Introduction-genetique MED2 2015 [Mode de

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Introduction à la génétique
Tests génétiques.
Interprétation et règles de
bonne pratique
MED2
S Manouvrier
Clinique de génétique médicale
Hôpital J de Flandre
Ce cours est illustré de nombreux exemples,
les pathologies auxquelles s’adresse la
génétique sont souvent rares, certains
termes peuvent être compliqués et n’ont pas
à être retenus.
Pour simplifier les textes qui n’ont pas à être appris figurent
en bleu
23 paires de chromosomes
≈ 20 000 paires de gènes
> 3 milliards paires de bases
Un gène = Une « recette » ?
Son anomalie => Une maladie ?
ADN « lu » par mots de 3 lettres = « codons »,
codant chacun un acide aminé.
ADN
Exon
Intron
Transcription
ARNnucléaire
Maturation ARN
= épissage
ARN messager
Traduction
Protéine, Enzyme …
ton cap est 30.5 lat 120 lon fin
Codon stop prématuré
ton fin
Décalage du cadre de lecture
ton cae st3 0.5l at1 20l onf
Délétion
ton cap est lat 120 lon fin
ton cap 30.5 lat 120 lon fin
Délétion d’un exon / délétion complète
Délétère ?
Non délétère ?
Modification ponctuelle d’une base
ton cap est 10.5 lat 120 lon fin
ton cap est 30.6 lat 120 lon fin
Anomalie d’épissage
Anomalie des zones régulatrices …
• Tous porteurs d’anomalies géniques
• Certaines d’entre elles confèrent même des avantages
– Drépanocytose et Paludisme
La drépanocytose une
maladie grave de
l’hémoglobine
responsable de
déformations des
globules rouges. Elle
est beaucoup plus
fréquente en Afrique
qu’en Europe
Chez l’hétérozygote:
protection/paludisme
Car le parasite est
détruit avec les
hématies déformées
= « avantage
sélectif »
– Mucoviscidose et typhoïde
La mucoviscidose est une maladie beaucoup plus fréquente (1/2500) dans en Europe qu’en
Afrique. Elle est due à une anomalie d’un canal chlore empêchant la sortie normale de Clet de l’eau des cellules. Les hétérozygotes sont protégés de la typhoïde car la bactérie
« salmonella typhi » a plus de difficultés à pénétrer dans leurs cellules
3 à 5 % de la population
Maladies « communes »
« multifactorielles», fréquentes
Maladies « monogéniques » rares
Gé n é t i q u e
Env ironnemen
t
Reste le plus souvent clinique
Par exemple chez cet
enfant atteint de surdité
Syndrome de Waardenburg (AN de la pigmentation et surdité) => Bilan auditif
S’aide d’examens paracliniques (radio, biologie …)
Syndrome « Nail Patella »
Risques :
Atteinte rénale=> Surveillance rénale
Glaucome => surveillance oculaire
Pourra s’aider d’Analyses génétiques
± ciblées selon orientation diagnostique
Confirment le diagnostic / aide au conseil génétique
Parfois inutiles
Exemple pour ces 3 enfants adressés pour déficience intellectuelle
T21 => caryotype
« X Fragile » => analyse
du gène FMR1
Fœtopathie alcool =>
pas analyse génique
Le caryotype
Le caryotype
La « FISH »
Fluorescent In Situ
Hybridization
Exemple délétion 22q11
Sonde Contrôle
Sonde 22q11
Le Séquençage
La CGH-Array
Le Séquençage « haut débit »
•
Liste de gènes ciblés vers la pathologie / la symptomatologie
• « Déficience intellectuelle »
• Malformations oculaires, rénales, des membres …
•
« Exome » / « Génome »
Non ciblées
Séquençage
« d’exome »
« de génome entier »
Sonde spécifique
Sonde contrôle
Ciblées
Perte de la région
chromosomique
étudiée
Séquençage
haut débit
« ciblé »
Problème des « variants » de signification inconnue (mutation « ponctuelle »,
certaines variations CGH-Array ou séquençage « haut débit »
« Variant » d’un gène associé à la
déficience intellectuelle présent chez le
père (sain) et l’enfant
=> Probablement non responsable de la
déficience
« Variant » d’un gène impliqué dans le syndrome de
Waardenburg présent chez la mère et l’enfant
=> a priori associé à la maladie
Caryotype: 46,XY
CGH : Triplication 19p13.2 contenant >10 gènes, non retrouvée chez les
parents
Mais les anomalies fœtales et la consanguinité parentale évoquent un
syndrome rare autosomique récessif => Mutation homozygote du gène en
cause
=> « Variant » CGH n’est pas en cause. On est devant une maladie autosomique
récessive, risque de récidive 25% à chaque grossesse, diagnostic prénatal possible
par génétique moléculaire
Exemple : amniocentèse pour
caryotype fœtal en raison, soit d’une
maladie génétique connue, soit d’un
risque augmenté pour la trisomie 21
Klinefelter (47,XXY)
Trisomie 21
Maladie familiale
Petit garçon
Pas de
déficience
intellectuelle
Infécondité
• En général longues, et coûteuses
• Pas toujours de résultat
• Difficultés d’interprétation
– Caractère délétère ou non de la particularité identifiée
– Données familiales
• Découverte fortuite d’anomalies non recherchées
Pour l’interprétation des analyses génétiques, le
dialogue entre clinicien et biologiste est essentiel
A qui, Dans quel contexte, Dans quel but ?
