Une usine très prometteuse à Saint-Tite

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Le Nouvelliste
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ÉDITION WEEK-END DU 21-22 MARS 2015
Une usine très prometteuse à Saint-Tite
«L’entreprise Industries Encore 3 a
le potentiel de devenir un véritable
fleuron de l’économie mauricienne»
LOUISE PLANTE
[email protected]
SAINT-TITE — La députée Julie
Boulet a annoncé hier une aide
financière de 100 000 $ de Québec à
Industries Encore 3, pour l’implantation à Saint-Tite d’une usine de fabrication d’absorbants pétroliers et de
purification de graines d’asclépiade:
un projet totalisant 460 000 $ d’investissement, créateur de 16 emplois
spécialisés et à moyen terme de plus
de 200 emplois.
La participation financière provient du volet Appui au développement et à la diversification
économique d’un territoire du Programme d’appui au redressement et
à la rétention d’entreprises stratégiques et aux territoires en difficulté.
Pour sa part, le CLD et la MRC de
Mékinac y sont allés d’un prêt de
150 000 $ plus une subvention de
10 000 $. Comme gestionnaire de
la Société immobilière de Mékinac,
le CLD a acquis un bâtiment vacant
au coût de 550 000 $ dans le parc
industriel de Mékinac, qu’il a loué à
Industries Encore 3, avec un plan de
rachat d’ici trois ans. Le directeur du
CLD, Patrick Baril, n’a pas manqué
de souligner que l’emplacement de
l’immeuble a ceci d’intéressant qu’il
est entouré de plusieurs terrains
vacants et qu’on peut même envisager un agrandissement.
François Simard, principal actionnaire d’Industries Encore 3 a parlé
«d’un nouveau souffle donné à l’industrie textile du Québec». Selon ce
dernier, ce n’est pas 1000 hectares
qu’il faudra mettre en culture rapidement mais bien 2000 si on veut
répondre à la demande.
La députée de Laviolette a déclaré
que c’était une grande fierté pour
Saint-Tite d’accueillir une telle usine
qui, en plus de concevoir des produits écologiques, contribuera à la
mise en valeur des terres agricoles
de la région et à l’utilisation de la
biomasse pour la production énergétique. «L’entreprise Industries
Encore 3 a le potentiel de devenir
un véritable fleuron de l’économie
mauricienne, c’est pourquoi nous
sommes présents pour appuyer son
essor.»
Rappelons qu’Industries Encore 3 est une entreprise créée par
essaimage par Protec-Style, qui se
spécialise dans la mise au point de
procédés d’extraction et de transformation de fibres naturelles, dont
celles issues de l’asclépiade. Les
perspectives de développement de
produits à base de cette plante sont
très intéressantes, en raison notamment de l’utilité de plusieurs de ses
Une subvention de 100 000 $ a été octroyée à Industries Encore 3, hier, pour
une usine à Saint-Tite. Sur notre photo, Daniel Allard, président de la Coopérative Monark, la députée de Laviolette, Julie Boulet, le directeur général du
CLD de Mékinac, Patrick Baril, et le principal actionnaire des Industries Encore 3, François Simard. — PHOTO: SYLVAIN MAYER
parties, telles que les follicules qui
peuvent servir à la fabrication de
textile, d’isolants et d’absorbants, et
les graines, lesquelles qui peuvent
entrer dans la composition de diverses huiles.
Pour sa part, François Simard
s’est dit fier de contribuer au coup
d’envoi d’une nouvelle filière agroindustrielle nord-américaine. «La
présence de la plus importante chrysalide de la Coopérative Monark (un
regroupement d’agriculteurs) dans
la région a grandement contribué
à notre choix, a-t-il confié. La proximité de nombreux producteurs de
soyer a certes influencé notre décision de s’établir à Saint-Tite mais
aussi la présence de Mékinac Nature
qui représente pour nous un marché
non négligeable pour les graines
d’asclépiade, un produit dérivé de
nos activités.»
M. Simard a par ailleurs été très
élogieux envers le CLD de Mékinac
dont il a salué le dynamisme et le
professionnalisme des employés
qui ont permis la concrétisation de
ce modèle de la nouvelle économie
québécoise fondée sur le développement durable. «Je n’ai jamais vu un
CLD comprendre si bien les besoins
d’un entrepreneur», a-t-il insisté. De
la musique aux oreilles du président
de l’organisme, le maire Guy Dessureault, qui était de ceux qui voulaient
absolument conserver un CLD autonome dans la MRC.
