Médecin

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Médecin
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Sommaire
Un métier exigeant au service de la santé
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Se former et travailler à l’hôpital 4
Près de la moitié des médecins en exercice – y compris les médecins assistants en formation postgraduée en vue d’obtenir un titre de spécialiste – sont
employés dans un hôpital universitaire ou périphérique, une clinique privée
ou un centre de réhabilitation.
Portraits
Construire sa carrière – Nurullah Aslan, assistant en médecine interne
Coordonner les soins d’urgence – Manoëlle Godio, interniste intensiviste
A l’intérieur du corps humain – Jocelyne Bloch, neurochirurgienne La vision globale du patient – Patrick Schoettker, anesthésiste
Le psychisme comme outil de travail – Penelope Clinton, pédopsychiatre
La pratique privée
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Un peu plus de la moitié des médecins spécialistes exercent à titre indépendant ou salarié dans un cabinet individuel, un cabinet de groupe, un centre
ambulatoire ou une policlinique.
Portraits
Une infinie variété de situations – François Héritier, généraliste
Le bien-être de l’enfant d’abord – Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre
L’interprétation des signes – Christophe Campolini, radiologue
Se mettre à son compte – Marion Ombelli-Meisser, gynécologue
Autres pratiques
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En dehors de la clinique, il existe quelques débouchés dans la gestion et
dans la recherche, en particulier dans le domaine de la santé publique.
Cela concerne moins de 2% des médecins en exercice. Quant à la médecine
humanitaire, elle offre des possibilités de travail sur mandat.
Portraits
Médecin des médecins – Sandra Deriaz, adjointe à la direction
médicale du CHUV
Perspectives et marché de l’emploi
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La pénurie de médecins n’épargne pas les spécialistes, surtout en périphérie.
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La médecine vous intéresse? Qualités Requises
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Formation
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Réflexions d’étudiants
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Impressum
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Un métier exigeant au service
de la santé
Dans un système de santé en pleine mutation,
la médecine n’a rien d’une sinécure : les conditions
de travail, stressantes, sont aggravées par la
pénurie de relève, les pathologies deviennent de
plus en plus complexes, l’évolution de la société et
le vieillissement de la population font émerger de
nouveaux besoins, l’administratif prend une place
grandissante au détriment de la clinique… Sans
parler d’un accès au métier qui passe par des
études particulièrement longues, exigeantes et
sélectives.
Et pourtant, chaque année, le nombre de candidats aux études de médecine excède les capacités
d’accueil des universités. Qu’est-ce qui pousse les
futurs médecins à exercer une profession écartelée entre souci de qualité et obligation d’économie ? Sauver des vies, prévenir les maladies et les
soigner, promouvoir la santé : les motivations des
étudiants, des assistants et des médecins spécialistes sont et restent profondément altruistes.
Leurs points forts ? Le goût des défis intellectuels,
une grande capacité de travail, une excellente
organisation et une forte conviction personnelle.
Généraliste et interniste, psychiatre, gynécologue,
pédiatre, anesthésiste, chirurgien… Parmi les titres
de spécialistes, sept drainent près de la moitié des
30 000 médecins en exercice en Suisse. Au-delà
de leur intérêt commun pour la santé, les médecins pratiquent autant de métiers différents que
de spécialisations (voir encadré). Peu d’entre
eux renoncent à la clinique pour privilégier la
recherche. La profession médicale s’est aujourd’hui
fortement féminisée et ouverte au temps partiel.
titres de spécialistes
Les formations postgraduées (un peu plus de 40) approfondissent les connaissances et les compétences acquises au
cours de la formation prégraduée. Elles sont centrées sur :
• la santé physique ou mentale globale (médecine générale
et interne, psychiatrie)
• une population (pédiatrie, gynécologie, urologie, etc.)
• un organe (ophtalmologie, dermatologie, nephrologie,
cardiologie, etc.)
• un système (pneumologie, gastroentérologie, neurologie,
endocrinologie, angiologie, orthopédie, etc.)
• une pathologie (oncologie, allergologie, rhumatologie, etc.)
• une technique (radiologie, chirurgie, etc.)
• etc.
Plus de détails sur www.fmh.ch => ISFM
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Se former et travailler à l’hôpital
C’est en milieu hospitalier que les futurs médecins se forment à la clinique en suivant l’enseignement au lit du malade
et en effectuant des stages de durée variable. Une fois leur
diplôme fédéral obtenu, médecins assistants et chefs de clinique se perfectionnent dans une discipline, pendant leur
formation postgraduée, sous la houlette de médecins cadres.
L’hôpital est un passage obligé, même pour les médecins qui
se destinent à la pratique en cabinet. Dans les hôpitaux uni-
versitaires, les médecins cadres, titulaires d’une thèse de
doctorat, cumulent carrière académique et carrière médicale:
outre leur activité clinique, ils assument des tâches de recherche et d’enseignement.
Près de la moitié des médecins en exercice, y compris les
médecins assistants en formation postgraduée et les chefs
de clinique, sont employés dans le secteur hospitalier.
Cadres hospitaliers
En formation
postgraduée
En formation
prégraduée
La hiérarchie hospitalière
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Stagiaires
Etudiants en médecine, bachelor et master.
Médecins assistants
Médecins titulaires du master en médecine et du diplôme fédéral de médecin, accomplissant leur
formation postgraduée en vue d’obtenir un titre de spécialiste.
Médecins chefs de
clinique
Médecins assistants ayant exercé la même discipline deux ans au moins, spécialistes ou sur le point de
l’être, supervisant le travail de médecins assistants.
Médecins associés
Médecins spécialistes, titulaires d’une thèse de doctorat, menant une activité clinique, de recherche et
d’enseignement : maîtres d’enseignement et de recherche ou privat-docents.
Médecins adjoints
Médecins chefs de
service
Médecins spécialistes, titulaires d’une thèse de doctorat, responsables de la gestion d’un service ou
d’un département. Charge d’enseignement, de recherche et clinique : professeurs.
Conduire des recherches
Transmettre un savoir-faire
Jocelyne Bloch, neurochirurgienne et médecin associé,
travaille sur un programme de recherche qu’elle conduit
depuis douze ans en collaboration avec un biologiste :
«Nous cultivons des cellules capables de créer des nouveaux
neurones qui pourraient être réimplantés dans le cerveau de
patients souffrant de maladies dégénératives, par exemple.
J’aime faire de la recherche et, en même temps, être au front.
L’environnement hospitalier favorise cette polyvalence et
cette créativité.»
En tant que médecin associé, Patrick Schoettker, anesthésiste,
enseigne aux étudiants en formation de base ses spécialités,
notamment l’intubation, la prise en charge des polytraumatisés et la physiopathologie. Il participe également à la
formation, en salle d’opération, des médecins assistants et
des chefs de clinique en anesthésiologie : « Je suis sur le
terrain, je laisse faire et reprends la main si nécessaire. On
voit très vite comment les futurs médecins transforment leurs
connaissances théoriques en compétences de terrain.»
Construire sa carrière
«Contrairement à ce qu’on voit dans les séries télé, une grande
partie de notre temps est consacrée aux tâches administratives.»
Contacts avec les spécialistes, planification d’examens, lettres de
sortie destinées au médecin traitant, etc.: Nurullah Aslan est
responsable du dossier médical des patients, dès leur entrée et tout
au long de leur séjour.
