substances naturelles a visee antifongique : cas particulier des

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République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
UNIVERSITE D’ORAN
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTMENT DE BIOLOGIE
Thèse en vue de l’obtention d’un diplôme de Doctorat en Biologie
Spécialité : Biochimie
INTITULEE
SUBSTANCES NATURELLES A VISEE ANTIFONGIQUE :
CAS PARTICULIER DES POLYPHENOLS
Présentée par :
Mr. Boulenouar Noureddine
Sous la direction de Mr Marouf Abderrazak
- Président : Belkhodja Moulay, Professeur, Université d’Oran
- Directeur : Marouf Abderrazak, Professeur, Université d’Oran
- Co-directeur : Cheriti Abdelkrim, Professeur, Université de Béchar
- Examinateur : Mehdadi Zoheir, Professeur, Université de SidiBel Abbes
- Examinateur : Belahcene Miloud, Professeur, Université de Mostaganem
- Examinateur : Bennaceur Malika, Maître de Conférences, Université d’Oran
Année Universitaire 2010-2011
DEDICACE
To the spirit of my Mother
To my Father
To the person who supported me during all this research period
and made lot of sacrifices “My Wife”
To my sweet daughters “Sirine & Soulaf”
I’m really lucky to have this family
To my wife’s family
To my Brothers & Sisters
Noureddine BOULENOUAR
I
REMERCIEMENTS
‫اﻟﺤﻤد ﷲ‬
Ce
travail a été réalisé au Laboratoire de Phytochimie et Synthèse
Organique (Université de Béchar) en collaboration avec Laboratoire de
Biochimie Végétale et Substances Naturelles (Université d’Oran). Mes vifs
remerciements vont en premier lieu aux: Professeur MAROUF Abderrazak et
Professeur CHERITI Abdelkrim, pour leurs encadrement et leurs soutien qui
m’ont permis de mener à bien ce travail.
Je remercie les membres de Jury de m’avoir fait l’honneur d’accepter de
juger cette thèse; Professeur BELKHODJA Moulay, Professeur MEHDADI
Zoheir, Professeur BELAHCENE Miloud, et Dr. BENNACEUR Malika.
Mes chaleureux remerciements à la personne unique au niveau du LPSO,
qui donne toujours l’énergie à notre laboratoire, qui donne toujours l’aide, Dr.
BELBOUKHARI Nasser.
Un grand merci aux membres du Laboratoire de Phytochimie et Synthèse
Organique (LPSO, Université de Béchar), spécialement Mr. FOUZI A., Mr.
SEKKOUM K., Mr. BOURMITA Y. et Mme. Cheikh N.
A toutes les personnes qui m’ont aidé de près ou de loin, Merci !
Noureddine BOULENOUAR
II
SOMMAIRE
Page
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
SOMMAIRE
III
Liste des tableaux
IX
Liste des figures
XI
Liste des abréviations
XII
RESUME
XIV
‫ﻣﻠﺧــﺹ‬
XVI
ABSTRACT
XVIII
Production scientifique
XX
INTRODUCTION GENERALE
1
Partie Bibliographique
CHAPITRE I: PALMIER DATTIER ET BAYOUD
1. Généralités sur le Palmier dattier
5
1.1. Introduction
4
1.2. Données botaniques
4
1.3. Aire de répartition du palmier dattier
6
1.4. Données écologiques
7
1.5. Le palmier dattier en Algérie
8
1.5.1. Données agronomiques
8
1.5.2. Diversité génétique
9
1.6. Importance socio-économique
9
2. Pathologie du palmier dattier
10
2.1. Le Bayoud ou Fusariose du palmier dattier
10
2.1.1. Données historiques
11
2.1.2. Symptômes
12
2.1.3. Nuisibilité
14
III
3. Le Champignon Fusarium oxysporum f. sp. albedinis
15
3.1. Position Taxonomique et caractéristiques morphologiques
15
3.2. Caractéristiques de croissance en culture
16
3.3. Morphologie
16
3.4. Biologie
17
3.5. Test du pouvoir pathogène
18
3.6. Méthodes de détection et d’inspection
19
3.7. Moyens de déplacement et de dispersion
20
3.8. Isolement
21
3.9. Répartition géographique
21
3.10. Stratégie de lutte contre le Bayoud
21
3.11. Différentes stratégies de lutte
24
3.11.1. Lutte Chimique
24
3.11.2. Mesures Prophylactiques
25
3.11.3. Lutte Génétique
25
3.11.4. Lutte biologique
26
Conclusion
27
REFERENCES
28
CHAPITRE II: PHYTOPATHOLOGIE ET METABOLITES
SECONDAIRES
1. Phytopathologie
33
1.1. Introduction
33
1.2. Maladies causées par les pathogènes telluriques
33
1.3. Mécanismes d’infection
34
1.3.1. Interaction plante/champignon
35
1.4. Les phases d’infection
36
1.5. Développement et propagation des maladies
37
1.6. Diagnostic
38
1.7. Traitement
39
1.7.1. Traitement chimique
40
1.7.2. Contrôle biologique
41
IV
1.7.3. Traitement génétique
42
1.8. Evaluation et prévision
42
1.9. Phytopathologie, entre résistance et susceptibilité
43
1.10. Mécanismes qui provoquent la susceptibilité
44
1.10.1. Enzymes
44
1.10.2. Mycotoxines
48
1.10.3. Phytoalexines et Phytoanticipines
50
1.11. Résistance aux maladies
52
1.11.1. Mécanismes de résistance
52
1.11.2. Types de résistance
54
1.11.3. Critères pour les molécules de résistance
56
2. Métabolites secondaires
56
2.1. Mode d’action des métabolites secondaires
57
2.2. Composés phénoliques
58
2.2.1. Introduction
58
2.2.2. Classification
59
2.2.3. Flavonoïdes
60
2.2.4. Tanins
61
2.2.5. Coumarines
62
2.3. Saponines
63
2.4. Alcaloïdes
64
2.5. Rôle des polyphénols dans la défense des plantes
66
2.5.1. Composés phénoliques comme phytoanticipines
66
2.5.2. Fortification de paroi cellulaire par les composés phénoliques et
lignine
67
2.5.3. Effet des champignons pathogènes sur les composés phénoliques
fongitoxiques
68
2.5.4. Effet des champignons pathogènes sur les composés phénoliques
liés aux parois cellulaires
69
2.6. Métabolites secondaires comme mécanisme de susceptibilité
REFERENCES
69
70
V
Partie Expérimentale
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
1. Introduction
75
2. Plantes médicinales
75
2.1. Limoniastrum feei
75
2.2. Launaeae arborescens
76
2.3. Acacia raddiana
77
2.4. Asteriscus graveolens
78
2.5. Fredolia aretioides
79
3. Plantes toxiques
80
3.1. Calotropis procera
80
3.2. Citrullus colocynthis
81
3.3. Nerium oleander
82
3.4. Pergularia tomentosa
84
4. Procédures expérimentales
85
4.1. Matériel végétal
85
4.2. Souche fongique
85
4.3. Préparation des extraits de plante
86
4.4. Essai biologique et médias utilisés
86
4.5. Effet des extraits de plantes sur la virulence de Foa
87
4.6. Criblage phytochimique et bioautographie
87
4.6.1. Criblage phytochimique
88
4.6.1.1. Chromatographie sur couche mince (CCM)
88
4.6.1.2. Mise en évidence des saponosides
89
4.6.1.3. Révélation des flavonoïdes
90
4.6.1.4. Révélation des coumarines
90
4.6.1.5. Révélation des tanins
90
4.6.1.6. Révélation des alcaloïdes
91
4.6.2. Bioautographie
91
4.7. Isolement du composé le plus actif (CCF1) par LC-UV
92
4.8. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie infrarouge
92
VI
4.9. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie UV-Visible
93
4.10. Effet des extraits bioactifs sur l’activité cellulasique du Foa
93
5. Criblage phytochimique et bioautographie des rachis de Phoenix
dactylifera L.
93
REFERENCES
95
CHAPITRE II: RESULTATS
1. Plantes médicinales
98
1.1. Rendement d'extraction
98
1.2. Test antifongique
98
1.3. Test de virulence
101
2. Plantes toxiques
102
2.1. Rendement d'extraction
102
2.2. Test antifongique
104
2.3. Test de virulence
105
3. Criblage phytochimique
107
3.1. Caractérisation des flavonoïdes
107
3.2. Caractérisation des tanins
110
3.3. Caractérisation des coumarines
111
3.4. Caractérisation des alcaloïdes
114
3.5. Caractérisation des saponosides
114
4. Bioautographie
119
5. Corrélation entre résultats de bioautographie et résultats du criblage
phytochimique
120
6. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie IR
120
7. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie UV-Visible
123
8. Effet sur l’activité cellulasique du Foa
124
9. Criblage phytochimique des extraits de rachis des cultivars de palmier
dattier
125
9.1. Caractérisation des flavonoïdes
125
9.2. Caractérisation des tanins
125
9.3. Caractérisation des coumarines
128
VII
9.4. Caractérisation des alcaloïdes
130
9.5. Caractérisation des saponosides
130
10. Bioautographie des extraits de rachis des cultivars de palmier dattier
130
CHAPITRE III: DISCUSSION
1. Plantes médicinales
131
1.2. Efficacité d’extraction
131
1.2. Effet antifongique
132
1.3. Test de virulence
133
2. Plantes toxiques
134
1.1. Efficacité d’extraction
134
1.2. Effet antifongique
135
1.3. Test de virulence
136
3. Criblage phytochimique
138
4. Bioautographie
140
5. Analyse spectroscopique du produit CCF1
142
6. Effet sur l’activité cellulasique du Foa
142
7. Criblage phytochimique et bioautographie des extraits des rachis
143
7.1. Criblage phytochimique
143
7.2. Bioautographie
144
REFERENCES
146
CONCLUSION & PERSPECTIVES
153
ANNEXES
154
VIII
Liste des Tableaux
N°
Titre
Page
1
Enzymes fongiques impliquées dans la dégradation des parois végétales.
46
2
Quelques fonctions des phénylpropanoïdes.
60
3
Classification des composés phénoliques.
62
4
Les plantes médicinales testées et leurs parties utilisées.
87
5
Les plantes toxiques et/ou médicinales testées et leurs parties utilisées.
87
6
Les extraits de plantes médicinales soumis au criblage phytochimique et
bioautographie.
7
90
Les extraits de plantes toxiques soumis au criblage phytochimique et
bioautographie.
91
8
Rendement d’extraction (%) à partir du poids sec de plante
101
9
Activité antifongique des extraits de plantes sur Fusarium oxysporum f. sp.
albedinis comme diamètre de zone d’inhibition (mm).
103
10 Effet des extraits de plantes sur la virulence relative du Foa.
105
11 Rendement d’extraction (%) par rapport aux poids sec de la plante.
107
12 Effet antifongique des extraits des plantes toxiques et/ou médicinales sur
Fusarium oxysporum f. sp. albedinis comme diamètre de zone d’inhibition
(mm).
109
IX
13 Effet des extraits de plantes sur la virulence relative de Fusarium oxysporum f.
sp. albedinis (sur tissus de tubercule de pomme de terre).
111
14 Caractérisation des flavonoïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes.
112
15 Caractérisation des tannins sur les chromatogrammes des extraits de plantes.
113
16 Caractérisation des coumarines sur les chromatogrammes des extraits de
plantes.
116
17 Caractérisation des alcaloïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes.
117
18 Caractérisation des saponosides par l’indice de mousse (IM).
121
19 Corrélation entre Bioautographie et Criblage phytochimique des extraits
bioactifs sur Foa.
122
20 Bandes d’absorption IR du produit CCF1
124
21 Effet des extraits bioactifs sur l’activité cellulasique du Foa.
126
22 Caractérisation des flavonoïdes dans les extraits des rachis de palmier dattier.
128
23 Caractérisation des tanins dans les extraits des rachis de palmier dattier.
129
24 Caractérisation des coumarines dans les extraits des rachis de palmier dattier.
130
25 Caractérisation des alcaloïdes dans les extraits des rachis de palmier dattier.
131
26 Effet antifongique sur Fusarium oxysporum f. sp. albedinis des extraits de
rachis de cultivars de palmier dattier (400 µg) par bioautographie directe.
X
132
Liste des Figures
N°
Titre
Page
1
Schéma d’un palmier dattier (Phoenix dactylifera L.).
6
2
Dispersion unilatérale des symptômes sur les palmes de la couronne
14
3
Distribution et dispersion du Bayoud en Algérie et Maroc
22
4
Répartition géographique du Bayoud dans le monde
23
5
Photo de Limoniastrum feei.
78
6
Photo de Launaeae arborescens.
79
7
Photo de Acacia raddiana.
80
8
Photo de Asteriscus graveolens.
81
9
Photo de Fredolia aretioides.
82
10
Photo de Calotropis procera.
83
11
Photo de Citrullus colocynthis.
84
12
Photo de Nerium oleander.
85
13
Photo de Pergularia tomentosa.
86
14
Spectre infrarouge du produit CCF1
125
15
Structure chimique de Cucurbitacine
144
XI
Liste des Abréviations
ADN: Acide DésoxyriboNucléique.
AE: Acétate d’éthyle.
ANOVA: Analyse de la variance.
AMPc: Adénosine MonoPhosphate cyclique.
CCM: Chromatographie sur Couche Mince.
CDA: Czapek-Dox Agar
CIHEAM: Centre International des Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes.
CWDEs: Cell Wall Degrading Enzymes (Enzymes dégradantes de la paroi cellulaire)
DCM: Dichlorométhane.
FAO: Food and Agriculture Organization.
Foa: Fusarium oxysporum f. sp. albedinis
IAPSC: Inter-African Phytosanitary Council.
IM: Indice de mousse.
INPV: Institut National de la Protection des Végétaux.
ITAS: Institut Technique d'Agronomie Saharienne.
IUCN: International Union for Conservation of Nature.
LPSO: Laboratoire de Phytochimie et Synthèse Organique (Université de Béchar).
PCR: Polymerase Chain Reaction
PDA: Potatoes Dextrose Agar
PDB: Potatoes Dextrose Broth.
PK A: Protéine Kinase A.
PTN: Poids du Tissu Nécrosé.
RAPD-PCR: Random Amplified Polymorphic DNA-Polymerase Chain Reaction.
Rf: Rapport frontal.
RFLP: Restriction Fragment Length Polymorphism.
RSA: Résistance Systématique Acquise.
RSI: Résistance Systématique Induite.
SNA: Synthetic Nutrient poor Agar.
LC-UV: Chromatographie Liquide couplée à l’absorbance en Ultra Violet.
mm: Millimètre
ND: Non Détecté(e).
XII
OEPP: Organisation Euro-méditerranéenne de la Protection des Plantes.
UE: Union Européenne.
UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.
UV: Ultra-Violet.
VR: Virulence Relative.
∅: Diamètre de la zone d’inhibition.
XIII
RESUME
Titre
Substances Naturelles à Visée Antifongique: Cas particulier des polyphénols
Présenté par
Mr. Noureddine BOULENOUAR
Encadreur
Prof. Dr. Abderrazak MAROUF
Co-Encadreur
Prof. Dr. Abdelkrim CHERITI
Dans la présente étude, neuf plantes du Sahara algérien (sud-ouest d'Algérie); cinq
plantes médicinales: Acacia raddiana, Asteriscus graveolens (Forsk.), Limoniastrum feei,
Fredolia aretioides Moq. et Coss., Launeae arborescens (Batt.) Murb.; et quatre plantes
toxiques: Citrullus colocynhis (L.) Schrad, Calotropis procera Ait., Nerium oleander,
Pergularia tomentosa. Deux parties de chaque plante ont été utilisées pour évaluer leurs
extraits (extraction à reflux par quatre solvants: méthanol, acétate d’éthyle,
dichlorométhane, hexane) pour l’activité antifongique sur Fusarium oxysporum f. sp.
albedinis (Foa), l’agent causal de la maladie la plus grave du palmier dattier (Phoenix
dactylifera L.). L’évaluation préliminaire a été réalisée par la technique de diffusion par
disque et la virulence sur le tissu des tubercules de pomme de terre. Les extraits présentant
une inhibition et/ou diminution de la virulence relative au dessous de 50 % ont subis un
criblage phytochimique et une bioautographie directe. La bioautographie a été utilisée pour
localiser l’activité antifongique sur le chromatogramme et étudier sa corrélation avec les
données du criblage phytochimique. Les extraits bioactifs ont été testés sur l’activité
cellulasique du Foa. En plus, les extraits des rachis de huit cultivars de palmier dattier ont
été analysés par criblage phytochimique et bioautographie directe sur le Foa.
Parmi soixante-douze extraits de plantes médicinale et/ou toxiques, trente un ont été
choisis pour criblage phytochimique et bioautographie (17 extraits de plantes médicinale et
XIV
14 extraits de plantes toxiques). Seulement sept extraits (22.58 %) ont présenté au moins
une zone d’inhibition sur le chromatogramme. Les meilleurs résultats ont été présentés par
l’extrait par acétate d’éthyle des fruits de Citrullus colocynthis (7.75 ± 1.06 mm) et des
tiges d’Asteriscus graveolens (7.00 ± 1.41 mm). Le criblage phytochimique a mis en
évidence la présence de flavonoïdes, tannins, coumarines, et alcaloïdes chez toutes les
plantes étudiées. La présence des saponosides n’a été confirmée que pour Fredolia
aretioides. La corrélation entre criblage phytochimique et bioautographie a démontré que
les composés responsables de l’activité antifongique sont des polyphénols dans certains cas
et des alcaloïdes ou autres métabolites secondaires dans d’autres cas. L’inhibition de
l’activité cellulasique n’est pas toujours été liée à l’inhibition de la croissance. D’après les
analyses chromatographiques et spectroscopiques, le composé le plus actif « CCF1 » isolé
à partir des fruits de Citrullus colocynthis est probablement la cucurbitacine E.
Parmi trente-deux extraits des rachis de cultivars de palmier dattier, huit extraits de
six cultivars ont présenté au moins une zone d’inhibition. Les meilleurs résultats sont
représentés par l’extrait dichlorométhanique des rachis du cultivar « Bent-Cherk » (6.50 ±
1.41) et l’extrait par acétate d’éthyle des rachis du cultivar « Rotbi » (6.00 ± 1.41). Les
cultivars de palmier dattier ont présenté certaines similarités concernant la présence,
l’absence et nombre de composés des métabolites secondaires testés. La corrélation entre
criblage phytochimique et bioautographie montre que la majorité des composés, bioactifs
sur le Foa, semblent être des polyphénols. Le caractère de résistance, tolérance ou
sensibilité n’a pas affecté significativement les résultats du criblage phytochimique ni la
bioautographie. Donc, le mécanisme de défense naturel, in vivo, contre le Foa est
majoritairement lié à l’action des polyphénols. La différence entre les cultivars résistants,
tolérants ou sensibles serait donc liée au mécanisme d’action.
Mots clés: Palmier dattier, Bayoud, Fusarium oxysporum f. sp. albedinis, plantes
médicinales, plantes toxiques, polyphénols, antifongique.
XV
‫ﻣﻠﺧــﺹ‬
‫اﻟﻌﻨﻮان‬
‫ﻣﻭﺍﺩ ﻁﺑﻳﻌﻳﺔ ﻟﻬﺩﻑ ﻣﺿﺎﺩ ﻓﻁﺭﻱ‪ :‬ﺣﺎﻟﺔ ﻣﺗﻌﺩﺩﺍﺕ ﺍﻟﻔﻳﻧﻭﻝ‬
‫إﻋﺪاد‬
‫ﺍﻟﺳﻳﺩ ﺑﻭﻟﻧﻭﺍﺭ ﻧﻭﺭ ﺍﻟﺩﻳﻥ‬
‫اﻟﻤﺸﺮف‪:‬‬
‫ﺃ‪.‬ﺩ‪ .‬ﻣﻌﺭﻭﻑ ﻋﺑﺩ ﺍﻟﺭﺯﺍﻕ‬
‫اﻟﻤﺸﺮف اﻟﻤﺸﺎرك‬
‫ﺃ‪.‬ﺩ‪ .‬ﺷﺭﻳﻁﻲ ﻋﺑﺩ ﺍﻟﻛﺭﻳﻡ‬
‫ﻓﻲ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﺑﺣﺙ‪ ،‬ﺗﻡ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺗﺳﻊ ﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﻣﻥ ﺍﻟﺻﺣﺭﺍء ﺍﻟﺟﺯﺍﺋﺭﻳﺔ )ﺍﻟﺟﻧﻭﺏ ﺍﻟﻐﺭﺑﻲ(‪ ،‬ﺧﻣﺱ‬
‫ﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﻁﺑﻳ َﺔ‪Limoniastrum feei, Fredolia aretioides Moq et Coss, Launeae :‬‬
‫‪arorescens (Batt) Murb, Acacia raddiana, Asteriscus graveolens (Forsk),‬‬
‫ﻭ ﺃﺭﺑﻊ ﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﺳﺎﻣﺔ‪Citrullus colocynthis (L) Schrad, Calotropis procera :‬‬
‫‪ ،Ait, Nerium oleander, Pergularia tomentosa.‬ﺗﻡ ﺍﺳﺗﺧﺩﺍﻡ ﺟﺯﺋﻳﻥ ﻣﻥ ﻛﻝ ﻧﺑﺗﺔ ﻟﺩﺭﺍﺳﺔ‬
‫ﻣﺳﺗﺧﻠﺻﺎﺗﻬﺎ ﻛﻣﺿﺎﺩ ﻓﻁﺭﻱ ﺿﺩ )‪Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Foa‬‬
‫‪ ،‬ﺍﻟﻌﺎﻣﻝ ﺍﻟﻣﺳﺑﺏ ﻷﺧﻁﺭ ﻣﺭﺽ ﻋﻧﺩ ﺍﻟﻧﺧﻳﻝ >ﺍﻟﺑﻳﻭﺽ<‪ .‬ﺍﻟﺗﻘﻳﻳﻡ ﺍﻟﻣﺑﺩﺋﻲ ﺗﻡ ﺑﺗﻘﻧﻳﺔ ﺍﻻﻧﺗﺷﺎﺭ ﻣﻥ‬
‫ﺍﻷﻗﺭﺍﺹ ﻭ ﺍﻟﻘﺩﺭﺓ ﺍﻟﺳﻣﻳﺔ ﻋﻠﻰ ﻧﺳﻳﺞ ﺩﺭﻧﺎﺕ ﺍﻟﺑﻁﺎﻁﺎ‪ .‬ﺍﻟﻣﺳﺗﺧﻠﺻﺎﺕ ﺍﻟﺗﻲ ﺃﻋﻁﺕ ﺗﺛﺑﻳﻁﺎ ﻭ‪ /‬ﺃﻭ ﺃﻧﻘﺻﺕ‬
‫ﺍﻟﻘﺩﺭﺓ ﺍﻟﺳﻣﻳﺔ ﺍﻟﻧﺳﺑﻳﺔ ﺇﻟﻰ ﺃﻗﻝ ﻣﻥ )‪ (%50‬ﺗﻡ ﺩﺭﺍﺳﺗﻬﺎ ﺑﻭﺍﺳﻁﺔ ﺍﻟﺗﺣﻠﻳﻝ ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻣﻳﺎﺋﻲ ﻭ‪ /‬ﺃﻭ ﺍﻟﻔﺻﻝ ﻣﻊ‬
‫ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟﺗﺄﺛﻳﺭ ﺍﻟﺣﻳﻭﻱ "‪ ."Bioautographie‬ﺗﻡ ﺍﺳﺗﺧﺩﺍﻡ "‪ "Bioautographie‬ﻟﺗﺣﺩﻳﺩ ﻣﻭﻗﻊ ﺍﻟﻣﻭﺍﺩ‬
‫ﺍﻟﻣﺿﺎﺩﺓ ﻟﻠﻔﻁﺭ ‪ Foa‬ﻋﻠﻰ ﺻﻔﻳﺣﺔ ﺍﻟﻔﺻﻝ ﻭﺭﺑﻁﻬﺎ ﻣﻊ ﻣﻌﻁﻳﺎﺕ ﺍﻟﺩﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻳﺔ‪ .‬ﺗﻣﺕ ﺩﺭﺍﺳﺔ‬
‫ﺗﺄﺛﻳﺭ ﺍﻟﻣﺳﺗﺧﻠﺻﺎﺕ ﺍﻟﺑﻳﻭﻓﺎﻋﻠﺔ ﻋﻠﻰ ﺍﻷﻧﺯﻳﻣﺎﺕ ﺍﻟﻣﺣﻠﻠﺔ ﻟﻠﺳﻠﻳﻠﻭﺯ‪ .‬ﺇﺿﺎﻓﺔ ﺇﻟﻰ ﺫﻟﻙ‪ ،‬ﺗﻡ ﺩﺭﺍﺳﺔ‬
‫ﻣﺳﺗﺧﻠﺻﺎﺕ ﺍﻟﻌﺭﻕ ﺍﻟﻭﺳﻁﻲ ﻷﻧﻭﺍﻉ ﻣﻥ ﻧﺧﻳﻝ ﺍﻟﺑﻠﺢ ﺑﺎﻟﺗﺣﻠﻳﻝ ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻲ ﻭ ﺍﻟﻔﺻﻝ ﻣﻊ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟﺗﺄﺛﻳﺭ‬
‫ﺍﻟﺣﻳﻭﻱ "‪ "Bioautographie‬ﻋﻠﻰ ‪.Foa‬‬
‫ﻣﻥ ﺑﻳﻥ ﺇﺛﻧﺎﻥ ﻭ ﺳﺑﻌﻭﻥ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﻣﻥ ﺍﻟﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﺍﻟﻁﺑﻳﺔ ﻭ‪ /‬ﺃﻭ ﺍﻟﺳﺎﻣﺔ‪ ،‬ﺗﻡ ﺍﺧﺗﻳﺎﺭ ﻭﺍﺣﺩ ﻭﺛﻼﺛﻭﻥ‬
‫ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﻟﻠﺗﺣﻠﻳﻝ ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻲ ﻭ "‪) "Bioautographie‬ﺳﺑﻌﺔ ﻋﺷﺭ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﻣﻥ ﺍﻟﺑﺎﺗﺎﺕ ﺍﻟﻁﺑﻳﺔ ﻭ‬
‫ﺃﺭﺑﻌﺔ ﻋﺷﺭ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﻣﻥ ﺍﻟﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﺍﻟﺳﺎﻣﺔ(‪ .‬ﻓﻘﻁ ﺳﺑﻌﺔ ﻣﺳﺗﺧﻠﺻﺎﺕ )‪ (22,58 %‬ﺍﻟﺗﻲ ﺃﻅﻬﺭﺕ ﻣﻭﻗﻊ‬
‫‪XVI‬‬
‫ﺗﺛﺑﻳﻁ ﻭﺍﺣﺩ ﻋﻠﻰ ﺍﻷﻗﻝ ﻋﻠﻰ ﺻﻔﻳﺣﺔ ﺍﻟﻔﺻﻝ‪ .‬ﺃﻓﺿﻝ ﺍﻟﻧﺗﺎﺋﺞ ﻗﺩﻣﺕ ﻣﻥ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﻓﻭﺍﻛﻪ ﺍﻟﺣﻧﻅﻝ‬
‫"‪ "Citrullus colocynthis‬ﺑﺄﺳﻳﺗﺎﺕ ﺍﻷﻳﺛﻳﻝ ) ‪1,06 ±7,75‬ﻣﻠﻡ( ﻭ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﺳﻳﻘﺎﻥ "ﺍﻟﻁﻔﺱ"‬
‫"‪ "Asteriscus graveolens‬ﺑﺄﺳﻳﺗﺎﺕ ﺍﻻﻳﺛﻳﻝ )‪1,41,± 7,00‬ﻣﻠﻡ(‪ .‬ﺃﻅﻬﺭ ﺍﻟﺗﺣﻠﻳﻝ ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻲ‬
‫ﻭﺟﻭﺩ ﺍﻟﻔﻼﻓﻭﻧﻭﻳﺩﺍﺕ‪ ،‬ﺍﻟﻌﻔﺻﻳﺎﺕ‪ ،‬ﺍﻷﻟﻛﻠﻭﻳﺩﺍﺕ ﻭ ﺍﻟﻛﻭﻣﺎﺭﻳﻧﺎﺕ ﻋﻧﺩ ﺟﻣﻳﻊ ﺍﻟﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﺍﻟﻣﺩﺭﻭﺳﺔ‪ .‬ﻭﺟﻭﺩ‬
‫ﺍﻟﺻﺑﻭﻧﻭﺯﻳﺩﺍﺕ ﻟﻡ ﻳﺗﻡ ﺗﺄﻛﻳﺩﻩ ﺇﻻ ﺑﺎﻟﻧﺳﺑﺔ ﻟﻧﺑﺎﺕ "ﺍﻟﺩﻗﻊ" "‪ . "Fredolia aretioides‬ﺃﻅﻬﺭ ﺍﻟﺭﺑﻁ ﺑﻳﻥ‬
‫ﻧﺗﺎﺋﺞ ﺍﻟﺗﺣﻠﻳﻝ ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻲ ﻭ "‪ "Bioautographie‬ﺃﻥ ﺍﻟﻣﻭﺍﺩ ﺍﻟﻣﺳﺅﻭﻟﺔ ﻋﻥ ﺍﻟﻔﻌﻝ ﺍﻟﻣﺿﺎﺩ ﻟﻠﻔﻁﺭ‬
‫‪ Foa‬ﺗﻣﺛﻝ ﻣﺗﻌﺩﺩﺍﺕ ﺍﻟﻔﻳﻧﻭﻝ ﻓﻲ ﺑﻌﺽ ﺍﻟﺣﺎﻻﺕ ﻭ ﺗﻣﺛﻝ ﺍﻷﻟﻛﻭﻳﺩﺍﺕ ﺃﻭ ﻧﻭﺍﺗﺞ ﺃﺧﺭﻯ ﻟﻸﻳﺽ ﺍﻟﺛﺎﻧﻭﻱ ﻓﻲ‬
‫ﺣﺎﻻﺕ ﺃﺧﺭﻯ‪ .‬ﺗﺛﺑﻳﻁ ﻋﻣﻝ ﺍﻟﺳﻳﻠﻭﻻﺯ ﻻ ﻳﺭﺗﺑﻁ ﺩﺍﺋﻣﺎ ﺑﺗﺛﺑﻳﻁ ﺍﻟﻧﻣﻭ ﻋﻧﺩ ﺍﻟﻔﻁﺭ‪ .‬ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﻣﻌﻁﻳﺎﺕ‬
‫ﺍﻟﺗﺣﻠﻳﻠﻳﺔ ﻭ ﺍﻟﻣﻘﺎﺭﻧﺔ ﺃﻥّ ﺍﻟﻣﺭﻛﺏ ﺍﻷﻛﺛﺭ ﻓﺎﻋﻠﻳﺔ "‪ "CCF1‬ﻣﻥ ﻧﺑﺎﺕ ‪ Citrullus colocynthis‬ﺃﻗﺭﺏ‬
‫ﻟﺻﻳﻐﺔ ‪.Cucurbitacine E‬‬
‫ﻣﻥ ﺑﻳﻥ ﺇﺛﻧﺎﻥ ﻭ ﺛﻼﺛﻭﻥ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﻣﻥ ﺍﻟﻌﺭﻕ ﺍﻟﻭﺳﻁﻲ ﻷﻧﻭﺍﻉ ﻣﻥ ﻧﺧﻳﻝ ﺍﻟﺑﻠﺢ‪ ،‬ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺛﻣﺎﻧﻳﺔ‬
‫ﻣﺳﺗﺧﻠﺻﺎﺕ ﻣﻥ ﺳﺗﺔ ﺃﻧﻭﺍﻉ ﻣﻭﻗﻊ ﺗﺛﺑﻳﻁ ﻭﺍﺣﺩ ﻋﻠﻰ ﺍﻷﻗﻝ‪ .‬ﺃﻓﺿﻝ ﺍﻟﻧﺗﺎﺋﺞ ﻗﺩﻣﺕ ﻣﻥ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﺍﻟﻌﺭﻕ‬
‫ﺍﻟﻭﺳﻁﻰ "ﻟﺑﻧﺕ ﺍﻟﺷﺭﻙ" ﺑﺛﻧﺎﺋﻲ ﺍﻟﻛﻠﻭﺭﻭﻣﻳﺛﺎﻥ )‪1,41 ± 6,00‬ﻣﻠﻡ( ﻭ ﻣﺳﺗﺧﻠﺹ ﺍﻟﻌﺭﻕ ﺍﻟﻭﺳﻁﻲ‬
‫"ﻟﻠﺭﻁﺑﻲ" ﺑﺄﺳﻳﺗﺎﺕ ﺍﻻﻳﺛﻳﻝ )‪1,41 ± 6,00‬ﻣﻠﻡ(‪ .‬ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺃﻧﻭﺍﻉ ﺍﻟﻧﺧﻳﻝ ﺍﻟﻣﺩﺭﻭﺳﺔ ﻧﻭﻉ ﻣﻥ ﺍﻟﺗﺷﺎﺑﻪ ﻓﻳﻣﺎ‬
‫ﻳﺧﺹ ﻭﺟﻭﺩ‪ ،‬ﻏﻳﺎﺏ ﻭ ﻋﺩﺩ ﻣﺭﻛﺑﺎﺕ ﺍﻷﻳﺽ ﺍﻟﺛﺎﻧﻭﻱ ﺍﻟﻣﻌﻧﻳﺔ ﺑﺎﻟﺩﺭﺍﺳﺔ‪ .‬ﺃﻅﻬﺭ ﺍﻟﺭﺑﻁ ﺑﻳﻥ ﺍﻟﺗﺣﻠﻳﻝ‬
‫ﺍﻟﻔﻳﺗﻭﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻲ ﻭ "‪ "Bioautographie‬ﺃﻥ ﺃﻏﻠﺑﻳﺔ ﺍﻟﻣﺭﻛﺑﺎﺕ‪ ،‬ﺫﺍﺕ ﻓﻌﺎﻟﻳﺔ ﺿﺩ ‪ ،Foa‬ﺗﻣﻳﻝ ﻷﻥ ﺗﻛﻭﻥ‬
‫ﻣﺗﻌﺩﺩﺍﺕ ﺍﻟﻔﻳﻧﻭﻝ‪ .‬ﻟﻡ ﺗﺅﺛﺭ ﺧﺎﺻﻳﺔ ﺍﻟﻣﻘﺎﻭﻣﺔ‪ ،‬ﺍﻟﺗﻘﺑﻝ ﺃﻭ ﺍﻟﺿﻌﻑ ﻷﻧﻭﺍﻉ ﺍﻟﻧﺧﻳﻝ ﻓﻲ ﻧﺗﺎﺋﺞ ﺍﻟﺗﺣﻠﻳﻝ‬
‫ﺍﻟﻛﻳﻣﻳﺎﺋﻲ ﻭ ﻻ ﻧﺗﺎﺋﺞ "‪ ."Bioautographie‬ﺇﺫﻥ‪ ،‬ﺁﻟﻳﺔ ﺍﻟﺩﻓﺎﻉ ﺍﻟﻁﺑﻳﻌﻲ‪ ،‬ﺿﺩ ‪ Foa‬ﻣﺭﺗﺑﻁﺔ ﺍﺭﺗﺑﺎﻁ‬
‫ﻗﻭﻱ ﺑﻌﻣﻝ ﻣﺗﻌﺩﺩﺍﺕ ﺍﻟﻔﻳﻧﻭﻝ‪ .‬ﻟﺫﻟﻙ‪ ،‬ﺍﻻﺧﺗﻼﻑ ﺑﻳﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻷﻧﻭﺍﻉ ﻣﻥ ﺣﻳﺙ ﺍﻟﻣﻘﺎﻭﻣﺔ‪ ،‬ﺍﻟﺗﻘﺑﻝ ﺃﻭ ﺍﻟﺿﻌﻑ‬
‫ﻣﺭﺗﺑﻁ ﺑﺂﻟﻳﺔ ﺍﻟﺗﺄﺛﻳﺭ‪.‬‬
‫ﺍﻟﻛﻠﻣﺎﺕ ﺍﻟﺭﺋﻳﺳﻳﺔ‪ :‬ﻧﺧﻳﻝ ﺍﻟﺑﻠﺢ‪ ،‬ﺍﻟﺑﻳﻭﺽ‪ ، Fusarium oxysporum f. sp. albedinis ،‬ﻧﺑﺎﺗﺎﺕ‬
‫ﺳﺎﻣﺔ‪ ،‬ﻣﺗﻌﺩﺩﺍﺕ ﺍﻟﻔﻳﻧﻭﻝ‪ ،‬ﻣﺿﺎﺩ ﻓﻁﺭﻱ‪ ،‬ﻧﺑﺎﺗﺎﺕ ﻁﺑﻳﺔ‪.‬‬
‫‪ABSTRACT‬‬
‫‪XVII‬‬
Title
Natural Substances as Antifungal Agents: Special case of polyphenols
Presented by
Mr. Noureddine BOULENOUAR
Supervisor
Prof. Dr. Abderrazak MAROUF
Co-Supervisor
Prof. Dr. Abdelkrim CHERITI
In the present study, nine plants from the Algerian Sahara (South-West of Algeria);
five medicinal plants: Acacia raddiana, Asteriscus graveolens (Forsk.), Limoniastrum feei,
Fredolia aretioides Moq. et Coss., Launeae arborescens (Batt.) Murb.; and four poisonous
plants: Citrullus colocynhis (L.) Schrad, Calotropis procera Ait., Nerium oleander,
Pergularia tomentosa. Two parts from each plants were used to evaluate their extracts
(heat reflux extraction using methanol, ethyl acetate, dichloromethane, hexane) for
antifungal activity against Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Foa), the causal agent of
the most dangerous disease of date palm (Phoenix dactylifera L.). The preliminary
evaluation was realized by disc diffusion technique and virulence on potato tuber tissue.
The extracts showed an inhibition and /or decrease of the relative virulence below (50%)
were used for phytochemical screening and direct bioautography. The direct bioautography
was used to localize antifungal activity on the chromatogram and correlate with
phytochemical screening data. The bioactive extracts were tested on cellulolytic activity of
Foa. In addition, the rachis extracts of eight date palm cultivars were analyzed by
phytochemical screening and direct bioautography against Foa.
Among seventy-two extracts from medicinal and/or poisonous plants, thirty-one
were chosen for phytochemical screening and bioautography (17 extracts from medicinal
plants and 14 from poisonous plants). Only seven extracts (22.58 %) had shown at least
one inhibition zone on the chromatogram. The best results were represented by ethyl
acetate extract of Citrullus colocynthis fruits (7.75 ± 1.06 mm) and ethyl acetate extract of
XVIII
Asteriscus graveolens stems (7.00 ± 1.41 mm). The phytochemical screening demonstrated
the presence of flavonoids, tannins, coumarins and alkaloids in all plants tested. The
presence of saponins was confirmed only for Fredolia aretioides. The correlation between
bioautography and phytochemical screening showed that the compounds responsible of
antifungal activity are polyphenols in some cases and alkaloids or other secondary
metabolites in others. The inhibition of cellulolytic activity is not always related to
inhibition of fungal growth. Regarding the chromatographic and spectroscopic data, the
most active compound “CCF1” isolated from Citrullus colocynthis fruits is probably
cucurbitacine E.
Among thirty-two extracts from date palm rachis, eight extracts from six cultivars
had shown at least one inhibition zone. The best results were represented by
dichloromethane extract of “Bent Cherk” rachis (6.50 ± 1.41) and ethyl acetate extract of
“Rotbi” rachis (6.00 ± 1.41). The date palm cultivars had presented some similarities
concerning the presence, absence and compounds number of secondary metabolites tested.
From the correlation between phytochemical screening and bioautography, the majority of
bioactive compounds against Foa seem to be polyphenols. So, the natural defence
mechanism, in vivo, against Foa is mostly related to polyphenols action. For this reason,
the difference between resistant, tolerant and sensitive cultivars is related to mechanism of
action.
