1-B-4 LA DISPARITION DES RELIEFS Notions 1. En fonction de leur âge, les chaînes de montagne présentent des caractéristiques différentes La comparaison des chaînes anciennes et récentes montrent que les parties superficielles des reliefs crustaux ont tendance à disparaître au cours du temps. Les chaînes de montagne anciennes présentent des reliefs moins élevés que les chaînes récentes. On y trouve à l’affleurement une plus forte proportion de roches d’origine profonde (roches plutoniques ou roches transformées par métamorphisme). Ces observations montrent que les parties superficielles des reliefs tendent à disparaître. Les chaînes anciennes se caractérisent aussi par la quasi-absence de racine crustale. 2. Le démantèlement des parties superficielles des reliefs et le devenir des produits de l’érosion Erosion et altération contribuent à l’effacement des parties superficielles des reliefs crustaux. Les produits de ce démantèlement, solides ou solubles, sont transportés principalement par l’eau. Ils se déposent enfin dans des bassins sédimentaires plus ou moins éloignés des reliefs. La quantité de sédiments déposés en fonction du temps permet d’estimer le volume de matériaux crustaux enlevés aux continents. [Acquis] L’érosion désigne l’ensemble des phénomènes externes s’exerçant à la surface des terrains et contribuant à modifier le relief. [Acquis] Sous l’action de facteurs climatiques (fracturation mécanique par le gel, hydrolyse chimique par l’eau…etc) et biologiques, les propriétés physico-chimiques des minéraux constituant les roches sont modifiées (altération). Ceci a pour effet de rendre les roches moins cohérentes et de faciliter leur désagrégation ou leur dissolution. - L’action du gel, les variations brutales de température sont responsables d’une fragmentation des roches (altération mécanique) - Le principal agent de l’altération chimique des roches est l’eau. Ainsi, par hydrolyse, la structure des minéraux est modifiée, avec formation de nouveaux minéraux et libération d’ions pouvant être entraînés par lessivage. [Acquis] L’eau est le principal agent de transport des éléments issus de l’altération des matériaux crustaux. Les ions sont transportés en solution, les particules solides détritiques en suspension. [Acquis] Après transport, les produits de l’érosion se déposent (particules solides) ou précipitent (ions) dans des bassins sédimentaires (sédimentation) puis forment, après consolidation (diagenèse) des roches sédimentaires. Ces roche ont donc une origine continentale. Activités, supports On appelle flux sédimentaire la quantité de sédiments déposés dans un bassin en fonction du temps. L’estimation de cette quantité permet d’évaluer approximativement le volume de roche démantelé par érosion et donc de calculer une vitesse d’érosion. Les chaînes de montagne jeunes se caractérisent par des vitesses d’érosion élevées. 3. Des phénomènes géodynamiques contribuent à l’effacement des reliefs Tout relief est un état instable qui tend à disparaître. Toutefois, l’érosion seule ne peut expliquer l’effacement des reliefs et le retour à une croûte d’épaisseur normale. Ainsi des phénomènes de réajustements isostasiques, couplés à des phénomènes tectoniques extensifs contribuent à l’effacement des reliefs. L’ensemble des phénomènes responsables de la disparition des reliefs débutent dès la naissance du relief. L’effacement des reliefs en surface est associé à une remontée de la racine crustale à l’aplomb de la chaîne de montagne, par réajustement isostasique. Ce phénomène contribue aussi à la remontée des roches formées à grande profondeur (plutoniques et métamorphiques), et explique que l’on puisse les trouver à l’affleurement dans les massifs anciens. Dans une chaîne de collision, lorsque le phénomène de convergence diminue ou cesse, l’épaisseur crustale atteint son maximum. Sous l’effet de son propre poids, la chaîne a tendance à s’effondrer sur elle-même. Ainsi la croûte s’amincit sous l’effet de processus extensifs s’exerçant essentiellement dans la zone centrale de la chaîne. Des observations de terrain (failles normales), l’étude des mécanismes au foyer des séismes et les données GPS confirment ces phénomènes extensifs qui contribuent à la disparition des reliefs. 4. Le recyclage de la lithosphère continentale Accrétion continentale, orogenèse et effacement des reliefs participent à un recyclage permanent de la croûte continentale. Contrairement à la lithosphère océanique qui disparaît totalement au cours de la subduction, seule une faible partie de la lithosphère continentale (sédiments d’origine continentale) est entraînée dans le manteau par subduction. Cette différence explique que la croûte continentale puisse conserver des roches très anciennes (4 Ga) alors que les fonds océaniques les plus vieux ne dépassent pas 200 MA.