La rééducation

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La rééducation
Quel est le rôle de la rééducation ?
Cette fiche complète le guide SOR SAVOIR PATIENT Comprendre l’ostéosarcome
Quand, comment et où faire une rééducation
avant une chirurgie conservatrice ?
Quand, comment et où faire la rééducation
après une chirurgie conservatrice ?
Est-il possible d’utiliser normalement le membre
opéré après une chirurgie de l’ostéosarcome ?
La rééducation de l’ostéosarcome comporte deux phases :
- une rééducation avant la chirurgie conservatrice (on
parle de rééducation préopératoire) ;
- une rééducation après la chirurgie conservatrice (on
parle de rééducation postopératoire).
Quel est le rôle de la rééducation ?
La rééducation a pour but de permettre au patient de
retrouver la meilleure fonction possible du membre opéré.
Le patient doit pouvoir récupérer un membre mobile
avec une force musculaire suffisante pour reprendre les
activités de la vie courante.
Le spécialiste qui prend en charge la rééducation est le
masseur-kinésithérapeute*. Il met en place différents types
d’exercices adaptés au patient.
La rééducation est indispensable après la chirurgie, notamment en cas de chirurgie reconstructrice. La rééducation
fait partie intégrante du traitement de l’ostéosarcome. Il
est important que le patient soit pris en charge par une
équipe habituée à ce type de rééducation.
Certains patients appréhendent la rééducation du fait des
douleurs qu’elle peut occasionner. Comme lors de tous
les autres soins, tous les moyens doivent être mis en œuvre
pour limiter la douleur et l’inconfort du patient et permettre
que la rééducation se passe dans de bonnes conditions.
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Le masseur-kinésithérapeute est un professionnel sensible à cet aspect
du soin. Il peut mettre en œuvre de nombreux moyens non médicamenteux, souvent efficaces, pour limiter la douleur, tant lors des soins
de rééducation qu’en dehors.
La participation du patient tout au long de la rééducation est indispensable.
Quand, comment et où faire une rééducation avant une
chirurgie conservatrice ?
Une kinésithérapie* faite avant une chirurgie reconstructrice permet
au patient :
- de prendre conscience du rôle et de la fonction de ses muscles ;
- d’apprendre à marcher avec des béquilles ;
- de contrôler ou corriger de mauvaises attitudes ;
- de contrôler la perte de volume des muscles (amyotrophie*) ;
- de participer à sa rééducation et à la prise en charge de sa maladie,
- de prendre contact avec l’équipe soignante, ce qui favorise les
relations futures.
La rééducation préopératoire peut se faire à l’hôpital où est suivi le
patient, par un masseur-kinésithérapeute de ville ou dans un centre
spécialisé de rééducation.
Le masseur-kinésithérapeute qui prend en charge la rééducation doit
être parfaitement informé de la situation du patient, de la chirurgie
envisagée et des techniques à mettre en œuvre. Un contact avec l’équipe
médicale qui suit le patient est indispensable.
Le masseur-kinésithérapeute doit tenir compte des consignes
données par le chirurgien pour réaliser la rééducation préopératoire et
notamment de :
- la localisation de la tumeur ;
- du type de chirurgie de reconstruction prévue ;
- de l’âge du patient ;
- de la fragilité osseuse liée à la présence de la tumeur.
Selon la tumeur et l’image radiologique, le chirurgien peut être conduit à
ne plus autoriser le patient à s’appuyer sur le membre malade. En effet, la
tumeur modifie la solidité de l’os et il faut alléger les contraintes de celui-ci.
Le masseur-kinésithérapeute est informé de ces consignes. Il aide le patient
à les respecter et propose des techniques qui ne contraignent pas l’os.
La présence de la tumeur nécessite des précautions, mais n’est pas
une contre-indication à la rééducation.
À cette étape de la maladie, le patient suit en général un traitement
de chimiothérapie* : il est donc souvent fatigué.
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Les moyens utilisés pour réaliser cette kinésithérapie sont doux et souvent
effectués manuellement.
Les séances sont quotidiennes. Elles durent environ 30 minutes en
raison de la fatigue du patient, mais aussi pour éviter un échauffement
trop important de la zone où est située la tumeur. Cet échauffement
est la traduction locale d’un afflux sanguin important. Certaines
techniques comme l’électrothérapie*, la physiothérapie*, le massage
local et la thermothérapie* sont formellement contre-indiquées lors
d’une rééducation préopératoire. En effet, ces techniques peuvent avoir
un effet direct ou indirect sur la tumeur. Même si l’on n’est pas sûr de
cet effet, il est recommandé de ne pas appliquer une technique dont
les effets peuvent être nocifs.
L’apprentissage de l’usage des béquilles permet d’une part, d’éviter
les appuis sur la jambe malade et d’autre part, d’apprendre au
patient la manière dont il va utiliser les béquilles après la chirurgie
reconstructrice. La présence de la tumeur est souvent douloureuse et
engendre de mauvaises positions qu’il faut corriger afin d’éviter des
déformations des articulations. Le masseur-kinésithérapeute propose
des mouvements spécifiques et si nécessaire, le patient est mis en
traction pendant la nuit selon les prescriptions du chirurgien. La
traction des membres est réalisée à l’aide de poids qui sont reliés à
l’extrémité des membres et soutenus par un système de poulie. Ce
système empêche l’articulation de se plier et de prendre de mauvaises
positions. Cette traction nocturne est douce et ne gêne pas le sommeil
du patient. Lorsque la traction nocturne n’est pas suffisante, le patient
peut être amené à porter une attelle* dans la journée. Cette attelle est
amovible par un système simple de Velcro.