Nurullah Aslan, 28 ans
Assistant en médecine interne dans un hôpital périphérique
Son diplôme de médecin obtenu il y a tout juste un an, Nurullah Aslan travaille actuellement dans un centre de réadaptation accueillant des personnes âgées. Cette expérience de six
mois dans le domaine de la gériatrie fait partie d’un programme organisé par le département de médecine interne de
l’hôpital dans lequel il effectue une partie de sa formation
postgraduée. «Par la suite, je ne sais pas encore si je vais
m’orienter vers une spécialité de la médecine interne (cardiologie, pneumologie, gastroentérologie, etc.) ou si je vais
m’installer en cabinet en tant que médecin de famille. Tout
est encore ouvert.»
Le matin, Nurullah Aslan s’occupe généralement des visites
médicales. Il s’informe d’abord de l’état de santé des patients
auprès du personnel soignant et vérifie les graphiques qui
affichent les constantes (tension, pouls et température, entre
autres). Ensuite, dans les chambres, il échange quelques
mots avec chaque patient avant de l’examiner, adapte les traitements, prescrit les médicaments pour les jours à venir, etc.
L’après-midi est consacré aux examens d’entrée des nouveaux patients et aux tâches administratives. Cette activité
clinique planifiée est régulièrement interrompue par des
urgences et des imprévus, «un patient qui a du mal à respirer,
qui a des douleurs au thorax ou qui est tombé, par exemple».
Même si les journées de travail comptent officiellement neuf
heures, dans les faits l’assistant fait beaucoup d’heures supplémentaires. «Ce n’est plus l’époque où les assistants travaillaient 80 heures par semaine, mais il y a quand même
une importante charge de travail et, quand j’arrive le matin,
je ne sais jamais à quelle heure ma journée va se terminer.»
La prise en charge des patients âgés
La plupart des patients dont s’occupe Nurullah Aslan sont
âgés de plus de 75 ans. Ils sont accueillis au centre de rééducation principalement après un séjour dans un hôpital de la
région suite à une intervention chirurgicale ou à un problème
médical aigu. «Par rapport au patient jeune, la personne
âgée a des besoins différents en raison, par exemple, de problèmes auditifs ou de difficultés à parler, à bouger et à se
nourrir, ou alors elle peut présenter des symptômes de démence dus au vieillissement. Nous devons l’aider dans ses
mouvements, parler lentement et à voix bien haute et, de
manière générale, nous adapter à son rythme.» L’objectif des
médecins du centre de réadaptation est que les patients
puissent rentrer chez eux et y rester le plus longtemps possible. «Nous évaluons le degré d’autonomie de la personne.
Prendra-t-elle régulièrement ses médicaments? Est-ce
qu’elle pourrait se mettre en danger, par exemple en oubliant
les plaques allumées ou en se promenant sans canne alors
qu’elle a des troubles de l’équilibre?»
Nurullah Aslan est très à l’aise avec ses patients, même si
certains, en le rencontrant pour la première fois, sont étonnés par son âge: «Vous êtes jeune!», observent-ils. Ils sont
pourtant vite rassurés par ses compétences et lui font entièrement confiance. «En cas de doute, je peux toujours me référer au chef de clinique, qui peut à son tour s’adresser à son
supérieur hiérarchique. C’est une pyramide», explique l’assistant.
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Coordonner les soins d’urgence
Spécialisée dans la prise en charge et le suivi des hospitalisations
d’urgence, Manoëlle Godio est médecin adjoint au Service de médecine interne de l’Hôpital de Sierre. Entre tâches courantes et imprévus, sa journée est une succession de prises de décision pesées en un
temps souvent très court.
Manoëlle Godio, 40 ans
Médecin spécialiste en médecine interne et intensive,
Hôpital de Sierre (VS)
13:45 «La glycémie est un peu haute… Le poids… C’est bon…
Et le transit, ça fonctionne? La tension? 111/55, ok.» Après
avoir examiné le dossier médical et discuté avec l’infirmière
référente, Manoëlle Godio se rend en chambre pour évoquer
la délicate question du retour à domicile avec le patient hospitalisé suite à une entérite compliquée par une insuffisance
cardiaque et une maladie chronique.
14:15 Aux soins continus, où les patients restent en observation le temps que leur état se stabilise, l’intensiviste se prépare à changer un cathéter infecté. Elle troque sa blouse
blanche contre un équipement stérile et déploie un champ
stérile autour du dispositif. «Voilà, Monsieur, je vais enlever
le sparadrap…» Au fur et à mesure de son intervention, elle
commente ses gestes. «Ça va piquer un peu, je passe le désinfectant…» Pour la mise en place du nouveau cathéter, elle
passe la main à une assistante en formation postgraduée
dans son service et observe son travail.
14:45 Appel du Service de médecine interne, à l’étage. Une
infirmière tient le téléphone collé à l’oreille de la doctoresse
afin que celle-ci puisse répondre sans enlever ses gants stériles. Manoëlle Godio retourne ensuite au lit du patient pour
valider la suture réalisée par l’assistante. Hors du box, elles
discutent toutes deux du suivi, notamment de la nécessité de
soumettre le patient à un scanner. «On attend.»
15:00 Départ pour le Service de radiologie, où l’intensiviste
doit examiner un patient venu en ambulatoire pour une
ponction pleurale et qui souffre d’un pneumothorax. «C’est
un risque de complication dans ce type d’intervention.»
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Manoëlle Godio examine les clichés, s’entretient avec le radiologue, puis avec le patient. L’hospitalisation s’impose ; il
s’agit alors de trouver un lit.
15:30 Aux urgences, assez calmes pour l’instant, la spécialiste
discute avec l’équipe pour déterminer quel assistant s’occupera de l’admission du patient. Téléphone avec son confrère
du Service de médecine interne pour organiser la logistique
et la prise en charge. Le patient intègrera les soins continus,
un des lits venant de se libérer.
16:00 Aux soins continus, échange téléphonique avec le médecin traitant du patient. «Avez-vous un bilan biologique
récent? Pouvez-vous nous l’envoyer?» Manoëlle Godio organise avec son staff les examens que devra subir ce patient
dans l’après-midi, dont des radios et un électrocardiogramme.
«Je devrai peut-être lui poser un drain. Il faut anticiper.»
16:15 Retour aux urgences, où une assistante a enregistré
l’entrée d’une dame arrivée pour une pathologie pulmonaire.
L’anamnèse, le traitement mis en route et les examens complémentaires demandés sont discutés: fonction pulmonaire,
échographie. «Les assistants sont en première ligne. Ils sont
diplômés et connaissent leur métier.»
17:00 Pause. «C’est un après-midi ordinaire. Quand ça bourre,
il faut faire avancer la situation. J’exécute parfois des tâches
qui ne sont pas celles d’un médecin adjoint, je pousse des lits,
par exemple.» De piquet cette nuit, Manoëlle Godio n’a pas
encore terminé sa journée de travail.
A l’intérieur du corps humain
«J’ai longtemps pensé que la médecine m’était inaccessible parce
que j’avais choisi langues modernes au gymnase.» Jocelyne Bloch
est aujourd’hui médecin cadre attaché au Service de neurochirurgie,
après avoir franchi avec brio toutes les étapes de la carrière
académique.
«Les vaisseaux sont bons. On voit bien les vertébrales…» Sa
discussion téléphonique avec un collègue du Service de neurochirurgie terminée, Jocelyne Bloch reprend les dossiers
administratifs auxquels elle se consacre le mardi après-midi.
