Cours n°2 : embryologie de l`appareil génital mâle

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UE4 Urologie-néphrologie
Pr Patrat
Le 29/10/2013 à 10h30
Ronéotypeur : Amine Latreche
Ronéolectrice : Mellie Caspar
Cours n°2 : embryologie de l’appareil génital mâle
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Sommaire
Introduction
I/ Rappel sur l’évolution du mésoblaste
II/ Formation des gonades
1- Stade indifférencié
2- Différenciation dans le sens masculin
3- Histologie du testicule adulte
a) Les tubes séminifères
b) Le tissu conjonctivo-vasculaire
4- Histologie du rete testis
5- Histologie des canaux efférents
III/ Conduits génitaux
1- Stade indifférencié
2- Développement dans le sens masculin
a) Devenir du canal de Müller
b) Devenir du canal de Wolff
c) La formation de la prostate
3- Epididyme
4- Canal déférent
5- Prostate
IV/ Descente du testicule
V/ Description des organes génitaux externes
1- Stade indifférencié
2- Développement dans le sens masculin
VI/ Facteurs génétiques du détermination du sexe
12345-
SRY chez la souris
SRY chez l’homme
Autres facteurs
Gènes du déterminisme sexuel masculin
Contrôle du développement de la lignée germinale chez l’homme
VII/ Gènes impliqués dans la spermatogénèse
VIII/ Malformations de l’appareil génital masculin
1234-
L’agénésie des canaux déférents
Les troubles de la migration testiculaire
Les troubles de la fermeture du canal péritonéo-vaginal
Le syndrome de Klinefelter
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Introduction
L’appareil uro-génital (chez l’homme et chez la femme) a une origine mésoblastique (mésoblaste
intermédiaire). Sa mise en place nécessite 2 stades : le stade indifférencié puis le stade de
différenciation (sexe génétique). Ces stades concernent les gonades, les conduits génitaux et les
organes génitaux externes (OGE).
I / Rappel sur l’évolution du mésoblaste
Coupe transversale d’embryon à J21 :
Le mésoblaste constitue le 3ème feuillet de
l’embryon. Il se divise en 3 segments qui
sont :
- le mésoblaste para-axial
- le mésoblaste intermédiaire
- le mésoblaste latéral ( qui donnera la
somatopleure et la splanchnopleure qui
délimitent le coelome intra-embryonnaire)
C’est donc le mésoblaste intermédiaire
qui conditionnera le développement du
système uro-génital.
II/ Formation des gonades
1- Stade indifférencié
Pendant la 3ème semaine, les cellules germinales primordiales (d’origine épiblastique) apparaissent
dans la paroi postérieure de la vésicule vitelline secondaire. Elles peuvent être mises en évidence par la
phosphatase alcaline ou par la présence du gène vasa, synthétisé par ces cellules.
A partir de la 5ème semaine, elles se multiplient et migrent activement en passant par le mésentère
dorsal pour coloniser la région des crêtes génitales (situées en regard de T10). Arrivées là, elles perdent
leur mobilité mais conservent leur activité mitotique. Si cette migration ne se fait pas il n y a pas de
formation gonadique et si cette formation migre à un autre endroit cela donne des tératomes.
Les crêtes génitales vont ainsi former la gonade indifférenciée par :
- la prolifération de l’épithélium coelomique (à la face ventrale de certains tubules mésonéphrotiques)
- la condensation du mésenchyme sous-jacent.
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L’épithélium coelomique va progressivement envahir le
mésenchyme sous-jacent en envoyant des travées à
l’intérieur. Ces travées appelées les cordons sexuels
primitifs (CSP) vont entourer les cellules germinales
primordiales. Dans la gonade indifférenciée on peut
distinguer 2 régions :
-une région périphérique corticale
-une région centrale médullaire.
Les CSP sont recueillis au centre par un réseau appelé le rete
gonadique qui est lui-même en liaison avec certains tubules
mésonéphrotiques.
2-Différenciation dans le sens mâle
Cette différenciation est génétiquement induite par le gène SRY situé sur le bras court du chromosome
Y. La protéine SRY est produite par les CSP et permet la différenciation des cellules mésenchymateuses
de la région médullaire en cellules de Sertoli.
