Le festival de la culture soufie revient en avril La 9e édition rend hommage à Jalal ad-Dïn Muhammad Rumî Un budget de 5 millions de DH pour… la diplomatie interculturelle Faouzi Skali ne perd pas son temps. Quelques jours seulement après son départ de la Fondation Esprit de Fès, l’anthropologue met les bouchées doubles pour réussir son festival de la Culture soufie. La 9e édition qui aura lieu du 18 au 25 avril prochain à Fès est déjà en pleine préparation. Communication, promotion, et rencontres avec les partenaires et sponsors…Skali est sur tous les fronts. En un mois, il a parcouru plusieurs pays (Paris, Berlin, Porto, Konya…) pour promouvoir son événement et fructifier le débat sur le soufisme. «Nous élaborons un riche programme artistique et scientifique autour de la thématique «Rumî: la religion de l’amour»», annonce-t-il. Selon lui, «l’intitulé de la nouvelle édition rend hommage à ce mystique persan (Jalal ad-Dïn Muhammad Rumî ou Roumi) qui a profondément influencé le soufisme». Surnommé «notre maître», Roumi est intimement lié à l’ordre des «derviches tourneurs» ou mevlevis, une des principales confréries soufies de l’islam, qu’il fonda dans la ville de Konya en Turquie. Le programme artistique du festival prévoit d’ailleurs la participation des derviches tourneurs et d’ensembles de musique traditionnelle d’Iran en guise d’hommage à ce personnage. Le forum du festival débattra, pour sa part, de ses pensées et de sa vie qui pourraient inspirer nombre de leaders d’aujourd’hui…et surtout ceux qui aspirent une diplomatie interculturelle et religieuse. «Notre festival qui a eu l’insigne honneur d’être placé sous le Haut Patronage royal depuis sa création, connaît un succès remarquable et grandissant auprès du public et des médias nationaux et internationaux», explique Skali. De nombreux visiteurs, venus de différents pays du monde, se rendent maintenant régulièrement à cet événement qui fait dorénavant partie des richesses du patrimoine immatériel de la cité idrisside. La manifestation reçoit également de grandes personnalités qui débattent des vraies valeurs de l’Islam, la tolérance, le respect, et l’amour, entre autres. Durant une semaine (du 18 au 25 avril 2015), la capitale spirituelle offrira une plate-forme pour des réflexions très poussées sur l’avenir du monde. «L’objectif est de montrer qu’au moment où les conflits confessionnels se multiplient, le Maroc présente, à travers son mode de gouvernance du champ religieux, une alternative basée sur la paix et le savoir-vivre». Ce n’est pas fortuit que le modèle religieux du royaume chérifien est vivement sollicité par les pays Subsahariens et du Sahel. C’est dans le contexte du développement des acquis de ce festival et de son impact sur l’image de Fès et son tourisme culturel que Skali met en lumière le Soufisme. «C’est une voie d’enseignement et de «cheminement» spirituels qui s’inscrit au cœur de la tradition de l’Islam», estime-t-il. Et de conclure: «C’est ce lien entre expérience spirituelle et la diversité des colorations de ses expressions culturelles et sociales, que le Festival de Fès de la Culture Soufie cherche à mettre en lumière et à décliner à travers la programmation de chacune de ses éditions». Notons enfin que le budget de cette 9e édition est estimé à 5 millions de DH. De notre correspondant, Youness SAAD ALAMI