mesures specifiques prises en milieu hospitalier pour eviter la

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MESURES SPECIFIQUES PRISES EN
MILIEU HOSPITALIER POUR EVITER
LA TRANSMISSION DE BACTERIES
RESISTANTES AUX ANTIBIOTIQUES
Chambéry, le 28 mai 2014
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a
publié le 30 avril 2014 un rapport sur la résistance
aux antibiotiques, à l’échelle mondiale, révèle que
cette grave menace n’est plus une prévision, mais
bien une réalité dans chaque région du monde, et
que tout un chacun, quels que soient son âge et
son pays, peut être touché.
Le centre hospitalier de Chambéry vous propose
ci-dessous quelques explications sur les bactéries
hautement résistantes émergentes (BHRe).
Qu’est-ce qu’une BHRe ?
Des bactéries banales (Klebsiella, Enterobacter,
entérocoque…) présentes dans le tube digestif peuvent
acquérir dans certaines circonstances une résistance à
pratiquement tous les antibiotiques. C’est ce qu’on
appelle des bactéries hautement résistantes. Elles sont
dites « émergentes » (BHRe) en France parce que le
nombre d’épisodes rapporté ces dernières années
augmente de façon exponentielle. Par exemple, alors
que les BHRe de type « carbapénémases » n’avaient
jamais été décrites en France avant 2010, plus de 900
cas ont été rapportés ces 4 dernières années. Au centre
hospitalier de Chambéry, nous avons déjà été
confrontés à plusieurs reprises à cette problématique.
Dans d’autres pays en Europe et dans le monde, elle
est particulièrement préoccupante puisque certains
pays déclarent des taux de BHRe à plus de 50% parmi
inquiétante pour que l’OMS, dans un rapport rendu en
avril dernier, affirme que si rien n’est fait, « le monde
s’achemine vers une ère post-antibiotiques, où des
infections courantes et des blessures mineures qui ont
été soignées depuis des décennies pourraient à
nouveau tuer ».
Comment contracte-t-on une BHRe ?
Les BHRe se transmettent comme toutes les bactéries,
essentiellement lors des contacts peau à peau entre des
personnes. Elles peuvent également être présentes
dans l’eau et l’alimentation, en particulier dans les pays
à faible niveau d’hygiène. Plus rarement, elles se
transmettent par voie respiratoire. Il est important
d’insister sur le fait qu’elles ne sont pas plus
contagieuses que les autres bactéries, ni plus
résistantes aux mesures d’entretien habituelles des
des espèces bactériennes telles que Klebsiella.
services hospitaliers.
Ce phénomène est lié à la consommation excessive et
Certains facteurs de risque de portage de BHRe sont
souvent inappropriée d’antibiotiques qui tuent les
bactéries sensibles, et sélectionnent des bactéries
résistantes comme les BHRe. Il est aggravé par le fait
qu’il n’existe pratiquement pas de nouveaux
antibiotiques efficaces sur ces bactéries. Les
infectiologues du monde entier tentent donc d’alerter
bien connus, mais ils ne permettent pas d’identifier tous
les patients porteurs. Le facteur de risque le plus
important est d’avoir été hospitalisé à l’étranger
récemment. Les autres facteurs de risque sont le fait
d’être fréquemment hospitalisé et d’avoir été traité à
plusieurs reprises par antibiotiques.
les autorités et l’opinion publique depuis plusieurs
années. La situation est à présent jugée suffisamment
CENTRE HOSPITALIER DE CHAMBERY - BP 31125 - 73011 CHAMBERY CEDEX
Tel. : 04 79 96 50 50
Quel est le risque d’être porteur d’une BHRe ?
Comment limiter l’expansion des BHRe ?
Les BHRe ne sont pas plus virulentes que les bactéries
L’application rigoureuse des mesures d’hygiène de base
au quotidien par tous les soignants est le premier et le
meilleur rempart pour empêcher la diffusion des BHRe.
En effet, le portage de ces bactéries par un patient n’est
le plus souvent pas connu. Si un patient est découvert
porteur d’une BHRe, des mesures d’hygiène
complémentaires sont mises en place afin de limiter au
maximum le risque de transmission à un autre patient. Si
ces mesures d’hygiène n’ont pas pu être appliquées dès
l’admission du patient porteur, des mesures spécifiques
très contraignantes au niveau d’un service hospitalier,
voire d’un établissement, sont à mettre en place
conformément à des recommandations nationales
éditées en 2013.
non résistantes. Elles n’entrainent en général aucun
symptôme, et colonisent uniquement la peau et les
muqueuses. Aucun traitement n’est alors nécessaire.
Cependant, dans de rares cas, comme les autres
bactéries, elles peuvent être responsables d’infections
urinaires, pulmonaires, voire de septicémie. Un
traitement antibiotique est alors nécessaire. Mais dans
ce cas, le choix d’antibiotiques utilisables est limité à
une ou deux molécules souvent insuffisamment
efficaces et/ou comportant de nombreux effets
secondaires. Parfois même, aucun antibiotique ne peut
être utilisé.
A l’échelle individuelle, le risque de développer une
infection est donc très faible, et les patients porteurs
peuvent être rassurés. En revanche, en cas d’infection,
le traitement peut être très difficile. A l’échelle
collective, le risque est que ces bactéries diffusent dans
les établissements hospitaliers, voire même dans la
communauté. Ces bactéries étant alors plus fréquentes,
le nombre d’infections dont elles sont responsables sera
plus important.
Pour toute question complémentaire, vous pouvez contacter :
 l’Equipe Opérationnelle Hygiène du centre hospitalier de Chambéry au 04 56 80 82 65 –
[email protected]
 le Dr Emmanuel Forestier au 04 79 96 58 47 – [email protected]
CENTRE HOSPITALIER DE CHAMBERY - BP 31125 - 73011 CHAMBERY CEDEX
Tel. : 04 79 96 50 50
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