Key words: Date palm, Bayoud, Fusarium oxysporum f. sp. albedinis, medicinal plants,
poisonous plants, polyphenols, antifungal.
POSL
Production Scientifique
XIX
Tous les travaux de cette étude ont été réalisés au niveau du Laboratoire de
Phytochimie et Synthèse Organique (LPSO) (Université de Bechar, Algérie) en
collaboration avec Laboratoire de Biochimie Végétale et Substance Naturelle (Université
d’Oran, Algérie). Cette étude a fait l’objet d’un article international, deux articles
nationaux, 2 communications internationales et 2 communications nationales. Deux autres
articles ont été soumis à deux journaux internationaux (voir annexes).
Articles internationaux
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2009. Effect of Some Poisonous Plants on
Fusarium oxysporum f. sp. albedinis. Journal of Biological Sciences, 9(6): 594-600.
- Boulenouar N., Marouf A., Cheriti A. et Belboukhari N. 2010. Medicinal Plants Extracts
as Source of Antifungal Agents against Fusarium oxysporum f. sp. albedinis. Journal of
Agricultural Science and Technology. (Accepté).
- Boulenouar N., Marouf A., Cheriti A. et Belboukhari N. 2010. Antifungal Activity and
Phytochemical Screening of Extracts from “Phoenix dactylifera L.” Cultivars. Natural
Product Research. (Accepté).
Articles nationaux
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2008. Effect of Three Saharian Medicinal Plants
Extracts on Fusarium oxysporum f. sp. albedinis, the Causal Agent of Bayoud. Annales de
l’Université de Bechar, 4: 90-95.
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2009. Le BAYOUD: Symptômes et Lutte.
Annales de l’Université de Bechar, 5: 63-67.
Communications
XX
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2007. 1st Phytochemistry & Biosubstances
Conference, Bechar University, Bechar 3-4 November 2007, Algeria. p.40.
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2008. Effect of Some Saharian Medicinal Plants
Extracts on Fusarium oxysporum f. sp. albedinis. 3ème Symposium international sur les
plantes médicinales et aromatiques (SIPMA 3) & 1er Congrès International sur les
Molécules Bioactives (CIMB 1), Oujda 29-30 Mai 2008, Maroc. p.180.
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2009. Evaluation of Antifungal Effect of Some
Medicinal Plants Extracts on Fusarium oxysporum f. sp. albedinis. Congrès International
sur les Plantes Aromatiques et Médicinales, Université Cadi Ayyad, Marrakech 28-30
Mars 2009, Maroc.
- Boulenouar N., Marouf A. et Cheriti A. 2009. Nerium oleander and Pergularia
tomentosa as Source of Antifungal Agents Against Fusarium oxysporum f. sp. albedinis.
2nd Phytochemistry & Biosubstances Conference, Bechar University, Bechar 4-5
Novembre 2009, Algeria. p.18.
XXI
INTRODUCTION
GENERALE
0
INTRODUCTION GENERALE
À travers l'histoire, l'humanité a été toujours intéressée par les composés naturels
des sources prébiotiques, microbiennes, végétales et animales. Divers extraits de fleurs, de
plantes et d'insectes ont servit à l'isolement de composés qui ont été employés pour
différents buts. Beaucoup de produits naturels, tels que les hormones végétaux, ont un rôle
de régulation, alors que d'autres fonctionnent comme défense chimique contre les
ravageurs (Ikan et al., 2008).
Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Killian et Maire) Gordon est un champignon
tellurique responsable de la fusariose des palmiers dattiers connu sous le nom de
« Bayoud ». Cette maladie continue à détruire les palmeraies en Algérie et au Maroc sans
aucun traitement efficace (Chakroune et al., 2005; OEPP, 2005).
Les plantes produisent des centaines de milliers de composés qui inhibent souvent
l'invasion et la croissance des micro-organismes pathogènes (Duke et al., 2008). Ces
composés de diversité structurale considérable qui ne peut être assortie par la créativité des
chimistes de synthèse, « les métabolites secondaires » sont censés fournir aux organismes
producteurs un avantage de survie (Bahar et al., 2008). Ces même métabolites
secondaires, principalement les polyphénols (flavonoïdes, tanins, coumarines,…), peuvent
être une source pour avoir un traitement efficace de la maladie du Bayoud sans aucun effet
néfaste sur l’environnement. Telle est l’hypothèse sur laquelle est basée cette étude. A cet
effet, nous utilisons différents plantes (médicinales et/ou toxiques) et cultivars (résistants,
sensibles, tolérants, …) afin d’évaluer l’effet de leurs métabolites secondaires sur l’agent
causal du Bayoud.
L’objectif est d’analyser l’effet des extraits de neuf plantes médicinales et/ou
toxiques du Sud-Ouest d’Algérie sur le Fusarium oxysporum f. sp. albedinis. Les extraits
les plus efficaces vont subir une bioautographie directe et criblage phytochimique pour
évaluer la relation entre l’effet antifongique et classe du composé responsable. Le(s)
composé(s) le(s) plus actif(s) va (vont) être isolé(s) pour subir d’autres analyses en vue de
sa caractérisation. D’un autre coté, les extraits des rachis de huit cultivars de palmier
dattier (avec différent degré de résistance ou sensibilité au Foa) vont être testés par
bioautographie et analysés par criblage phytochimique. L’effet antifongique est lié, dans la
1
plupart des cas, à l’effet sur les enzymes de pathogénicité (cellulases,…), donc les
molécules avec effet antifongique sur les systèmes cellulaires seront analysés sur les
systèmes acellulaires.
Références
Bahar M., Deng Y., Fletcher J. N. et Kinghorn A.D. 2008. Plant derived natural products in
drug discovery and development: an overview. In: Selected Topics in the Chemistry of
Natural Products. World Scientific Publishing Co. Pte. Ltd., p11-48.
Chakroune K., Bouakka M. et Hakkou A. 2005. Incidence de l’aération sur le traitement
par compostage des sous produits du palmier dattier contaminés par Fusarium oxysporum
f. sp. albedinis. Canadian Journal of Microbiology, 51: 69-77.
Duke S.O., Rimando A.M., Schrader K.K., Cantrell C., Meepagala K.M., Wedge D.E.,
Tabanca N. et Dayan F.E. 2008. Natural Products for Pest Management. In: Selected
Topics in the Chemistry of Natural Products. World Scientific Publishing Co. Pte. Ltd.,
p209-251.
Ikan R. 2008. The Origin and the Nature of Natural Products. In: Selected Topics in the
Chemistry of Natural Products. World Scientific Publishing Co. Pte. Ltd. p. 1-9.
OEPP/EPPO. 2005. Fiche informative sur les organismes de quarantaine N° 70, Fusarium
oxysporum f. sp. albedinis. p. 06.
2
PARTIE
BIBLIOGRAPHIQUE
3
PALMIER DATTIER
&
BAYOUD
4
CHAPITRE I: PALMIER DATTIER ET BAYOUD
1. Généralités sur le Palmier dattier
1.1. Introduction
Le Palmier dattier, en plus de son intérêt alimentaire, constitue pour les populations
des régions sahariennes l’arbre qui fournit un grand nombre de productions diverses qui
sont très utiles aux familles des phoeniciculteurs, pour former ce qu’on appelle
l’écosystème oasien (Ben Abdallah, 1990; Djerbi, 1991; Ouinten, 1996).
En effet, le recouvrement assuré par la frondaison du palmier dattier crée un
microclimat au niveau des oasis. La création de ce microclimat est favorable à la vie des
hommes, de leurs cultures et de leur cheptel. L’association de cultures variées et de
l’élevage autorise non seulement des productions d’auto-consommation et d’autoapprovisionnement mais également de rente (Ben Abdallah, 1990; Djerbi, 1991,
Ouinten, 1996).
1.2. Données botaniques
Du point de vue botanique, le palmier dattier, du nom latin Phœnix dactylifera L.,
appartient au genre Phoenix, sous famille des Coryphoideae, famille des Arecaceae. C’est
une monocotylédone arborescente, généralement, à tronc monopodique (Bounaga, 1991;
Ouinten, 1996; FAO, 2002).
Les racines du palmier dattier se ramifient peu ou pas et le bulbe volumineux
émerge en partie au-dessus du niveau du sol qui donne un système racinaire fasciculé. Il
peut comporter trois types de racines (figure 1): les racines respiratoires (zone I), les
racines de nutrition (zone II) et les racines d’absorption (zone III et IV) (FAO, 2002). Le
volume de sol occupé par le système racinaire du palmier dattier peut atteindre une
vingtaine de m3 (Bounaga, 1991; Ouinten, 1996).
Les palmes qui constituent les feuilles du palmier dattier sont insérées sur le stipe
(le tronc). En forme d’hélices très rapprochées, elles forment plusieurs couronnes. La
palme est formée de deux parties: (1) le pétiole, gaine très développée, est entouré à sa
base d'un feutrage; (2) le limbe est épineux à la base et constitué de folioles dans les deux
tiers supérieurs (Bounaga, 1991; Ouinten, 1996). (Figure 1).
5
Figure 1: Schéma d’un palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) (Munier, 1973).
Chez le palmier dattier, les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des
individus différents, il est donc dioïque. L’inflorescence ou spadice résulte de la
germination des bourgeons axillaires situés à la base des palmes, dans la région coronaire.
Le spadice est enveloppé d’une grande bractée membraneuse, la spathe. Les fleurs sont
insérées sur un axe charnu ramifié. Les fleurs mâles possèdent six étamines. Les fleurs
6
femelles ont un ovaire à trois ovules; un seul de ces trois se développe par fleur (Bounaga,
1991; Ouinten, 1996).
Chez le palmier dattier, la fécondation est toujours croisée (les fleurs d'un palmier
femelle sont fécondées par le pollen d'un autre palmier, mâle). Pour cela, un certain taux de
diversité génétique est assuré par le caractère dioïque du palmier dattier (FAO, 2002). En
phoeniciculture, on conserve un palmier mâle pour 50 femelles. Dans ces conditions, la
pollinisation naturelle par le vent est forcément limitée. Pour pallier à ce problème,
l’intervention humaine est nécessaire pour effectuer la pollinisation manuelle et donc,
assurer une bonne fécondation. Chez les Palmae on peut rencontrer des taxons
hermaphrodites (rares), monoïques avec ou sans séparation des inflorescences, et des
taxons dioïques (Bounaga, 1991).
Le fruit du palmier dattier est une baie appelée datte. Elle est formée de: (1) Un
mésocarpe fibro-charnu, (2) Un endocarpe membraneux uni à la gaine, (3) Une graine
appelée communément noyau contenant un embryon circulaire et un albumen corné formé
de matières cellulosiques (Ouinten, 1996; FAO, 2002).
Dans les palmeraies, certains palmiers changent de sexe d’une année à l’autre
(existence d’anomalies génétiques). Des palmiers mâles peuvent présenter des
inflorescences femelles la même année. Ces palmiers appelés « Fous » sont souvent stériles
et sont généralement éliminés par les cultivateurs (Bounaga, 1991).
1.3. Aire de répartition du palmier dattier
Primitivement, le palmier dattier était cultivé dans les zones arides et semi-arides
du continent africain. Il fut propagé par la suite en dehors de ces aires, comme arbre fruitier
et/ou d’ornement. Il fut introduit avant le XVème siècle sur les côtes de l’Afrique orientale.
Dans l’intervalle XVIème au XIXème siècle, il s’est introduit dans le continent américain,
aux îles Comores, à Mascaraignes, à Madagascar, en Australie, et enfin en Afrique du Sud.
Donc, l’aire de répartition du palmier dattier couvre les cinq continents. Sa distribution
géographique est assez large dans l’hémisphère Nord (Ouinten, 1996; FAO, 2002;
Chakroune et al., 2005).
7
Le palmier dattier a été introduit dans de nombreux pays (Argentine, Brésil,
Afrique du Sud, Etats-Unis), mais il ne fait l’objet d’une exploitation intensive qu’en
Afrique du Nord, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis d’Amérique. En dehors de ces aires,
le dattier est conduit soit en culture extensive, soit entretenu comme arbre d’ornement
(Bounaga, 1991; Ouinten, 1996).
Les zones les plus favorables pour le palmier dattier sont comprises entre 24° et 34°
de latitude Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Irak, etc.). Les limites extrêmes
s’étendent sensiblement entre 10° de latitude Nord (Somalie) et le 39° de latitude Nord
(Elche en Espagne ou Turkmenistan) (Ben Abdallah, 1990). Aux Etats-Unis, la culture
s’étend du 33° au 35° parallèle. Au-delà des ces limites, il n’existe que des surfaces
négligeables de dattiers, par exemple, dans l’hémisphère Sud (Australie, Amérique du Sud)
(FAO, 2002).
1.4. Données écologiques
Le palmier dattier est une espèce thermophile mais qui peut supporter, avec un
retard ou un arrêt du développement, des températures de -15 °C. L’activité végétative se
manifeste à partir de 7 à 10 °C et elle atteint son intensité maximale de végétation entre 30
et 37 °C, ces données diffèrent selon le cultivar. Pour cela, cette espèce fruitière est connue
pour sa tolérance aux conditions climatiques extrêmes d’aridité et de continentalité.
(Ouinten, 1996; Chakroune et al., 2005).
En général, le palmier dattier est cultivé à des altitudes ne dépassant pas quelques
centaines de mètres. Certaines palmeraies sont situées à de très faibles altitudes et même à
des altitudes inférieures au niveau de la mer (Ouinten, 1996). D’autre part, il existe des
oasis en altitude dépassant 1000 m, par exemple, les oasis les plus hautes sur le plateau
Tassili et Tibesti peuvent atteindre 1000 m à 1500 m d’altitude (Bounaga, 1991).
Le palmier dattier est associé aux milieux arides et semi-arides (pluviométrie < 100
mm/an), mais comme toute espèce végétale il nécessite des ressources hydriques
disponibles (souterraines et/ou irrigation). Le palmier dattier est donc considéré comme
une plante phréatophytique et héliophile. Les besoins en eau d’irrigation ont été estimés à
0,5 m3/palmier/jour ou 60 m3/hectare/jour (Bounaga, 1991; Ouinten, 1996).
8
1.5. Le palmier dattier en Algérie
1.5.1. Données agronomiques
La production mondiale de dattes a augmenté exponentiellement pendant les trois
dernières décennies. En 1962, la production était 1,8 millions de tonnes, 6,4 millions de
tonnes en 2000 et 7 millions de tonnes en 2008. L’Algérie se place au sixième rang des
producteurs de dattes avec une production de près de 552 765 tonnes en 2008 (FAO,
2010). Le nombre total des palmiers au monde est d’environ 100 millions; en Algérie, le
nombre est de 9 millions couvrant une superficie de 87 000 ha (FAO, 2002). Parmi les
variétés cultivées, c’est « Deglet Nour » qui est la plus appréciée tant sur le marché
national que pour l’exportation. L’Algérie est également le deuxième producteur mondial
de Deglet Nour. En Europe, elle est au deuxième rang des fournisseurs avec 9 800 tonnes
(19% des dattes importées en Europe) (FAO, 2000).
Le rendement moyen du palmier dattier est de 35 kg par arbre. Selon la variété, entre
43 et 46 kg/arbre pour Deglet Nour, entre 30 et 36 kg/arbre pour la datte molle, entre 27 et
44 kg/arbre pour la datte sèche. Parmi les facteurs qui provoquent le déclin du rendement
des palmeraies, l’âge des palmiers et les maladies qui les touchent tel que le Bayoud
(Messar, 1996).
La période maximale d’exploitation du palmier dattier en milieu oasien est en
moyenne de 50 ans (la durée de vie du palmier dattier peut dépasser 70 ans). Cette limite
d’exploitation est souvent due à la difficulté d’entretenir des palmiers (tissus du stipe
détériorés, faible diamètre du stipe, hauteur très importante (20 à 30 m)) (Bounaga, 1991;
Ouinten, 1996).
Le palmier dattier peut être multiplié par voie végétative ou par voie sexuée (FAO,
2002). Le processus de reproduction végétative est assuré par le développement des
bourgeons axillaires, situés à l’aisselle des palmes, qui donne naissance à des rejets appelés
drageons, lorsqu’ils sont produits dans la partie basale du stipe, et gourmands, lorsqu’ils
sont produits à la partie moyenne de celui-ci. La reproduction végétative réalisée par les
cultivateurs se fait grâce aux drageons. En moyenne, chaque palmier produit 10 rejets en
dix ans (ce nombre varie selon l’âge et le cultivar) (Ferry et al. 1991; Ouinten, 1996).
9
Dans le cas de la reproduction sexuée, le fruit de la pollinisation entre plant mâle et
plant femelle (graine), germe et donne naissance à une plantule. Ces plants sont appelés
Khalts, et ont des chances égales d’être mâle ou femelle. La détermination du sexe peut
être déterminé durant le développement des inflorescences (de 5 à 8 ans) (Bounaga, 1991;
Ouinten, 1996).
1.5.2. Diversité génétique
Lorsque les agriculteurs laissent pousser des palmiers issus de graines, ils favorisent
l’apparition de nouvelles variétés sans aspect phénotypique ni génotypique connu. Cela
caractérise les lits d'oued et même dans certaines palmeraies conduites selon le mode
traditionnel (Bounaga, 1991). Les palmiers de production dattière acceptable, sont
multipliés par récupération et plantation des rejets qu'ils produisent (Ferry et al. 1991).
C'est ainsi que la majorité des cultivars connus a été sélectionnée et constitue actuellement
des clones de quelques centaines de pieds, pour les uns, et quelques milliers ou dizaines de
milliers de palmiers, pour les autres. La distinction entre cultivars se fait, essentiellement,
sur la vigueur du palmier et la morphologie des fruits et des palmes. Certains cultivars
peuvent être identifiés grâce à des critères biochimiques (Ouinten, 1996).
L’aire phoénicicole algérienne couvre deux millions de kilomètres carrés. Huit
cents cultivars ont été recensés pour une population de six à dix millions de palmiers
dattiers. Au Maroc, 1300 cultivars ont été recensés (Ouinten, 1996). La répartition des
cultivars de palmier dattier à travers les zones phoénicicoles mondiales dépend directement
des conditions bioclimatiques qui influent sur la tolérance et la qualité des fruits (Bounaga,
1991). Ainsi, les dattes du cultivar Deglet Nour collectées, en Algérie, à Tolga ou à Biskra
sont de très bonne qualité alors que celles, du même cultivar, provenant du Mzab sont
généralement plus sèches et plus petites, donc de qualité nettement inférieure (Ouinten,
1996).
1.6. Importance socio-économique
Le palmier dattier a facilité la création d’un environnement convenable dans les
régions désertiques. Il permet la création d’un milieu typique favorable à la pratique
d’autres cultures sous-jacentes (arboricoles, céréalières, maraîchères…), garantissant ainsi
une certaine autonomie économique du milieu oasien (Chakroune et al., 2005). En outre,
10
les diverses utilisations du palmier dattier et de ses produits dans la vie des habitants des
oasis montrent le rôle primordial qu’il tient dans ces régions (FAO, 2002).
Du point de vue économique, l’exploitation du palmier dattier constitue une source
de revenus financiers appréciable pour les habitants des oasis. Toutes les parties du palmier
dattier sont utilisables: les dattes de bonne à moyenne qualité sont une source alimentaire
pour l’homme; les folioles des palmes, les noyaux et les dattes de mauvaise qualité
alimentent les animaux domestiques. Le bois du stipe ainsi que la nervure principale et le
pétiole des palmes servent de matériaux de construction. Donc, l’importance socioéconomique du palmier dattier pour les habitants des oasis est due au rôle que joue cette
plante dans le système oasien. Le palmier constitue, ainsi, le pilier sur lequel repose tout le
système oasien (Ouinten, 1996).
2. Pathologie du palmier dattier
Le terme pathologie signifie une partie de la médecine qui étudie les maladies, leurs
causes et leurs symptômes (définition, dictionnaire Larousse). Selon les phéniciculteurs,
les principales maladies qui touchent les palmiers dattiers sont, suivant la région,
Boufaroua ou Ghobar, Khamedj, Bayoud, Sem ou Djereb, Mejnoun, Bélaat ... dans un
ordre qui définira l’importance (selon les phéniciculteurs). Ces maladies ou ces pathologies
du palmier peuvent entraîner, soit la mort du palmier, soit des symptômes particuliers avec
une baisse ou une perte totale de la production (Bounaga et Djerbi, 1990).
Selon les scientifiques, le terme pathologie est classé sous les termes de: (1)
maladies à ravageurs ou prédateurs, arthropodes principalement (insectes et acariens); (2)
maladies physiologiques ou indéterminées, (3) maladies cryptogamiques à champignons,
bactéries et ou virus (dont la plus grave reste le Bayoud). (2) et (3) étant recouverts par le
mot anglais « diseases » (Bounaga et Djerbi, 1990).
2.1. L e Bayoud ou fusar iose du palmier dattier
Les fusarioses sont des maladies très répandues, très destructives, spectaculaires, et
effrayantes (Louvet, 1991). Elles apparaissent en tant que fanage plus ou moins rapide,
brunissement, et mort des feuilles et des pousses succulentes des plantes suivies de la mort
de la plante entière. Ces maladies se produisent en raison de la présence et les activités du
11
microbe pathogène dans le xylème. Les plantes entières peuvent mourir dans une durée de
quelques semaines, ou peuvent survivre jusqu'à plusieurs mois ou années après l'infection.
Tant que la plante infectée est vivante, les champignons responsables restent dans les tissus
vasculaires (xylème) et certaines cellules environnantes. Seulement quand la plante
infectée est tuée par la maladie, ces champignons entrent dans d'autres tissus et sporulent
sur ou près de la surface de la plante morte (Agrios, 2005).
Il y a quatre genres des champignons qui causent les maladies vasculaires:
Ceratocystis, Ophiostoma, Fusarium, et Verticillium (Agrios, 2005). La plupart des
champignons qui causent les fusarioses du genre Fusarium appartiennent à l'espèce
Fusarium oxysporum (Boullard, 1997).
Le palmier dattier, malgré sa résistance à tous les facteurs abiotiques, est menacé
par la fusariose vasculaire qui est une maladie cryptogamique causée par un champignon
tellurique Fusarium oxysporum f.sp. albedinis (Killian et Maire, 1930). La plante-hôte
principale de ce champignon est le palmier dattier «Phoenix dactylifera L. ». Les cultivars
de bonne qualité sont sensibles au Bayoud (Mejhoul, Deglet Nour, etc.). Les autres
cultivars de moyenne qualité (Sair Laylet, Takerboucht) et mauvaise qualité (Bou
Sthammi, Tadment, Iklane, Bou Feggous, Moussa) ont une bonne résistance (Chakroune
et al., 2005; OEPP, 2005).
Le Fusarium oxysporum f. sp. albedinis est signalé sur d'autres plantes cultivées
dans les palmeraies telle que Lawsonia inermis, luzerne, et des espèces de Trifolium. Ces
plantes sont porteuses du pathogène sans manifester de symptômes et sont largement
cultivées en Afrique du Nord et au Proche-Orient (OEPP, 2005).
2.1.1. Données historiques
Il est difficile de préciser la date et le lieu de la première apparition du Bayoud.
Cette maladie existe depuis plus d’un siècle en Afrique du nord, répandue surtout au
Maroc et en Algérie. Selon les témoignages des agriculteurs, cette maladie a été observée
pour la première fois dans la vallée du Draà au Maroc, avant 1870. Cette maladie a atteint
en un siècle l’ensemble des palmeraies marocaines et les palmeraies du Sud-Ouest et
centre du Sahara en Algérie. Elle a suivi un axe Nord-Sud dans les palmeraies de l’Ouest
12
du pays, et elle continue à progresser vers le centre. Le Bayoud continue à décimer
annuellement 4,5 à 12 % des palmeraies (Bounaga et Djerbi, 1990; Djerbi, 1991;
Ouinten, 1996; Chakroune et al., 2005).
2.1.2. Symptômes
a) Symptômes exter nes
Le Bayoud attaque aussi bien les palmiers jeunes qu'adultes, de même que leurs
rejets basaux. Les premiers symptômes externes de la maladie font leur apparition sur une
ou plusieurs feuilles de la couronne moyenne. Les feuilles affectées prennent une teinte
plombée (gris cendré) et ensuite se décolorent d'une façon particulière: les pennes situées
d'un côté de la feuille commencent à blanchir d’où le nom arabe de « Bayoud » dérivant
d’Abiod = Blanc et la maladie progresse de la base vers l'apex. Quand tout ce côté a été
affecté, le flétrissement commence de l'autre côté, en sens inverse cette fois-ci, de
l'extrémité de la feuille vers sa base, jusqu'à la mort de la feuille (Bounaga et Djerbi,
1990; OEPP, 2003; OEPP, 2005). Cette maladie vasculaire provoque le flétrissement par
blocage de la circulation de l’eau dans les vaisseaux conducteurs qui résulte comme
brunissement et formation de thylles (Corbaz, 1990; Duhoux et Nicole, 2004). Les
palmiers atteints de cette maladie meurent souvent au bout de 6 mois à 2 ans.
Au cours de ce processus de décoloration et dépérissement des pennes, une
coloration brune qui se manifeste dans le sens de la longueur, sur le côté dorsal du rachis,
avance de la base vers l'apex de la fronde. Cela est lié au passage du mycélium dans les
faisceaux vasculaires du rachis. Ensuite, la palme va prendre une forme arquée, similaire à
une plume mouillée, et pend le long du tronc. Ce processus peut durer de quelques jours à
plusieurs semaines (Bounaga et Djerbi, 1990; OEPP, 2003; OEPP, 2005) (Figure 2).
En passant vers le cœur de l’arbre (bourgeon terminal), les mêmes symptômes
peuvent ensuite apparaître sur les feuilles adjacentes ou opposées. L'arbre meurt quand le
mycélium atteint le bourgeon terminal. Finalement, les rejets à la base de l'arbre sont
attaqués (Bounaga et Djerbi, 1990; OEPP, 2003; OEPP, 2005).
13
Figure 2: Dispersion unilatérale des symptômes sur les palmes de la couronne
moyenne (FAO, 2002).
Comme cas particuliers, les symptômes peuvent se développer de façon différente.
La coloration brune apparaît au milieu du rachis, côté dorsal, et progresse vers le haut
jusqu'à que tous les tissus sont affectés provoquant un dépérissement de l'apex. Le
flétrissement des pennes se poursuit vers le bas jusqu'à la mort des feuilles. Les symptômes
précoces peuvent aussi être différents, on détecte parfois un jaunissement généralisé avant
l'apparition des symptômes typiques, surtout en hiver et en automne (Bounaga et Djerbi,
1990; OEPP, 2003; OEPP, 2005).
Le palmier peut mourir 6 mois à 2 ans après l'apparition des premiers symptômes,
en fonction du cultivar et des conditions de plantation (Bounaga et Djerbi, 1990; OEPP,
2003; OEPP, 2005).
b) Symptômes inter nes
L’examen d’un palmier malade permet de voire un petit nombre de racines
malades, rougeâtres, sans proportion avec les dégâts observés sur l'arbre. Ces racines
14
malades correspondent aux faisceaux vasculaires du stipe qui ont pris une coloration brunrougeâtre, en plus du parenchyme et sclérenchyme environnants. Les taches sont larges et
nombreuses vers la base du stipe. Au cours de leur ascension dans l'arbre, les faisceaux
vasculaires colorés se séparent et leurs chemins tortueux, à l'intérieur des tissus sains,
peuvent être suivis (FAO, 2002; OEPP, 2005).
Une coupe des frondes qui manifestent des symptômes externes, permet de voir une
couleur brune rougeâtre et des faisceaux vasculaires très colorés. D’après les données des
symptômes internes, on considère qu’il y a une continuité des symptômes vasculaires qui
existent depuis les racines jusqu'aux feuilles apicales du palmier. Aucun symptôme n’a été
signalé sur les pédoncules, fleurs ou fruits (FAO, 2002; OEPP, 2005).
2.1.3. Nuisibilité
a) Impact économique
Les types et les quantités de pertes provoquées par les maladies des plantes varient
avec l'espèce, les produits végétaux, le microbe pathogène, la localité, l'environnement, les
mesures de contrôle pratiquées, et les combinaisons de ces facteurs. La quantité de perte
peut s'étendre jusqu'à 100 %. Les plantes ou les produits végétaux peuvent être réduits du
point de vue quantité ou qualité (Agrios, 2005).
La fusariose causée par l’espèce Fusarium oxysporum est une maladie à impact
économique très important touchant plusieurs plantes dans le monde dont la plus
importante dans l’espace oasien est le Bayoud (El-Hassni et al., 2005). Le Bayoud comme
maladie dangereuse provoque la destruction des palmeraies en Algérie et au Maroc. En un
siècle, il a détruit plus des deux tiers des palmeraies de dattiers marocains (12 millions
d'arbres) et plus de 3 millions d’arbres en Algérie. Ce fléau provoque la mort de 4,5 à 12 %
des palmiers-dattiers par an (Tantaoui et Boisson, 1991; Djerbi, 1991; OEPP, 2005).
Cette maladie a accentué le phénomène de désertification et a appauvrit les
phoeniciculteurs qui finissent par émigrer vers les grands centres urbains. En plus, la perte
des meilleurs cultivars provoque une perte d’une source de revenus et de devises
indispensable. Le Bayoud est une catastrophe pour toutes les régions productrices de dattes
dans le monde. Il provoque la disparition progressive des cultivars à intérêt économique
15
(qualité et quantité). Des oasis à 300-400 palmiers par ha sont réduits aujourd'hui à 40- 50
palmiers par ha (Djerbi, 1991; OEPP, 2005).
3. Le Champignon Fusarium oxysporum f. sp. albedinis
Le champignon Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Foa) est l’ agent d’ un
flétrissement vasculaire du palmier-dattier (Phoenix dactylifera L.), appelé maladie du
Bayoud. La nature tellurique du Foa fait que les principaux moyens de transmission sont
les spores et mycélium dans le sol (FAO, 2002). La contamination a lieu principalement
par les racines et s’ étend dans les plantes par le système vasculaire. Les principaux moyens
de dissémination sont: les rejets, le sol, les hôtes tolérants, les tissus de palmier-dattier ou
l’ eau d’ irrigation infectés (OEPP, 2003).
3.1. Position taxonomique et caractéristiques morphologiques
Le genre Fusarium se compose de champignons très communs de sol, y compris de
nombreux pathogènes de plante. Ces espèces peuvent coloniser l’air et l’eau en plus du sol.
(Ouinten, 1996; Hanson, 2008). Fusarium oxysporum est un microbe pathogène commun
de plantes avec une distribution mondiale. Comme espèce, il endommage probablement
plus les récoltes agricoles que les autres microbes pathogènes de plantes (Boullard, 1997).
Il existe plus de 120 formes spéciales et races décrites capables de causer la fusariose chez
beaucoup de récoltes agricoles (Katan, 1999; Agrios, 2005; Maude, 2006).
Fusarium oxysporum appartient à l’ ordre des Moniliales, famille des
Tuberculariacées. Parmi les neuf espèces communément reconnues chez le genre
Fusarium, les phytopathologistes s’ intéressent particulièrement à l’ espèce Fusarium
oxysporum, à cause des pertes de récolte que ces souches pathogènes provoquent sur les
plantes cultivées (Ouinten, 1996).
La forme sexuée n’ a été observée chez aucun représentant de cette espèce, aussi a-telle été classée provisoirement au sein d’ un groupe appelé « Champignons imparfaits »,
Deutériomycètes ou Adelomycètes (Ouinten, 1996; Boullar d; 1997; Fer nandez et al.,
1998).
16
3.2. Car actér istiques de cr oissance en cultur e
Parmi les données importantes concernant un microbe pathogène sont leurs
caractéristiques de croissance en culture. Le Foa peut être isolé à partir de: (a) palmier
(tissus internes décolorés), (b) porteurs sains sur un milieu PDA, ou (c) à partir de la terre
sur milieu sélectif. Les cultures fraîchement isolées sont rose saumon, mais les cultures
maintenues sur milieu synthétique par transferts d'inoculum massifs tournent au rose,
pourpre, pêche ou violet (OEPP, 2005).
Le mycélium aérien sur PDA et CDA est délicatement floconneux et clairsemé. La
production abondante de conidies donne une apparence visqueuse aux cultures (au début
de la croissance), et sont roses (sur l’ envers de la boîte, surtout sur milieu PDA). Le Foa est
caractérisé par une croissance lente (6,0 –8,5 cm de diamètre en 8 jours à 25 °C sur milieu
PDA) (OEPP, 2003).
3.3. M or phologie
Chez le Foa, les conidies se subdivisent en deux groupes, les microconidies et les
macroconidies. Sur milieu SNA, les microconidies sont portées par des monophialides
courtes et non ramifiées (mesurant 8–14 µm de longueur) issus latéralement des hyphes ou
de conidiophores peu ramifiés; généralement abondantes, variables, ovales à ellipsoïdes,
droites à légèrement courbées, mesurant 5–12 x 2,2–3,5 µm et produites dans une
substance visqueuse. Sur le même milieu, les macroconidies sont clairsemées chez
certaines souches, portées sur des conidiophores plus ramifiés ou à la surface de
sporodochies ressemblant à celles de Tubercularia, à parois fines, ayant généralement trois
à cinq cloisons, fusoïdes à subulées et pointues aux deux extrémités, parfois fusoïdes à
falciformes, certaines ayant une extrémité courbée et une base pédicellée, mesurant 27– 46
x 3–5 µm (3 cloisons) à 50–66 x 3,5–5 µm (6–7 cloisons). Les spores à trois cloisons sont
les plus communes (OEPP, 2003; 2005).
Les chlamydospores, forme la plus résistante, se caractérisent par (sur milieu SNA):
des parois lisses à rugueuses, de 7–11 µm de longueur, généralement abondantes,
terminales ou intercalaires, généralement solitaires mais rarement en paires ou en chaînes.
Puisque la morphologie des spores sur milieu PDA ou sur l’ hôte est généralement très
variable et n’ est donc pas fiable, la détermination de certaines critères de ce champignon
nécessite des conditions précises (milieu de culture, …) (OEPP, 2003; 2005).
17
3.4. Biologie
Fusarium oxysporum f. sp. albedinis demeure pendant l'hiver dans les tissus de
palmier sous la forme de chlamydospores. La libération de ces chlamydospores, après
désintégration de ces tissus, permet de les placer dans le sol où elles demeurent à l'état
dormant (FAO, 2002). Les porteurs sains (le henné, la luzerne ou le trèfle) constituent
l’autre endroit où le Foa peut persister (OEPP, 2005).
Ce champignon est caractérisé par une répartition irrégulière dans le sol.
Généralement, on le trouve entre 0 et 30 cm de la surface du sol, mais parfois jusqu'à 1 m.
Les chlamydospores sont peu nombreuses par rapport aux conidies mais peuvent survivre
dans le sol pendant plus de 8 ans (même dans des conditions défavorables). L’infection
d’un palmier par le Foa ne nécessite qu’un petit nombre de propagules et quelques racines
infectées peuvent provoquer la mort de cet arbre (OEPP, 2005).
Le changement des conditions défavorables en conditions favorables permet aux
chlamydospores de germer et de pénétrer aux tissus vasculaires à travers les racines. Une
fois le mycélium atteint la tige, il commence à produire des microconidies dans les
vaisseaux conducteurs (xylème). Ces microconidies sont transportées vers le haut par la
sève jusqu’à l’empêchement du mouvement par une paroi transversale. Pour le Foa, ce
problème est résolu par la germination des microconidies, le tube germinatif pénètre dans
la paroi et la formation de microconidies reprend de l'autre côté de la paroi. L’infection se
progresse vers les palmes de la couronne moyenne et la mort de l'arbre intervient quand le
champignon atteint avec ses toxines le bourgeon terminal. Au cours de sa progression, le
Foa s'échappe du xylème et colonise le parenchyme environnant par un mycélium inter et
intracellulaire avec l’excrétion des mycotoxines, ce qui donne la coloration brune rougeâtre
caractéristique des tissus internes des palmiers malades. Après la mort de l'arbre, le
mycélium continue à se développer dans les tissus morts et forme de nombreuses
chlamydospores dans les cellules du sclérenchyme (OEPP, 2005).
Comme remarque générale, qui n’est pas liée seulement au Bayoud, les facteurs qui
favorisent la croissance rapide du palmier dattier favorisent aussi la progression de la
maladie du Bayoud. Parmi ces conditions, c’est la température de croissance, elle est entre
21 et 27,5 °C pour une croissance optimale; entre 18 et 32 °C pour une croissance
18
importante, mais cette croissance s’arrête en dessous de 7°C et au-delà de 37°C (OEPP,
2005).
3.5. Test du pouvoir pathogène
L’ infection provoquée des plantules de palmier est la méthode la plus simple qui
peut être utilisée (comme alternative au test de PCR) pour tester le pouvoir pathogène des
cultures pures de Foa. Cette méthode est simple du point de vue technologique mais
nécessite beaucoup de temps. Le protocole nécessite les conditions suivantes:
a). Les plantules de Phoenix dactylifera issues de semis doivent être cultivées dans des
conditions exemptes de maladie dans des sacs en polyéthylène transparent.
b). Le champignon ne doit pas avoir été stocké sur milieu PDA ou autre milieu riche.
c). Le champignon doit être transféré du SNA au PDA (solide ou liquide) à 25 °C et une
suspension de 106 spores par mL doit être préparée après une semaine.
d). La suspension de spores est pipetée sur les racines des plantules au stade deux feuilles
(âgées d’ environ trois mois).
Les premiers symptômes sont visibles après 3 semaines. Le taux de mortalité est
noté à intervalle régulier pendant 2 mois après l’ inoculation. Outre cette inoculation, deux
inoculations témoins sont incluses, l’ une avec un isolat pathogène de Foa et l’ autre avec un
isolat non pathogène de Fusarium oxysporum. Le test de pouvoir pathogène est valide si la
mortalité finale dépasse 20 % pour l’ isolat pathogène connu et aussi pour l’ isolat étudié, et
que les plantules inoculées avec l’ isolat non pathogène ne présentent pas de signe de
maladie. Le palmier dattier est génétiquement variable à cause de sa nature dioïque, et il
faut donc utiliser au moins 50 plantules dans le test de pouvoir pathogène (OEPP, 2003).
3.6. Méthodes de détection et d’inspection
Malgré que les méthodes disponibles ne soient pas fiables à 100 % pour le
diagnostic du Bayoud, il existe certaines techniques mieux que d’ autres. Par exemple,
l’ identification du champignon en se basant sur son isolement et sur l’ identification de la
culture pure par des méthodes moléculaires ou des tests de pouvoir pathogène est plus
fiable que les méthodes liées aux symptômes de cette maladie (flétrissement vasculaire).
L’ identification uniquement à partir des symptômes externes et internes n’ est donc pas
19
sûre. Des résultats négatifs aux tests de pouvoir pathogène ne permettent pas d’ exclure la
présence du pathogène, et dans ce cas les isolats de Fusarium oxysporum suspects doivent
être envoyés à un spécialiste pour un test de PCR. D’ autres méthodes, comme les
caractéristiques culturales du champignon (obtenues par une culture monospore), la
compatibilité végétative des mutants et l’ analyse RFLP ont jadis été utilisées, et ont servi à
démontrer l’ homogénéité de Fusarium oxysporum f. sp. albedinis. (OEPP, 2003; OEPP,
2005).
En se basant sur une méthode de PCR (mise au point par une collaboration entre le
Maroc et la France pour identifier le Foa), deux paires d'amorces ont été sélectionnées et
donnent des résultats satisfaisants lorsqu'elles sont utilisées ensembles pour détecter tous
les isolats de ce champignon (OEPP, 1997).
