La veille à la CMA74 Retour sur une expérimentation pour l’artisanat Annecy, 20 septembre 2007 Ce 20 septembre 2007, Séverine Verguet, responsable de la veille à la Chambre des métiers et de l’Artisanat de Haute-Savoie, et Virginie Fleury, chargée de veille, accueillaient l’ADBS et ses adhérents, auxquels s’étaient joints des documentalistes d’établissements consulaires de toute la région Rhône-Alpes. Objectif : faire partager aux professionnels présents une expérience particulièrement innovante, la mise en place d’une démarche de veille informative dans une Chambre des Métiers et de l’Artisanat. La démarche est née d’une volonté d’innovation de services et d’efficacité collective des Chambres de métiers et de l’artisanat, rendues indispensables par l’environnement concurrentiel en matière d’offre de services aux entreprises. La CMA74 a développé une démarche d’Intelligence économique depuis 2002. Le projet s’inscrit comme une opération pilote au sein du réseau des chambres de métiers, et la CMA74 a une mission de transfert de compétences vers les autres chambres des métiers. Dans le cadre de la certification ISO 9001, la démarche Veille Informative a été formalisée comme l’un des processus client et support. La CMA74 en chiffres : 63 permanents 14 000 entreprises dans le département de la Haute-Savoie Dont : 40 % dans le bâtiment 25 % dans la production, 27 % dans les services 7,5 % dans l’alimentation La proximité de la Suisse et de l’Italie fait de la Haute-Savoie un département particulièrement dynamique. Le réseau compte 106 chambres de métiers et de l’artisanat départementales et 22 chambres régionales fédérées par l’APCM Le service Veille informative de la CMA74 se compose de 3 personnes. Outre les missions traditionnelles inhérentes à tout service d’information et de documentation, collecte, traitement, analyse et diffusion de l’information aux utilisateurs internes et externes, le service a la charge de sensibiliser, former et accompagner les entreprises à une démarche de veille, dans un environnement, l’artisanat, pour qui la veille a peu de sens ou d’intérêt d’un premier abord. Par ailleurs, le service coordonne le projet global « Maîtrise de l’information stratégique ». Le service vise à favoriser l’accès à l’information stratégique et surtout son appropriation pour la prise de décision. La veille à la CMA74 1 L’activité du service en quelques chiffres : - Fonds documentaire : 300 ouvrages, 84 abonnements sur les secteurs économiques, l’économie locale et nationale, la gestion d’entreprise, du personnel, la qualité… - Fonds de veille : 700 articles, 200 sites web sur les secteurs économiques et les métiers de l’artisanat, les territoires, l’économie locale - L’offre de services : Pour l’externe : 107 recherches en 2006, 34 analyses de marché Pour l’interne : 40 recherches/fournitures d’informations stratégiques, et 1600 alertes aux agents 3 sessions de sensibilisation et 7 stages de formation organisés au 1 er semestre 2007, soit près de 80 personnes concernées Coût des prestations : de 30 à 100 euros selon la prestation Budget doc : 160 euros par personne. L’outil logiciel utilisé est une base sous KMS (Knowledge management service) de Knowings. L’équipe « Veille » s’est beaucoup investie dans le développement de cet outil. La base de veille et le catalogue sont communs à l’internet et à l’extranet. Un service de push d’information est possible pour les abonnés. La base est alimentée par le dépouillement de la presse, les flux RSS, les réseaux : plus de 50 sources d’informations sont traitées quotidiennement. Quels résultats pour le Service de veille informative ? Une véritable expertise en matière de recherche et de diffusion d’informations stratégiques, de sensibilisation et de formation aux démarches de veilles, mais aussi la production d’analyses de marchés et de synthèses. Quel bilan ? Parmi les points forts, on peut souligner le soutien de l’équipe de direction en place à l’origine du projet, le bon développement de la culture de veille au sein de la structure, la forte implication du service dans des projets transverses, la pérennité du système d’information et l’apport de la formalisation avec la démarche qualité. Quant aux points faibles, une inquiétude demeure quant à la visibilité à long terme, compte tenu des modes de financement. Par ailleurs, ce type de service est difficile à valoriser auprès des TPE, d’autant plus qu’elles sont accoutumées à une offre de services par le passé subventionnés, aujourd’hui commercialisés. A souligner également l’ampleur du périmètre de veille et la multiplicité des compétences nécessaires. Enfin, on peut regretter le peu de retour de la part des clients internes. Pour conclure, la démarche de veille est un véritable investissement sur le moyen/long terme, un véritable projet d’entreprise, qui pour réussir s’appuie sur l’animation et la communication. En raison du contexte économique et politique, de l’importance de l’investissement en regard du peu de retours, c’est une démarche qui demande humilité et pragmatisme ! La veille à la CMA74 2