les serpents des phosphorites du quercy

publicité
Palœovertebrara (t974), 6: 274-303, 8 fig,
LES SERPENTS
DES PHOSPHORITES DU QUERCY
par
J.C. RAGE'
SOMMAIRE
page
Résumé (allemand, anglais, français) " .... ", ................ , ......... ,....
274
Introduction ." .... , ... , ........ " ....................................... "
274
1. -
Historique et rectifications ... , ..... , .............................. ,.
A. - Présence d'un Palaeophis ..................•..••.......... " .. ,.
B. - Le matériel décrit par Filhol ................................... ,
C. - Le matériel décrit par de Rochebrune ............................
D. - Le matériel décrit par de Stefano ................................
275
275
276
276
277
II. -
Etude systématique ........... , ....... ',.............................
A. - Scolécophidiens .... "..........................................
B. - Aniliidae ....... , ............... ,.", ........ " ........ ,.......
C. Boidae ....................................... , .. ,.,., .... ' ... ,
1) Boinae ......... ", ............. , ..... ,., .. , .... , ... ,.......
2) Erycinae ............... , .. "...............................
3) Boidae de position systématique indéterminée ............. ,.,..
D. - Colubridae ......................................... ,.,........
E. - ll1certae .sedis •. , .................................... ,.........
277
278
278
282
282
287
287
293
297
III. -
Remarques stratigraphiqucs ............ ', ... , ... ,' .... , ......... ,.,..
299
IV. -
Conclusions
301
Bibliographie ....... " .............•............................ ,..........
301
(.) Adresse de l'mltellr: J.-C. RAGE, Institut de Paléontologie, 8, rue de Buffon, 75005 Paris.
-
273-
PALiEOVERTEBRATA,
vol. 6, 1974
RÉSUMÉ
Dem studium der schlagen die w1i.hrend der neuen Grabnngen in den Phosphorites du
Quercy gesammelt worden sind geht ein kurger Rückblick der ausden alten Sammlungen
beschiebenen Gattungen und Arten voraus.
Di neu·gefundenen Schlagen Resle gehoren meisteus ZlI den Amittidae, Boidae, Colubridae
und den Scolecophidia; die genatle ystematische ZugehorÎgkelt von einigen Arten konnte noch
nkht festgesteUt werden. Die neu beschrichenen Gattungen un Arten sind:
EOalzl/llis ellropae nov. gen. et nov. sp., PlatyspolldyUa lepta nov. gen. et nov. sp., Coluber
cadurci nov. sp. und DIIIZlZophis cadI/reel/sis nov. sP.; Palael1ytlzolZ IlIholl, eine von Rochebrune
beschieben Art hier reviediert.
Das orkommen der Colubridae seit dem Obereoz1i.n ist einer der merkwürdigsten punkte
.dleser Arbeit.
Die stratlgraphische Verbreitung dieser Schlangen zeigt das auf die artenreiche Fauna des
Obereoziins eine sehr arme Fatma des Unteroligozans fOlgt. Die OligoUine «Grande Coupure»
bringt danach eine wicktige Faunen Erneuerung; die Fauna ist artenarm und nkht sehr variiert
am Anfang des mittleren Oligozans; sie gewinnt jedoch auschliessend an Mannigfaltigkeit.
A short review of the genera and species of snakes from the Quercy's phosphorites
described by former authors is fol1owed by the study of specimens recently collected. Most of
these latter specimens belong to the Aniliidae, BOidae, Colubridae and to the Scolecophldla;
the precise syslematic position of sorne of them is not defined yet. The fOllowing genera
and species are described: EonilillS eurol'ae nov. gen. and nov. sp., Platyspondylia lepta
nov. gen. and nov. sp., Colllber cadurci nov. sp. and DW/llopliis cadI/reel/sis nov. sp.; a specJes
described by de Rochebrune (palaeopytholl Ii/hoU) is revised.
One of the most important conclusions of this study is that the Colubrldae appear as early
as the Upper Eocene.
