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M. Deschamps
Professeur de Santé publique
Fac de Médecine
Pédiatre
ANTHROPOLOGIE DE LA SANTE
I) DEFINITIONS
a) Culture
Ensemble des valeurs, des manières de vivre et de penser d’une société
(différente de la connaissance intellectuelle, de l’éducation). Ensemble des
structures et manifestations sociales religieuses, artistiques, et du savoir qui
caractérise une société (différente de la civilisation).
Cela vient du latin colere, qui a 3 sens : Habiter
Cultiver
Honorer, vénérer
Le participe passé est cultus, cultum qui a donné en France le nom de
culte. Cela renvoie à la résidence de celui qui est vénéré. Ceci a donné le nom de
culture ou plutôt agriculture pour faire pousser un agrume, pour faire croître.
Par extension c’est faire pousser des microorganismes (hémoculture,
uroculture…/…). Cela s’applique aussi aux animaux pour élever des abeilles
(apiculture). Ainsi qu’à l’homme pour faire « croître » les enfants (puériculture).
Le mot culture est devenu au XVIIIème un synonyme de civilisation (avec
le philosophe Kant). Les deux mots ont divergé au XXème siècle. Les
colonisateurs pensaient qu’ils étaient civilisés et qu’ils allaient civiliser les autres,
ceux qui étaient « sauvages ». Tout groupe humain est porteur d’une culture.
b) Ethnie
Groupement de familles ayant en commun l’organisation sociale et la
culture.
D.Venturelli-J.B. Maitrot
c) Ethnologie
Discours sur le peuple. Etude synthétique d’une ethnie, d’une société ou
d’un système culturel.
d) Anthropologie
Discours sur l’homme. Elle compare plusieurs ethnies, repère les
constantes à travers les sociétés, recherche des lois fondamentales communes à
l’homme.
Elle était utilisée pour désigner l’étude anatomique de l’homme.
e) Tradition
Ensemble de manières de penser, d’agir, qui sont un héritage du passé.
Ce n’est pas un retour sur le passé. Elle n’est pas immobile.
REPRESENTATIONS ET SAVOIRS
POPULAIRES SUR LE CORPS ET LA SANTE
1. La santé est un fait culturel
Ce n’est pas inné. Ce n’est pas universel. La santé a une définition
différente dans les sociétés. Chez nous lorsqu’on parle de santé c’est de nature
biologique.
Chaque société définit la santé de manière différente en fonction de sa
culture, des systèmes culturels. Il y a cohérence entre la santé et le
fonctionnement social. La santé et la maladie sont des fiats culturel qui sont en
cohérence avec le système culturel.
La cohérence c’est l’idée de relier ce que l’on pense de la santé par
rapport au fonctionnement social. La façon dont elle est pensée est liée à
l’ensemble du groupe social et l’individu.
Exemple :
Dans la culture Kanak, le mot corps n’existe pas. Le squelette est le même
mot que le bois. Les muscles portent le même nom que la pulpe de fruits, le
crâne est égal au coquillage. Le corps est donc une structure végétale pour
eux. Le corps de la personne est de la même substance que le végétal. Les
arbres de la forêt sont comme les ancêtres. Il y a un lien très fort entre la vie
et la mort. Le défunt prend la forme de l’arbre. Il y a une continuité spatiale et
temporelle entre la vie et la mort. Il n’y a pas de frontière entre l’individu et
le groupe social. L’individu est une invention récente du monde occidental.
Chez les Dogons au Mali, le corps est la synthèse des 4 éléments : eau –terreair-feu. L’eau est assimilée aux liquides corporels, la terre au squelette, l’air
au souffle vital et le feu, à la chaleur corporelle. Dans le corps il y a 8
graines. 4 viennent du père et 4 de la mère. Ce sont des graines de 8 céréales
cultivées au Mali, et elles sont la base de leur nourriture. L’homme et la
graine sont reliés. Les Dogons réinventent la culture céréalière. Les graines
mâles se trouvent dans la clavicule droite et les graines femelles dans la
clavicule gauche.
2. Explication culturelle de la maladie
Le corps n’existe pas comme organique dans certaines cultures mais il est
présent spirituellement.
Dans notre civilisation les corps est isolé des autres et fragmenté en
organes. Le corps est inséré dans les rythmes de la nature (avec les variations
dues à la lune). La préservation du corps comme outil de travail est indispensable.
Car il est doté d’une force qu’il faut préserver grâce aux aliments : viande,
céréale, féculent et vin. Il lui faut néanmoins des ruptures dans la vie
quotidienne pour épanouir son corps : la fête. Cela sous entend manger et
embellir le corps par le vêtement.
Dans les années 50, le corps va se retrouver mis en avant : la
gymnastique, la valorisation sociale, le plaisir et le désir sexuel. Si le corps est un
outil de valorisation, c’est un capital qu’il va falloir protéger surtout dans les
classes aisées qui sont les premières à faire de la prévention.
DIFFICULTES RENCONTREES PAR RAPPORT
A LA DIFFERENCE DE CULTURE
Tabous par rapport à la mort
Toilette mortuaire
Soins à une femme musulmane
Différence de perception et du vécu d’un handicap par rapport à un enfant
Accompagnement de malades de culture différente
Accouchement des femmes africaines
Transfusion chez les témoins de Jéhovah
Perception de la douleur
Alimentation et portage d’un enfant
Pudeur
Respect des croyances et des rites alimentaires.
D.Venturelli-JB
Maitrot
Le père dans les familles africaines, couvre le nouveau né de son
vêtement. Le placenta est enterré au pied d’un arbre. Le cordon ombilical est
sectionné et on met des cendres du feu sur l’ombilic de l’enfant. C’est une
symbolique du foyer pour l’accueil du nouveau né. En revanche, cette pratique
entraînera la mort par tétanos de beaucoup d’enfants.
La douleur s’exprime plus volontairement dans d’autres pays que chez
nous occidentaux.
Les maladies sont expliquées de manière simple pour que tout le monde
puisse comprendre.
Les enfants étaient emmaillotés pour être protégés des animaux qui
vivaient au foyer, et ils étaient suspendus à un crochet. Cela leur permettait
d’être avec tout le monde, d’être protéger également du feu ou des projections
de braises. Ils étaient ainsi humanisés en position verticale. Le principal souci de
cette époque était que les enfants ne meurent pas.
L’aliment à la cuiller est souvent donné par la maman qui passe celle-ci
dans sa bouche avant de la présenter à l’enfant. En fait, cela permet aux
enzymes salivaires maternelles de faire en sorte que le bébé digère mieux sa
bouillie, car lui ne possède pas d’enzymes.
D. Venturelli-J.B.Maitrot
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