• Un malade
– Fœtus/Embryon
– Enfant
– Adulte
DPN/DPI
Diagnostic
Souvent intriqués
Information
génétique
• Un apparenté
asymptomatique
? Grossesse
Prise en charge
« Éviter » les
récurrences
- Pour lui même
- Pour sa famille
« Prévention »
de la maladie
Test « Prédictif »
Risque propre de
développer la
maladie
Médecine très particulière
– de l’individu
• Colloque singulier, confidentialité
• Droit au secret, respect vie privée
• Choix de savoir / ne pas savoir
– de la famille
Serment Hippocrate :
« … Admis à l'intérieur
des maisons, mes yeux
ne verront pas ce qu'il
s'y passe, ma langue
taira les secrets qui me
seront confiés … »
Article L1110.4 du CSP
(13.8.2004) :
« Toute personne …. a droit
au respect de sa vie privée et
du secret des informations la
concernant »
• Information de la famille
• Mesures préventives / apparentés
• Éviter les récurrences DPN / DPI
Source éventuelle de conflit
de valeur
Article 1111.2 du CSP
(4.3.2002) :
« Toute personne a le droit
d’être informée de son état de
santé …. Cette information
porte sur … les actions de
prévention… »
• Est-elle justifiée ?
– Apporte-t-elle un plus pour le patient ?
– Est-elle nécessaire à l’information génétique pour la famille ?
• Le patient est-il d’accord pour la réaliser ?
– A-t-il compris les implications de ce test pour lui-même et sa
famille ?
– Dispose-t-il de toute l’autonomie de décision ?
– A-t-il eu un temps de réflexion suffisant ?
• L’analyse prescrite est-elle fiable / validée scientifiquement ?
Risque-t-elle d’apporter des informations non recherchées ?
• Lors d’une consultation individuelle
– colloque singulier,
(CSP L1110.4)
– Respect de la confidentialité (droit au secret
et au respect de la vie privée)
– liberté de chacun de pouvoir choisir s’il
souhaite « savoir » ou « ne pas savoir »
• Explications claires et adaptées
–
–
–
–
(CSP R1131-4)
Les caractéristiques de la maladie recherchée
Les moyens de la détecter
Les possibilités de prévention et de traitement
Les modalités de transmission génétique et
leurs possibles conséquences chez d'autres
membres de la famille
MAIS
Consultations
« familiales »
Défaut
intégration des
informations
délivrées
Analyse
« globale » du
génome
• Signature d’un consentement écrit du patient (de ses
parents s’il est mineur ou de son tuteur s’il est sous
tutelle)
– le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle est
systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volonté
et à participer à la décision.
CSP R1131-4
• doit être réalisée par un médecin agréé dans un
laboratoire autorisé par le ministère
L 1131-2 CSP
« Préalablement à l'expression écrite de son consentement, la personne est
informée des caractéristiques de la maladie recherchée, des moyens de la
détecter, du degré de fiabilité des analyses ainsi que des possibilités de
prévention et de traitement …. le consentement du mineur ou du majeur sous
tutelle est systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volonté et à
participer à la décision.»
2011 : Art. L. 1131-1-2. « Préalablement à la réalisation d'un examen des
caractéristiques génétiques d'une personne, le médecin prescripteur informe
celle-ci des risques qu'un silence ferait courir aux membres de sa famille
potentiellement concernés si une anomalie génétique grave dont les
conséquences sont susceptibles de mesures de prévention, y compris de
conseil génétique, ou de soins était diagnostiquée. Il prévoit avec elle, dans
un document écrit qui peut, le cas échéant, être complété après le diagnostic,
les modalités de l'information destinée aux membres de la famille
potentiellement concernés afin d'en préparer l'éventuelle transmission »
Article L1131-1 CSP
• Par le médecin prescripteur
• Empathie / psychologue
« Seul le médecin prescripteur est
habilité à communiquer les résultats à
la personne concernée, ou le cas
échéant à la personne de confiance »
• Proposition de suivi médical individualisé, aide à la prise en
charge
• Problème des informations génétiques découvertes fortuitement ?