L'établissement de la carte d'identité génétique de Foa a permis de mettre au point
un outil d'identification rapide et fiable du champignon, basé sur une technique
moléculaire. Cet outil peut aider dans la lutte contre le Bayoud avec quelques heures
seulement, comparé à plusieurs mois nécessaires pour diagnostiquer avec certitude la
maladie chez les palmiers dattiers. Pour qu’il soit efficace, un tel outil devrait être utile aux
organismes chargés de la surveillance phytosanitaire des palmeraies ou du contrôle des
exportations de matériel végétal, ainsi qu'à tous ceux qui travaillent à l'amélioration du
palmier dattier (Fernandez, 1998).
Fr eeman et M aymon (2000) ont démontré que l’ utilisation du RAPD-PCR n’ est
pas suffisante pour différencier Foa des autres isolats pathogéniques et saprophytiques du
Fusarium oxysporum. Par contre, la PCR en utilisant des primers de Foa spécifiques « Foaspecific primers » donne des résultats plus précis.
3.7. Moyens de déplacement et de dispersion
La dispersion des champignons s’ effectue par les spores ou le mycélium qui
constitue l’ appareil végétatif (Duhoux et Nicole, 2004). Le Foa peut se disséminer par des
rejets, terre ou porteurs sains contaminés provenant de zones infectées, par du tissu de
dattier infecté, morceaux de rachis infectés en particulier, et par l'eau d'irrigation passant
par des palmeraies infectées (FAO, 2002). Les semences et fruits ne le disséminent pas
(OEPP, 2005).
20
L’accumulation des sous-produits du palmier dattier, utilisés jadis pour la vie
quotidienne de l’oasien, constitue des points noirs de pollution dans les palmeraies. La
décomposition de cette biomasse, dont une partie est contaminée par l’agent responsable
du Bayoud, constitue un vecteur de propagation de la maladie et une source de
l’alimentation du sol en champignon pathogène (Chakroune et al., 2005).
Dans une palmeraie, la maladie se dissémine par contact entre racines saines et
racines malades. L'étendue de cette dispersion dépend des pratiques culturales
(fertilisation, irrigation copieuse, etc.) et des conditions climatiques (température) (OEPP,
2005) (Figure 3).
3.8. L’isolement
Pour l’ isolement, une procédure normalisée et simple consiste à:
a). Stériliser en surface des morceaux de tissu vasculaire décoloré (racines, rachis, frondes,
tiges) dans de l’ éthanol à 50 % pendant une minute.
b). Rincer ces morceaux dans de l’ eau.
c). Incuber à 20–25 °C sur milieu gélosé.
Figure 3: Distribution et dispersion du Bayoud en Algérie et Maroc (FAO, 2002).
21
Les Fusarium spp. peuvent dégénérer rapidement et (à long-terme) perdre leur
pouvoir pathogène parce qu’ ils sont très instables en culture, en particulier sur les milieux
riches comme le PDA. Pour cela, il est nécessaire d’ isoler et de cultiver les isolats de
Fusarium sur des milieux peu nutritifs, comme le milieu SNA (Synthetic Nutrient poor
Agar ). Concernant les milieux riches, comme le Czapek Dox Agar (CDA) et le milieu
PDA, ils doivent être utilisés uniquement pour l’ observation des caractéristiques
macroscopiques en culture, telles que la couleur. Pour la conservation, le champignon doit
être prélevé seulement sur du milieu SNA (OEPP, 2003).
3.9. Répartition géographique
Selon OEPP (2005), le Fusarium oxysporum f. sp. albedinis est très répandu sur le
palmier dattier au Maroc et en Algérie; toutes les oasis marocaines sont affectées. En
Algérie, le Bayoud n'est présent que dans les oasis centrales et occidentales; il a atteint
Metlili (1950), Ghardaia (1965) et El-Goléa (1978), mais a été éradiqué de cette dernière
oasis par traitement chimique. Sa présence en Tunisie, Libye, et Egypte n’est pas
confirmée. Des signalements en France et en Italie existent, mais ils concernent l’espèce
Phoenix canariensis (Figure 4).
Figure 4: Répartition géographique du Bayoud dans le monde (OEPP/EPPO, 2006).
22
3.10. Stratégie de lutte contre le Bayoud
Tenant compte de la gravité de cette maladie, il faut une stratégie de lutte à court,
moyen et long terme. Selon les moyens disponibles, la stratégie de lutte s’articule sur les
approches complémentaires suivantes (a) l’arrêt ou du moins le ralentissement de la
progression de la maladie, (b) la sélection de cultivars et de clones résistants au Bayoud et
de bonne qualité dattière, (c) la multiplication rapide du matériel sélectionné par la culture
in Vitro et sa diffusion. Les mesures prophylactiques accompagnées d’opérations
d’éradication ne feront que ralentir la maladie mais ne pourront jamais l’arrêter (Djerbi,
1991; Brac de la Prrière et Benkhelifa, 1991).
On a signalé le problème de la dissémination du Foa par les sous-produits de
palmier, et comme mesure de protection et pour atténuer la gravité de la progression de
cette maladie, on peut envisager le recyclage des sous-produits du palmier dattier pour une
réutilisation bénéfique. Chakroune et al. (2005) ont démontré que le compostage est une
technique intéressante pour la valorisation de ces matières organiques. Ce processus de
fermentation aérobique aboutit à la formation d’un compost, facteur de protection, de
stabilité et de fertilité du sol. L’utilisation de ce compost, comme amendement organique,
pourra remédier aux problèmes de l’appauvrissement et de la salinisation des sols du
milieu oasien et contribuer à la lutte contre des maladies des plantes.
Une autre méthode utilisée pour la lutte contre le Bayoud consiste en la sélection de
palmiers de haute qualité dattière et résistants à cette maladie soit parmi les populations
naturelles (1ère voie) soit parmi celles issues de croisements contrôlés (2ème voie) :
La première voie, à court terme, consiste à identifier parmi les populations locales
de palmier dattier les individus de haute qualité se trouvant en foyer de Bayoud. Cette
approche a permis l’installation de 1057 clones au Maroc (Zagora et Errachidia) et
quelques centaines en Algérie (Adrar) (Saaidi, 1990; Djerbi, 1991).
La deuxième voie, à moyen et long terme, consiste à créer de nouveaux clones de
palmier dattier, résistants au Bayoud et de haute qualité par croisements contrôlés. Ce
programme a permis la production d’un million de graines issues de différents croisements,
de 200 000 jeunes palmiers en cours de test et environ 20 000 palmiers résistants au
Bayoud en observation à Zagora et à Adrar. Ce programme de sélection a permis une
23
première sélection en 1989 d’une centaine de génotypes de haute qualité dattière et
résistants au Bayoud (Saaidi, 1990; Djerbi, 1991). Malgré les résultats préliminaires
encourageants de ces deux voies, d’autres problèmes sont apparus (les clones qui ont été
résistants deviennent sensibles, …).
3.11. Différentes stratégies de lutte
Le choix de la plupart des moyens efficaces pour contrôler une maladie
cryptogamique dépend d'une connaissance détaillée de la récolte et du microbe pathogène
particulier et d'une considération des facteurs économiques. Un certain nombre de
principes sont impliqués (Waller et Cannon, 2002).
L'extirpation d'une maladie après son installation comporte la destruction des hôtes,
l'élimination des parties de plante infectées, d'autres mesures sanitaires comme la rotation,
la stérilisation, ou la désinfection du sol, et le traitement fongicide des plantes affectées en
croissance (Waller et Cannon, 2002).
La lutte contre le Bayoud repose sur des mesures de quarantaine strictes. Cela est
du à l’absence de traitement efficace pour cette maladie (FAO, 2002). La désinfection du
sol est très coûteuse et difficile. La lutte chimique n'est envisageable que si on découvre
précocement le point de départ d'une nouvelle infection dans une région saine. Dans ce cas,
on peut traiter le sol avec du bromure de méthyle. Des sols résistants au Bayoud ont été
identifiés au Maroc et en Algérie; les mécanismes de la résistance de ces sols peuvent être
de type biotique ou abiotique ouvrant une porte pour de nouvelles stratégies de lutte
(OEPP, 2005).
Depuis sa première apparition avant 1870 et après une cinquantaine d’années de
recherches, on signale qu’il n y a pas de traitement curatif et on ne connaît que peu sur
l’interaction palmier dattier/Foa, spécialement le mécanisme de défense de la plante. Il
existe chez les plantes des mécanismes de défense stimulés par l’agent pathogène
(physiques, biochimiques). Ces connaissances sont nécessaires pour l’utilisation des
méthodes préventives telle que la résistance induite (Daayf et al., 2003).
24
3.11.1. Lutte Chimique
A cause du coût élevé et des risques encourus, la lutte chimique s’avère
pratiquement impossible. Le seul cas où elle peut être envisagée serait pour l’éradication
d’un nouveau foyer dans une zone saine (FAO, 2002). Un essai a déjà été mené à ElGoléa, en 1978, avec succès puisque le Bayoud n’y a pas été rencontré depuis. L‘utilisation
du bromure de méthyle et de la chloropicrine semble donner de bons résultats (Bounaga et
Djerbi, 1990).
Le bromure de méthyle et chloropicrine ont été parmi les produits chimiques les
plus utilisés contre les ravageurs telluriques. Ils sont extrêmement toxiques mais ne sont
pas spécifiques à l’espèce pathogène seulement. Dans plusieurs pays, ces composés sont
contrôlés par les législatures des produits toxiques et ne sont pas disponibles
commercialement. L’application doit être réalisée par des opérateurs agrées et avec des
mesures de sécurité extrêmes (l’injection sous des couches en polythène…). Un accord
international est tenu pour prévenir l’utilisation de ces composés au début du 21ème siècle
(Hollomon, 2002).
3.11.2. Mesures Prophylactiques
L'exclusion d'une maladie des zones non affectées peut être possible par
quarantaine, restriction du mouvement des plantes et des parties de plante, certification et
autres mesures législatives (Waller et Cannon, 2002).
Fusarium oxysporum f.sp. albedinis est un organisme de quarantaine A2 de l'OEPP
et revêt aussi une importance de quarantaine pour l'IAPSC. À cause de son fort potentiel de
dissémination, il représente de très graves risques d'ordre humain, social et économique à
d'autres régions productrices de dattes de la région OEPP (Algérie, Tunisie, et d'autres pays
d'Afrique du Nord) et aussi au Proche-Orient. L'Algérie et le Maroc ont mis en place des
quarantaines internes sur toutes les oasis infestées pour empêcher le mouvement de rejets
des zones infestées vers les zones saines (OEPP, 2005).
L'OEPP/EPPO recommande aux pays phoénicicoles d'interdire l'importation du
matériel végétal suivant en provenance de pays où le Bayoud est présent:
a). Tout matériel végétal de palmier-dattier: rejets, feuilles, artisanat, etc. (mais pas les
fruits);
25
b). Terre et végétaux destinés à la plantation (avec racines, boutures) accompagnés de
terre;
c). Végétaux destinés à la plantation de Lawsonia inermis (excepté les semences) (OEPP,
2005).
Les mesures prophylactiques restent une nécessité absolue pour préserver les
palmeraies de I’Est algérien et celles de Tunisie (Bounaga et Djerbi, 1990; FAO, 2002).
3.11.3. Lutte génétique
La résistance des plantes hôtes est la méthode principale de contrôle pour la plupart
des maladies. Le perfectionnement de la résistance chez les plantes est un composant
important dans le contrôle de la plupart des maladies (Brown, 1995). Ceci peut être réalisé
par les plantes en croissance dans des conditions qui augmentent les mécanismes de
résistance déjà opérationnels, ou en incorporant des facteurs de résistance génétiquement
contrôlés par la multiplication et récemment par génie génétique (Waller et Lenné, 2002).
La lutte génétique se fait par la recherche de cultivars résistants provenant soit de
prospections soit de croisements dirigés, soit de populations naturelles issues de graines:
les Khalts, testés dans des terrains infestés. Elle se poursuit au Maroc et en Algérie dans les
stations de recherches agronomiques (Zagora et Errachidia au Maroc; Adrar en Algérie).
Des cultivars d’autres pays sont aussi introduits dans les essais. Malgré les résultats
promoteurs obtenus, les palmiers qui paraissent résistants se sont avérés sensibles 8 à 10
ans après leur plantation (Saaidi, 1990; Bounaga et Djerbi, 1990; Louvet, 1991;
Tantaoui et Moisson, 1991).
Selon El Hassni et al. (2005), parmi les mécanismes d’action des isolats non
pathogéniques de Fusarium oxysporum figure l’induction de la résistance par stimulation
de la défense dont laquelle sont impliquées les barrières structurales et les enzymes de
défense (chitinases, β-1,3- glucanases, peroxidases et polyphénoloxidase…). Le
mécanisme de défense du palmier dattier peut aussi être amélioré par l’affaiblissement de
la pathogénicité du Foa, en se basant sur ce point. En plus, les différences entre les
cultivars du point de vue résistance à un pathogène sont liées aux gènes de résistance qui
codent pour des molécules spécifiques à ce mécanisme (Agrios, 2005).
26
3.11.4. Lutte biologique
Cette technique prend une ampleur très importante dans la lutte contre les
phytopathogènes. Elle est basée sur l’utilisation des microorganismes qui permettent la
protection contre la maladie. Le mécanisme est réalisé par une interaction directe ou
indirecte (Scott, 1995). L’effet direct est généralement le résultat d’un antagonisme entre
l’agent de biocontrôle et l’agent pathogène lié à l’antibiose ou une compétition nutritive
et/ou parasitisme. L’effet indirect résulte de la stimulation du mécanisme de défense de la
plante contre l’agent pathogène. Dans le cas du palmier dattier, on n’a pas beaucoup de
données concernant les microorganismes qui peuvent le protéger contre le Bayoud (El
Hassni et al., 2007).
Des essais intéressants ont été réalisés pour améliorer les sols sensibles (sensibilité
du palmier au Bayoud) et les rendre résistants en introduisant des micro-organismes
spécifiques. Mais il serait illusoire de penser pouvoir protéger efficacement et en
permanence par de tels moyens une culture pérenne comme le palmier (Louvet, 1991).
Malgré que le contrôle biologique est devenu mieux établi particulièrement contre
les microbes pathogènes telluriques où les préparations des champignons antagoniques tels
que les espèces de Trichoderma disponibles commercialement dans quelques pays, le
meilleur moyen de la défense contre beaucoup de maladies (comme seul moyen dans
certains cas) est la plantation des cultivars résistants (Waller et Cannon, 2002).
Conclusion
Parmi toutes les pathologies du palmier dattier, le Bayoud reste la plus grave.
Même celles qui entraînent des pertes à la récolte sont préoccupantes mais peuvent trouver
des solutions: mesures prophylactiques, nettoyage et traitements chimiques ou biologiques.
En plus, malgré les travaux réalisés sur le Bayoud pendant plus de cinquante ans on ne
connaît pas tout sur cette maladie (même pour certaines questions majeures). Pour cela, il
faut une mobilisation et une coordination parfaite entre les recherches (les pays concernés
surtout) pour focaliser les buts et les travaux, parce que les travaux isolés, à but
momentanés, à but personnel ne seront jamais efficaces.
Il a été démontré l’importance de poursuivre les recherches entamées en Algérie, au
Maroc et en Tunisie sur:
(1) Les causes et les type de résistance;
27
(2) Le champignon;
(3) Les sols des palmeraies;
(4) Le palmier dattier, variabilité, sa morphogenèse;
(5) La culture in vitro pour multiplier les clones sélectionnés (Bounaga et Djerbi, 1990;
Messar, 1996).
28
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32
PHYTOPATHOLOGIE
&
METABOLITES
SECONDAIRES
33
CHAPITRE II: PHYTOPATHOLOGIE ET METABOLITES
SECONDAIRES
1. Phytopathologie
1.1. Introduction
La phytopathologie est la science qui étudie les maladies des plantes et essaye de
donner plus de chance à la survie des plantes lorsqu’elles sont soumises à des conditions
environnementales défavorables ou en contact avec des microorganismes parasites qui
causent les maladies (Vidhyasekaran, 2004). En plus, c’est une science qui a des buts
pratiques et nobles pour protéger les aliments de l’homme et les animaux. Les maladies
causées principalement par les microorganismes, les insectes, et les herbes néfastes
détruisent annuellement entre 31 et 42 % de toutes les récoltes dans le monde entier
(Agrios, 2005).
Les maladies des plantes peuvent résulter de l'attaque par des champignons, des
bactéries, des virus, des insectes ou des plantes parasites (Vidhyasekaran, 2004). Les
insectes peuvent également agir en tant que vecteurs des maladies des plantes et fournir des
moyens pour que les microbes pathogènes entrent dans les plantes. Cependant, ce n'est pas
vrai que toutes les interactions champignon-plante causent des problèmes à la plante. La
croissance de certaines plantes, telles que les orchidées, dépend d'un champignon. Certains
micro-organismes peuvent faciliter la dégradation de certains constituants chez les plantes
(Hanson, 2008). Les organismes mycorrhizaux s'élevant autour du système de racine
peuvent faciliter la dégradation de l'humus et le dégagement des minerais et du phosphate
pour la plante (Walters et Daniell, 2007).
Les champignons pathogènes représentent environ 10 000 espèces, dont certaines
sont des biotrophes (parasites obligatoires), alors que d’autres n’infectent les plantes que
pour accomplir une partie de leur cycle. Leur reproduction est assurée par voie sexuée ou
asexuée. Les champignons imparfaits ne connaissent pas de forme sexuée ; ils ne se
reproduisent que par voie asexuée (Duhoux et Nicole, 2004).
1 .2. Maladies causées par les pathogènes telluriques
Le sol est un habitat favorable pour les micro-organismes et est habité par un large
éventail de bactéries, champignons, algues, virus et protozoaires. Les sols contiennent un
34
grand nombre de micro-organismes, habituellement entre un et dix millions par gramme de
sol (les bactéries et champignons sont les plus répandus). Quelques micro-organismes
présents dans le sol peuvent également infecter les plantes. Ces microbes pathogènes
telluriques peuvent accomplir leur cycle de vie dans le sol, ou peuvent dépenser une partie
dans les parties aériennes de la plante (Corbaz, 1990; Lucas, 2006).
Les microbes pathogènes telluriques exigent une plante susceptible pour le
développement de leur phase parasite, mais ils peuvent persister dans le sol comme
saprophytes sur des résidus, ou en tant que formes résistantes et dormantes, pendant
plusieurs semaines à plusieurs années, selon leur biologie. Les phases parasites et
saprophytes peuvent être affectées par les caractéristiques physico-chimiques et
biologiques du sol. Les microbes pathogènes telluriques affectent généralement le système
racinaire des plantes ou la base de la tige, se développant dans certains cas sur des parties
supérieures de la plante menant aux maladies vasculaires (Agrios, 2005; Lucas, 2006).
Les maladies vasculaires ont des effets sur la translocation des aliments et de l'eau à travers
les vaisseaux conducteurs et vers les cellules menant à la chlorose et flétrissement
(Hanson, 2008).
Les champignons se trouvent dans le sol sous forme de spores. Outre les spores de
propagation, asexuées, et celles de maintien, sexuées, on trouve dans le sol des sclérotes,
amas de mycélium, très résistant aux éléments extérieurs et exerçant la même fonction que
les spores sexuées. Les chlamydospores représentent elles aussi un élément de longue
durée, bien qu’issues de multiplication asexuée. Il y a donc dans le sol une plus grande
variété d’éléments infectieux que sur les feuilles où dominent les spores de propagation
(Corbaz; 1990).
De tels microbes pathogènes peuvent causer des dommages importants aux récoltes
en limitant la prise d'eau et d'éléments nutritifs (nécrose de racine) et/ou le transfert vers les
parties supérieures de la plante (maladie vasculaire), ou en réduisant la qualité des produits
végétaux souterrains (la putréfaction de racine ou de tubercule,...) (Lucas, 2006).
1.3. Mécanismes d’infection
Comment les microbes pathogènes attaquent leurs plantes hôtes? C’est l'une des
questions les plus intéressantes en pathologie des plantes. Les champignons causent
35
environ 10.000 maladies différentes aux plantes. Les maladies fongiques des plantes
causent des pertes économiques en réduisant la germination des graines, destruction des
plantes et en sécrétant les métabolites secondaires. La colonisation réussie de la plante, y
compris la prise des aliments et la reproduction, dépend considérablement d'un mode
efficace de l'infection. Les champignons parasites de plantes ont développé diverses
stratégies pour acquérir leurs hôtes, et pour établir le contact direct avec eux (Struck,
2006).
Les micro-organismes pathogènes, des agents biotiques transmissibles qui peuvent
causer la maladie, désignés généralement sous le nom de microbes pathogènes, causent
généralement des maladies chez les plantes en perturbant le métabolisme des cellules à
travers les enzymes, toxines, régulateurs de croissance, et d'autres substances qu'ils
sécrètent et en absorbant les substances alimentaires des cellules hôtes pour leur usage
personnel (Strange, 2003). Quelques microbes pathogènes peuvent également causer la
maladie en se multipliant dans le xylème ou le phloème des plantes, bloquant de ce fait le
transport ascendant de l'eau ou du mouvement des sucres ou autres substances (Agrios,
2005).
Les mécanismes d'infection des champignons pathogènes sont hautement variables.
Pendant les phases précoces du procédé d'infection avant d'envahir le tissu végétal, le
développement
des
champignons
dépend
considérablement
des
conditions
environnementales favorables telles que l'humidité extérieure, l'hygrométrie, la
température et la lumière. Dans certains cas, l'approvisionnement en aliments sur la surface
peut également avoir une influence sur la germination (Struck, 2006).
1.3.1. Interaction plante/champignon
L'interaction phytopathogénique entre un champignon et une plante comporte une
combinaison d’étapes enzymatiques et chimiques. Une image généralisée peut fournir des
informations sur cette interaction (Hanson, 2008). Les champignons pathogènes infectent
les plantes pour avoir la nourriture et se multiplier, selon le type de champignon, l'organe
et le tissu qu'ils infectent, les champignons pathogènes interfèrent avec les fonctions
physiologiques différentes de la plante et mènent au développement de différents
symptômes. Ainsi, un champignon pathogène qui infecte et tue les fleurs d'une plante
interfère avec la capacité de la plante à se reproduire. Un champignon pathogène qui
36
infecte et tue les racines réduit la capacité de la plante à absorber l'eau et les aliments. De
même, un champignon pathogène qui infecte et tue les feuilles ou détruit leur chlorophylle
mène à la réduction de la photosynthèse, et ainsi de suite. Dans la plupart des cas, le
rapport entre les symptômes de la maladie et les fonctions physiologiques affectées est
évident et compréhensible. Dans d'autres cas, ce rapport est plus complexe et l'explication
n'est pas toujours simple (Agrios, 2005). Parmi les découvertes récentes, plusieurs gènes
qui codent pour la biosynthèse des métabolites fongiques phytotoxiques sont groupés et par
conséquent leur expression pourrait être réglée par un composé simple (Hanson, 2008).
1.4. Les phases d’infection
Pour bénéficier des éléments nutritifs nécessaires à la croissance, les champignons
parasites vont se heurter à des barrières physiques efficaces de la plante: la cuticule
foliaire, l’écorce des tiges et des racines ou les parois cellulaires. Peu de champignons
exercent une action mécanique suffisante pour franchir ces obstacles; ils pénètrent alors par
les ouvertures naturelles (exemple, stomates), ou les blessures, ou après la digestion des
structures de surface. Pour coloniser et détruire la plante, ils déploient des armes chimiques
très variées parmi lesquelles les enzymes, les toxines, les hormones et les polysaccharides
représentent un arsenal dont l’importance dans la pathogénie varie cependant d’un parasite
et d’une plante à l’autre (Strange, 2003; Duhoux et Nicole, 2004). Il existe plusieurs
étapes pour que le pathogène puisse réussir l’infection, les principales sont :
1.4.1. Attachement des spores fongiques
La première étape de l'infection est l'adhérence des propagules fongiques sur la
surface de plante. Un processus obligatoire est essentiel pour résister au déplacement par le
vent ou l'eau. Bien que l'adhérence sur les surfaces de la plante soit commune parmi toutes
les espèces fongiques, il y a des différences concernant les facteurs qui induisent le
procédé d'attachement et dans la composition du matériel adhésif (Agrios, 2005; Struck,
2006; Hanson, 2008).
1.4.2. Germination des spores
Il n'est pas clair ce qui déclenche exactement la germination des spores, mais la
stimulation par le contact avec la surface de l'hôte, l'hydratation et l'absorption du matériel
ionique de faible poids moléculaire de la surface de l'hôte, et la disponibilité des aliments
jouent un rôle. Les spores ont également des mécanismes qui empêchent leur germination
37
jusqu'à ce qu'ils sentent de telles stimulations ou quand il y a trop de spores dans leur
proximité. Une fois que la stimulation pour la germination ait été reçue par la spore, cette
dernière mobilise ses réserves de nourriture stockées, telles que les lipides, les polyols, et
les glucides, et les dirige vers la synthèse rapide de la membrane et la paroi cellulaire pour
la formation et l'élongation du tube germinatif. Ce dernier est une structure spécialisée
distincte du mycélium fongique, s'élevant souvent pour une distance très courte avant qu'il
ne se différencie en appressorium (Corbaz, 1990; Agrios, 2005; Hanson, 2008).
1.4.3. Entrée du tissu végétal
Les microbes pathogènes fongiques peuvent pénétrer à travers les blessures, les
ouvertures naturelles telles que les stomates et les lenticelles, les stigmates, ou en perçant
la surface de la plante et en entrant par pénétration active (utilisant les enzymes de
dégradation ou par force mécanique) (Duhoux et Nicole, 2004; Agrios, 2005; Struck,
2006).
Chez beaucoup de champignons, la pénétration de la paroi, par l'action enzymatique
ou par pression, est lancée par la différentiation de l'appressorium qui s’attache fermement
à son substrat et augmente la surface de contact entre le champignon et l'hôte.
L’appressorium provoque une pression de turgescence élevée qui permet de pénétrer la
paroi cellulaire de la plante (Agrios, 2005; Struck, 2006).
L’appressorium génère un hyphe d’infection qui pénètre sous l’épiderme pour
envahir les parenchymes. Dans le cas des cycles plus complexes, comme celui des agents
de rouille, le mycélium intercellulaire adhère à la paroi de la cellule végétale et différencie
un haustorium intracellulaire dont la fonction est de détourner les réserves au profit du
champignon. Chacune de ces étapes résulte d’un déterminisme chimique, topographique,
mécanique ou thermique (Duhoux et Nicole, 2004).
1.5. Développement et propagation des maladies
Les cellules vivantes des plantes sont des systèmes complexes dans lesquels
beaucoup de réactions biochimiques interdépendantes ont lieu. Ces réactions et processus
complexes sont bien organisés durant la vie normale. La perturbation d’une quelconque
d'entre ces réactions métaboliques cause la rupture des processus physiologiques qui
soutiennent la plante et mène au développement de la maladie (Deadman, 2006). La
38
formation de spores est l’une des formes d’adaptation des champignons à certains
changements de l’environnement (Aylor, 2003).
La transmission des spores fongiques ou d'autres propagules à l'intérieur et entre
des populations de plantes est un processus important dans le développement des maladies
des plantes, et la connaissance des moyens de la transmission d'un microbe pathogène est
nécessaire pour le choix des mesures de contrôle appropriées (Strange, 2003). Il existe
différents mécanismes de propagation de microbe pathogène de plante comme les spores
fongiques, particules virales et les bactéries (des cellules et des spores). Le transport des
spores fongiques par le vent peut se produire à de longues distances et aux hautes altitudes.
Les champignons produisent généralement des spores dormantes ou d'autres structures
résistantes qui fournissent des moyens de survie. Beaucoup de microbes pathogènes
telluriques peuvent être dispersés (spores fongiques) par les eaux souterraines (l'eau de
pluie ou l'eau d'irrigation) ou par des opérations agricoles et peuvent provoquer localement
des épidémies intenses (Waller et Cannon, 2002; McCartney et al., 2006).
La dispersion a été longtemps identifiée en tant que principe fondamental au
développement des épidémies de maladie des plantes, parce que sans dispersion beaucoup
d'épidémies
échoueraient
pour
progresser.
Ces
dernières
années,
l'agriculture,
particulièrement dans le monde développé, a relevé une pression croissante de produire des
récoltes d’une manière soutenable et favorable à l'environnement. En conséquence, il y a
des besoins urgents pour des systèmes plus efficaces de gestion de la maladie. La
compréhension de la dynamique temporelle et spatiale des épidémies de la maladie est
cruciale au développement de tels systèmes (McCartney et al., 2006).
1.6. Diagnostic
Le diagnostic de la maladie, pendant les études sur l'épidémiologie ou généralement
comme control, diffère de plusieurs manières de l'identification et de la taxonomie des
micro-organismes causaux ou d'autres agents pathogènes (Strange, 2003). Une plante
serait malade quand ses fonctions normales sont anormales. Ces troubles peuvent être
provoqués par les agents pathogènes, résulter des anomalies génétiques, du déséquilibre
minéral, de la pollution ou d'un certain nombre de facteurs abiotiques (Fox et Narra,
2006).
39
Les symptômes qui sont observés sont le résultat accumulé de nombreux
changements au niveau cellulaire (Strange, 2003). Parfois l'indication la plus évidente
qu'une plante est malade est l'aspect végétatif ou fruitier du microbe pathogène. Ce dernier
se nomme souvent les signes d'infection. Chez quelques plantes malades, les seuls
symptômes ou signes sont internes et ainsi l'évaluation exige la dissection, de ce fait
détruisant l'hôte (Fox et Narra, 2006).
1.7. Traitement
Les maladies indigènes sont contrôlées par un certain nombre de méthodes:
culturales, rotation de récolte et en employant des produits chimiques pour traitements des
graines, stérilisation et amendements des sols. Les techniques de lutte chimique ont joué un
rôle majeur dans le contrôle des microbes pathogènes. Puisque les fongicides sont
généralement efficaces et dans certains cas, les seules méthodes de contrôle, ils augmentent
la confiance sur leur utilisation. Cependant, les pesticides sont mauvais pour
l'environnement et les consommateurs souhaitant consommer les aliments sans pesticides;
leur utilisation est donc contrôlée (Hardwick, 2006).
L'identification de la source d'un microbe pathogène fongique est une étape
principale en concevant la lutte efficace contre la maladie car ceci peut permettre
l'élimination ou la réduction de la source avant que les épidémies de la maladie puissent
commencer (Waller et Cannon, 2002).
Les techniques de contrôle qui éliminent ou réduisent le microbe pathogène
peuvent être résumées dans les points suivants:
1. Méthodes de culture qui suppriment ou réduisent le microbe pathogène (extirpation de
l'hôte, rotation de récolte, hygiène, créant des conditions défavorables au microbe
pathogène).
2. Méthodes biologiques qui suppriment ou réduisent le microbe pathogène (sols
suppressifs).
3. Réduction de la quantité d'inoculum de microbe pathogène par les micro-organismes
antagoniques (microbes pathogènes telluriques, microbes pathogènes aériens).
4. Méthodes physiques qui suppriment ou réduisent l'inoculum (traitement par chaleur, en
éliminant certaines longueurs d'onde de la lumière, en séchant les grains et les fruits
40
stockés, la lutte contre la maladie par réfrigération, la lutte contre la maladie par radiation,
les fossés comme barrières contre les maladies transmises par les racines d'arbre).
5. Méthodes chimiques qui suppriment ou réduisent l'inoculum (traitement de sol avec des
produits chimiques, la fumigation, la désinfestation des entrepôts, le contrôle des insectes
vecteurs) (Agrios, 2005).
1.7.1. Traitement chimique
1.7.1.1. Utilisation des fongicides
Les fongicides sont l'un des éléments principaux des stratégies modernes de
protection des cultures mais la résistance aux fongicides les plus modernes et les plus
systémiques a évolué dans au moins quelques populations de microbes pathogènes
(Corbaz, 1990; Brown, 2006).
1.7.1.2. Types de fongicides
Les produits chimiques employés pour contrôler les maladies des plantes se
divisent en trois groupes selon leur mode biologique d'action:
a. Stérilisants et fumigènes
Ceux-ci ont un large éventail d'activité, mais ne sont pas généralement appliqués
aux plantes en croissance. Ils suppriment les microbes pathogènes (et les parasites) et
stérilisent effectivement le sol et les produits. Ils sont les inhibiteurs multisites (Corbaz,
1990; Hollomon, 2002).
Comme exemple, le bromure méthylique (l'utilisation du bromure méthylique a été
éliminée dans les pays d'UE dès 2005 et son utilisation dans les pays en voie de
développement limitée à 2015) habituellement mélangé à la chloropicrine a été le
stérilisant de sol chimique le plus populaire car le fumigène pénétrera le sol efficacement.
Le bromure méthylique est extrêmement toxique et devrait être appliqué par les personnes
qualifiées comme gaz sous le polythène ou le recouvrement imperméable multicouche.
D'autres fumigènes sont dazomet et metam-sodium. Un solide, tel que le dazomet, peut
être dispersé au dessus du sol et être incorporé par culture. Après une période de
traitement, qui varie avec le fumigène utilisé, le sol doit être aéré avant la culture. Avant
d'employer le sol traité, un test avec des graines de cresson (espèce à germination rapide)
indiquera si la phytotoxicité est susceptible de se produire (Matthews, 2002).
41
b. Protectants
Une fois appliqués à la graine ou aux récoltes en croissance, ceux-ci établissent une
barrière chimique protectrice couvrant toutes les surfaces de l'hôte afin d'empêcher
l'infection. La plupart des protectants ne sont pas systémiques et nécessitent la répétition
des applications pour protéger le nouveau feuillage. Les fongicides protectants récemment
présentés, tels que les strobilurins et les quinolines, se déplacent comme vapeur dans la
récolte et s'accumulent dans la couche de cire de nouvelles feuilles pendant qu'ils
émergent. En termes de quantité, les fongicides protectants sont les plus utilisés à l'échelle
mondiale (Hollomon, 2002).
c. Eradicants
Appliqué à la graine ou aux récoltes en croissance, ceux-ci sont absorbés et migrent
vers le haut dans le xylème pour protéger systémiquement la plante. La croissance des
microbes pathogènes est arrêtée, mais rarement des membres de ce groupe sont fongicides.
Sur les récoltes boisées, ils tendent à être employés comme protectants. Habituellement, ils
agissent à un seul site biochimique de cible (Hollomon, 2002).
Le contrôle chimique des maladies des plantes est devenue plus difficile pendant
que plusieurs fongicides efficaces ont perdu leur autorisation d'utilisation, et certains
pathogènes ont évolué pour être résistants aux fongicides généralement utilisés (Duke et
al., 2008).
1.7.2. Contrôle biologique
La lutte biologique est née d’un certain échec de la lutte chimique, essentiellement
du à de nombreux abus, à la présence des résidus ainsi qu’à une absence de vue globale des
différents problèmes, en particulier l’impact sur l’environnement. Les traitements
chimiques ont augmenté considérablement, jusqu’à devenir dans certains cas
insupportables sur le plan économique (Corbaz, 1990).
Les agents de biocontrôle permettent la protection contre la maladie par un
antagonisme avec l’agent pathogène, qui implique une interaction directe ou indirecte
(Scott, 1995). L’effet direct est généralement le résultat d’un antagonisme entre l’agent de
biocontrôle et l’agent pathogène lié à l’antibiose ou une compétition nutritive et/ou
42
parasitisme. L’effet indirect résulte de la stimulation du mécanisme de défense de la plante
contre l’agent pathogène (El Hassni et al., 2007).
Bien que le traitement chimique représente une solution rapide, facile et totale, la
lutte biologique n’a qu’une efficacité relative mais elle est intéressante sur tous les plans
(Corbaz, 1990). Le contrôle biologique des phytopathologies est comme alternatif dans les
cas ou les autres méthodes de traitement sont difficiles à appliquer. La littérature présente
plusieurs exemples de pathogènes qui ont été contrôlés biologiquement par des espèces
antagonistes (Calvo et al., 2005).
1.7.3. Traitement génétique
L’utilisation des cultivars résistants est l’une des stratégies de lutte les plus efficace
et rentable. Il est possible que cette méthode sera plus utilisée les prochaines années pour
faire plaisir aux consommateurs d’avoir des aliments sains et un environnement propre.
Cependant, l’efficacité des cultivars résistants dans la gestion de la maladie est possible
limitée par la variabilité pathogénique dans les populations des pathogènes (JiménezGasco et al., 2004). La résistance est généralement liée à la capacité de bloquer l’agent
pathogène par certains mécanismes contrôlés par des gènes appelés « gènes de résistance »
(Hammerschmidt, 2007).
La principale méthode pour le contrôle des maladies est la résistance des plantes
hôtes (Brown, 1995). Les plantes en croissance peuvent augmenter les mécanismes de
résistance (déjà opérationnels) ou en incorporant des facteurs de résistance génétiquement
contrôlés par la multiplication et récemment par génie génétique (Waller et Lenné, 2002;
Hammerschmidt, 2007).
1.8. Evaluation et prévision
L'évaluation de la maladie est le processus qui produit toutes les données qui
mesurent le progrès de la maladie. Il est donc critique que les méthodes d'évaluation de la
maladie soient bien définies et normalisées à l'étape la plus préliminaire possible (Teng et
James, 2002).
Les prévisions de la maladie sont exigées pour trois raisons principales, la première
est économique, la deuxième sécurité et la troisième est l'utilisation justifiée. L'issue
43
économique est de réduire le coût de production par l'application opportune des mesures de
contrôle, habituellement sous forme de fongicides. Ceci évite le gaspillage inutile des
fongicides qui sont alors habituellement appliqués au début de l'épidémie (Hardwick,
2006).
Les maladies des plantes ont été étudiées la première fois en raison des pertes de
rendement qu'elles causent, pourtant le développement des techniques et des programmes
pour estimer ces pertes ont été relativement négligés comparés à d'autres spécialisations en
phytopathologie. Les évaluations fiables de perte de rendement sont une chose nécessaire
au développement de n'importe quel programme raisonnable et économique de protection
des plantes. Le coût de la perte doit être connu de sorte qu'il puisse être comparé au coût de
contrôle (Teng et James, 2002).
Les mesures de protection incluent la pulvérisation des plantes exposées aux
épidémies, qui peuvent être prévisibles, traitement de graine contre les microbes
pathogènes telluriques, traitement des produits stockés et l'utilisation des préservatifs de
bois de construction. Les pratiques culturales telles que la synchronisation de la plantation
et de la moisson pour réduire les possibilités de l'infection et la modification des conditions
de sol pour déstabiliser le pathogène et favoriser les antagonistes (Waller et Cannon,
2002).
1.9. Phytopathologie, entre résistance et susceptibilité
Les plantes ont développé des systèmes de détection et de réponse sophistiqués qui
déchiffrent les signaux du microbe pathogène, induisent la synthèse de divers composés
antifongiques et enrichissent leurs composants de paroi cellulaire pour se défendre
(Vidhyasekaran, 2004). Pour que la pathogénie réussisse, les microbes pathogènes
doivent surmonter ces mécanismes de défense en produisant des signaux appropriés.
Suivant la perception des signaux de microbe pathogène, plusieurs voies de signalisation
sont activées chez les plantes induisant la résistance aux microbes pathogènes. L'effet des
signaux de plante et de microbe pathogène permet à la plante un control fin de la réponse
de défense, et au microbe pathogène de succomber à l'environnement toxique de la plante,
ayant pour résultat la susceptibilité de la maladie ou la résistance. La résistance et la
susceptibilité sont souvent déterminées au niveau unicellulaire (Vidhyasekaran, 2008). La
plante réagit à la tentative de pénétration très tôt en suivant deux voies différentes: (a) La
44
mobilisation de substances existantes et (b) Production d’armes chimiques nouvelles
(Corbaz, 1990).
Il a été montré que le contact physique du microbe pathogène, appelé le "premier
contact", est susceptible de lancer divers systèmes de signalisation et de transduction dans
le procédé d'infection fongique (Vidhyasekaran, 2004).. Le premier contact ou le contact
extérieur initial peut induire les spores fongiques pour germer et différencier pour former
des structures d'infection, telles que l'appressorium (Vidhyasekaran, 2008).
