Document méthodologique d`élaboration du Tableau des

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Document méthodologique d’élaboration du Tableau des Ressources et
Emplois (TRE)
Justification
La CEA poursuit ses efforts d’harmonisation des statistiques en Afrique tout particulièrement
dans le domaine de la comptabilité nationale. Il est nécessaire à cet effet que les données des
comptes nationaux soient toujours plus fiables afin de constituer une base solide pour la
formulation de la politique économique. La comptabilité nationale, outil de gestion économique
par excellence, est un instrument destiné à informer de façon synthétique sur la situation
économique d’un pays. La connaissance de l’économie nationale reste un enjeu de grande
importance, en particulier pour les décideurs politiques, mais aussi pour tous les autres acteurs
économiques.
C’est dans ce souci d’harmonisation des méthodes et de réponse aux nouvelles exigences, et
selon les recommandations du Document de Projet (PRODOC) de la stratégie africaine de mise
en œuvre du SCN 2008, que la CEA a mis un manuel pratique d’élaboration du Tableau des
Ressources et Emplois (TRE) à la disposition des pays d’Afrique. Elle voudrait répondre ainsi
aux besoins des pays en matière de méthodologie pratique dans l’élaboration des comptes
nationaux.
Le TRE constitue un des tableaux essentiels du cadre central du système de comptabilité
nationale (SCN). Le cadre central est un cadre macroéconomique qui permet la description
d’ensemble du circuit économique et l’analyse de ses mécanismes, et permet aussi d’étudier les
comportements des agents économiques. C’est une présentation intégrée de l’économie
nationale.
Le tableau des ressources et des emplois intègre les comptes des branches d'activité, par type
d'activité économique, et les comptes des opérations sur biens et services, par type de produit. Ce
tableau permet une analyse détaillée du processus de production, de l’emploi des biens et
services et du revenu engendré par la production. Il est composé de quatre grands blocs : un bloc
des ressources qui indique l'origine des ressources des biens et des services ; un bloc des emplois
qui décrit les utilisations des emplois des biens et des services dont celui des consommations
intermédiaires. Ces dernières constituent le Tableau d’échanges interindustriels (TEI) qui
constitue le cœur du système productif. Il décrit les produits utilisés par chaque branche
d’activité pour produire des biens et services. Les deux derniers blocs sont formés du compte de
production et d’exploitation par branche d’activité et le vecteur emploi associé. La partie compte
production et d’exploitation est consacrée à la valeur ajoutée brute et à ses composantes. Le
vecteur emploi ressort les entrées de travail. Le TRE permet le calcul des trois approches du
Produit intérieur brut (PIB) à savoir production, dépenses et revenu.
Contenu du guide méthodologique
Ce guide met l’accent sur les aspects généraux à savoir concepts, définitions et nomenclatures,
les sources des données nécessaires, les méthodes et le processus d’élaboration. Il aborde aussi
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quelques questions spécifiques, des outils utilisés et des cas pratiques des pays. Il est composé de
dix chapitres et des annexes :
Chapitre 1 : Concepts de base du Tableau des Ressources et Emplois
Le premier chapitre revient sur les concepts utilisés dans le TRE, il donne aussi un aperçu
général des éléments constitutifs du tableau et de leurs relations avec les méthodes d’évaluation
par les équilibres ressources emplois (ERE) par produit, les principales utilisations du TRE et sa
structure.
L’ERE est un outil important qui permet la confrontation des différentes données, d’en assurer la
cohérence et d’estimer les données manquantes, mais aussi d’apprécier la qualité des sources de
données. C’est l’étape préalable a l’élaboration du TRE. La dimension du TRE dépendra du
détail du nombre de produits arrêtés dans la nomenclature de travail.
La TRE peut être schématisé en quatre blocs : le bloc des ressources à gauche, le bloc des
emplois à droite avec un sous-bloc des consommations intermédiaires, le bloc de la valeur
ajoutée et de ses composantes en bas, et un bloc pour le calcul du PIB en bas à l’extrême droite
(approche production et approche dépenses).
Chapitre 2 : Tableau des Ressources
Le deuxième chapitre traite des ressources du TRE notamment la production et les importations.
