III – Contrastes géographiques

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Géographie humaine et sociale
1er chapitre : le territoire français, acteurs et enjeux des politiques d’aménagement
analyse géographique : rapports espace(s) / société
jeu d’échelles
entrée par les acteurs avec une logique propre à chacun et une opposition entre les logiques
territoire entre permanences et mutations : de nombreux changements mais qui n’ont pas
fondamentalement remis en cause les héritages culturels, les identités nationales et régionales.
l’affirmation des enjeux territoriaux dans les débats d’actualité : loi Voynet, loi Chevènement,
loi pour la solidarité et le renouvellement urbains.
I – 1945-1958/1960 : de la reconstruction à la remise en question de l’organisation territoriale
en France
A – la reconstruction
priorité : remettre le pays au travail et reconstruire d’urgence
débat entre reconstruction à l’identique et définir de nouveaux objectifs pour l’économie et la
société française et donc profiter de la reconstruction pour réorganiser.
question des disparités territoriales :
- hypertrophie parisienne, concentration culturelle, économique et financière / province
- France à deux vitesses Est / Ouest avec déclin des activités industrielles et réservoir
démographique de migration. mais logique économique vis à vis des ressources.
B – la remise en cause de l’organisation territoriale
présence de 3 acteurs
1 – les acteurs économiques
Protectionnisme ou libre échange
repli sur l’Hexagone pour se protéger de la concurrence notamment US au niveau de
l’agriculture et à cause du retard industriel français, ou ouverture sur l’extérieur nécessaire
avec la perte des colonies. Compromis trouvé en 1957 : ouverture sur le marché européen.
L’agriculture : de la surproduction à la tentation d’un grand marché européen.
De nouvelles stratégies économiques et territoriales
L’industrie se prépare pour lutter contre la concurrence : recherche d’énergie et de matières
premières au moindre coût et recherche de main d’œuvre au meilleur coût. Mais l’ouverture
des frontières au charbon et au pétrole aurait des conséquences désastreuses sur les industries
nationales, et nécessiterait exportations vers pays importateurs et délocalisation vers les ports
des industries. Décentralisation spontanée pour trouver une main d’œuvre à meilleur coût
avec notamment Renault et Citroën à Rennes en 1954 mais banques et centres de décision à
Paris, et nécessité d’équipements de santé, de services pour les cadres ? Des choix politiques
et géographiques sont nécessaires pour choisir les régions et villes qui doivent accueillir ces
infrastructures mais le gouvernement ne veut pas prendre cette responsabilité.
Nécessité de moderniser l’agriculture mais une partie des agriculteurs sont réticents et il
faudrait les mettre à la retraite.
2 – les « forces vives de la province »
« vivre et travailler au pays
dénonciation du régionalisme parisien
un régionalisme moderne : émergence de nouveaux mouvement régionalistes
CELIB en Bretagne en 1956, comité d’étude et de liaison des comités bretons, les intérêts
économiques se regroupent. création d’orchestres régionaux.
3 – l’Etat
Le constat
forte centralisation, simples délégations à des exécutants du pouvoir central
mauvais fonctionnement du fait de la centralisation avec exécution et prise de décision lentes
Des compétences accrues
Etat intervient partout, dans plus en plus de domaines. inflation du nombre de fonctionnaires.
L’Etat a pris une importance considérable dans l’économie, le social.
Un Etat omniprésent et omnipotent
L’organisation des pouvoirs politiques et administratifs
centralisation, maillage administratif des communes et départements.
Débat sur les réformes
déconcentration ou décentralisation ?
de nouveaux cadres les régions ? mais attachement des communes à leurs compétences, à le
démocratie locale.
C – des réformes au coup à coup
1955-1956 MENDES FRANCE et Edgar FAURE
1 – le FDES et les premiers textes sur la décentralisation industrielle
1955 Fond développement économique et social : instrument des premières actions
volontaristes pour accompagner l’Etat à l’aménagement du territoire par des primes pour aider
les zones en difficulté et pour aider à la reconversion industrielle.
2 – les grands aménagements régionaux
SEM : création de sociétés d’économie mixte, trans- départementales, qui n’ont pas le droit de
faire de bénéfice.