The stratigraphie repartition of these snakes shows that the rieh Upper Eocene fatma
is followed by the very reduced Cauna of the Lower Oligocene; then the ollgocene «Grande
coupure» corresponds to a very important faunistic renewal; the fatlna remains poor and
liUle diversified during the beginning of the Middle Oligocene after which there is a new
faunistic explosion.
L'étude des serpents recueillis au cours des nouvelles fouilles des PhosphorItes du Quercy
est précédée d'une brève révision des genres et espèces décrits dans les anciennes collections.
La plupart des serpents récoltés récemment appartiennent aux Aniliidae, Boidae, Colubridae et
aux Scolecophidia; la position systématique précise de certains n'est pas encore définie. Les
genres et espèces suivants sont décrits: EOalzilll/s eflropae nov. gen. et nov. sp., Plat}'spomlyUa
lepta nov. gen. et nov. sp., Colllber cadllrci nov. sp. et DWZIIophis cadl/rccmis nov. sp.; une
espèce décrite par de Rochebrune (Palaepytlzoll 11II/01i) est révisée.
L'apparition des Colubridae dès l'Eocène supérieur constitue l'un des principaux enseignements de cette étude.
la répartition stratlgraphique de ces serpents montre qu'à la riche faune de J'Eocène
supérieur a succédé la faune très appauvrie de l'Oligocène inférieur; la Grande Coupure
oligocène apporte ensuite lUI renouvellement faunique très important; la faune est pauvre et
peu variée au début de l'Oligocène moyen mais eUe se diversifie largement par la suite.
INTRODUCTION
L'origine precise du matériel récolté au cours de l'exploitation industrielle des Phosphorites du Quercy n'est pas connue; toutes les pièces ont
été mélangées et constituent les «anciennes collections». Sauf dans des cas
exceptionnels il est nécessaire, pour étudier un serpent fossile, de pouvoir
reconstituer dans leurs grandes lignes les variations vertébrales le long du
rachis; le matériel des anciennes collections rendait ce travail de reconstitution particulièrement délicat puisque se trouvaient mêlées des vertèbres
appartenant à des serpents d'âges différents mais, parfois, morphologiquement
voisins; c'est en particulier le cas pour les Boinae.
La reprise des fouilles dans les Phosphorites a permis de recueillir un
matériel abondant, bien daté et dont on connait l'origine précise. Le nombre
-
274-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
d'espèces présentes dans chaque gisement étant réduit (7 ou 8 au maximum)
la reconstitution des variations est beaucoup plus simple que dans les anciemles collections qui regroupaient un nombre d'espèces élevé. En raison
des difficultés présentées par l'étude des anciennes collections, cet article est
essentiellement consacré aux serpents recueillis au cours des fouilles récentes.
Le but de cet article n'est pas de décrire tous les genres et espèces
inédits mais surtout de dégager les principales caractéristiques de la faune
ophidienne des Phosphorites; quelques formes qui proviennent des fouilles
récentes et qui présentent un intérêt particulier sont décrites; une espèce
décrite par de Rochebrune est révisée. Les anciens auteurs ayant commis de
nombreuses erreurs, il m'a semblé nécessaire de faire débuter cette étude
par un historique accompagné de rectifications.
J. -
HISTORIQUE ET RECTIFICATIONS
La présence de serpents dans les Phosphorites a été rapportée pour la
première fois par P. Gervais (1873) qui a cité «deux espèces au moins »;
d'après cet auteur, l'une d'elles est comparable à Palaeophis. H. Fithol (1877)
a décrit et figuré, sous le nom de Python cadurcellsis, quelques grosses
vertèbres; dans le même ouvrage il figure, sans les décrire, plusieurs tronçons momifiés de serpents qu'il regroupe dans une même espèce: Coluber
la/ami. En 1880, A.T. de Rochebrune a décrit quelques formes puis, en
1884, a réalisé l'étude systématique des serpents des Phosphorites. Ce dernier
travail a été révisé et complété par G. de Stefano en 1905. Le matériel qui
a été décrit par ces auteurs est déposé, en grande partie, au Muséum national
d'Histoire naturelle; on ne connaît pas l'origine précise des pièces.
