Identifier les changements de comportement des collaborateurs en

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Identifier les changements de comportement des collaborateurs en difficultés
Si la majeure partie d’entre nous a pu rencontrer directement ou indirectement
une situation difficile au cours de son activité professionnelle, les signes avantcoureurs ne sont pas toujours évidents à identifier.
Mots clés de l'article : Stress au travail | Prévention des risques
Confrontés à une situation de malaise au travail, quels types d’avertissements
doivent nous alerter, avant que le phénomène ne prenne trop d’ampleur ? A
quel moment les managers doivent-ils légitimement commencer à s’inquiéter ?
Quelles sont les différences entre un individu en difficulté et un individu en
danger ? Autant de questions qui méritent d’être soulevées afin de ne pas laisser
passer entre les mailles du filet une situation difficile qui pourrait devenir
dramatique.
Le manager au 1er rang de la détection des signes
Le rapport Lachmann, Larose et Pénicaud sur le bien-être au travail, remis au
premier ministre en 2010, positionnait le manager comme acteur majeur de la
santé au travail. Les entreprises tendent aujourd’hui à outiller ce dernier sur la
détection des situations difficiles au sein de son équipe. Si l’idée n’est
évidemment pas de faire de lui un médecin en charge de diagnostic ou un
psychologue en charge du suivi psychologique de ses salariés, on attend
généralement de lui qu’il détecte les signaux des personnes en difficultés ou en
danger afin que l’entreprise puisse apporter une réponse rapide grâce à l’appui
des différents acteurs de la prévention des risques professionnels (médecine du
travail, services RH ou HSE, programmes d’aide aux employés, cellule d’écoute
ou commission RPS).
Identifier les changements
Pour mener à bien sa mission, le manager doit pouvoir être en mesure d’identifier
un changement. Un changement net, qui intervient de manière inhabituelle,
soudaine ou progressive. Ce changement doit également s’étaler sur une
certaine durée. On conseille de prendre le repère de 15 jours. Ce laps de temps
prend en compte les variations d’une humeur qui ne présente pas de
désordre/trouble (cyclothymie, bipolarité). Evidemment ces changements nets
qui perdurent plus de 15 jours sont des changements qui vont dans le sens d’une
aggravation.
Quels types de signaux prendre en compte ?
Les signaux à prendre en compte sont de différentes natures. On s’attardera sur
les suivants :
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émotionnels : qui peuvent se traduire par de l’angoisse, de l’irritabilité, de
l’apathie, une baisse de l’estime de soi, de la tristesse ou encore de
l’hyperémotivité ;
comportementaux : qui peuvent se traduire par une consommation
d’alcool ou de produits psychostimulants, une évolution dans
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l’alimentation, une agitation ou un ralentissement, des comportements
agressifs ou plus inhibés ;
physiques : qui peuvent se manifester par des messages verbaux directs
ou indirects traduisant des troubles du sommeil, de la mémoire,
alimentaires, digestifs ou encore des maux de dos ;
au niveau de la performance : des difficultés de concentration, de pertes
de mémoire, de ralentissement dans l’accomplissement des tâches, des
doutes, des hésitations ou encore des erreurs plus fréquentes ;
au niveau professionnel : de la démotivation, une altération des relations
interpersonnelles, une efficacité moindre ou encore un absentéisme plus
élevé.
La liste des signes cités ici n’est pas exhaustive mais elle constitue déjà une base
solide pour repérer et identifier un éventuel malaise d’un collaborateur au sein
d’une équipe. Ainsi, si un salarié habituellement respectueux de ses collèges
devient agressif, ou si quelqu’un perd beaucoup de poids sur une période très
brève, ou encore si un salarié, jusque-là plutôt dans la coopération, se met en
retrait des moments conviviaux (cafeteria, anniversaires, pots, déjeuners, etc.), le
manager devra alors investiguer auprès du salarié pour tenter de comprendre sa
problématique et tenter de déterminer si son collaborateur est en difficulté ou en
danger.
Difficulté ou danger ?
La distinction n’est pas toujours évidente. Il n’est pas aisé d’évaluer la situation
d’un collaborateur et déclencher une alerte peut s’avérer parfois relever de
l’ordre du pari. Pari qu’il est nécessaire de faire en cas de doute, au risque de se
tromper. Deux éléments peuvent toutefois aider à se positionner d’un point de
vue psychologique et ainsi déterminer si la personne est en danger :
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le degré de gravité de la situation (comme la présence d’idées suicidaires
par exemple) ;
le degré de dangerosité de la situation (élaboration et structuration du
scénario suicidaire, passage à l’action imminent).
Au final, on considéra qu’un collaborateur est en danger à partir du moment où
il y a une menace sur sa vie. Une personne en difficulté est une personne dont les
capacités d’adaptation sont débordées, avec un retentissement professionnel
et/ou relationnel. C’est une personne qui « perd pied » mais à un degré de
gravité et de dangerosité moins avancé.
Pour savoir comment identifier les situations de mal-être au travail, les Editions
Tissot vous conseillent leur « Formation risques psychosociaux : repérez les
souffrances au travail et accompagnez les salariés
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