1.10. Mécanismes qui provoquent la susceptibilité
Les principaux groupes de substances sécrétées par les microbes pathogènes qui
semblent être impliquées dans la production de la maladie, directement ou indirectement,
sont les enzymes, les toxines, les régulateurs de croissance, et les polysaccharides. Ces
substances varient considérablement quant à leur importance dans la pathogénicité, et leur
importance relative peut être différente d'une maladie à l'autre. Ainsi, dans certaines
maladies les enzymes semblent être les plus importantes, tandis que dans d'autres, les
régulateurs sont apparemment les substances principales impliquées. Les enzymes, toxines,
et les régulateurs de croissance, probablement dans cet ordre, sont considérablement plus
communs et probablement plus importants dans le développement de maladie des plantes.
Quelques microbes pathogènes produisent des composés qui agissent en tant que
suppresseurs des réponses de la défense de la plante hôte (Duhoux et Nicole, 2004;
Agrios, 2005).
1.10.1. Enzymes
Le premier contact physique d’un champignon avec sa plante hôte concerne des
polymères végétaux importants: la cutine, la subérine ou la cellulose. Les parois cellulaires
sont riches en cellulose, hémicelluloses, pectines, protéines, voire lignines (Duhoux et
Nicole, 2004). La destruction de la paroi cellulaire de plante par de nombreux
champignons phytopathogéniques est un aspect important du procédé d'infection. Les
champignons pathogènes produisent des enzymes, qui dégradent la paroi cellulaire pour
faciliter la pénétration et pour obtenir des aliments de la cellule. La dégradation
microbienne de la cuticule et les enzymes dégradantes de la paroi cellulaire (CWDEs)
comme les cutinases, les cellulases et les pectinases ont en général un impact important sur
45
la pathogénie, elles sont omniprésentes dans beaucoup d'interactions plante-pathogène
(Tableau 1) (Struck, 2006; Vidhyasekaran, 2008).
Généralement, la dégradation de la paroi cellulaire d’une plante comporte un effet
concerté et/ou synergique de plusieurs familles d'enzymes comprenant les cellulases, les
xylanases, les pectinases et les protéases adaptées aux différents polymères de la paroi
cellulaire. Assortissant à la complexité des composants de la paroi cellulaire de plante, les
microbes pathogènes fongiques peuvent produire un large éventail d'enzymes
extracellulaires capables de dégrader la paroi cellulaire. Ces enzymes peuvent être
essentielles pour la pathogénicité (Struck, 2006).
Ces enzymes agissent en tant que facteurs de virulence, mais certains d'entre eux
peuvent agir en tant qu'éliciteurs. La cellulase cause l'accumulation rapide des
phytoalexines dans des cultures cellulaires de Nicotiana tabacum, une augmentation de la
production du capsidiol et du debneyol, et la production de deux phytoalexines inconnues.
La pectolyase est une enzyme dégradante de la paroi cellulaire et également un éliciteur,
qui est un inducteur efficace de dépolarisation de la membrane cellulaire du N. tabacum
(Vidhyasekaran, 2008).
Tableau 1: Enzymes fongiques impliquées dans la dégradation des parois végétales
(Duhoux et Nicole, 2004).
Constituant cellulaire
Cellulose
Enzyme
Cellulase et β-glucosidase
Fonction
Hydrolyse
Endo- et exoglucanase
Hémicelluloses
Hémicellulase, xylanase,…
Hydrolyse
Pectines
Pectine lyase
Hydrolyse
Pectine méthyl-estérase
Hydrolyse ester
Polygalacturonase
Hydrolyse
Lignines
Ligninase, laccase, lignin-peroxydase
Oxydation
Cutine
Cutinase
Hydrolyse
Subérine
Oxydase et lipase
Oxydation, hydrolyse
Protéines
Protéase, protéinase
Hydrolyse
46
1.10.1.1. Cutinases
La pénétration de la cuticule pourrait être réalisée par la dégradation du polymère
de cutine par les cutinases qui sont des sérines estérases appartenant à la classe des
hydrolases (Agrios, 2005; Struck, 2006). Il a été montré que les cutinases et autres
estérases sont impliquées dans l'adhérence de quelques champignons. Les conidies de
Blumeria graminis f. sp. hordei, pathogène d'orge, libèrent rapidement un liquide lors du
contact avec une feuille d'orge. Le dégagement de l'exsudat sur la surface des feuilles
d'orge a eu comme conséquence une perte apparente d'intégrité structurale de la surface
cuticuleuse fondamentale. L'exsudat contenant une activité de cutinase a été impliqué dans
l'érosion de la cuticule de feuille. L'érosion cuticuleuse présente une surface qui déclenche
l'identification, qui lance le procédé d'infection (Vidhyasekaran, 2008).
Les cutinases sont des facteurs de pathogénicité pour les champignons qui doivent
pénétrer la surface de l'hôte directement. La virulence de certains pathogènes s'est avérée
être liée à leur capacité de produire des cutinases. La virulence des isolats de Fusarium
solani f. sp. pisi a été liée à leur capacité de produire la cutinase. Le blocage de la cutinase
de F. solani f. sp. pisi a donné naissance à des mutants qui n'ont aucune pathogénicité
(Agrios, 2005; Vidhyasekaran, 2008).
1.10.1.2. Cellulases
La cellulose est le polysaccharide principal de la paroi. Elle se compose d'unités de
glucose dans une configuration en chaînes, reliées par des liaisons β-1,4-glycosidiques.
L'hydrolyse enzymatique de la cellulose exige l'action d'endo-glucanase (endo-β-1,4
glucanase) et des exo-glucanases (β-1,4-cellobiohydrolase et β-glucosidase) (Marouf et
Tremblin, 2009). La dégradation de la cellulose dans les parois de cellule a été démontrée
par des études histologiques. La cellulose dans les racines de tabac a été marquée en
employant l'exo-glucanase complexé avec l'or. Le marquage a diminué dans les tissus de
racine de tabac inoculés avec Phytophthora parasitica var. nicotianae, indiquant la
dégradation de la cellulose pendant la pathogénie fongique. Ces études histologiques ont
démontré la participation des cellulases dans la pathogénie fongique (Vidhyasekaran,
2008).
47
Plusieurs microbes pathogènes sont connus pour leur production d’enzymes
cellulolytiques. Venturia inaequalis, le microbe pathogène de pomme, produit en cultures
12 isozymes de cellulase avec des points isoélectriques de 3.7-5.6. Ces enzymes ont pu être
isolées également dans des feuilles de pomme atteintes du microbe pathogène
(Vidhyasekaran, 2008).
Il a été montré que les cellulases sont produites par plusieurs champignons,
bactéries, nématodes phytopathogéniques et les plantes supérieures parasites. Les
champignons saprophytiques, principalement certains groupes de basidiomycètes, et à
degré inférieur, les bactéries saprophytiques causent la dégradation de la majeure partie de
la cellulose dans la nature (Agrios, 2005). Dans les tissus vivants de la plante, les enzymes
cellulolytiques sécrétées par les microbes pathogènes jouent un rôle dans le ramollissement
et la désintégration du matériel de la paroi cellulaire. Elles facilitent la pénétration et la
diffusion du microbe pathogène dans l'hôte et causent l'effondrement et la désintégration
de la structure cellulaire, facilitant de ce fait au microbe pathogène de provoquer la
maladie. Les enzymes cellulolytiques peuvent plus loin participer indirectement au
développement de la maladie en libérant des chaînes de cellulose, des sucres solubles qui
servent comme nourriture pour le microbe pathogène et, dans les maladies vasculaires, par
la libération de grandes molécules de cellulose dans les voies conductrices, qui perturbent
le mouvement normal de l'eau (Vidhyasekaran, 2004).
1.10.1.3. Pectinases
La cuticule est la première couche couvrant les parois externes des cellules
épidermiques. Les pectinases sont des enzymes qui dégradent les pectines. Ces dernières se
composent principalement d'un mélange d'acide polygalacturonique avec des branches de
plusieurs sucres (Vidhyasekaran, 2008). Ils se trouvent au niveau des parois cellulaires de
plante et dans les lamelles moyennes. Les pectines existent sous de nombreuses formes et
sont dégradées par les enzymes telles que la pectine lyase, la polygalacturonase, et la
pectine méthylestérase (Marouf et Tremblin, 2009). Ces enzymes semblent jouer un rôle
de pathogénicité chez quelques champignons. Les pectinases, sont codées par des familles
de multigènes, et la preuve de leur importance comme facteurs essentiels de pathogénicité
est difficile. Néanmoins, la rupture du gène codant une pectate lyase chez des espèces de
Colletotrichum a produit des mutants avec une pathogénicité réduite (Agrios, 2005).
48
La production des enzymes pectolytiques est également réprimée quand le microbe
pathogène se développe en présence du glucose. Cependant, dans quelques combinaisons
résistantes hôte-microbe pathogène, les enzymes pectolytiques semblent obtenir la réponse
de la défense de plante par le dégagement des fragments pectiques de la paroi cellulaire qui
fonctionnent comme éliciteurs endogènes des mécanismes de défense de l'hôte (Agrios,
2005).
1.10.2. Mycotoxines
Les mycotoxines sont des métabolites fongiques toxiques qui sont libérés par
relativement peu de champignons mais présents universellement (Corbaz, 1990). Plusieurs
mycotoxines sont carcinogènes prouvés, peuvent perturber le système immunitaire, et
peuvent retarder la croissance des animaux ou des humains (Agrios, 2005).
Les toxines agissent directement sur les constituants cellulaires causant des
désordres physiologiques irréversibles aux cellules infectées. Les modifications de la
perméabilité membranaire, l’inhibition de l’activité de certaines enzymes et de leur
transcription, ou l’altération des facteurs de croissance constituant l’essentiel de l’action
des toxines à l’encontre des cellules végétales (Duhoux et Nicole, 2004). L'importance des
mycotoxines dans le développement fongique de la maladie a été démontrée par différentes
manières. Les microbes pathogènes toxinogènes mutants en toxines n'ont pas causé les
symptômes de la maladie sur les cultivars susceptibles. Le saprophyte devient pathogène
par l'insertion du (des) gène(s) de toxine(s). L'addition des toxines aux isolats avirulents
d'un microbe pathogène ou saprophyte peut le rendre pathogène et les symptômes de la
maladie peuvent se développer (Vidhyasekaran, 2008).
Quelques toxines agissent en tant que poisons protoplasmiques généraux et
affectent beaucoup d’espèces végétales représentant différentes familles. D'autres sont
toxiques seulement à quelques espèces ou variétés de plantes et sont complètement
inoffensifs à d'autres (Duhoux et Nicole, 2004; Agrios, 2005). Les espèces de Fusarium
produisent divers métabolites toxiques. La fusarine C est un métabolite mutagénique de F.
monoliforme. Les fumonisines sont un autre groupe de mycotoxines qui ont été isolées. Ils
ont été associés à une forte incidence de cancer de l'oesophage et de plusieurs maladies
animales. La simple molécule monoliformine est également une toxine (Strange, 2003;
Hanson, 2008). Voici quelques exemples de mycotoxines:
49
1.10.2.1. Trichothécènes
Les trichothécènes comme nivalenol, deoxynivalenol (vomitoxine) et toxine T2
sont les contaminants majeurs du blé, orge, maïs et autres aliments. Ils sont parmi les
agents causaux des problèmes de santé chez l’homme et les animaux (Lee et al., 1986).
Les trichothécènes ont le squelette fondamental de sesquiterpénoïde. L'aleukia
toxique alimentaire est une mycotoxicose qui est produite par des champignons du genre
Fusarium en croissance sur les céréales. La maladie est caractérisée par des dommages au
niveau du système hémopoïétique. Aux étapes initiales, il y a inflammation et lésions de la
peau et, comme la maladie progresse, elle cause des atrophies de la moelle osseuse et
provoque la mort par suite (Hanson, 2008).
Beaucoup de champignons producteurs de trichothécènes sont pathogènes de
plantes. Trichothécènes, diacetoxyscirpénol et toxine T2 sont des exemples tout à fait
communs et produisent le roussissement du feuillage de certaines plantes. Il y a une autre
preuve indirecte qui implique les trichothécènes dans la phytotoxicité. Par exemple, un
isolat de F. tricinctum, qui a été isolé dans le gazon qui avait subi un flétrissement jaune, a
donné un bon rendement de toxine T2 (Strange, 2003; Hanson, 2008).
1.10.2.2. Zéaralénone
Zéaralénone (toxine F-2) est une mycotoxine avec activité oestrogénique et une
cancérogénicité suspectée qui est produite par Fusarium telle que F. graminearum. Elle
peut causer des troubles de fertilité. L'alcool, zéaranol, est employé en médecine
vétérinaire comme agent anabolique. En particulier, il se lie au récepteur d'oestrogène et
stimule la synthèse protéique (Lee et al., 1986; Hanson, 2008).
1.10.2.3. Aflatoxines
Les aflatoxines sont connues la première fois lors de la mort des milliers de dindes
et de canards à Londres en 1960. Les investigations ont prouvé que la maladie n'a pas été
transmise entre les oiseaux mais a été associée à leur alimentation, qui avait provenu d'un
moulin à Londres. Les aflatoxines ont été identifiées comme le métabolite toxique
responsable de cette maladie. Environ 20 aflatoxines ont été maintenant isolées, dont le B1,
le B2, les G1 et les G2. On les rencontre dans de nombreux aliments y compris les noix
50
comestibles, les graines oléagineuses et les céréales sur lesquelles A. flavus s'est développé
comme organisme de détérioration (Agrios, 2005; Hanson, 2008).
Les aflatoxines sont extrêmement toxiques, ils apparaissent dans le lait des animaux
consommant les aliments contaminés, attaquent principalement le foie, et sont
mutagéniques, tératogéniques, et cancérogènes. Durant ces dernières décennies, plusieurs
cas d'aflatoxicose se sont produits dans les pays tropicaux où beaucoup d'adultes dans les
populations rurales consomment souvent le maïs moisi. Les examens de sang ont indiqué
la présence des aflatoxines chez ces personnes (Strange, 2003; Agrios, 2005).
1.10.2.4. Acide fusarique
L’acide fusarique (acide 5-butylpicolinique) a été découvert pour la première fois
durant la culture de Fusarium heterosporum Nees. Ce composé est parmi les premiers
métabolites fongiques impliqués dans la pathogénie. L’acide fusarique peut augmenter la
toxicité des autres mycotoxines (Bacon et al., 1996).
L’acide fusarique est un phytotoxine bien connue. Il est produit par plusieurs
espèces de Fusarium, particulièrement les souches pathogènes de F. oxysporum qui
provoquent le flétrissement chez un nombre important de plantes. Bien que l’acide
fusarique ne soit pas considéré comme un mycotoxine, il joue le rôle d’un agent chélateur
et possible qu’il est intégré dans certaines maladies du développement anormal des os chez
les animaux. De plus, l’acide fusarique est toxique aux souris (DL50 = 80 mg/kg), cet effet
est lié à son action hypotensive. L’acide fusarique a plusieurs propriétés pharmacologiques
importantes (Marasas et al., 1984).
1.10.3. Phytoalexines et phytoanticipines
Les plantes produisent plusieurs métabolites secondaires qui sont distincts des
composants du métabolisme primaire, du fait qu’ils sont généralement non essentiels pour
les processus métaboliques de base de la plante (Vidhyasekaran, 2008). De nombreux
métabolites secondaires présentent une action antifongique. Il y a deux types de
métabolites secondaires antifongiques: les phytoalexines (métabolites secondaires
induisibles) et les phytoanticipines (métabolites secondaires constitutifs) (Garcion et al.,
2007).
51
Les phytoalexines, connues depuis plusieurs décennies, sont produites par les
plantes sous l'attaque microbienne mais peu d'enzymes fongiques ont montré la capacité de
les dégrader (Strange, 2003; Agrios, 2005). Plus de 300 phytoalexines ont été identifiées
et caractérisées. Elles constituent un groupe de substances chimiques hétérogènes.
Plusieurs phytoalexines appartiennent à la classe structurale des phénylpropanoïdes. La
flavanone, l'isoflavone, le stilbène, le diphényle, le bibenzyl, la coumarine, l'aurone,
l'anthocyanidine, et les groupes d'acides anthraniliques de phytoalexines ont été rapportés
dans les plantes infectées. Un autre groupe principal de phytoalexines appartient à la classe
des terpénoïdes. Le sesquiterpène, le diterpène, et les phytoalexines de triterpènes ont été
rapportés dans le riz, la pomme de terre, le tabac, et le cacao. Les composés d'indol
constituent un autre groupe de phytoalexines. Certaines phytoalexines sont des alcaloïdes,
tandis que quelques autres sont des composés contenant de l'azote. Quelques phytoalexines
appartiennent aux composés dérivés d'acide gras (Vidhyasekaran, 2008).
Les composés formés en réponse à un stress peuvent se produire de deux façons au
moins. Dans une réponse, la plante peut former des composés à travers le tissu à une
distance considérable du site d'infection. Dans une autre réponse, la plante peut former des
composés spécifiquement au lieu d'infection. Cela peut inclure seulement quelques cellules
et dans de rares cas, aussi peu qu’une ou deux cellules (Strange, 2003). En général, ces
composés sont appelés des métabolites de stress ou plus souvent comme phytoalexines. Par
définition, les phytoalexines sont formées en réponse à une infection. Les phytoalexines
présentent souvent une toxicité à des agents pathogènes spécifiques. Dans ce cas, il existe
une relation génétique entre l'expression de la synthèse de phytoalexines et l'organisme qui
provoque cette synthèse (Vermerris et Nicholson, 2006).
Des substances de défense contre les micro-organismes, particulièrement les
champignons, sont synthétisées la plupart du temps en réponse à une infection. Ces
substances de défense induisibles, qui sont formées au bout de quelques heures, s'appellent
les phytoalexines (alekein, Grec, pour défendre) (Strange, 2003). Beaucoup de
phytoalexines agissent en tant qu'antibiotiques contre un large éventail de champignons et
bactéries pathogènes (Heldt, 2005).
52
1.11. Résistance aux maladies
La résistance à la maladie est une propriété commune à toutes les plantes (Waller
et Lenné, 2002). Le concept de la résistance est central à n'importe quel programme de
gestion de la maladie de plante. D'autres pratiques en matière de lutte contre la maladie, y
compris l'utilisation des techniques d'intervention chimiques, les techniques de contrôle des
cultures et le contrôle biologique peuvent tous être employées pour réduire au minimum
les dommages de récolte. Chacune d'elles, peut être vue essentiellement comme
complément de la résistance de la plante à la maladie (Deadman, 2006).
La résistance se rapporte à la capacité de la plante hôte à éviter, complètement ou
partiellement, l'effet d'un microbe pathogène. L'échelle de cette capacité peut varier d'une
légère suppression du développement de la maladie à une grande résistance lorsque la
pathogénie est inachevée. Si les effets sont assez grands, les taux de reproduction de
microbe pathogène sont ralentis dans la mesure où la population du microbe pathogène
remplace simplement les individus perdus mais sans augmenter la taille. Si les effets de
résistance sont petits, la maladie augmente plus ou moins rapidement et, par conséquent,
d'autres techniques de contrôle seront exigées (Duhoux et Nicole, 2004; Deadman, 2006).
1.11.1. Mécanismes de résistance
La résistance d’une plante à un microbe pathogène se réalise d’une façon générale
par la perturbation des facteurs essentiels pour la pathogénie tels que le manque de
reconnaissance entre l'hôte et le microbe pathogène ou manque des récepteurs de l'hôte et
les sites sensibles pour les toxines ou le manque des substances essentielles pour le
microbe pathogène (Agrios, 2005).
Parmi les mécanismes de défense est la présence des barrières naturelles qui
existent chez toutes les plantes. Les barrières mécaniques incluent la cuticule, les tissus
épidermiques, la couche de liège dans l'écorce et sur les blessures guéries et les parois
cellulaires épaissies dans beaucoup de tissus (Strange, 2003). D'autres mécanismes de
résistance peuvent impliquer les dispositifs morphologiques qui protègent les parties
susceptibles de la plante telles que les fleurs ou les bourgeons contre, par exemple, les
maladies de fumeron. Les dommages de l'une de ces barrières permettent l'entrée de
beaucoup de groupes de microbes pathogènes dont quelques virus transmis par des moyens
mécaniques, les bactéries et beaucoup de champignons pathogènes. Les pratiques
53
culturales qui évitent d'endommager les récoltes et favorisent la guérison rapide des
blessures facilitent l'opération de ces mécanismes de défense (Waller et Lenné, 2002).
Bien que plusieurs de ces barrières soient préformées, elles peuvent être renforcées
après l'infection. Ce renforcement inclue l'épaississement et la subérisation ou la
lignification des parois cellulaires à côté des hyphes fongiques et la production des thylles
dans les tissus de xylème. En plus, les barrières chimiques contiennent les gommes, les
tanins et d'autres substances présentes dans les tissus externes de certains organes (Waller
et Lenné, 2002). Les plantes produisent également comme substances de défense des
composés d'oxygène agressifs, tels que les radicaux superoxyde (•O-2), H2O2, l'oxyde
d'azote (NO), et les enzymes, telles que les β-glucanases, les chitinases, et les protéinases,
qui endommagent les parois des cellules bactériennes et fongiques (Heldt, 2005).
1.11.1.1. Rôle des éliciteurs dans la résistance
Les plantes possèdent un système de surveillance efficace déclenchant des
mécanismes de défense dès l'identification des champignons pathogènes essayant de les
envahir. La première réaction de la plante qui déclenche des réponses de défense est la
perception d'une molécule appelée l'éliciteur (produit des microbes pathogènes) (Strange,
2003). Plusieurs types de molécules d'éliciteur sont sécrétés par le microbe pathogène et
ceux-ci incluent Chitooligosaccharides, chitosanes, oligoglucanes, glucomannanes,
élicitines, xylanases, protéines, glycoprotéines, sphingolipides, jasmonates, ergostérol,
toxines, cellulases, et pectolyases. Les enzymes fongiques peuvent également libérer
quelques éliciteurs d'origine de la plante hôte. Ces éliciteurs peuvent être nécessaires pour
activer divers gènes de défense, et le réseau de ces molécules d'éliciteur peut coordonner et
augmenter l'expression des gènes de défense. La production de ces éliciteurs à
l'emplacement d'infection est important en déclenchant la réponse de défense du l'hôte
(Heldt, 2005; Vidhyasekaran, 2008).
Ces divers éliciteurs sont liés aux récepteurs spécifiques sur la surface externe de la
membrane plasmique des cellules de la plante. L'attachement de l'éliciteur libère des
cascades de signal, dans lesquelles les protéines kinases et les substances de signal telles
que l'acide salicylique et l'acide jasmonique participent, pour induire finalement la
transcription des gènes pour la synthèse des phytoalexines, des composés d'oxygène
réactif, et des enzymes de défense (Strange, 2003; Heldt, 2005).
54
Les éliciteurs peuvent également provoquer la mort de la cellule infectée et les
cellules environnantes. En d'autres termes, les cellules infectées et leurs entourages
commettent le suicide. Ceci peut être provoqué par les cellules infectées produisant les
phénols, qui empoisonnent non seulement elles-mêmes mais également leurs
environnements. Cette mort programmée de cellules, appelée réponse hypersensible, sert à
protéger la plante. Les parois des cellules autour du tissu nécrotique sont renforcées par
une plus grande biosynthèse de lignine, et de cette façon la plante se barricade contre la
propagation de l'infection (Heldt, 2005).
1.11.1.2. Rôle des lectines dans la résistance
Les lectines sont des protéines qui se lient spécifiquement à certains sucres et se
produisent avec de grandes concentrations dans beaucoup de types de graines, causent la
lyse et l’inhibition de croissance de beaucoup de champignons (Strange, 2003).
Cependant, les cellules externes des plantes contiennent des quantités variables d'enzymes
hydrolytiques, comme les glucanases et les chitinases, qui peuvent causer la dégradation
des constituants de la paroi cellulaire des microbes pathogènes, contribuant de ce fait à la
résistance. L'importance de l'un ou l'autre de ces types d'inhibiteurs à la résistance n'est pas
actuellement connue, mais la concentration de certaines de ces substances augmente
rapidement lors de l'infection et jouent un rôle majeur dans la défense des plantes à
l'infection (Agrios, 2005).
1.11.2. Types de résistance
Quand une plante est susceptible et le pathogène est agressif, il mène à la maladie,
et la maladie est virulente. Mais si le pathogène est tué ou au moins sa croissance est
retardée, ceci s'appelle une réaction incompatible, et la plante est considérée comme
résistante. Souvent juste un seul gène peut déterminer la susceptibilité ou la résistance
entre le pathogène et l'hôte (Heldt, 2005).
1.11.2.1. Résistance active ou passive
Si on considère l'expression de résistance dans les plantes, il est nécessaire
d'examiner si cette expression fait partie d'une réponse passive ou active. Il existe plusieurs
situations qui peuvent se présenter:
1. Le composé "A" est présent dans la plante et est toxique pour un pathogène
potentiel. Le composé est présent dans des cellules ou des tissus que l'agent pathogène doit
55
entrer en contact avec, à un moment quelconque au cours de la tentative d'infection. Le
composé n'est pas métabolisé, mais peut être modifié par l'agent pathogène. Cet exemple
constitue une forme de résistance passive.
2. Une substance préformée est dégradée ou métabolisée en un autre composé par
l'hôte en réponse directe à l'agent pathogène et c'est ce composé qui représente la toxicité à
l'agent pathogène. Ce mécanisme est considéré comme un moyen de résistance active
(Vermerris et Nicholson, 2006).
1.11.2.2. Résistance systémique acquise (RSA) et résistance systémique induite (RSI)
Une résistance systémique s’exprime au niveau de la plante entière et lui permet de
résister non seulement à l’agresseur d’origine, mais aussi à une large gamme d’autres
parasites. Le développement d’une résistance systémique dans les tissus non infectés
dépend d’un réseau élaboré de communications intercellulaires (Duhoux et Nicole, 2004).
La résistance de la plante aux pathogènes peut être systémiquement induite par une
molécule endogène de signal produite à l'emplacement de l'infection qui est alors
transférée à d'autres parties de la plante. Ce phénomène s'appelle la résistance systémique
acquise (RSA) (Strange, 2003). La découverte du signal putatif est de grand intérêt à
beaucoup de botanistes parce que de telles molécules ont des utilisations possibles en tant
que "produit naturel" de lutte contre la maladie. L'accumulation de salicylate est l'une des
premières étapes en RSA; cependant, le salicylate lui-même est trop rapidement
biodégradé pour être employé comme inducteur exogène de résistance. Des composés
synthétiques ont été employés pour induire une résistance qui ressemble au RSA (Duhoux
et Nicole, 2004; Duke et al., 2008).
En réponse à l'attaque de pathogène, les acides gras de la cascade de jasmonate sont
formés de l'acide
α
-linolénique lié à la membrane par peroxydation médiée par
lipoxygénase. Analogue à la cascade de prostaglandines dans les mammifères, on pense
que l'acide α-linolénique participe à un système de signalisation basé sur des lipides où les
jasmonates induisent la synthèse des inhibiteurs de protéinase et phytoalexines (fongicides
naturels) comme certains flavonoïdes, alcaloïdes, et terpénoïdes (Duke et al., 2008). Ce
type d'induction de résistance se nomme en tant que résistance systémique induite (RSI)
(Strange, 2003).
56
1.11.2.3. D’autres types de résistance
Lorsque les plantes sont résistantes à certains microbes pathogènes parce qu'elles
appartiennent à des groupes taxonomiques qui sont en dehors du groupe cible de ces
microbes, cette résistance s’appelle « résistance de non-hôte ». Si les plantes possèdent des
gènes de résistance dirigée contre les gènes de virulence du pathogène, c’est une
« résistance vrai, ou résistance gène-pour-gène ». Le cas où les plantes échappent ou
tolèrent l'infection pour différentes raisons, on parle d’une « résistance apparente ».
Chaque type de plante, par exemple, pomme de terre, maïs, ou orange, est un hôte à un
petit et différent ensemble de microbes pathogènes. Les non-hôtes sont complètement
résistants aux microbes pathogènes des autres plantes même dans les conditions les plus
favorables pour le développement de la maladie (résistance de non-hôte) (Agrios, 2005).
1.11.3. Critères pour les molécules de résistance
Il existe plusieurs critères pour décider si un composé joue un rôle important dans
la résistance à un agent pathogène. Ces critères sont les suivants:
1. Le composé doit être présent dans ces parties de la plante où l'agent pathogène
entrera en contact avec. Par exemple, les feuilles du pommier contiennent le phloridzine et
de son aglycone phloretine, mais ces composés ne sont pas présents dans les fruits.
2. Le composé doit être présent à des concentrations suffisamment élevées pour
affecter l'agent pathogène. Par exemple, le maïs contient l’acide hydroxamique cyclique
DIMBOA (2,4-dihydroxy-7-méthoxy-1 ,4-benzoxazine-3-one) préformé. La concentration
de DIMBOA diminue et elle n’est pas assez élevée en premier temps pour être considéré
comme agent toxique aux champignons.
3. Directement liée au critère ci-dessus est l'exigence que le composé soit
"disponible" dans l’hôte sous forme ou lieu où il peut exprimer sa toxicité. Cela peut
conduire vers une question pour savoir si le composé est changé par extraction. Est-ce que
ce composé est cloisonné dans une cellule et peut-être inaccessible à l'agent pathogène?
Est-ce qu’il est présent dans un seul tissu?
4. Un autre critère qui doit être respecté est le temps d'apparition du composé.
Même s’il est préformé, le composé doit être à une concentration suffisante in vivo
exprimée par temps de résistance (Vermerris et Nicholson, 2006).
57
2. Métabolites secondaires
En plus des métabolites primaires, tels que les glucides, les acides aminés, les
acides gras, les cytochromes, les chlorophylles, et les intermédiaires métaboliques des
voies anaboliques et cataboliques, qui se produisent dans toutes les plantes. Les plantes
contiennent également une grande variété de substances, appelées les métabolites
secondaires, sans la fonction métabolique directe apparente. Certains métabolites
secondaires sont limités à quelques espèces de plante, où ils accomplissent des fonctions
écologiques spécifiques, telles que l’attraction des insectes pour transférer le pollen, ou aux
animaux pour consommer des fruits et de cette façon pour propager la graine, et pour agir
en tant que pesticides naturels (Heldt, 2005).
L’intérêt des métabolites secondaires a considérablement augmenté ces dernières
années en raison de la diversité de leurs effets comme antioxydants, antiviraux,
antibactériens, et anticancéreux (Makkar et al., 2007).
2.1. Mode d’action des métabolites secondaires
Les plantes, en raison de leur teneur en protéines et en glucides, sont une source
importante de nourriture pour beaucoup d'animaux, tels que les insectes, les escargots, et
beaucoup de vertébrés. Ces composés sont impliqués dans la défense contre les herbivores
et les pathogènes, la régulation de la symbiose, le contrôle de la germination des semences,
et l'inhibition chimique des espèces de plantes en compétition (allélopathie), qui sont une
partie intégrante des interactions des espèces dans les communautés végétales et animales
et l'adaptation des plantes à leur environnement (Makkar et al., 2007). Beaucoup de
plantes se protègent en produisant des protéines toxiques (des inhibiteurs par exemple,
d'amylase ou de protéinase, ou des lectines), qui altèrent la digestion des herbivores. Par
exemple, en réponse aux chenilles, les plantes de maïs mobilisent une protéase qui détruit
l'intestin de ces dernières. Dans certaines plantes, ces pesticides naturels s'élèvent à 10 %
de la matière sèche (Heldt, 2005).
Les métabolites secondaires exercent la plupart de leurs effets par action à travers
interactions avec les enzymes ou les protéines. Tandis que certains de ces composés
agissent en tant que substrats au niveau des récepteurs et imitent les substances endogènes
dans l'organisme cible, d'autres perturbent les interactions protéine-protéine nécessaires
pour la fonction normale de cellules (Bahar et al., 2008). Par conséquent, on peut conclure
58
que cette capacité des métabolites secondaires d'agir sur la physiologie des autres espèces
les rend comme source potentielle impressionnante de médicaments (Duke et al., 2008).
Plusieurs réactions de résistance biochimiques sont produites en réponse à
l'infection et celles-ci ont été intensivement étudiées souvent pour comprendre le processus
de la pathogénie. Quand le tissu est endommagé, des systèmes enzymatiques sont stimulés
et en général des substances polyphénoliques protectrices sont produites appelées
« phytoalexines ». Ces effets sont déclenchés par les substances exogènes telles que les
enzymes pectolytiques et cellulytiques et les toxines produites par le microbe pathogène en
tant qu'élément du processus de la pathogénicité (Vidhyasekaran, 2004). Les
phytoalexines sont des produits biochimiques toxiques produits par les cellules vivantes en
réponse à l'infection ou aux dommages. Elles ont été largement impliquées dans les
mécanismes de résistance aux maladies. Le type de phytoalexine produit dépend du type de
plante (Waller et Lenné, 2002).
2.2. Composés phénoliques
2.2.1. Introduction
Les composés phénoliques représentent un large groupe de molécules avec une
variété de fonctions dans la croissance, le développement et la défense des plantes. Les
composés phénoliques incluent les molécules de signal, les pigments et les arômes qui
peuvent jouer un rôle attractif ou répulsif, en plus des composés qui protègent la plante
contre les insectes, les champignons, les bactéries et les virus. La majorité des composés
phénoliques sont présents sous forme d’esters ou de glycosides plutôt que de composés
libres. Les tanins et les lignines sont des polymères phénoliques. Les tanins sont utilisés
commercialement comme colorants et astringents, et les lignines sont responsables de la
rigidité structurale des cellules et des tissus et sont essentiels pour le développement
vasculaire (Heldt, 2005; Vermerris et Nicholson, 2006).
La toxicité des composés phénoliques a été démontrée en augmentant
artificiellement leur synthèse chez quelques plantes. Le traitement des plantes de tomate
susceptibles avec l'acide quinique ou la phénylalanine a augmenté leur contenu phénolique,
et cette augmentation de contenu phénolique a eu comme conséquence la résistance au F.
oxysporum f. sp. lycopersici. Quand des plantes de tomate ont été alimentées avec du
catéchol, une accumulation des phénols totaux a été observée et elle a eu comme
59
conséquence la suppression de l'expression des symptômes de la maladie après infection
par F. oxysporum f. sp. lycopersici. Les composés phénoliques peuvent être des
phytoanticipines importantes impliquées dans la pathogénie fongique (Vidhyasekaran,
2008).
La phénylalanine et la tyrosine sont constituées par la voie du shikimate. Puisque
les composés phénoliques dérivés des deux acides aminés contiennent un anneau
phénylique avec la chaîne latérale de C3, ils se nomment collectivement des
phénylpropanoïdes. Les flavonoïdes, y compris les flavones, les isoflavones, et les
anthocyanidines, contiennent, comme la structure des phénylpropanes, un deuxième
anneau aromatique qui est formé de trois molécules de malonyl CoA. Ceci s'applique
également aux stilbènes, mais ici, après l'introduction du deuxième anneau aromatique, un
atome de C du phénylpropane est enlevé (Tableau 2) (Heldt, 2005).
Tableau 2: Quelques fonctions de phénylpropanoïdes (Heldt, 2005).
Coumarines
Antibiotiques, toxines contre les animaux brouteurs
Lignanes
Antibiotiques, toxines contre les animaux brouteurs
Lignines
Constituants de la paroi cellulaire
Subérine et Cutine
Formation de couches imperméables
Stilbènes
Antibiotiques, spécialement fungicides
Flavonoïdes
Antibiotiques, signal pour interaction avec les symbiontes, pigments
de fleurs, substances de protection contre la lumière UV
Tanins
Tannage, fongicides, protection contre les herbivores
2.2.2. Classification
Le terme « phénoliques » couvre un très grand groupe de composés chimiques. Ces
composés peuvent être classés par plusieurs manières. Harborne et Simmonds (1964) ont
classé ces composés dans les groupes basés sur le nombre de carbones dans la molécule
(Tableau 3).
Une autre classification a été utilisée par Swain et Bate-Smith (1962) qui ont
regroupé les phénols comme "communs" et "moins communs". Ribéreau-Gayon (1972) a
regroupé les phénols en trois familles comme suit:
60
1. Largement distribués, présents chez tous les végétaux, ou d’une importance pour
une plante spécifique.
2. Phénols qui sont moins présents, nombre limité de composés connus.
3. Constituants phénolique présents comme polymères (Vermerris et Nicholson,
2006).
2.2.3. Flavonoïdes
Les flavonoïdes sont une classe de métabolites secondaires des végétaux provenant
de la condensation d'un acide cinnamique avec trois groupements de malonyl-CoA. Tous
les flavonoïdes proviennent de cette première réaction, qui est catalysée par l'enzyme
chalcone synthase (Bloor, 2001). Les flavonoïdes sont classés en flavonols, flavones,
catéchines, flavanones, anthocyanidines, et isoflavonoïdes. De puissants effets biologiques
ont été décrits par de nombreuses études in vivo et in vitro représentés principalement par
les effets antioxydants (Tableau 3) (Hollman, 2001).
Les flavonoïdes et les polyphénols, dérivés de sources végétales ou animales,
comportent un nombre considérable, supérieur à 4000 analytes individuels. En tant que
groupe, les flavonoïdes sont des métabolites secondaires contenant la structure d'un cycle
pyrane entouré par au moins deux cycles phényles, désignés comme A et B. Les
différences entre les classes sont liées aux changements du noyau C (présence d'une double
liaison, un groupement 3-hydroxy, et / ou un groupement 4-oxo), et dans le nombre et la
position des groupements hydroxyles et méthoxyles dans les cycles A et B, et le type de
sucre attaché ou le degré de polymérisation (Milbury, 2001; Pietta et Mauri, 2001).
Les flavonoïdes ont reçus un grand intérêt en raison de leur activité
pharmacologique. Environ 50 espèces de plantes, ont été utilisées comme remèdes à base
de plantes en fonction de leur teneur en flavonoïdes. En outre, des flavonoïdes issus de
plantes médicinales sont disponibles dans différent pays comme anti-inflammatoires,
antispasmodiques, antiallergiques, antiviraux. Les effets pharmacologiques de flavonoïdes
sont dus à leurs groupements fonctionnels (Pietta et Mauri, 2001).
61
Tableau 3: Classification des composés phénoliques (Vermerris et Nicholson, 2006).
Structure
Classe
C6
Composés phénoliques simples
C6-C1
Acides phénoliques
C6-C2
Acétophénones et acide phénylacétique
C6-C3
C6-C3
Acides cinnamiques, aldéhydes et alcools
cinnamyliques
Coumarines, isocoumarines, et chromones
C15
Chalcones, aurones, dihydrochalcones
C15
Flavanes
C15
Flavones
C15
Flavanones
C15
Flavanonols
C15
Anthocyanidines
C15
Anthocyanines
C30
Biflavonyls
C6-C1-C6, C6-C2-C6
Benzophénones, xanthones, stilbènes
C6, C10, C14
Quinones
C18
Betacyanines
Lignanes, néolignanes
Dimères ou oligomères
Lignine
Polymères
Tanins
Oligomères ou polymères
Phlobaphène
Polymères
Les flavonoïdes se produisent dans la plupart des tissus végétaux et, en particulier,
dans les vacuoles. Ils se produisent également comme mélanges de composants simples et
polymériques dans les écorces et le duramen. Parmi les diverses fonctions des flavonoïdes,
certains agissent en tant que molécules de signalisation pour certaines fonctions dans des
relations spécifiques plante/microbe. Plusieurs d'entre eux sont inhibiteurs ou toxiques aux
microbes pathogènes et certains d'entre eux, par exemple, médicarpine, agissent en tant que
phytoalexines et sont impliqués dans la défense inductible des les plantes contre les
champignons (Agrios, 2005). Il est important que les microbes pathogènes puissent
survivre en présence de divers flavonoïdes dans les parois cellulaires ou ils puissent les
neutraliser ou les décomposer. Peu est connu sur le mécanisme des microbes pathogènes,
62
bien que la liaison des composés phénoliques avec les molécules de sucre (glycosylation)
semble neutraliser la toxicité de beaucoup de composés phénoliques (Vidhyasekaran,
2004).