Mais la concentration est difficile, ce jour-là: «Je remplace un
collègue de garde», explique la neurochirurgienne. «Je dois
régler des situations urgentes et veiller à la compatibilité des
traitements.»
Jocelyne Bloch, 43 ans
Médecin spécialiste en neurochirurgie au Centre
hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Lausanne
Un travail d’équipe
Le silence règne dans la salle d’opération. Le patient est éveillé, prêt à recevoir dans
le cerveau deux électrodes qui le soulageront des effets handicapants de la maladie
de Parkinson. Après avoir recueilli ses données anatomiques, Jocelyne Bloch lui rase
et lui désinfecte longuement le crâne (entouré d’un cadre métallique déterminant
les positions géographiques de la cible visée, le noyau sous-thalamique), puis lui
administre une anesthésie locale. «Voilà, Monsieur, nous allons commencer…»
Jocelyne Bloch incise le cuir chevelu et place un écarteur; l’instrumentiste aspire le
sang. «Ça va?», demande le patient. «Tout va bien! Je vais maintenant percer. Vous
aurez une drôle de sensation, comme une vibration…» L’instrumentiste nettoie la
plaie pendant que la neurochirurgienne opère, la mèche du crâniotome guidée selon
l’angle voulu, et implante trois canules au bout desquelles sont fixées les électrodes.
C’est à ce moment que l’électrophysiologiste entre en scène pour stimuler électriquement les neurones proches de la cible: «La centrale est bonne.» «Tout se passe
bien», rassure la neurochirurgienne, qui retire soigneusement les deux électrodes
inutiles. Le neurologue est appelé pour la vérification clinique: «Bonjour Monsieur,
gardez les yeux ouverts, donnez-moi la main.» Le spécialiste effectue des tests pour
évaluer les effets de la stimulation électrique des cellules sur les tremblements: «Les
tests cliniques montrent que la cible est parfaitement atteinte.» Après un contrôle
radiographique, l’électrode définitive est fixée au crâne. La plaie est cautérisée,
puis le cuir chevelu provisoirement recousu. Trois heures ont passé. Cet après-midi,
l’électrode droite sera mise en place de la même manière. Après vérification de leur
positionnement par IRM viendra le moment de les brancher au neurostimulateur,
que Jocelyne Bloch placera sous la peau du patient, en dessous des clavicules. «Cette
étape se déroule sous anesthésie complète», précise la neurochirurgienne.
Percer la barrière osseuse
Extraction d’une hernie discale, ablation d’une tumeur cérébrale ou spinale, décompression d’un nerf périphérique, fixation du rachis ou encore traitement de problèmes dégénératifs: les interventions neurochirurgicales sont d’autant plus
compliquées qu’elles se déroulent sous la boîte crânienne ou
entre les vertèbres, qu’il faut préalablement percer ou scier:
«Ouvrir la calotte à l’aide d’un crâniotome, puis inciser la
méninge à l’aide d’un bistouri peut prendre une heure», commente la neurochirurgienne. «Cela demande de la précision,
de la force et de l’endurance.»
Ce qui passionne surtout Jocelyne Bloch, c’est la neurochirurgie fonctionnelle: «Au croisement de l’imagerie, de l’électrophysiologie et de la clinique, cette discipline vise à moduler
les fonctions, à enlever une douleur chronique, à stimuler
des nerfs» (voir encadré). L’imagerie est une aide précieuse
en neurochirurgie: «Grâce à l’IRM, nous pouvons nous repérer dans le cerveau, comme lorsqu’on navigue avec un GPS.
C’est très utile pour localiser certaines tumeurs. La précision
que nous apportent ces nouvelles technologies nous permet
par exemple de faire de plus petites ouvertures.»
Jocelyne Bloch a toujours été fascinée par les neurosciences.
Ce qui l’a conduite à la neurochirurgie, c’est d’abord le côté
intellectuel de cette spécialisation où la part de raisonnement et de diagnostic différentiel est importante. «Ce que
j’aime aussi, c’est l’action! Pour faire de la neurochirurgie, il
faut apprécier le travail sous pression et savoir garder son
sang-froid, en particulier face à une complication.»
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La vision globale du patient
Privat-docent, maître d’enseignement et de recherche et médecin
associé spécialisé en anesthésie neurochirurgicale, ORL et urgence
au Service d’anesthésiologie du CHUV, Patrick Schoettker se considère comme un communicateur de l’ombre.
Patrick Schoettker, 44 ans
Médecin spécialiste en anesthésiologie et réanimation,
Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Lausanne
Anticiper pour maîtriser les imprévus
Avant l’opération, l’anesthésiste interroge le patient lors
d’une consultation de prémédication: «Antécédents, maladies, médicaments, etc. sont listés. Nous demandons des
choses qui peuvent paraître farfelues, par exemple ouvrir
la bouche, alors que la personne vient pour une opération
du pied. Dans ce cas-là, par exemple, nous sommes à la
recherche de critères d’intubation difficile.» Anticiper toute
complication pour mieux pouvoir y faire face, telle est la
devise de l’anesthésiste: une intubation, indispensable lors
d’une anesthésie complète pour suppléer artificiellement à
la respiration du patient, peut devenir nécessaire au cours
d’une opération sous anesthésie locorégionale. Mieux vaut,
dans ce cas, connaître les particularités des voies aériennes
du patient.
Pendant l’opération, après avoir équipé le patient (pose du
masque, d’un goutte-à-goutte, des électrodes de monitoring,
etc.), l’anesthésiste et l’infirmier suivent le plan de l’opération
établi préalablement avec le chirurgien. Le patient subit
une anesthésie complète ou locorégionale (par exemple
péridurale, rachianesthésie, bloc nerveux), selon l’opération
prévue. Les gestes techniques se succèdent avec précision:
piquer, intuber, assurer le monitoring et gérer les procédures.
«Nous redoutons tous le décès sur table. Cela peut arriver
dans certaines situations particulières.»
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«Pendant mes études de médecine, j’étais plutôt attiré par la
chirurgie. Mais, en assistant à des opérations, je me suis
aperçu que, contrairement au chirurgien qui est concentré
sur une partie du corps, l’anesthésiste dispose d’une vision
globale du patient.» En effet, l’anesthésiste intervient non
seulement avant l’opération, mais il en suit aussi le déroulement, surveille en permanence les fonctions vitales du patient et ses réactions, et adapte les traitements en continu.
«De fait, reprend Patrick Schoettker, l’anesthésiste est le chef
d’orchestre de la salle d’opération.»
Pour permettre le travail du chirurgien dans les meilleures
conditions, ce spécialiste s’appuie à la fois sur ses connaissances approfondies en anatomie, en physiologie et en physiopathologie, ainsi que sur les ressources de la pharmacopée, qui n’a plus le moindre secret pour lui. «Nous utilisons
des produits dangereux dont nous dosons les effets, dans un
but précis: endormir le patient, apaiser la douleur ou induire
l’immobilité. Sans anesthésiste, pas de chirurgie! Pour assurer les opérations, nous suivons un protocole précis, nous
vérifions un certain nombre d’éléments au départ, puis nous
nous adaptons en permanence. Notre mission est de rétablir
un équilibre dans un déséquilibre.»
