Sic et histoire_8

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SIC & Histoire
Coordination : Patrick Fraysse, Jessica Fèvres de Bideran, Julie Deramond
Sic&Histoire est un projet scientifique qui vise à (ré)interroger les liens entre deux disciplines
de SHS, les Sciences de l’information et de la communication et l’Histoire. Il s’agit d’une
réflexion interdisciplinaire réunissant des chercheurs en SIC, en Histoire au sens large, pour
lesquels toutes les questions qui concernent le document, les médias et médiations, comme les
problématiques de réception, d’usages de l’histoire ou de patrimonialisation sont importantes.
Le terme d’histoire sera utilisé ici dans son sens le plus large et les chercheurs en « histoire »
ne seront pas spécifiquement rattachés à la seule discipline historique. Tous les chercheurs qui
ont une démarche et un intérêt pour l’histoire peuvent être réunis ici, qu’ils appartiennent au
champ disciplinaire strict de l’histoire mais aussi de l’histoire de l’art, de la musicologie, de
l’histoire littéraire ou de l’archéologie, du patrimoine et de la muséologie
Les liens entre Histoire et communication seront abordés à travers ces différentes approches
dont la liste ci-dessous n’est qu’indicative :
 Étude des processus, des productions et des usages de l’information et de la
communication en histoire ou dans l’histoire ;
 Étude des représentations et de la réception de l’histoire ;
 Étude des processus de médiation et de médiatisation de l’histoire, de l’archéologie et
du patrimoine.
 Approche communicationnelle de la circulation des savoirs ou des objets d’histoire.
 Penser la communication sur le temps long dans une approche diachronique.
 Etudier la dimension info-communicationnelle de l’histoire…
Il ne s’agit pas de faire l’histoire des SIC, mais bien plutôt d’envisager les points communs,
les terrains partagés des SIC et de l’histoire.
Nous souhaitons interroger l’apport de l'analyse historique à la construction de concepts et
notions en SIC (celui de document par ex., mais aussi médiation, réception, interprétation,
usages) et inversement, observer ce qu’apportent les Sciences de l'information et de la
communication à l'Histoire.
Mots clés : représentations, médiation culturelle, réception de l’histoire, médiévalité,
information et communication dans l’histoire ou d’un point de vue diachronique, patrimoine,
monument et document, spectacle, musées, études des publics, offre de patrimoine, industries
culturelles, stéréotypes
Constitution d’un réseau de chercheurs
Nous souhaitons rassembler un réseau de chercheurs intéressés par ces problématiques pour
mener un travail collectif de réflexion et d’échange. Conçu comme un dispositif scientifique
permettant à un collectif d’universitaires réunis autour d’une problématique commune de
confronter leurs approches théoriques et méthodologiques ce réseau permettra de construire, à
partir des controverses et des enrichissements qui en découlent, une culture commune et des
connaissances nouvelles. Il s’agira par ailleurs d’échanger, de lire et partager des ressources,
d’organiser des lieux de rencontre afin de contribuer au développement de ce champ de
recherche.
Organisation d’une Journée scientifique
Pour initier le débat et les échanges, une première journée d’étude est prévue le 8 novembre
2013. Une publication est envisagée aux Presses universitaires du Mirail (PUM) de Toulouse.
Thématique proposée pour ce premier séminaire :
Approche documentologique de l’histoire : Le document, concept commun et débats
entre SIC et Histoire
Aujourd’hui l’écrit (volumen, codex, écrit d’écran) n’est plus la seule source documentaire
pour l’histoire. Les historiens, les historiens de l’art, les archéologues considèrent depuis
longtemps comme document tout ce qui a été légué par le passé. Des tableaux, des images,
des monuments, des objets, etc… sont des sources documentaires tout aussi fructueuses que
les livres ou les actes officiels manuscrits ou imprimés. Ces derniers sont par ailleurs
réinterrogés avec des grilles d’analyse nouvelles qui font la part belle au numérique et
croisent les préoccupations des sociologues, des informaticiens et des gestionnaires de
l’information. Les programmes de numérisation des données historiques (archives) et
iconographiques (musées) obligent par ailleurs les professionnels du passé et des documents à
renouveler leurs approches théoriques et méthodologiques. Qu’appelle-t-on document
aujourd’hui en histoire et en sic ?
