Immuno-analyse et biologie spécialisée (2013) 28, 201—206 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com REVUES GÉNÉRALES ET ANALYSES PROSPECTIVES Maladie résiduelle et leucémie myéloïde chronique Residual disease in chronic myeloid leukemia G. Dine a,∗,b, Y. Rehn a, S. Brahimi a, N. Ali Ammar a, B. Gaillard a, Y. Bocq a, G. Fumagalli a a b Service d’hématologie clinique et biologique, hôpital des Hauts-Clos, 101, avenue Anatole-France, 10000 Troyes, France Département EMV, école centrale de Paris, Grande-Voie-des-Vignes, 92295 Chatenay-Malabry, France Reçu le 11 mars 2013 ; accepté le 11 mars 2013 KEYWORDS Chronic myeloid leukemia; Chromosome Philadelphia; Tyrosine kinase inhibitors; BCR-ABL transcripts MOTS CLÉS Leucémie myéloïde chronique ; Chromosome Philadelphie ; Transcrits BCR-ABL ; Biologie moléculaire ; Inhibiteurs de la tyrosine kinase Summary The authors have written an update of concepts and managements about diagnosis and therapy of chronic myeloid leukemia. © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Résumé Les auteurs font le point sur les recommandations en matière de diagnostic et de traitement de l’un des syndromes myéloprolifératifs, la leucémie myéloïde chronique. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Introduction Les syndromes myéloprolifératifs sont des maladies du sang chroniques qui provoquent une morbi-mortalité conséquente. L’évolution lente ne doit pas occulter les ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Dine). complications thromboemboliques et vasculaires. Le risque létal des syndromes myéloprolifératifs est réel lors des phases d’accélération ou d’acutisation. Le diagnostic essentiellement biologique est donc indispensable (Tableau 1). Au sein des syndromes myéloprolifératifs, on distingue trois entités sans chromosome Philadelphie. Il s’agit de la polyglobulie primitive ou maladie de Vaquez, de la thrombocytémie essentielle et de la myélofibrose primitive ou splénomégalie myéloïde. La particularité de ces trois maladies est la 0923-2532/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.immbio.2013.03.006 202 Tableau 1 G. Dine et al. Les syndromes myéloprolifératifs. Syndromes myéloprolifératifs LMC : phase chronique puis aiguë (Chr Ph + : 95 %) Polyglobulie (Vaquez) : JAK2 (90 %) Thrombocythémie essentielle (JAK2 : 50 %) Myélofibrose primitive (JAK2 : 50 %) Diagnostic biologique et suivi thérapeutique NFS plaquettes (lignées myéloïdes) Myélogramme (cytologie) Biopsie de moelle osseuse (fibrose) Génétique moléculaire (sang) Cytogénétique (moelle osseuse) présence d’une mutation acquise dénommée Jak2 (V617F) selon une fréquence différente. Le quatrième syndrome myéloprolifératif est la leucémie myéloïde chronique (LMC) caractérisée par la présence du chromosome Philadelphie. Le diagnostic et la prise en charge thérapeutique de la LMC ont bénéficié de progrès biologiques conséquents permettant de modifier de manière spectaculaire le pronostic de cette maladie hématologique considérée comme incurable. Les outils diagnostiques et les traitements actuels sont intimement reliés. La biologie moléculaire joue aujourd’hui un rôle décisif dans la prise en charge des patients. Données actualisées sur la leucémie myéloïde chronique La LMC est un cancer des cellules souches hématopoïétiques. La phase initiale chronique se manifeste par une production myéloïde excessive de la moelle osseuse et va concerner essentiellement la lignée granulocytaire. À ce stade, il n’y a pas de hiatus leucémique et de blastose périphérique importante. En revanche, la myélémie constitue avec l’hyperleucocytose un élément constant. Dès 1960, la découverte du chromosome Philadelphie observable en cytogénétique a permis de démontrer pour la première fois qu’une anomalie chromosomique pouvait être associée à une maladie cancéreuse en l’occurrence leucémique. Le chromosome