Je ne reprends pas ici l'étude des serpents qui ont été décrits par ces
auteurs, je signale surtout les erreurs, souvent grossières, qui ont été commises.
A. -
PRÉSENCE n'UN
Palaeophis.
La présence d'un Palaeophis dans les Phosphorites du Quercy serait
pour le moins surprenante si elle se vérifiait. Palaeophis ne se rencontre
que dans l'Eocène inférieur et moyen, ce qui ne concorde pas avec les datations obtenues dans les Phosphorites; d'autre part, il s'agit de serpents
aquatiques qui n'ont été trouvés, jusqu'à présent, que dans des sédiments
marins, estuariens ou lagunaires.
P. Gervais a figuré (p. 377) une vertèbre de l'espèce qui est, d'après
lui, comparable aux Palaeophis. Les figures montrent clairement, comme
l'a fait remarquer H. FHhol, qu'il ne s'agit pas d'un Palaeophis mais d'un
Boidae.
-
275-
PAL/EOVERTEHRATA,
B. -
vol. 6, 1974
LE MATÉRIEL DÉCRIT PAR FILHOL.
En décrivant Python cadurcensis, Filhol (1877) lui attribuait cinq
vertèbres en connexion, une vertèbre isolée, un maxillaire et un dentaire;
toutes ces pièces appartiennent effectivement à un gros Boidae. Il a aussi
figuré plusieurs fragments momifiés de corps de serpents et les a tous' réunis
sous le nom de Colliber lafonti sans justifier ce regroupement dans une
même espèce.
Bien que les momies soient remarquablement conservées, elles ne peuvent
pas être utilisées pour une étude anatomique; elles montrent tout au plus,
par le nombre de rangées d'écailles transversales, qu'il existe au moins
deux formes et que tous ces fragments ne peuvent être rapportés à une
espèce. Sur l'une de ces pièces CQu 342; Muséum, Paris. Fig. 414 in Filhol
1877) les vertèbres sont apparentes, bien qu'elles ne permettent pas une
observation précise elles présentent un style «boïdé» démontrant qu'il ne
'i'agit pas d'une couleuvre.
C. -
LE MATÉRIEL DÉCRIT PAR DE ROCHEBRUNE.
De Rochebrune (1880) a créé le genre Palaeopytholl pour l'espèce
P. cadurcensis Filhol. Il a aussi décrit de nombreux genres et espèces
(1880 et 1884) qu'il a répartis entre quatre familles: les Pythonides
(= Boidae), les Tortricides (= Aniliidae), les Colubridae et les Typhlopidae
(ou les Leptotyphlopidae) qu'il désigne sous le nom d'Opotérodontes (= Scolécophidiens).
R. Hoffstetter (1939, 1942 et 1946) a déjà montré que de Rochebrune
a rapporté des pièces de Sauriens et d'Amphisbaeniens à des Serpents et que
les Serpents décrits appartiennent tous aux Boidae.
Je reprends ici la liste des rectifications donnée par R. Hoffstetter en
lui lui ajoutant quelques précisions.
- Odolltomophis atavus: de Rochebrune en a décrit un dentaire; il ne
s'agit pas d'un serpent mais d'un Saurien, probablement Necrosaurus.
- Omoiotyphlops prisclis: cinq vertèbres en connexion sont décrites sous
ce nom, mais elle sont figurées sous le nom de Typhlops edwardsi (1884,
pl. II fig. 2 et 2 a) ! Ce n'est pas un serpent mais un Amphisbaenien.
- Scytalophis lafonti: d'après A.T. de Rochebrune, il s'agit d'un
Aniliidae. Les vertèbres décrites sont perdues mais les figures (1880, pl. II
fig. 6 a et 6 b) montrent que ces vertèbres ne peuvent pas appartenir à un
Aniliidae; la description qu'il en donne peut s'appliquer à une vertèbre
dorsale postérieure de n'importe quel Boidae. Il rapporte à cette espèce un
fragment de momie (1884, pl. l fig. 2 et 2 a) que H. Filhol avait attribué
à Colliber la/ol/li (1877, fig. 413 et 414); comme je l'ai déjà indiqué, à
l'intérieur de cette momie apparaissent des vertèbres de type «boïdé ».
