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IP/02/84
Bruxelles, le 17 janvier 2002
Conservation de la nature: la Commission approuve
les sites devant bénéficier d'une protection spéciale
aux îles Canaries, aux Açores et à Madère
La Commission a approuvé la première liste de sites d'importance
européenne à protéger conformément à la directive «Habitats» de l'Union
européenne (92/43/CEE). Cette liste couvre la région biogéographique de la
Macaronésie, c'est-à-dire les îles Canaries, les Açores et Madère. Les sites
en question, qui abritent des habitats naturels et des espèces animales et
végétales rares et menacés, font désormais officiellement partie du réseau
de sites bénéficiant d'une protection spéciale dans l'Union européenne, le
réseau Natura 2000. La Commission établira cinq autres listes de ces sites,
qui couvriront les cinq autres régions biogéographiques de la Communauté
– alpine, continentale, méditerranéenne, boréale et atlantique, sur la base des
propositions qui seront présentées par les États membres.
La commissaire chargée de l'environnement, Margot Wallström, s'est félicitée de
cette décision, en déclarant: «L'adoption de cette liste est une étape fondamentale
dans la mise en place du réseau Natura 2000. Ces îles abritent une partie des
espèces de faune et de flore sauvages les plus importantes et les plus variées de
toute l'Union européenne. Il convient de féliciter les autorités espagnoles et
portugaises qui, en plaçant plus de 30 % du territoire de ces îles sous protection
spéciale au titre de Natura 2000, contribuent de manière appréciable à la
conservation de ces espèces.»
La commissaire Wallström a ajouté: «Il faut maintenir cet effort. J'encourage donc
les autres États membres à finaliser leurs décisions relatives aux sites proposés, afin
de permettre dès que possible à la Commission d'adopter rapidement des listes pour
les autres régions qui méritent un statut de protection européen. Il est essentiel de
mettre en œuvre le réseau Natura 2000 et de le gérer de manière positive si l'on
veut respecter l'engagement pris par les chefs d'État et de gouvernement lors du
Conseil européen de Göteborg, en juin dernier, qui vise à mettre un terme au déclin
de la biodiversité à l'intérieur de l'Union européenne d'ici à la fin de cette décennie.»
I. Natura 2000
L'objectif consistant à établir un réseau écologique de sites en vue d'assurer la
protection de la faune et de la flore sauvages menacées dans l'Union européenne a
été approuvé avec l'adoption de la directive 92/43/CEE (directive «Habitats»). Les
États membres, conscients que les menaces qui pèsent sur la faune et la flore
ignorent les frontières, ont accepté le principe d'actions concertées à l'échelle de
l'Union. La directive prévoit que le réseau «Natura 2000» regroupe les sites
désignés en vue d'assurer la protection de 200 habitats naturels et de plus de 600
espèces animales ou végétales rares ou menacées, ainsi que les zones de
protection spéciale des espèces d'oiseaux désignées conformément à la directive
79/409/CEE adoptée précédemment (directive «Oiseaux sauvages»).
Dans le cadre du réseau Natura 2000, l'Union européenne est divisée en six régions
biogéographiques (macaronésienne, alpine, continentale, méditerranéenne,
boréale et atlantique). Ces régions représentent les principales zones naturelles
distinctives de l'Europe. L'établissement de listes de sites à protéger pour chacune
de ces régions est un processus en trois étapes.
Première étape: chaque État membre est chargé de proposer, sur la base des
critères scientifiques exposés dans la directive, une liste nationale de sites à inclure
au réseau. Ces sites sont nécessaires pour garantir un bon statut de conservation
des habitats et des espèces répertoriés dans la directive.
Deuxième étape: la Commission, en consultation avec les États membres, établit
une liste de sites d'importance communautaire («SIC») en vue de la conservation
des espèces, sur la base des propositions des listes nationales. La décision prise
aujourd'hui pour la Macaronésie concerne l'adoption de la première de ces listes.
Pour établir ces listes, la Commission reçoit les conseils de nombreux scientifiques
compétents de l'Agence européenne pour l'environnement, de groupes de parties
concernées et de chercheurs indépendants.