Il y a tout d’abord une condensation du
mésenchyme qui sépare l’épithélium
germinatif (coelomique) du reste de la
partie interne de la gonade, ce qui
donnera naissance à l’albuginée. Cette
dernière va envoyer des cloisons qui va
séparer le testicule en lobules.
L’épithélium germinatif et les cellules de la
zone corticale vont ensuite dégénérer. Les
CSP vont devenir des cordons testiculaires
qui vont contenir deux types de cellules :
les cellules de Sertoli (d’origine épithéliale)
et les spermatogonies (dérivant des cellules germinales primordiales).
Entre ces cordons se trouve un tissu mésenchymateux condensé où l’on trouve un autre type cellulaire :
les cellules de Leydig (cellules synthétisant de la testostérone).
Les cordons testiculaires vont être reliés entre eux par le rete gonadique qui devient le rete testis., qui
est lui-même lié à des tubules mésonéphrotiques, qui vont ensuite devenir des cônes efférents. Ce
phénomène de transformation concerne 5 à 12 tubules mésonéphrotiques.
Il est important qu’il y ait un contact direct entre les précurseurs des cellules de Sertoli et les cellules
germinales primordiales car cela va conditionner la formation et le développement des gamètes
masculins. Ce contact entre les cellules de Sertoli et les futures spermatogonies va permettre d’inhiber
toute entrée méiotique ; en effet les cellules de Sertoli synthétisent SRY mais également l’AMH
(hormone anti mullerienne) qui entraine la dégradation du canal du Muller. SRY va entrainer toute une
cascade d’événements qui va permettre la différenciation des cellules de Leydig à partir des cellules
mésenchymateuses à la 9ème-10ème semaine de développement.
En résumé, SRY permet donc la différenciation des cellules de Sertoli à partir des cordons sexuels
primitifs et la différenciation des cellules de Leydig à partir des cellules mésenchymateuses +++
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Les cellules de Leydig synthétisent de la testostérone, nécessaire à la différenciation des organes
génitaux externes dans un sens masculin. Sa synthèse est contrôlée par l’hCG, produite dans un premier
temps par le placenta puis par l’hypophyse.
II/ Histologie du testicule adulte
Chaque lobule contient 2 à 3 tubes séminifères. Avant
la puberté, les cordons testiculaires sont pleins (il n y a
pas de lumière car pas de spermatogénèse active), ce
n’est qu’à partir de la puberté que ces cordons
testiculaires sont appelés tubes séminifères.
Sur cette coupe longitudinale, on observe le testicule
qui est surplombé par un tube appelé l’épididyme et
entouré par l’albuginée.
Si on fait un faible grossissement sur le testicule et qu’on
observe une coupe transversale d’un tube séminifère, on
trouve du tissu conjonctif qui dérive du mésenchyme dans
lequel on va observer des cellules de Leydig.
1-Les tubes séminifères
Sur cette coupe transversale d’un tube séminifère d’un testicule adulte on trouve des cellules de la
lignée germinale à différents stades de maturation
(spermatogénèse) et des cellules de Sertoli qui sont des cellules
de soutien de la lignée germinale et qui sont entourées d’une
membrane basale. Les cellules de Sertoli sont de grandes cellules
(la lumière jusqu’à la partie basale de l’épithélium) à noyau
triangulaire ayant un grand axe perpendiculaire à la paroi.
Leur face basale est au contact de :
- la membrane basale
-des spermatogonies.
Les faces latérales sont en contact avec :
-les autres cellules de Sertoli par des jonctions serrées responsables de la barrière hémo-testiculaire
(+++) qui empêche tout contact entre les spermatozoïdes et le tissu conjonctivo-vasculaire.
- les spermatocytes.
La face supérieure est en contact avec :
- les spermatides
- les spermatozoïdes.
Entre les tubes séminifères, on trouve un tissu conjonctif vascularisé contenant les cellules de Leydig.