Ex : reconversion du vignoble languedocien.
3 – Les régions de programme
Programmes d’action régionale en particulier dans les régions avec des difficultés
économiques. Mais en 1956, on ne sait pas définir une région.
Désormais, dans le droit français, l’Etat peut octroyer des primes.
II – Des conceptions différentes du rôle de l’Etat
Texte de référence : préambule de la Constitution de 1946. L’article 17 reconnaît le droit de
propriété sauf si l’Etat réglemente ou s’il existe des nécessité publiques. Mais l’évolution tend
à réduire le droit de propriété avec le permis de construire et le POS en 1967. Et à partir de
1981, nationalisation possible des entreprises.
A – L’Etat coordonnateur : Jean MONNET et la planification
Création d’instances de concertation pour coordonner les différents partenaires, idée d’un plan
de modernisation et de développement. Conception de l’Etat coordonnateur qui doit faire
sortir l’intérêt général du dialogue.
B – L’Etat et le secteur privé : MENDES FRANCE
Il s’oppose à l’idée que l’action de l’Etat soit de tout contrôler en nationalisant. Il ne veut pas
revenir sur les nationalisations mais il ne veut pas aller plus loin.
C – L’Etat dirigiste et garant de l’intérêt général
De GAULLE trouve sa légitimité dans les référendums, il impose l’intérêt général au
détriment du particulier. Modernisation à marché forcé : il utilise la télévision pour contrer les
organes de presse que le général trouve trop soumis aux intérêts économiques. beaucoup de
protestations mais il continue. Conception moins dirigiste à partir de 1974.
D – Moins d’Etat : GISCARD D’ESTAING
Elu sur un programme de retrait de l’Etat mais la crise économique remet en cause cette
conception. L’intervention atteint son paroxysme avec la nationalisation de la sidérurgie en
1978.
E – Depuis 1981
- tentation dirigiste par l’extension du secteur public 1981-1983
Pour résoudre la crise, l’Etat décide de contrôler de nouveaux secteurs de l’économie comme
les banques. Mais crise très profonde.
- La tentation libérale
privatisation et déréglementations à partir de 1986
- Du « ni ni » de Mitterrand aux espoirs de régulation de l’économie libérale.
Egalité républicaine avec discrimination positive.
III – L’âge d’or de l’aménagement du territoire, 1960-1974
Eugène CLAUDIUS PETIT apparaît comme un précurseur puisqu’en 1950, alors ministre de
la reconstruction, il propose au gouvernement de réfléchir à une politique d’aménagement du
territoire qui viserait à améliorer la qualité de vie et à être plus compétitif.
A – Quel avenir pour la région parisienne ?
1 – Paris, chance ou malheur de la France ?
Ecart entre Paris et la première ville française est de 1 à 8. Au niveau territorial, Paris est trop
important Sous la IVème République, mesures d’arrêt de l’extension parisienne. Pour
d’autres, il faut aménager Paris qui a un rayonnement international en lui fournissant des
infrastructures, il faut moderniser, organiser Paris sans freiner sa croissance.
DE GAULLE met en place une mission pour aménager la région parisienne avec à sa tête
DELOUVIER, c’est le général qui contrôle cette mission. Experts démontrent qu’il n’est pas
possible de freiner la croissance de Paris.
2 – Le schéma directeur de 1964
a/ une démarche technocratique
La région parisienne est un laboratoire qui crée des modèles qui seront diffusés en province :
à partir de 1967, les agglomérations doivent établir un schéma directeur d’aménagement et
d’urbanisme.
b/ les grandes options
Multiplication des réseaux, des emplois avec la migration pendulaire qui augmentent les flux
et étendent la banlieue. On décide d’aménager le cœur de Paris qui perd des habitants : on y
installe des fonctions de grande métropole internationale. On règle le problème de place par la
rénovation bulldozer de logements insalubres, de bâtiments d’activité industrielle. Ex :
bureaux de la Tour Montparnasse à la place des entrepôts, musée Beaubourg.