Philadelphie est l’expression du gène chimérique BCR/ABL codant pour une protéine oncogénique du même nom. Il n’y a pas de prédisposition génétique identifiée. Il s’agit d’une translocation acquise réciproque entre le chromosome 9 et le chromosome 22. La formulation de cette translocation est la suivante : t(9;22)(q34;q31). L’objet de cette translocation aboutit au raccourcissement du bras long de l’un des deux chromosomes 22 dénommé en cytogénétique chromosome Philadelphie. La protéine de fusion issue de cette translocation conduira à la transformation leucémique (Fig. 1). La protéine BCR/ABL active différentes voies de signalisation cellulaire. Les conséquences vont être multiples au niveau hématologique : augmentation de la prolifération cellulaire, altérations des propriétés d’adhésion cellulaire, inhibition de l’apoptose, dégradation des protéines de régulation, altération de la réparation de l’ADN. La protéine BCR/ABL est dotée d’une forte activité enzymatique de type tyrosine kinase. Le domaine SH1 porteur de cette activité est dépendant de l’énergie fournie par l’ATP. Le contrôle de la phosphorylation est crucial pour l’homéostasie cellulaire. L’activité tyrosine kinase anormale va entraîner des conséquences désastreuses. La protéine de fusion BCR/ABL existe sous deux conformations, inactives et actives. Dans la conformation active, la boucle d’activation s’ouvre après fixation de l’ATP et forme un support pour Figure 1 Pathogenèse de la leucémie myéloïde chronique. a : la LMC : un échange d’ADN entre deux chromosomes dans les cellules souches de la moelle osseuse ; b : apparition du gène de fusion anormal. Maladie résiduelle et leucémie myéloïde chronique 203 Tableau 2 chronique. Les traitements de la leucémie myéloïde LMC et traitements Phase aiguë non contrôlable à ce jour sauf par allogreffe de moelle osseuse avec donneur HLA identique (familial) Myélo-suppression : busulfan, hydroxy urée (historique) Interféron ␣ avec ou sans aracytine (efficacité supérieure) Inhibiteurs de tyrosine kinase : ITK (thérapie ciblée) Traitement de référence aujourd’hui 1re génération : imatinib (1re ligne) 2e génération : dasatinib (2e ligne) 3e génération : bosotunib (mutations réfractaires) Figure 2 (ITK). Mode d’action des inhibiteurs de la tyrosine kinase le substrat qui peut être alors phosphorylé. Cet aspect précis est le support des recherches pharmacologiques qui ont permis le développement des inhibiteurs spécifiques de l’activité tyrosine kinase. Les effets de ces médicaments en tant que compétiteurs de l’ATP bloquent le site de fixation de l’ATP, maintenant la protéine BCR/ABL dans une conformation inactive sans activité de phosphorylation (Fig. 2). Il existe malheureusement des mécanismes de résistance aux inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK). L’activation de la protéine de fusion BCR/ABL est alors de nouveau effective. Parmi les causes aujourd’hui identifiées, ce sont les mutations BCR/ABL sous traitement qui posent problème. La localisation de la mutation est variable. Il peut exister également une amplification et une surexpression de la protéine de fusion. Le flux du médicament peut être aussi perturbé. L’activation des voies alternatives est parfois une réalité. La séquestration plasmatique de l’inhibiteur spécifique perturbe l’efficacité du produit. La LMC est généralement découverte en phase chronique initiale. Cette phase est d’évolution insidieuse avec une progression qui peut être très lente. Le nombre de blastes présents dans le sang et la moelle osseuse est faible. Généralement, les plaquettes et les polynucléaires neutrophiles conservent une fonction normale et ce, malgré l’hyperleucocytose, la myélémie et la thrombocytose modérée. Le diagnostic de LMC est souvent posé alors que le patient ne présente aucun symptôme. En fait, la plupart du temps c’est une suspicion