2.2.4. Tanins
Les tanins sont un terme collectif pour une série de polyphénols de plantes
employés dans le tannage des peaux crues pour produire le cuir. Les tanins sont largement
distribués chez les plantes et se produisent particulièrement en quantités élevées dans
l'écorce de certains arbres (par exemple, chêne) (Heldt, 2005). Ce sont des composés
polyphénoliques qui sont largement classés par catégorie dans deux groupes importants :
(1) tannins hydrolysables, se composant d'un noyau central glucidique auquel des acides
carboxyliques phénoliques sont liés par liaisons esters; et (2) tannins condensés, ou
proanthocyanidines, se composant des oligomères de deux flavan-3-ols ou plus, tels que la
catéchine, l'épicatéchine, ou la gallocatéchine correspondant. Les tanins ont une affinité
très élevée pour les protéines et forment des complexes protéine-tanin. L'ingestion d'une
plante contenant les tanins condensés diminue l'utilisation nutritive des protéines due en
grande partie à la diminution de la prise alimentaire. D'autre part, les tanins hydrolysables
sont potentiellement toxiques aux animaux. La consommation des aliments contenant des
quantités élevées de tanins hydrolysables causent la toxicité du foie et du rein et mènent à
la mort des animaux (Makkar et al., 2007).
Les tannins protègent les plantes contre l'attaque par les micro-organismes.
L'infection des cellules d'une plante par des micro-organismes est souvent lancée par la
sécrétion des enzymes pour la digestion lytique des parois des cellules de la plante. Ces
enzymes agressives sont inactivées quand les tanins sont liés à elles (Heldt, 2005).
Les analyses de tanins sont généralement classées par catégorie dans deux groupes:
méthodes chimiques et méthodes de précipitation de protéines. D'autres méthodes qui ne
tombent pas sous ces catégories sont les analyses gravimétriques, les essais biologiques de
tanins, l'analyse par polyéthylène glycol par marquage au carbone 14 (Makkar et al.,
2007).
63
2.2.5. Coumarines
Les coumarines sont des composés naturels qui contiennent la partie caractéristique
benzo[α]pyrone (2H-benzopyrane-2-one). Ils sont particulièrement abondants chez les
Apiaceae, les Rutaceae, les Fabaceae, et autres familles de plantes. Différents dérivés de
coumarine ont été isolés. Habituellement les substituants sont aux positions C5, C6, C7 et
C8 [par exemple, umbelliferone (7-hydroxycoumarin), hierniarin (7-methoxycoumarin),
esculetin (6,7-dihydroxycoumarin), scopoletin (6-methoxy-7-hydroxycoumarin), osthenol
(7-hydroxy-8-prenylcoumarin), osthol (7-methoxy-8-prenylcoumarin), et d'autres]. En plus
des dérivés simples de coumarine, certaines familles produisent les furano- et pyranocoumarines (Glowniak, 2004).
La 7-Hydroxycoumarine, également appelée umbelliferone, est synthétisée à partir
de l'acide p-coumarique par hydroxylation et la formation d'un ester intermoléculaire, une
lactone. L'introduction d’un groupe C2 dans l'umbelliferone conduit au psoralène, une
furanocoumarine. L'illumination avec la lumière UV transforme le psoralène en substance
toxique. Le psoralène réagit avec les bases de pyrimidine de l'ADN, entraînant le blocage
de la transcription et les mécanismes de réparation de l'ADN et finalement la mort de la
cellule. Quelques variétés de céleri contiennent de forte concentration en psoralène et
provoque l'inflammation de la peau chez les ouvriers impliqués dans la récolte. Beaucoup
de furanocoumarines ont les propriétés antibiotiques. Dans certains cas, ils sont les
composants constitutifs des plantes, tandis que dans d'autres cas, ils sont formés seulement
après l'infection (Heldt, 2005).
Les furanocoumarines sont produites par beaucoup de plantes, particulièrement
dans les espèces d'Apiaceae, de Fabaceae, de Rutaceae, et de Moraceae (Glowniak, 2004).
Les furanocoumarines sont des composés hétérocycliques dérivés de la coumarine par
l'addition d'un anneau de furfuranne aux positions 6, 7 (furanocoumarines linéaires) ou 7, 8
(furanocoumarines angulaires). Les furanocoumarines angelicine, bergaptene, psoralène,
trimethylpsoralene, xanthotoxine, isopimpinelline, et le sphondine ont été identifiées dans
les plantes de céleri. La Xanthotoxine et bergaptene sont les furanocoumarines détectées
dans le panais et le persil (Vidhyasekaran, 2008).
Les furanocoumarines de Ruta graveolens possèdent une activité antifongique visà-vis de plusieurs champignons pathogènes de plante. 7-Hydroxycoumarine, 464
hydroxycoumarine, et 7-methoxycoumarine sont actives sur les espèces de Colletotrichum
qui causent la maladie d'anthracnose de fraise (Duke et al., 2008).
2.3. Saponines
Les saponines sont des glycosides de poids moléculaire élevé combinant un sucre et
un stéroïde aglycone ou une molécule de triterpène. Les saponines peuvent être divisées en
trois groupes importants: saponines triterpénoïdiques, saponines stéroïdiques, et saponines
stéroïdales
alcaloïdiques.
Les
avenacines
sont
les
principales
phytoanticipines
triterpénoïdes détectées chez l'avoine, tandis que l'α-tomatine est la principale saponine
stéroïdale de glycoalcaloïde détectée chez la tomate et qui a une activité antifongique
contre plusieurs champignons. Les saponines sont impliquées dans la résistance aux
maladies chez certaines plantes. La présence des groupes polaires (sucre) et non polaires
(stéroïde ou triterpène) fournit aux saponines les propriétés tensio-actives fortes qui sont
responsables de beaucoup de leurs effets bénéfiques (Strange, 2003; Agrios, 2005;
Makkar et al., 2007; Vidhyasekaran, 2008).
La capacité des champignons pathogènes de coloniser les tissus de tomate s'est
avérée due à leur résistance intrinsèque à l'α-tomatine au niveau de la membrane. Des
isolats de Fusarium solani mutants en stérol montrent une résistance accrue à l'α-tomatine
et pouvaient infecter les fruits verts de tomate, qui contiennent plus de 20 fois d’αtomatine que les fruits rouges. Le type sauvage de F. solani est pathogène seulement aux
fruits mûrs. Les résultats suggèrent que la composition de la membrane de l’hôte est
importante pour déterminer la capacité des champignons à infecter la tomate
(Vidhyasekaran, 2008).
Quelques saponines sont impliquées dans le blocage du développement fongique de
la maladie. Les avénacines dans l'avoine et la tomatine dans la tomate, par exemple, sont
les saponines importantes impliquées dans la défense contre le développement fongique.
Cependant, les microbes pathogènes virulents produisent l'avénacinase et la tomatinase
pour dégrader ces saponines. Ces enzymes sont des facteurs importants de pathogénicité
des champignons pathogènes affectant l'avoine et la tomate (Agrios, 2005;
Vidhyasekaran, 2008).
65
2.4. Alcaloïdes
Les alcaloïdes représentent divers groupes d'amines secondaires, tertiaires, ou
cycliques. Environ 5500 alcaloïdes sont connus, comportant la plus grande classe simple
des métabolites secondaires (Makkar et al., 2007). Il n'y a pas une seule définition des
alcaloïdes complètement satisfaisante, mais les alcaloïdes incluent généralement « des
substances basiques qui contiennent un ou plusieurs atomes d'azote, habituellement en
association en tant qu'élément d'un système cyclique » (Roberts et Wink, 1998).
Chimiquement, les alcaloïdes sont un groupe très hétérogène, s'étendant des composés
simples comme la coniine, l'alcaloïde principal de la cigûe, Conium maculatum, à la
structure pentacyclique du strychnine, la toxine de l'écorce du Strychnos. Beaucoup
d'alcaloïdes sont des terpénoïdes en nature, par exemple, solanine, l'alcaloïde stéroïdal de
la pomme de terre (Solanum tuberosum). D'autres sont principalement des composés
aromatiques (par exemple, colchicine) (Makkar et al., 2007).
Les alcaloïdes sont souvent toxiques aux humains, et beaucoup ont des activités
physiologiques et neurologiques dramatiques. Les espèces de Phalaris contiennent des
alcaloïdes de tryptamine qui causent la mort. Le Datura stramonium contient des
alcaloïdes de tropane tels que l’hyoscyamine dont consommation cause la paralysie et le
l’augmentation des battements de coeur menant à la mort. Un test simple mais nullement
infaillible pour les alcaloïdes sur feuille fraîche ou fruit est le goût amer qu'ils donnent. La
quinine, par exemple, est l'une des substances les plus amères connues et est
significativement amère à une concentration molaire de 1.10-5 (Makkar et al., 2007).
Les alcaloïdes appartiennent à un groupe de métabolites secondaires qui sont
souvent synthétisés à partir d'acides aminés et contiennent un ou plusieurs atomes d’azote
comme constituants des hétérocycles. Plusieurs de ces alcaloïdes agissent en tant que
substances de défense contre les animaux et les micro-organismes. Puisque les alcaloïdes
sont habituellement des bases, ils sont stockés sous la forme protonée, la plupart du temps
dans la vacuole, qui est acide. L'homme antique a employé les alcaloïdes sous forme
d'extraits de plante comme poisons, stimulants, et narcotiques, et comme médicament. En
1806, l'assistant en pharmacie Friedrich Wilhelm Sertürner a isolé la morphine des clous
de girofle. Encore 146 années ont dû passer avant que la structure de la morphine ait été
finalement résolue en 1952 (Heldt, 2005).
66
Les alcaloïdes sont classés selon leurs hétérocycles. La coniine, un alcaloïde de
pipéridine, est un poison très efficace dans la cigüe. Socrates est mort quand il a été forcé
de boire ce poison. La nicotine, qui est également très toxique, contient une pyridine et un
anneau de pyrrolidine. Elle est formée dans les racines des plantes de tabac et est portée
avec la sève de xylème dans les tiges et les feuilles. Le sulfate de nicotine, un sous-produit
de l'industrie du tabac, est employé comme insecticide très efficace (par exemple, pour les
serres de fumigation). Aucun insecte n'est connu pour être résistant à la nicotine (Heldt,
2005).
2.5. Rôle des polyphénols dans la défense des plantes
2.5.1. Composés phénoliques comme phytoanticipines et/ou phytoalexines
Lorsqu’on considère des substances produites par des plantes qui agissent comme
agents protecteurs contre les pathogènes et insectes, il faut considérer en premier lieu si ces
composés sont présents avant le moment de l’infection ou sont synthétisés en réponse à
l’infection. Lorsque ces composés sont présents à la tentative d'infection; ils sont connus
comme « métabolites antimicrobiens préformés ». Ces composés préformés sont une partie
d'un mécanisme de résistance passive. En général, ces métabolites préformés ont un spectre
large de toxicité pour les bactéries et champignons, mais ces composés ont un niveau
relativement faible de toxicité. Ainsi, les composés préformés sont présents dans toutes les
espèces de plantes et aident les plantes à éloigner les agents pathogènes qui ne sont pas
considérées très agressifs. Ils sont aussi appelés phytoanticipines (Agrios, 2005;
Vermerris et Nicholson, 2006).
Certains composés phénoliques communs qui sont toxiques aux microbes
pathogènes sont produits et s'accumulent à une vitesse plus rapide après infection, chez une
variété résistante de plante par rapport à une variété susceptible (Agrios, 2005). Plusieurs
composés phénoliques et phénylpropanoïdes qui peuvent agir en tant que phytoanticipines
ont été détectés chez les plantes (Strange, 2003). L'acide chlorogénique et l'acide caféique
sont les acides phénoliques communs détectés chez l’aubergine (Solanum melongena). Des
acides féruliques, p-coumariques, et syringiques sont généralement trouvés dans des
cultivars de blé. Le flavonoïde épicatéchine joue un rôle majeur comme phytoanticipine
chez l’avocat. Plusieurs isoflavonoïdes tels que le genisteine, le wighteone, et le luteone
ont été détectés dans le lupin (Luteus lupinus). Les concentrations de ces isoflavonoïdes
67
augmentent dans le lupin après infection avec Fusarium oxysporum (Vidhyasekaran,
2008).
La production des phytoalexines est un phénomène général, important dans le cadre
de l’infection et de la résistance. Toutefois, peu de phytoalexines sont en relation avec la
résistance variétale (Corbaz, 1990). Certains terpènes et composés phénoliques sont
classés dans le groupe des phytoalexines (Duhoux et Nicole, 2004), de même que certains
sesquiterpènes. La rishitine, dérivé isoprénoïde, se trouve sous forme de traces dans les
rondelles coupées mais atteint jusqu’à 120 mg/kg poids frais dans les tissus infectés. Elle
se forme au moment ou les hyphes ont une croissance intercellulaire. Deux autres
isoprénoides, α-solanine et α-chaconine, sont accumulés en cas de blessure. La scopoline,
un dérivé de la coumarine, formée dans les tissus en réponse à des infections virales,
fongiques mais non pas par blessure. D’autres phytoalexines ont été décrites, en particulier
le gossypol, un phénol qui se trouve normalement dans les glandes des feuilles et des tiges
de coton, et qui est accumulé en cas d’infection par Verticillium albo-atrum (Corbaz,
1990).
2.5.2. Fortification de la paroi cellulaire par les composés phénoliques et lignine
La paroi cellulaire des plantes est la première barrière et la pénétration semble être
la première condition pour la pathogénie des champignons pathogènes. Les parois
cellulaires sont des complexes de polysaccharides (cellulose, hémicelluloses, et pectines),
des protéines, de la lignine, la cutine, la subérine, et certains composés minéraux (Duhoux
et Nicole, 2004; Vidhyasekaran, 2008).
Quand le microbe pathogène essaye de pénétrer la paroi cellulaire de l'hôte en
produisant une série d'enzymes, la plante hôte enrichie sa paroi cellulaire avec les
composés phénoliques fixant sur la paroi, la subérine, et autres substances. Les produits de
dégradation de la paroi cellulaire déclenchent également les défenses de l'hôte. Un
équilibre sensible existe entre la susceptibilité et la résistance, et la modulation de la
production des enzymes dégradantes de la paroi cellulaire par les microbes pathogènes
détermine le développement de la maladie ou la résistance. Les parois cellulaires peuvent
participer au dialogue moléculaire entre les plantes et les microbes pathogènes
(Vidhyasekaran, 2004; Vidhyasekaran, 2008).
68
La résistance induite chez l'orge contre Blumeria graminis f. sp. hordei s'est avérée
due au dépôt des composés phénoliques dans les parois cellulaires. Les composés
phénoliques sont accumulés également dans les cellules épidermiques attaquées par
appressorium chez l'avoine infectée par Blumeria graminis. L'acide férulique, l'acide pcoumarique, et l'acide sinapique sont les composés phénoliques prédominants liés aux
parois cellulaires, et les lignines sont les composés phénoliques polymérisés. Les composés
phénoliques et les lignines liés aux parois cellulaires peuvent contribuer à la résistance aux
maladies. L'acide férulique et l'acide p-coumarique sont les composés phénoliques
prédominants du tissu de maïs. Les acides déshydroféruliques peuvent empêcher la
dégradation de la paroi cellulaire provoquée par les enzymes. Certains composés
phénoliques empêchent la production de cutinase par les microbes pathogènes. Ces
observations suggèrent que les composés phénoliques liés aux parois sont capables
d’induire la résistance en bloquant les activités des enzymes dégradantes des parois
(Agrios, 2005; Vidhyasekaran, 2008).
L'autofluorescence (indique la présence des composés phénoliques) dans les parois
cellulaires est associée aux manifestations de résistance. Dans les variétés susceptibles, les
microbes pathogènes suppriment l'accumulation des composés phénoliques dans les parois
cellulaires épidermiques. Ces observations suggèrent que dans des interactions
susceptibles, l'accumulation phénolique dans la paroi cellulaire est supprimée. La quantité
et la vitesse d'accumulation des composés phénoliques dans la paroi cellulaire dans des
interactions susceptibles sont inférieures par rapport aux interactions résistantes
(Vidhyasekaran, 2004; Vidhyasekaran, 2008).
2.5.3. Effet des champignons pathogènes sur les composés phénoliques fongitoxiques
Les microbes pathogènes peuvent surmonter l’effet des composés phénoliques par
l’un des mécanismes suivants:
1- Le microbe pathogène peut dégrader les composés phénoliques en produits non-toxiques
2- Il peut bloquer la synthèse intense des composés phénoliques par les plantes
3- Il peut bloquer les enzymes de la synthèse des composés phénoliques
4- Il peut bloquer le métabolisme phénolique par des molécules de suppression
5- Il peut bloquer le métabolisme phénolique en produisant des toxines
6- Il peut bloquer l’oxydation des composés phénoliques en inhibant la polyphénol
oxydase
69
7- Les composés phénoliques sont fongitoxiques mais ils peuvent ne pas s’accumuler à un
niveau fongitoxique pendant la pathogénie dans certaines interactions plante-pathogène
(Vidhyasekaran, 2008).
2.5.4. Effet des champignons pathogènes sur les composés phénoliques liés aux parois
cellulaires
Plusieurs études ont indiqué que les microbes pathogènes peuvent supprimer
l'accumulation des composés phénoliques dans la paroi cellulaire (Vidhyasekaran, 2004).
Quand le Sphaerotheca fuliginea, le mycète de la rouille pulvérulente, a été inoculé à des
plantes résistantes de cantaloup, les cellules épidermiques infectées ont émis
l'autofluorescence de leur lumen, indiquant la présence des composés phénoliques. Ces
derniers étaient présents dans les parois cellulaires de la variété résistante à 24-96 h après
inoculation, mais les cellules pénétrées de la variété susceptible n'ont montré aucune
autofluorescence (Vidhyasekaran, 2008).
2.6. Métabolites secondaires comme mécanisme de susceptibilité
Les spores des champignons telluriques restent dispersées dans le sol pendant des
mois ou des années dans un état de dormance jusqu'à l'apparition d'un hôte qui stimule leur
germination (Corbaz, 1990; Lucas, 2006). Les flavonoïdes exsudés par les racines et les
graines agissent en tant que signal stimulateur en induisant la germination des spores, tel
est le cas, par exemple, chez H. haematococca (anamorphe: Fusarium solani). Le
traitement des spores de H. haematococca avec les inhibiteurs spécifiques de PKA AMPcdépendante a empêché la capacité des flavonoïdes de stimuler la germination des spores.
Les résultats suggèrent que la voie de l’AMPc est impliquée dans la germination de spores
induite par les flavonoïdes. Les niveaux de l’AMPc dans les macroconidies de H.
haematococca sont transitoirement induits par traitement par des flavonoïdes. Il existe une
corrélation entre la force de l'induction des niveaux de l’AMPc par les flavonoïdes et
l'inhibition de l'activité enzymatique de la phosphodiestérase. Les observations suggèrent
que les flavonoïdes modulent les niveaux de l’AMPc par l'inhibition directe de la
phosphodiestérase (Vidhyasekaran, 2008).
70
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74
PARTIE
EXPERIMENTALE
75
MATERIEL
&
METHODES
76
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
1. Introduction
La maladie du Bayoud cause un grand problème pour le palmier dattier et d’une
manière directe pour la population du Sahara. Le grand problème est lié principalement à
l’inefficacité des traitements utilisés traditionnellement et même les recherches entamées
depuis plus de cinquante ans n’ont rapporté que de faibles résultats. Dans le but de
résoudre ce problème basant sur le principe de la défense naturelle, exercée par les
métabolites secondaires et principalement les polyphénols, notre étude va cibler deux
points essentiels. Le premier, évaluation des extraits de plantes (Sud-Ouest d’Algérie) pour
leur effet antifongique par des tests préliminaires, ensuite, les extraits bioactifs vont subir
des tests plus avancés pour cibler la (les) molécule(s) bioactive(s). Le deuxième, évaluer la
défense naturelle chez les cultivars du point de vue métabolites secondaires, et faire une
corrélation entre la nature des polyphénols présents dans les rachis et le caractère de ces
cultivars (sensibilité, résistance, tolérance) vis-à-vis le Foa. L’évaluation de l’effet
antifongique sera réalisée sur les systèmes cellulaires et acellulaires.
2. Plantes médicinales
2.1. Limoniastrum feei
a. Description botanique
Limoniastrum
feei
est
une
espèce
appartenant
à
la
famille
des
PLUMBAGINACEAE. Cette dernière comporte de nombreux représentants dans le
monde, surtout dans les terrains salés, deux genres au Sahara, quatre espèces au Sahara
septentrionale et centrale (Figure 5).
Limoniastrum feei est un arbuste bas, de 10-40 cm, à feuilles plus longues et plates
serrées en rosettes au sommet des rameaux; hampes florifères sans feuilles, se terminant
par des inflorescences courtes, très fragiles, à fleurs entourées de bractées coriaces
épineuses et d’un rouge violacé. Rocailles, tout le Sahara septentrionale marocain et
algérien, dans le périmètre Anti Atlas, Biskra (Ozenda, 2004).
77
b. Utilisation populaire
Limoniastrum feei est utilisée essentiellement dans le traitement des maux gastriques,
contre le rhume et les maladies du foie (hépatite A), et comme antibactérien, antifongique,
antimicrobien ainsi que pour le traitement de bronchite (Belboukhari et Cheriti, 2005).
c. Classification
Famille: PLUMBAGINACEAE
Genre: Limoniastrum
Espèce: Limoniastrum feei
Nom vernaculaire: Meleft khadem
Figure 5: Photo de Limoniastrum feei (LPSO Data Base).
2.2. Launeae arborescens
a. Description botanique
Launeae arborescens appartient aux ASTERACEAE, cette famille de plantes qui
comportent environ 1100 genres et plus de 20000 espèces. Launeae arborescens est une
plante à feuilles non toutes à la base, en rosettes sur les tiges et les rameaux mais le plus
souvent disparues avant la floraison; buisson de 4-12 dm, très épineux; feuilles incisées en
lobes étroits non denticulés; capitules de 1 à 2 cm de diamètre. Sahara septentrionale et
occidentale, au Sud jusqu’à Beni-Abbès et au Tademait (Ozenda, 2004). Il croit dans des
pâturages, des steppes, des rocailles désertiques (Boullard, 2001) (Figure 6).
78
b. Utilisation populaire
Launeae arborescens est très utilisée par la population locale dans le traitement des
troubles gastriques, ulcérations, diarrhées, et comme anti-inflammatoire, et antimicrobien
(Belboukhari et Cheriti, 2006 a; b).
En dépit d’une certaine toxicité de son latex (vésicant) on y recours pour traiter (avec
prudence): les affections de gorge, des angines, des boutons et furoncles. En infusion
légère, la drogue se révèle vermifuge pour les enfants, et on use de la poudre de racines
comme antidiabétique; cette espèce a été utilisée à des fins abortives (Boullard, 2001).
c. Classification
Famille: ASTERASEAE
Genre: Launeae
Espèce: Launeae arborescens
Nom vernaculaire: Oum lbina.
Figure 6: Photo de Launeae arborescens (LPSO Data Base).
2.3. Acacia raddiana
a. Description botanique
Le genre Acacia compte environ 600 espèces réparties pour la plupart dans les
régions tropicales et subtropicales (Benzyane et al., 1999). Acacia raddiana est un arbre
de 2 à 10 m de hauteur, à rameaux âgés d’un blanc d’ivoire, à longues épines droites.
Fleurs blanchâtres ; gousses contournées en spirale (Ozenda, 2004) (Figure 7).
79
b. Utilisation populaire
L’Acacia raddiana est utilisée en cas de: allergie, avitaminose, convulsion,
dermatose, diarrhée, œdème, entérite, fièvre, troubles gastriques, impotence, infections,
ictère, problèmes ophtalmiques, problèmes pulmonaires, traitement des plaies (Duke,
2007).
c. Classification
Famille: FABACEAE
Genre: Acacia
Espèce: Acacia raddiana
Nom vernaculaire: Talh
Figure 7: Photo d’Acacia raddiana (LPSO Data Base).
2.4. Asteriscus graveolens
a. Description botanique
Asteriscus graveolens est un arbuste bas, à écorce blanche et crevassée dans les
parties âgées, à rameaux très étalés naissant peu au-dessous des capitules; feuilles d’un vert
pale, étroites et profondément découpées, très velues, les supérieures presque entières et
entourant le capitule qu’elles dépassent longuement; involucres à bractées coriaces,
indurées à maturité; fleurs jaunes; écailles du réceptacle allongées et dures, dépassant
longuement les achaines, ceux-ci en cône renversé, arqués, velus, à quatre côtes très
saillantes, tronqués au sommet et à aigrette remplacée par une couronne de quatre écailles
membraneuses déchiquetées. Très commun dans tout le Sahara, surtout dans les
dépressions argilo-sablonneuses (Ozenda, 2004) (Figure 8).
80
b. Utilisation populaire
Cette plante est utilisée pour calmer la fièvre et les douleurs céphaliques (maux de
tête, névralgies, etc.), le traitement des troubles gastro-intestinaux, les bronchites, les
inflammations (Cheriti et al., 2007), les problèmes pulmonaires, la sinusite et le traitement
de stérilité chez les femmes (IUCN. 2005).
c. Classification
Famille: ASTERACEAE
Genre: Asteriscus
Espèce: Asteriscus graveolens
Nom vernaculaire: Tafs
Figure 8: Photo d’Asteriscus graveolens (en bas) (LPSO Data Base).
2.5. Fredolia aretioides
a. Description botanique
Plante formant des touffes compactes hémisphériques pouvant dépasser 50 cm de
diamètre, constituées par des rameaux très serrés les uns contre les autres et dont les
interstices sont bourrés de sable; feuilles opposées très serrées, glauques, dures et
terminées chacune par une épine courte; fleurs peu visibles, par deux ou trois au sommet
des rameaux. Commun dans le Sahara oranais, dans les régions de Beni-Ounif et Igli
surtout, plus rare vers l’Est dans les régions de Laghouat, Biskra et Touggourt, vit sur les
regs durs où il forme souvent des peuplements étendus (Ozenda, 2004). C’est une plante
endémique d’Algérie et Maroc (IUCN, 2005) (Figure 9).
81
b. Utilisation populaire
Cette plante est essentiellement utilisée dans le traitement des infections urinaires,
comme diurétique, antirhumatismal, et comme antidote pour divers poisons (IUCN, 2005).
c. Classification
Famille: CHENOPODIACEAE
Genre: Fredolia
Espèce: Fredolia aretioides
Nom vernaculaire: Degaa
Figure 9: Photo de Fredolia aretioides (LPSO Data Base).
3. Plantes toxiques
3.1. Calotropis procera
a. Description botanique
C. procera (Ait.), arbuste de 2 à 2,50 m de haut portant des fleurs odorantes de 2 à
3 cm de largeur, ornementales par leur corolle blanche à lobes violacés. Les fruits, verts et
subglobuleux, sont remplis de graines à aigrettes blanches. Les pétales de cette espèce sont
plus ou moins dressés. Son aire couvre l'Inde occidentale et centrale, l'Iran et l'Afrique
tropicale. Le latex de C. procera contient le coagulum des résines et du caoutchouc. Le
latex renferme d'autre part de la trypsine, un lab-ferment actif et un poison cardiaque. Cette
espèce a cependant 1a réputation d'y indiquer la présence d'une couche d'eau assez proche
du sol (UNESCO, 1960) (Figure 10).
82
b. Utilisation populaire
Cette plante est largement utilisée en médecine traditionnelle. Selon la partie de la
plante, la méthode et la voie d’administration, elle est utilisée pour: toux, filarioses,
anasarque, dents, femmes présentant une dystocie, hypertension artérielle, menace
d’avortement, morsure de serpent, crise d’asthme, coqueluche, tuberculose, lèpre,
antiseptique, douleurs ostéo-articulaires, douleurs rhumatismales, céphalées, diarrhées,
syphilis, épilepsie, dermatose, plaies (cicatrisant) (Cisse, 2005).
Figure 10: Photo de Calotropis procera (LPSO Data Base).
c. Classification
Famille: ASCLEPIADACEAE
Genre: Calotropis
Espèce: Calotropis procera
Nom vernaculaire: Krenka.
3.2. Citrullus colocynthis
a. Description botanique
Herbe annuelle ou vivace à tige procombante ou grimpante. Les feuilles, alternes,
longues de 5 à 10 cm, ont un limbe découpé en 5 à 7 lobes séparés par des sinus larges, le
lobe central est parfois ovale. Les fleurs monoïques, solitaires, apparaissent l'été à l'aisselle
des feuilles. La corolle de couleur jaune comporte cinq lobes. Le fruit est sphérique et lisse,
d'abord d'un vert tacheté, puis jaunâtre à maturité. Il contient une pulpe tendre et
spongieuse et des graines. La Coloquinte est originaire des parties les plus chaudes de
l'Asie et de l'Afrique. Elle se trouve en Arabie, en Syrie et en Egypte, ainsi que dans les
83
étendues arides et sablonneuses du nord-ouest, du centre et du sud de l'Inde. On la cultive
dans certaines régions de l'Espagne et à Chypre (UNESCO, 1960) (Figure 11).
b. Utilisation populaire
Cette plante est utilisée en médecine traditionnelle pour le diabète, dermatoses,
odontalgie, infections génitales, algies rhumatoïdes, plaies, et piqûre de scorpion (Maiza et
al., 1993).
Figure 11: Photo de Citrullus colocynthis (LPSO Data Base).
c. Classification
Famille: CUCURBITACEAE
Genre: Citrullus
Espèce: Citrullus colocynthis
Nom vernaculaire: Hdedj.
3.3. Nerium oleander
a. Description botanique
Nerium oleander est un arbuste de 2-4 m de hauteur avec des tiges et branches. Les
grandes feuilles peuvent atteindre 10 cm de long, persistantes, coriaces, simples, entières,
lancéolées, avec une veine médiane et un certain nombre de veines secondaires parallèles.
84
Les fleurs ont un parfum fort et sont liées aux corymbes terminaux. Le calice est deux à
trois fois plus court que le tube de la corolle. Les étamines sont enfermées et insérées au
milieu de la corolle. Le fruit est cylindrique composé de follicules de 4-8 cm de long. Il
renferme beaucoup de graines. La floraison s’étend de Mars à Juin. Deux sous-espèces
sont signalées: kuridicum (Turquie d’Asie) et oleander (endémique de la Méditerranée)
(IUCN, 2005) (Figure 12).
Figure 12: Photo de Nerium oleander (LPSO Data Base).
b. Utilisation populaire
Les parties utilisées de cette plante sont principalement les racines et feuilles. Elle
est indiquée pour: gangrène, eczéma, céphalées, grippe, mal de dents, chute de cheveux,
lésions dermiques légères (IUCN, 2005).
c. Classification
Famille: APOCYNACEAE
Genre: Nerium
Espèce: Nerium oleander
Nom vernaculaire: Defla
3.4. Pergularia tomentosa
a. Description botanique
Arbuste d'environ 50-60 cm de long, atteignant 1 m dans les bonnes conditions. Les
plus jeunes tiges s'enroulent autour des plus anciennes boisées. Les tiges sont couvertes de
85
poils. Les feuilles, opposées, sont duveteuses et en forme de cœur. Les fleurs sont petites
avec cinq pétales jaune-blanchâtres. Les fruits sont des follicules oblongs et globuleux. Au
plus léger contact, les feuilles et fruits de cette plante secrètent un fluide collant blanc. La
floraison se fait au printemps au Sahara du Nord et à n'importe quel moment de l'année au
Sahara centrale (IUCN, 2005) (Figure 13).
b. Utilisation populaire
Pergularia tomentosa est utilisée pour le tannage des peaux (le suc laiteux qui
s'écoule de la plante brisée fait tomber les poils). L’utilisation pour le traitement de
certaines maladies est liée aux latex, feuilles et racines (avec différentes préparations et
voies d’administration). Cette plante est utilisée pour : bronchites, tuberculose, morsures de
serpent, effet laxative, antihelminthique, dermatoses, et comme dépilatoire (IUCN, 2005).
Figure 13: Photo de Pergularia tomentosa (LPSO Data Base).
c. Classification
Famille: ASCLEPIADACEAE
Genre: Pergularia
Espèce: Pergularia tomentosa
Nom vernaculaire : Ghelga, Umjloud, La’amaya.
4. Procédures expérimentales
4.1. Matériel végétal
Au cours de la période de Décembre 2007 à Janvier 2008, cinq plantes médicinales
(Limoniastrum feei, Launeae arborescens (Batt.) Murb., Fredolia aretioides Moq. et Coss.,
86
Asteriscus graveolens (Forsk) et Acacia raddiana) et quatre plantes toxiques et/ou
médicinales (Citrullus colocynhis (L.) Schrad, Calotropis procera Ait., Nerium Oleander
et Pergularia tomentosa) ont été récoltées de leur habitat naturel dans la région de Bechar
(sud-ouest d'Algérie). Toutes les espèces ont été identifiées au niveau de l'agence nationale
pour la protection de la nature (Bechar, Algérie) et un spécimen est conservé au niveau de
l'herbier du Laboratoire de Phytochimie et de Synthèse Organique (LPSO), Université de
Bechar, Algérie.
Les plantes fraîches récoltées ont été séchées à l'air et à l'ombre et chaque partie de
chaque plante a été séparée. Les plantes et parties utilisées sont données dans les Tableaux
4 et 5.
Tableau 4: Les plantes médicinales testées et les parties utilisées.
Familles
Espèces
Code LPSO
FABACEAE
Acacia raddiana
CA00/37
ASTERACEAE
Asteriscus graveolens
CA00/14
CHENOPODIACEAE
Fredolia aretioides
CA00/42
ASTERACEAE
Launeae arborescens
CA99/25
PLUMBAGINACEAE
Limoniastrum feei
CA99/14
Partie utilisée
Feuilles
Ecorces
Feuilles
Tiges
Partie aérienne
Racines
Partie aérienne
Racines
Partie aérienne
Racines
Tableau 5: Les plantes toxiques et/ou médicinales testées et les parties utilisées.
Familles
Espèces
Code LPSO
Partie utilisée
CUCURBITACEAE
LPSO/PT/01
Feuilles et tiges
Citrullus
colocynthis
Fruits
ASCLEPIADACEAE
LPSO/PT/02
Feuilles
Calotropis procera
Tiges
APOCYNACEAE
LPSO/PT/03
Feuilles
Nerium oleander
Tiges
ASCLEPIADACEAE
LPSO/PT/04
Feuilles
Pergularia
tomentosa
Tiges
4.2. Souche fongique
La souche fongique utilisée dans cette étude est de l'espèce Fusarium oxysporum f.
sp. albedinis (Foa), l'agent causal de la maladie du Bayoud qui affecte les palmiers dattiers
87
(Phoenix dactylifera L). La souche utilisée dans cette étude a été obtenue à partir de
l'Institut Technique d'Agronomie Saharienne (ITAS), Adrar, Algérie.
4.3. Préparation des extraits de plante
Le méthanol, l'acétate d'éthyle, le dichlorométhane et l'hexane ont été utilisés en
tant que solvants organiques avec leurs polarités différentes pour extraire les substances
actives des tissus végétaux en utilisant l'extraction sous reflux. Dans chaque séquence
d'extraction, 10 g de chaque partie de plante séchée en poudre ont été mélangées avec 80
mL de solvant dans un ballon de 250 mL surmonté d'un réfrigérant pour refroidissement.
La température d'extraction est contrôlée à la température d'ébullition du solvant pendant 2
heures. Les poids secs (après filtration et évaporation) ont été déterminés et les extraits ont
été maintenus dans des tubes à 5 °C.
4.4. Essai biologique et médias utilisés
Un nombre suffisant de disques en papier Whatman (6 mm de ∅ et 1 mm
d’épaisseur) ont été stérilisés à l'autoclave à 121 °C pendant 15 min, et gardés à 70 °C
pendant une nuit pour assurer le séchage. Chaque disque a été imbibé par l’un des extraits
dissous dans un volume approprié de solvant pour avoir un poids bien déterminé dans
chaque disque (200, 400, 800 ou 1600 μg) et maintenu
à 40 °C à sec (toutes les
manipulations ont été faites en conditions stériles).
Une suspension de spores du champignon a été préparée en transférant la culture de
7 jours du Foa sur le milieu PDA (Potatoes Dextrose Agar, contenant: extrait de pommes
de terre 4 g, glucose 20 g, agar 15 g, eau distillée 1 L) vers le milieu SNA (Synthetic
Nutrient poor Agar, contenant: KH2PO4 1 g, KNO3 1 g, MgSO4-7H2O 0,5 g, KCl 0,5 g,
glucose 0,2 g, saccharose 0,2 g, agar 15 g, eau distillée jusqu'à 1 L) pour induire la
formation de spores. Les boites contenant la culture de Foa sur la SNA (10 jours) étaient
utilisées pour la récupération des spores. La surface de chaque boite était submergée avec
10 mL d’eau stérilisée pour déloger les spores fongiques puis l’eau récupérée était filtrée
pour éliminer les fragments de mycélium. La concentration des spores de Foa était ajustée
à 106 spores/mL par dilution et comptage.
Le test antifongique a été réalisé par la technique de diffusion en agar. Des boîtes
de Pétri stériles (90 mm ∅) contenant le milieu PDA ont été inoculées avec 100 μL de la
88
suspension de spores de Foa (106 spores/mL). Les disques stériles (6 mm ∅) contenant les
extraits de plantes (200 μg, 400 μg, 800 μg, 1600 μg) ont été déposés sur le PDA inoculé
(incubation à 21°C pendant 5 jours). Les résultats ont été obtenus en tant que diamètre de
zone d'inhibition (millimètre) à partir de trois disques pour chaque expérience.
4.5. L'effet des extraits de plantes sur la virulence de Foa
L'analyse de virulence a été réalisée comme décrite par Herrmann et al. (1996)
avec légères modifications. Des tubercules de pommes de terre (Solanum tuberosum L.)
étaient stérilisés en surface par l’hypochlorite de sodium à 1 % pendant 5 min et lavés trois
fois avec de l'eau stérile. Après avoir été séchées, les pommes de terre ont été coupées en
tranches de 6 mm d'épaisseur et placées sur du papier filtre stérile, imbibé d'eau stérile,
dans des boîtes Pétri stériles. Les disques contenant les extraits de plantes (200 μg, 400 μg,
800 μg, 1600 μg)étaient appliqués sur des tranches de pommes de terre. Après 5 min,
chaque tranche de pommes de terre a été infectée par un cercle de culture de 7 jours du Foa
sur PDA (12 mm ∅, côté mycélien vers le bas) et incubée à 21 °C et à l'obscurité pendant
6 jours au bout desquels les tissus nécrosés ont été pesés. Les résultats ont été comparés à
la virulence de Foa (disques sans extraits de plante) en tant que virulence relative (VR). Le
control négatif était représenté par des disques passant tout le protocole sans utilisation des
extraits de plante. Aucun produit antifongique connu n'était signalé être efficace sur Foa
pour être utilisé en tant que control positif.
4.6. Criblage phytochimique et bioautographie
Se basant sur les résultats obtenus du test antifongique et du test de virulence pour
les neuf plantes (deux parties de chaque plante) avec quatre solvants (Méthanol, Acétate
d’éthyle, Dichlorométhane, et Hexane), les extraits qui ont montré un effet d’inhibition ou
ont diminué la VR en dessous de 50 % étaient choisis pour le criblage phytochimique et
bioautographie. Dans ces conditions, dix-sept extraits de plantes médicinales et quatorze
extraits de plantes toxiques ont été choisis. Les plantes, parties de plante et les solvants
d’extraction sont présentés dans les Tableaux 6 et 7.