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Les cellules les plus immatures sont toujours au niveau du pôle
basal. Donc on a toujours une différenciation des cellules
germinales du pôle basal jusqu’au pôle apical. Le but étant
d’aboutir à la libération de spermatozoïdes dans la lumière du
tube séminifère.
Les cellules de la spermatogénèse sont donc :
-Spermatogonies
-Spermatocytes I et II
-Spermatides
-Spermatozoïdes
Chez l’homme, la spermatogénèse dure environ 74 jours (2 mois et demi) et se divise en plusieurs
phases dont les principales sont :
- spermatogoniogénèse : phase de multiplication permettant la reconstitution du pool de
spermatogonies
- spermiogénèse : phase de transformations de la spermatide en spermatozoïdes (3 jours)
2-Le tissu conjonctivo-vasculaire
Elles contiennent des cellules de Leydig, qui sont de grande taille avec
un cytoplasme abondant et éosinophile, et qui possèdent un
réticulum endoplasmique lisse et des mitochondries très abondantes.
Elles sont isolées ou en amas et sont en relation étroite avec les
réseaux capillaires sanguins et lymphatiques du fait de leur fonction
endocrine.
Elles synthétisent la testostérone sous le contrôle d’une gonadotrophine hypophysaire appelé la LH
(hormone lutéinisante).
3- Le rete testis
C’est le lieu de réunion de tous les tubes séminifères et qui
forme un réseau de canalicules bordé par une couche de
cellules cubiques.
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4- Les cônes efférents
Les cônes efférents ont pour origine les tubules mésonéphrotiques (5 à 12). Environ
12 canaux efférents vont naître du rete testis.
Ils ont une lumière festonnée (assez irrégulière) et sont bordés par une couche de
cellules épithéliales, dont une partie est cylindrique ciliée, et l’autre cubique non
ciliée.
Autour se trouve une couche fine de cellules musculaires lisses.
III/ Conduits génitaux
1- Stade indifférencié
Au stade indifférencié on a 2 canaux :
- Le canal de Wolff (ou canal mésonéphrotique)
qui apparait dans le mésonéphros à partir de la 4ème
semaine dans la région lombaire haute et thoracique. Il
réunit latéralement tous les tubules mésonéphrotiques.
Il a une extension crânio-caudale en regard du sinus
uro-génital primitif. Ces tubules vont dégénérer pour la
plupart entre la 5ème et 10ème semaine ; persistent
uniquement 5 à 12 tubules mésonéphrotiques qui
entrent en connexion avec le rete gonadique de la
gonade indifférenciée.
- Le canal de Müller apparait à la fin de la 4ème
semaine-début de la 5ème semaine. Il résulte de
l’épaississement de l’épithélium coelomique qui pénètre
dans le mésonéphros à son extrémité crâniale. Il a
également une extension crânio-caudale. On peut le
différencier en 3 parties : il est au départ parallèle et sa partie initiale est en dehors du canal de
Wolff. Ensuite il le croise en avant pour se jeter dans le sinus uro-génital primitif au niveau d’une
extension appelée le tubercule de Müller. Au niveau de ce tubercule il rejoint son homologue
controlatéral.
Les canaux de Wolff et le canaux de Muller sont engainés dans le codon uro-génital.
2- Développement dans le sens masculin
Entre la 8ème et la 12ème semaine de développement, sous l’action de la testostérone, il y a
transformation des conduits mésonéphrotiques en voies spermatiques.
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a) Devenir du canal de Wolff (8-12ème semaine de développement)
La partie haute du canal de Wolff reste connectée avec les cônes efférents, se pelotonne pour former
un conduit appelé l’épididyme et donne l’hydatide pédiculée (toute la partie haute au dessus des cônes
efférents qui dégénère).
La partie basse du canal de Wolff s’entoure d’une couche musculaire pour donner le canal déférent qui
se renfle juste avant d’aboutir au niveau du sinus uro-génital. Ce renflement est appelé vésicule
séminale.