D’un côté en Histoire, le document qui semble être une évidence comme matériau de base du
travail d’analyse, est souvent évoqué au travers d’autres notions comme celles de trace,
d’archive, de donnée ou de source. Cette notion de document parait alors tellement évidente
qu’on ne ressent pas forcément le besoin de la définir ou de l’expliquer. Si la notion n’est pas
définie pour elle-même, en revanche, par la description de ses usages et de ses enjeux, une
explication en creux se fait jour par l’évocation de typologies ou par les méthodes d’analyse
(critique externe et interne mais aussi par des projets actuels d’analyse informatique des
données).
En SIC au contraire on réfléchit à la définition de ces notions et particulièrement à celle de
document qui est travaillée par les professionnels de l’information (bibliothécaires,
archivistes, documentalistes) mais aussi par des chercheurs universitaires qui cherchent à
comprendre la complexité des supports et la multiplicité des représentations qui se
construisent dans la manipulation de ces objets médiateurs et de ces artefacts documentaires
qui permettent la circulation des savoirs. Les typologies élaborées (documents primaires ou
secondaires, documents par intention ou par attribution, etc…), les méthodes employées
(analyse de discours, enquêtes statistiques, etc…) et les problématiques proposées
(hybridation, circulation des savoirs, médiation, vulgarisation, etc…) construisent peu à peu
une théorie du document.
Entre matériau de base et objet d’étude, le document sera interrogé de manière plurielle et
contradictoire, dans une perspective interdisciplinaire qui consistera à la fois à interroger
l’apport de l'analyse historique à la construction de concepts et notions de SIC (donnée,
information, document…) et inversement, à observer ce qu’apportent les Sciences de
l'information et de la communication à la définition des matériaux de l'Histoire (archives,
sources, documents…).
Programme de la journée d’étude « Sic&Histoire du 8 novembre 2013
10 Chercheurs sollicités :
Toulouse
Patrick Fraysse, MCF SIC LERASS Toulouse
Viviane Couzinet, PR SIC LERASS Toulouse
Josiane Senié-Demeurisse, MCF associée SIC LERASS Toulouse
Julie Deramond, Dr Histoire contemporaine, ATER SIC LERASS Toulouse
Florent Hautefeulle, MCFArchéologie médiévale, TRACES Toulouse
Montpellier
Gérard Régimbeau, PR SIC LERASS Montpellier
Alain Chante, PR SIC LERASS Montpellier
Christian Amalvi, PR Histoire contemporaine, CRISES Montpellier
Bordeaux
Philippe Araguas, PR Histoire de l’art médiéval, AUSONIUS Bordeaux 3
Jessica Fèvres de Bideran, Dr Histoire de l’Art, AUSONIUS Bordeaux 3
Cette première journée d’étude posera les bases du réseau « Sic et Histoire » que nous
souhaitons constituer. A cette occasion, un carnet de recherche (intitulé Com’ en Histoire)
sera lancé sur Hypothèses (http://cehistoire.hypotheses.org).
Ces premiers jalons à partir de l’objet « Document » créeront, nous l’espérons, un chantier
appelé probablement à se développer par la suite dans un séminaire régulier et dans un
colloque international envisagé pour 2015 et qui permettra d’approfondir d’autres notions
communes (médiation, représentation, réception, interprétation, usages…).
Financement
Lerass équipe Mics (AO1)
Date du séminaire : vendredi 8 novembre 2013
Lieu : IUT Paul Sabatier, salle du conseil
Déjeuner au restaurant L’esplanade sur le campus
Programme
Matin
9h : Accueil
9h30 : Présentation de la journée : Patrick Fraysse, Jessica Fèvres de Bideran et Julie
Deramond
9h45 Florent Hautefeuille, Des données du passé aux banques de données
Résumés : Utilisation des maths et de l’informatique au service de l’extraction de données
archéologiques dans les textes.