Troisième étape: dans un délai de six ans à compter de l'adoption des listes de
SIC, les États membres doivent mettre en place les mesures nécessaires à la
protection et à la gestion des sites désignés, et les désigner ainsi officiellement
comme zones spéciales de conservation («ZSC»).
Une fois que les zones spéciales de conservation ont été désignées, les États
membres doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir leur
conservation et éviter leur détérioration. La directive prévoit un cofinancement des
mesures de conservation par l'Union européenne. Cela ne signifie pas que les
activités économiques sont exclues de ces sites, mais les États membres doivent
veiller à ce que ces activités soient compatibles avec la conservation des habitats et
des espèces pour lesquels les sites ont été désignés. Lorsque des propositions
relatives à des projets d'activités sont présentées, elles sont soumises à une
évaluation détaillée et, s'il apparaît que ces projets risquent d'avoir des incidences
sur les intérêts liés à conservation du site, ils ne peuvent être autorisés que s'il n'y a
aucun site de substitution viable et lorsqu'il peut être démontré qu'ils représentent un
intérêt public prépondérant. Si ces projets sont réalisés, il convient de compenser la
disparition d'habitats par la création ou la restauration d'un autre habitat ou par
l'amélioration de la gestion d'autres sites, afin de maintenir l'intégrité du réseau dans
son ensemble.
II. La liste pour la région macaronésienne
La liste de sites d'intérêt communautaire pour la Macaronésie a été établie sur la
base des propositions faites sur les listes nationales préparées par l'Espagne et le
Portugal. Elle comprend un total de 208 sites différents et couvre une superficie de
3 487 kilomètres carrés de terre ferme et de 1 848 kilomètres carrés de zones
marines, soit 34 % de la zone terrestre totale de ces îles.
Le calendrier initial de la directive prévoyait que les listes devaient être dressées à
l'échelon de l'UE en 1998 au plus tard, mais le processus d'établissement des listes
nationales des États membres a connu des retards considérables et la liste
concernant la Macaronésie est la première à être adoptée.
Bien qu'il s'agisse de la plus petite des régions biogéographiques, cette région est
toutefois d'une grande importance puisque ces îles volcaniques abritent un
ensemble naturel unique, du fait qu'elles n'ont jamais été en contact direct avec le
continent européen. Elles possèdent une flore et une faune très riches, avec un
pourcentage élevé d'espèces endémiques à ces îles (c'est-à-dire que l'on ne
rencontre nulle part ailleurs dans le monde).
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Par exemple, le pourcentage de plantes endémiques par unité de superficie (32 %
environ) est le plus élevé d'Europe, et il n'est égalé dans le monde que par les
Galapagos, et seules les Philippines et la Nouvelle-Calédonie le dépassent. Les
espèces animales endémiques comprennent des espèces remarquables telles que
le lézard géant de Hierro, qui est probablement le reptile le plus rare d'Europe et
l'une des espèces les plus menacées du monde.
La contribution de ces îles à la conservation de la nature en Europe apparaît
clairement si l'on considère que, avec seulement 3 % de la superficie de l'Union
européenne, elles abritent un plus grand nombre d'espèces importantes à protéger
en vertu de la directive que la région atlantique, qui couvre 24 % du territoire de
l'Union.
Le climat subtropical de ces îles et leur géographie particulière ont donné naissance
à trois types principaux d'habitats: falaises et dunes côtières, zones montagnardes
ouvertes et forêts comprenant des forêts humides telles que des forêts humides à
feuillage persistant composées de lauriers. Certains types d'habitats, de même qu'un
grand nombre des espèces qu'ils abritent, ne se rencontrent souvent que sur ces
îles.
Le texte de la décision de la Commission ainsi que la liste de sites macaronésiens
jointe
en
annexe
peuvent
être
consultés
à
l'adresse
suivante:
http://europa.eu.int/comm/dgs/environment/whatsnew.htm .
Des cartes montrant la répartition des sites sur chaque île de cette région sont
également disponibles à la même adresse. Des informations relatives à chacun des
sites, reprenant les espèces et les habitats pour lesquels chaque site a été désigné,
ainsi qu'une carte présentant les différents sites seront prochainement proposées
sur cette même page. Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez vous
adresser à M. Nicholas Hanley, Direction générale de l'environnement, au 02 296 87
03.
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