L`idéologique "jour de libération fiscale" tombe le 6 août, cette

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L’idéologique "jour de libération fiscale" tombe
le 6 août, cette année en Belgique
mardi 5 août 2014, par Alain Geerts
La Belgique est, ce 6 août, le dernier pays de l’Union européenne à atteindre son "jour de
libération fiscale" [1]. "Si les employeurs quittent la Belgique, ce n’est pas parce que les
salariés y sont trop chers mais parce que les taxes et charges sociales y sont les plus élevées
d’Europe" affirment les auteurs de cette initiative. Parmi eux on retrouve principalement
l’Institut économique Molinari. Si son positionnement en matière de fiscalité est clair, qu’en
est-il en matière d’environnement ou de climat ?
Quelques précisions sur l’initiative d’abord. Le « jour de la libération fiscale » est une invention
américaine : le « tax freedom day », imaginé en 1948 par un homme d’affaires américain, Dallas Hostetler,
qui, ne manquant pas du sens du commerce, a fait enregistrer l’appellation, avant de céder les droits à un
think tank, la Tax Foundation, voué à dénoncer le poids croissant de l’État. En 1980, dans son ouvrage La
liberté du choix, l’économiste libéral Milton Friedman proposait de faire de ce jour une « nouvelle fête
nationale » - « le jour de l’année où nous […] commencerions à payer les biens que nous choisissons », par
opposition à des dépenses publiques jugées arbitraires.En Europe, l’Institut Molinari n’est pas le seul à
faire l’exercice. Contribuables associés, une association française de lutte « contre l’oppression fiscale »,
s’y emploie également. Avec des résultats un peu différents. (Source : Dominique Berns, Le Soir)
L’institut économique Molinari
"L’Institut économique Molinari (IEM) est un institut de recherche et d’éducation, actuellement présidé
par Cécile Philippe. Il défend une ligne libérale voire libertarienne, proche de l’école autrichienne en
économie" nous révèle le wikiberal, un sorte de wikipedia pour libéraux radicaux dont je vous
recommande instamment la page consacrée à l’Ecologie.
"L’Institut a été baptisé du nom de l’économiste Gustave de Molinari car en libéral orthodoxe, il ne cessa
dans ces nombreux écrits de condamner les interventions de l’État jugées excessives. Il rappela ainsi toute
sa vie durant que « l’homme ne s’est développé et ne peut se développer que par la concurrence ». Il est
en particulier extrêmement critique des méthodes d’intimidation employées par certains écologistes pour
faire taire le débat scientifique sur la question du réchauffement climatique." Bref, nous retrouvons là la
motivation idéologique à défendre le capitalisme et le libre marché contre la régulation des états qui se
trouve, comme le démontre Naomi Oreskes, à la base du discours climatosceptique (voir l’article de Noé
Lecocq : Quand les climatosceptiques révèlent leur stratégie).
L’institut Molinari a été fondé par Cécile Philippe en 2003. Le précieux wikiberal nous indique que cette
éminente docteure en économie "intervient régulièrement dans les médias sur les questions
environnementales ou de politique générale. En particulier dans son ouvrage C’est trop tard pour la terre
paru en 2007, elle appelle à un débat scientifique et non idéologique sur les questions d’environnement,
défendant par exemple l’énergie nucléaire ou les organismes génétiquement modifiés et s’opposant au
principe de précaution, « qui ignore les coûts à ne pas appliquer le progrès ». Elle s’oppose très nettement
aux motivations purement idéologiques et politiques de certains écologistes, qualifiés de « totalitaires
verts ». Selon elle, « les faucheurs d’OGM menacent le progrès de la science au nom d’une vision
conservatrice de l’agriculture ».
Quelle société, quelles limites ?
Les (ultra)libéraux à la base de cette action considèrent que l’impôt n’est qu’une forme d’extorsion légale
par une identité désincarnée baptisée Etat [2] dont il faut le plus rapidement possible libérer le citoyen et
les entreprises et non comme une contribution à la richesse commune en vue de financer des services
publics et la solidarité. Faut-il rappeler que les plus gros postes de dépenses publiques sont la sécurité
sociale (santé et prestations sociales) et l’enseignement ? Y a-t-il un problème à ce que l’on travaille pour
financer cela ? Souhaitons nous une privatisation de ces secteurs et la création d’inégalités sociales qui en
découlerait inévitablement ?
Comme nous l’avons a plusieurs reprises pointé, il y a, dans la mouvance libérale, un refus quasi viscéral
de toutes limites à la liberté individuelle d’entreprendre, qu’elles soient imposées par la société (taxes,
normes, précautions...) ou par la simple réalité physique de l’univers (les limites des matières premières,
les changements climatiques etc.) [3].
Voir aussi :
Le « jour de libération fiscale », un concept à la com sur Libération
ou encore : Giuseppe Pagano : « Le jour de la libération fiscale relève d‘un intérêt folklorique » sur Le Soir.
Notes
[1] Le « jour de libération fiscale » correspond au jour du calendrier où un salarié cesse théoriquement
de verser des impôts à l’État et commence à disposer de ses revenus à sa guise.
[2] Voir "Ta taxe dans ta gueule"
[3] Voir Le libéralisme, future victime du climat ?
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