Traitement anticoccidien préventif systématique Les coccidies sont des parasites qui se multiplient dans l’intestin du veau et qui peuvent provoquer retards de croissance, diarrhées sanguinolentes observées le plus souvent entre 2 et 4 mois d’âge. Si le recours aux anticoccidiens peut être nécessaire temporairement après un épisode clinique, il est possible d’arrêter le traitement en limitant les stress des animaux et la contamination du milieu par les coccidies. A quoi ça sert ? A limiter l’infection par les coccidies et à diminuer les risques de coccidioses cliniques. Remarque : la plupart des veaux sont porteurs de coccidies. Les coccidies des bovins sont variablement pathogènes selon l’espèce : Eimeria zuernii et Eimeria bovis sont les plus dangereuses. ça ne sert pas • A éliminer totalement les coccidies. • A compenser totalement des erreurs de conduite d’élevage (alimentation inadéquate, abreuvement rationné ou absent, accumulation de stress sur une courte durée, défaut de nettoyage-désinfection-vide sanitaire entre lots ou après coccidiose clinique). Par ailleurs le traitement préventif (traitement quotidien au moins pendant 4 semaines) réalisé au cours des premières semaines de vie retarde la mise en place de l’immunité contre les coccidies et ne sert qu’à décaler le problème dans le temps : les veaux s’infectent plus tard. Des essais ont montré que les veaux traités reperdent leur avantage de croissance après l’arrêt du traitement par rapport aux veaux non traités. Conditions d’efficacité Vérifier que les coccidies sont bien à l’origine des symptômes observés ; en cas de suspicion étayer le diagnostic par une identification de l’espèce de coccidie présente pour évaluer le risque. Limiter les périodes de traitement préventif aux périodes à risque : lors d’impossibilité de maîtriser les différents facteurs de risque, en cas de surcharge des bâtiments par exemple. Attention Les traitements anticoccidiens préventifs systématiques entraînent l’apparition de phénomènes de résistance des parasites qui peuvent être lourds de conséquence économique si un vrai problème survient. La systématisation de ce type d’intervention préventive est par conséquent totalement déconseillée. Situation où c’est recommandé A la suite d’un épisode clinique, en attendant la désinfection du bâtiment. Quand peut-on s’en passer ? Hygiène maîtrisée et stress limité, bonnes transitions, veaux résistants, vide sanitaire, désinfection efficace (trempage, décapage, traitement à l’eau bouillante ou avec un désinfectant spécifique). Quelles alternatives ? • Ne pas cumuler les stress sur une courte période (écornage, sevrage, changement de bâtiment la même semaine par exemple). • Eviter la surcharge des locaux. • Isoler et traiter les veaux malades dès le premier cas de diarrhée • Appliquer des conditions d’hygiène strictes : locaux propres, secs, non confinés, régulièrement nettoyés et désinfectés. Nettoyer et désinfecter les cases après un épisode clinique avec des techniques adaptées (eau bouillante, désinfectant spécifique). • Distribuer des rations adaptées aux besoins de croissance et assurer des transitions alimentaires efficaces en particulier autour du sevrage. Remarque Les anticoccidiens sont soumis à ordonnance. Leur utilisation doit être réévaluée régulièrement dans le cadre du bilan sanitaire annuel et du suivi des protocoles de soins réalisés par le vétérinaire de l’élevage. Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Santé du troupeau Chambres d’agriculture de Bretagne ([email protected]) Mars 2010