Résoudre rapidement des problèmes
«L’anesthésiste doit savoir gérer son propre stress, celui du
patient et celui de l’équipe.» C’est lui qui se trouve dans les
hélicoptères de sauvetage ou dans les ambulances. «Quand
on aime le stress et l’urgence, c’est un métier passionnant. Un
anesthésiste efficace intègre ce facteur.» Son bagage intellectuel, ses compétences techniques et ses qualités humaines
permettent à l’anesthésiste de résoudre un problème dans
un temps très court: «En cas d’urgence, on fait avec ce qu’on
a et on priorise.» Là encore, l’anesthésiste doit savoir générer
une synergie entre les chirurgiens qui opèrent le corps du
blessé et les anesthésistes réanimateurs qui visent à maintenir les fonctions vitales: «Quand on prend en charge des
polytraumatisés, on se protège en considérant le corps
comme une machine à réparer.»
Le psychisme comme outil
de travail
Penelope Clinton, 42 ans
Médecin spécialiste en psychiatrie d’enfants et d’adolescents, Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)
La Consultation Santé Jeunes des HUG a la particularité de proposer
aux adolescents et jeunes adultes de 12 à 25 ans une prise en charge
médicale globale. Penelope Clinton y travaille dans un contexte
pluridisciplinaire avec d’autres médecins internistes, pédiatres et
psychiatres.
Envoyé par l’école, un pédiatre ou ses parents, par exemple,
voire consultant de sa propre initiative, l’ado ou le jeune
adulte est d’abord reçu par un médecin interniste pour une
évaluation de la situation. Les motifs de consultation les plus
courants? Dépression, absentéisme scolaire, problématiques
sociales, boulimie, anorexie ou encore grossesse non désirée. Au besoin, le patient sera dirigé vers la pédopsychiatre
ou la psychiatre du service.
Penelope Clinton reçoit entre 16 et 20 patients par semaine,
dont 2 à 5 nouveaux cas: «Parmi eux, il y a beaucoup de
jeunes migrants vivant des situations de précarité ou de rupture, issus de milieux a priori peu enclins à consulter un psychiatre.» Formée à l’ethnopsychiatrie, qui prend en compte
l’origine ethnique et culturelle des patients, elle rencontre
chacun de ses patients à raison de une fois par mois à trois
fois par semaine, pour les psychothérapies d’enfant, par
exemple: «Je suis chaque heure plongée dans une nouvelle
situation. Le patient présent seul compte. Pas question de
penser au patient précédent ou au suivant.»
S’adressant souvent au service pour des problèmes fonctionnels (sommeil, alimentation), les parents de petits enfants
peuvent également être reçus par la pédopsychiatre: «Avec
eux, je travaille sur la relation avec leur enfant et les amène
à réfléchir à celui qu’ils ont eux-mêmes été.» C’est à des parents également qu’elle offre ses services en tant que pédopsychiatre de liaison à temps partiel au Service de cardiologie des HUG: «Je les accompagne dans l’annonce d’un
diagnostic ou d’une maladie chronique.» En outre, à raison
d’une demi-journée par semaine, elle se rend à la maternité
où elle suit des jeunes filles mineures demandant une IVG.
En dehors de son travail de consultation, la cheffe de clinique
supervise le travail des équipes de la Consultation Santé
Jeunes: «Les internistes ou les pédiatres me présentent des
situations au sujet desquelles ils sollicitent mon avis de spécialiste.»
Bien se connaître
Forte de ses expériences, Penelope Clinton projette d’ouvrir
une consultation privée d’orientation psychanalytique dans
le cadre d’un cabinet de groupe. «J’ai toujours voulu être psychiatre. Ce que j’aime surtout, c’est la rencontre entre deux
personnes et la relation spécifique qui s’établit.» «Pour faire
ce métier, poursuit-elle, il faut bien se connaître, savoir qui
on est, d’où on vient. Cela permet de faire la distinction entre
ce qui appartient au patient et ce qui m’appartient comme
thérapeute.» Sa propre psychanalyse l’a aidée à prendre du
recul. Aujourd’hui encore, une supervision régulière avec
une psychiatre extérieure au service lui permet de revenir
sur une situation ou l’autre: «On prend pas mal sur soi: il y a
une dimension mentale et affective forte dans la relation
thérapeutique.» La pédopsychiatre, qui se ressource dans
l’art et la littérature, souligne aussi la nécessité, pour elle, de
contrebalancer le côté très «intello» de sa discipline par des
loisirs plus manuels: «Je dessine beaucoup et je confectionne
mes vêtements.»
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La pratique privée
Seuls les médecins disposant d’un titre de formation postgraduée peuvent exercer
à titre indépendant, notamment dans un cabinet médical. Les débouchés varient
fortement d’une région à l’autre et selon les spécialisations: les régions périphériques peinent à repourvoir les postes vacants, et les spécialisations à haute valeur
technologique se concentrent plutôt dans les villes. La pénurie de médecins de
premier recours commence à gagner les spécialistes.
Ouvrir ou reprendre un cabinet a un prix élevé: «Les coûts d’investissement et de
fonctionnement représentent jusqu’aux trois quarts du chiffre d’affaires d’un indépendant», témoigne François Héritier. Ce médecin généraliste établi dans le canton du Jura est sur le point d’ouvrir un cabinet de groupe, qu’il partagera avec deux
autres généralistes – une solution qui permet notamment de réduire les charges,
de favoriser les échanges entre confrères et, pour les patients, de faciliter l’accès
à des prestations médicales pluridisciplinaires sous le même toit.
A côté des cabinets gérés par une association de médecins indépendants se développent de nouvelles organisations de soins ambulatoires où les médecins ont un
statut de salarié et bénéficient d’horaires de travail réguliers et de vacances
payées.
Un peu plus de la moitié des médecins spécialistes exercent à titre indépendant
ou salarié dans un cabinet individuel, un cabinet de groupe, un centre ambulatoire ou une policlinique.
Les spécialités comptant le plus de médecins en pratique privée sont la médecine
générale et interne / la psychiatrie et psychothérapie / la gynécologie et obstétrique /
la pédiatrie / l’ophtalmologie.
Dans le secteur hospitalier, la médecine interne et générale reste en tête, suivie de
l’anesthésiologie / la psychiatrie et psychothérapie / la chirurgie / la pédiatrie.
Le catalogue des programmes de formations postgraduées et complémentaires est
disponible sur le site de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et
continue ISFM, en lien sur www.fmh.ch.
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Une infinie variété de situations
C’est dans le Jura, canton où la densité médicale
est la plus faible de Suisse romande, que le Valaisan a ouvert le premier et unique cabinet médical
de Courfaivre, en 1998 : «J’ai toujours voulu être
généraliste. Comme je tenais à faire de tout, il me
paraissait évident de m’installer dans un village.»
François Héritier, 49 ans
Médecin spécialiste en médecine générale indépendant, Courfaivre (JU)
Le cœur de son métier? «La relation», répond sans hésiter le
médecin de famille, dont l’éventail des patients va des nourrissons aux personnes âgées en passant par les enfants, les
adultes et les femmes enceintes. Le spectre de ses activités
est à l’avenant: vaccinations et contrôles de croissance, diagnostic et traitement d’infections, suivi de maladies chroniques et cardio-vasculaires – des pathologies dont, comme
ses collègues, il constate l’augmentation: «La population
vieillit et, d’autre part, les progrès de la médecine aiguë
sauvent aujourd’hui des personnes qui autrefois mouraient.»