Activités et population émigrent en banlieue ou en province. Les banlieues accueillent des
populations et des activités nouvelles, on crée donc des noyaux urbains autonomes en
renforçant l’attractivité de communes déjà équipées comme Versailles ou Créteil, ou en créant
8 villes nouvelles comme Cergy Pontoise ou Marne La Vallée. Pour relier ces villes à la
capitale, on met en place des métros, le RER, et on donne ainsi les moyens aux entreprises qui
partent en banlieue de rester relier à la capitale. Des grands équipements sont prévus :
aéroport de Roissy. Seules 5 villes sont finalement réalisées, les activités et les logements sont
accordées en priorité aux villes nouvelles. En 1964, une réforme administrative divise la
région en plus de départements, ce qui permet d’augmenter le nombre de préfectures et
l’attractivité des villes nouvelles et des centres restructurateurs.
Action cohérente de l’Etat avec une politique de restructuration administrative qui va de pair
avec l’aménagement territorial et le schéma directeur.
B – La création de la DATAR et la politique des métropoles d’équilibre
Organisme d’étude contrôlé par le premier ministre avec à sa tête Olivier GUICHARD.
Politique d’aménagement des régions. Effectue une étude sur les équipements de 310 villes.
1 – L’armature urbaine de la France
Huit villes bien équipées en dehors de Paris : Lille Roubaix Tourcoing, Strasbourg, Nancy,
Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille. Et des métropoles incomplètes comme Marseille ou
Grenoble. En 1964 huit villes deviennent métropoles d’équilibre pour contrer la puissance de
Paris. Décision gouvernementale sans consultation des villes choisies.
2 – Equilibrer Paris : la théorie des pôles de croissance
Perspective pour les villes non choisies de bénéficier de la venue de grandes entreprises,
d’équipements, et de bénéficier de la croissance de des métropoles régionales d’équilibre.
Choix des villes accompagné par l’aide de l’Etat avec des emplois, des crédits publics, des
équipements. A Toulouse, l’Etat renforce l’activité aéronautique et spatiale et transfère deux
écoles aéronautiques. Moins de réussite à Marseille, crise économique à Lille et pétrolière à
Bordeaux. Réussite à Lyon, Toulouse, plus ou moins à Nantes.
certaines villes viennent les concurrencer grâce aux initiatives des pouvoirs locaux comme
Grenoble, Nice ou Montpellier.
3 – Organiser la croissance urbaine : la LOF de 1967
En 1967, institution des SDAU, id est de groupements de communes qui doivent prévoir leur
développement à long terme, et des COS qui limitent la propriété puisque ce sont les
communes qui décident quels terrains sont constructibles. Des outils juridiques sont donc
accordés aux communes. Idée d’une réhabilitation du patrimoine car les vieux centres
historiques continuent à attirer. Débat entre réhabilitation et rénovation. Malgré les outils
juridiques, les centres villes continuent à attirer.
C – D’autres grands chantiers
1 – La politique en faveur de l’Ouest
Industrialisation avec primes de l’Etat pour attirer les industries. Attraction des Pays de Loire
mais réticence malgré les primes à s’installer en Bretagne ou dans le sud ouest car trop
éloignés de Paris.
2 – Les grands aménagements touristiques
Ne relevait alors pas de la compétence de l’aménagement du territoire. La France voudrait
capter les flux de touristes qui partent vers l’Espagne. Enjeux économiques et
environnementaux car le tourisme spontané pose de nombreux problèmes.
A partir de 1964, stratégie d’aménagement touristique et en particulier du Languedoc
Roussillon. Initiative de l’Etat sans consultation des communes. A partir du XIXème siècle, la
Côte d’Azur s’est urbanisée : mur de béton, paysages défigurés, incendies, problèmes d’eau.
1950-1960, développements du tourisme sur le littoral languedocien, ils ne veulent pas
reproduire les mêmes erreurs que sur la Côte d’Azur. Six secteurs d’équilibre naturel sont
choisis et l’urbanisation est interdite entre. Villes nouvelles à partir de rien, infrastructures :
autoroutes, hébergement, ....
Dans les années 60, le modèle languedocien est transposée en Aquitaine.
3 – La création des ports autonomes, 1965
Révolution des années 60 : transport à très bas prix. Mais les ports français ne sont pas
outillés . Des ports comme Dunkerque, Saint Nazaire, Bordeaux, Marseille, sont retenus pour
être modernisés. Ils entrent en concurrence avec les ports de la Mer du Nord. Les ZIP sont
créées regroupant les ports et les zones industrielles, chimiques.