biologique à l’occasion d’un hémogramme qui met en évidence notamment le désordre de la lignée granulocytaire. Lorsque la maladie n’est pas prise en charge, l’évolution vers la phase aiguë est inéluctable dans un délai moyen de trois à cinq ans avec ou sans une phase dite d’accélération où l’hyperleucocytose et la myélémie progressent. Dans cette phase d’accélération, l’augmentation des polynucléaires basophiles et la thrombopénie sont notées régulièrement. L’expression clinique peut devenir significative avec fatigue, pâleur liée à l’anémie, dyspnée, perte d’appétit, perte de poids, douleur abdominale gauche liée à l’apparition d’une splénomégalie et hyperthermie nocturne. La phase d’accélération, si elle n’est pas enrayée, va aboutir en quelques mois à une phase aiguë irrémédiable. Le patient présente alors une ITK : inhibiteurs de la tyrosine kinase. crise blastique au niveau sanguin et médullaire. L’altération clinique est conséquente. L’évolutivité sous forme d’une leucémie aiguë est constante. L’absence de traitement sera létale. L’affirmation du diagnostic doit être envisagée dès la découverte des symptômes essentiellement biologiques de la phase chronique. La réalisation d’un myélogramme est nécessaire pour assurer la lecture du frottis médullaire mais également pour la réalisation d’un caryotype qui permettra d’identifier la présence de la translocation 9/22 et donc le chromosome Philadelphie. La biopsie ostéo-médullaire permet de réaliser l’analyse différentielle vis-à-vis des autres syndromes myéloprolifératifs car dans 5 % des cas, il peut exister des LMC à chromosome Philadelphie négatif. L’appréciation de la myélofibrose est également rendue possible grâce à la biopsie de moelle osseuse. Les tests biomoléculaires sont aujourd’hui indispensables et vont être réalisés dans le même temps. Ils sont effectués à partir du sang. Ils permettent la détection et la quantification de la protéine de fusion BCR/ABL. La conjonction entre compréhension de l’origine moléculaire de la LMC et développement des inhibiteurs de tyrosine kinase permettant une thérapie ciblée a bouleversé la prise en charge des patients et leur devenir. Le rationnel du traitement aujourd’hui vise à placer les sujets atteints en rémission moléculaire dès la phase chronique pour éviter la survenue, auparavant inéluctable, de la phase aiguë et le recours à une hypothétique allogreffe de moelle osseuse (Tableau 2). Les inhibiteurs de tyrosine kinase sont donc employés dès que le diagnostic de LMC est posé [1]. Les inhibiteurs de tyrosine kinase présentent en effet une forte spécificité pour la protéine de fusion BCR/ABL qui est la cause principale de la maladie. Ils possèdent une affinité importante pour cette protéine de fusion en se liant à la protéine oncogénique. Ils permettent l’inhibition puissante de l’activité tyrosine kinase, ce qui inhibe la prolifération leucémique et induit l’apoptose des cellules BCR/ABL positives. Le patient est alors placé en rémission hématologique puis médullaire. La négativation de la translocation 9/22 observée par l’étude cytogénétique signe une réponse complète (CCyR). Les tests biomoléculaires réalisés à partir du sang vont permettre la mesure quantitative des transcripts BCR/ABL par real time quantitative polymerase chain reaction (RQ-PCR). Cette démarche permet d’introduire la notion de rémission moléculaire majeure ou complète (MMR ou CMR) beaucoup 204 G. Dine et al. plus sensible que la réponse cytogénétique. Elle autorise le suivi moléculaire de la maladie sous traitement ITK et par conséquent l’ajustement ou la substitution des ITK en cas d’inefficacité affirmée par le suivi des transcripts BCR/ABL [2]. Leucémie myéloïde chronique et monitoring de la maladie résiduelle Avec les progrès accomplis en technologies biomoléculaires, leur simplification voire leur automatisation, le monitoring des