Faire de tout, c’est aussi effectuer des examens complémentaires ou de la petite chirurgie: radiographies, électrocardiogrammes, analyses de sang, sutures, ponctions, excisions, à
l’aide d’un équipement technique indispensable dans une
région périphérique. Sur un autre plan, il lui arrive également d’apporter son soutien psychologique à des patients
traversant des situations psychosociales difficiles. Dans certains cas – «quand la situation n’est pas claire ou alors à la
demande du patient» – François Héritier passe la main à un
spécialiste. «C’est une erreur de croire qu’on est seul uniquement en cabinet: à l’hôpital aussi, il faut, à un moment donné,
prendre une décision et on est toujours seul à décider. Mais
l’expérience acquise au fil des années donne assurance et
confiance.»
La consultation généraliste
De 8h à 12h30, puis de 14h à 19h, François Héritier reçoit ses
patients, selon l’ordre prévu par son assistante médicale qui
lui prépare également les dossiers. «Qu’est-ce qui vous
amène?» - C’est par cette question que le généraliste ouvre
souvent la consultation qui, de fait, a déjà commencé dans la
salle d’attente. «Selon certaines études, le médecin se fait en
effet une idée du motif de la consultation dès les premières
minutes.» Une démarche, une façon de bouger ou de se tenir,
un regard, etc., sont autant de signes à ne pas manquer:
«L’observation, l’écoute et le ressenti sont essentiels dans
mon métier.»
12
Les quatre temps de la consultation
1 L’anamnèse («plus de trois quarts du diagnostic») vise
à recueillir le maximum d’informations à partir de la plainte
du patient : «Symptômes et contexte, allergies, antécédents
familiaux, travail, habitudes, etc. En prenant des notes, je
construis une histoire.»
2 Puis vient l’examen clinique: le médecin observe,
palpe, percute, ausculte. «Je commente mes actes et les
explique si nécessaire. Dans le verbe allemand behandeln,
soigner, il y a le mot Hand, main. Un médecin touche et doit
toucher les gens. Le geste a une portée thérapeutique: en
mettant un doigt sur la douleur, on la reconnaît.»
3 Le diagnostic différentiel permet de poser des hypothèses et de nommer les problèmes: «La plupart des patients
ont une idée de ce dont ils souffrent. Ils ont donc des attentes
à l’égard du médecin - et aussi des craintes.»
4 Enfin, la prise de décision: «Selon les cas, un examen
complémentaire est effectué, je prescris un traitement,
je réfère à un spécialiste ou je propose de laisser passer
quelque temps avant d’évaluer la situation à l’occasion d’un
prochain rendez-vous.»
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Le bien-être de l’enfant d’abord
«J’ai choisi la pédiatrie parce que c’est une des seules spécialités
de la médecine où on peut encore jouer.» Dans son métier, Caroline
Hefti-Rütsche apprécie tout particulièrement le contact honnête et
direct qu’elle peut établir avec les enfants: «Rares sont les jours où
je ne ris pas!»
Caroline Hefti-Rütsche, 43 ans
Médecin spécialiste en pédiatrie dans un cabinet
indépendant, Yverdon-les-Bains (VD)
Examens de contrôle du développement, plans de vaccination et urgences: les consultations rythment les journées de
Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre dans un cabinet qu’elle partage avec une collègue. «Les motifs de consultation d’urgence vont de la fièvre aux éruptions cutanées en passant
par la toux et les troubles alimentaires ou du sommeil», précise-t-elle. Parfois, il arrive que l’assistante médicale lui
passe des appels de parents inquiets. «J’essaie de rester le
plus possible disponible et de régler les situations qui
peuvent l’être par téléphone.»
Au moment des consultations, la doctoresse est très attentive
au bien-être de ses patients, dont l’âge varie entre 0 et 18 ans:
«Je préfère éviter de déshabiller d’emblée un nourrisson
pour l’ausculter (il risque d’avoir froid et de se mettre à pleurer) ou, si une adolescente vient accompagnée de sa mère,
j’essaie de dialoguer autant que possible avec la jeune fille.
Mon devoir, en tant que pédiatre, est d’avoir un regard extérieur à la famille et de chercher à comprendre ce qui se passe
dans la tête du jeune patient.» Caroline Hefti-Rütsche donne
également beaucoup d’importance à l’observation: «On apprend souvent plus en regardant l’enfant jouer qu’en le sollicitant pour qu’il fasse quelque chose.»
Pour la pédiatre, ce sont les petits événements de tous les
jours qui font la richesse du métier: une maman soulagée, un
enfant qui a fait des progrès, etc. «Ce qui m’est le plus difficile, par contre, c’est de ne pas avoir de prise sur une situation qui ne me paraît pas bénéfique pour l’enfant, par
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exemple lorsqu’il n’est pas suffisamment stimulé par son
entourage ou qu’il mange toujours devant la télé. Dans ces
cas-là, j’invite les parents à réfléchir aux conséquences que
leurs actions pourraient avoir, mais je n’ai pas de baguette
magique.»
L’une des particularités de la pédiatrie réside dans la nature
de la relation médecin-patient, qui implique également la
personne qui s’occupe de l’enfant. «C’est un lien qui se base
sur la confiance et qui se consolide au fil des années. Pour
l’entretenir, il est essentiel de respecter la personne qui a
choisi de venir consulter, quels que soient son mode de vie et
sa culture.»
S’adapter aux demandes
Caroline Hefti-Rütsche a choisi de travailler à temps partiel.
« Il faut prendre soin de soi et s’accorder du temps, tout au
long de sa carrière, car on ne peut bien soigner les autres que
si on est bien soi-même. » Un équilibre qui n’est pas toujours
facile à trouver: la spécialiste constate en effet que les parents d’aujourd’hui veulent prendre rendez-vous de préférence en fin de journée, en dehors des heures de travail et
dans les meilleurs délais. « Dans une société où la plupart
des services sont offerts 24h/24, les gens n’ont plus l’habitude d’attendre. » Dans ce contexte, Caroline Hefti-Rütsche
fait partie du comité de pilotage de la garde pédiatrique du
Nord Vaudois, mise en place récemment pour désencombrer
les urgences hospitalières en soirée et le week-end.
L’interprétation
des signes
Pendant ses études, fasciné par les pathologies
du cerveau, Christophe Campolini a hésité entre
la radiologie et la neuropsychiatrie, une discipline
où le médecin est confronté à des situations très
lourdes. «La radiologie me permet de garder le rapport qui me convient avec les patients.»
«Si les mains sont l’outil du chirurgien, les yeux sont celui du
radiologue», relève Christophe Campolini. «Contrairement à
ce qu’on pense, ce n’est pas le médecin qui réalise les images,
mais le technicien en radiologie médicale.» Un radiologue
passe l’essentiel de son temps devant un écran: lecture et
analyse des images d’une part, rédaction de rapport à l’intention du médecin traitant ayant sollicité les compétences du
spécialiste, d’autre part. Il s’agit généralement, pour le radiologue, de confirmer ou de préciser un diagnostic. «La vie des
patients est entre nos mains: ce que nous trouvons va décider d’un suivi, d’une chirurgie, d’une hospitalisation ou non.»