D – La réforme administrative
1 – 1964 : les circonscriptions d’action régionale
Regroupement de département avec un préfet de région qui coordonne, afin de réfléchir au
développement économique. Création de la CODER, une commission de développement
économique et régional à rôle consultatif composée d’élus, de socioprofessionnels.
Hétérogénéité et absence de pouvoir.
On pense désormais en terme de région, difficultés de la population à suivre.
2 – L’’échec du référendum de 1969
Référendum sur un projet de loi pour démocratiser la vie régionale. Le public pense que De
GAULLE a de mauvaises intentions, que l’Etat devient trop envahissant. On garde tout de
même les CODER.
3 – La loi de 1972 : création officielle des régions
Réforme de CHABAN DELMAS. On garde le découpage. Question surtout économique.
Deux assemblées : le Conseil Régional composé d’élus avec une Assemblée politique qui élit
son président, marge de manœuvre faible car ils ne peuvent pas lever d’impôts, Conseil
économique et social qui a un rôle inégal selon les régions, rôle consultatif.
4 – Vers la décentralisation administrative
L’Etat contrôle les régions qui voudraient qu’on leur délègue plus de pouvoir.
Déconcentration au profit des fonctionnaires de l’Etat et très timide au profit de l’Etat.
IV – 1975-2000 : le temps des alternances politiques, l’aménagement du territoire entre
déshérence et renouveau.
A – Le contexte
1 – La crise économique
Choc pétrolier 1973-1974. Situation de pénurie et prix du pétrole multiplié par 4. Signe du
dérèglement du système productif.
2 – Les alternances politiques
Organisation de l’opposition avec le PC et le PS qui veulent rompre avec les économies
libérales et capitalistes en privilégiant l’intérêt général . La droite au pouvoir n’arrive pas à
résoudre la crise. Election de Mitterrand en 1981 : nationalisations, décentralisation.
3 – Les choix de 1983-1984
Aveu de l’échec de la politique menée du fait des résultats, d’où politique d’austérité. Raisons
de l’échec : la hausse de la consommation a profité aux produits exportés car les entreprises
françaises sont en retard. A partir de là l’Etat va accompagner la fermeture des secteurs non
rentables et aider à l’émergence de nouvelles industries. Déréglementation et libéralisation,
privatisations. L’Etat s’en remet aux initiatives privées.
B – La décentralisation administrative et la construction européenne
1 – Les grandes orientations
Lois de décentralisation de 1982. Pour modifier l’organisation politique : peu de changements
au niveau des communes, mise en place d’une double autorité au niveau du département avec
le préfet en plus du président du Conseil Général, Conseillers régionaux élus au suffrage
universel pour poser la question régionale dans le débat public.
2 – Les transferts de compétences
Ils sont accompagnés de transfert de moyens. De l’Etat vers les collectivités territoriales avec
par exemple les permis de construire, l’éducation. Liberté d’utilisation des moyens et de leur
répartition. Mais insuffisance des moyens distribués. L’urbanisme est confié aux communes,
la santé et le social aux départements, l’aménagement du territoire aux régions.
Nécessité de recruter des fonctionnaires et de renouveler le personnel politique qui devra
posséder des compétences techniques pour assumer de nouvelles responsabilités.
Institution la plus faible : la région.
3 – Les procédures contractuelles
Les universités par exemple négocient tous les 4 ans un contrat avec l’Etat, elles disposent
d’une grande liberté de gestion au quotidien avec un contrôle a posteriori.
Dépenses publiques engagées au 2/3 par l’Etat et le reste par les collectivités territoriales avec
en premier lieu la commune.
C – Les fondements d’un nouveau système productif
1 – Les crises industrielles et leurs conséquences territoriales
Fermetures de sites industriels que l’Etat ne veut plus soutenir : 2 puis 3 millions de
chômeurs. Primes accordées aux régions pour la reconversion. 14 pôles de reconversion aidés.