Mots-clés : données, informations, métadonnées, discours, archéologie, maths
10h10 Viviane Couzinet, Regard de la science de l’information-communication sur
l’archive : analyse à partir du cas des compoix de Fonsorbes
Résumé : Les compoix sont généralement utilisés comme source de l’histoire. Il s’agira de
montrer ici, à partir de cette archive particulière, comment la science de l’informationcommunication aborde la notion de document et de contribuer à l’évolution de sa définition.
Mots-clés : source, archive, document, Histoire
10h30-10h45 Discussion
10h50 Alain Chante, BD et Histoire, un triple rapport au temps
Résumé : La BD qui est un document mal référencé, difficile à dater et à situer, est un
document d’Histoire contemporaine, un témoin de son époque, de ses façons d’être et de ses
façons de voir ; elle a aussi besoin d’une documentation historique, plus ou moins respectée ;
enfin défiant le temps au niveau de ses grandes vedettes, elle a tendance à prolonger des
images, des croyances qui dépassent les époques et deviennent mythiques. Elle est donc un
présent qui récupère du passé pour le transmettre au futur.
Mots-clés : BD, document, image, transmission, Histoire
11h15 Patrick Fraysse. Document, monument et hybridations : la circulation des documentsmonumentaires de l’église Notre-Dame La Daurade de Toulouse.
Résumé : Ce travail sur la circulation des signes et des traces archéologiques de l’église
Notre-Dame La Daurade de Toulouse s’inscrit dans le cadre d’une recherche (hdr) sur la
réception contemporaine du Moyen Age et l’inscription spatiale de « médiévalités ». Cette
étude de cas à partir des vestiges d’une église antique et médiévale (détruite au XVIIIe siècle),
conservés sur place ou déplacés dans les musées, des documents créés pour expliquer les
parties disparues de l’édifice (images, maquettes) mais aussi des copies de chapiteaux et de
colonnes que nous nommons des documents-monumentaires, nous permettra d’interroger des
notions communes à l’Histoire et aux SIC, telles que document, monument, trace mais aussi
des processus ou des mouvements tels que transmission, médiation, circulation, mais encore
détournement, falsification, hybridation.
Cette interrogation du statut des objets portera d’abord un regard « archéologique » sur le
monument qu’est La Daurade et de ses trois grandes périodes d’existence, antique, médiévale
et actuelle. Une deuxième approche qualifiée de documentaire permettra d’évoquer le travail
des historiens et la diffusion-médiation des recherches archéologiques. Une troisième
approche permettra d’interroger l’Histoire par la documentologie et de présenter la notion de
« document-monumentaire » qui peut s’incarner dans des objets archéologiques authentiques
déplacés ou des copies et autres fac-similés installés dans l’église actuelle, dans la rue à
Toulouse ou dans une « folie » médiévalisante à Nice, l’abbaye dite de Roseland.
Mots clés : Document, monument, médiations, trace, document-monumentaire, copie,
archéologie
11h40-12h00 Discussion
12h-14h30 Déjeuner
Après midi
14h30-14h50 Jessica Fèvres de Bideran, Permanence et modifications des formes de
documentation patrimoniale : circulation d’un monument médiéval entre le XIXe et le XXe
siècle.