4.6.1. Criblage phytochimique:
La révélation des Flavonoïdes, Tanins, Coumarines et Alcaloïdes a été réalisée par
pulvérisation de réactifs sur les plaques CCM développées. Concernant les saponosides, le
test est réalisé par calcul d’indice de mousse.
89
Tableau 6: Les extraits de plantes médicinales soumis au criblage phytochimique et
bioautographie.
Plantes
Parties
Solvant d'extraction
Méthanol
Feuilles
Hexane
Méthanol
Acacia raddiana
Les écorces
Acétate d’éthyle
Hexane
Acétate d’éthyle
Partie aérienne
Dichlorométhane
Launeae arborescens
Racines
Acétate d’éthyle
Partie aérienne
Acétate d’éthyle
Limoniastrum feei
Racines
Acétate d’éthyle
Acétate d’éthyle
Dichlorométhane
Feuilles
Hexane
Asteriscus graveolens
Acétate d’éthyle
Tiges
Dichlorométhane
Partie aérienne
Hexane
Fredolia aretioides
Racines
Acétate d’éthyle
4.6.1.1. Chromatographie sur couche mince (CCM)
Les méthodes chromatographiques sont les méthodes les plus importantes de
l'analyse immédiate. Elles permettent de séparer les constituants d'un mélange plus ou
moins complexe mais là ne se borne pas leur intérêt car elles peuvent également assurer
dans certaines conditions l'identification et la détermination quantitative des substances
(Burgot et Burgot, 2002).
La recherche de composés organiques est réalisée, sur les différents extraits préparés
à partir des différents organes par des examens chromatographiques par CCM.
Le choix de l’éluant a été effectué à la suite de plusieurs essais préliminaires pour
trouver celui qui donne la meilleure séparation. Parmi les mélanges de solvants qui ont été
testés:
- BAW : Butanol /Acide acétique/Eau
- Méthanol / Hexane
- Acide acétique / Hexane
- Acétate d'éthyle / Chloroforme
- Acétate d'éthyle / Méthanol
- Méthanol / Heptane
90
- Acétate d'éthyle / Hexane
- Acétate d'éthyle / Heptane
Tableau 7: Les extraits de plantes toxiques soumis au criblage phytochimique et
bioautographie.
Plantes
Parties
Solvant d'extraction
Méthanol
Hexane
Feuilles et tiges
Acétate d’éthyle
Citrullus colocynthis
Dichlorométhane
Méthanol
Fruits
Acétate d’éthyle
Méthanol
Feuilles
Acétate d’éthyle
Nerium oleander
Méthanol
Tiges
Acétate d’éthyle
Feuilles
Hexane
Calotropis procera
Feuilles
Méthanol
Méthanol
Pergularia tomentosa
Tiges
Hexane
Technique
A l’aide d’une micropipette, 5 μL (contenant 400 μg d’extrait) de chaque solution
(extrait + solvant d’extraction) ont été déposés sur la plaque. L’éluant a été préparé dans
une cuve recouvrant le fond à 0,5 cm de hauteur. La cuve a été laissée fermée jusqu’à
saturation puis la plaque de CCM sur silice 60F254 a été déposée. La migration du solvant
d’élution entraîne les substances en fonction de leurs affinités respectives pour le couple de
phases, stationnaire et mobile.
L’identification des métabolites séparés se fait par examination des résultats de la
séparation à la lumière visible et/ou sous UV à 254 nm et ensuite à 365 nm (on utilise cette
méthode de détection en priorité car elle n'endommage pas la plaque) puis par révélation
par des réactifs spécifiques des composés recherchés.
4.6.1.2. Mise en évidence des saponosides:
Le dosage des saponosides a été réalisé par le calcul de l’indice de mousse (IM)
selon la méthode décrite par Dohou et al. (2003). Dans un erlenmeyer de 250 mL, 2 g de
matière végétale sont introduits avec 100 mL d’eau distillée et portés à ébullition. Le
91
mélange a été maintenu en ébullition modérée pendant 30 min. Après filtration, le filtrat a
été ajusté à 100 mL avec de l’eau distillée.
Le décocté a été réparti successivement en 1, 2,….10 mL dans une série de 10 tubes
à essai numérotés de 1 à 10. Le volume a été ajusté dans chaque tube à 10 mL avec de
l’eau distillée. Ensuite, chaque tube a été agité pendant 15 secondes à raison de 2 agitations
par seconde puis laissé au repos pendant 15 mn. Si la mousse est égale ou proche de 1 cm
dans le Xème tube, alors l’indice de mousse est calculé par la formule suivante :
IM =hauteur de mousse (en cm) dans le Xème tube x 5 / 0,0X.
La présence de saponines dans la partie utilisée de la plante est confirmée avec un
indice supérieur à 100.
4.6.1.3. Révélation des flavonoïdes:
Les plaques de CCM contenant les extraits de plantes ont été pulvérisées par une
solution éthanolique avec 5 % d’AlCl3. L'apparition de couleur jaune verdâtre sous UV à
365 nm indique la présence des flavonoïdes.
4.6.1.4. Révélation des coumarines:
La caractérisation des coumarines a été réalisée par la « réaction de Borntrager »
qui consiste à pulvériser la plaque à l’aide d’une solution de KOH éthanolique à 10 %.
L'apparition de couleur rouge au visible indique la présence des anthraquinones,
tandis qu’une couleur jaune sous UV 365 nm indique la présence des anthrones,
furanocoumarines, ou pyranocoumarines.
4.6.1.5. Révélation des tanins:
La plaque est pulvérisée à l’aide d’une solution de FeCl3 à 1 % dans le méthanol à
80 %. L'apparition d’une couleur bleu-noire indique la présence de tanins galliques; une
couleur brun-verdâtre indique la présence des tanins catéchiques.
4.6.1.6. Révélation des alcaloïdes:
La révélation des coumarines a été réalisée par le « Réactif de Marquis », formé par
le mélange de 10 mL de formaldéhyde avec 100 mL d'acide sulfurique. Le changement de
92
couleur des spots indique la présence des alcaloïdes ou bien des hydrocarbures
aromatiques.
4.6.2. Bioautographie
On peut classer la bioautographie en trois modes: bioautographie de contact,
bioautographie d’immersion et bioautographie directe. Dans cette étude, on a utilisé la
bioautographie directe qui présente l’avantage d’être une technique convenable pour la
détection des extraits de plantes complexes, économique, tout en facilitant l’évaluation
rapide.
Le processus de la bioautographie directe peut être divisé en trois parties: (1)
culture du micro-organisme à tester; (2) séparation chromatographique; (3) traitement pour
la détection post-chromatographique (Horvath et al., 2004a; b).
(1) Culture du Foa:
La culture de Foa a été réalisée sur milieu PDA à partir des spores. Ensuite, le
champignon a été repiqué sur milieu SNA pour avoir une concentration suffisante en
spores (106 spores/mL).
(2) Séparation chromatographique:
Dans cette étape, deux plaques de CCM ont été réalisées, l’une pour la révélation
des métabolites, l’autre pour le test antifongique (détection post-chromatographique). La
quantité déposée pour chaque extrait est d’environ 400 µg.
(3) Détection post-chromatographique:
La 2ème plaque a subit les traitements suivants:
- Immersion de la plaque dans PDB (Potatoes Dextrose Broth, milieu de culture liquide)
contenant une concentration en spores égale à 106 spores/mL pendant 10 s.
- Incubation à 21 °C pendant 4 jours (dans un environnement humide).
- Immersion de la plaque dans une solution d’un sel d’iodonitrotetrazolium chloride (INT)
(2 mg/mL).
- Laisser agir pendant 24 h à 21 °C.
- Immersion dans l’éthanol (70 %) pendant 10 s pour arrêter la croissance.
93
- Les zones d’inhibition étaient visibles comme zones claires sur un fond de couleur rouge.
Le degré d’inhibition est représenté par le diamètre de la zone d’inhibition. En plus, les Rf
des zones d’inhibition étaient calculés.
- Les plaques CCM de contrôle étaient représentées par des plaques passant toutes les
étapes, sauf, pour certaines sans extraits, pour d’autres sans champignon.
4.7. Isolement du composé le plus actif (CCF1) par LC-UV
L’isolement du produit CCF1, qui est le produit le plus actif sur Foa, a été réalisé
par chromatographie liquide couplée à l’absorbance UV. D’après les résultats de la
bioautographie, le produit CCF1 a un rapport frontal (Rf) égal à (0,82) en utilisant une
phase mobile constituée d’acétate d’éthyle/heptane (75/25) et plaque de silice comme
phase stationnaire.
Une quantité suffisante de gel de silice a été mise dans une colonne en verre. La
colonne est liée par son coté supérieur à une pompe péristaltique (donne une pression à
l’efflux de la phase mobile, acétate d’éthyle/heptane: 75/25). Après le premier passage de
la phase mobile, l’extrait des fruits de Citrullus colocynthis mélangé avec l’acétate d’éthyle
est injecté dans la colonne. A son coté inférieur, la colonne est liée à un spectrophotomètre
UV-Visible réglé à la longueur d’onde λ = 254 nm pour donner des valeurs d’absorbance
instantanées des produits sortant.
Puisque le produit CCF1 a un Rf supérieur à 0,70, le produit isolé a été analysé en
changeant la phase mobile (diminution de la polarité) pour confirmer que le produit CCF1
est pur (cette étape a été réalisée malgré que la détection UV suffit).
4.8. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie infrarouge
Un milligramme du produit isolé (CCF1) a été mélangé avec 200 mg de KBr dans
un mortier jusqu’à homogénéisation. Le mélange a été étendu uniformément dans une
matrice spéciale et soumis à une haute pression pour obtenir une pastille adéquate. Les
pastilles doivent être préparées soigneusement pour obtenir des spectres IR interprétables.
94
4.9. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie UV-Visible
Une petite quantité du produit CCF1 a été diluée dans 2 mL de méthanol. Le
mélange a été analysé par UV en utilisant un spectrophotomètre UV-Visible dans
l’intervalle de longueur d’onde de 200 à 400 nm.
4.10. Effet des extraits bioactifs sur l’activité cellulasique du Foa
4.10.1. Obtention des cellulases du Foa
Dans un erlenmeyer, 500 mL de milieu de culture Czapek-Dox cellulose inoculé
par des spores de Foa (106 spores/mL) ont été incubés à 21 ºC sous agitation modérée
pendant 96 h. Après l’incubation, le milieu a été filtré, le filtrat du milieu contenant les
cellulases a été versé dans des flacons (5 mL dans chaque flacon). Les flacons étaient
conservés à -18 ºC jusqu’à utilisation.
4.10.2. Test de l’effet sur l’activité cellulasique
Le test a été réalisé sur milieu cellulose (2 %) agar (1,5 %) (10 mL dans chaque
boite Pétri). Les extraits bioactifs sur Foa ont subit une CCM. Chaque chromatogramme,
après évaporation de l’éluant, a été mis renversé sur le milieu cellulose-agar pendant 120
min pour favoriser la diffusion. Le filtrat contenant les cellulases (5 mL) a été ensuite versé
sur le milieu cellulose après l’enlèvement du chromatogramme et incubé à 21 ºC pendant
120 min pour favoriser l’activité cellulasique. Après la période d’incubation, le milieu est
coloré avec une solution d’iode (2 % p/v) et d’iodure de potassium (3 % p/v) dans l’éthanol
(70 %) pour une durée de 5 min ensuite lavé à l’eau distillée. Les zones présentant une
inhibition de l’activité cellulasique sont colorées en marron foncé. La coloration utilisée
était basée sur les recherches réalisées par Kasana et al. (2008) et Abu-Bakar et al.
(2010). L’évaluation de l’effet sur l’activité cellulasique est exprimée par le diamètre (mm)
et Rf des zones d’inhibition ou activation. Des tests de control ont été réalisés avec des
boites passant tout le protocole mais sans filtrat ou sans extrait (le filtrat était remplacé par
le milieu de culture).
5. Criblage phytochimique et bioautographie des rachis de Phoenix dactylifera L.
Les rachis de 8 cultivars de palmier dattier (Phoenix dactylifera L.): Tiwraghine
Lhorra (S), Taqerbucht (R), Feggus (S), Ghares (V), Bent-Cherk (S), Kseiba (S), BaydhDjaje (I), et Rotbi (T), ont été classés selon les données de Brac de la Prrière et
Benkhelifa (1991). Les caractères vis-à-vis Fusarium oxysporum f. sp. albedinis sont:
95
Sensibilité (S), Tolérance (T), Résistance (R), Variabilité (V), et Inconnu (I). Les rachis ont
été récoltés à partir des oasis du Sud-Ouest Algérien, découpés, séchés à l’ombre et broyés.
L’extraction a été réalisée à reflux par 4 solvants (méthanol, acétate d’éthyle,
dichlorométhane, hexane). Les extraits ont subit les mêmes procédures concernant le
criblage phytochimique et la bioautographie que les plantes utilisées dans cette étude. Le
but est de faire une corrélation entre ces cultivars (sensibilité, tolérance, résistance,…) avec
les résultats du criblage phytochimique et l’effet des extraits sur le Foa par bioautographie.
Design des expériences et analyse des données
Les expériences ont été réalisées en blocs aléatoires complets. Les données
recueillies ont été soumises au test ANOVA, test de corrélation et l'analyse des fréquences
en utilisant le logiciel Statistica V. 5 (Statsoft, ed'97) et les traitements enregistrés ont été
considérés significatifs à p <0,05.
96
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98
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Ozenda P. 2004. Flores et Végétation du Sahara. 3ème édition. Edition CNRS. Paris. p662.
UNESCO. 1960. Les Plantes Médicinales des Régions Arides. Recherches sur les zones
arides, Paris, p.99
99
RESULTATS
100
CHAPITRE II: RESULTATS
1. Plantes médicinales
1.1. Rendement d'extraction
Le rendement maximal d'extraction est représenté par le méthanol (9,80 %) pour les
tiges d’Asteriscus graveolens. Le rendement minimal d'extraction est représenté par le
hexane (0,37 %) pour la partie aérienne de Limoniastrum feei (Tableau 8).
Tableau 8: Rendement d’extraction (%) à partir du poids sec de plante.
Espèces de
Partie
Solvant utilize pour l’extraction
plante
Utilisée
Méthanol
AE
DCM
Hexane
Feuilles
8,91
1,11
1,85
2,80
Acacia
raddiana
Ecorse
6,85
2,82
1,48
1,18
Partie aérienne
5,08
3,56
5,69
1,26
Launeae
arborescens
Racines
5,62
1,81
0,69
2,90
Partie aérienne
6,33
1,30
0,53
0,37
Limoniastrum
Feei
Racines
2,27
0,86
0,84
1,03
Feuilles
9,53
4,72
4,13
3,27
Asteriscus
graveolens
Tiges
9,80
7,04
0,61
0,93
Partie aérienne
4,69
1,05
0,78
1,17
Fredolia
aretioides
Racines
4,40
0,57
0,67
0,74
EA: Acétate d’éthyle, DCM: Dichlorométhane.
1.2. Test antifongique
En ce qui concerne les effets contre Foa, les extraits des cinq plantes médicinales
ont montré un effet détectable au moins dans deux tests comme pour Launea arborescens
(l'extrait d'acétate d'éthyle des racines à 800 µg et 1600 µg) confirmant la présence des
substances antifongiques chez ces plantes (Tableau 9).
L'analyse des fréquences a démontré que 86.88 % des expériences réalisées ont
représenté des effets non détectés. En plus, 10.62 % des résultats ont montré un effet faible
sur le Foa avec des diamètres des zones d'inhibition (∅: 8-14 mm). Seulement 2.50 % des
résultats ont montré des effets antifongiques modérés sur Foa avec des diamètres des zones
d'inhibition (∅: 15-20 mm). Sur 160 expériences réalisées, aucune n'a présenté un effet fort
sur Foa (diamètre de zone d'inhibition > 20 mm).
101
Sur la base des résultats obtenus, l'analyse de la variance (test d'ANOVA) a
démontré que l'effet des solvants utilisés pour l'extraction sur Foa était significatif (p <
0.05) ; les effets antifongiques ont été représentés principalement par l'acétate d'éthyle,
l'hexane et le méthanol. Pour les extraits d'acétate d'éthyle, 13 sur 40 expériences (32.50
%) ont montré des effets notables sur Foa; le pouvoir antifongique le plus important (∅: 19
mm) étant celui des extraits d'acétate d'éthyle de la partie aérienne de Limoniastrum feei
(1600 µg). Cinq sur 40 expériences (12.50 %) réalisées avec les extraits hexaniques ont
démontré des effets notables sur Foa; le pouvoir antifongique le plus important (∅: 16
mm) a été celui des extraits hexaniques de la partie aérienne de Fredolia aretioides. Les
extraits méthanoliques ont montré des effets sur la Foa seulement pour l'Acacia raddiana
(effet faible, ∅: 8-14 mm). Les extraits obtenus par le dichlorométhane n'ont aucun effet
discernable sur Foa.
L'effet du poids d'extrait dans les disques (200, 400, 800 et 1600 µg) sur Foa était
significatif (p < 0.05). A 200 µg, seulement une expérience sur 40 ont eu un effet
discernable (∅: 12 mm) représenté par l'extrait d'acétate d'éthyle du Limoniastrum feei
(partie aérienne). A 400 µg, deux expériences sur 40 ont donné un effet discernable
représenté par l'extrait d'acétate d'éthyle de la partie aérienne de Limoniastrum feei (∅: 11
mm) et l’extrait d'acétate d'éthyle des feuilles d'Asteriscus graveolens (∅: 10 mm). A 800
µg, huit expériences sur 40 ont montré des effets discernables (∅: 8-14 mm) représentés
majoritairement par les extraits d'acétate d'éthyle (n = 5, 62.50 %). A 1600 µg, dix
expériences sur 40 ont montré des effets discernables (∅: 10-19 mm) représentés
principalement par les extraits d'acétate d'éthyle (n = 5, 50.00 %) et les extraits hexaniques
(n = 3, 30.00 %).
1.3. Test de virulence
Dix extraits de cinq plantes médicinales (deux parties pour chaque plante) à
différentes quantités (200, 400, 800 et 1600 µg) (n = 160) ont été utilisés pour examiner
leur effet sur la virulence de Foa (sur le tissu de tubercule de pomme de terre).
102
Tableau 9: Activité antifongique des extraits de plantes sur Fusarium oxysporum f. sp.
albedinis comme diamètre de zone d’inhibition (mm).
Poids d’extrait dans le disque (µg)
Espèces
Partie
Solvant
200
400
800
1600
Méthanol
ND
ND
10
12
Feuilles
Acétate d’éthyle
ND
ND
ND
ND
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Acacia
Hexane
ND
ND
ND
10
Raddiana
Méthanol
ND
ND
ND
11
Ecorse
Acétate d’éthyle
ND
ND
13
18
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Hexane
ND
ND
ND
ND
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Partie
Acétate d’éthyle
ND
ND
ND
ND
aérienne Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Launeae
Hexane
ND
ND
ND
ND
arborescens
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Racines
Acétate d’éthyle
ND
ND
11
15
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Hexane
ND
ND
ND
ND
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Partie
Acétate d’éthyle
12
11
14
19
aérienne Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Limoniastrum
Hexane
ND
ND
ND
ND
feei
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Racines
Acétate d’éthyle
ND
ND
ND
ND
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Hexane
ND
ND
ND
ND
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Feuilles
Acétate d’éthyle
ND
10
11
10
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Asteriscus
Hexane
ND
ND
8
10
graveolens
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Tiges
Acétate d’éthyle
ND
ND
ND
ND
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Hexane
ND
ND
ND
ND
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Partie
Acétate d’éthyle
ND
ND
ND
ND
aérienne Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Fredolia
Hexane
ND
ND
9
16
aretioides
Méthanol
ND
ND
ND
ND
Racines
Acétate d’éthyle
ND
ND
9
13
Dichlorométhane
ND
ND
ND
ND
Hexane
ND
ND
ND
ND
ND: Non détecté.
103
Après 6 jours d'incubation à l'obscurité, les lésions nécrotiques étaient visibles
comparés aux expériences sans culture de Foa et/ou extraits de plantes. La présence des
nécroses dépend des extraits et/ou de l'effet de Foa. Les résultats sont présentés en tant que
virulence relative (VR) comparée à la virulence de Foa sans extraits de plantes. Aucune
corrélation n'est détectée entre le poids d'extrait dans les disques (200, 400, 800 et 1600
µg) et la VR (p < 0.05), et aussi entre la zone d'inhibition (mm) et la VR (p < 0.05)
(Tableau 10).
L'analyse des fréquences a démontré que la majorité des tests (n = 97, 61.25 %) a
montré une diminution du VR de Fao sur le tissu de tubercule de pomme de terre (< 100
%). Seulement 3 sur 160 tests (1.88 %) ont présenté une VR approximativement égale à
(100 ± 1 %). Seize sur 160 tests (37.50 %) ont montré une VR supérieure à celle du Foa (>
100 %). La valeur maximale de la VR est présentée par les extraits méthanoliques (1600
µg) des racines de Fredolia aretioides (PTN= 414.3 mg, VR = 625 %). La valeur minimale
de la VR est présentée par l'extrait d'acétate d'éthyle (400 µg) de la partie aérienne du
Launea arborescens (PTN = 19.7 mg, VR = 30 %).
L'analyse de la variance (ANOVA) confirme que l'effet de plantes médicinales sur
la virulence du Foa est significatif (p < 0.05) mais l'effet de la partie utilisée ne l’est pas (p
< 0.05). Pour chaque plante, trente-deux tests ont été réalisés. En référence à la réduction
du VR, qui signifie la diminution au-dessous de (100 %), nous pouvons classer les cinq
plantes médicinales comme suit: Asteriscus graveolens (25 sur 32 tests: 78 %), Launea
arborescens (23 sur 32 tests: 72 %), Limoniastrum feei (21 un sur 32 tests: 66 %), Acacia
raddiana (17 sur 32 tests: 53 %), Fredolia aretioides (11 sur 32 tests: 34 %). En référence
à l'augmentation du VR, qui signifie l'augmentation au-dessus de (100 %), nous pouvons
classer les cinq plantes médicinales comme suit: Fredolia aretioides (21 sur 32 tests : 66
%), Acacia raddiana (15 sur 32 tests: 47 %), Limoniastrum feei (10 sur 32 tests: 31 %),
Launeae arborescens (8 sur 32 tests: 25 %), Asteriscus graveolens (6 sur 32 tests: 22 %).
Le test d'ANOVA démontre que l'effet du type de solvant sur la VR du Foa est
significatif (p < 0.05). Pour chaque solvant, quarante tests ont été réalisés. On a observé le
meilleur effet pour les extraits de dichlorométhane (29 sur 40 tests: 72 %) comparé à
d'autres solvants: acétate d'éthyle (27 sur 40 tests: 68 %), hexane (25 sur 40 tests: 62 %),
104
Tableau 10: Effet des extraits de plantes sur la virulence relative du Foa.
Poids d’extrait par disque (µg)
Espèces de
Partie
Solvant
200
400
800
1600
plante
Utilisée
PTN VR PTN VR PTN VR PTN VR
(mg) (%) (mg) (%) (mg) (%) (mg) (%)
Méthanol 100.2 151 78.9 119 95.8 144 62.6 94
Feuilles
AE
73.2 110 49.8 75 38.5 58 44.6 67
DCM
70.0 106 95.2 144 75.1 113 59.6 90
Acacia
Hexane 217.8 329 89.2 135 79.2 119 49.5 75
raddiana
Méthanol 94.5 143 51.5 78 60.8 92 86.6 131
Ecorse
AE
63.6 96 103.4 156 42.0 63 44.9 68
DCM
131.8 199 82.4 124 52.2 79 34.5 52
Hexane
55.5 84 42.5 64 32.0 48 33.1 50
Méthanol 38.0 57 40.8 62 44.0 66 66.9 101
Partie
AE
43.0 65 19.7 30 51.2 77 52.4 79
aérienne
DCM
44.1 67 57.2 86 47.5 72 30.1 45
Launeae
Hexane
59.0 89 56.8 86 69.3 105 97.8 148
arborescens
Méthanol 76.1 115 106.1 160 81.4 123 111.5 168
Racines
AE
58.0 87 25.4 38 32.3 49 38.8 59
DCM
48.5 73 35.9 54 43.4 65 71.9 108
Hexane
68.5 103 38.7 58 47.4 71 55.0 83
Méthanol 72.3 109 77.0 116 119.0 179 111.9 168
Partie
AE
59.7 90 56.5 85 71.7 108 65.6 99
aérienne
DCM
78.9 119 43.5 66 51.9 78 53.0 80
Limoniastrum
Hexane
59.5 90 76.1 115 63.2 95 47.5 72
feei
Méthanol 46.5 70 36.5 55 52.5 79 88.1 133
Racines
AE
58.3 88 37.3 56 35.4 53 31.5 48
DCM
43.3 65 39.3 59 72.6 110 57.6 87
Hexane
46.8 71 33.6 51 46.9 71 71.6 108
Méthanol 53.3 80 42.6 64 70.4 106 83.2 125
Feuilles
AE
22.1 33 59.6 90 52.0 78 121.6 183
DCM
42.1 63 27.1 41 40.5 61 27.1 41
Asteriscus
Hexane
78.9 119 78.3 118 37.6 57 55.2 83
graveolens
Méthanol 36.8 56 64.4 97 58.5 88 50.7 76
Tiges
AE
50.6 76 63.8 96 28.2 43 38.1 57
DCM
32.3 49 47.1 71 38.1 57 52.9 80
Hexane
53.4 81 47.5 72 67.0 101 71.7 108
Méthanol 88.0 133 45.5 69 70.7 107 127.0 192
Partie
AE
67.4 102 71.8 108 76.8 116 121.0 183
aérienne
DCM
37.3 56 47.0 71 70.6 106 82.7 125
Fredolia
Hexane
69.1 104 62.2 94 48.0 72 54.9 83
aretioides
Méthanol 73.1 110 249.2 376 321.4 485 414.3 625
Racines
AE
136.8 206 324.1 488 74.0 112 87.7 132
DCM
49.4 75 71.2 107 55.7 84 39.3 59
Hexane
43.2 65 44.8 68 91.6 138 78.3 118
AE: Acétate d’éthyle, DCM: Dichlorométhane, PTN: Poids du tissu nécrosé (mg), VR: Virulence relative
(%), la virulence relative était comparée à la virulence du Foa sans extrait de plante (représenté par 100%,
correspond à 66.3±1.7 mg de tissu de pomme de terre nécrosé).
105
méthanol (16 sur 40 tests: 40 %). En se basant sur l'augmentation du VR (> 100 %), nous
pouvons classer les quatre solvants comme suit: méthanol (23 sur 40 tests: 58 %), hexane
(14 sur 40 tests: 35 %), acétate d'éthyle (12 sur 40 tests: 30 %), dichlorométhane (11 sur 40
tests: 28 %).
2. Plantes toxiques
2.1. Rendement d'extraction
Le rendement maximal d'extraction est représenté par le méthanol (21.91 %) pour
les feuilles de Calotropis procera. Le rendement minimal d'extraction est représenté par le
dichlorométhane (1.07 %) pour les tiges de Pergularia tomentosa. Les rendements peuvent
être arrangés dans l'ordre décroissant suivant: méthanol (moyen: 13.24 %, minimum: 8.46
%, maximum: 21.91 %), acétate d'éthyle (moyen: 4.75 %, minimum: 2.90 %, maximum:
10.16 %), hexane (moyen: 3.05 %, minimum: 2.07 %, maximum: 6,94) puis
dichlorométhane (moyen: 2.20 %, minimum: 1.07 %, maximum: 3.83 %) (Tableau 11).
2.2. Test antifongique
Parmi tous les tests réalisés (n = 128), seulement 29 tests (soit 22.65 %) ont montré
un effet détectable. L'analyse des fréquences démontre que (12.50 %) des résultats ont
montré un pouvoir antifongique faible contre le Foa (diamètre des zones d'inhibition: 8-15
mm). Seulement (10.16 %) des expériences ont montré un effet antifongique modéré
(diamètre des zones d'inhibition: 15-20 mm). Sur les 128 tests réalisés, aucun test n'a
présenté un effet élevé d'inhibition sur Foa (diamètre des zones d'inhibition > 20 mm)
(Tableau 12).
Sur la base des résultats obtenus, l'analyse de la variance (ANOVA test) a démontré
que l'effet de solvant (utilisé pour l'extraction) sur la culture de Foa était significatif (p <
0.05). Pour les extraits méthanoliques, 12 sur 32 expériences (37.50 %) ont montré des
effets détectables. Neuf sur 32 expériences (28.12 %) réalisées avec les extraits hexaniques
ont démontré des effets détectables. Huit sur 32 expériences (25.00 %) réalisées avec des
extraits d'acétate d'éthyle ont montré des effets détectables. Quant à l'intensité de l'effet
antifongique, on observe que l'effet le plus important est représenté par l'extrait hexanique
des tiges de Pergularia tomentosa (∅ = 20 mm) puis par les extraits méthanoliques de
Citrullus colocynthis (feuilles et tiges) et de Nerium oleander (feuilles, tiges) avec des
106
zones d'inhibition (∅ = 19 mm). Les extraits dichlorométhaniques n'ont eu aucun effet
détectable sur Foa (Tableau 12).
Tableau 11: Rendement d’extraction (%) par rapport aux poids sec de la plante.
Solvant d’extraction
Espèce
Partie
de plante
utilisée
Methanol
AE
DCM
Hexane
Feuilles et tiges
17.09
5.80
3.83
2.39
Citrullus
colocynthis
Fruits
8.46
10.16
3.05
6.94
Feuilles
21.91
2.90
2.05
2.11
Calotropis
procera
Tiges
10.99
2.93
1.47
3.18
Feuilles
11.25
3.78
3.10
2.80
Nerium
oleander
Tiges
13.37
5.45
1.25
2.22
Feuilles
9.33
3.88
1.77
2.07
Pergularia
tomentosa
Tiges
13.53
3.12
1.07
2.68
EA: Acétate d’éthyle, DCM: Dichlorométhane.
Pour tous les effets détectables, l'augmentation du poids d'extrait entraîne une
augmentation du diamètre de la zone d'inhibition, exceptés l'extrait d'acétate d'éthyle des
feuilles de Nerium oleander (effet stable entre 400 et 800 µg) et l'extrait hexanique des
feuilles de Calotropis procera (diminution de 1 mm entre 800 à 1600 µg). Par ailleurs, on
observe que les meilleurs effets sur Foa se situent à 1600 µg. A 200 µg, seulement 3 sur 32
tests (9.38 %) ont démontré des effets détectables, dans l'intervalle (∅: 9-11 mm). A 400
µg, seulement 5 sur 32 tests (15.62 %) ont présenté des effets détectables, dans l'intervalle
(∅: 10-16 mm). A 800 µg, 8 sur 32 tests (25.00 %) ont montré des effets détectables, dans
l'intervalle (∅: 9-17 mm). A 1600 µg, 13 sur 32 tests (40.62 %) ont démontré des effets
détectables, dans l'intervalle (∅: 9-20 mm) (Tableau 12).
2.3. Test de virulence
Huit extraits de quatre plantes toxiques (deux parties pour chaque plante) à
différentes quantités (200, 400, 800 et 1600 µg) (n=128) ont été employés pour examiner
leur effet sur la virulence de Foa (sur le tissu de tubercule de pomme de terre). Après 6
jours d'incubation dans l'obscurité, des lésions nécrotiques étaient visibles comparés aux
morceaux sans culture de Foa et/ou extraits de plantes. La présence de la nécrose dépend
des extraits et/ou de l'effet de Foa. Les résultats sont présentés en tant que virulence
relative (VR) comparée à la virulence du Foa sans extraits de plantes (Tableau 9). Aucune
corrélation n'est détectée entre le poids d'extrait dans les disques (200, 400, 800 et 1600
µg) et la VR (p < 0.05), et entre la zone d'inhibition (mm) et VR (p < 0.05).
107
L'analyse des fréquences a démontré que la moitié des tests (n = 64, 50.00 %) a
montré une augmentation de la VR du Foa sur le tissu de tubercule de pomme de terre (>
100 %). Cinquante-cinq sur 128 tests (42.99 %) a représenté une diminution du VR (< 100
%), parmi eux, seulement 2 (3.64 %) ont montré une diminution du VR au-dessous de (50
%). La diminution du VR au-dessous de (50 %) a été observé pour les extraits
méthanoliques (VR = 46 %) et dichlorométhanique (de VR = 48 %) des feuilles et tiges de
Citrullus colocynthis. Seulement 9 sur 128 expériences (7.03 %) ont montré une VR
approximativement égal à la VR du Foa (100 ± 1 %). Le maximum de la VR (235 %) a été
montré par l'extrait dichlorométhanique des fruits de Citrullus colocynthis.
L'analyse de la variance (ANOVA test) a montré un effet significatif des parties de
plante sur la VR du Foa (p < 0.05). Deux parties ont été choisies pour chaque plante:
(feuilles) et (tiges) pour le Calotropis procera, Nerium oleander et Pergularia tomentosa,
(feuilles de tiges) et (fruits) pour Citrullus colocynthis. Concernant l'effet bénéfique sur la
VR du Foa (diminution du VR au-dessous de 100 %), les parties de plante sont présentées
par ordre décroissant: extraits des feuilles et tiges, 12 sur 16 tests (75.00 %); extraits des
feuilles, 22 sur 48 expériences (45.83 %); extraits des fruits, 7 sur 16 tests (43.75 %), puis,
extraits des tiges 14 sur 48 tests (29.17 %).
3. Criblage phytochimique
3.1. Caractérisation des flavonoïdes
La présence des flavonoïdes a été révélée sur plaque CCM après pulvérisation de
AlCl3 et observation sous UV 365 nm. Les Rf des spots montrant un résultat positif sont
présentés dans le Tableau 14.
D'après les résultats obtenus, le nombre d’extraits qui ont donné un résultat positif
concernant les flavonoïdes représente 58.06 % (18 sur 31 expériences). Concernant les
solvants utilisés pour l’extraction, les résultats positifs ont été notés dans 9 extraits sur 12
dans le cas de l’acétate d’éthyle, 6 sur 8 pour les extraits méthanoliques, 2 sur 4 pour les
extraits dichlorométhaniques et 1 sur 7 pour les extraits hexaniques.
108
Tableau 12: Effet antifongique des extraits des plantes toxiques et/ou médicinales sur
Fusarium oxysporum f. sp. albedinis, exprimé par le diamètre de la zone d’inhibition
(mm).
Poids d’extrait (µg)
Espèce
Citrullus
colocynthis
Partie
Feuilles
et
tiges
Fruits
Feuilles
Calotropis
procera
Tiges
Feuilles
Nerium
oleander
Tiges
Feuilles
Pergularia
tomentosa
Tiges
Solvant
200
400
800
1600
Méthanol
Acétate d’éthyle
ND
ND
ND
ND
ND
9
19
13
Dichloromethane
ND
ND
ND
ND
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
Méthanol
Acétate d’éthyle
Dichloromethane
Hexane
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
11
ND
ND
10
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
9
ND
11
ND
ND
ND
ND
ND
ND
12
ND
ND
ND
ND
ND
16
ND
ND
13
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
10
10
16
ND
ND
ND
ND
ND
ND
15
ND
ND
ND
ND
16
16
ND
ND
15
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
17
11
17
9
ND
ND
ND
ND
ND
14
ND
ND
ND
ND
19
17
ND
ND
19
9
ND
ND
11
ND
ND
ND
9
ND
ND
20
ND: Non détecté.
109
Tableau 13: Effet des extraits de plantes sur la virulence relative de Fusarium oxysporum
f. sp. albedinis (sur tissus de tubercule de pomme de terre).
Poids d’extrait dans les disques (µg)
200
400
800
1600
Espèces
Partie
Solvant PTN VR PTN VR PTN VR PTN VR
(mg) (%) (mg) (%) (mg) (%) (mg) (%)
Méthanol 63.1 95 47.6 72 66.7 101 89.2 135
Feuilles
AE
30.2 46 59.0 89 46.5 70 40.0 60
et
DCM
72.0 109 66.4 100 64.4 97 32.1 48
tiges
Citrullus
Hexane
35.7 54 33.7 51 43.0 65 37.2 56
colocynthis
Méthanol 45.7 69 66.7 101 86.1 130 57.1 86
Fruits
AE
78.7 119 57.0 86 43.6 66 35.6 54
DCM
155.8 235 85.0 128 50.0 75 58.8 89
Hexane
77.4 117 66.0 100 78.8 119 76.4 115
Méthanol 65.7 99 102.4 154 77.0 116 42.4 64
Feuilles
AE
45.4 68 51.9 78 58.2 88 66.0 100
DCM
52.3 79 88.5 133 68.3 103 81.3 123
Calotropis
Hexane
51.5 78 60.9 92 68.6 103 85.7 129
procera
Méthanol 94.5 143 86.9 131 60.7 92 109.2 165
Tiges
AE
77.2 116 101.1 152 51.6 78 87.4 132
DCM
67.5 102 68.4 103 80.8 122 105.3 159
Hexane
96.6 146 56.5 85 72.5 109 57.0 86
Méthanol 72.8 110 36.5 55 72.1 109 70.7 107
Feuilles
AE
63.6 96 63.4 96 36.6 55 42.1 63
DCM
54.6 82 98.8 149 70.6 106 62.7 95
Nerium
Hexane
50.0 75 60.8 92 58.4 88 36.5 55
oleander
Méthanol 84.2 127 74.2 112 69.1 104 92.2 139
Tiges
AE
104.6 158 53.1 80 83.5 126 81.8 123
DCM
97.5 147 93.6 141 73.9 111 76.9 116
Hexane
73.2 110 115.4 174 94.9 143 91.0 137
Méthanol 49.6 75 71.6 108 72.8 110 88.7 134
Feuilles
AE
54.5 82 85.2 129 69.6 105 72.8 110
DCM
62.8 95 85.3 129 61.7 93 66.2 100
Pergularia
Hexane 127.3 192 153.7 232 75.1 113 79.8 120
tomentosa
Méthanol 77.0 116 106.6 161 71.9 108 66.7 101
Tiges
AE
73.7 111 68.2 103 65.6 99 56.5 85
DCM
53.2 80 63.0 95 39.3 59 61.7 93
Hexane
38.5 58 34.7 52 53.0 80 44.1 67
EA: Acétate d’éthyle, DCM: Dichlorométhane, PTN: Poids du tissu nécrosé (mg), VR: Virulence relative
(%), la virulence relative était comparée à la virulence du Foa sans extrait de plante (représenté par 100%,
correspond à 66.3±1.7 mg de tissu de pomme de terre nécrosé).
Concernant les parties de plante comme source d’extraits, le nombre de résultats
positifs par rapport au nombre total d’expériences réalisé par chaque partie est comme
suit : 3 sur 4 pour les feuilles et tiges, 6 sur 9 les feuilles, 1 sur 4 pour la partie aérienne.
Les deux extraits de fruits (Citrullus colocynthis) ont montré un résultat positif, tandis que
les deux extraits d’écorce (Acacia raddiana) ont montré un résultat négatif.
110
Les tests des flavonoïdes sont positifs dans 5 extraits sur 6 dans le cas de Citrullus
colocynthis, 4 sur 5 pour Asteriscus graveolens, 2 sur 3 pour Pergularia tomentosa, 1 sur 2
pour Fredolia aretioides, 2 sur 4 pour Nerium oleander et 2 sur 5 pour Acacia raddiana.
Les deux extraits de Limoniastrum feei ont montré un résultat positif, mais les extraits de
Calotropis procera et Launeae arborescens ont présenté un résultat négatif.
L’analyse des Rf des spots a montré que le nombre de spots qui ont présenté un
résultat positif (concernant les flavonoïdes) est égal à 23 spots avec des Rf dans l’intervalle
[0.00-0.88] dont 16 ont un Rf= 0.00 dans le système de solvant acétate d’éthyle/heptane
(75/25) (Tableau 14).