- Plesiotortrix edwardsi: de Rochebrune compare cette espèce à
Anilius (= Tortrix), c'est-à-dire à un Aniliidae; en réalité il s'agit encore
d'un Boidae.
-
276-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
- Palaelaphis antiquus,' pour de Rochebrune, c'est une couleuvre. En
fait, il a rapporté à cette espèce un dentaire, une vertèbre caudale et une
vertèbre dorsale antérieure de Boidae. La vertèbre dorsale antérieure pourrait
fort bien appartenir à la même espèce que les vertèbres décrites sous le nom
de Plesiotortrix edwardsi.
- Palaelaphis robustus.' cette espèce est fondée sur un dentaire. Il s'agit
d'un dentaire de Boidae et non de Colubridae.
- Pylmophis gradlis,' les vertèbres appartiennent aux Boidae et non
aux Colubridae. Le dentaire rapporté à cette espèce (1884, pl. Il fig. 9)
est un dentaire de Saurien.
- Tachyophis nitidus: de Rochebrune rapproche cette espèce de
Zamenis, c'est-à-dire de Coluber; il considère que c'est un Colubridae. Les
vertèbres et le ptérygoïde qu'il rapporte à cette espèce appartiennent en réalité
aux Boidae, les vertèbres montrent l'aspect typique d'un jeune individu.
- Palaeopython: plusieurs rectifications doivent être apportées. Elles
sont signalées dans le chapitre réservé à l'étude des Boidae (voir ci-dessous).
- De Rochebrune a réparti les momies entre plusieurs espèces; à
l'exception du fragment rapporté à Scytalophis lalOllti, les vertèbres ne
peuvent être vues et l'attribution d'une de ces momies à une espèce ne peut
être qu'arbitraire.
D. -
LE MATÉRIEL DÉCRIT PAR DE STEFANO.
Dans l'ensemble, de Stefano a simplement repris le travail réalisé par
de Rochebrune sans en rectifier les erreurs; au contraire, il a accentué l'une
d'entre eltes en mettant en synonymie les genres Palaelapllis et Elaphis
(Elaphis BONAPARTE = Elaphe FITZINGER; il s'agit d'un genre actuel de
Colubridae). Il a créé l'espèce Elaphis boulei en se fondant sur des vertèbres
et un dentaire de Boidae.
De Stefano a suivi R. Lydekker (1888 a) en mettant en synonymie
Palaeopython et le genre Paleryx OWEN; en particulier il considère que
Palaeopytholl cadurcensis (FILHOL) et Paleryx rhombiler OWEN sont synonymes; nous verrons plus loin ce qu'il faut en penser. Il a aussi décrit
Paleryx cayltlxi en se fondant sur plusieurs vertèbres; ce matériel a disparu,
mais à Robiac (Eocène supérieur) a été trouvée une vertèbre qui correspond
parfaitement aux figures et à la description données par de Stefano; il s'agit
d'un Boidae très particulier et cette espèce appartient vraisemblablement
à un genre différent de Palaeopytholl et Paleryx mais qui n'a pas été retrouvé
dans les Phosphorites.
II. -
ÉTUDE SYSTÉMATIQUE
A l'exception des Erycinae (R. Hoffstetter et I.C. Rage, 1972), les
serpents des Phosphorites n'ont pratiquement pas été étudiés depuis G. de
-
277-
PALtEOVERTEnRATA, vol. 6, 1974
Stefano. Les récoltes récentes ont fourni un important matériel, dont de
petites formes qui ne se rencontrent pas dans les anciennes collections;
ce matériel se répartit entre quatre familles: les Typhlopidae (ou les Leptotyphlopidae), les Aniliidae, les Boidae et les Colubridae, c'est-à-dire exactement celles que de Rochebrune avait cru reconnaître! A ces familles il faut
ajouter des serpents dont la position systématique n'est pas encore définie.