2 – La dynamique technopolitaine : technopôle et métropole
Fondée sur la matière grise, les innovations technologiques. Enorme potentiel mais qui n’est
pas valorisé du fait de l’absence de connexion des recherches. A partir de 1982, colloques au
niveau régional.
Trois pôles avaient déjà émergés sans intervention : Sophia Antipolis par exemple. Seules les
grandes villes peuvent jouer dans ce domaine du fait du potentiel scientifique et technique.
Système de concurrence. Chaque ville tente d’attirer en mettant en avant son patrimoine, son
architecture, sa vie culturelle : stratégie de marketing territorial.
D – De nouvelles dynamiques territoriales : la métropolisation
1 – L’effet « Sun Belt » ?
Atout des villes du midi : temps, soleil, environnement, attractivité. Mouvement du faveur du
sud.
2 – La question urbaine
Les métropoles grossissent vite et s’étalent dans l’espace où les classes moyennes s’installent
vers la périphérie. Dans ces villes, il existe des zones isolées où le chômage est inexistant et
des poches de pauvreté : disparités spatiales. Car dans les années 60, des grands logements de
qualité ont accueillis les classes moyennes en périphérie, logements repris dans les années 70
par les classes pauvres, lorsque les classes moyennes accèdent aux maisons individuelles.
3 – Une renaissance rurale ?
L’espace rurale représente 50% du territoire et 18% de la population. Les villages isolés
survivent et accueillent des populations jeunes. Les communes se regroupent par pays.
E – Des nouveaux moyens de transport
Les métropoles ne peuvent pas se permettre d’être enclavées.
1 – Le TGV
1981 Paris Lyon. le réseau TGV est centré sur Paris. Puis ligne atlantique. Mais le TGV sert
les extrémités et pas les régions qu’il traverse. Il existe un lien entre système de transport et
métropolisation.
2 – L’avion
Stratégie du « hub » : tout passe par Paris.
F – Quel rôle pour l’Etat
1 – La gestion intégrée des montagnes et des littoraux
Atteintes graves à l’environnement. Loi montagne et loi littorale 1985-1986 qui prennent en
compte un ensemble pour prévoir la protection et la mise en valeur. Rupture avec les
politiques sectorielles.
2 – La relance de la politique d’aménagement du territoire : 1995
Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire. Vise à l’égalité des
chances par des schémas d’organisation. Mais pas d’entente sur ces schémas.
Loi de 1999 : intégration de la perspective européenne, pas de schéma général mais 9 schémas
des services : transports, santé, université, sport...
3 – Des recompositions territoriales en cours
Quatre scénarios : la centralisme retrouvé, le polycentrisme maillé avec une hiérarchie des
métropoles, les archipels éclatés ou les tâches de développement économique.
2ème chapitre : Dynamiques démographiques en France, les tendances récentes
I – Evolution générale
A – Croissance ralentie
Croissance lente au XIXème siècle. Stabilisation entre deux guerres. La natalité a baissé très
vite, il n’y a pas eu d’excédents démographique et donc pas de nécessité de migration.
1914-1918 aggrave les problèmes, mise en place de l’immigration. Mesures répressives contre
l’avortement, et contre la propagande anti- conceptionnelle. Plus de décès que de naissance
pendant l’entre deux guerres.
B – Les facteurs
Pendant et après la seconde guerre mondiale, progression de la croissance démographique
complétée par l’immigration. Aujourd’hui la France est très au dessus des autre pays
européens. L’immigration n’apporte qu’un complément en particulier dans les années 19501970. Rupture en 1974 avec la réglementation forte du marché du travail.
Chaque année : + 250 000 « naturels », + 50 000 de différence migration/immigration.
Mouvement naturel prépondérant.
C – Natalité et fécondité
depuis la guerre 2,5 enfants par femme jusqu’en 1970, modèle de la famille à 3 enfants. Chute
de la fécondité à partir de 1972 car le gouvernement cesse la politique d’incitation de la
natalité, vente de la pilule contraceptive, IVG. Modèle de la famille à 2 enfants depuis 1964.
Mais le mouvement ne se ressent qu’en 1972 car les couples en âge de procréer proviennent
de la génération du baby boom et ils sont donc plus nombreux.
