaux dans la production de biens
immatériels (connaissance, information, savoirs, communication, formation, divertissement,
culture). Cependant, il y a une différence essentielle entre la nature de ces biens et les biens
matériels. La caractéristique fondamentale des biens immatériels est en effet que leur
utilisation par un "consommateur" n’en empêche pas l'utilisation par d'autres personnes.
Aujourd'hui, l`objectif fondamental de la gauche doit être d'affirmer que la connaissance est
un bien public et de se battre pour l’application de ce principe. Non seulement grâce à
l'adoption de mesures permettant d’en assurer le libre accès, mais surtout en émancipant la
production de la connaissance des lois du marché.
de diminuer le pouvoir de décision des institutions représentatives des peuples (parlements,
conseils, etc.). Le capitalisme européen tente de répondre à l’expansion du marché
capitaliste et de la concurrence mondiale par la baisse du coût du travail, les délocalisations,
le contrôle des salaires, le recul des droits et des interventions publiques dans l’économie,
les actions ravageuses de ses multinationales dans les pays du Sud. Les privatisations, la
hausse des profits et de la spéculation financière, la concentration des richesses et
l’accroissement des inégalités se poursuivent, mais sans aucune critique sociale et politique
capable d’inverser ces processus. Les critères de Maastricht, qui constituent toujours la base
de la politique économique, continuent de corseter les conquêtes politiques et sociales. Cette
fonction de carcan est assurée également par le pacte de stabilité et par les critères
Notre projet social, économique, écologique pour l’Europe se fonde sur cinq principes
fondamentaux :
1) la nécessité de créer un plein-emploi qualifié et de combattre la précarité du travail,
2 ) le rôle prépondérant de l`intervention financière publique,
8
841059007
311
3) la nécessité de dépasser le modèle économique dominant de dégradation de
312
313
314
315
316
317
318
319
320
321
322
l’environnement, qui surexploite à la fois les êtres humains et les ressources naturelles,
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
« capital » de la société et de sa richesse sociale, la garantie d’une efficacité économique,
333
334
335
336
337
338
339
340
341
342
343
publics, ainsi qu’un changement social et écologique des modes de consommation.
344
345
346
347
348
349
les politiques régionales, en liaison entre l’Union européenne et ses États membres.
4) la nécessité de préserver le secteur et les services publics dans les pays européens,
5) l`urgence de garantir à tout le monde un revenu et une pension permettant de vivre
dignement.
L’Europe peut faire la différence en changeant ses politiques internes et externes avec
l’objectif d’un nouveau modèle de développement social, écologique et pacifique.
Le Parti de la gauche européenne agit donc en faveur d’une stratégie européenne de
soutenabilité et de solidarité, dans ses dimensions économiques, sociales, culturelles,
écologiques et institutionnelles. La soutenabilité économique a pour objectif le maintien du
d’une croissance de caractère écologique et social de la productivité et de la capacité
d’innovation, le renforcement des circuits économiques régionaux, un marché et une balance
des paiements équitables, une nouvelle forme de plein-emploi. Une politique d’emploi
dépassant le marché du travail doit inclure la sécurisation de l’emploi tout au long de la vie et
des objectifs tels que la qualité de l’emploi, l’égalité des genres et des conditions de travail
respectant la santé. La soutenabilité sociale et culturelle inclut l’éradication de la pauvreté et
de l’exclusion sociale, la réalisation de l’égalité des genres, une répartition équitable des
richesses et des revenus, le renforcement des droits fondamentaux et un accès égal aux
biens communs, les moyens d’une amélioration de la protection sociale, des services
L’orientation du traité européen et la stratégie de Lisbonne de « compétitivité mondiale » vont
à l’encontre de ces objectifs. La soutenabilité écologique recherche la protection de la
biodiversité, une réduction drastique de la consommation énergétique et matérielle, qu’il
s’agisse des transports, de la pollution de l’environnement, etc. Enfin, la dimension
institutionnelle de la soutenabilité signifie davantage de droits de participer du peuple, le
renforcement des réseaux de citoyens et une coopération étroite entre les institutions.
Cette stratégie peut être mise en œuvre en conjuguant au niveau européen des objectifs liés
les uns aux autres, des mesures et des programmes d’action, un cadre commun de
régulation dans tous les domaines politiques appropriés, telles la recherche scientifique ou
À l’évidence, on ne peut pas compter sur la « bonne volonté » des élites dirigeantes
actuelles de l’Union européenne et de ses États membres pour promouvoir un tel
changement politique profond. Il implique une mobilisation « en bas » – des syndicats, des
mouvements et de la gauche. C’est pourquoi le Parti de la gauche européenne veut prendre
l’initiative d’un large débat sur l’alternative avec les mouvements et rassemblements qui
9
841059007
350
agissent pour le changement. Nous voulons mener un tel débat sur des thèmes concrets
351
352
353
354
355
356
357
358
359
360
361
avec le FSE, les autres initiatives sociales et citoyennes, avec les syndicats ou en rapport
362
363
364
365
366
367
368
369
370
371
investissements publics pour le social et la reconversion écologique, et de coordonner les
372
373
374
375
376
377
378
379
380
381
382
b) une réforme du système économique et monétaire de l’Union en plaçant la Banque
383
384
385
386
387
solidarité comme principe régissant les sociétés.
avec le travail en cours pour une Charte des principes pour une autre Europe.
