CONFERENCE REGIONALE CONSULTATIVE DE LA CULTURE COMPTE-RENDU DE LA COMMISSION SPECTACLE VIVANT Jeudi 17 décembre 2009 Personnes présentes : - Carole Lanier, compagnie Yvann Alexandre François Béchu, compagnie Théâtre de l’Echappée Thierry Delhomme Jean-François Le Garrec, compagnie Pirate Jean-Louis Raynaud, Théâtre de l’Ephémère/Théâtre Paul Scarron Florence Loison, compagnie Zutano Bazar Patrick Cosnet, compagnie Fond de terroir Jean-Yves Rebougeard, CCN de Nantes Marie-Jo Narioo, association Vents et marées Eric Aubry, centre national des arts de la rue La Paperie Denis Deloffre, compagnie maboul distorsion Babette Masson, Le Carré Christian Mousseau-Fernandez, Le Quai Marie-Annick Mainguy, Scènes de Pays dans les Mauges Dominique Prime, Angers Nantes Opéra Viviane Serry, conservatoire de rayonnement régional de Nantes Michel Hubert, CEFEDEM Vincent Priou, Trempolino Daniel Bart, Fédération musicale des Pays de la Loire Ludovic Jouet, association l’Igloo Christian Coppo, association Aladesh Yann Frémeaux, association Le Magnéto Armand Meignan, Europa Jazz Festival Denis Tallédec, Le Pôle François Delaunay, Le Chabada Cyrille Gohaud, Le Pannonica François Gabory, Le Jardin de Verre Euxane de Donceel, Profevis Eric Boistard, SMA Dominique Vissuzaine, Synavi Michel Nadal, SNSP Personnes excusées : - Sicky Darbion, festival les Nuits de la Mayenne Jean-Michel Thauré, conservatoire de rayonnement régional du Mans Arnaud Auray, Stradivaria Préambule A notion d’intérêt général suscite de vrais divergences de points de vue : faut-il la prendre en compte à compter du moment où elle semble dure à définir. De même, la notion de politique publique a amené des positions assez différentes, d’autant que pour certains, l’approche classique est aujourd’hui réductrice, car ne tenant pas assez compte du caractère de plus en plus pluridisciplinaire de la création. Pour d’autres, elle présente un intérêt et n’est pas incompatible avec la coconstruction. Le respect du "long terme" est un point sur lequel les acteurs se retrouvent : si les politiques publiques doivent s’inscrire sur du long terme, il doit en être de même pour les projets artistiques et culturels aidés par et sur les territoires. Pour certains acteurs, il appartient aux seuls élus de définir les grands objectifs de la politique culturelle pour d’autres les acteurs eux-mêmes ont un rôle à jouer. Enfin, la question de l’évaluation est souvent posée comme étant fondamentale dans une démarche de coconstruction. Différents points ont été abordés. 1) L’approche transversale des politiques culturelles La dimension globale des politiques culturelles doit être questionnée : la culture est en effet présente dans le champ d’autres politique publiques, par exemple l’éduction, l’économie ou la formation professionnelle. A ce titre, la valorisation du poids économique de la culture peut permettre une meilleure prise en compte des enjeux culturels dans les autres politiques publiques. Une méconnaissance de certaines politiques publiques et des modalités d’organisation des services régionaux en la matière peut freiner les acteurs : la question du fonctionnement de la formation professionnelle, et de son utilisation insuffisante pour la culture, en est un exemple. Les acteurs sentent qu’il faut y travailler collectivement à ces enjeux mais manquent de repères sur la question. La CRCC peut être à ce titre un espace d’identification des freins à l’appropriation de certaines politiques publiques. Globalement, sur la question de l’économie et l’emploi culturels, les participants rappellent que sur ce point les situations diffèrent fortement en fonction des disciplines et des esthétiques. 2) La démocratie culturelle et la démocratisation culturelle La démocratie culturelle est évoquée notamment dans la nécessaire prise en compte des émergences. Se son côté, la question de la démocratisation culturelle reste l’objet de larges débats, et ces interrogations peuvent constituer un frein au débat autour d’une politique culturelle avec les élus et entre acteurs. 3) L’organisation collective des secteurs Il n’existe pas le même niveau de connaissances et de compétences entre les acteurs du théâtre/danse et ceux des musiques actuelles. Ces derniers ont un temps d’avance dans leurs pratiques relationnelles "groupées" avec les institutions et dans leur organisation collective. Ce qui semble différencier profondément ces deux « groupes », c’est le point de départ de la construction d’une politique culturelle : les musiques actuelles partent des publics (droits culturels) et de leurs pratiques, les représentants du théâtre et de la danse s’appuient plutôt sur l’artiste, l’acte créatif, la "direction" artistique, la "qualité" artistique… 4) La place du public Les notions de "publics", "populations" constituent un curseur, un indicateur essentiel dans la construction et l’évaluation d’une politique publique. La question du public fait globalement débat, sa prise en compte apparaissant comme indispensable pour certains, difficile à appréhender pour d’autres. 5) L’aménagement du territoire La notion d’équilibre des territoires doit être davantage précisée. Il ne faut pas que la seule présence d’équipements et d’actions de "diffusion" suffise à évaluer l’aménagement culturel de territoires. Il faut travailler davantage sur la notion de "présence artistique" en territoire : la présence d’équipes artistiques sur du long terme, "l’action culturelle" (en opposition à la simple diffusion). La diffusion n’est pas ou plus le seul moyen de mettre l’artiste en rapport avec le public. A ce titre, la question de la formation des artistes à une présence durable sur un territoire peut être un terrain de réflexion au sein de la CRCC. La question de la répartition territoriale de l’offre culturelle est soulevée. Pour les participants, une réflexion doit être engagée pour l’améliorer notamment en dehors des grandes agglomérations. 6) La médiation La médiation culturelle est une notion très débattue. Comment l’envisager ? Comment faire pour que l’artiste ne soit pas instrumentalisé ou amené à « défigurer » son projet artistique ? L’idée de compagnonnage entre un artiste et un territoire est évoquée pour permettre cette médiation sur le long terme et de façon construite. 6) L’observation des politiques culturelles Les participants appellent de leurs vœux la création d’un observatoire des politiques culturelles qui prenne en compte l’ensemble du territoire régional. A titre d’exemple, l’observation de l’économie et de l’emploi culturels en région des Pays de la Loire est inexistante et reste à construire. 6) La méthode de travail au sein de la CRCC La CRCC doit être avant tout un espace d’échanges et de croisement entre l’ensemble des acteurs de la culture afin de déterminer des enjeux communs. La participation des élus aux groupes sectoriels est globalement souhaitée. De même est posée la question de la représentation des publics, des usagers de la culture. Les participants souhaiteraient avoir des interventions et témoignages extérieurs pour alimenter la réflexion, à condition que cela ne ralentisse pas le processus en cours.