3.2. Caractérisation des tanins
Les tanins ont été caractérisés par pulvérisation des chromatogrammes avec une
solution de FeCl3. La couleur bleue noire indique la présence des tanins galliques, tandis
que la couleur brun-verdâtre indique la présence des tanins catéchiques. Les Rf des spots
présentant un résultat positif pour les tanins sont présentés dans le Tableau 15.
La comparaison entre les solvants a mis en évidence que l’acétate d’éthyle est le
meilleur concernant le nombre de résultats positif: 9 sur 12 extraits soit 75.00 % du nombre
total d’extraits réalisé par ce solvant Le méthanol représente 62.25 % (5 sur 8), tandis que
l’hexane et le dichlorométhane n’ont montré aucun résultat positif.
Plus de la moitié des extraits de feuilles (55.56 %) ont donné un résultat positif pour
les tanins. Pour les écorces, les parties aériennes et les fruits et tiges, la moitié des extraits a
réagit positivement avec le FeCl3.
Quatre sur 4 des extraits de Nerium oleander et 2 sur 2 des extraits de Limoniastrum
feei ont réagit positivement avec le FeCl3. Les extraits d’Acacia raddiana (3 sur 5),
d’Asteriscus graveolens (2 sur 5), de Pergularia tomentosa (2 sur 3), de Launea
arborescens (2 sur 3), de Fredolia aretioides (1 sur 2), et de Citrullus colocynthis (2 sur 6)
ont montré un résultat positif pour les tanins.
111
Acétate d’éthyle
DCM
Méthanol
Hexane
Tableau 14: Caractérisation des flavonoïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25).
Solvant
Plantes
Parties
Flavonoïdes Rf
D'extraction
Feuilles
ND
/
Acacia raddiana
Ecorces
ND
/
Asteriscus graveolens
Feuilles
ND
/
Fredolia aretioides
Partie aérienne
ND
/
Citrullus colocynthis
Feuilles et tiges
+
0.00
Calotropis procera
Feuilles
ND
/
Pergularia tomentosa
Tiges
ND
/
Feuilles
+
0.00
Acacia raddiana
Ecorces
ND
/
Feuilles et tiges
+
0.00
Citrullus colocynthis
Fruits
+
0.00
Feuilles
+
0.00
Nerium oleander
Tiges
ND
/
Feuilles
+
0.00
Pergularia tomentosa
Tiges
+
0.00
Launeae arborescens
Partie aérienne
ND
/
Feuilles
+
0.00
Asteriscus graveolens
Tiges
+
0.00
Citrullus colocynthis
Feuilles et tiges
ND
/
+
0.65
Acacia raddiana
Les écorces
+
0.76
Partie aérienne
ND
/
Launeae arborescens
Racines
ND
/
+
0.00
Partie aérienne
Limoniastrum feei
+
0.15
Racines
+
0.00
Feuilles
+
0.00
Asteriscus graveolens
+
0.00
Tiges
+
0.87
+
0.15
Fredolia aretioides
Racines
+
0.88
Feuilles et tiges
+
0.00
Citrullus colocynthis
Fruits
+
0.00
+
0.00
Feuilles
Nerium oleander
+
0.34
Tiges
ND
/
ND: Non détecté; +: Présence.
112
Tableau 15: Caractérisation des tannins sur les chromatogrammes des extraits de plantes
dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25).
Solvant
d'extraction
Hexane
Plante
Partie
Tanins
galliques
Rf
Tanins
catéchiques
Rf
Acacia raddiana
Feuilles
Les écorces
ND
ND
/
/
ND
ND
/
/
Feuilles
ND
/
ND
/
Partie aérienne
Feuilles et
tiges
Feuilles
ND
/
ND
/
ND
/
ND
/
ND
/
ND
/
Tiges
ND
/
ND
/
+
+
0.00
0.00
ND
ND
/
/
ND
/
++
0.00
Pergularia
Feuilles
Les écorces
Feuilles et
tiges
Fruits
Feuilles
Tiges
Feuilles
ND
+++
++
ND
/
0.00
0.00
/
ND
ND
ND
+++
/
/
/
0.00
tomentosa
Tiges
ND
/
+
0.00
Launeae arborescens
Asteriscus
Partie aérienne
Feuilles
ND
ND
/
/
ND
ND
/
/
graveolens
Tiges
ND
/
ND
/
Citrullus colocynthis
Feuilles et
tiges
ND
/
ND
/
+++
±
±
±
ND
ND
++
+
+
+
+
ND
ND
ND
++
+++
ND
ND
ND
ND
±
+
ND
ND
ND
ND
ND
+
±
±
ND
ND
/
/
/
/
0.00
0.00
/
/
/
/
/
0.00
0.34
0.62
/
/
±
0.00
0.19
0.45
0.69
/
/
0.00
0.88
0.95
0.00
0.00
/
/
/
0.00
0.00
0.00
ND
/
ND
+
+
/
0.00
0.00
ND
ND
ND
/
/
/
Asteriscus
graveolens
Fredolia aretioides
Citrullus colocynthis
Calotropis procera
Pergularia
tomentosa
Acacia raddiana
Citrullus colocynthis
Méthanol
Nerium oleander
Dichlorométhane
Acacia raddiana
Les écorces
Launeae arborescens
Partie aérienne
Racines
Partie aérienne
Limoniastrum feei
Racines
Acétate d’éthyle
Asteriscus
Feuilles
graveolens
Fredolia aretioides
Citrullus colocynthis
Nerium oleander
Tiges
Racines
Feuilles et
tiges
Fruits
Feuilles
Tiges
ND: Non détecté; +: Présence, (±, +, ++, et +++ sont liés à l'intensité et la surface du spot).
113
L'absence des tanins catéchiques est remarquable dans plusieurs parties des plantes
sauf chez les feuilles et tiges de Citrullus colocynthis, les feuilles et les tiges de Pergularia
tomentosa, mais avec des concentrations et/ou une réactivité différentes (selon l'intensité
de couleur et la surface du spot). Les feuilles de Pergularia tomentosa présentent une
concentration et/ou une réactivité forte pour les tanins catéchiques. Les tanins galliques
sont présents dans quelques dépôts dans les extraits méthanoliques, contrairement aux
extraits par l'acétate d’éthyle où leur présence est plus fréquente avec des Rf différents.
Les feuilles de Nerium oleander, les écorces d’Acacia raddiana et les racines de Fredolia
aretioides montrent une présence et/ou une réactivité forte des tanins galliques.
3.3. Caractérisation des coumarines
Le test est positif pour les anthrones, les furanocoumarines et/ou pyranocoumarines
dans la plupart des parties des plantes (23 sur 31 extraits, 74.19 %). La présence de ces
composés est remarquable surtout dans les points de dépôt des extraits (Tableau 16).
Les Rf des spots des coumarines sont dans l’intervalle [0.00-0.98] dans le système
de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25). Pour les extraits par l’hexane, plusieurs
extraits qui ont présenté un résultat positif pour les coumarines ont des Rf très proches
pour ces spots; qui sont les extraits des feuilles d'Acacia raddiana (Rf = 0.98), de la partie
aérienne de Fredolia aretioides (Rf = 0.96), des feuilles et tiges de Citrullus colocynthis
(Rf = 0.95), et des feuilles d’Asteriscus graveolens (Rf = 0.94).
Six sur 7 extraits héxaniques (85.71 %), 10 sur 12 extraits par l’acétate d’éthyle
(83.33 %), 3 sur 4 extraits par dichlorométhane (75.00 %), et 5 sur 8 extraits
méthanoliques (62.50 %), ont montré la présence des coumarines.
Des résultats positifs ont été observés pour: Acacia raddiana (3 sur 5) représenté
par les extraits d’écorces (par acétate d’éthyle) et des feuilles (par hexane, méthanol),
Asteriscus graveolens (4 sur 5) représenté par les extraits des feuilles par (hexane,
dichlorométhane, acétate d’éthyle) et d’écorces par acétate d’éthyle, Fredolia aretioides (1
sur 2) représenté par l’extrait de la partie aérienne par l’hexane, Citrullus colocynthis (5 sur
6) et le seul extrait de Calotropis procera. Les extraits de Pergularia tomentosa ont montré
la présence des coumarines dans les tiges mais pas dans les feuilles (2 sur 3). Il en est de
même les extraits méthanoliques des feuilles et extraits des tiges par acétate d’éthyle de
114
Nerium oleander. Tous les extraits de Launeae arborescens (3 sur 3) et les deux extraits
par acétate d’éthyle de Limoniastrum feei ont montré un résultat positif pour les
coumarines.
3.3. Caractérisation des alcaloïdes
Les Rf des spots présentant un résultat positif avec le réactif de Marquis sont dans
l’intervalle [0.00-0.97] dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25).
Certains spots de différents extraits ont le même Rf et donnent la même couleur (Tableau
17). Sur les 123 spots colorés pour tous les extraits, 42 sont colorés en marron (34.15 %),
23 en vert (18.70 %), 22 en jaune (17.89 %), 20 en violet (16.26 %), 5 en rouge brique ou
rose (4.06 %), et 3 en beige ou orange (2.44 %). La couleur rose est représentée seulement
par les extraits méthanoliques (Rf: 0.00, 0.31) et d’acétate d’éthyle (Rf: 0.00, 0.20, 0.38)
des écorces d’Acacia raddiana. Touts les spots colorés en vert ont des Rf supérieurs à 0.70
sauf pour l’extrait méthanolique de Nerium oleander (feuilles) (Rf = 0.11).
Les douze extraits par l’acétate d’éthyle représentent 60 spots colorés. Les extraits
méthanoliques (8 extraits) montrent 29 spots colorés. Les extraits par dichlorométhane (4
extraits) représentent 14 spots colorés. Les sept extraits hexaniques représentent 20 spots
colorés.
3.5. Caractérisation des saponosides
La caractérisation des saponosides a été réalisée par le calcul de l’indice de mousse
(IM) pour les extraits aqueux des plantes. L’ensemble a donné 17 extraits, deux parties
pour toutes les plantes sauf Calotropis procera avec une seule partie. L’évaluation est
basée sur trois intervalles: IM < 100 qui signifie une présence non détectée, 50 < IM < 100
qui signifie une présence non confirmée, IM > 100 qui signifie une présence confirmée.
La plupart des extraits (12 sur 17) ont montré une présence non détectée pour les
saponosides. Trois extraits sur 17: Acacia raddiana (écorces), Limoniastrum feei (partie
aérienne) et Asteriscus graveolens (feuilles), ont une présence non confirmée pour les
saponosides. Seulement les deux extraits de Fredolia aretioides 2 sur 17 ont montré une
présence confirmée des saponosides (Tableau 18).
115
Tableau 16: Caractérisation des coumarines sur les chromatogrammes des extraits des
plantes dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25).
Solvant
Au
Plantes
Parties
UV 365 nm Rf
D'extraction
visible
Hexane
Acacia raddiana
Asteriscus graveolens
Fredolia aretioides
Citrullus colocynthis
Calotropis procera
Pergularia tomentosa
Méthanol
Acacia raddiana
Citrullus colocynthis
Nerium oleander
Dichlorométhane
Pergularia tomentosa
Launeae arborescens
Asteriscus graveolens
Feuilles
Les écorces
Feuilles
Partie aérienne
Feuilles et tiges
Feuilles
Tiges
Feuilles
Les écorces
Feuilles et tiges
Fruits
Feuilles
Tiges
Feuilles
Tiges
Partie aérienne
Feuilles
Tiges
Citrullus colocynthis Feuilles et tiges
Acacia raddiana
Les écorces
Partie aérienne
Racines
Partie aérienne
Limoniastrum feei
Racines
Feuilles
Asteriscus graveolens
Tiges
Racines
Fredolia aretioides
Feuilles et tiges
Citrullus colocynthis
Fruits
Feuilles
Nerium oleander
Tiges
Acétate d’éthyle
Launeae arborescens
ND: Non détecté; +: Présence.
116
+
0.98
ND
ND
/
0.94
0.96
0.95
0.00
0.00
0.00
ND
/
0.00
0.00
ND
/
0.00
/
0.00
0.00
0.00
ND
/
0.00
0.62
0.17
0.38
0.00
0.00
ND
0.95
0.00
0.00
0.00
ND
/
0.00
/
0.00
/
ND
+
+
+
+
+
+
ND
+
+
ND
+
ND
+
+
+
ND
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
ND
+
ND
+
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
Méthanol
Hexane
Tableau 17: Caractérisation des alcaloïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25).
Solvant
Plantes
Parties
Nombre Rf
Couleur
D'extraction
de spots
0.44 Marron
Feuilles
3
0.64 Violet
0.82 Vert
Acacia raddiana
0.55 Jaune
0.68 Violet
Les écorces
4
0.76 Marron
0.91 Violet
0.68 Marron
3
Asteriscus graveolens Feuilles
0.76 Jaune
0.88 Vert
0.62 Marron clair
Partie aérienne
2
Fredolia aretioides
0.76 Vert
0.59 Marron
2
Citrullus colocynthis Feuilles et tiges
0.76 Vert
0.15 Jaune clair
0.68 Marron clair
Feuilles
4
Calotropis procera
0.79 Vert
0.94 Marron
0.70 Beige
2
Pergularia tomentosa Tiges
0.88 Beige
0.00 Jaune
Feuilles
3
0.83 Jaune clair
0.94 Vert
Acacia raddiana
0.00 Rose
0.31 Rose clair
Les écorces
4
0.63 Jaune
0.83 Violet clair
0.00 Jaune
Feuilles et tiges
3
0.80 Jaune
Citrullus colocynthis
0.95 Vert
0.00 Beige
Fruits
2
0.97 Marron
117
Acétate d’éthyle
Dichlorométhane
Méthanol
Tableau 17: Caractérisation des alcaloïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25) (suite).
Solvant
Plantes
Parties
Nombre Rf
Couleur
d'extraction
de spots
0.00 Marron foncé
0.11 Vert
0.26 Jaune
Feuilles
7
0.46 Jaune
0.57 Jaune
Nerium oleander
0.80 Violet
0.94 Vert
0.00 Jaune
0.31 Jaune
Tiges
4
0.80 Marron
0.94 Orange
0.00 Marron
Feuilles
3
0.83 Jaune
0.94 Vert
Pergularia tomentosa
0.00 Marron
Tiges
3
0.80 Jaune
0.97 Orange
0.00 Marron
3
Launeae arborescens Partie aérienne
0.20 Marron clair
0.79 Vert
0.00 Vert clair
Feuilles
3
0.73 Marron
0.88 Vert
Asteriscus graveolens
0.00 Marron clair
0.32 Vert clair
Tiges
4
0.68 Violet
0.82 Vert clair
0.00 Marron
0.29 Marron
4
Citrullus colocynthis Feuilles et tiges
0.82 Vert
0.94 Rouge brique
0.00 Rose
0.20 Rose clair
0.38 Rose clair
Les écorces
6
Acacia raddiana
0.55 Jaune
0.70 Violet
0.85 Vert
118
Acétate d’éthyle
Tableau 17: Caractérisation des alcaloïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25) (suite).
Solvant
Plantes
Parties
Nombre Rf
Couleur
d'extraction
de spots
0.00 Marron
0.23 Violet
Partie aérienne
4
0.79 Violet
0.91 Vert
Launeae arborescens
0.00 Marron
0.26 Marron clair
Racines
4
0.76 Violet clair
0.94 Marron
0.00 Marron
0.26 Violet clair
Partie aérienne
5
0.73 Violet
0.88 Marron clair
Limoniastrum feei
0.97 Marron
0.00 Marron
0.52 Marron clair
Racines
4
0.68 Violet foncé
0.88 Marron foncé
0.00 Marron
0.29 Marron clair
0.50 Jaune
Feuilles
7
0.62 Violet clair
0.79 Violet
0.94 Vert
Asteriscus graveolens
0.99 Marron
0.00 Marron
0.14 Jaune
Tiges
5
0.26 Violet clair
0.73 Violet
0.91 Vert
0.00 Marron
0.26 Marron clair
Racines
5
Fredolia aretioides
0.59 Marron
0.76 Violet
0.94 Marron
119
Acétate d’éthyle
Tableau 17: Caractérisation des alcaloïdes sur les chromatogrammes des extraits de
plantes dans le système de solvant: acétate d’éthyle/heptane (75/25) (suite).
Solvant
Plantes
Parties
Nombre Rf
Aspects
d'extraction
de spots
0.00 Marron
0.26 Marron
0.62 Marron clair
Feuilles et tiges
6
0.73 Marron
0.85 Vert clair
Citrullus colocynthis
0.94 Vert
0.00 Rouge brique
0.44 Jaune
Fruits
4
0.67 Jaune
0.88 Rouge brique
0.00 Marron
0.23 Violet clair
0.55 Marron clair
Feuilles
6
0.76 Violet
0.88 Vert
Nerium oleander
0.97 Orange
0.00 Rouge brique
0.26 Jaune
Tiges
4
0.76 Jaune
0.94 Rouge brique
4. Bioautographie
Parmi les 31 extraits (17 extraits de plantes médicinales et 14 extraits de plantes
toxiques) qui ont été choisis pour le criblage phytochimique et bioautographie, seulement 7
extraits (22.58 %) ont montré au moins une zone d’inhibition (Tableau 19).
Tenant compte des solvants d’extraction, l’acétate d’éthyle présente le meilleur
effet (3 extraits sur 7 présentant un effet positif). Asteriscus graveolens est la plante qui
présente le plus grand nombre d’extrait montrant un effet positif (3 extraits). Du point de
vue diamètre des zones d’inhibition Citrullus colocynthis et Asteriscus graveolens
détiennent les premières places (7.75 ± 1.06 mm et 7.00 ± 1.41 mm, respectivement). Les
feuilles sont les plus représentatives par rapport aux autres parties montrant un effet positif.
La moitié des zones d’inhibition (4 sur 8 zones d’inhibition) ont un Rf égale à zéro (point
de dépôt de l’extrait).
120
Tableau 18: Caractérisation des saponosides par l’indice de mousse (IM).
Plante
Partie
Indice de mousse
Saponosides
Acacia raddiana
Launeae arborescens
Limoniastrum feei
Asteriscus graveolens
Fredolia aretioides
Citrullus colocynthis
Nerium oleander
Pergularia tomentosa
Calotropis procera
Feuilles
<50
ND
Ecorces
50<IM<100
±
Partie aérienne
<50
ND
Racines
<50
ND
Partie aérienne
50<IM<100
±
Racines
<50
ND
Feuilles
50<IM<100
±
Tiges
<50
ND
Partie aérienne
>100
+
Racines
>100
+
Feuilles et tiges
<50
ND
Fruits
<50
ND
Feuilles
<50
ND
Tiges
<50
ND
Feuilles
<50
ND
Tiges
<50
ND
Tiges
<50
ND
ND: Non détecté; +: Présence confirmée; ±: Présence non confirmée.
5. Corrélation entre résultats de bioautographie et résultats du criblage
phytochimique
D’après le tableau 19, on remarque que les extraits montrant un effet antifongique
(sur Foa) représentent pour certains extraits une corrélation entre les résultats de la
bioautographie (Rf des zones d’inhibition) et le criblage phytochimique. Pour l’extrait
d’Asteriscus graveolens (feuilles) par l’acétate d’éthyle, la 1ère zone d’inhibition avec (Rf =
0,00) montre un résultat positif pour les flavonoïdes, tanins, coumarines et alcaloïdes; par
contre la 2ème (Rf = 0,85) n’a révélé que la présence des alcaloïdes. L’extrait
dichlorométhanique de Citrullus colocynthis (fruits) provoquant l’inhibition à la zone (Rf =
0,00), indique la présence des coumarines et alcaloïdes. Cinq zones sur 8 (zones montrant
l’inhibition du Foa) ont révélé la présence des alcaloïdes.
121
Tableau 19: Corrélation entre bioautographie et criblage phytochimique des extraits bioactifs sur Foa.
Bioautographie
Espèce
Partie
Solvant
Feuilles
Acétate d’éthyle
Asteriscus
graveolens
Criblage phytochimique
∅ (mm)
Rf
Flavonoïdes
Tanins
Coumarines
Alcaloïdes
5.50±2.12
0.00±0.00
+
+
+
+
4.75±0.35
0.85±0.04
ND
ND
ND
+
Citrullus
colocynthis
Fruits
Acétate d’éthyle
7.75±1.06
0.82±0.08
ND
ND
ND
+
Tiges
Acétate d’éthyle
7.00±1.41
0.50±0.10
ND
ND
ND
ND
Feuilles
Méthanol
3.50±0.71
0.82±0.06
ND
ND
ND
+
Feuilles et
Tiges
Dichlorométhane
3.23±0.35
0.00±0.00
ND
ND
+
+
Partie
aérienne
Hexane
6.00±1.41
0.00±0.00
ND
ND
ND
ND
Feuilles
Hexane
3.00±0.00
0.00±0.00
ND
ND
ND
ND
Asteriscus
graveolens
Pergularia
tomentosa
Citrullus
colocynthis
Fredolia
aretioides
Asteriscus
graveolens
ND: Non détecté pour le même Rf de bioautographie; ∅: Diamètre des zones d’inhibition en millimètre.
122
6. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie IR
Le spectre d’absorption IR du produit isolé CCF1 (Figure 14 et Tableau 20), fait
ressortir les informations suivantes:
- La fréquence de vibration vers 3431 cm-1 correspond à la bande d’absorption de liaison
OH.
- L’existence d’une chaîne aliphatique (vibration de valence: CH, CH2, CH3) en raison
d’une absorption intense située à 2852 cm-1, 2923 cm-1, 2962 cm-1.
- La bande d’absorption vers 1743 cm-1 correspondant à la présence d’un groupement C=O
(ester).
- La présence d’un groupement carbonyle α,β insaturé est confirmée par l’absorption vers
1661 cm-1.
- La présence d’une bande caractéristique (C=C α,β insaturé) à 1601 cm-1.
- Le spectre IR montre une bande d’absorbance vers 1459 cm-1 correspondant aux
vibrations de déformation (-CH-, -CH2-, -CH3).
- Les bandes d’absorption vers 1301, 1263, 1164 cm-1 sont liées aux vibrations de valence
d’un C-O α,β insaturé.
- Les bandes d’absorption vers 1022, 1093 cm-1 correspondent aux liaisons (C-O)
aliphatiques.
- Les bandes d’absorption vers 804 et 962 cm-1 caractérisent des vibrations de déformation
en dehors des plans de type (C=C-C, C=C-O-, C-C=O).
- La bande d’absorption à 718 cm-1 caractérise une vibration de déformation en dehors des
plans de type (C=C-H).
7. Analyse du produit CCF1 par spectroscopie UV-Visible
D’après les résultats d’analyse du produit CCF1 par l’ultraviolet (Tableau 21), trois
principales informations peuvent être tirées:
- λ ∈ [204-253]: correspond aux transitions π → π* de C=C.
- λ ∈ [256-269]: correspond aux transitions π → π* de C=O.
- λ ∈ [270-288]: correspond aux transitions n → π* de C=O.
123
Tableau 20: Bandes d’absorption IR du produit CCF1
Fréquence (cm-1)
Interprétation
3431,87
ν OH
2962,06
ν CH3
2923,82
ν CH2
2852,81
ν CH3
1743,85
ν C=O (ester)
1661,91
ν C=O (α,β insaturé)
1601,82
ν C=C
1459,79
δ CH3, δ CH2, δ CH
1377,85
δ OH
1301,37
ν C-O (α,β insaturé)
1263,13
ν C-O (α,β insaturé)
1164,80
ν C-O (α,β insaturé)
1093,78
ν C-O (aliphatique)
1022,76
ν C-O (aliphatique)
804,25-962,67
γ C=C-C, γ C=C-O, γ C-C=O
718,84
γ C=C-H
124
4000
3500
3000
25
20
15
2000
2500
Wavenumbers (cm-1)
Figure 14: Spectre infrarouge du produit CCF1.
125
1500
716,84
35
1000
804,25
1022,76
1301,37
1459,79
962,67
55
1093,78
1164,80
1263,13
30
1377,85
1743,85
2923,82
2852,81
2962,06
50
1601,82
40
3431,87
45
1661,91
%Transmittance
70
65
60
10
5
500
8. Effet sur l’activité cellulasique du Foa
Les extraits bioactifs sur le Foa testés par la bioautographie directe ont été évalués
pour leurs effets sur l’activité cellulasique. On a développé une technique en se basant sur
le principe de la bioautographie et sur des travaux récents réalisés sur les cellulases
(Kasana et al., 2008; Eveleigh et al., 2009; Abu-Bakar et al., 2010).
Comme il ressort du Tableau 21, un effet sur l’activité cellulasique du Foa a été
noté pour Citrullus colocynthis (fruits), Asteriscus graveolens (tiges), Pergularia
tomentosa (feuilles), et Fredolia aretioides (partie aérienne). Par contre, les feuilles
d’Asteriscus graveolens (extraites par l’acétate d’éthyle et par l’hexane) ainsi que les
feuilles et tiges de Citrullus colocynthis n’ont montré aucun effet détectable sur l’activité
cellulasique. Le nombre maximal de spots est de deux, représenté par les fruits de Citrullus
colocynthis, les feuilles de Pergularia tomentosa, et la partie aérienne de Fredolia
aretioides. Les rapports frontaux des spots se situent dans l’intervalle [0,00-0,88] dans le
système de solvant acétate d’éthyle/heptane (75/25). Le diamètre des zones d’inhibition est
compris entre 1 et 3 mm.
Tableau 21 : Effet des extraits bioactifs sur l’activité cellulasique du Foa.
Zones d’inhibition
Espèce
Partie
Solvant
Rf
∅ (mm)
∅ (mm)
Asteriscus
Feuilles
AE
graveolens
Citrullus
Fruits
AE
2
0,00
3
colocynthis
Asteriscus
Tiges
AE
3
0,00
graveolens
Pergularia
Feuilles
Méthanol
2
0,11
1,5
tomentosa
Feuilles et
Citrullus
DCM
Tiges
colocynthis
Partie
Fredolia
Hexane
1
0,14
1
aérienne
aretioides
Asteriscus
Feuilles
Hexane
graveolens
Rf
0,08
0,06
0,88
-
AE: Acétate d’éthyle; DCM: Dichlorométhane; ∅: Diamètre des zones d’inhibition en millimètre; Rf:
Rapports frontaux des zones d’inhibition.
126
9. Criblage phytochimique des extraits de rachis des cultivars de palmier dattier
9.1. Caractérisation des flavonoïdes
Des résultats positifs ont été enregistrés pour la plupart des extraits (au moins un
spot) avec AlCl3. Les spots présentant un résultat positif ont des Rf dans l’intervalle [0.000.94] dans les systèmes de solvant cités dans le Tableau 22. Parmi les 70 spots, 28 sont
représentés par les extraits dichlorométhaniques, 24 par les extraits d’acétate d’éthyle, 10
par les extraits méthanolique, et 8 par les extraits hexaniques.
Par ailleurs, tous ces cultivars testés présentent des nombres de spots proches: 10
pour Tiwraghine, 9 pour Taquerbucht, Ghares, Baydh-Djaje et Rotbi, et 8 pour Feggus,
Bent-Cherk et Kseiba. En outre, ces cultivars ont des spots avec des Rf très proches
(Tableau 22).
9.2. Caractérisation des tanins
Les différents cultivars contiennent principalement des tanins galliques, les tanins
catéchiques n’ont été détectés que dans 5 spots correspondant à des extraits par l’acétate
d’éthyle. Les spots avec résultat positif ont des Rf dans l’intervalle [0.00-0.91] dans les
systèmes de solvant cités dans le Tableau 22.
Le nombre de spots présentant un test positif décroit avec la polarité des solvants
d’extraction utilisés: 17 pour les extraits méthanoliques, 14 pour les extraits par acétate
d’éthyle, 8 pour les extraits dichlorométhaniques et aucun pour les extraits hexaniques.
Seulement cinq cultivars ont présenté un spot positif aux tanins catéchiques (Feggus,
Ghares, Kseiba, Baydh-djaje, Rotbi) (Tableau 23).
9.3. Caractérisation des coumarines
Des résultats positifs (aux furanocoumarines, pyranocoumarines et/ou anthrones)
ont été notés pour les extraits d’acétate d’éthyle (15 spots), les extraits hexaniques (14), les
extraits dichlorométhaniques (8) et les extraits méthanoliques (6) (Tableau 24).
127
DCM / Chloroforme
(20 / 20) ml
Acétate d'éthyle/Méthanol Acétone/Acide acétique Acétate d'éthyle/Méthanol
(20 / 20) ml
(10 / 30) ml
(35 / 5) ml
Méthanol
Hexane
Acétate d'éthyle
Dichlorométhane (DCM)
Tableau 22: Caractérisation des flavonoïdes dans les extraits des rachis de palmier dattier.
Solvant d'extraction Eluants
Cultivars
Rf
Tiwraghine
0.00
0.39
0.59
0.94
0.00
Taquerbucht
0.35
0.57
0.92
0.00
Feggus
0.35
0.94
/
0.00
Ghares
0.36
0.57
0.94
0.00
Bent Cherk
0.36
0.59
0.92
0.00
Kseiba
0.39
0.94
/
0.00
/
Baydh Djaje
0.37
0.93
0.00
/
Rotbi
0.24
0.94
0.00
/
Tiwraghine
0.64
0.91
0.00
/
Taquerbucht
0.77
0.90
0.00
/
Feggus
0.75
0.91
0.00
/
Ghares
0.69
0.92
0.00
/
Bent Cherk
0.80
0.91
0.00
/
Kseiba
0.72
0.91
0.00
/
Baydh Djaje
0.76
0.89
0.00
/
Rotbi
0.71
0.89
/
/
/
Tiwraghine
0.72
/
/
/
Taquerbucht
0.77
/
/
/
Feggus
0.77
/
/
/
Ghares
0.72
/
/
/
Bent Cherk
0.77
/
/
/
Kseiba
0.77
/
/
/
Baydh Djaje
0.82
/
/
/
Rotbi
0.80
/
/
Tiwraghine
0.22
0.86
/
/
/
Taquerbucht
0.09
/
/
/
Feggus
0.86
/
/
/
Ghares
0.87
/
/
/
Bent Cherk
/
/
/
/
Kseiba
0.11
/
/
Baydh Djaje
0.06
0.22
/
/
Rotbi
0.09
0.85
Rf: Rapports frontaux des spots positifs aux flavonoïdes.
128
Tableau 23: Caractérisation des tanins dans les extraits des rachis de palmier dattier
Tanins
galliques
Solvant
d'extraction
Cultivars
Taquerbucht
NST
1
1
RF
/
P/A
ND
RF
/
0.00
P/A
/
/
/
ND
/
Feggus
1
0.00
/
/
ND
/
Ghares
1
0.00
/
/
ND
/
Bent Cherk
1
0.00
/
/
ND
/
Kseiba
1
0.00
/
/
ND
/
Baydh Djaje
1
0.00
/
/
ND
/
Rotbi
1
0.00
/
/
ND
/
Tiwraghine
ND
/
/
/
ND
/
Taquerbucht
0.00
/
0.18
/
0.79
/
ND
/
Feggus
3
ND
1
0.90
Ghares
ND
/
/
/
1
0.87
Bent Cherk
2
0.03
0.87
1
0.83
/
ND
1
/
Kseiba
/
/
0.88
Baydh Djaje
2
0.05
0.69
/
1
0.79
Rotbi
0.03
/
/
/
/
1
Tiwraghine
1
ND
/
ND
0.65
/
Taquerbucht
ND
/
/
/
ND
/
Feggus
ND
/
/
/
ND
/
Ghares
ND
/
/
/
ND
/
Bent Cherk
ND
/
/
/
ND
/
Kseiba
ND
/
/
/
ND
/
Baydh Djaje
ND
/
/
/
ND
/
Rotbi
ND
/
/
/
ND
/
Tiwraghine
2
0.00
0.79
/
ND
/
Taquerbucht
1
0.91
/
/
ND
/
Feggus
2
0.00
0.92
/
ND
/
Ghares
3
0.65
0.75
0.90
ND
/
Bent Cherk
3
0.00
0.65
ND
/
Kseiba
2
0.77
0.91
0.90
/
ND
/
Baydh Djaje
Rotbi
2
2
0.06
0.05
0.90
0.90
/
ND
/
/
ND
/
Hexane
Acétate d'éthyle
Dichlorométhane
Tiwraghine
Méthanol
Tanins
catéchiques
RF
0.00
NST: Nombre de spots présentant un résultat positif aux tannins; ND: Non détecté.
129
Méthanol
Hexane
Acétate d'éthyle
Dichlorométhane
Tableau 24: Caractérisation des coumarines dans les extraits des rachis de palmier dattier
(dans le système de solvant présenté dans le Tableau 22).
Solvant d’éxtraction
Cultivars
Rf SPC
Tiwraghine
0.00
/
/
/
/
/
Taquerbucht 0.00
/
/
/
/
/
Feggus
0.00
/
/
/
/
/
Ghares
0.00
/
/
/
/
/
Bent Cherk
0.00
/
/
/
/
/
Kseiba
0.00
/
/
/
/
/
Baydh Djaje 0.00
/
/
/
/
/
Rotbi
0.00
/
/
/
/
/
Tiwraghine
0.00
0.67
/
/
/
/
Taquerbucht 0.00
/
/
/
/
/
Feggus
0.00
0.80
/
/
/
/
Ghares
0.00
0.79
/
/
/
/
Bent Cherk
0.00
0.91
/
/
/
/
Kseiba
0.00
0.76
/
/
/
/
Baydh Djaje 0.00
0.91
/
/
/
/
Rotbi
0.00
0.74
/
/
/
/
Tiwraghine
0.65
/
/
/
/
/
Taquerbucht
0.65
/
/
/
/
/
Feggus
0.62 0.69 0.91
/
/
/
Ghares
0.72 0.92
/
/
/
/
Bent Cherk
/
/
/
/
/
/
Kseiba
0.75
/
/
/
/
/
Baydh Djaje
0.64 0.79 0.85
0.92
/
/
Rotbi
0.76 0.85 0.94
/
/
/
Tiwraghine
0.86
/
/
/
/
/
Taquerbucht
0.00
/
/
/
/
/
Feggus
0.86
/
/
/
/
/
Ghares
0.86
/
/
/
/
/
Bent Cherk
/
/
/
/
/
/
Kseiba
0.89
/
/
/
/
/
Baydh Djaje
/
/
/
/
/
/
Rotbi
0.87
/
/
/
/
/
SPC: Spots positifs pour furanocoumarines, pyranocoumarines et/ou anthrones.
Tous les cultivars ont présenté des tests positifs, avec un nombre de spots de 3 à 7.
Trois spots pour Bent-Cherk, 4 pour Taquerbucht, 5 pour Tiwraghine et Kseiba, 6 pour
Ghares, 7 pour Feggus, Baydh-Djaje et Rotbi. Les Rf des spots se situent dans l’intervalle
[0.00-0.94] dans les systèmes de solvant cités dans le Tableau 22.
130
Tableau 25: Caractérisation des alcaloïdes dans les extraits des rachis de palmier dattier
(dans le système de solvant présenté dans le Tableau 22).
Dichlorométhane
Acétate d'éthyle
Hexane
Méthanol
Tiwraghine
Taquerbucht
Feggus
Ghares
Bent Cherk
Kseiba
Baydh Djaje
Rotbi
Tiwraghine
Taquerbucht
Feggus
Ghares
Bent Cherk
Kseiba
Baydh Djaje
Rotbi
Tiwraghine
Taquerbucht
Feggus
Ghares
Bent Cherk
Kseiba
Baydh Djaje
Rotbi
Tiwraghine
Taquerbucht
Feggus
Ghares
Bent Cherk
Kseiba
Baydh Djaje
Rotbi
MF
MF
MF
MF
MF
MF
MF
MF
J
J
GC
GC
GC
GC
M
GC
M
BL
M
V
V
V
V
VF
J
J
J
J
J
V
V
JV
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.25
0.31
0.44
0.53
0.50
0.53
0.19
0.66
0.57
0.80
0.51
0.66
0.80
0.77
0.68
0.43
0.83
0.83
0.80
0.75
0.75
0.94
0.97
0.94
G
G
G
G
G
G
VF
G
GC
GC
GF
VC
B
J
GC
GC
/
BL
V
/
/
/
/
/
V
V
V
V
V
/
/
/
0.14
0.13
0.17
0.17
0.18
0.17
0.14
0.14
0.37
0.41
0.75
0.62
0.62
0.66
0.56
0.90
/
0.95
0.68
/
/
/
/
/
0.97
0.97
0.94
0.94
0.94
/
/
/
/
/
/
/
/
/
G
B
JC
V
GF
GF
GF
GF
VC
JV
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
RF
/
/
/
/
/
/
0.18
0.20
0.47
0.47
0.87
0.81
0.78
0.78
0.62
0.94
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
GF
GF
JV
GF
GF
GF
GF
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
RF
/
/
/
/
/
/
/
/
0.71
0.66
0.96
0.91
0.90
0.97
0.81
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
couleur
RF
couleur
RF
Couleur
Cultivars
couleur
Solvant
d'extraction
Couleur
Alcaloïdes
/
/
/
/
/
/
/
/
/
M
/
/
JV
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
RF
/
/
/
/
/
/
/
/
/
0.75
/
/
0.97
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
J: Jaune ; JC: Jaune claire ; GC: Gris claire ; GF: Gris foncé ; MF: Marron foncé ; M: Marron; JV: Jaune
verdâtre ; V: Vert ; VF: Vert foncé ; B: Beige; BL: Bleu.
9.4. Caractérisation des alcaloïdes
L’apparition de spots colorés réagissant au réactif de Marquis est remarquée pour
tous les extraits. Les tests positifs sont représentés majoritairement par les extraits
d’acétate d’éthyle (33 sur 74), suivis par les extraits dichlorométhaniques et
131
méthanoliques. Les Rf des spots colorés sont dans l’intervalle [0.00-0.97] dans les
systèmes de solvant cités dans le Tableau 22.
Par ailleurs, on note généralement de fortes similitudes chez les différents cultivars
extraits avec les mêmes solvants: mêmes couleurs et mêmes Rf des spots (Tableau 25).
9.5. Caractérisation des saponosides
L’évaluation des indices de mousse a montré une absence de saponosides chez tous
les cultivars utilisés dans cette étude.
10. Bioautographie des extraits de rachis des cultivars de palmier dattier
L’effet antifongique est présenté seulement par les extraits dichlorométhanique (6
extraits), et les extraits par acétate d’éthyle (2 extraits). Les diamètres des zones
d’inhibition (mm) se situent dans l’intervalle [3.00-6.50]. Les extraits les plus importants
sont l’extrait dichlorométhanique de Bent-Cherk (6.50 ± 1.41 mm) et l’extrait d’acétate
d’éthyle de Rotbi (6.00 ± 1.41 mm) (Tableau 26).
Tableau 26 : Effet antifongique sur Fusarium oxysporum f. sp. albedinis des extraits de
rachis de cultivars de palmier dattier (400 µg) par bioautographie directe (dans le système
de solvant présenté dans le Tableau 22).
Cultivar
Solvant d’extraction
Rf
∅ (mm)
Taquerbucht
Dichlorométhane
4.00±1.41
0.00±0.00
Feggous
Dichlorométhane
3.50±0.71
0.78±0.07
6.50±1.41
0.00±0.00
Bent-Cherk
Dichlorométhane
3.50±0.71
0.84±0.03
Kseiba
Dichlorométhane
3.00±0.00
0.86±0.01
Acétate d’éthyle
5.50±0.71
0.72±0.02
Baidh Ldjaj
Dichlorométhane
5.50±3.45
0.62±0.34
Acétate d’éthyle
6.00±1.41
0.83±0.07
Rotbi
Dichlorométhane
4.00±1.41
0.78±0.11
∅ (mm): Diamètre de la zone d’inhibition en millimètre; Rf: Rapport frontal.
