La puissance économique de l'Union Européenne Chapitre 1 La puissance économique de l’Union européenne L’Europe communautaire est aujourd’hui l’un des trois pôles majeurs de l’économie mondiale, elle est au cœur de la mondialisation avec un marché de 450 M de personnes. Il n’existe pas au sein de l’UE, un hypercentre (comme Manhattan) qui commanderait l’ensemble de l’espace économique. En effet, la puissance de l’UE repose davantage sur un réseau de métropoles mondiales concurrentes (Rotterdam, Londres, Paris, Rome, Francfort). Cependant les inégalités internes s’expriment à plusieurs échelles. Quelle identité économique et commerciale pour cette aire de puissance ? Comment se répartissent les richesses ? I – Une puissance économique et commerciale A - L’Union Européenne, , un des pôles de la triade 1 er exportateur mondial : carte p. 152 - 1° pour la valeur de la production agricole (surtout grâce aux produits laitiers, aux produits maraîchers et viticoles) - 1° pour la valeur de la production industriel - 1° pour la valeur des services (mais pas 1° exportateur = EU) Le PIB des 15 est supérieur au PIB des EU. Le PIB de l’ALENA est supérieur au PIB des 15 mais la comparaison est peu pertinente car l’ALENA est seulement une zone de libre-échange. L’Union Européenne est la 1° zone d’accueil d’investissements directs doc. 1 p .165 (1120 Mds de $ entre 1970 et 1997 contre 785 aux EU) donc le 1° pôle d’échanges internationaux (33%) sans le commerce intracommunautaire. Première marine marchande avec l’arrivée de Malte et de Chypres C’est aussi un espace récepteurs dans le cadre des migrations internationales Enfin c’est un pôle touristique majeur : rive nord de la Méditerranée : France, Espagne et Italie. Les points forts sont le BTP, les matériaux de base (métallurgie et la chimie), les transports, l’industrie de l’environnement, l’ingénierie, les services financiers et l’assurance et l’agriculture Les points faibles sont l’électronique, l’informatique, l’audiovisuel, la pharmacie, la biotechnologie, les productions culturelles de masse. Ainsi que la recherche-développement doc. 2 p. 162 Deux handicaps : durée de travail plus courte + coût de la main d’œuvre plus élevé. Mais des contreparties positives : productivité du travail plus élevée + meilleures conditions d’existence. B - S’imposer dans la bataille économique mondiale. Malgré ses 39% du commerce mondial, l’UE peine à s’affirmer dans les négociations. Cf l’OMC en 1995 opposition frontale entre EU et certains Etats de l’UE cô la Fr. Le pb de l’UE est qu’elle n’a pas de stratégie communautaire car s’opposent les intérêts nationaux. Le dogme libéral de l’Ue pose aussi pb : - « disparition » des tarifs préférentiels pour les autres membres de l’UE - érosion des accords privilégiés avec des groupes de pays tiers (cô le bassin méditerranéen, cô les PECO ou l’ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) - contradiction entre la lutte contre les monopoles (libre concurrence) et la création d’oligopoles (regroupement de firmes) Les positions européennes sont fragiles face aux mesures de rétorsion commerciale des EU, souvent contraires au libre-échange d’ailleurs. II – Pôles dynamiques et zones de faiblesse La mondialisation est productrice de profondes recompositions des territoires qui se traduisent par une grande disparité spatiale , renforcée par l’élargissement à 10 nouveaux Etats de l’UE. Il existe des pôles dynamiques et des zones de faiblesse A – Les grandes métropoles et la mégalopole européenne : pôles de dynamisme Paris et Londres : métropoles mondiales 10 et 9 M d’habitants (en tête d’un réseau urbain) Elles concentrent les fonctions de commandement (politique, éco, financier et culturel) et constituent les nœuds de puissants réseaux internationaux (réseaux aériens, autoroutiers, ferroviaires avec les TGV notamment) La puissance éco de l’UE ne s’appuie pas sur un centre unique, ni sur un seul axe : le polycentrisme domine car le système urbain est souvent multipolaire : Italie : Milan, Naples, Rome ; idem en Allemagne , aux Pays-Bas (dorsale européenne) Sur le schéma de l’Europe tracer des cercles de pôles dynamiques : Paris, nord de l’Italie et Axe rhénan+ Bénelux + Londres B – Les espaces périphériques, ultrapériphériques L’espace européen est loin d’être homogène : de nombreuses disparités peuvent s’observer à toutes les échelles : Entre les Etats : IDH de 0.94 pour la Suède à 0.80 pour la Lettonie PIB / habitant : doc. 3 p. 163 Entre les régions : régions industrielles dynamiques et régions en reconversion A l’intérieur des Etats : En Italie : le Mezzogiorno affiche un taux de chômage supérieur à 15% alors que dans le NE du pays parfois moins de 5%; en Allemagne de l’Est Au sein d’une région : ville / périphérie Il existe donc des périphéries parfois dynamiques : Tracer sur le schéma de l’Europe des cercles comprenant : Lisbonne, PACA + Catalogne, Toscane, Athènes, Danemark et Dublin Les espaces ultrapériphériques concernent surtout les nouveaux Etats membres de l’Europe centrale en transition vers l’économie de marché mais ces régions peuvent être dynamisées par les délocalisations et les investissements (Pologne, Slovaquie, Pays Baltes et Rép. Tchèque). A une autre échelle, les secteurs de montagne, les régions rurales enclavées, les vieux bassins miniers en crise, les quartiers pauvres des villes font vraiment partie des zones de faiblesses difficiles à intégrer. Schéma de synthèse : l’Union européenne, un espace diversifié ouvert sur le monde Conclusion : L’UE est donc la première puissance commerciale du monde, c’est aussi une puissance financière et ses entreprises sont bien intégrées dans le processus de mondialisation. Toutefois l’UE reste une aire de puissance incomplète : elle vieillit ; sa capacité d’innovation est inférieure à celle des EU ou du Japon et elle demeure dépendante politiquement et militairement des EU. C’est enfin un espace polycentrique dominé par des métropoles et des régions dynamiques mais comprenant aussi des périphéries en crise ou en attente d’être intégrées.