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Le peuplement du lac Victoria avec cette espèce de poissons tourne à la catastrophe écologique
C'est un petit plouf pour un poisson mais un grand plongeon pour l'Afrique centrale que raconte Hubert
Sauper dans son documentaire Le Cauchemar de Darwin en salles le 2 mars. Quand, à la fin des années
1950, quelques perches du Nil furent rejetées dans le mythique lac Victoria, le plus vaste bassin d'eau douce
tropical de la planète (68 100 kilomètres carrés, une cuvette vaste comme l'Irlande), personne n'imaginait
que l' «expérience scientifique» tournerait au mauvais rêve d'apprenti sorcier. Il était alors question
d'introduire une espèce de grande taille, à même de répondre aux besoins alimentaires générés par une
démographie galopante. La perche du Nil, qu'on appelle aussi capitaine, est un gros poisson à chair blanche,
de 50 à 100 kilos pour 1 mètre à 1,50 mètre de longueur, aux larges filets faciles à cuisiner qui séduisent tant
les consommateurs occidentaux - on la retrouve sur les étals de toutes les poissonneries d'Europe.
Pourtant, un demi-siècle plus tard, le constat est dramatique. Le lac, auparavant riche de 300 espèces de
cichlidés, petits poissons d'eau douce dont la plupart sont endémiques, a d'ores et déjà vu disparaître au
moins 25 de ces espèces uniques. Et les autres vont mal: certaines études avancent que 65% d'entre elles
sont en cours d'extinction. Jusque dans les années 1950, elles représentaient 99% des captures. Aujourd'hui,
elles constitueraient moins de 1% des poissons pêchés dans les zones les plus exposées.
Car la perche, redoutable carnivore, dévore tout sur son passage. Sauf les algues, qui constituent
l'alimentation des petits cichlidés. A l'élimination de ces derniers s'ajoute donc l'étouffement programmé du
lac par la prolifération anarchique d'espèces comme la jacinthe d'eau. A certaines périodes de l'année,
quelques parties du lac sont désormais anoxiques, totalement dépourvues d'oxygène.
L’Express
par Marion Festraëts et , publié le 28/02/2005
Le peuplement du lac Victoria avec cette espèce de poissons tourne à la catastrophe écologique
C'est un petit plouf pour un poisson mais un grand plongeon pour l'Afrique centrale que raconte Hubert
Sauper dans son documentaire Le Cauchemar de Darwin en salles le 2 mars. Quand, à la fin des années
1950, quelques perches du Nil furent rejetées dans le mythique lac Victoria, le plus vaste bassin d'eau douce
tropical de la planète (68 100 kilomètres carrés, une cuvette vaste comme l'Irlande), personne n'imaginait
que l' «expérience scientifique» tournerait au mauvais rêve d'apprenti sorcier. Il était alors question
d'introduire une espèce de grande taille, à même de répondre aux besoins alimentaires générés par une
démographie galopante. La perche du Nil, qu'on appelle aussi capitaine, est un gros poisson à chair blanche,
de 50 à 100 kilos pour 1 mètre à 1,50 mètre de longueur, aux larges filets faciles à cuisiner qui séduisent tant
les consommateurs occidentaux - on la retrouve sur les étals de toutes les poissonneries d'Europe.
Pourtant, un demi-siècle plus tard, le constat est dramatique. Le lac, auparavant riche de 300 espèces de
cichlidés, petits poissons d'eau douce dont la plupart sont endémiques, a d'ores et déjà vu disparaître au
moins 25 de ces espèces uniques. Et les autres vont mal: certaines études avancent que 65% d'entre elles
sont en cours d'extinction. Jusque dans les années 1950, elles représentaient 99% des captures. Aujourd'hui,
elles constitueraient moins de 1% des poissons pêchés dans les zones les plus exposées.
Car la perche, redoutable carnivore, dévore tout sur son passage. Sauf les algues, qui constituent
l'alimentation des petits cichlidés. A l'élimination de ces derniers s'ajoute donc l'étouffement programmé du
lac par la prolifération anarchique d'espèces comme la jacinthe d'eau. A certaines périodes de l'année,
quelques parties du lac sont désormais anoxiques, totalement dépourvues d'oxygène.
L’Express
par Marion Festraëts et , publié le 28/02/2005
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