Nous proposons une harmonisation des règles sociales et environnementales au niveau
européen à partir des clauses existantes les plus élevées, pour combattre toutes les formes
de dumping impulsées par l’économie mondialisée. L’harmonisation de la fiscalité,
particulièrement des entreprises, est impérative pour faire face à la libre circulation des
capitaux ai à ses conséquences sur les salaires et les conditions de travail. Une fiscalité
européenne commune et des politiques financières permettant un financement efficace et
socialement juste des politiques des États membres avec l’objectif de favoriser un nouveau
modèle de développement économique, écologique et social soutenable. Nous proposons
tout à la fois de coordonner par une nouvelle politique budgétaire un accroissement des
politiques monétaires et budgétaires pour renforcer l’économie interne et une relance
écologique de la demande. Tout cela est possible et peut conduire à un véritable pleinemploi, avec un haut niveau de qualification et de droits sociaux. Faute de régulation
européenne, la compétition économique, les forces du marché sans entrave et le
développement inégal des normes sociales, salariales, fiscales et écologiques mèneront de
plus en plus à la régression.
Pour atteindre ces objectifs nous nous basons sur :
a) une politique industrielle et de recherche européenne active liée de façon prédominante à
un secteur public européen capable de construire des synergies avec le secteur privé ;
centrale européenne sous contrôle démocratique et en réformant le pacte de stabilité ; le
rôle de la Banque centrale européenne ne devrait pas se limiter seulement au contrôle de
l`inflation mais aussi, en lien avec l’objectif politique de plein-emploi, à une augmentation du
niveau de l`emploi et à un développement soutenable, ce qui implique que les statuts de la
BCE soient réformés pour le garantir ;
c) travailler à ces orientations dans un strict respect de l’environnement, non seulement de
façon directe, mais aussi en rationalisant les besoins et l’exploitation des ressources
énergétiques ; et en développant les recherches sur les énergies renouvelables ;
d) garantir une protection sociale et des conditions de vie dignes, c`est-à- dire défendre les
droits humains pour tous ceux qui vivent et qui travaillent en Europe et promouvoir la
e) le budget de l’Union européenne devrait être augmenté pour répondre au défi d’avenir
d’une restructuration sociale, économique et écologique du modèle économique européen,
ce qui implique dans le même temps une réforme du budget de l’Union garantissant la
cohésion régionale et sociale.
10
841059007
388
La Gauche européenne se propose de passer du système fiscal européen actuel (taxe sur la
389
390
391
392
393
394
395
396
397
398
399
valeur ajoutée, TVA) basé sur le niveau de consommation individuel, indirect et régressif,
400
401
402
403
404
405
406
407
408
409
internationales et à la crise de l’unilatéralisme des États-Unis, la revalorisation du rôle et de
410
411
412
413
414
415
416
417
418
419
420
croissance. Si on veut répondre aux défis du développement, c'est un nouveau modèle de
421
422
423
424
425
426
une donnée importante, et le point de départ de la politique de la Gauche européenne.
dans le cadre national, à un système basé sur un revenu minimum au niveau européen,
progressif et avec un effet de redistribution. Cela implique d’aller du système actuel qui
diminue la taxation sur les profits du capital et fait porter son fardeau sur les salaires des
ouvriers, à un système de progression fiscale capable de produire une redistribution de la
richesse créée. Nous sommes pour une taxation des revenus financiers et des mouvements
spéculatifs financiers (taxe Tobin).
Nous devons construire une protection sociale européenne universelle qui garantisse des
droits universels et inaliénables ; elle devra constituer un modèle de civilisation différent.
Face aux prétentions hégémoniques des grandes puissances et des institutions financières
la responsabilité d’une Organisation des nations unies réformée et démocratisée doit être
réaffirmée.
C’est l’une des raisons pour lesquelles la Gauche européenne est opposée au projet actuel
d’Accord de partenariat économique (APE) qui fait dépendre les relations commerciales avec
les pays africains et méditerranéens des orientations et des directives colonialistes et
inégalitaires du FMI et de la Banque mondiale. Quant à la politique européenne de voisinage
(PEV), dans la même logique, elle se révèle incapable d'établir des relations de codéveloppement, au risque d'aggraver dangereusement les inégalités et les écarts de
coopération dégagé des critères ultralibéraux que l'Europe doit mettre en œuvre. Cette
réorientation est d'autant plus nécessaire avec les défis inédits posés par l'élargissement.
