U.E 4.2 S.3 - Fichier PPT

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U.E 4.2 S.3
Les mécanismes de défense
des soignants
Florence Hamon. Septembre 2012
Généralités
• Dans la relation à l’autre, prendre en compte :
– La position de l’autre : que me dit-il ? comment
ressent-il les évènements actuels …?
– Ma position personnelle en tant que soignant :
comment je vis ces évènements, comment viennent-ils
résonner en moi ?
Florence Hamon. Septembre 2012
Généralités
• Relation soignant – soigné :
– Comme toute relation, elle met en présence deux
personnes dans leur humanité, leur personnalité,
leur vulnérabilité
– Comme toute relation, elle peut être fragile,
difficile, mais si riche…
Florence Hamon. Septembre 2012
Du côté des soignants
• Toute situation d’angoisse, d’impuissance, de
malaise, d’incapacité à répondre à l’attente de
l’autre engendre chez le soignant des
mécanismes psychiques qui nous préservent
d’une réalité vécue comme intolérable parce
que trop douloureuse
• Ils sont inconscients et involontaires et surtout
normaux
Florence Hamon. Septembre 2012
Du côté des soignants
• Apprendre à identifier nos propres mécanismes est
essentiel, permet de mieux se connaître, de
« mieux s’orienter quand nous sommes perdus »
• C’est un travail personnel, propre à l’histoire de
chacun
Florence Hamon. Septembre 2012
Du côté des soignants
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Le mensonge
La banalisation
L’esquive
L’évitement
La fausse réassurance
La rationalisation
La dérision
La fuite en avant
L’identification projective
– Martine Ruszniewski, face à la maladie grave, patients, famille, soignants, Dunod,
Florence Hamon. Septembre 2012
Le mensonge
• Pourquoi mentir ?
–
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–
–
Protéger le patient ?
Gagner du temps ?
Reporter l’angoisse ?
Ne pas l’affronter ?
• Conséquences pour le patient : mécanisme le plus
radical et le plus dommageable :
– Donne de faux espoirs
– Coupe tout dialogue, rompt la relation de confiance
– Prive le patient d’un temps nécessaire pour « digérer » les
mauvaises nouvelles
• Ex : « vous avez un kyste ».. (tumeur..)
Florence Hamon. Septembre 2012
La banalisation
• Le soignant prend en charge la maladie et non le
patient
• Permet une mise à distance en maintenant
l’action sur un domaine concret, connu, maîtrisé
• Occulte totalement la souffrance psychique du
patient, se focalise sur la douleur physique
• Conséquence pour le patient :
– L’isole, il ne se sent pas reconnu
• Ex :
• S : Pourquoi sonnez –vous ? Une telle
intervention ne fait pas mal..
Florence Hamon. Septembre 2012
L’esquive
• Le patient reste « hors sujet », hors de la réalité
environnante
• Le soignant démuni créée un décalage qui lui
évite de s’exposer à sa propre angoisse
• Conséquence pour le patient :
– Isolement
Ex :
• P : …je me sens fatiguée, que vont devenir
mes enfants …
• S : ..ils sont bien beaux, je les ai croisés ce
matin. Bonne journée à demain…
Florence Hamon. Septembre 2012
L’évitement
• C’est la fuite du patient, de la dimension
relationnelle
– ne pas entrer dans la chambre
– parler au dessus du lit avec sa collègue
– ne pas regarder le patient lors d’un soin etc.
• Conséquences pour le patient :
– sa présence est niée, il devient « objet de soins »
(Cela peut aller de la part de soignants jusqu’à refuser
de prendre en charge un patient)
Florence Hamon. Septembre 2012
La fausse réassurance
• Optimiser systématiquement une situation et entrainer
un espoir « artificiel » chez le patient et / ou sa famille
• Souvent associé à la banalisation et à l’esquive
• Conséquences pour le patient :
– maintient le décalage entre la réalité médicale et la
progression de la maturité psychique du patient
– suspend l’accès à une certitude inéluctable
• Ex :
• P : j’ai peur, je sais que c’est très grave..
