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Service de presse de Travail.Suisse – No 2 – 14 février 2005 – Marché du travail
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Des places de stages et des programmes de qualifications
pour tous les jeunes au chômage
Le chômage élevé des jeunes est considéré comme une bombe à retardement,
sur les plans économique et social. Il s’agit maintenant de prendre en tout premier lieu des mesures à court terme pour désamorcer la situation. Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, exige que des places de
stages et des programmes de qualifications soient offerts à une vaste échelle aux
jeunes gens, dans le cadre de l’assurance chômage.
Le taux de chômage des jeunes ne cesse d’augmenter. Selon le seco, quelque 40'000 jeunes
étaient sans emploi en janvier, ce qui constitue une situation dramatique.
Les facteurs d’influence sont conjoncturels, saisonniers, démographiques et structurels
Le taux de chômage des jeunes est en général supérieur au taux de chômage global, ce qui
signifie qu’un jeune risque beaucoup plus d’être chômeur que les personnes appartenant
à d’autres classes d’âge. Plusieurs facteurs ont une incidence sur le chômage des jeunes.
Composantes saisonnières. Le chômage des jeunes est soumis à de fortes fluctuations saisonnières. Il baisse jusqu’en milieu d’année et remonte de nouveau vers la fin de l’année.
Cela s’explique par le fait qu’en automne de nombreux jeunes ne trouvent pas immédiatement un emploi après la fin de leur apprentissage ou de leur scolarité et se retrouvent
au chômage. Ce schéma se reproduira une nouvelle fois cet automne. Et si l’on ne s’attelle
pas maintenant à la question, le taux de chômage des jeunes augmentera encore l’an prochain.
Composantes conjoncturelles. Le chômage des jeunes réagit d’une manière très notable à la
situation économique et augmente plus rapidement que le chômage en général. Ce phénomène est dû au fait que les jeunes n’ont pas encore fait leur entrée sur le marché régulier de l’emploi et que cet obstacle grandit en cas de mauvaise conjoncture. Compte tenu
de la bonne situation conjoncturelle, le chômage des jeunes est pourtant encore beaucoup
trop élevé actuellement. Cela fait près d’un an et demi que l’économie helvétique connaît
un taux de croissance vigoureux, qui devrait se répercuter sur la situation du marché de
l’emploi avec un retard d’un an environ. Or, tel n’est pas le cas. En effet, le niveau élevé
du chômage des jeunes aujourd’hui n’est pas uniquement le fait d’un phénomène conjoncturel.
Composantes démographiques. La tranche d’âge des 15 à 19 ans n’augmentera que d’un pour
cent environ au cours des prochaines années. Une évolution analogue est prévue pour
celle des 20 à 24 ans dès 2008. Les années à forte natalité se répercutent sur le marché de
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l’emploi. De ce fait, les problèmes liés aux places d’apprentissage sont accentués, dans
leur ensemble, au moment de l’entrée sur le marché régulier de l’emploi, indépendamment de la situation conjoncturelle. Le thème de l’intégration des jeunes dans la vie active
continuera d’occuper la Suisse au cours de la prochaine décennie.
Composantes structurelles. La population suisse soutient la structure du système dual de la
formation professionnelle, c’est-à-dire l’association de la formation à l’école et dans
l’entreprise. Ce système dual de formation est fondé sur le pacte conclu avec l’économie
qui s’engage à offrir aux jeunes un nombre suffisant de places d’apprentissage et de formation. Ce sont en particulier les entreprises et les partis bourgeois qui souhaitent maintenir le système dual de la formation; c’est donc à eux aussi qu’incombe la responsabilité
de créer suffisamment de places d’apprentissage, en cette période de crise du chômage
des jeunes.
Difficultés diverses au moment de l’entrée sur le marché de l’emploi
On distingue fondamentalement deux classes d’âge chez les jeunes au chômage qui doivent affronter des difficultés spécifiques au moment d’entrer sur le marché de l’emploi.
Les 15 à 19 ans - Passage de l’école à l’apprentissage. Le taux de chômage des 15 à 19 ans, soit
3,3 pour cent, n’a jamais été aussi élevé. Les années à forte natalité se répercutent maintenant sur le marché des places d’apprentissage. La création de quelque 1'500 places
d’apprentissage au cours des trois dernières années est insuffisante, tant s’en faut. Les
offres de passerelles (10e année de scolarité) se révèlent être des voies d’attente, coûteuses
et insuffisamment orientées sur les capacités spécifiques et sur la future orientation professionnelle de jeunes souvent fatigués de l’école.
Pour le passage à l’apprentissage, les principaux acteurs sont les écoles, les conseillers
d’orientation professionnelle, mais aussi les entreprises formatrices et les offices cantonaux du marché du travail. C’est par eux qu’il faut commencer en améliorant la coordination.
Les 20 à 24 ans - Passage de la formation professionnelle au marché régulier de l’emploi. En 2004,
le taux de chômage chez les 20 à 24 ans a atteint une moyenne de 6,2 pour cent, ce qui
représente un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis 1993. Cela est choquant compte tenu
de la vigoureuse situation économique et des excellents profits des entreprises. A
l’évidence, l’économie n’est pas prête à intégrer dans le marché de l’emploi ces jeunes
gens qui ont reçu une formation. Les entreprises risquent ainsi de perdre un précieux capital humain, ce que l’économie suisse ne peut pas se permettre. Compte tenu du vieillissement de la population dans nos sociétés, nous avons besoin de toute urgence de ces
actifs. L’économie et les offices du marché du travail sont les principaux acteurs au moment du passage sur le marché régulier de l’emploi. Il s’agit de lancer un appel aux entreprises afin qu’elles assument leur responsabilité en matière de politique sociale et qu’elles
engagent des jeunes.
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Des stages et des programmes de qualifications
Aujourd’hui déjà, des semestres de motivation et de stages pratiques sont offerts aux
jeunes chômeurs dans le cadre de l’assurance chômage. Mais l’offre est beaucoup trop
faible. Sur les 40'000 demandeurs d’emploi enregistrés, à peine un quart d’entre eux suivent un tel programme. Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, exige que
ces programmes soient largement étendus, l’objectif étant de permettre à chaque jeune
chômeur de participer à une mesure prise sur le marché de l’emploi.
Les avantages sont évidents: Les jeunes sont intégrés dans une structure de jour. Ils participent à des programmes de qualifications, en fonction de leur formation et de leurs aptitudes ou font des stages pratiques en entreprise. Ils acquièrent ainsi des expériences professionnelles, approfondissent leurs connaissances et nouent de précieux contacts. Les
mesures actives sur le marché du travail sont l’instrument adéquat à court terme. Point
n’est besoin d’amender la loi à grands frais, ces mesures font partie de la loi sur
l’assurance chômage et peuvent, selon les besoins et de manière flexible, être augmentées
ou à nouveau réduites.
Susanne Blank, responsable de la politique économique, Travail.Suisse
Travail.Suisse, Hopfenweg 21, 3001 Berne, Tél. 031/370 21 11, courriel : [email protected], www.travailsuisse.ch
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