Acronyme : VALSENSO Titre : Enjeux d’appropriations et de revendications dans les vallées ; définition d’une « sensibilité sociale ». Antoine Pancher, doctorant en géographie sociale, UMR Cnrs ESO 6590-Le Mans, avenue Olivier Messiaen, 72085, Le Mans, Cedex 9. [email protected] Jeannine Corbonnois, professeure de géographie, UMR Cnrs ESO 6590-Le Mans, avenue Olivier Messiaen, 72085, Le Mans, Cedex 9. Christine Fourage, sociologue. Discipline : Sociologie et géographie Mots-clés : Sociologie de l’environnement-vallées-inondations-sensibilité- Sarthe Résumé : La gestion de l’eau nécessitent la mise en commun et le partage de la ressource ainsi que des espaces de l’eau que sont les vallées (Hellier et al., 2009; Scarwell et Laganier, 2004; Ghiotti, 2006 ). Dans le bassin de la Sarthe-amont, la gestion du risque d’inondation en est un bon exemple. L’aménagement d’ouvrages de régulation des crues à l’amont des vallées inondables, afin de protéger les zones urbanisées situées en aval, pose de nombreux problèmes et rencontre la contestation des acteurs locaux. Les solutions techniques de prévention du risque d’inondation demandent un consensus social au plan de la gestion des espaces. Celui-ci bute sur des oppositions entre villes et campagnes, d’une certaine manière instrumentalisées par les acteurs concernés par les inondations. De même les incertitudes techniques associées à de tels ouvrages génèrent des controverses. Dans cette communication nous essayons de déterminer les facteurs qui empêchent qu’un tel consensus se dégage. Leur étude sur une période d’une dizaine d’années doit permettre de comprendre comment dans la gestion prévisionnelle des surplus d’eau dans la vallée de la Sarthe amont, les choix retenus primitivement se transforment progressivement et prennent en compte la difficulté du partage de l’espace en des secteurs spécifiques de vallées (amont et aval de vallée) et pour des situations hydrologiques exceptionnelles (temps des crues de quelques jours). Les fonds de vallées, lieux de concentration d’enjeux nombreux et variés, sont ainsi des espaces sensibles, tant par la nature des milieux submersibles en crue, qu’à travers les comportements de toutes les personnes concernées par les crues. Sous cet angle, on peut identifier une « sensibilité sociale ». Notre objectif est de montrer comment la « sensibilité sociale » participe à l’émergence et à la trajectoire de situations conflictuelles et peut éclairer l’étude de tensions et de conflits liés à l’eau. L’analyse proposée est sociologique ; elle emprunte le cadre d’analyse des régimes d’engagement et notamment celui de la Justification (Thévenot, 2006 ; Boltanski et Thévenot, 1991) afin d’expliciter les situations de mésententes et les argumentaires des revendications des diverses acteurs en présence (élus, habitants, gestionnaires...). Elle est également géographique par la prise en considération de la dimension spatiale des situations analysées. Les données utilisées se rapportent à l’hydrologie de la Sarthe amont et proviennent des entretiens conduits avec de nombreux acteurs, riverains des cours d’eau, associations et gestionnaires. Bibliographie : Boltanski, Luc, et Laurent Thévenot. 1991. De la justification : les économies de la grandeur. NRF essais, Paris: Gallimard. Ghiotti, Stéphane. 2007. Les territoires de l’eau: gestion et développement en France. Espaces et milieux, Paris : CNRS éd. Hellier, Emmanuelle (Dir.), Catherine Carré, Nadia Dupont, François Laurent, et Sandrine Vaucelle. 2009. La France, la ressource en eau: usages, gestions et enjeux territoriaux. U. Série Géographie, Paris, A. Colin. Scarwell, Helga-Jane, et Richard Laganier. 2004. Risque d’inondation et aménagement durable des territoires. Environnement et société, Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion. Thévenot, Laurent. 2006. L’action au pluriel : sociologie des régimes d’engagement. Textes à l’appui. Série Politique et sociétés, Paris: Éditions la Découverte.