Au-delà de cette émission, le canal déférent devient le canal éjaculateur.
a) Devenir du canal de Muller (8-12ème semaine)
Le canal de Müller dégénère dans la très grande majorité de son trajet sauf au niveau de l’extrémité
supérieure qui donnera un résidu appelé l’hydatide sessile et au niveau de l’extrémité inférieure qui
donnera un reliquat appelé reliquat prostatique. Cette dégénérescence du canal de Müller est sous la
dépendance de l’AMH (hormone anti müllerienne) synthétisée par les cellules de Sertoli.
Les urètres pelviens, péniens, la prostate et les glandes bulbo-urétrales dériveront quant à eux du sinus
uro-génital.
b) La formation de la prostate
La prostate apparait à partir de la 8ème semaine de développement par un bourgeonnement du
mésenchyme, d’une part à partir de la circonférence du sinus uro-génital qui vont former la paroi
dorsale de la prostate et d’autre part, à partir des structures de Muller et du canal de Wolff qui sont au
contact du sinus uro-génital .
La prostate contient 2 zones :
- Une partie crâniale ou centrale d’origine mésodermique
- Une partie caudale ou périphérique d’origine endodermique.
La formation de la prostate est sous la dépendance de la testostérone. L’activité sécrétoire de la
prostate se met en place dès la 13ème -15ème semaine de développement.
3- L’épididyme
L’épididyme est un long canal très contourné qui fait 5 à 6 mètres de
long et se situe à la face postérieure du testicule. Il se compose de 3
parties : la tête, le corps et la queue. C’est au niveau de cette
dernière que sont stockés les spermatozoïdes où ils vont subir un
phénomène de maturation appelé maturation épididymaire.
Si on fait des coupes transversales au niveau du canal épididymaire, on voit que la lumière est :
- large et grand
-bordée par un épithélium prismatique simple avec des stéréocils
-toujours entourée par une couche de muscle lisse qui augmente d’épaisseur au fur et à mesure du
trajet vers le déférent.
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4- Canal déférent
C’est un conduit d’environ 30 à 40 cm de long. Sa lumière, assez étroite, est
bordée par un épithélium pseudo stratifié avec 2 types de cellules : des cellules à
stéréocils et des cellules sécrétrices. Il repose sur un tissu conjonctif sous jacent.
Autour, il y a une épaisse paroi de cellules musculaires lisses formée de 3
couches : une couche circulaire interne, longitudinal moyenne et circulaire
externe.
5- Prostate
Sur le plan histologique, la prostate est traversée par l’urètre.
Elle est entourée par une capsule fibreuse qui correspond à un tissu conjonctif
très vascularisé envoyant des cloisons pour délimiter des lobules.
Les lobules sont formés de glandes tubulo-acineuses contournées (environ 30
à 50). Il y a 2 types de glandes :
- Les glandes principales qui se drainent dans toute la partie distale de l’urètre.
-Les glandes péri-urétrales qui se drainent dans des canaux courts fixés au
niveau des sinus urétraux.
Ces glandes prostatiques tubulo-acineuses sont bordées par un épithélium bistratifié et ont un aspect variable selon le degré de stimulation par la
testostérone. Elles synthétisent du liquide prostatique (à peu près à 20-25% du liquide séminal) qui
sert à la liquéfaction de l’éjaculat.
IV/ Descente des testicules
La descente du testicule se fait en plusieurs étapes :
Au début, le testicule est en position abdominale relié à la paroi inférieure
par le ligament inguinal, qui devient le gubernaculum testis. Entre la
7ème et la 12ème semaine de développement, le gubernaculum testis se
raccourcit et tire vers le bas avec lui le testicule, les vaisseaux et le canal
déférent vers le canal inguinal. La descente testiculaire est influencée par
différents facteurs hormonaux dont la testostérone. Le fascia
transversalis, les muscles transverses, oblique interne et oblique externe
de l’abdomen (les 3 feuillets de l’estomac) sont poussés en avant par le
développement du processus vaginal (évagination du péritoine) et
constituent les enveloppes du futur scrotum. On aboutit à la création du
canal inguinal en arrière du processus vaginal dans lequel se situe le
testicule gubernaculum testis. Donc la future région du scrotum est
délimitée par les différents feuillets de la paroi abdominale.