B. La Gauche européenne contre la guerre
La paix exige action et coopération. Les mouvements et les forums sociaux, les syndicats,
les partis de gauche et les forces qui critiquent la mondialisation trouvent de plus en plus de
terrains communs dans leurs actions contre la guerre, la violence, le surarmement et la
militarisation. Ceux qui, en Europe, disent non à la guerre peuvent devenir la majorité : c’est
Le soutien aux guerres financées par les États-Unis assistés par les États membres de
l’Union européenne, à la course aux armements et à l’établissement de troupes américaines
en Europe s’amenuise dans l’opinion européenne. De moins en moins de gens croient que
davantage de puissance des États-Unis et de l’OTAN entraîne davantage de sécurité. C’est
11
841059007
427
l’inverse : la prétendue « guerre contre le terrorisme » a plongé les régions concernées dans
428
429
430
431
432
433
434
435
436
437
438
un cycle de violences et a accru le danger d’attaques terroristes. De nouvelles guerres ne
439
440
441
442
443
444
445
446
447
448
résolution des conflits dans le monde qui donne sa chance à la paix. Il est inacceptable que
449
450
451
452
453
454
455
456
457
458
459
fin de l’occupation étrangère de ces pays et l’évacuation immédiate de toutes les troupes
460
461
462
463
464
465
l’Iran de réprimer les forces qui agissent pour la démocratisation de la société iranienne. Les
seront pas faites, comme on le prétend, pour les droits de l’homme, la démocratie et le
désarmement, mais pour le pétrole, pour les marchés, pour un nouveau partage du monde
en fonction d’objectifs impérialistes. Le danger est très grand pour l’Europe de s’impliquer de
plus en plus dans de tels conflits.
La stratégie de résolution des conflits par des moyens militaires appliquée par
l’Administration néoconservatrice américaine après le 11-Septembre a conduit à une
impasse. Elle a non seulement échoué au plan international, mais a aussi perdu des
soutiens aux États-Unis mêmes. L’unilatéralisme a reculé, mais n’a pas encore subi la
défaite. Le véritable problème que nous affrontons est l’absence de politique alternative
capable d’isoler l’Administration Bush, l’absence d’engagement d’un processus politique de
l’Europe soit toujours incapable d’agir fortement sur la scène internationale contre la guerre.
Notre alternative à la guerre est le respect de la loi (internationale) et un autre ordre social et
économique mondial. C’est la voie pour vaincre la guerre comme le moyen de surmonter les
contradictions dans le cadre du modèle capitaliste actuel de domination. Il existe un écart de
plus en plus évident entre la volonté populaire et la politique et les actions des
gouvernements. Ceux-ci ont prouvé leur incapacité à répondre aux attentes suscitées par les
mobilisations extraordinaires du mouvement pour la paix sur notre continent comme dans le
monde. Et cet état de fait pourrait empirer.
Nous appelons à l’arrêt immédiat de la guerre en Irak et en Afghanistan. Nous exigeons la
étrangères. Les pays membres de l’Union européenne doivent aller de l’avant en mettant en
œuvre cet impératif politique de redonner le droit au peuple afghan de décider de son propre
avenir sur des bases démocratiques et d’empêcher la société de revenir à la situation de
guerre civile. Nous nous opposons fermement à toute solution militaire et au bras de fer à
propos du nucléaire avec l’Iran. Ce conflit peut devenir un nouvel élément de déstabilisation
de la paix et de la stabilité à l’échelle mondiale : nous nous opposons à toute tentative des
Etats-Unis et des pays membres de l’Union européenne (en premier lieu de la France et de
la Grande-Bretagne) pour s’enchaîner à la politique de l’Administration Bush et utiliser ce
prétexte au service de leurs propres visées de restructuration géopolitique. La Gauche
européenne est également concernée par les tentatives actuelles des cercles dirigeants de
derniers développements à la frontière entre l’Irak et la Turquie marqués par la volonté du
gouvernement turc de violer la loi internationale en intervenant dans la zone autonome kurde
pour imposer une solution militaire au problème kurde font peser la menace d’une explosion
de toute cette région. L’Union européenne et ses pays membres sont interpellés pour faire
prévaloir une orientation indépendante de la politique américaine en faveur de la
12
841059007
466
stabilisation, de la paix et du désarmement dans cette région. Cette contribution européenne
467
468
469
470
471
472
473
474
475
476
477
pourrait être de proposer que l’OSCE soit conçue comme une conférence permanente pour
478
479
480
481
482
483
484
485
486
487
prononçons, au contraire du projet de traité de Lisbonne, pour la réduction des dépenses
488
489
490
491
492
493
494
495
496
497
498
tentative de réarmement dont on discerne tant d’exemples, comme la base américaine à
499
500
501
502
503
dénucléarisées au Moyen-Orient et dans toutes les autres régions du monde. Et c’est vrai
la paix, la coopération et la sécurité au Moyen-Orient.
Nous nous engageons à agir pour une paix préventive et pour une mobilisation à cette fin du
mouvement pour la paix.
Nous nous opposons à la Politique extérieure et de sécurité commune de l’Union
européenne et de ses États membres. Nous ne voulons pas que l’Europe agisse comme une
puissance interventionniste et qu’elle accroisse ses capacités militaires, ce qui entraîne de
plus en plus son développement dans cette voie. Nous nous opposons du même coup à ce
que ses pays membres continuent de s’inscrire dans une telle politique militaire. L’Europe n’a
pas besoin d’une Force de réaction rapide, conçue pour mettre en œuvre la guerre
préventive mise sur les rails par la Stratégie européenne de sécurité de 2003. Nous nous
militaires et nous opposons à l’Agence européenne d’armement. Nous recherchons donc
une alternative à la Politique extérieure et de sécurité commune (PESC) qui ne conçoive plus
le rôle de l’Union européenne et des pays européens dans l’intégration à l’OTAN – surtout
actuellement, alors que l’OTAN réaffirme sa conception stratégique.