transcripts BCR/ABL est devenu une routine indispensable et sophistiquée pour assurer la prise en charge des patients atteints de LMC traités par ITK. Le schéma méthodologique nécessite un échantillon sanguin obtenu sur EDTA. L’extraction de l’ARN est codifiée grâce à l’utilisation d’une technique type Quick Gene 80. La détection qualitative des transcripts BCR/ABL est nécessaire dès la phase diagnostique et elle est maintenue dans le cadre du monitoring sous traitement. La quantification des transcripts BCR/ABL devient indispensable pour apprécier leur cinétique. La recherche translationnelle a permis de mettre à disposition des outils industriels et standardisés du point de vue de la normalisation analytique et vis-à-vis des contrôles de qualité [3]. Cette démarche volontariste permet l’accréditation internationale des laboratoires assurant ce type d’examens. Elle assure aux patients la reproductibilité et la fiabilité des tests nécessaires. Il existe plusieurs approches visant à l’automatisation complète. Certains laboratoires de biologie moléculaire toutefois continuent à employer des méthodes maison faisant appel à leurs propres réactifs suivant des protocoles qui leur sont propres. Pour ce qui est de la détection qualitative des transcripts BCR/ABL qui vaut pour le diagnostic initial de la maladie et pour le monitoring dès la mise en place du traitement par ITK, la routine spécialisée peut être standardisée. Il faut réaliser une transcription inverse par reverse transcriptase polymerase chain reaction (RT-PCR). L’utilisation d’un thermocycler est nécessaire. Dans notre pratique, nous utilisons un appareil Biorad. La détection des mutations dans un second temps est validée en faisant appel au kit Seegene et à un second thermocycler de type Eppendorf. Généralement, la détection vise à mettre en évidence les principales translocations en un seul temps, c’est-à-dire : c3a2, b1a1, b3a2, b2a2, e1a2, b3a3, e1a3. D’autres translocations existent et elles peuvent être recherchées au coup par coup en cas de besoin après les premières analyses effectuées. La recherche et la quantification des transcripts BCR/ABL par RQ-PCR permet d’assurer le monitoring du traitement par ITK. Il faut réaliser également une transcription inverse par RT-PCR, faisant appel à un thermocycler Biorad. La quantification automatisée des transcripts se fait par RQ-PCR en utilisant le kit développé par la société Ipsogen et un appareil Light Cycler 480. Les résultats obtenus doivent être interprétés selon la situation du patient et son traitement. Parallèlement, le contrôle caryotypique permet d’observer la réponse cytogénétique. Celle-ci est complète lorsque la disparition du chromosome Philadelphie ou translocation 9/22 est obtenue. La biologie moléculaire permet d’affiner la surveillance et surtout le monitoring pour apprécier l’efficacité du traitement par ITK. La finalité est de mesurer Figure 3 Mise en évidence de la progression des transcrits BCR-ABL (CcyR : résistance complète observée par étude cytogénétique). Supériorité de la RQ-PCR vis-à-vis de l’analyse cytogenétique à progression des transcripts BCR-ABL avec CCyR observée: résistance ou mutations à rechercher. Radich J.P., 2009 [1] une réponse moléculaire majeure. Ce monitorage biomoléculaire est directement possible à partir d’un échantillon sanguin et ne nécessite pas de prélèvement médullaire. L’appréciation de la maladie résiduelle minimale grâce à l’emploi de la RQ-PCR permet de détecter quantitativement une cellule leucémique sur un million de cellules analysées. La capacité de détection de réduction de la masse moléculaire tumorale équivaut à un facteur 10 000 avec l’emploi de la RQ-PCR en appréciant le niveau des transcripts BCR/ABL et observer ainsi une réponse moléculaire majeure. Lors de la réponse cytogénétique complète, le niveau de détection de réduction de la masse