II – Structures
A – Le vieillissement et ses problèmes
Pyramide des âges de 2001 : progression vers le haut où la génération issue du baby boom
apparaît. Optimisme : car la génération du baby boom va libérer des emplois, mais problème
des retraites.
B – L’apport de l’immigration
Avant 1945, l’immigration venait relayer le déficit démographique, c’était une immigration de
peuplement. Après la guerre, c’est une immigration de main d’œuvre pour faire tourner
l’économie française, l’idée sous jacente était que c’était une immigration temporaire, d’où
immigration masculine. Mais l’ambiguïté explose dans les années 80 avec la deuxième
génération. En 1974, la seule immigration autorisée est l’immigration familiale. La
composition de l’immigration change : de plus en plus d’immigrés en provenance des pays
hors Union Européenne.
C – Population active et emploi
A partir de 1959, augmentation de 25% de la population active du fait de l’irruption des
femmes sur le marché du travail, arrivée des générations du baby boom, population étrangère.
Le chômage commence à être important à partir de 1974, le nombre d’emplois se stabilise
jusqu’en 1981 puis recul. L’entrée des hommes sur le marché du travail est retardée et leur
sortie est plus précoce, les femmes ne sortent plus du marché du travail avec l’arrivée des
enfants. Augmentation de la productivité : multipliée par 5 depuis 1950.
III – Contrastes géographiques
A – L’urbanisation
En 1931, population urbaine = population rurale. La France est longtemps resté un pays rural.
Rupture après 1945 avec une certaine renaissance rurale.
Aujourd’hui difficultés de limitation de la ville, on parle désormais d’aire urbaine avec la ville
+ le périurbain. Le territoire rural représente 50% du territoire et 18% de la population. dans
les aires urbaines, la mobilité quotidienne est accrue, migrations pendulaires, pavillons
individuels, voitures.
B – Disparités régionales
Le Sud représente la France qui gagne alors que le Nord perd depuis les années 60. Chômage
de crise dans le nord, chômage de croissance dans le sud. Régions les plus natalistes à l’ouest,
au nord et à l’Ile de France. Les flux migratoires concernent le sud ouest, l’est et la côte
atlantique.
C – L’exemple de Midi-Pyrénées
Contexte : héritage d’une faible natalité et de l’exode, région vieillie. A partir des années 50,
la région commence à attirer. Entre 1968 et 1975, la région gagne plus qu’elle ne perd, c’est le
signe d’un décollage économique de la région, région attractive.
Les parties qui gagnent sont les aires métropolitaines et notamment Toulouse. Déséquilibre
entre Toulouse et les autres villes de la région. ¼ des Toulousains n’y étaient pas 10 ans
avant, 70% de la croissance toulousaine vient d’autres régions, Toulouse ne vide donc pas sa
région. Toulouse attire car c’est la seule ville dynamique de la région mais les villes qui y sont
reliées n’attirent pas. Il faut diffuser ce dynamisme dans les autres villes. Alors que Toulouse
devrait atteindre le million d’habitants, les autres villes vont stagner. 1970-1975 : les villes
s’étendent vers les zones rurales, la banlieue gagne l’essentiel des habitants. La ville s’étend
mais Toulouse perd des habitants. 1982-1990 : Toulouse gagne des habitants et la banlieue
stagne. Mais la rançon du périurbain pavillonnaire est la transport individuel, la voiture.
3ème chapitre : Urbanisation et urbanisme en France
La ville est un espace produit par les sociétés qui en exprime les contradictions et les conflits.
Des acteurs multiples. Des espaces en perpétuelle mutation : croissance urbaine et temporalité
urbaine. Dans les années 60, tentatives pour trouver une nouvelle organisation face aux
problèmes de croissance.
I – Croissance urbaine et organisation des espaces urbanisés
A – L’accélération de la croissance urbaine
1 – Les données : croissances démographique et spatiale
2 – Les grandes fonctions urbaines
Fonctions de la ville : produire des biens et des services, loger, distraction et loisir, se déplacer
et permettre la circulation des hommes et des marchandises.