Entre le 3ème et le 7ème mois de vie intra-utérine, le testicule reste dans
le canal inguinal. Il ne va pénétrer dans le scrotum vers le 9ème mois de
vie intra-utérine, sous l’action de la testostérone et des hormones
androgènes.
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Durant la 1ère année de vie, le processus vaginal va s’oblitérer. Il persistera sous la forme du ligament
péritonéo-vaginal. A la partie antérieure du testicule, il va donner un reliquat appelé la vaginale.
Le testicule est normalement à la naissance en position scrotale.
V/ Description des organes génitaux externes
1- Stade indifférencié
Le sinus uro-génital est fermé par la membrane cloacale.
-A la 3ème semaine de développement, on a une membrane cloacale entourée par des plis cloacaux.
Ces plis cloacaux s’unissent en avant pour former le tubercule génital. De chaque côté de ces plis
cloacaux, se trouvent les bourrelets labio-scrotaux formé par un soulèvement de l’épiblaste et par une
prolifération du mésenchyme sous-jacent.
-A partir de la 7ème semaine, se produit le cloisonnement du cloaque (fusion du septum urorectal avec
la membrane cloacale).
La membrane cloacale devient :
- la membrane anale en arrière
- la membrane uro-génitale en avant
Les plis cloacaux deviennent (à la 7ème semaine) :
-des replis génitaux (ou uro-génitaux) en avant, unis en avant pour former le tubercule génital
-des replis anaux en arrière
Il y a conservation des bourrelets labio-scrotaux de chaque côté.
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2- Développement dans le sens masculin
A partir de la fin de la 7ème semaine, il y a une rupture de la membrane urogénitale.
Sous l’effet de la testostérone, il y a un allongement du tubercule génital qui sera à l’origine du pénis.
En s’allongeant, ce tubercule génital entraine avec lui les plis urétraux qui formeront les berges de la
face caudale (inférieure) de la gouttière uro-génitale (futur urètre pénien). Les plis urogénitaux formant
une berge vont s’unir à la face caudale pour donner le raphé médian. Il y a une prolifération de
l’endoderme à partir de la gouttière urétrale formant une lame pleine appelée la lame urétrale. Ceci se
fait selon une progression crânio-caudale mais sans jamais atteindre l’extrémité caudale. Cette lame
urétrale va se creuser pour former le pli urétral puis l’urètre pénien, qui a donc une origine
endodermique. A l’extrémité caudale (distale), on a une prolifération ectodermique va pénétrer et va
aller en regard du futur urètre pénien pour former un massif plein. Ce massif va se canaliser pour former
l’urètre balanique, qui a donc une origine ectodermique.
L’épaississement et la fusion des bourrelets labio-scrotaux aboutit à la formation du scrotum.
VI/ Facteurs génétiques de détermination du sexe
Il y a une variété de mécanismes primaires impliqués dans la détermination du sexe. Elle est
principalement déterminée par le gène de SRY, appelé antérieurement TDF (testing determinig factor).
Chez l’homme, c’est surtout le chromosome Y qui est important car sur ce chromosome Y, il existe des
gènes situés sur le bras court impliqués dans la détermination du sexe dont SRY.
1- SRY chez la souris
SRY est activé et exprimé dans les crêtes génitales avant le développement des testicules. On a pu
mettre en évidence la différenciation dans le sens masculin chez des souris qui étaient 46 XX auquel on
a ajouté SRY sur un autosomeces souris ont des testicules et des conduits déférents mais pas de
tractus féminin et elles sont stériles.
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2- SRY chez l’homme
Les protéines issues de SRY sont exprimées dans les cellules somatiques des crêtes génitales masculines
(précurseurs des cellules de Sertoli) et sont à l’origine d’une cascade d’activation génétique induisant la
formation des testicules et des autres structures génitales masculines.
SRY permet entre autre une vascularisation très spécifique du testicule.
