Séance 5 I. Les déterminants du niveau de la consommation 1- Inflation et niveau de la consommation La consommation consiste en l’utilisation immédiate et définitive de ressources telles que le temps ou des biens… L’inflation est la hausse continue du niveau général des prix. Considérons inflation anticipée et inflation constatée. L’inflation anticipée par les agents économiques les incite à accroitre leur consommation. L’inflation anticipée et le niveau de consommation sont ainsi corrélés positivement. - L’inflation engendre un effet de pouvoir d’achat, réduisant le Pouvoir d’Achat et donc le niveau de la consommation. - Elle génère également un effet de richesse : sous l’hypothèse que le niveau de la consommation courante est influencée par le niveau du patrimoine , une situation inflationniste constatée réduit la valeur réelle du patrimoine d’où une réduction de la consommation courante. La richesse ou patrimoine regroupe les avoirs possédés par un ménage à un moment donné (biens mobiliers et immobiliers). Le patrimoine est un stock alors que le revenu est un flux qui vient accroitre la richesse. - On distingue enfin un effet d’encaisses réelles (solde du compte bancaire) : la valeur nominale s’accroit pour maintenir la valeur réelle. Il existe ainsi une corrélation négative entre inflation et niveau de la consommation. A court terme, il existe un effet discutable de l’inflation sur la consommation. A long terme, l’inflation qui (ceteris paribus) réduit le Pouvoir d’Achat des ménages a un effet négatif sur le niveau de la consommation. Le niveau de la consommation est une fonction décroissante du niveau général des prix, il y a donc une corrélation négative entre inflation et niveau de la consommation. 2- Taux d’interêt et niveau de la consommation Le taux d’interêt a une incidence sur le niveau de la consommation qui s’exerce par l’intermédiaire de deux effets spécifiques : - L’effet de substitution : le niveau de la consommation résulte d’un arbitrage des ménages entre la satisfaction présente et différée (l’épargne). Un taux d’interêt élevé va inciter les ménages à épargner et donc différer leur consommation. - L’effet de revenu : l’accroissement des taux d’interêts va autoriser les ménages à accroitre leur consommation courante en maintenant le niveau désiré de capital. Le niveau de la consommation courante est une fonction croissante des niveaux des taux d’interêt réels. Les effets de substitution et de revenu étant contradictoires, l’incidence d’une variation du niveau des taux d’interêt réels est discutable. 3- Revenus et niveau de la consommation - John Maynard Keynes et l’hypothèse du revenu courant Keynes considère, dans sa Théorie générale, que le revenu courant a une incidence sur le niveau de la consommation globale des ménages. Consommation globale des ménages=C’Y+Co C’ : propension marginale à consommer Y : Revenu général (national) Co : Consommation incompressible - Milton Friedman et l’hypothèse du revenu permanent En 1957, Friedman propose une réflexion selon laquelle les agents économiques déterminent le niveau de leur consommation en fonction de leurs revenus permanents et non plus courants (ou un revenu moyen anticipé sur le long terme). - Franco Modiglinani et la théorie du cycle vital En 1954, Modigliani propose une théorie de la consommation : alors que les ménages cherchent à maintenir un niveau de vie stable alors que leur revenu connaît trois phases majeures : 1) Avant d’entrer dans la vie active, les revenus des ménages sont faibles et ils s’endettent (exemple des étudiants) 2) Jusqu’à la retraite, le revenu est conséquent et tend à croitre. Les ménages remboursent leurs emprunts et épargnent pour leur retraite. 3) Durant leur retraite, les ménages utilisent leur épargne pour maintenir leur niveau de vie. Le niveau de la consommation courante dépend du comportement d’épargne et de consommation dans chacune des trois périodes. II. Les déterminants de la structure de la consommation 1- L’influence du revenu et les lois d’Engel Soit E(d/p) l’élasticité-prix du revenu - Si E(d/r)<0, le bien étudié est dit inférieur - Si 0<E(d/r)<1, la demande est rigide, inélastique. Selon la loi d’Engel, « la part du revenu affectée aux dépenses - - d’alimentation est d’autant plus grande que le revenu est plus faible et diminue avec l’accroissement du revenu ». Si E(d/r)=1, la demande est dite élastique unitaire par rapport au prix (cas de l’habillement et du logement). La deuxième loi d’Engel mentionne que « la part affectée aux dépenses de logement, chauffage et éclairage est sensiblement identique selon le revenu. Si E(d/r)>1, la demande de ce bien est « élastique par rappot au revenu ». la troisième loi d’Engel stipule que « la part affectée aux besoins d’éducation, de santé, de voyages… augmente plus rapidement que le revenu ». 2- L’influence du prix et les élasticités-prix de la demande Soit E(d/p) l’élasticité-prix de la demande - Si E(d/p)>0, on parle de « bien Giffen » ou d’ « effet Veblen » : l’augmentation du prix stimule la demande, et inversement. - Si –1<E(d/p)<0, une variation du prix occasionne une variation moins que proportionnelle de la demande. Ces biens sont peu substituables, ou de première necessité (biens alimentaires par exemple). - Si E(d/p)<-1, la demande est dite « élastique » : les variations de prix ont un effet plus que proportionnel sur la demande. - Si E(d/p)=-1, la demande est « élastique unitaire » : une variation du prix entraine une variation inversement proportionnelle de la demande. - Si E(d/p)=0, la demande reste inchangée malgré les variations de prix (addiction forte au produit).