Nous devons faire face au défi du complexe militaro-industriel européen, qui engendre une
culture militariste et détermine les politiques industrielles et de développement aux niveaux
européen et national. La Gauche européenne se prononce fermement pour la reconversion
des industries de guerre. Nous continuons à nous opposer à toutes les bases militaires
américaines en Europe et aux projets d’en installer de nouvelles. Nous militons contre toute
Vicenza, les bases américaines antimissiles en République tchèque et en Pologne, d’autres
bases américaines en Bulgarie, en Roumanie et dans d’autres pays européens – établies de
façon bilatérale ou dans la perspective de nouvelles structures mixtes États-Unis/OTAN.
La Gauche européenne veut coopérer avec toutes les forces pacifiques et politiques qui se
situent dans la perspective du désarmement et s’efforcent de placer la reconversion à l’ordre
du jour politique. Cela concerne particulièrement le désarmement nucléaire : nous exigeons
la rupture avec toute conception intégrant l’emploi d’armes nucléaires, y compris la
dissuasion nucléaire ou le chantage politique. Il est inadmissible qu’il y ait encore des
centaines de bombes atomiques américaines en Europe !
Pour nous, cette tâche ne se limite pas à l’Europe : nous soutenons l’appel à des zones
aussi pour toutes les armes de destruction massive. La Gauche européenne se prononce
pour le maintien des traités de contrôle des armements existant, pour la conclusion de
nouveaux et leur stricte application. Cela inclut les armes atomiques, biologiques et
chimiques ainsi que les armes conventionnelles. Tous les États possédant des armes
13
841059007
504
nucléaires doivent être contraints à désarmer. Un accord international sur l’abandon de
505
506
507
508
509
510
511
512
513
514
515
l’emploi en premier et de tout emploi potentiel de l’arme nucléaire est impératif.
516
517
518
519
520
521
522
523
524
525
l’Europe soit un lieu de dialogue entre les civilisations. Cette fonction ne doit pas être
526
527
528
529
530
531
532
533
534
535
536
conséquences des guerres en ex-Yougoslavie, les premières en Europe depuis la Seconde
537
538
539
540
541
monde. Cette démarche doit être la base sur laquelle s’établissent les relations de l’Union
La lutte pour la paix demeure un élément décisif de toute alternative au modèle de civilisation
promu par les politiques libérales pour répondre aux défis mondiaux. L’Europe et l’Union
européenne peuvent et doivent jouer un autre rôle, pour un ordre mondial fondé sur la loi
internationale et la Charte des Nations unies, en tenant compte des évolutions des soixante
dernières années pour engager sa réforme démocratique. Cela signifie que le Parti de la
gauche européenne se prononce pour une politique internationale et un ordre mondial basés
sur la suprématie de la loi internationale contre la loi arbitraire du plus fort ; contre la
puissance militaire, qui est le résultat catastrophique des cinq années de guerre préventive
et permanente conduite par les États-Unis. De ce point de vue, il est nécessaire de mettre en
question la relation stratégique avec l’OTAN, nécessaire de l’abolir. Nous voulons que
déterminée par une politique de réarmement ou de puissance, mais par un rôle actif dans le
monde pour promouvoir des processus de paix et de désarmement total.
La Gauche européenne condamne l’usage de la force comme solution des conflits. Elle se
prononce pour une PESC basée sur une conception à multiples facettes de sécurité non
militaire. Un système de sécurité à l’échelle de toute l’Europe est également nécessaire, qui
implique une nouvelle relation entre l`Union européenne et la CEI, incluant la Fédération de
Russie.
L’Union européenne a une responsabilité particulière pour contribuer à la paix sur l’ensemble
de notre continent. Cela doit impliquer des initiatives réelles pour surmonter les
Guerre mondiale. Les évolutions actuelles au Kosovo sont liées aux politiques erronées de
l’Union européenne contre l’ex-Yougoslavie. Nous condamnons toute négociation unilatérale
sur le statut futur du Kosovo.
De façon générale, la Gauche européenne insiste sur le fait qu’on ne pourra sortir de
l’impasse des conflits en Europe que par des moyens politiques, fondés sur la loi
internationale. Nous rejetons tout changement de cette loi en fonction de la tendance à
revenir en arrière impulsée par les Etats-Unis.
Nous voulons donc que l’Union européenne joue un rôle actif dans un système multilatéral
de relations internationales qui reconnaisse le droit à l’indépendance, à l’autodétermination
et au développement social et économique propre de chaque pays et de chaque peuple du
européenne avec les pays d’Amérique latine et d’Afrique, avec la Chine, l’Inde et les autres
pays d’Asie. Et elle doit être aussi, naturellement, à la base des relations futures avec la
Turquie, les pays des Balkans de l’ouest et les autres pays européens qui ne sont pas
membres de l’Union européenne.