3- Autres facteurs
a) WT1
Exprimé dans les crêtes urogénitales avant SRY, puis dans le mésonéphros et les cellules de Sertoli. Chez les Hommes porteurs de mutations hétérozygotes pour WT1 : anomalies du système génital
(hypospadias : absence de fermeture de l’urètre et cryptorchidie : testicule qui n’est pas en position
scrotale) avec une malformation des reins et une tumeur de Wilms (tumeur de reins). C’est un
régulateur de la transcription de SRY.
b) SOX9
Il est exprimé dans les crêtes génitales et les cellules de Sertoli, de façon plus tardive que SRY. Rôle dans
l’activation du gène de l’AMH, il a donc un rôle dans la différenciation des cellules de Sertoli
(différenciation des cellules mésenchymateuses en cellules de Sertoli qui vont synthétiser l’AMH).
c) SF1
Il est exprimé dans les crêtes génitales avant la différenciation sexuelle et impliqué dans le
développement de la gonade indifférenciée. Il a un rôle dans le développement précoce des testicules :
Sf1 reste exprimé dans le testicule mais pas dans l’ovaire, et permet l’activation des gènes de la
synthèse des stéroïdes.
d) AMH
Il est exprimé dans les cellules de Sertoli et est responsable de la régression des canaux de Müller.
e) DAX1
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4- Gènes du déterminisme sexuel masculin
Le sexe génétique (différenciation sexuelle primaire) détermine le sexe gonadique (ovaires ou
testicules), lui-même responsable du sexe corporel (différenciation sexuelle secondaire).
Les mécanismes à l’origine de la formation du testicule à partir
de la gonade indifférenciée se déroulent chez un homme de
caryotype XY.
-SRY va activer SOX9.
-SOX9 conjointement avec SF1 et DAX1 va permettre la
différenciation des cellules de Sertoli.
-SOX9 va avoir un rétro contrôle négatif sur la formation de SRY
alors que FGF9 a plutôt un rôle de stabilisateur de l’expression
de SOX9.
- FGF9 entraîne aussi la pénétration des tubules
mésonéphrotiques dans la boite gonadique.
- Ensuite on a une augmentation de l’expression de SOX9 qui a
un effet positif sur la sécrétion d’AMH (permettant la régression
des canaux de Müller).
-SF1 stimule la sécrétion d’AMH et permet la formation de
testostérone à partir des cellules de Leydig.
(SRY, SOX9, AMH, SF1 et DAX1 sont les gènes impliqués dans cette différenciation qu’il faut connaître).
5- Contrôle du développement de la lignée germinale chez l’homme (vu l’année dernière)
Cascade
régulatrice
complexe:
séquence
d’activation des
gènes qui dirige
l’induction initiale et
le développement, la
prolifération, la
survie, la migration
et la différenciation
des cellules germinales primordiales.
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VII/ Gènes impliqués dans la spermatogénèse
Le chromosome Y possède un bras long et un bras court sur
lequel se situe le gène SRY. Au niveau du bras long se trouvent
2 régions qui contrôlent la spermatogénèse.
Chez les hommes qui n’ont pas ces 2 régions, il n’y a pas de
spermatogénèse.
Le facteur AZF (Azo Sperma Factor) a été localisé dans ces 2
régions (régions 5 et 6 plus proche du centromère).
On a pu mettre en évidence 3 régions (AZFa, AZFb et AZFc)
contenant un ou plusieurs gènes dont la délétion est
responsable d’infertilité.
Les phénotypes d’infertilité
Délétion d’AZFa:
- Région entière délétée : azoospermie (absence de spermatozoïdes) avec uniquement la présence de
cellule de Sertoli = Syndrome de Sertoli Cells only (SCO). A la biopsie testiculaire, on ne trouve pas de
spermatogonies.
- Mutation ou délétion du gène USP8Y situé dans la même région : azoospermie avec des
spermatozoïdes qui s’arrêtent de maturer au stade pachytène.
Délétion d’AZFb:
- Région entière délétée : azoospermie avec un début de spermatogenèse et son arrêt au stade
pachytène.
-Délétion Partielle : Parfois oligospermie.
Délétion d’AZFc : profils phénotypiques variables, allant de l’azoospermie avec Sertoli Cells only
(biopsie testiculaire) à l’oligospermie.