• Se méfier des informations trouvées sur Internet
• S’assurer de la diffusion de l’information à la famille si cela est
justifié (conseil génétique / mesures de prévention)
Pourquoi?
• Ils peuvent être à risque de développer la maladie
– Et bénéficier de mesures de prévention
– Ou avoir le droit de choisir d’être informés de leur statut
génétique vis-à-vis de cette maladie
• Et/ou ils peuvent être à risque d’avoir des enfants
atteints
– D’une maladie qui nécessite une prise en charge pré- ou
post-natale
– Ou pouvoir choisir un diagnostic prénatal, en cas
d’affection d’une particulière gravité non curable
Diffusion de l’information dans la famille,
Dépend du type d’anomalie et du mode de transmission
Même si elle peut être essentielle, elle est diversement
transmise
•
•
•
•
•
Information complexe
Personnes / patients fragilisés
Liens familiaux ± solides
Mot « Génétique » « fait peur », reste « tabou »
Certains apparentés ne veulent pas entendre
Loi Bioéthique 2011
CSP L.1131.1.2
Le patient peut aussi autoriser le médecin à transmettre
l’information aux proches dont il lui aura donné les
coordonnées.
Art. L. 1131-1-2.
« La personne est tenue d'informer les membres de sa famille
potentiellement concernés dont elle ou, le cas échéant, son
représentant légal possède ou peut obtenir les coordonnées,
dès lors que des mesures de prévention ou de soins peuvent
leur être proposées.
Si la personne ne souhaite pas informer elle-même les membres
de sa famille potentiellement concernés, elle peut demander par
un document écrit au médecin prescripteur, qui atteste de cette
demande, de procéder à cette information. Elle lui communique
à cette fin les coordonnées des intéressés dont elle dispose. Le
médecin porte alors à leur connaissance l'existence d'une
information médicale à caractère familial susceptible de les
concerner et les invite à se rendre à une consultation de
génétique, sans dévoiler ni le nom de la personne ayant fait
l'objet de l'examen, ni l'anomalie génétique, ni les risques qui lui
sont associés »
• Le diagnostic prénatal
• La médecine « prédictive »
Antécédents d’anomalie génétique / Risque augmenté d’anomalie chromosomique /
Mise en évidence d’anomalie échographique
Biopsie de
Amniocentèse (>16SA)
trophoblaste/villosités
choriales (12-13SA)
Analyse de l’ADN fœtal circulant
dans le sang maternel
• Fécondation in vitro
• Deux cellules embryonnaires examinées
• « Sélection » des embryons non porteurs de
l’anomalie génétique
• Implantation dans l’utérus
• Etre précédée d’une consultation d’information de la femme
enceinte et de la signature d’un consentement éclairé
• Tenir compte de la loi sur l’interruption de grossesse pour
raison médicale (IMG)
Article L162-12 du 17-1-1975
• L’interruption de grossesse pour raison médicale est
autorisée si il existe une forte probabilité que l’enfant
attendu soit atteint d’une affection d’une particulière
gravité reconnue comme incurable au moment du
diagnostic
• Concerne surtout des affections autosomiques dominantes, et
survenant à l’âge adulte
– Prédispositions génétiques aux cancers
– Maladies neurodégénératives
– Certaines pathologies cardiaques.
• Si une anomalie délétère a été identifiée chez un malade de la famille,
elle peut être recherchée chez les sujets asymptomatiques de la famille
• Encadrement juridique.
(CSP R1131-4)
– Dans le cadre d'une consultation médicale individuelle
– Par un médecin œuvrant au sein d'une équipe pluridisciplinaire rassemblant des
compétences cliniques et génétiques, dotée d'un protocole type de prise en
charge et déclarée auprès de l'Agence de la biomédecine...
– Les examens ne peuvent être prescrits chez un mineur ou chez un majeur sous
tutelle que si celui-ci ou sa famille peuvent personnellement bénéficier de
mesures préventives ou curatives immédiates.
La prescription des analyses génétiques dans le cadre
de la médecine « prédictive » doit veiller à préserver
pour chaque individu les principes fondamentaux
•
•
•
•
Autonomie
Respect de la vie privée
Justice, Équité, Solidarité
Qualité
Exemple prédisposition aux cancers du colon et de l’endomètre dans le
cadre d’un « syndrome de Lynch »
Peuvent être rassurés ainsi que leur descendance
Doivent être surveillés annuellement
Doivent avertir leurs descendants
• Une discipline très transversale
• Evolution très rapide des connaissances et des
techniques
Connaître les pathologies et leurs conséquences
Connaître les modes de transmission
Connaître les analyses génétiques, leurs avantages
et leurs limites
Respecter les règles de bonne pratique et ne pas
prescrire une analyse génétique à la légère
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