MEMO/11/104 Bruxelles, le 22 février 2011 Le partenariat UE-Russie – faits et chiffres En plus d'être voisines, l'Union européenne et la Russie sont également des partenaires stratégiques qui coopèrent pour résoudre de nombreuses questions bilatérales et mondiales, sur la base d'engagements et d'intérêts communs. La prochaine rencontre au niveau des exécutifs sera, à tous points de vue, la plus importante qui ait été organisée jusqu'à présent. Ces réunions entre la Commission et le gouvernement de la Fédération de Russie sont organisées depuis 1997. Cadre institutionnel La base juridique des relations entre l'Union européenne et la Russie réside actuellement dans l'accord de partenariat et de coopération (APC), en vigueur depuis décembre 1997. Cet accord prévoit un dialogue politique, des échanges commerciaux bilatéraux, la libéralisation des investissements et une coopération dans les domaines social, économique, financier, scientifique et culturel. Il est reconduit tacitement chaque année, jusqu'à son remplacement par un nouvel accord. Des négociations en vue de la conclusion d'un nouveau traité bilatéral ambitieux ont été ouvertes lors du sommet de Khanty-Mansyisk en 2008 et, depuis lors, ont progressé sur nombre de matières économiques, politiques et sectorielles. Lorsqu'il sera en vigueur, ce nouvel accord devrait constituer une base solide pour établir des relations étroites entre l'Union européenne et la Russie au XXIe siècle, en couvrant tous leurs domaines de coopération et en prévoyant des dispositions ambitieuses concernant, notamment, le commerce, les investissements et l'énergie. Lors du sommet de Saint-Pétersbourg, en mai 2003, l'UE et la Russie étaient convenues de renforcer leur coopération en créant quatre "espaces communs", c'est-à-dire des domaines de coopération approfondie dans plusieurs secteurs clés. Au sommet de Moscou, en mai 2005, des "feuilles de route" détaillées ont été adoptées en vue de concrétiser ces espaces communs. L'espace économique commun est axé sur les relations économiques et commerciales et vise à assurer une meilleure compatibilité des cadres économiques et réglementaires de l'Union et de la Russie, de sorte à stimuler les investissements et les échanges; l'espace commun de liberté, de sécurité et de justice concerne la justice et les affaires intérieures, l'État de droit et les droits de l'homme; l'espace commun de sécurité extérieure, qui comprend la gestion des crises et la non-prolifération, porte sur la coopération bilatérale et mondiale entre l'UE et la Russie; l'espace commun de recherche et d'enseignement permet une coopération renforcée dans ces domaines, y compris dans les aspects culturels. Afin de cibler encore davantage le soutien aux réformes entreprises par la Russie, un partenariat pour la modernisation a été conclu lors du sommet de Rostov de 2010. Ce partenariat se veut un cadre flexible encourageant les réformes, favorisant la croissance et augmentant la compétitivité, en faisant participer la société dans son ensemble. La primauté du droit, la protection des droits des citoyens et l'assurance de conditions de concurrence égales entre les entreprises sont trois facteurs essentiels à cet égard. Le partenariat est fondé sur les quatre espaces communs et il complète les partenariats pour la modernisation bilatéraux conclus entre plusieurs États membres de l'UE et la Russie. Des consultations semestrielles sur les droits de l'homme ont lieu depuis 2005 et permettent des échanges francs et ouverts sur des questions liées aux droits de l'homme dans l'UE et la Russie, y compris sur des cas individuels. Relations économiques Les liens économiques entre la Russie et l'Union européenne se sont sensiblement accrus au cours des dernières années. La Russie est ainsi devenue le troisième partenaire commercial de l'Union pour les ventes de marchandises (après les États-Unis et la Chine), avec 66 milliards d'euros d'exportations vers la Russie (6% des exportations de l'UE, à la 4e place) et 115 milliards d'euros d'importations en 2009 (9,6% des importations de l'UE, à la 3e place après la Chine et les États-Unis, principalement des ressources naturelles). L'UE constitue donc le plus grand marché pour les produits russes. En 2009, les importations et les exportations ont baissé d'un tiers à la suite de la crise économique mondiale, mais les échanges ont repris de manière significative en 2010. L'excédent de la balance commerciale russe a augmenté de 47% par rapport à 2009 et atteint 79 milliards de dollars. Les investissements directs étrangers provenant de l'UE s'élevaient à 25,5 milliards d'euros en 2008, avant de chuter pendant la crise. L'Europe n'en demeure pas moins le premier investisseur en Russie. Les investissements dans le sens Russie-UE ont, pour leur part, représenté 3,3 milliards d'euros en 2009. Plus concrètement, la Russie est le premier fournisseur de produits énergétiques de l'UE (pétrole, produits pétroliers, gaz, uranium et charbon), couvrant ainsi plus de 25% de la consommation européenne de pétrole et de gaz. De son côté, l'Union européenne est la première destination d'exportation des produits énergétiques russes. L'économie russe demeure d'ailleurs extrêmement dépendante de l'exportation de ses matières premières. Par exemple, l'UE représente 88% des exportations totales de pétrole russe, 70% des exportations de gaz et 50% des exportations de charbon. L'exportation des matières premières vers l'UE pèse près de 40% dans budget russe. Les sources d'énergie représentent 65% des importations totales de l'UE en provenance de Russie. Coopération financière La coopération financière avec la Russie a commencé au début des années 1990, dans le cadre du programme TACIS, qui depuis lors a été remplacé par l'instrument européen de voisinage et de partenariat. Afin d'assurer une transition en douceur, toute une série de secteurs de l'économie russe ont été assistés. Depuis 1991, un montant total de près de 2,8 milliards d'euros d'aides a ainsi été apporté grâce à la Commission européenne. Plusieurs projets TACIS sont encore en cours de réalisation jusqu'en 2013. 2 La situation fiscale de la Fédération de Russie s'étant considérablement améliorée ces dernières années, les besoins d'assistance financière, auparavant considérables, ont diminué. La Russie est même devenue donateur à son tour. La coopération financière est désormais axée sur la réalisation des objectifs définis dans les feuilles de route adoptées pour concrétiser les espaces communs UERussie. Elle fonctionne maintenant selon le principe du cofinancement par l'UE et par la Russie. Cette dernière cofinance notamment des programmes de coopération transfrontalière. Priorité est également donnée à la coopération en matière d'enseignement supérieur, avec les programmes Erasmus Mundus et Tempus qui encouragent la mobilité des étudiants et des enseignants. Enfin, le soutien financier apporté à la Russie provenait également de l'instrument de sûreté nucléaire (500 millions d'euros depuis 1991) et de plusieurs autres programmes thématiques. L'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH) a financé 14 projets liés à cette matière en 2010, à hauteur de près de 2 millions d'euros, et le programme de partenariat pour le renforcement des institutions a soutenu 16 projets, conjointement avec des ONG, pour un montant total de 5 millions d'euros. 3