AZFb + c et AZF a + b + c azoospermie et Sertoli Cells Only (pas de spermatozoïdes sans spermatogonies).
Quand on traite l’infertilité masculine, on regarde s’il y a des spermatozoïdes dans l’éjaculat. Si les
spermatozoïdes sont absents, lié à une insuffisance de production de spermatozoïdes, il y a peut-être
une cause génétique. Auquel cas, on recherche des microdélétions du chromosome Y. S’il y a
microdélétion d’AZFa ou d’AZFb, on ne propose pas la recherche de spermatozoïdes dans les testicules,
car dans le premier cas, il n’y aura pas de spermatogonies, et dans le second cas, il y a arrêt précoce de
spermatogénèse. Ces hommes ne pourront pas procréer avec leurs propres gamètes et pourront avoir
recours à la fécondation in vitro.
S’il y a microdélétion au niveau d’AZFc, on va rechercher les spermatozoïdes.
VIII/ Malformations de l’appareil génital masculin
1- L’agénésie des canaux déférents uni ou bilatérale
Bilatérale : ça peut être lié à une anomalie du développement embryonnaire, souvent associée à une
malformation rénale. Ca peut aussi être lié à une mutation du gène CFTR (au niveau de DF508 dans
50% des cas) avec des problèmes digestifs et pulmonaires. Les mutations de CFTR autres que DF508
n’entraînent pas un profil phénotypique de mucoviscidose, mais aboutissent également à l’agénésie
des canaux déférents.
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Unilatérale : (agénésie du canal déférent, de l’épididyme jusqu’au niveau du corps et de la vésicule
séminale) souvent due à un défaut dans l’embryogénèse et associée à une malformation ou une
absence du rein homolatéral.
2- Les troubles de la migration testiculaire
Le testicule est normalement en position abdominale puis migre dans le scrotum à la fin de la
grossesse.
Ectopie testiculaire (toute position anormale du testicule hors du scrotum): les testicules ne sont
pas en position scrotale, il faut les faire descendre par traitement chirurgical, car l’ectopie
testiculaire est associée à des troubles de la spermatogénèse et à un risque important de cancer. Il
faut donc absolument surveiller ce testicule ectopique de manière régulière. Cela concerne 1 à 4%
des garçons…
Hypospadias : abouchement anormal de l’urètre à la face
inférieure du pénis et des bourses sur la ligne médiane.
Malformations trouvées assez fréquemment, et en
augmentation.
Cryptorchidie (absence d'un ou des deux testicules dans le scrotum due à
une migration du testicule inachevée ou à son absence totale). Elle inclut
l’ectopie testiculaire. La descente des testicules est indispensable pour 2
raisons : premièrement pour une question de température idéale pour la
maturation des spermatozoïdes et deuxièmement car les testicules
cryptorchides sont à haut risque de cancer.
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3- Les troubles de la fermeture du canal péritonéo-vaginal
- hernie inguinale congénitale : Pas d’oblitération (fermeture) du canal péritonéo-vaginal. Le tube
digestif pénètre dans le scrotum.
- hydrocèle congénitale : Fermeture partielle du canal, du liquide se forme à l’intérieur du canal,
formation liquidienne dans les bourses.
Ce sont des facteurs de risque d’infertilité.
4- Le syndrome de Klinefelter
Ce sont des hommes 47XXY ou mosaïque (1 à 2 cas pour 1000, 3% des cas d’infertilité).
Leur taux de testostérone est peu élevé, ce qui pose problème à la puberté on note une hypotrophie
testiculaire majeure, un hypogonadisme, une virilisation incomplète avec une pilosité peu importante,
des troubles de l’érection, un développement musculaire moins important. Ils ne produisent pas de
spermatozoïdes et sont donc infertiles. Ils ont un taux de FSH très augmenté et ont souvent une
gynécomastie.
La mise en évidence du diagnostic se faisait grâce à l’analyse du corps de Barr, mais de nos jours on fait
systématiquement un caryotype constitutionnel.
Le plus souvent, ces patients ont une azoospermie, avec un syndrome de Sertoli seul à la biopsie testiculaire.
Ronéo 6
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