«On ne trouve que ce qu’on cherche», poursuit le radiologue,
dont l’intervention est orientée par l’ordonnance du médecin
traitant: «Je vais croiser la question de mon confrère et la
pathologie du patient avec les différentes techniques disponibles.» Scanner, imagerie par résonance magnétique (IRM)
ou échographie, voire rayons X classiques, seront alors privilégiés en fonction de ce que le radiologue veut mettre en
évidence: tumeur, déchirures ligamentaires, ostéoporose,
arthrite, kyste, etc. L’intervention du radiologue repose à la
fois sur des connaissances pointues en sémiologie clinique
(savoir rechercher et interpréter l’expression des pathologies) et sur une maîtrise parfaite des techniques: «Alors que
l’IRM, le scanner et la radio classique font appel à de larges
connaissances théoriques, l’échographie demande une habileté qui s’acquiert au fil de la pratique.» L’imagerie est la
discipline médicale ayant le plus évolué ces trente dernières
années: «Le matériel est extrêmement coûteux. Il s’agit donc
pour le radiologue d’être efficace et précis, tout en respectant
le protocole d’examen lié à la pathologie du patient.»
Christophe Campolini, 40 ans
Médecin spécialiste en radiologie dans un centre d’imagerie médicale, Fribourg
Habileté technique
Les trois médecins spécialistes en radiologie du Centre
d’imagerie médicale de Fribourg sont chacun expert dans un
domaine particulier. Le fer de lance de Christophe Campolini:
la radiologie ORL et la radiologie interventionnelle, en particulier l’angioplastie (dilatation d’une artère obstruée à
l’aide d’un ballonnet et pose de stent pour maintenir l’artère
ouverte). Ses collègues et lui-même se partagent d’autres
interventions de ce type: infiltration (injection de substances
actives pour soulager une douleur chronique), vertébroplastie (injection de ciment dans une vertèbre pour compenser
une perte osseuse), biopsie ou repérage stéréotaxique (opération guidée à l’aide de l’imagerie médicale), thermoablation percutanée de tumeurs, etc. Autant d’actes qui n’ont
aucun secret pour le médecin à l’affût des progrès de la technique médicale et sensible aux ponts jetés entre les spécialités: «Par exemple, la stéréotaxie et l’angioplastie se situent
au carrefour de la radiologie, de la chirurgie et de la cardiologie.»
L’informatique a révolutionné le métier de radiologue.
L’imagerie médicale, à son tour, a influencé la chirurgie,
aujourd’hui plus précise, ou l’oncologie, ciblant mieux les
cancers. Elle connaîtra encore d’autres développements:
«Sans doute ira-t-on plus loin encore dans l’infiniment petit», se réjouit Christophe Campolini.
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Se mettre à son compte
Rompue à toutes les spécificités et exigences de la gynécologie
hospitalière, Marion Ombelli-Meisser vient d’ouvrir, avec un confrère
chirurgien plasticien, un centre pluridisciplinaire dédié à la femme.
«Ouvrir un cabinet, c’est monter une entreprise.»
Marion Ombelli-Meisser, 42 ans
Médecin spécialiste en gynécologie et obstétrique
indépendante, Neuchâtel
Hôpital ou cabinet? La pratique médicale de la gynécologie
peut différer fortement selon le lieu de travail et la formation
approfondie choisie. Néanmoins, comme pour tous les médecins spécialistes, l’hôpital est un passage obligé pour les
futurs gynécologues, dont la formation postgraduée comprend un nombre important d’interventions chirurgicales.
«Venir à bout du catalogue opératoire est une obsession
quand on est médecin assistant! Il faut être vraiment motivé», se souvient Marion Ombelli-Meisser, qui apprécie aujourd’hui les avantages du cabinet: «Je trouve un équilibre
entre ma profession et ma vie familiale avec trois enfants, je
choisis mes horaires et mes vacances.» Suivis de grossesse,
contrôles annuels, dépistage et prévention font la richesse
de son quotidien: «Dans ma pratique, il y a de la technique,
de la routine, et du relationnel, un aspect que j’apprécie de
plus en plus.»
Les actes courants que sont les échographies de grossesse ou
les examens gynécologiques de routine sont ponctués par
des interventions chirurgicales (traitements de condylomes
vulvaires, opérations non oncologiques des seins, etc.) au
bloc opératoire dont le cabinet est équipé. «En gynécologie,
on voit des personnes en bonne santé, mais aussi des cas
graves. Le médecin doit pouvoir supporter cette tension.» Sa
longue expérience de l’hôpital, où elle a pratiqué une médecine de pointe, lui a donné assurance et vision globale. Mais,
modère-t-elle, «on ne peut pas être spécialisé dans tout».
Quand lors d’un ultrason de contrôle, par exemple, la gynécologue suspecte une malformation du foetus, elle adresse la
patiente à un confrère spécialisé en échographie. «Il convient
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de rester humble. En cabinet, la responsabilité est d’autant
plus grande qu’on est son propre chef.»
Planifier son projet
Marion Ombelli-Meisser a toujours voulu ouvrir un cabinet
collectif dans l’idée de fournir aux femmes, à la même
adresse, des traitements médicaux et des soins spécialisés
ciblés sur la santé au féminin. La gynécologue, qui s’est associée dans l’aventure avec un chirurgien plasticien, n’a pas fait
le pas sans avoir réalisé une étude de marché et effectué une
projection financière, avec l’aide d’un banquier: «En ouvrant
ce cabinet, nous avons monté une entreprise. Il est indispensable de se faire conseiller.»
A Neuchâtel, le taux de gynécologues est en dessous de la
moyenne nationale. «Trois mois après l’ouverture, mon agenda était plein!», souligne Marion Ombelli-Meisser. De plus,
dans ce canton où les industries internationales sont bien
présentes, le polyglottisme de la spécialiste est un atout non
négligeable. Les deux chefs d’entreprise louent des espaces
du Centre Femmes à d’autres professionnels de la santé, dont
une sage-femme, une diététicienne et une psychologue. Autant de visions qui permettent des regards croisés et des collaborations pluridisciplinaires, tout en augmentant la visibilité du cabinet. Pionnière, Marion Ombelli-Meisser a épousé
un pionnier: son mari, médecin généraliste hospitalier, est un
des premiers médecins de Suisse romande à avoir obtenu de
sa hiérarchie de travailler à temps partiel pour s’occuper de
ses enfants.
Autres pratiques
Un petit pourcentage de médecins renonce à la clinique pour s’engager dans la recherche fondamentale. D’autres se tournent
vers la santé publique ou la médecine du travail, deux disciplines qui jouent un rôle essentiel dans la prévention. Quant à
l’engagement humanitaire, «il reste un idéal pour de nombreux médecins», relève Bénédicte Cadoux, chargée de recrutement pour Médecins Sans Frontières. Les mandats, d’une durée de six mois à une année, s’adressent à des médecins chevronnés et autonomes de tout âge. «Nous recherchons moins de généralistes aujourd’hui», précise Bénédicte Cadoux. «Les
missions sont de plus en plus spécialisées.»