tumorale cellulaire est limité au facteur 100. La performance analytique de la RQ-PCR constitue donc aujourd’hui le gold standard en matière de surveillance biologique des patients atteints de LMC traités par ITK en vue d’ajuster ou de modifier le traitement (Fig. 3). La puissance de l’outil a permis de proposer de nouvelles limites entre rémission moléculaire majeure et rémission moléculaire complète (Fig. 4). La comparaison entre résultats cytogénétiques et moléculaires est favorable au monitoring des transcripts BCR/ABL en termes de sensibilité. La surveillance par RQ-PCR aujourd’hui n’est plus discutée. La cinétique des transcripts BCR/ABL des patients traités par ITK permet d’apprécier l’évolution moléculaire même en cas de réponse complète cytogénétique. Lors d’une rupture de pente avec élévation confirmée des transcripts BCR/ABL, un mécanisme de résistance voire l’apparition d’une mutation nécessitant des recherches précises et spécifiques doivent être recherchés. La quantification des transcripts BCR/ABL par RQ-PCR permet de situer la maladie résiduelle et de déterminer l’efficacité ou non du traitement par ITK. La littérature internationale a proposé, dans ces conditions, des référentiels visant à améliorer les traitements par ITK [4]. Aujourd’hui, les premiers mois de traitement grâce au monitoring des transcripts BCR/ABL sont codifiés d’une manière précise employant en parallèle l’étude cytogénétique et les analyses biomoléculaires. Si les résultats indiquent une évolution défavorable, la recherche de résistance et l’identification d’éventuelles mutations doivent être effectuées. En fonction des données observées, le passage d’une ITK de première génération à une ITK de deuxième génération doit être prescrit (Fig. 5). La mise à disposition d’une ITK de troisième génération (bosotunib) permet de proposer maintenant une alternative en cas de mutation réfractaire notamment le type T315I. Maladie résiduelle et leucémie myéloïde chronique Figure 4 Suivi thérapeutique de la leucémie myéloïde chronique. Rémission moléculaire majeure ou complète à RMM et RMC. On perçoit donc toute l’importance du suivi biomoléculaire pour apprécier la maladie résiduelle de la LMC sous traitement par ITK. Dans le souci d’optimiser la prise en charge des patients, la communauté scientifique internationale a proposé la standardisation des résultats entre les différents laboratoires. Sous l’égide des réseaux National Comprehensive Cancer Network et European LeukemiaNet, un indice de standardisation a été proposé : International Scale (IS) RQ-PCR [5,6]. Les industriels qui commercialisent les kits réactifs et les systèmes analytiques permettant la détection quantitative des transcripts BCR/ABL sont invités à respecter le label IS RQ-PCR. Il est demandé aux laboratoires de biologie moléculaire concernés de procéder au même effort en utilisant des méthodes diagnostiques labellisées. De façon complémentaire aux préconisations émanant des réseaux internationaux cités, le groupe français des biologistes moléculaires des hémopathies malignes (GBMHM) a créé en 2011 un contrôle national de qualité portant sur l’analyse des transcripts BCR/ABL sous l’égide de la Société française d’hématologie. Maladies résiduelles et efficacité du traitement par ITK J0 205 3ème mois 6ème mois Transcripts BCR-ABL > 10 % (RQ-PCR) Transcripts BCR-ABL > 1 % (RQ-PCR) Réponse cytogénétique > 35 % (Chr Ph+) Réponse cytogénétique > 0 % (Chr Ph+) Recherche de résistance et de mutations substitutions thérapeutiques Figure 5 Suivi du traitement par les inhibiteurs de la tyrosine kinase. Asco (juin 2012) : Hehlmann R, Hanfstein B, Muller MC et al. The prognosis significance of early molecular and cytogenetic response for long-term progresion-free and over all survival in imatinib-treated chronic myeloid leukemia (CML). Conclusion La prise en charge diagnostique