Les séances de rééducation préopératoire permettent aussi d’établir
une relation de confiance et de dialogue avec le patient, les parents
et l’équipe soignante.
Les exercices de kinésithérapie effectués avant l’opération permettront
au patient de les reproduire plus facilement après la chirurgie de
reconstruction.
Quand, comment et où faire la rééducation après une
chirurgie conservatrice ?
Après la chirurgie conservatrice, le masseur-kinésithérapeute propose
dans un premier temps des exercices qui portent à la fois sur le renforcement musculaire et sur la reconnaissance et la prise de conscience
des muscles qui risquent d’être endommagés au moment de la chirurgie.
Un renforcement des muscles est nécessaire afin de réduire la perte
musculaire (amyotrophie*).
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Cette rééducation après la chirurgie reconstructrice permet au patient :
- de se tenir debout et de marcher avec des béquilles ;
- d’améliorer son autonomie;
- de restaurer sa force musculaire ;
- de restaurer la stabilité et contrôler l’articulation ;
- de restaurer la mobilité du genou en flexion et en extension ;
- de retrouver une activité la plus normale possible.
La rééducation doit commencer tôt, si possible dès le lendemain de
l’intervention chirurgicale. Si les séances sont très complexes, elles
doivent être réalisées dans un centre de rééducation. Sinon, la rééducation se fait avec un masseur-kinésithérapeute de ville ou à l’hôpital.
La durée quotidienne de rééducation peut aller de 30 minutes à
2 heures selon les possibilités du patient et du masseur-kinésithérapeute.
Elle est modulée en fonction de la fatigue du patient et de la chimiothérapie.
Cette période de rééducation est longue : elle peut durer de 3 à 12
mois. Les résultats obtenus sont très progressifs.
Tous ces exercices de rééducation sont réalisés avec un masseur-kinésithérapeute dans la chambre du patient ou dans une salle prévue à
cet effet. Quand cela est possible, le masseur-kinésithérapeute prévoit les
exercices à l’extérieur sur des terrains préparés (chemin avec obstacles, monter et descendre une marche, jeux individuels et collectifs,
etc.). Le patient est progressivement amené à retrouver les activités
normales de la vie quotidienne.
À la sortie de l’hôpital ou du centre de rééducation spécialisé, il est
conseillé de maintenir les séances de rééducation pour une durée d’au
moins 6 à 12 mois.
Est-il possible d’utiliser normalement le membre opéré
après une chirurgie de l’ostéosarcome ?
La récupération du membre opéré dépend du type de chirurgie de
reconstruction et de l’endroit où était placée la tumeur.
Pour la jambe, une reconstruction du genou par prothèse interne permet
généralement de bien remarcher. Pour cela, la jambe opérée doit avoir
une bonne force musculaire et une articulation bien stabilisée. Le patient
doit éviter certains sports trop violents comme le football et les sports
de combat car ces sports imposent trop de contraintes à la prothèse
et risquent de l’user rapidement.
Pour le bras, la reconstruction par prothèse interne la plus fréquente
est au niveau de l’épaule. En fonction du type de reconstruction, la
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mobilité de l’épaule sera plus ou moins complète avec parfois une simple
diminution de la force et parfois une limitation plus importante des
mouvements de l’épaule (limitant le coiffage ou l’habillage par exemple).
Après une reconstruction, les questions que les patients se posent sont
nombreuses : quand vais-je remarcher ? Ma prothèse va-t-elle rouiller ? Vaisje flotter dans l’eau ou bien couler à cause du poids de la prothèse ? Vaisje déclencher l’alarme lors des contrôles dans les aéroports ? Vais-je pouvoir
faire ou reprendre une activité sportive ? Quelle est la durée de vie d’une
prothèse ? D'autres interventions seront-elles encore nécessaires ?
Toutes ces interrogations sont normales et il ne faut pas hésiter à les
poser à l’équipe médicale qui suit le patient.
* Voir Les mots et leur sens
Séances de rééducation
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Membres du groupe de travail
Coordonnateurs :
P. Marec-Bérard, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ;
T. Philip, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ; F. Chotel,
chirurgien orthopédiste, Hôpital Debrousse, Lyon.
Méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT :
S. Brusco, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé).
B. Bové, masseur-kinésithérapeute, Centre Thérapeutique Pédiatrique,
Croix Rouge Française, Margency ; J. Carretier, FNCLCC, Paris (chargé
de mission en santé) ; L. Claude, radiothérapeute, Centre Léon Bérard,
Lyon ; V. Delavigne, FNCLCC, Paris (linguiste) ; I. Hodgkinson, médecin
rééducateur, Centre Hospitalier Lyon-Sud l’Escale, Lyon ; L. LeichtnamDugarin, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé) ; S. Rochatte,
masseur-kinésithérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon.
Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés
à réaliser ces fiches.
Nous tenons à remercier tout particulièrement
les personnes malades, anciens malades et parents qui,
par leur participation active et leurs commentaires,
ont contribué considérablement
à l'élaboration de ces fiches.
AL
B
EC
ASSOCIATION
RÉGIONALE
LÉON BÉRARD
POUR LES ENFANTS
CANCÉREUX
HAPPY DOC
Copyright © FNCLCC 2003 - Tous droits réservés
Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC)
101, rue de Tolbiac 75013 Paris - Tél : 01 44 23 04 68 - Fax : 01 45 82 07 59
e-mail : [email protected] - Internet : www.fnclcc.fr
La Ligue Nationale Contre le Cancer - Tél : 01 53 55 24 00 - Fax : 01 43 36 91 10
Internet : www.ligue-cancer.asso.fr - Écoute Cancer 0 810 810 821
N° ISBN 2-913495-09-5
Validation juin 2003
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