Médecin des médecins
«La santé passe par de bonnes conditions de travail», déclare Sandra Deriaz, responsable opérationnelle du Bureau Médecins de demain mis sur pied en 2009 au Centre
hospitalier universitaire vaudois (CHUV) en réponse à la
pénurie de médecins. «De manière générale, on constate
une augmentation du stress au travail, ce qui accroît les
risques de tomber malade et, par conséquent, se répercute
sur le système de santé. Ma mission, au Bureau Médecins
de demain, consiste entre autres à ‘prendre soin’ des médecins du CHUV, concernés à la fois comme travailleurs et
comme soignants.» Sandra Deriaz se penche également
sur les conditions de formation des médecins en partant
d’un double constat: d’une part la pénurie de médecins,
d’autre part la féminisation de la profession médicale et
l’aspiration de la relève à concilier vie privée et vie professionnelle. Enquête sur les conditions de travail, aide aux
plans de carrière et conseil aux médecins en difficulté font
partie de son cahier des charges. Passionnée par le développement organisationnel, cette ancienne cheffe de clinique dans le service de médecine interne du CHUV a aujourd’hui renoncé à son activité clinique et prépare un
master of advanced studies en économie et management
de la santé. «L’image de la profession médicale doit évoluer: certains médecins ne conçoivent pas le temps partiel,
beaucoup n’imaginent pas que la prise en charge de leurs
patients puisse être déléguée à d’autres, etc. Les médecins
ont de la peine à prendre du recul.» Les exigences de la
formation sont lourdes: «De nombreux jeunes médecins
craquent en fin de cursus. Nous souhaitons mettre en place
un programme de coaching pour accompagner et prévenir
ce phénomène.» En résumé, le Bureau Médecins de demain s’attelle à concilier l’exigence «soins pour tous et
bonnes conditions de travail» avec l’équation «médecin
heureux
égale
patient
satisfait».
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Perspectives et marché de l’emploi
Généralistes très recherchés
Un peu plus de 30 000 médecins, dont 9200 dans les cantons latins, prennent soin de la santé des Suisses. Alors que
la Suisse est l’un des pays où la densité médicale, toutes
spécialités confondues, est la plus forte (près de 4 médecins pour 1000 habitants), le nombre de médecins ne suffit
pas à répondre à des besoins croissants. Le système de
santé est confronté à un triple défi: assurer la relève du personnel de santé actuel, dont une grande partie prendra sa
retraite d’ici 20 ans; répondre à une hausse des besoins en
soins, et donc en personnel, liée au vieillissement démographique; s’adapter à des changements qualitatifs face à
l’augmentation des maladies chroniques.
La FMH recense à peine un médecin généraliste pour 2000
habitants. Alors que la moyenne d’âge des médecins, toutes
spécialités confondues, est d’environ 48 ans, un généraliste
sur trois est âgé de plus de 60 ans. Cette pénurie sensible
chez les médecins de premier recours menace également les
spécialistes: «Nous cherchons depuis des mois à compléter
notre équipe de médecins, suite au départ à la retraite d’un
de nos collègues», remarque Christophe Campolini, radiologue. Selon Sandra Deriaz, responsable du Bureau Médecins de demain du CHUV, cette situation a des répercussions
sur la relève dans les hôpitaux, qui commencent à rencontrer des difficultés à repourvoir certains postes d’assistants.
Pour faire face, les hôpitaux suisses recrutent à l’étranger
(40% des médecins hospitaliers, selon la FMH).
Des études sélectives
L’intérêt pour les études de médecine ne diminue pas, mais
la capacité d’accueil des universités évolue peu. Il faudrait,
en Suisse, entre 1200 et 1300 nouveaux médecins par an, soit
500 de plus que le nombre de diplômes fédéraux décernés
chaque année. Sur recommandation du Conseil fédéral, les
universités concernées ont augmenté, depuis 2007, le
nombre de places dans les auditoires pour les porter à 1000
en 2011. Malgré cela, les inscriptions, cette même année,
excédaient de 350% - un record - la capacité d’accueil des
universités. Celles-ci sélectionnent drastiquement les candidats avant l’entrée en formation ou, à Genève et à Lausanne, au cours de la première année d’études.
Se spÉcialiser
Le diplôme fédéral de médecin permet d’exercer la médecine à titre dépendant dans un hôpital ou un cabinet médical
et de poursuivre sa formation postgraduée jusqu’à l’obtention du titre de spécialisation choisi (voir www.fmh.ch >
ISFM > onglet Aide-mémoire). Le nombre de places cliniques
a augmenté avec la possibilité, pour les futurs médecins,
d’effectuer une partie de leur assistanat dans un cabinet.
«Ce n’est pas difficile de trouver une place de stage», nuance
Nurullah Aslan, médecin assistant. «Ce qui l’est, c’est d’en
trouver une dans le domaine qui nous intéresse!» JeanPierre Keller, de l’Institut suisse pour la formation médicale
postgraduée et continue (ISFM), insiste sur l’importance
d’anticiper et de construire un parcours cohérent. Les stages
à l’étranger peuvent être pris en compte, mais à certaines
conditions, la moitié de la formation spécifique devant être
accomplie en Suisse.
Les effets de la pénurie sur le quotidien
des médecins
En milieu hospitalier, il n’est pas rare que les médecins cadres
travaillent 70 heures par semaine. «On sait généralement
quand on commence, mais on ne sait jamais quand on finit!»,
constate l’un d’eux. «Mes journées de travail comptent entre
10 et 12 heures. C’est souvent à la maison que je règle mes
tâches administratives», renchérit une consoeur. Quant aux
médecins assistants et aux chefs de clinique, leur temps de
présence à l’hôpital, fixé par la loi sur le travail, ne doit pas
excéder 50 heures hebdomadaires. Ils sont astreints à des
gardes sur place. Les médecins cadres assurent de leur côté
un service de piquet en restant disponibles pour toute intervention d’urgence. En ambulatoire, les médecins organisent
un service de garde ou de piquet le soir, la nuit et les weekends. Ces services visent à assurer des soins 24 heures sur 24
et 7 jours sur 7.
Chiffres clés
30 000 médecins en exercice
53,1 % en pratique privée
45,3 % en milieu hospitalier
1,6 % : autres secteurs
12,9% : médecins généralistes
Age moyen : 48,4 ans
FMH, Statistique médicale 2010
65,2% des médecins en exercice sont
des hommes
Ils sont surtout présents en chirurgie et en urologie (à plus
de 90%), en cardiologie, en gastroentérologie et en pneumologie (80%).
16
35,8% des médecins en exercice sont
des femmes
Elles sont représentées à plus de 50% en psychiatrie d’enfants
et en pédiatrie, à plus de 40% en dermatologie, gynécologie,
génétique médicale, pathologie et prévention
et santé publique.
La médecine vous intéresse?
Faites le point sur vos qualités.
Avez-vous…
Le goût des études longues?
«Ce n’est pas tant l’intelligence qui compte, mais l’endurance, la persévérance,
la discipline. Mes études m’ont permis d’acquérir une pensée rigoureuse.»
Penelope Clinton, pédopsychiatre
De la résistance physique?
«Une bonne santé est indispensable pour supporter le rythme des études et
de l’assistanat.»
Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre
De la détermination et l’aptitude à travailler sous pression?
«Chef de clinique, c’est dur: on est tout le temps appelé en urgences, il y a
beaucoup de décisions à prendre, souvent lourdes. On a l’angoisse d’avoir
peut-être raté quelque chose.» Jocelyne Bloch, neurochirurgienne
De l’intérêt pour l’être humain et pour la relation?
«Nous sommes à l’écoute des patients. Leurs soucis ne sont pas toujours ceux
des médecins.» Nurullah Aslan, médecin assistant
De l’ouverture et de la tolérance?
«Comme médecin, je respecte les personnes qui ont choisi de venir dans mon
cabinet, quels que soient leur mode de vie et leur culture.»
Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre
L’aptitude à créer un climat de confiance?
«On se rend chez tel ou tel médecin parce qu’on a confiance en lui, et non
parce que son cabinet est à côté de chez soi.» François Héritier, généraliste
Le sens de l’observation et de l’écoute?