132
DISCUSSION
133
CHAPITRE III: DISCUSSION
Dans cette étude, nous avons évalué l'effet des extraits de neuf plantes médicinales
et/ou toxiques sur l'agent causal du Bayoud «Fusarium oxysporum f. sp. albedinis» (Foa),
un microbe pathogène tellurique du palmier dattier « Phoenix dactylifera L. ». Les plantes
ont été choisies sur la base de la connaissance traditionnelle et des travaux de recherches
réalisées notamment par Laboratoire de Phytochimie et Synthèse Organique (LPSO)
(Université de Bechar, Algérie), Laboratoire de Biochimie Végétale et Substances
Naturelles (Université d’Oran, Algérie). Ce travail s’inscrit donc dans la continuité des
études entreprises par ces deux laboratoires sur les plantes médicinales et/ou toxiques du
Sud-Ouest Algérien et qui visent à déterminer le potentiel biologique de ces plantes
parallèlement à la caractérisation de leurs profils chimiques (Cheriti, 2000; Cheriti et al.,
2004, 2005; Belboukhari et Cheriti, 2006; Belboukhari et al., 2007; Boulenouar et al.,
2008; Belboukhari et Cheriti, 2009; Boulenouar et al., 2009).
Nous avons étudié l'effet direct des extraits de plantes sur le champignon par la
technique de diffusion en agar; l'effet de ces extraits sur la virulence du Foa (sur le tissu de
tubercule de pomme de terre). Les extraits montrant une inhibition du Foa ou diminuant la
VR au-dessous de 50 % ont subit des analyses par bioautographie et criblage
phytochimique pour les flavonoïdes, tanins, coumarines, alcaloïdes et saponosides. En
outre, les extraits des rachis de huit cultivars de palmier dattier ont subit un criblage
phytochimique et analyse par bioautographie directe sur le Foa.
1. Plantes médicinales
1.1. Efficacité d’extraction
Le rendement d'extraction est significativement affecté par le solvant et la partie de
plante utilisée mais pas par l'espèce de plante (p < 0,05). Quant aux solvants, ceci est
principalement lié à leur polarité et donc à leur aptitude à dissoudre les substances
présentes dans ces plantes. Le méthanol étant le plus important concernant le rendement
d'extraction, autrement dit, les plantes utilisées contiennent plus de substances qui se
dissolvent de préférence par le méthanol. De même, les substances contenues dans les
différentes parties de plante varient en nature et en quantité ; car les branches ont donné les
meilleurs rendements d'extraction, la partie aérienne contient plus de substances que les
racines, en utilisant le même solvant.
134
1.2. Effet antifongique
Ce travail repose sur l’hypothèse que la résistance de certains cultivars de palmier
dattier par rapport à d’autres est due principalement à leur équipement en composés
phénoliques. Daayf et al. (2003) avaient précédemment signalé que la synthèse de
composés phénoliques est induite dans le cal de palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) par
le Fusarium oxysporum f. sp. albedinis, ces composés étant identifiés principalement en
tant que dérivés d'acides hydroxycinnamiques. Dans le même contexte, les recherches
réalisées au niveau du Laboratoire de Phytochimie et Synthèse Organique (LPSO) (Cheriti
et al., 2005; Belboukhari et al., 2007) avaient montré que les plantes choisies sont riches
en métabolites secondaires biologiquement actifs.
Tenant compte du nombre d'extraits ayant montré un effet sur Foa et des meilleures
valeurs de zones d'inhibition, les extraits obtenus par l'acétate d'éthyle ont présenté les
effets les plus importants. Il est bien connu que l'acétate d'éthyle permet une bonne
extraction des composés phénoliques; ainsi l'effet observé peut être lié à la présence de ces
composés dans les extraits testés.
Parmi tous les tests réalisés (n = 160) seulement une petite partie a montré des
effets notables (faible: 10.62 %, moyen : 2.50 %), ce qui signifie que Foa est résistant à la
majorité de ces extraits de plantes et/ou aux quantités utilisées (200, 400, 800 et 1600 µg).
Des différences très claires ont été trouvées pour les effets de la quantité d'extrait par
disque (200, 400, 800 ou 1600 µg) et donc avec la quantité des substances actives
présentes dans l'extrait, reflétant un effet antifongique accru.
1.3. Test de virulence
Herrmann et al. (1996) ont démontré la virulence relative de certaines espèces de
Fusarium et des formes spéciales Fusarium oxysporum sur le tissu de tubercule de pomme
de terre mais sans tester la forme spéciale albedinis. Ces chercheurs avaient employé le
Fusarium sambucinum BBA 62397 comme référence (100 %) qui causent 2.6 g de cellules
nécrotiques. Comparé à nos résultats, le Foa représente une virulence relativement
importante (0.066 g de tissu nécrotique) soit une virulence relative (VR) égale à 2.54 %.
En comparant la VR du Foa avec les 36 souches étudiées par Herrmann et al. (1996), 6
ont une VR inférieure à 2.54 %; trois sur quatre formes spéciales de Fusarium oxysporum
ont une VR inférieure à 2.54 %.
135
Comme présenté par Amraoui et al. (2005), l'effet nécrotique du Foa sur le tissu de
tubercule de pomme de terre est dû principalement de la production d'enniatine,
mycotoxine non spécifique à l'hôte et l’une des responsables de la phytotoxicité du Foa
(Herrmann et al., 1996). L'effet des extraits sur la VR du Foa est probablement du à
l’altération de la synthèse et/ou l'action de l'enniatine sur les cellules. Le meilleur effet
dépressif sur la VR est représenté par les extraits de dichlorométhane. Ils pourraient agir
sur la production d'enniatine ou affecter son mode d'action. L'augmentation de la VR audessus de 100 % reflète la cytotoxicité, tel est le cas des extraits hexaniques; peut être
expliquée par la toxicité élevée des extraits et/ou de l'effet des extraits sur l'enniatine par
Foa (augmentant l'effet et/ou la production de l'enniatine).
Comme l’ont démontré Bosch et Mirocha (1992) et Bacon et al. (1996), la
virulence de l'espèce de Fusarium est due à la production de l'acide fusarique, et à d'autres
mycotoxines. Le Fusarium oxysporum f. sp. albedinis produit plusieurs toxines dont
l’acide 3-phenyl lactique, acide fusarique, acide succinique et leurs dérivés, marasmins et
toxines peptidiques (El Hadrami et al., 2005). Ces mycotoxines jouent un rôle majeur
dans la pathogénicité et la virulence de Foa, en tant que déterminants primaires quand ils
agissent dans le déclenchement de l'infection et le développement des symptômes. Ils sont
des causes déterminantes secondaires quand ils modifient seulement l'intensité du
symptôme. L'effet possible des extraits de plantes utilisés dans cette étude principalement
d'acétate d'éthyle est d'agir sur un ou plusieurs de ces mycotoxines en modifiant leur
métabolisme ou leurs effets.
Dans une étude phytochimique réalisée sur Launeae arborescens. Belboukhari et
Cheriti (2006) ont démontré que cette plante est riche en métabolites secondaires: tanins,
saponines, flavonoïdes, terpènes et cardinolides. Le bon effet des extraits de Launeae
arborescens sur la VR de Foa est probablement dû, au moins, à l’un de ces composés.
Comparant les résultats obtenus à partir de la technique de diffusion en agar et du
test de virulence, nous avons constaté que le dichlorométhane n'a eu aucun effet pour le
premier test mais a présenté le meilleur effet pour le second. Cette controverse est
probablement due à l'action des extraits de dichlorométhane sur les substances non vitales
pour le Foa (jouent un rôle dans la toxicité de Foa) qui ne reflètent aucun effet sur la
culture du Foa mais diminue la virulence. Amraoui et al. (2005) ont prouvé qu'une
136
fraction de Foa purifiée des extraits organiques ne pouvait pas induire la nécrose des tissus
de pomme de terre, ce qui indique qu'elle ne contient pas des quantités importantes
d'enniatines. Par ailleurs, une solution d'acide fusarique et d'enniatines sécrétées par
plusieurs espèces de Fusarium, a été examinée à différentes concentrations et n'état pas
capable d'induire les symptômes sur les feuilles isolées. Ainsi, il existerait une
complémentarité nécessaire pour réaliser l'infection.
2. Plantes toxiques
2.1. L'efficacité d'extraction
Le rendement d'extraction est affecté significativement par le type de solvant utilisé
(p < 0.05). L'effet des solvants est lié principalement à leur polarité et donc à leur capacité
d'extraire les substances
Le méthanol set le solvant qui donne le rendement d'extraction le plus élevé en
d’autres termes, les plantes utilisées contiennent plus de substances extractibles par le
méthanol. La comparaison de l'efficacité d'extraction de 10 solvants différents (hexane,
éther diisopropylique, éther diéthylique, dichlorure de méthylène, acétate éthylique,
tétrahydrofurane, acétone, éthanol, méthanol et eau) en utilisant les feuilles de Combretum
woodi a montré que la meilleure efficacité d'extraction était par les solvants de polarité
intermédiaire comparé aux solvants polaires et non polaires reflétant que cette partie de
plante contient plus de substances avec une polarité intermédiaire (Eloff et al., 2005). La
différence avec nos résultats est probablement liée à la différence entre les espèces utilisées
(différence dans les substances contenues dans ces plantes). Shi et al. (2003) ont signalé
que les solvants polaires extraient les substances polaires (polyphénols); donc, les plantes
utilisées dans cette étude contiennent des substances très polaires probablement parmi elles
les polyphénols.
2.2. Effet antifongique
Parmi les 128 tests réalisés, aucun na montré un effet d'inhibition fort et seulement
10.16 % ont présenté un effet modéré. Ces résultats reflètent une certaine résistance du Foa
aux extraits de plantes liée à l’espèce de plante, aux solvants utilisés, aux parties utilisées
et/ou aux quantités utilisées. Dans ce contexte, EL-Hassni et al. (2007) ont signalé que les
stratégies de combat contre le Foa sont très restreintes ou quasi-indisponibles reflétant sa
haute résistance.
137
Sur la base des expériences montrant l'effet détectable, les extraits obtenus par le
méthanol, l'hexane et l'acétate d'éthyle étaient les plus efficaces, par ordre décroissant. Le
méthanol étant plus polaire que l'acétate d'éthyle et l'hexane, l'effet principal des extraits
méthanoliques est principalement dû aux substances polaires.
Dans le cas des extraits actifs, des différences claires ont été notées traduisant un
effet sur Foa proportionnel de la quantité d'extrait déposée par disque (200, 400, 800 ou
1600 µg).
On peut conclure de la présente partie que ces plantes contiennent plus d'une
substance avec un effet antifongique contre Foa. Par ailleurs beaucoup d'études ont montré
que ces plantes contiennent de nombreux métabolites secondaires importants douées de
propriétés pharmacologiques (Habs et al., 1984 ; Al-Dit et al., 1988 ; Abiola et al., 1993 ;
Bégum et al., 1997 ; Maatooq et al., 1997 ; Hamdy et al., 1999 ; Abdel-Hassan et al.,
2000 ; Abbassi et al., 2004 ; Hamed et al., 2006 ; Sawaya et al., 2006 ; Al-Farwachi,
2007 ; Hassan et al., 2007; Yoshikawa et al., 2007). Elles doivent être employées avec
prudence en raison de leur toxicité qui est liée à la nature chimique, la dose, la partie de
plante, cible(s). Dans beaucoup de cas, les marges entre les doses mortelles et sub-létales
sont très basses (ex. les glycosides cardiaques…). Pour ces raisons, cette richesse doit être
appréciée par les recherches pour obtenir les substances importantes et pour déterminer les
doses appropriées.
2.3. Test de virulence
L'absence de la corrélation entre le diamètre de la zone d'inhibition et la VR peut
être liée à la différence entre les substances responsables de l'effet antifongique avec les
substances responsables de l'effet d'anti-virulence. La différence peut être due à la nature
chimique et/ou au mécanisme d'action.
La virulence relative (VR) de Foa est la combinaison entre l'effet d'extraits de
plantes et de l'effet de la virulence du Foa. Quant pour VR égale à (100 %), ce pourrait être
le résultat des effets égaux et réversibles des deux facteurs (Foa, Extraits).
La variabilité de l'effet antifongique des différentes parties d’une même plante est
probablement lié à la différence dans les constituants présents dans ces parties. Ainsi, on a
138
observé le meilleur effet sur la VR du Foa avec les extraits des feuilles et tiges de Citrullus
colocynthis alors que les extraits des fruits ont provoqué une augmentation de la VR. Les
feuilles et tiges pourraient contenir des substances avec un effet bénéfique sur la virulence
du Foa, tandis que les fruits pourraient contenir des substances toxiques sur le tissu de
tubercule de pomme de terre. Maatooq et al. (1997) ont démontré la présence des
flavonoïdes chez Citrullus colocynthis, mais les flavonoïdes présents dans les fruits sont
différents de ceux de la partie aérienne. Les flavonoïdes sont connus pour avoir des effets
antimicrobiens; ainsi l'effet antifongique des extraits de Citrullus colocynthis pourrait être
lié aux flavonoïdes et la différence entre l'effet des parties végétales est probablement liée à
des différences de nature qualitative et/ou quantitative entre ces flavonoïdes ou à la
présence d'un autre groupe de substances.
Herrmann et al. (1996) ont démontré la virulence relative de certaines souches de
Fusarium et formes spéciales de Fusarium oxysporum sur le tissu de tubercule de pomme
de terre mais cette étude n'a pas testé la forme spéciale Fusarium oxysporum f. sp.
albedinis. Comparé à nos résultats, le Foa présente une virulence relativement importante
(0.066 g de tissu nécrosé) qui représente une virulence relative égale à 2.54 %. Parmi les
36 souches étudiées par ces auteurs, 6 ont eu une virulence relative inférieure à 2.54 % et
trois sur quatre formes spéciales de Fusarium oxysporum ont une virulence relative
inférieure à 2.54 %.
Comme présenté par Amraoui et al. (2005), l'effet nécrotique de Foa sur le tissu de
tubercule de pomme de terre est dû principalement à la production d'enniatine qui est une
mycotoxine non spécifique à l'hôte mais l’une des responsables de la phytotoxicité du Foa
(Herrmann et al., 1996). L'effet des extraits sur la VR du Foa pourrait être médiaté par
effet sur la synthèse et/ou l'action de l'enniatine sur les cellules. Le meilleur effet sur la VR
est représenté par les extraits méthanoliques et dichlorométhaniques de Citrullus
colocynthis (feuilles et tiges) dont les constituants pourraient agir sur la production
d'enniatine ou contrecarrer son mode d'action. L'augmentation du VR au-dessus de 100 %
reflète la cytotoxicité qui peut être expliquée par une toxicité directe sur les cellules et/ou
par l'augmentation de l'effet d'enniatine via l’augmentation de sa production et/ou la
stimulation de son action.
139
Comme l’ont démontré Bosch et Mirocha (1992) et Bacon et al. (1996), la
virulence de l'espèce de Fusarium est due à la production de l'acide fusarique, et à d'autres
mycotoxines. Fusarium oxysporum f. sp. albedinis produit plusieurs toxines (El Hadrami
et a., 2005). Ces mycotoxines jouent un rôle majeur dans la pathogénicité et la virulence de
Foa. L'effet possible des extraits actifs des plantes utilisées dans cette étude est d'agir sur
un ou plusieurs de ces mycotoxines en modifiant leur métabolisme et/ou leurs effets.
Couplant l'effet des extraits de plantes sur la croissance et la virulence de Foa,
Citrullus colocynthis a montré une plus grande efficacité que les autres plantes. Ceci
pourrait être attribué aux différences dans la composition chimique, l'affinité à la cible
biologique, et/ou d'autres facteurs. Beaucoup d'études ont étudié cette plante pour sa
richesse en métabolites biologiquement actifs (Habs et al., 1984 ; Maatooq et al., 1997 ;
Abdel-Hassan et al., 2000 ; Sawaya et al., 2006).
Comparant les résultats obtenus à partir de la technique de diffusion en agar et le
test de virulence, on a constaté que le dichlorométhane n'a eu aucun effet pour le premier
test mais a eu un bon effet dans quelques tests de virulence. Cette différence est
probablement due à l'action des extraits de dichlorométhane sur les substances non vitales
pour le Foa (mais qui jouent un rôle dans sa toxicité) qui ne reflètent aucun effet sur la
culture mais diminue la virulence. Il a été démontré par Amraoui et al. (2005) qu'une
fraction de Foa purifiée à partir des extraits organiques de Foa ne pouvait pas induire la
nécrose des tissus de pomme de terre, ce qui indique qu'elle ne contient pas des quantités
importantes d'enniatines. Par ailleurs, une solution d'acide fusarique et d'enniatines sécrétés
par plusieurs espèces de Fusarium, a été examinée à différentes concentrations et n'était
pas capables d'induire les symptômes sur les feuilles isolées (Amraoui et al., 2005). Ainsi,
il semblerait qu’il existe un genre de complémentarité pour réaliser l'infection.
3. Criblage phytochimique
Malgré que certaines techniques de criblage phytochimique ne soient pas
spécifiques pour les composés recherchés, elles sont au moins utiles pour nous orienter
vers la présence ou l’absence éventuelle de ces composés dans les limites de détection
propres à chaque technique. Pour cela, on considère judicieux d’utiliser ces techniques au
préalable en vue de mettre au point d’autres analyses plus précises et plus appropriées à
moindre coût et en temps réduit. Par exemple, il existe plusieurs méthodes pour estimer la
140
teneur totale en composés phénoliques dans un tissu végétal, mais il est important de
prendre en considération qu’aucune de ces méthodes n’est capable de détecter tous les
composés phénoliques (Vermerris et Nicholson, 2006).
Quatre solvants ont été utilisés dans cette étude (méthanol, acétate d’éthyle,
dichlorométhane et hexane). A cause de la différence de polarité entre ces solvants, il en
résulte des différences d’ordre quantitatif (exemple, rendement d’extraction) et d’ordre
qualitatif (exemple, effet antifongique) entre les différents extraits.
Le criblage phytochimique a montré la présence d’alcaloïdes, de tanins, de
flavonoïdes, et de coumarines chez toutes les plantes mais la présence des saponosides
n’est confirmée que chez Fredolia aretioides malgré que d’autres études (Diwan et al.,
2000; Belboukhari et Cheriti, 2006; Yoshikawa et al., 2007; Belboukhari et Cheriti,
2009) ont montré la présence des saponosides chez certaines de ces plantes. La différence
est visiblement liée à la technique utilisée (indice de mousse) qui a une limite de détection
élevée par rapport à d’autres analyses.
Les flavonoïdes et tanins ont été détectés principalement dans les extraits d’acétate
d’éthyle et de méthanol. Cela concorde avec le fait que ces deux solvants sont souvent
utilisés pour leur bonne capacité d’extraction des polyphénols (Baydar et al., 2003; Goli
et al., 2005; Nayab et al., 2006). Selon Magdalena et Anna (2008), l’acétate d’éthyle et
méthanol sont parmi les solvants utilisés pour extraire les acides phénoliques. Selon leurs
structures, certains flavonoïdes sont solubles dans les solvants polaires (eau, méthanol,…),
d’autres sont solubles dans des solvants de faible polarité (acétate d’éthyle, chloroforme,
…) (Marica et al., 2008).
Pengelly (2004) a signalé que les tanins sont largement présents dans l’écorce des
arbres, feuilles, tiges et fruits. Dans notre cas, parmi les plantes qui ont montré une richesse
en tanins (tanins galliques) figure l’Acacia raddiana (écorces). Ce résultat est en accord
avec celui de (Malan et Roux, 1975) travaillant sur plusieurs espèces du genre.
Contrairement aux flavonoïdes et aux tanins, les coumarines ont montré une
présence dans les extraits pour tous les solvants. Ce résultat est expliqué par le fait que les
coumarines ont des structures chimiques différentes et donc diverses propriétés allant de
141
l’hydrophilie à l’hydrophobie, d’où leur extraction par des solvants de polarités différentes
(Monika et Miroslaw, 2008).
Les alcaloïdes sont les plus diversifiés par rapport aux autres classes de métabolites
secondaires (Magdalena et Anna, 2008). Cela reflète la diversité des couleurs et des spots
présentés par les extraits révélés pour les alcaloïdes. L’existence de certains spots de
différents extraits ayant les mêmes Rf et les mêmes couleurs, pourrait être expliquée par
leur identité structurale.
4. Bioautographie
Certains extraits ont montré un effet antifongique par la méthode des disques mais
n’ont pas présenté un effet par bioautographie. Ce résultat pourrait être lié à l’effet de
synergie entre les composés présents dans l’extrait brut. Par contre, les extraits choisis pour
leur effet sur la virulence relative (VR < 50 %) mais ayant montré une inhibition sur le
chromatogramme, peut être expliqué par le phénomène d’antagonisme au niveau de
l’extrait brut, et donc ce phénomène disparaît après séparation. Cowan (1999) a montré
que parfois l’effet est lié au mélange de composés (synergie).
La bioautographie montre différents Rf pour les zones d’inhibition, résultat lié à la
présence (chez ces plantes) de composés anti-Foa avec différentes polarités. Par ailleurs, ce
résultat confirme également la présence de différentes cibles chez le Foa et donc
l’inhibition n’est pas forcément liée à un seul mécanisme. En outre, l’efficacité varie d’une
plante à l’autre et d’une partie à l’autre (Shinde et al., 2009). La réalisation de la
bioautographie nous a permis à la fois de séparer les constituants présents dans un extrait
donné et d’évaluer leur effet antifongique. Pour les Rf des zones d’inhibition, plus la valeur
est proche de (1.00) plus le caractère polaire diminue (lorsque la phase stationnaire est
polaire, gel de silice par exemple) (Mdee et al., 2009). D’après nos résultats, les composés
antifongiques présents chez ces plantes diffèrent du point de vue efficacité (diamètre de la
zone d’inhibition), polarité et nature chimique.
N’importe quelle partie de plante peut contenir des composés antimicrobiens
(Cowan, 1999). Cette information est juste mais générale, mais des résultats différents
peuvent être remarqués selon la source végétale, le protocole d’extraction et d’évaluation,
et la cible (pathogène). Nos résultats ont démontré que les feuilles sont les plus
142
représentatives du point de vue effet antifongique. Concernant l’efficacité, les fruits de
Citrullus colocynthis sont les plus importants. Les extraits de racines n’ont pas inhibé le
Foa par bioautographie.
Les extraits d’acétate d’éthyle sont les plus efficace sur le Foa, c’est probablement
du à la nature des composés extraits par ce solvant et à la présence de leurs cibles chez ce
champignon. L’acétate d’éthyle est connu pour son efficacité d’extraire des composés
biologiquement actifs (flavonoïdes, tannins, coumarines,…) qui jouent un rôle dans la
défense des plantes comme les composés phénoliques. Plusieurs études ont montré la
présence des composés antifongique dans les extraits par l’acétate d’éthyle (Chang et al.,
1999; Deepa et al., 2004). Tung et al. (2006) ont montré que la fraction soluble dans
l’acétate d’éthyle (écorce d’Acacia confusa) est la plus riche en composés phénoliques et la
plus efficace comme antioxydant.
Le fait que les extraits de Citrullus colocynthis et d’Asteriscus graveolens sont les
plus actifs sur le Foa, indique la présence de composés antifongiques potentiels chez ces
plantes et la présence de leurs cibles chez le Foa. Des études phytochimiques ont montré la
richesse de Citrullus colocynthis en composés phénoliques et en flavonoïdes (Maatooq et
al., 1997; Kumar et al., 2008), bien connus pour leur action antimicrobienne (Pengelly,
2004; Marica et al., 2008). L’effet remarquable des extraits de Citrullus colocynthis est
donc probablement lié aux composés phénoliques. Les flavonoïdes, par exemple, peuvent
jouer un rôle d’inhibition d’enzymes du Foa. Monika et Miroslaw (2008) ont signalé que
les coumarines jouent un rôle de protection chez les plantes et que certaines coumarines
ont un effet antifongique.
La corrélation réalisée entre le criblage phytochimique et bioautographie a montré
que certaines zones d’inhibition correspondent aux quatre classes de métabolites testés sur
le chromatogramme tandis que d’autres ne correspondent qu’à une seule ou à aucun de ces
métabolites. Dans le premier cas, certains métabolites ont certains caractères en commun
(flavonoïdes, tanins, coumarines) donc le résultat observé est lié probablement au caractère
polyphénolique en général. Cowan (1999) a signalé que l’effet antimicrobien peut être
présenté par différents groupes de métabolites secondaires.
143
5. Analyse spectroscopique du produit CCF1
Les résultats d’analyses chromatographiques et spectroscopiques (CCM, UV, IR)
montrent que le composé isolé CCF1 n’appartient pas à la classe des polyphénols, les Rf
dans les mêmes conditions d’analyse des flavonoïdes, tanins et coumarines ne
correspondent pas au Rf du produit isolé. L’analyse spectroscopique par UV ne présente
aucune bonde d’absorption au delà de 300nm qui caractérise les flavonoïdes en générale.
Le spectre d’analyse IR présente une bande d’absorption faible vers 3400cm-1 qui
indique l’absence des glycosides (faible présence des groupements OH), par contre, des
bandes très intenses vers 2900cm-1 correspondent aux liaisons CH (présence importante).
L’absence des bandes de vibration de valence vers 1500cm-1 confirme l’absence des CH
aromatiques qui caractérisent les polyphénols. Le spectre IR présente aussi deux bandes
caractéristiques au carbonyle, l’un correspond à un ester et l’autre à un carbonyle α,β
insaturé.
Selon les travaux sur la phytochimie de Citrullus colocynthis (Lavie et al., 1964;
Gamlath et al., 1988, Sturm et Stuppner, 2000; Sturm et al., 2009), cette plante contient
une quantité considérable de terpènes et surtout les triterpènes (cucurbitacines,…) connus
pour leurs effets biologiques (antimicrobiens, anticacereux,…) (Miro, 1995; Cowan,
1999; Chen et al., 2005). Cette classe de substances naturelles présente des difficultés
techniques pour la séparation et la purification, pour cela, on l’obtient avec des rendements
faibles (Sturm et al., 2009).
Donc le produit isolé appartient probablement à la classe des triterpènes et par
comparaison avec les donnés spectroscopiques de la littérature (Lavie et al., 1964; Chen et
al., 2003; Chen et al., 2005; Nayab et al., 2006), le produit CCF1 peut avoir la structure
chimique de α-élatérine (cucurbitacine E) (Figure 15).
Figure 15: Structure de Cucurbitacine E
144
6. Effet sur l’activité cellulasique du Foa
Le choix de l’activité cellulasique parmi les systèmes acellulaires est lié à sa grande
implication dans la pathogénicité, principalement dans le cas des champignons telluriques.
Selon Agrios (2005), les enzymes cellulolytiques facilitent la pénétration et la diffusion du
microbe pathogène dans l'hôte et causent l'effondrement et la désintégration de la structure
cellulaire, facilitant de ce fait au microbe pathogène à provoquer la maladie.
Ultérieurement, les enzymes cellulolytiques peuvent participer indirectement au
développement de la maladie en libérant des chaînes de cellulose, des sucres solubles qui
servent comme nourriture pour le microbe pathogène et, dans les maladies vasculaires, par
la libération de grandes molécules de cellulose dans les voies conductrices, qui perturbent
le mouvement normal de l'eau. Pour cela, un effet inhibant l’activité cellulasique agit d’une
manière directe sur la pathogénicité du Foa.
La mesure de l’activité cellulasique est complexe, mais parfois des méthodes
simples et reproductibles peuvent prédire l’action enzymatique sous certaines conditions
(Eveleigh et al., 2009). La technique utilisée dans cette étude est semi-quantitative donnant
des informations sur la présence d’une inhibition et son degré par le diamètre, ainsi que la
zone contenant la (les) molécules responsable(s) de cette inhibition par le Rf de la zone.
Selon le nombre de spots inhibant l’activité cellulasique du Foa, les extraits de
Citrullus colocynthis (Fruits), Pergularia tomentosa (Feuilles) et Fredolia aretioides
(Partie aérienne) sont les plus importants. Ces extraits contiennent des composés capables
d’inhiber l’activité cellulasique du Foa, malgré les diamètres faibles. En plus de son
efficacité sur la croissance du Foa, Citrullus colocynthis montre une action sur l’activité
cellulasique mais avec des Rf différents.
L’effet inhibant l’activité cellulasique n’est pas simple parce que l’activité est liée à
trois enzymes (Endo-β-Glucanase, Exo-β-Glucanase, Cellobiase) qui agissent en synergie
pour dégrader la cellulose. L’inhibition représentée par certains composés est liée
principalement à l’une de ces enzymes, tenant compte du principe de la spécificité
enzymatique et de la différence entre ces enzymes.
Concernant la corrélation entre inhibition par bioautographie et inhibition des
cellulases, il est claire qu’on milieu synthétique l’inhibition de la croissance n’est pas
145
forcement liée à l’inhibition de l’activité cellulasique. Ce phénomène est fortement lié à la
nature du milieu (source de carbone) et à la différence entre le milieu synthétique et
l’environnement naturel du champignon (pénétration dans la plante hôte par la dégradation
des barrières) (Vidhyasekaran, 2008).
7. Criblage phytochimique et bioautographie des extraits des rachis
L’utilisation des rachis des cultivars de palmier dattier comme source d’agent(s)
antifongique(s) contre le Foa était basée sur deux points essentiels. Le premier, l’existence
de trois types de cultivars ayant des comportements différents vis-à-vis du Foa: cultivars
résistants, cultivars sensibles, et cultivars tolérants. Pour cela, on a voulu déterminer s’il y
a une corrélation entre les caractères précédents et l’effet des extraits sur le Foa. En
deuxième lieu, le palmier dattier est la plante hôte du Foa, et comme les autres plantes, elle
a un mécanisme de défense. Donc, le palmier dattier peut avoir une ou plusieurs substances
antifongiques. De plus, la présence de substance(s) antifongique(s) peut être inefficace
dans la plante (concentration faible, temps d’action retardé, cible absente,…), donc
l’évaluation in vitro peut être utile pour dévoiler ces substances.
7.1. Criblage phytochimique
Les résultats ont montré une certaine ressemblance entre les cultivars concernant la
présence ou l’absence des métabolites secondaires testés. Cela est expliqué par le fait que
les rachis testés sont de la même espèce « Phoenix dactylifera », malgré les différences au
niveau de certains caractères ; il existe donc toujours une certaine unicité au niveau
métabolique. Par exemple, Ziouti et al. (1996) ont montré qu’il y a une différence
quantitative, mais non qualitative, entre les cultivars résistants et sensibles durant la
croissance, concernant la production de certaines molécules polyphénoliques. La présence
de flavonoïdes dans tous les extraits montre que ces rachis contiennent des flavonoïdes de
différentes polarités (Marica et al., 2008; Shinde et al., 2009). La diversité dans le
nombre et couleurs de spots positifs aux alcaloïdes est liée à la richesse et diversité de cette
classe de métabolites secondaires (Magdalena et Anna, 2008).
7.2. Bioautographie
L’analyse
bioautographique
montre
que
lefficacité
des
extraits
par
le
dichlorométhane et l’acétate d’éthyle sur Foa est liée à des composés de polarité moyenne.
Certaines zones d’inhibition provoquées par des extraits de différents cultivars, avec le
146
même solvant, ont des Rf très proches. Tel est le cas des extraits des rachis par
dichlorométhane de Feggus, Bent-Cherk, Kseiba et Rotbi. Il pourrait donc s’agir du même
composé ou de composés apparentés chimiquement. Les différences observées concernant
le diamètre de la zone d’inhibition au niveau de certains spots de même Rf sont dues à la
différence de concentration du composé correspondant d’un cultivar à l’autre.
Toutes les recherches consultées en ce qui concerne l’analyse phytochimique et
biochimique du palmier dattier concernent principalement les polyphénols (connus pour
leurs effets antifongiques) (Daayf et al., 2003), certaines enzymes (Majourhat et Baaziz,
2004; El-Hassni et al., 2005; Baaziz et al., 2006), ou la stimulation de la défense par lutte
biologique (El-Hassni et al., 2007). Ces études ont ciblé le principe de la défense naturelle
pour la corréler avec le problème de la sensibilité vis-à-vis du Foa pour avoir une
explication du phénomène de résistance et sensibilité. D’autres études se sont chargé de
résoudre ce problème en ce basant par exemple sur le mécanisme de la défense des
cultivars résistants (molécules responsables, mécanisme d’action,…). On peut citer dans ce
contexte, la recherche de cultivars résistants, avec des fruits de bonne qualité, par
croisement dirigé (Brac de la Perrière et Benkhalifa, 1991; Djerbi, 1991).
Malheureusement, en dépit des résultats prometteurs au début, les cultivars présentant les
caractères voulus changent avec le temps ou ne peuvent pas résister à certaines conditions
abiotiques.
La résistance, la tolérance ou la sensibilité ne sont pas toujours liées à la présence
d’un seul composé ou une classe de molécules. Ce sont des mécanismes complexes qui
font appel à plusieurs types de molécules. Selon Ziouti et al. (1996), le point essentiel
concernant la différence entre ces cultivars, c’est le temps de réponse. Ça veut dire que la
différence entre ces cultivars est généralement dans le mécanisme de réponse avant la
concentration ou la nature des composés impliqués.
A la lumière de l’ensemble de nos résultats, nous supposons que l'effet antifongique
présenté par ces extraits de plantes contre le Foa peut être dû aux métabolites secondaires,
les composés phénoliques en premier lieu, présents chez ces plantes. La différence
observée quant au degré de l'effet observé est proportionnelle à la nature et/ou à la quantité
de(s) métabolite(s) secondaire(s) responsable(s) présent(s) chez ces plantes.
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CONCLUSION & PERSPECTIVES
Cette thèse s’est attachée à un thème d’une importance cruciale pour la
phoeniciculture, celui de la recherche de substances naturelles actives contre l’agent causal
du Bayoud ou fusariose vasculaire, causée par un champignon tellurique Fusarium
oxysporum f. sp. albedinis, principale maladie du palmier dattier qui sévit dans la partie
occidentale de l’aire phénicicole de l’Afrique du Nord.
La propagation du Bayoud et l’absence de traitement efficace pour ce fléau nous
incitent à rechercher de nouvelles substances antifongiques susceptibles d’inhiber le
mécanisme de résistance du Foa. Dans ce contexte, nous avons été orienté vers l’évaluation
des extraits de certaines plantes médicinales et/ou toxiques pour les utiliser comme source
de substances antifongiques. A cet effet, un screening exhaustif portant sur 72 extraits a pu
être effectué par la technique de diffusion par disque. Trente un extraits présentant une
inhibition et/ou diminution de la virulence relative au dessous de 50 % ont subi un criblage
phytochimique et une bioautographie directe. La bioautographie a été utilisée pour
localiser l’activité antifongique sur le chromatogramme et étudier sa corrélation avec les
données du criblage phytochimique.
Les solvants les plus efficaces (extraits présentant les meilleurs effets) pour les
plantes utilisées sont l’acétate d’éthyle et le méthanol; tandis que pour les rachis de
cultivars de palmier dattier, les meilleurs résultats ont été obtenus avec le dichlorométhane
et l’acétate d’éthyle.
Les résultats ont démontré que les feuilles sont les plus représentatives du point de
vue effet antifongique. Parmi les extraits testés, ceux obtenus à partir des fruits de Citrullus
colocynthis et tiges d’Asteriscus graveolens par l’acétate d’éthyle sont les plus efficaces
sur Foa (diamètres d’inhibition 7.75 ± 1.06 mm et 7.00 ± 1.41 mm, respectivement).
Nous avons également évalué la virulence de ce pathogène sur le tissu des
tubercules de pomme de terre. Une diminution de la VR jusqu’ à 30% représentée par
l’ extrait avec l’ acétate d’ éthyle de la partie aérienne de Launeae arborescens. Par contre,
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les extraits des plantes toxiques n’ ont atteint que 46% représentée par l’ extrait avec
l’ acétate d’ éthyle des feuilles et tiges de Citrullus colocynthis.
L'efficacité des extraits de Citrullus colocynthis indique la présence de cibles
hautement sensibles chez Foa, qui peuvent être exploitées en vue de la mise au point de
nouveaux traitements efficaces contre le Bayoud. Afin d’ isoler le phytoconstituant actif
porteur de l’ activité antifongique, une étude guidée par test biologique a été conduite,
alliant la bioautographie et la chromatographie sur colonne couplée à l’UV. Cette étude a
abouti à l’isolement d’un composé pur CCF1 à partir de l’extrait des fruits de Citrullus
colocynthis par acétate d’éthyle et dont la structure a été appréhendée à l’aide de
techniques spectroscopiques (UV, IR) et les données de la littérature. Le produit CCF1 est
probablement la Cucurbitacine E (triterpène tetracyclique).
Les extraits bioactifs ont été testés sur l’activité cellulasique du Foa. L’inhibition de
l’activité cellulasique du Foa n’est pas toujours liée à l’inhibition de la croissance (en
milieu synthétique contenant d’autres sources de carbone), mais en milieu naturel du Foa,
elle est responsable des premiers processus d’infection fongique, la pénétration. Les
meilleurs effets sont représentés par l’extrait des fruits de Citrullus colocynthis et l’extrait
des tiges d’Asteriscus graveolens avec l’acétate d’éthyle (∅ = 3mm).
Les extraits des rachis de huit cultivars de palmier dattier (résistants, tolérants,
sensibles,…) ont été analysés par criblage phytochimique et bioautographie directe sur le
Foa. Parmi trente-deux extraits de rachis, huit ont montré au moins une zone d’inhibition
du Foa sur le chromatogramme. Les meilleurs résultats sont représentés par l’extrait
dichlorométhanique des rachis de « Bent Cherk » (6.50 ± 1.41) et l’extrait par l’acétate
d’éthyle des rachis de « Rotbi » (6.00 ± 1.41).
L’évaluation des extraits de rachis nous permet de suggérer que le caractère de
résistance, tolérance ou de sensibilité n’est pas forcément lié à la présence ou l’absence
d’une molécule spécifique. D’autre part, les résultats de criblage phytochimique et
bioautographique nous permettent de conclure qu’il y a une ressemblance des profils
phytochimiques entre les cultivars et que la majorité des composés bioactifs sur le Foa,
semblent être des polyphénols. Par ailleurs, le caractère de résistance, tolérance ou
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sensibilité n’apparaît pas clairement à travers les résultats du criblage phytochimique ni
ceux de la bioautographie. Enfin, les extraits les plus actifs sont obtenus par acétate
d’éthyle ou par le dichlorométhane ce qui indique que ces composés sont de polarité
moyenne.
Le mécanisme de défense naturel du palmier dattier, contre le Foa semble
majoritairement lié à l’action des polyphénols. Il s’en suit que la différence entre les
cultivars résistants, tolérants ou sensibles serait liée au mécanisme d’action. Au terme de
cette étude, il apparaît que les plantes utilisées présentent une richesse en métabolites
secondaires bioactifs offrant la potentielle alternative de les utiliser comme source d’agents
antimicrobiens.
La complexité de l’interaction Fusarium oxysporum f. sp. albedinis-palmier dattier
nécessite de poursuivre cette étude par d’autres voies complémentaires afin de clarifier à la
fois l’arsenal utilisé par le pathogène et les moyens mis en œuvre par la plante pour parer à
l’attaque fongique.
Dans ce contexte, plusieurs voies sont possibles. L’une d’elle serait de rechercher in
vivo (tissu conducteur infecté, feuilles, sève) la présence ou non des métabolites
phytotoxiques et d'établir leurs rôles dans le cycle de la maladie.
Il serait également intéressant d’étudier l’effet potentialisateur des saponines sur
l’activité antifongique des polyphénols (une des propriétés des saponines est qu’elles sont
des agents perméabilisant membranaires : en s’associant au cholestérol des membranes,
elles créent des pores à leur niveau, ce qui pourrait aider à la pénétration du principe actif
dans les cellules fongiques).
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