14
841059007
542
La situation au Moyen-Orient et en Méditerranée revêt également une très grande
543
544
545
546
547
548
549
550
551
552
553
importance aux yeux de la Gauche européenne. Le conflit israélo-palestinien et l’occupation
554
555
556
557
558
559
560
561
562
563
soutient tous les efforts ayant pour but d’unir les forces de gauche palestiniennes et
564
565
566
567
568
569
570
571
572
573
574
575
576
577
578
579
580
par Israël des territoires palestiniens font de cette région un facteur permanent de
déstabilisation et de danger pour la paix pour le monde entier. Une solution juste de ce conflit
devient de plus en plus nécessaire pour la communauté internationale tout entière. La
condition d’un tournant politique réel dans cette région se situe dans la reprise de nouvelles
négociations conformes aux résolutions de l’ONU. Elles doivent se fonder sur ce qui peut
résoudre les principaux problèmes : le retrait d‘Israël des territoires occupés depuis 1967, le
sort des réfugiés, le statut de Jérusalem, avec la garantie d’une coexistence pacifique entre
Israël et un État palestinien indépendant et économiquement viable.
Une solution politique complète des problèmes palestinien et du Moyen-Orient doit associer
tous les acteurs concernés de la région, comme le Liban et la Syrie. La Gauche européenne
israéliennes. Dans ce cadre, le besoin émerge fortement à gauche de la réouverture d’un
dialogue ayant pour but de définir un point de vue commun, une stratégie commune, un
engagement commun.
Pour tout cela, l’Europe doit surmonter son incapacité à jouer un rôle actif fondé sur la loi
internationale, permettant de donner une chance solide à la paix dans cette région. Nous, la
Gauche européenne, proposons une réunion internationale avec la participation des acteurs
principaux de la gauche israélienne et palestinienne.
III. Pour un nouveau modèle social, démocratique et écologique
A. Une Europe sociale
L’Europe que nous voulons et pour laquelle nous luttons est une Europe du travail et des
droits. Elle est une alternative à l’Europe de la dérégulation et de la réduction des droits, du
dumping social sur les marchés étrangers et du conflit horizontal entre les travailleurs et les
immigrés, entre l’Est et l’Ouest.
Le Parti de la gauche européenne lutte pour l'éradication du chômage et pour l'emploi pour
tous, pour un emploi de qualité, pour une Europe sans précarité. Nous nous engageons en
faveur d’un nouveau statut du travail en Europe, ayant pour objectif la réduction du temps de
15
841059007
581
travail pour tous (permettant ainsi à chaque femme et à chaque homme de concilier emploi
582
583
584
585
586
587
588
589
590
591
592
et vie personnelle) et de la diminution radicale du taux de chômage. On est en train de nous
593
594
595
596
597
598
599
600
601
602
imposer un système de relations sociales totalement soumis au marché et dépourvu de
droits au nom de la compétitivité et de la flexibilité. En opposition au Livre Vert de la
Commission européenne, le Parti de la gauche européenne propose une législation
permettant la convergence de droits égaux pour tous, le respect intégral des droits
syndicaux, leur promotion, et des négociations collectives.
Dans toute l’Europe existe un important problème de salaires. La différence entre les riches
et les pauvres s’accroît partout, bien que de manière plus ou moins marquée selon les pays.
Les producteurs de richesse doivent avoir droit à un salaire au moins en rapport avec la
croissance de la productivité.
La question des salaires n’est pas seulement économique : c’est une question politique
stratégique pour la gauche. La hausse de la productivité doit être redistribuée parmi les
travailleurs, notamment ceux dont les salaires ont perdu de leur pouvoir d’achat.
Dans toute l’Europe, des femmes sont employées pour assumer les tâches afférentes aux
soins aux personnes, à l’éducation des enfants, etc. Cela permet aux gouvernements de
renoncer à leurs responsabilités et de mettre en question les services publics existants. Les
salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes pour le même travail effectué ; elles
sont souvent sous-employées et travaillent à temps partiel. Alors que le taux d’emploi
603
604
605
606
607
608
609
610
611
612
613
diminue, le taux de chômage est plus élevé pour elles. Les femmes profitent moins que les
614
615
616
617
618
se partager le travail et les tâches domestiques.
hommes des systèmes de protection sociale (retraites et autres indemnités de Sécurité
sociale), tant en quantité qu’en qualité.
Nous revendiquons l’égalité réelle entre les hommes et les femmes quant aux possibilités
d’emploi, aux promotions et aux salaires. Nous exigeons des droits du travail, des règles de
sécurité aux postes de travail, de véritables possibilités de formation pour tous et l’application
de mesures qui nous permettent de rendre notre temps de travail compatible avec notre vie
privée et familiale. Dans cet esprit, une nouvelle loi du travail devrait prévaloir, qui diminue
fortement le travail le week-end et les heures supplémentaires pour que le travail disponible
soit davantage partagé. La réduction du temps de travail correspond aussi mieux aux rôles
modernes des genres, alors que les hommes et les femmes veulent, dans leur propre intérêt,
Pour le Parti de la gauche européenne, la défense et la promotion des services et du secteur
public sont une priorité. Le débat doit s’ouvrir sur la déprivatisation des services publics qui
ont déjà été privatisés.