3 – Entre logiques libérales et planification
a/ le marché foncier, régulateur de la croissance urbaine
Historiquement rôle des initiatives privées mais un certain nombre de besoins ne peuvent pas
être pris en charge comme les déchets, la sécurité.
b/ le rôle de la puissance publique : entre réglementation et planification
La puissance publique prend en charge la réglementation et l’organisation. Lutte contre
l’insalubrité, mouvements hygiénistes, mise en place du permis de construire.
Interventionnisme de plus en plus fort de la puissance publique. Mais depuis la moitié des
années 70, désengagement, privatisations : eau, stationnement. Même si son rôle reste
important : la ville est le premier employeur.
4 – Du passé faisant table rase ?
Rues trop étroites, bâtiments non adaptés. A partir du XIXème siècle, on s’attaque à
l’urbanisme ancien, on rase, on crée des grandes avenues. Puis la politique urbaine oscille
entre rénovation bulldozer et réhabilitation avec deux courants d’architectes : les
fonctionnalistes qui veulent séparer les fonctions au sein de la ville, les espaces piétons et
automobiles, le courant culturaliste qui utilise des matériaux traditionnels.
B – L’organisation générale des espaces urbains
1 – Les espaces centraux
Les cœurs historiques ont été modifiés, haussmanisés. Ils ne sont plus adaptés du fait des
immeubles anciens et posent des problèmes de circulation. Pourtant, très grande attractivité.
2 – Faubourgs et proche banlieue
Les faubourgs se trouvent situés de façon linéaire le long de la route. La proche banlieue relie
l’habitat et les centres industriels. Mais les entreprises disparaissent et les ouvriers partent,
laissant des friches industrielles. Désindustrialisation et désouvriérisation.
3 – Les banlieues du premier XXème siècle
Rupture après 1945. Reconstruction, la population fuit le centre insalubre pour accéder à la
propriété, aux lotissements qui sont à proximité des gares, des tramways.
4 – Les banlieues contemporaines : le triomphe du zoning, les grands ensembles et les zones
d’activité spécialisées
Dissociation des fonctions : mouvements incessants et rôle de l’automobile.
5 – La rurbanisation de la ville éparpillée
II – Mutation des espaces centraux
A – Les espaces centraux
1 – Les villes d’Ancien Régime
Remparts successifs. Paris intègre les communes périphériques et les transforment en
arrondissement. Mur construit autour. Au XIXème, les remparts sont remplacés par des
boulevards. Mixité de l’Ancien Régime, mal vécue par les plus fortunés qui n’apprécient pas
la saleté et l’insécurité. Ils s’isolent dans des hôtels particuliers ou ils s’isolent à la campagne.
2 – L’haussmanisation : ségrégation socio-spatiale
Ce nouveau modèle éventre la ville ancienne, percées et reconstruction. Rôle des entreprises
privées. Aération de la ville et assainissement pour maintenir l’ordre, mieux circuler. Les
grands magasins, les sièges d’entreprise peuvent s’installer, les bourgeois peuvent se loger
dans les immeubles. Les habitants sont délogés et seuls les habitants aisés peuvent s’y reloger.
3 – Faubourgs et proches banlieues denses
ZUP : zone à urbaniser en priorité. Villes nouvelles. Les vieux centres continuent à attirer en
priorité malgré les problèmes de circulation, les vieux bâtiments.
B – Les mutations contemporaines
1 – Rénovation
Destruction des bâtiments. Double traumatisme : esthétique avec les constructions en hauteur
comme la Tour Montparnasse, les nouveaux matériaux comme le béton et le verre, et
traumatisme social qui détruit les liens sociaux existants en déportant la population vers des
grands ensembles en périphérie.
2 – Réhabilitation
Choix de ce qui doit être gardé avec réhabilitation, modernisation. Moins traumatisant
esthétiquement mais socialement : hausse des prix après réhabilitation. La réhabilitation
l’emporte peu à peu sur la rénovation.
1962 : inventaire des bâtiments avec choix de secteurs sauvegardés.
III – Les espaces périphériques : héritages, croissance et recompositions
A – La formation des premières banlieues
1 – Le rôle des transports
2 – Lotissements et mal lotis
Il faut loger les catégories défavorisées qui ne peuvent plus se loger en ville. Le patronat est
incité à loger ses ouvriers à proximité des usines : terrains mal situés, matériaux médiocres,
deviennes des îlots insalubres. En 1871, las catholiques tentent de construire eux mêmes des
logements, c’est le mouvement des HBM mais peu de réalisations.