Résumé : Depuis le XIXe siècle, les cathédrales ne sont plus envisagées comme de simples
lieux de culte mais sont également pensées en termes de monuments historiques et, plus
récemment, de sites patrimoniaux proposant à un public de plus en plus large des expériences
de visite. Traces tangibles du passé qui s’élèvent au cœur des villes, ces dernières constituent
un ensemble documentaire complexe qui est donc soumis à l’interprétation et dont de
nombreuses représentations circulent au sein de l’espace public. La cathédrale Saint-André de
Bordeaux, édifice gothique particulièrement hétérogène, nous donne notamment l’occasion
d’observer l’évolution des politiques patrimoniales sur plus d’un siècle en analysant les
usages documentaires que font de ce monument les différents acteurs du patrimoine. Des
copies des statues du portail royal effectuées au XIXe siècle pour restaurer le portail central de
Notre-Dame de Paris à la récente restitution virtuelle du cloître médiéval détruit aux environs
de 1875, cet exemple particulier permet de questionner la circulation de ce documentmonument en suivant les informations extraites et les processus de communication mis en
place par les historiens-archéologues.
Mots clés : imitation, interprétation, restauration, restitution, représentation du patrimoine,
monument virtuel.
14h55-15h15 Gérard Régimbeau, Le document iconique en Histoire de l'art
Résumé : cette contribution s’attachera à préciser plusieurs points tenant à la nature du
document iconique et à ses définitions en discutant des aspects relatifs à la sémantique, à son
rôle dans l’énonciation, aux degrés de reproduction et à ses actualisations numériques pour
continuer d’approcher les questions de médiations informationnelles reliant documentation et
iconographie éditoriale. La notion d’iconographie éditoriale suppose, en effet, qu’on en
distingue les niveaux théorique et pratique : elle permet de développer la compréhension de la
médiation iconologique (et/ou iconographique) des arts sur le versant des médiations
éditoriales et sur la place de l’image dans l’épistémologie de l’Histoire de l’art. Deux
orientations étudiant la construction et la transmission des savoirs.
Mots-clés : document iconique, médiation informationnelle, iconographie éditoriale,
transmission, Histoire de l’art
15h15-15h30 Discussion
15h30-15h50 Philippe Araguas, Enseigner l’histoire de l’art : de la lanterne magique au
webdocu.
Résumé : Dans les années soixante du XXème siècle, la « lanterne » qui n’avait plus de
véritable aura magicienne était encore le média privilégié d’un discours en grande partie
descriptif. Dans certains cas, les Professeurs qui venaient tout juste d’abandonner la toge
ignoraient superbement les grises et pâles images projetées par des appariteurs attentifs aux
changements de tons ou aux signes discrets qui à une cadence généralement assez lente
faisaient glisser les plaques de verres soigneusement archivées dans les bibliothèques
universitaires. La révolution de la diapositive couleur bouleversa le discours magistral selon
des modalités que je tenterai de modéliser. Au-delà du diaporama plus ou moins assisté (pwp
& co), que peut-on attendre du blog et du webdocu dans le domaine pédagogique ?
Mots-clés : Histoire de l’art, enseignement, document pédagogique, web-docu
15h55-16h15 Julie Deramond, Quand l’historien se fait documentaliste
Résumé : Rares sont désormais les historiens qui se contentent d’analyser jour après jour un
même fonds d’archives, destiné à devenir « leur fonds » en quelques sortes. Avec l’essor
d’une histoire culturelle ouverte à de nouveaux objets, la recherche de sources se développe
bien au-delà d’un fonds, d’un terroir, d’un territoire même. A cette transformation profonde
des pratiques historiennes est lié un bouleversement tout aussi important des pratiques
archivistiques avec la mise en ligne de nombreux documents, manuscrits, imprimés, affiches,
etc. Si l’historien peut parfois se contenter de télécharger ces documents numérisés, il réalise
également ses propres copies et numérisations, scannant, photographiant, photocopiant les
archives qui l’intéressent sur place. Il se crée dès lors un mini centre de documentation
personnel à domicile, constitué de ce qu’il nommera ses sources, documents originaux et
copiés, matériaux concrets ou numériques, et ces ouvrages qui composeront sa documentation
bibliographique.
Mots-clés : Histoire, document, banque de données
16h15-16h30 Discussion
16h30-17h00 Christian Amalvi Débat, discussion, conclusion
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