16
841059007
619
620
621
622
623
624
625
626
627
628
629
630
B. Une Europe écologique pour la paix et la justice
Le capitalisme mondialisé intensifie la crise écologique. Son économie est orientée vers des
transferts d’actions à court terme sur les marchés boursiers. Le marché des êtres humains et
la traite des femmes doivent être combattus. C’est en profonde contradiction avec les cycles
naturels à long terme. Les technologies environnementales sont hautement développées,
mais, nulle part, on ne s’oriente de façon énergique vers la réorganisation écologique de la
production et des modes de vie. C’est d’autant plus grave qu’il sera nécessaire, au cours des
toutes prochaines années, de décider s’il est possible d’éviter une catastrophe climatique
mondiale. Des changements drastiques de notre mode de vie seront inévitables.
Des actes sont indispensables dans les dix prochaines années pour prévenir les
conséquences les plus sévères du changement climatique. C’est encore plus vrai pour
631
632
633
634
635
636
637
638
639
640
l’Europe. Ils impliqueront des investissements énormes dans le secteur énergétique
641
642
643
644
645
646
647
648
649
650
651
Les conséquences du modèle de développement capitaliste apparaissent de plus en plus
652
653
654
655
656
coopérations et des transferts de technologies, en les finançant par une taxe carbone ; un
européen, dans les années à venir et jusqu’au milieu du siècle.
Le changement climatique découlant de l’action humaine est déjà là et une nouvelle
augmentation de la température est inévitable. Les générations futures y seront confrontées
et devront s’adapter aux conséquences de ce changement climatique anthropogénique. La
pollution chimique des sols, qui affecte durement la biodiversité, est un problème écologique
majeur. Les conséquences des pesticides sur la santé humaine sont maintenant avérées.
L’Union européenne a imposé un modèle d’agriculture insoutenable, socialement et
écologiquement. Les petits paysans ont été sacrifiés au profit des multinationales de
l’agriculture et de l’alimentation.
clairement dangereuses pour l’environnement. Les nouvelles générations doivent faire face à
des changements climatiques résultant de l‘action directe de l’homme sur la biosphère. Un
modèle basé sur la recherche obsessionnelle et exclusive du plus grand profit au coût le plus
bas, tant du point de vue social qu’environnemental, à obtenir le plus rapidement possible,
ne peut rien faire d’autre que détruire la planète. Avant 2020, trois milliards de femmes et
d’hommes n’auront pas accès à l’eau, qui est une ressource de plus en plus rare, et de
nombreuses tentatives existent pour la privatiser.
L’Europe doit jouer un rôle central dans l’adoption du protocole post-Kyoto, pour surmonter
ces données, ce qui implique un modèle rompant radicalement avec celui du libéralisme.
Cela exige l’égalité, pour aller vers les mêmes émissions de gaz par individu ; des
nouveau rôle du secteur public pour aller vers la propriété des réseaux énergétiques et la
promotion de sources d’énergie alternatives moins coûteuses. Cela exige la construction
d’une économie et d’une société écologiques.
17
841059007
657
Nous avons besoin non seulement d’une politique de réduction du gaz carbonique, non
658
659
660
661
662
663
664
665
666
667
668
seulement d’une maîtrise des niveaux actuels, mais aussi d’une politique opérant un
669
670
671
672
673
674
675
676
677
678
Le Parti de la gauche européenne lutte pour une Europe capable de défendre les biens
679
680
681
682
683
684
685
686
687
688
689
C. Une Europe des droits et des libertés
690
691
692
693
694
695
pays d’Europe après le 11-Septembre.
changement radical de la consommation d’énergie. Cela ne peut être réalisé qu’au moyen
d’outils de programmation économique, d’un investissement dans les ressources
renouvelables, d’une politique d’économie et de réduction des déchets.
L’eau, l’énergie, la santé, l’éducation, les transports et les communications, tout ce que nous
définissons comme des biens communs (des droits renforcés par les luttes des
mouvements sociaux et démocratiques, pierre angulaire du modèle social européen)
doit appartenir au domaine public et défendu contre la privatisation. Nous sommes
pleinement d’accord avec les résolutions de l’Assemblée mondiale des élus et des citoyens
pour l'eau (AMECE) qui a eu lieu en mars dernier à Bruxelles et nous soutenons entièrement
ses exigences.
communs (en premier lieu des biens tels que l’eau et l’énergie) contre la marchandisation et
la privatisation. Défendre les services publics, les développer, créer les conditions de la
maîtrise sociale, démocratique des grands secteurs indispensables à la vie en commun et à
la protection de l'environnement est un des enjeux majeurs de l'action politique de la gauche
pour transformer l'Europe.
Les éléments caractéristiques de notre stratégie alternative sont une économie de paix
incluant des droits sociaux et démocratiques et une économie qui respecte l`environnement.
Pour cette Europe que nous voulons, il faut établir une stratégie qui puisse donner leur place
à une harmonisation vers le haut, à une dynamique vertueuse qui ouvre une perspective
totalement nouvelle pour le progrès social et le « vivre ensemble ».
Nous voulons ouvrir une nouvelle ère pour les droits fondamentaux.