En 1902, permis de construire mis en place pour contrôler la qualité des logements du secteur
privé. A partir de1912, les communes peuvent financer du logement social. C’est l’apparition
de petits collectifs de bonne qualité.
Autre solution : lotissement en périphérie. En 1892, tarifs ouvriers sont imposés à la SNCF.
Achat de parcelles agricole divisées en lot, proche des gares en périphérie. Habitat et initiative
spontanés. Les ouvriers construisent petit à petit grâce aux livrets d’épargne. Mais pas d’eau,
d’électricité, pas de rues. Grande précarité : on les appelle les « mal lotis ». D’où les lois
Sarraut qui accorde des aides publiques pour les travaux de financement de la voirie, de l’eau.
L’Etat veut faire fonctionner ces lotissements de manière satisfaisante.
Le logement bon marché ne satisfait pas la totalité de la demande de logement. Idée d’intégrer
les « classes dangereuses » à la propriété pour les inciter à travailler et pour les empêcher de
tomber dans le socialisme.
B – Les grands ensembles : la crise du logement
Après 1945, abandon du choix des lotissements qui prennent trop d’espace, participent à
l’extension des villes, les loyers sont souvent bloqués ce qui dissuade l’investissement privé :
crise du logement.
Après 1945, pénurie de logement. Construction de barres d’immeubles, de grands ensembles :
dans des zones dévalorisées en périphérie, près de sites chimiques, avec des matériaux
performants. L’idée est de traiter à égalité toutes les familles avec des appartements normés.
Uniformité, éléments de confort qui n’existent pas dans les vieux bâtis du centre ville. Mais
pas d’école, d’équipements sociaux, de commerce. Qualité du matériau médiocre, dégradation
rapide, problèmes d’insonorisation. Absence de lien social.
C – Les villes nouvelles
A partir de 1959, les grands ensembles sont améliorés et construits par la puissance publique.
Ce sont des ZUP (zones à urbaniser en priorité), des logements avec des infrastructures, des
commerces, des écoles. Des terrains sont achetés et un concours est lancé. Organisation,
logements normés selon la population, programmation des équipements, séparation
circulation piétonne et automobile. Logements livrés en même temps que les équipements.
Malgré les atouts, problème du vivre ensemble, la population critique le mode de vie qu’on lui
a imposé, elle quitte les villes nouvelles et choisit une maison individuelle avec une voiture,
ce contre quoi la puissance publique tente de lutter. Modèle maison individuelle maison +
voiture s’est imposé contre la volonté des pouvoirs publics.
Conséquences dramatiques : seules restent dans les grands ensembles les populations
marginalisées par la crise économique, les chômeurs, les immigrés. Sentiment d’être enfermé,
d’être victime de leur statut. Premières émeutes dans les années 80
Des zones d’activité spécialisées : de nouvelles centralités en périphérie. avec les
hypermarchés dont le premier s’installe en 1963. Ils concurrencent le centre ville et malgré les
mesures réglementaires, prolifération des galeries commerciales, des supermarchés.... Parking
gratuit.
Conclusion
- Les politiques de la ville, l’intercommunalité
Face à l’éparpillement de la ville, les pouvoirs publics ne contrôlent rien. Inadéquation de
l’échelon communal et de la réalité géographique de l’agglomération.
Réalité intercommunale : regroupements divers sur l’eau, les pompiers, les déchets .... L’Etat
impulse les regroupements mais il ne peut pas les imposer. Mais les regroupements
intercommunaux se figent alors que les communes continuent à s’agrandir. Regroupements
par affinités politiques souvent qui éloigne les individus des élus de proximité qui perdent
leurs compétences.
- Transports urbains et urbanisation
Plus on crée des infrastructures, plus il y a de circulation. Grâce aux taxes, financement de
nouveaux équipements de transports collectifs. La ville de moins en moins au rythme qui était
le sien, aujourd’hui c’est 24h/24. Un tiers des déplacements sont des déplacements
travail/logement. Mais les déplacements sont de moins en moins contraints, liberté dans les
pratiques de la ville grâce aux voitures.
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