Quels sont les styles d'attachement chez l'enfant? Publié le 05 octobre 2006 Selon la théorie de l'attachement, les parents disponibles et sensibles aux besoins de leur enfant établissent chez lui un sentiment de sécurité. Et les liens créés tôt dans la vie avec les parents ont un impact important tout au cours de la vie. Dans les années 1970, à partir de l'observation des réactions d'enfants de 12 à 18 mois, à une situation expérimentale où la mère les laissait brièvement seuls puis revenait, Mary Ainsworth a identifié trois styles d'attachement chez le jeune enfant: - L'attachement sécure: Les enfants qui ont un attachement sécure manifestent peu de détresse lorsqu'ils sont séparés de leur parent. Ils sont assurés que leur parent va revenir. Lorsqu'ils sont effrayés, ils vont chercher le réconfort auprès de celui-ci. - L'attachement ambivalent: Les enfants qui ont un attachement ambivalent vivent habituellement beaucoup de détresse lorsque le parent quitte. Ce style est considéré relativement peu fréquent, affectant entre 7% et 15% des enfants. Les recherches suggèrent que ce style d'attachement est le résultat d'un manque de disponibilité du parent. L'enfant ne peut se fier que le parent sera là en cas de besoin. - L'attachement évitant: Les enfants qui ont un attachement évitant tendent à éviter leur parent. Si on leur donne le choix, ces enfants ne montrent pas de préférence entre un étranger et leur parent. Les recherches suggèrent que ce style est le résultat d'abus ou de négligence. Les enfants qui sont punis ou pénalisés de s'être fiés à un parent apprennent à ne plus chercher d'aide auprès de celui-ci. Plus récemment, Main and Solomon (1986) ont ajouté un quatrième style: - L'attachement désorganisé: Les enfants qui ont ce style d'attachement manifestent un manque de comportements d'attachement. Leurs comportements envers leur parent est un mélange comprenant l'évitement et la résistance. Ils semblent parfois confus ou appréhensifs en présence du parent. Les recherches appuient l'idée qu'un comportement inconsistant de la part du parent peut contribuer à ce style d'attachement. L'enfant se sent parfois réconforté et parfois effrayé par le parent, ce qui amène de la confusion. Les recherches suggèrent que le style d'attachement développé tôt dans la vie peut avoir un impact important plus tard dans l'enfance et tout au cours de la vie adulte. Les styles d'attachement manifestés à l'âge adulte peuvent toutefois être différents de ceux développés dans l'enfance car ils sont aussi influencés par plusieurs autres expériences et par le tempérament. Qu'est-ce que le trouble réactionnel de l'attachement de l'enfance? Publié le 10 février 2006 La caractéristique essentielle du trouble réactionnel de l'attachement de l'enfance est un mode de relation sociale gravement perturbé et inapproprié au stade du développement, présent dans la plupart des situations, qui a débuté avant l'âge de 5 ans et est associé à une carence de soins. Il est à noter qu'une carence de soins sévères n'entraine pas nécessairement un trouble réactionnel de l'attachement; certains enfants établissent des liens d'attachement stables et ont des comportements sociaux adaptés même dans des situations de carence de soins ou de mauvais traitements. Voici les critères du DSM IV pour le diagnostic du trouble: A. Il s'agit d'un mode de relation sociale gravement perturbé et inapproprié au stade du développement, présent dans la plupart des situations et ayant débuté avant l'âge de 5 ans, comme en témoignent les manifestations (1) ou (2) (1) type inhibé: incapacité persistante, dans la plupart des situations, à engager des interactions sociales ou à y répondre d'une manière appropriée au stade de développement, qui se traduit par des réponses hypervigilantes, ou nettement ambivalentes et contradictoires (p. ex. l'enfant se comporte vis-à-vis des personnes qui prennent soin de lui en alternant tentatives d'approches, réactions de fuite et refus de se laisser consoler) (2) type désinhibé: liens d'attachement diffus, qui se manifestent par une sociabilité indifférenciée et une incapacité à faire preuve d'attachements sélectifs (p. ex., familiarité excessive avec des étrangers ou absence de sélectivité dans le choix des figures d'attachement) B. Cette perturbation n'est pas uniquement due à un retard du développement (comme le retard mental) et ne répond pas aux critères d'un trouble envahissant du développement (autisme, syndrome de Rett, trouble désintégratif de l'enfance et syndrome d'Asperger). C. Carence de soins adaptés, comme en témoignent au moins un des éléments suivants: (1) négligence persistante des besoins émotionnels élémentaires de l'enfant concernant le confort, la stimulation et l'affection (2) négligence persistante des besoins physiques élémentaires de l'enfant (3) changements répétés de personnes prenant soin de l'enfant, empêchant l'établissement de liens d'attachement stables (changements de familles d'accueil) D. On présume que la carence de soins est responsable de la perturbation. L'évolution du trouble est variable en fonction de facteurs individuels touchant aussi bien l'enfant que les personnes qui s'en occupent, la sévérité et la durée des carences et la nature des interventions mises en œuvre. Une amélioration considérable ou une disparition du trouble peut survenir si on place l'enfant dans un environnement procurant un soutien approprié. Référence: American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056p