La Dépêche du midi-09-08-2012

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La Dépêche du midi, jeudi 9 août 2012.
Les Economies européennes sont co-dépendantes
Les conséquences d’une récession se feraient sentir dans tous les pays de l’Union monétaire car
comme le précise Assen Slim, maître de conférences en économie à l’INALCO : « de manière
générale, l’UE est très centrée sur elle-même du point de vue du commerce extérieur ». Ce qui
signifie que les économies des pays membres sont tous plus ou moins reliées les unes aux autres.
L’Allemagne, elle, a réussi à tirer son épingle du jeu en continuant d’appliquer une politique
d’austérité assez classique. Elle a pu soutenir son économie grâce à ses exportations. Cependant, une
baisse considérable de la consommation des ménages, de surcroît des ménages français, aurait un
impact considérable sur la croissance allemande. En effet, l’Allemagne est le pays le plus exposé par
rapport à l’évolution de la demande française.
Toutefois, il faudrait que cette récession soit de grande ampleur, « de l’ordre de 1,5 à 2,5 % », pour
avoir de vraies conséquences.
La France exporte beaucoup moins que l’Allemagne, cependant la santé économique de ses
partenaires a également des conséquences sur son économie. « Avec la baisse de la consommation
des ménages espagnols et italiens enregistrée ces derniers mois, le déficit commercial s’est aggravé
en France. Majoritairement à cause de la baisse des exportations intrazone, mais aussi à cause de la
hausse du prix du pétrole », explique Assen Slim.
Après l’Allemagne, les pays qui pâtiraient le plus d’une récession durable en France seraient
l’Espagne et l’Italie, pays vers lesquels la France exporte massivement.
Quoi qu’il en soit, il faut relativiser ces prévisions car d’autres facteurs entrent en jeu, tels que
l’évolution des dettes souveraines, en autres.
De l’autre côté de l’Atlantique
Si les Etats-Unis se trouvent aujourd’hui dans une situation moins préoccupante que les pays de la
Zone euro, C’est avant tout grâce à la réactivité dont les pouvoirs publics ont fait preuve dès 2008.
Contrairement à la BCE, la FED s’est empressée de baisser considérablement les taux d’intérêts, les
rendant proches de 0 %. Ils ont également inondé leur économie de liquidités. En outre, les mesures
de renflouement massif des banques, dans le but de soutenir l’investissement, ont été payantes. Les
Etats-Unis sont sortis très tôt de la crise, dès la fin 2008, tandis que l’Union Européenne n’en est
sortie qu’à la mi-2009.
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