«La médecine est un art. Le médecin doit savoir décrypter et interpréter le
message implicite du patient.» Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre
Une certaine humilité?
«Aujourd’hui, il y a un décalage entre les attentes des gens, qui pensent
pouvoir être remis sur pied en quelques jours, et l’outil principal du médecin,
qui est le temps.» François Héritier, généraliste
De l’habileté technique et de la précision?
«Il en faut pour effectuer les actes opératoires, les sutures, les réductions de
fractures, les injections, les échographies, lire une radiographie, interpréter
les résultats d’une analyse, etc.» François Héritier, généraliste
Du sang-froid?
«Face à des polytraumatisés, on se protège en considérant le corps comme
une machine à réparer.»
Patrick Schoettker, anesthésiste
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formation
1) études prégraduées
Lieux: Universités de Genève et de Lausanne; Universités de Bâle, de Berne et de
Zurich. Cursus partiel à Fribourg et à Neuchâtel.
Durée: 6 ans (bachelor, 3 ans + master, 3 ans).
Conditions d’admission: certificat de maturité gymnasiale.
L’accès aux études est limité par un numerus clausus (concours) en Suisse allemande et à Fribourg. En Suisse romande, des examens sélectifs, en première année, visent à réduire le nombre d’étudiants en fonction du nombre de places disponibles par université. Un test d’aptitudes (à valeur indicative) est organisé à
Genève.
Préinscription et inscription: en ligne sur le site de la Conférence des recteurs des
universités suisses (www.crus.ch).
Déroulement
Les études de médecine associent théorie et pratique. Le niveau bachelor est axé
sur les sciences fondamentales (biologie, chimie, physique) et sur les bases propédeutiques des sciences cliniques. La formation clinique est initiée en milieu hospitalier et en cabinet médical, sous forme de stages et d’enseignement au lit du
malade.
Le niveau master comporte des cours-blocs et met l’accent sur l’apprentissage en
milieu clinique, avec rotations dans les services. Un stage de dix mois, dont un
mois chez un médecin de premier recours (interniste, généraliste, pédiatre), occupe la 3e année de master.
Titres obtenus: master en médecine humaine / diplôme fédéral de médecine.
2) Formation postgraduée (5 à 6 ans)
Les 44 formations de spécialistes sont gérées par l’Institut suisse pour la formation
médicale postgraduée et continue (ISFM), organe indépendant de la Fédération
des médecins suisses (FMH). La formation postgraduée, au cours de laquelle les
médecins assistants approfondissent leurs compétences dans un domaine particulier, est obligatoire pour l’exercice à titre indépendant. Une formation postgraduée en trois ans a été créée en 2002 pour satisfaire aux normes de l’Union
européenne: médecin praticien. Plus sommaire, elle s’adresse en particulier aux
médecins étrangers voulant exercer en Suisse à titre indépendant. Elle ne débouche pas sur un titre de spécialiste.
La formation postgraduée peut être effectuée à temps partiel. Les médecins assistants sont salariés.
3) Formation continue et complémentaire (durée variable)
Une soixantaine de formations continues et complémentaires permettent aux spécialistes d’approfondir un savoir-faire ou d’acquérir une hyperspécialisation: gériatrie, phoniatrie, néonatologie, médecine du sport, médecine d’urgence, médecine naturelle, etc.
Thèse de doctorat
Le doctorat en médecine / en médecine et en sciences, facultatif pour l’obtention
du titre de spécialiste, est un passage obligé pour les médecins se destinant à la
carrière académique. D’autres doctorats sont accessibles aux titulaires d’un master
en médecine optant pour la recherche ou l’industrie.
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Réflexions d’étudiants
Natasa Stojadinovic, 1re année
«Des notions qui nous avaient été expliquées durant
des mois au lycée (secondaire II) ont été condensées en
quelques heures à l’uni.»
Aurélie Leuenberger, 6e année
«Les branches de première année, très axées sur les
‹sciences dures›, sont une étape nécessaire pour la
compréhension du reste.»
Sameer Nazeeruddin, 5e année
«En première année, il y a certes environ 60% d’échecs,
mais cela veut aussi dire qu’il y a 40% de réussites!»
Sameer Nazeeruddin, 5e année
«Même s’il faut faire des sacrifices temporaires, cela ne
veut pas dire que l’on passe notre année à étudier! Il est
impératif d’avoir des loisirs pour faire une pause et gérer le
stress.» Gaël Ravach, 6e année
«Les notions apprises dans mon Option Spécifique
(Biologie-Chimie) m’ont énormément aidé pendant la
première année de médecine.»
Corinne Landa, 2e année
«Après avoir passé la première année, on se sent plus
confiant et capable. Cependant, on sait que la 2e est
également difficile: on reste donc sur nos gardes.»
Yalda Sadeghi, 6e année
«Les stages ont constitué la meilleure partie de mes
études. Le plaisir de mettre en pratique nos connaissances
théoriques et d’avoir un contact avec les patients nous
récompense de l’effort fourni pendant nos études.»
Aurélie Leuenberger, 6e année
«Je pensais devoir travailler trois fois plus à l’uni qu’au
gymnase, mais en fait c’était au mois cinq fois plus!»
Gwendoline Boillat, 4 année
«En 3e année, le rapport entre les enseignants et les
étudiants change: on nous considère plus comme des
futurs médecins.»
e
Gaël Ravach, 6e année
«Un conseil: ne jamais accepter une notion ou un concept
sans l’avoir entièrement compris permet d’éviter
l’ ‹appris par cœur›, qui fait perdre beaucoup de temps et
d’énergie, souvent pour rien!»
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En savoir plus
www.orientation.ch, le portail suisse de l’orientation
professionnelle, universitaire et de carrière. Adresses des
offices, descriptifs de professions et de formations, offres de
perfectionnement
www.crus.ch, Conférence des recteurs des universités
suisses: informations sur les études de médecine, les modalités d’inscription, le test d’aptitudes, les examens, etc.
www.fmh.ch, Fédération des médecins suisses. Lien sur le
site de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM)
www.swimsa.ch, Association suisse des étudiants en
médecine
www.asmac.ch, Association suisse des médecins assistants
et chefs de clinique
www.unige.ch/medecine, Université de Genève,
Faculté de médecine
www.unil.ch/fbm, Université de Lausanne, Faculté de
biologie et de médecine
Impressum
1re édition 2012
Edition:
Centre suisse de services Formation professionnelle |
orientation professionnelle, universitaire et de carrière
CSFO Editions, www.csfo.ch, [email protected]
Direction du projet: Véronique Antille, CSFO
Enquête et rédaction: Corinne Giroud et Alessandra Truaisch,
OCOSP Lausanne
Relecture: Christoph Hänggeli, avocat, Directeur de l’Institut suisse
pour la formation médicale postgraduée et continue ISFM
Photographies: Thierry Porchet, Démoret; page 15: MSF - Kate Geragthy,
page 18: CEMCAV - CHUV
Graphisme: Viviane Wälchli, Zurich
Mise en page: Roland Müller, CSFO
Impression: Swissprinters Lausanne SA
Diffusion et commande:
CSFO Distribution, Industriestrasse 1, 3052 Zollikofen
Tél. 0848 999 002, Fax 031 320 29 38
[email protected], www.shop.csfo.ch
N° d’article: BB2-3091
Remerciements:
Nous remercions toutes les personnes et les entreprises qui ont
participé à l’élaboration de ce document. Produit avec le soutien de la
Confédération (OFFT).
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