Il définit la frontière de la production en général et des cas particuliers pour certaines activités
avec des exemples, les différents types de production et leur mode d’évaluation. Il décrit aussi
taxes, subventions et marges qui complètent l’évaluation des ressources afin de les rendre
compatibles avec les emplois, mais également de l’ajustement cout assurance fret / franco à bord
(c.a.f. / f.o.b.) des importations pour éviter un double emploi des importations des services.
La production peut être marchande ou non marchande, elle peut être principale ou secondaire. La
production non marchande est évaluée par les couts puisque ne disposant pas d’un marché. La
production est évaluée au prix de base c’est-à-dire lemontant que le producteur reçoit de
l'acheteur par unité de bien ou de service produite, diminué des impôts sur les produits et
augmenté des subventions sur les produits. Le prix de base exclut les frais de transport facturés
séparément.
L’autre partie des ressources est constituée des importations qui sont évaluées c.a.f. Mais le
SCN recommande qu’on les évalue aussi f.o.b. comme les exportations ; d’où l’ajustement c.a.f.
/ f.o.b. qui est fait pour éviter de compter doublement les importations des services
Chapitre 3 : Tableau des Emplois
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Le troisième chapitre concerne les emplois du TRE notamment les consommations
intermédiaires, la consommation finale, la formation brute de capital fixe (FBCF), la variation
des stocks et les exportations. Il définit le contenu de ces composantes des emplois et leur mode
d’évaluation, les ajustements des dépenses effectuées par les résidents à l’extérieur et des nonrésidents dans le pays. Il s’intéresse aussi au bloc de la valeur ajoutée et ses composantes
notamment la rémunération des salariés, la consommation de capital fixe, les autres impôts nets
des subventions à la production et l’excédent brut d’exploitation. Il s’achève par la description
des principales étapes de construction du TRE.
Les emplois sont évalués au prix d’acquisition qui est le montant effectif payé par l'acheteur par
unité de bien ou de service achetée. L’on présente les dépenses de consommation finale des
administrations publiques qui comprend les dépenses individualisables et les dépenses
collectives. L’on présente aussi les dépenses de consommation des ménages et celles des
institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM).
Les grandes étapes d’élaboration du TRE se résument en trois phases : collecte et traitement des
données sources, réalisation des ERE et comptes de branche, et synthèse (équilibrage du TRE).
Chapitre 4 : Nomenclatures d’activités et des produits et dimension du TRE
Le quatrième chapitre se focalise sur les différentes nomenclatures utilisées notamment celles
des activités, des produits et des fonctions dans le cadre du TRE. Ce sont ces nomenclatures qui
déterminent la taille ou la dimension du TRE ; elles dépendront aussi des utilisations que l’on
souhaiterait faire des résultats obtenus. Les adaptations nationales doivent être conformes aux
nomenclatures internationales.
Il est cependant possible d’avoir des nomenclatures de travail plus détaillées, mais opter pour
une publication d’un TRE plus agrégé et facilement utilisable.
Chapitre 5 : Sources de données nécessaires pour l’élaboration du TRE
Le cinquième chapitre fait une description des principales sources de données requises pour
l’élaboration du TRE. Des suggestions sont aussi faites sur l’utilisation des sources de données
alternatives et des méthodes d’estimation des données manquantes. Ces sources sont traitées
selon les variables des deux composantes du TRE : les ressources et les emplois.
Le recensement des sources de données disponibles permet de relever les zones d’ombre du
système statistique qui nécessitent des améliorations. Des méthodes indirectes peuvent être ainsi
utilisées pour estimer les données manquantes.
Chapitre 6 : Quelques points spécifiques
Le sixième chapitre s’intéresse à certains points spécifiques qui demandent des traitements
particuliers. Il s’agit de l’évaluation de la production des biens et services pour compte propre,
du loyer imputé, des services domestiques, des marges de commerce et de transport, du service
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d’intermédiation financière indirectement mesure (SIFIM), de la consommation de capital fixe
des administrations publiques, du secteur informel et de l’économie non observée.
La production de biens pour compte propre peut être utilisée pour la consommation ou comme
formation brute de capital fixe. Le loyer impute concerne les propriétaires occupant leurs
maisons ; combien l’auraient-ils payés s’ils la louaient ? Les services domestiques ne concernent
que le personnel de maison employés et rémunérés ; les aides familiaux y sont exclus.