M. Simard a aussi annoncé qu’en
attendant que l’usine de Saint-Tite
soit opérationnelle, c’est Protec-Style, avec ses installations à l’échelle
pilote, qui assurera par intérim la
production des premières commandes, dont celle de Parc Canada.
Enfin, le président de la Coopérative Monark, Daniel Allard, s’est
dit très fier de participer à l’annonce d’une étape importante dans le
déploiement de la filière de la «soie
d’Amérique» par la construction
d’un centre d’extraction et de deuxième transformation des fibres tirées
de la culture de soyer du Québec.
«Industries Encore 3 pousse l’innovation dans la valorisation des fibres
naturelles à un degré inégalé. Nous
sommes très fiers d’avoir contribué à
cette réalisation par l’audace d’agriculteurs novateurs», a-t-il déclaré. Il
a aussi noté que ce marché créateur
d’une activité agricole et industrielle
dans les communautés régionales a
été supporté par le MAPAQ pour
l’avancement des techniques de
production et d’extraction des fibres.
«Les besoins exprimés permettent
de multiplier par dix les superficies
en culture de soyer du Québec dans
plusieurs régions, dont la Mauricie,
pour ainsi tracer la route de la soie
d’Amérique», a-t-il lancé.
Pour sa part, le maire de Saint-Tite,
André Léveillé, s’est montré heureux
de l’arrivée de cette usine nouveau
genre qui offre de belles perspectives d’avenir pour les travailleurs de la
région. Il a confié s’être mis au travail
avec le Carrefour jeunesse emploi
dans le but de former une coopérative qui aura pour mandat d’initier
de jeunes décrocheurs à l’agriculture. «C’est avec des initiatives comme
on voit ici qu’on peut initier d’autres
projets», a-t-il affirmé, enthousiaste.
L’UPA veut intéresser les producteurs
SAINT-TITE (LP) — Jean-Marie
Giguère, président de la Fédération
de l’Union de producteurs agricoles de la Mauricie, veut profiter de
son assemblée générale annuelle,
demain, pour intéresser rapidement les producteurs de la région
à la culture de l’asclépiade, et ce,
pour de multiples raisons.
Présent hier à Saint-Tite pour
l’annonce de la subvention de
100 000 $ à Industries Encore 3,
M. Giguère y voit une autre occasion de diversifier la production
agricole dans la région, une ouverture pour les terres dites moins
productives, ainsi qu’un moyen
inespéré d’aider les colonies
d’abeilles durement malmenées
par les temps qui courent, sans
oublier le papillon Monarque qui
pond ses œufs sur l’asclépiade et
qui a l’habitude de s’arrêter dans
la région de Saint-Tite lors de sa
migration, avant de repartir vers le
Mexique.
«Un projet comme celui-là est
novateur, a-t-il confié. Il y a cinq
ans à peine, il serait passé inaperçu
parce que dans l’imaginaire collectif, l’asclépiade était une mauvaise
plante. Aujourd’hui, elle représente
un essor économique, pas seulement en emplois mais aussi dans
l’utilisation des parcelles qui ne
sont plus en culture. On ne peut pas
frapper plus que ça dans le mille
avec cette usine!»
M. Giguère dit espérer que les
agriculteurs qui ont présentement
des lopins de terre en friche vont se
reconnecter avec la réalité dans le
but de développer la région. «Il faut
s’intéresser mais aussi être supporté, insiste-t-il. Ici, s’il n’y avait pas
eu de la recherche et du développement, il n’y aurait rien. Nos élus
provinciaux et fédéraux qui ont
coupé des crédits doivent ramener
cet argent dans la recherche. Imaginez dans quelques années qu’au
lieu des 300 hectares on serait rendus à 10 000. Combien d’emplois
on va créer, combien de villages on
va revitaliser? C’est tout ça qu’il faut
regarder», a-t-il déclaré.
Jean-Marie Giguère, président de la
Fédération de l’UPA de la Mauricie.
— PHOTO: SYLVAIN MAYER
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