Le Parti de la gauche européenne est pleinement engagé dans la défense des droits
civiques, de la liberté d’opinion et de contestation, d’organisation politique et syndicale pour
chacun, sous toutes ses formes, contre les lois d’exception instituées dans presque tous les
Les lois d’urgence ont enclenché une course aux systèmes de contrôle des peuples dans
toute l’Europe. Cela fait des années que les gouvernements européens, malgré les
demandes du Parlement européen, refusent un accord cadre de protection des données. Ils
cherchent de plus en plus à recueillir et à échanger des informations personnelles sur
18
841059007
696
chaque citoyen. Des possibilités techniques nouvelles s’échangent à travers l’Europe et avec
697
698
699
700
701
702
703
704
705
706
707
d’autres pays sans aucun respect pour la protection des données et leurs conséquences.
708
709
710
711
712
713
714
715
716
717
Nous exigeons à l’inverse un système à l’échelle de l’Europe pour préserver les
infrastructures sensibles, qui soit déterminé par les besoins des citoyens, par exemple en
cas de catastrophes naturelles.
La « guerre contre le terrorisme » est utilisée pour justifier une restriction massive des droits
fondamentaux et des libertés. Des méthodes cruelles de domination sont mises en œuvre
avec de moins en moins de retenue ; voir par exemple Guantanamo et, en Europe, les vols
de la CIA.
Nous exigeons l’abolition de toutes les lois d’exception qui ont été introduites après le 11Septembre dans les différents pays européens.
Nous nous battons contre la ségrégation sociale de la population migrante en proposant un
programme fondé sur la reconnaissance de l’égalité des droits politiques et sociaux.
L’Union européenne, qui est actuellement un des principaux destinataires des flux
migratoires, n’a toujours pas de politique commune garantissant l’égalité des droits et des
libertés des migrants. Au contraire, la politique commune de l’immigration des
gouvernements des États membres est caractérisée par l`ouverture des frontières intérieures
et le renforcement et le contrôle partagé des frontières extérieures.
Dans les dispositions intergouvernementales, toutes les décisions et accords ont été orientés
vers un tel objectif. De fait, c’est la fonction exclusive des trois principes qui fondent la
718
719
720
721
722
723
724
725
726
727
728
politique d’immigration de l’Union européenne : l’accord de Schengen et la convention sur
729
730
731
732
733
Gauche européenne exige le respect de la Convention de Genève relative au statut des
l’application de cet accord (acquis de Schengen) ; la convention de Dublin pour
« harmoniser » les restrictions concernant le droit d’asile ; les réglementations communes en
matière de visas. Fondamentalement, cela signifie l’établissement d’une liste, de plus en plus
extensible, de pays dont les citoyens sont obligés de présenter des visas d’entrée dans
l’Union européenne. Le renforcement d’organes tels que FRONTEX, le soutien apporté à des
mesures telles que l’externalisation de centres de détention pour migrants et mineurs à
rapatrier, la « sous-traitance » de la répression à la source des voies conduisant vers
l’Europe, ont tous la même finalité.
Pour cette raison, nous luttons pour la suppression de FRONTEX et de la chasse aux
demandeurs d’asile et aux peuples en général, qui doivent se cacher face à cette agence. La
réfugiés et s’oppose à l’expulsion de réfugiés vers des pays qui ne reconnaissent pas les
conventions internationales les concernant et les conduisent à la mort (par exemple en les
abandonnant en mer ou dans le désert).
19
841059007
734
Nous considérons de la même façon le droit à la santé comme un droit fondamental pour
735
736
737
738
739
740
741
742
743
744
745
une Europe qui se veut démocratique et avancée. Le démantèlement progressif du système
746
747
748
749
750
751
752
753
754
755
de travail sera un de nos objectifs dans toute l'Europe. Nous poursuivons l'objectif du plein-
756
757
758
759
760
761
762
763
764
765
766
lacets de la dépendance comme destin social », nous poussent à ouvrir un grand débat à
767
768
769
770
771
772
Les services publics, quelles que soient les différences d'organisation qui existent dans les
public de santé est au contraire la preuve d'une politique libérale qui tend à réserver le droit à
la santé, qui devrait être garanti à tous, seulement à ceux qui ont les moyens de le payer.
Pour atteindre cela, la Gauche européenne se bat pour obtenir dans toute l'Europe des
financements justes pour les structures publiques, l'accès aux médicaments de base, le droit
à la santé physique et mentale.
Le droit au travail doit être garanti par l'abolition de toutes les discriminations, qu`elles soient
de religion, de sexe, d'orientation sexuelle, d'opinion ou de pays d'origine.
Chacune, chacun doit avoir le droit de choisir librement sa profession. La réduction du temps
emploi à durée indéterminée. Nous nous battons contre toute forme de précarisation, ainsi
que pour une retraite digne pour tous. Chaque travailleur doit être protégé contre le
licenciement. Tout licenciement arbitraire doit être sanctionné.
Le droit à la négociation collective, le droit de grève, le droit à l'organisation syndicale libre
doivent de nouveau être garantis en Europe.