• S : Allez, gardez le moral, ce chirurgien est le
meilleur
Florence Hamon. Septembre 2012
La rationalisation :
• Tenir un discours hermétique, incompréhensible, « obscur »
pour le patient
• Donne au soignant le sentiment d’être dans une relation de
dialogue et de vérité avec son patient
• Permet d’éviter de s’engager sur un versant émotionnel
• Conséquences pour le patient :
– Ne lui permet pas de comprendre ni d’intégrer les
informations reçues
– Engendre une rupture de communication et crée un vide
source d’angoisse provoque sans lui donner les outils les
mieux l’affronter
•
•
Ex :
P : « docteur, est-ce que c’est grave ??
•
S : « vous avez une infiltration des annexes par contiguité
loco régionale, due à une expansion du processus
néoplasique blablabla
Florence Hamon. Septembre 2012
La dérision
• Consiste à minimiser la situation, à prendre de la distance
aux dépens du patient sur un mode ironique
• C’est un comportement de fuite et d’évitement, souvent lié
aux situations de lassitudes, à une banalisation de la
souffrance quotidienne à laquelle est confronté le soignant
• Peut parfois atteindre des degrés de cruauté et d’irrespect
• Donner entre soignants des surnoms « pour rire »
appartient à ce registre
• Conséquences pour le patient :
– Confine la patient dans l’angoisse, le silence et la solitude
• Ex :
• P : j’ai peur de mourir
• S : Mais non .. Il n’y a pas de place pour vous au
cimetière..
Florence Hamon. Septembre 2012
La fuite en avant
• Très souvent mis en place en réponse à une question du patient vécue
comme déroutante
• Le soignant surpris est trop angoissé pour « attendre » Il se libère auprès
du patient de son fardeau = son savoir, sa connaissance de la situation en
déchargeant une vérité crue et / ou une information excessive
• Conséquences pour le patient :
–
–
–
–
Est d’une grande violence, le sidère
Majore son angoisse
L’enferme dans une impuissance vis à vis de la maladie
Place le soignant dans un statut de « porteur de mauvaise nouvelle » = bloque
la communication
• Ex :
• P : Sophie, vous êtes mon infirmière préférée, est-ce que
c’est grave ce que j’ai? ?
• S : vous avez entendu le médecin ce matin.. Vous voulez
que j’appelle vos enfants ? Ce sera un Noel important,
vous avez peut-être des choses à leur dire..
• P : mais je ne suis pas encore morte…
Florence Hamon. Septembre 2012
L’identification projective
• C’est l’opposé de la banalisation, le soignant crée un lien fusionnel
avec le malade
• Le soignant croit savoir ce qui est bon pour le patient, il projette sur
lui ses propres souhaits
• Il prête au patient ses sentiments, ses pensées, ses émotions
• Il pense être le seul à comprendre le patient
• Il est envahissant dans la prise en charge, jalousant ses collègues
• Conséquences pour le patient :
– Le patient est enfermé dans une illusion de partage de sa souffrance,
le cantonne dans une relation de non-dits et d’incompréhension
• Ex :
• Transmissions : Mr X est très fatigué, il doit avoir peur de
mourir c’est évident. J’ai eu le sentiment de me retrouver
avec mon père. Nous nous sommes compris et je pense
que je vais le prendre en charge toute la semaine, c’est
mieux pour lui… Je vais voir sa fille cet AM…
Florence Hamon. Septembre 2012
Du côté des patients
• Face à la maladie, leurs angoisses, leurs peurs,
les patients traversent aussi des mouvements
psychiques qui vont leur permettre de se
protéger.
• Ces mécanismes ont été décrits pas de
nombreux auteurs :
– Elisabeth Kubler-Ross : « Les derniers instants de
la vie »
– Martine Ruszniewski « Face à la maladie grave »
Florence Hamon. Septembre 2012
Ce qui facilite l’écoute
• La connaissance des différentes techniques de
communication verbale
– La reformulation sur les messages cognitifs,
conceptuels, dite aussi « reflet simple »
– La reformulation sur les messages affectifs, dite
aussi reflet des sentiments
– La reformulation clarification
– La reformulation focalisation
– Les questions (ouvertes ou fernées)
Florence Hamon. Septembre 2012
Quelques phrases…
• « La rencontre de soi passe par la rencontre
de l’autre
• Il faut parler de ce que l’on ne connaît pas…
c’est plein de surprises
• Convaincre, ce n’est pas vaincre l’adversaire,
c’est vaincre avec l’adversaire les difficultés à
surmonter ensemble »
Jacques Salomé
Relation d’aide et formation à l’entretien
Florence Hamon. Septembre 2012
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