et thérapeutique de la LMC a été bouleversée depuis dix ans. La compréhension moléculaire de la maladie et la possibilité de disposer de thérapies ciblées agissant sur le dysfonctionnement moléculaire propre à cette leucémie ont modifié totalement le devenir des patients. L’identification initiale du chromosome Philadelphie dans la LMC et l’utilisation de traitements myélo suppresseurs il y a plus de 30 ans, avaient permis de proposer des réponses imparfaites. L’emploi ensuite de l’interféron associé ou pas à l’aracytine a permis l’obtention de rémissions leucémiques plus ou moins longues. Pour les sujets jeunes bénéficiant d’un donneur familial HLA compatible, l’allogreffe de moelle osseuse a représenté le seul traitement éradiquant la maladie avec toutefois un risque conséquent lié à la méthode thérapeutique elle-même. La LMC touchant essentiellement des gens matures ou âgés, l’indication d’allogreffe de moelle osseuse ne peut pas être extensive. La faible disponibilité des donneurs compatibles limite considérablement l’intérêt de ce traitement vis-à-vis du nombre de patients à soigner. Le démembrement biomoléculaire des mécanismes de la LMC associé à l’efficacité des thérapies ciblées spécifiques apportent une réponse plus adaptée. Le diagnostic peut être rapide et précoce. La mise en place d’un traitement actif sur la phase chronique permet l’obtention de rémission moléculaire majeure pour ne pas dire complète modifiant l’évolution naturelle de la maladie. L’optimisation du traitement, son ajustement et l’utilisation des différentes ITK disponibles nécessitent dès le diagnostic la mise en place du monitoring biomoléculaire portant sur les transcripts BCR/ABL afin d’apprécier la maladie résiduelle. Cette démarche biologique apparaît non seulement indispensable à l’affirmation du diagnostic de LMC mais elle est également incontournable pour assurer le suivi thérapeutique et son efficacité [7]. En France les laboratoires spécialisés en charge des tests nécessaires au-delà de leur savoir-faire biomoléculaire doivent améliorer la standardisation des résultats en souscrivant au contrôle national de 206 G. Dine et al. qualité en France mais également en veillant à l’emploi de réactifs et de méthodes labellisés (IS RQ-PCR). [4] Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. [5] Références [1] Radich JP. How I monitor residual disease in chronic myeloid leukemia. Blood 2009;114(16):3376—81. [2] Baccarani M, Cortes J, Pane F, et al. Chronic myeloid leukemia: an update of concepts and management recommendations of European LeukemiaNet. J Clin Oncol 2009;27(35):6041—51. [3] Akard LP, Wang YL. Translating trial-based molecular monitoring into clinical practice: importance of international standards and practical considerations for community practitioners. Clin Lymphoma Myeloma Leuk 2011, [6] [7] http://dx.doi.org/10.1016/j.clml.2011.01.001 [Epub ahead of print]. Hughes T, Deininger M, Hochhaus A, et al. Monitoring CML patients responding to treatment with tyrosine kinase inhibitors: review and recommendations for harmonizing current methodology for deteting BCR-ABL transcripts and kinase domain mutations and for expressing results. Blood 2006;108(1):28—37. The NCCN chronic myelogenous leukemia clinical practice guidelines in oncology (version 2, 2012)© . 2011 National comprehensive cancer network, Inc. http://www.nccn.org. Accessed September 16, 2011. To view the most recent and complete version of the guidelines, go online to www.nccn.org Brandford S, Fletcher L, Cross NC, et al. Desirable performance characteristics for BCR-ABL measurement on an international reporting scale to allow consistent interpretation of individual patient response and comparison of response rates between clinical trials. Blood 2008;112(8):3330—8. Dine G, Rehn Y, Brahimi S, et al. 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