La précarisation totale du travail, en particulier pour les jeunes, et la reconnaissance d’un
prétendu droit individuel au développement des capacités de chacun pour « se défaire des
gauche pour définir un instrument pouvant soustraire les citoyens européens au chantage au
travail non choisi, dégradant ou mal payé. L`élargissement constant de l`Union européenne a
accéléré la diffusion de ce phénomène. Dans ce sens, le revenu minimum pourrait être une
formule juste pour garantir une existence digne et pour soustraire un jeune ou un indigent du
chantage du marché. Il y n'a pas de pleine citoyenneté si la famille dans laquelle on naît
définit le périmètre des choix possibles.
Nous inscrivons la défense des services publics au cœur de notre projet d'une Europe
nouvelle.
pays européens, ne doivent pas être régis par la concurrence et la recherche du profit. Ils
doivent, au contraire, assurer la satisfaction des besoins fondamentaux. Le service public
doit avoir une gestion démocratique et publique. Cela concerne la santé, le logement, les
transports, les moyens de communication modernes et l'éducation. Il faut mettre fin à la
marchandisation et à l'appauvrissement de la connaissance, de l'éducation et de la
20
841059007
773
recherche. L'éducation doit de nouveau être considérée comme un droit fondamental de tous
774
775
776
777
778
779
780
781
782
783
784
et accompagner le développement culturel de chacun. L’indépendance totale de la formation
785
786
787
788
789
790
791
792
793
794
énergies fossiles aux énergies renouvelable est primordial.
795
796
797
798
799
800
801
802
803
804
805
agricoles polluants. La production des OGM doit être interdite. Nous demandons que l’Union
806
807
808
809
810
811
de son corps, exercer le droit à l'avortement, à la contraception, à une maternité choisie et
et de la recherche pour les étudiants, les professeurs et les chercheurs doit être garantie.
Elle doit échapper à la logique du profit à court terme. La recherche doit bénéficier de
ressources publiques suffisantes. Cette Europe doit assurer le financement public nécessaire
à la formation primaire, secondaire et universitaire. La recherche est au centre du
développement civil et économique de tous les pays européens ; c`est l’avenir des nouvelles
générations.
Il faut adopter une nouvelle conception du développement économique, surtout dans le
secteur de l`exploitation des ressources naturelles. Un modèle économique qui respecte
l`environnement et qui soit centré sur le développement des capacités humaines. De ce point
de vue, le rôle que pourrait jouer l’Europe pour assurer au niveau mondial le passage des
Les ressources naturelles doivent être considérées comme un bien commun de l'humanité et
ne peuvent pas être soumises aux droits de propriété intellectuelle et aux brevets. Elles
doivent demeurer hors du champ de la privatisation et du marché; et être gérées par des
politiques publiques avec la participation des citoyens.
L’eau est un bien commun et l’accès à l`eau potable est un droit fondamental pour chacun.
L’accès à l`eau doit être garanti par des structures publiques.
La terre aussi doit être sauvegardée contre les multinationales. Il faut mettre en œuvre des
règles publiques qui découragent leurs pratiques, car nous sommes contre les systèmes
européenne propose un moratoire des autres pays du monde sur ce point.
Notre Europe doit respecter et garantir dans tous les domaines le principe d'égalité des
citoyens en respectant leurs différences et la diversité. Pour cette raison, nous
reconnaissons comme valeur fondamentale le droit à l'égalité des genres et à une libre
orientation sexuelle. Cela doit être reconnu non seulement comme droit individuel garanti
dans la sphère privée, mais aussi en tant que choix garanti par l'État.
Toutes les institutions publiques doivent garantir la liberté des femmes et agir contre toutes
les formes de patriarcat. Chaque femme, dans chaque pays, doit pouvoir décider librement
aux techniques de reproduction artificielle.
Une Europe démocratique et ouverte est une Europe qui affirme la laïcité de ses institutions
publiques, qui garantit la dignité et la liberté de conscience de tous les citoyens, la parité
femme/homme dans les institutions publiques de chaque État, la liberté des pratiques
21
841059007
812
religieuses individuelles et collectives, la liberté de s'organiser et d'exprimer librement ses
813
814
815
816
817
818
819
820
821
822
823
opinions politiques. La Gauche européenne reconnaît le droit à l’autodétermination et le droit
824
825
826
827
Une reconstruction institutionnelle démocratique profonde de l`Europe est une composante
de chaque peuple à disposer de lui-même, ce qui implique le respect et l’égalité de tous les
citoyens.
Nos thèses mettent en évidence les caractéristiques les plus importantes pour une autre
Europe. Elles tracent les contours d’une civilisation différente. Nous luttons pour la paix, la
démocratie, pour les droits sociaux et politiques, qui ne sont pas des paramètres séparés
mais des éléments d’un développement alternatif dans sa totalité, d’un développement
soutenable.
Les éléments caractéristiques de notre stratégie alternative sont une économie de paix, des
droits sociaux et démocratiques, une économie qui respecte l’environnement.
indispensable de la stratégie que nous poursuivons. Dans ce domaine, le Parti de la gauche
européenne et notre large alliance politique et sociale prennent la responsabilité historique
de changer le rapport des forces et les orientations politiques de l’Europe.
22
Téléchargement