L’évaluation des marges de commerce et transport permette le passage du prix de base au prix
d’acquisition. Elles sont ajoutées aux ressources pour rétablir l’équilibre avec les emplois. Le
service d’intermédiation financière indirectement mesure est le différentiel d’intérêts reçus par
les banques sur les prêts et payés sur les dépôts. L’intégration du secteur informel est un point
important pour la recherche de l’exhaustivité du PIB.
Chapitre 7 : Utilisation de la méthode de ERE : vérification cohérence et estimation des
données manquantes
Le septième chapitre décrit l’utilisation de la méthode d’équilibre ressources emplois pour
vérifier la fiabilité et la cohérence des données et évaluer les données manquantes. Cette
approche est illustrée par des exemples.
L’ERE étant un lieu de confrontation des données, il reste un outil pertinent pour la vérification
de la cohérence des données et la qualité des sources de données utilisées. Il permet aussi
l’estimation des données manquantes.
Chapitre 8 : Equilibrage des Ressources et des Emplois
Le huitième chapitre donne des méthodes pour l’équilibrage du TRE ; elles sont soit manuelles
c’est-à-dire produit par produit, soit automatique à partir d’un algorithme.
C’est la phase cruciale du travail puisqu’elle permet de produire les agrégats. En plus de
l’équilibre, la signification économique de l’agrégat est importante. L’approche manuelle semble
donc la mieux indique pour ce travail.
Chapitre 9 : Mise à jour du TRE
Le neuvième chapitre traite des méthodes de mise à jour d’un TRE avec un minimum de données
sources. Elles sont manuelles ou automatiques. Ces méthodes permettent d’identifier les parties
du TRE qui peuvent être mis à jour manuellement. Ces méthodes sont suggérées pour les pays
qui n’élaborent pas le TRE chaque année. Quelques exemples servent d’illustrations.
Le risque d’utilisation des méthodes automatiques est de reconduire la même structure de
l’économie pendant longtemps, pourtant des modifications de structure peuvent se produire
d’année en année. Il est donc recommandé d’élaborer un TRE chaque année pour tenir compte
des modifications de l’économie.
Chapitre 10 : Outils informatiques utilises pour l’élaboration des comptes nationaux
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Le dixième chapitre présente quelques outils informatiques utilisés pour l’élaboration des
comptes nationaux. Il s’agit soit des outils faits sur tableur ou des bases de données relationnelles
comme ERETES.
Les comptes nationaux constituent un système avec des interrelations entre les parties.
L’utilisation d’un outil informatique est donc nécessaire pour permettre un suivi de ces relations
et garantir la cohérence du système.
Annexes : Cas pratiques des pays
Les annexes sont constituées des cas pratiques des pays africains dans l’élaboration du TRE
ou de ses composantes.
L’annexe 1 présente la méthode d’équilibrage du TRE au Burkina Faso.
L’annexe 2 présente l’évaluation du croit forestier dans le PIB au Ghana.
L’annexe 3 relatif au commerce extérieur présente l’expérience du Benin dans la prise en
compte du commerce transfrontalier non observe dans les comptes nationaux, mais aussi le
traitement du commerce extérieur et de la balance des paiementsdans les comptes nationaux
en République Démocratique du Congo (RDC) et du commerce informel transfrontalier de
l’Ouganda.
L’annexe 4 relatif au SIFIMprésente l’expérience du Cameroun dans le partage du service
d’intermédiation financière indirectement mesuré (SIFIM), l’estimation du SIFIM en Ile Maurice.
L’annexe 5 relatif au secteur informel présente la prise en compte du secteur informel dans les
Etats membres d’Afristat, les ajustements du PIB au Zimbabwe pour une exhaustivité, la
méthode d’estimation du secteur informel en utilisant l’outil ERETES.
L’annexe 6 présente l’expérience du Burkina Faso sur l’évaluation des consommations
intermédiaires, ainsi que celle du Mozambique.
L’annexe 7 relatif à l’évaluation de la production, la formation brute de capital fixe (FBCF0 et
des variations des stocks de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture, présente les cas de la
RDC, du Ghana, du Mozambique et de la Namibie.
L’annexe 8 relatif à l’auto construction présente les exemples de Madagascar et de l’Ouganda.
L’annexe 9 relatif aux marges de commerce et de transport présente les cas de l’Ile Mauriceet
du Cameroun.
L’annexe 10 présente le cas du Cameroun sur l’évaluation du loyer imputé.
L’annexe 11 présente l’expérience du Cameroun sur l’évaluation de la production de
l’assurance non-vie.
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