Certains serpents connus dans les anciennes collections n'ont pas été retrouvés.
A. -
Scolécophidiens.
Les Scolécophidiens sont rares et sont simplement cités pour mémoire.
Un petit serpent provient de "Eocène supérieur de Malpérié et de Perrière;
en J'absence de pièces craniennes, les quelques vertèbres connues ne permettent pas d'assigner ce serpent à l'une des deux familles composant les
Scolécophidiens : Typhlopidae et Leptotyphlopidae.
B. -
Aniliidae.
Les Aniliidae sont représentés par trois genres actuels: Anilius en
Amérique du Sud, Cylindrophis et le très rare Anomochilus (1) en Asie.
Jusqu'à présent un seul fossile a été rapporté avec raison à cette famille:
Coniophis du Crétacé et de l'Eocène d'Amérique du Nord. Dans }'Eocène
supérieur des Phosphorites existe un petit Ani1iidae qui se distingue aisément
des autres genres.
Eoanilius nov. gen,
ESPÈCE-TYPE: Eoanilius europae nov. sp.
Derivatio l1ominis: du grec "Ewç, tot, et de Anilius genre-type de la famille.
DIAGNOSE: celle de l'espèce-type,
EoanUius europae nov. sp.
Fig. 1 et 2
TYPE: une vertèbre dorsale moyenne (MAL 550; Université de Montpellier).
AUTRE MATÉRIEL: une quarantaine de vertèbres et un quadratum.
GISEMENT: Malpérié; Eocène supérieur.
Derivatio norninis: de son origine géographique, il s'agit du seul Aniliidae
européen.
(1) Anomochillls n'a pas été VU; il n'en existe aucune description ostéologique. Pour
certains auteurs, ce serait simplement une espèce de CyIilldrophis.
-
278-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
petit Aniliidae dont les vertèbres montrent un arc neural moins
surbaissé que chez les Aniliidae actuels, son bord postérieur est échancré;
les vertèbres dorsales moyennes n'ont pas de carène hémale. Les facettes
articulaires des zygapophyses sont horizontales. Neurépine réduite à un
mucron.
DIAGNOSE :
DESCRIPTION.
- Vertèbres: La vertèbre-type répond aux dimensions suivantes:
largeur maximale au niveau des prézygapophyses (processus prézygapophysaires exclus) = 3,2 mm; largeur du zygosphène = 1,5 mm; longueur d'une
prézygapophyse à une postzygapophyse = 2,6 mm; longueur du centrum
2,2 mm; diamètre du condyle = 1,1 mm.
Les vertèbres évoquent d'emblée les Aniliidae par la morphologie de
leur arc neural et de leur neurépine; quoique très surbaissé, l'arc neural
n'atteint pas le degré d'aplatissement extrême que l'on rencontre chez AIlI'lius
et Cylindrophis; la neurépine est réduite à un petit mucron postérieur prolongé vers l'avant par une très faible carène, elle ressemble un peu à celle
de CyJindrophis mais est très différente de celle d'Anilius.
En vue supérieure, les vertèbres semblent relativement courtes; la
constriction médiane est moins prononcée que chez Cylindrophis et A nilius;
le bord postérieur de l'arc neural possède une échancrure médiane comme
presque tous les serpents, Eoanilitls se distingue ainsi nettement de Coniophis
dont l'arc neural a un bord postérieur pratiquement rectiligne. Les facettes
articulaires des zygapophyses sont horizontales alors qu'elles sont fortement
inclinées chez les Aniliidae actuels. Une margo lateralis s'étend entre préet postzygapophyses. Les facettes d'articulation prézygapophysaires, courtes
et larges, ressemblent à celles d'Anilius mais diffèrent de celles de Cylindrophis qui sont allongées. Il existe un court processus prézygapophysaire.
Le zygosphène est peu épais mais large, sa largeur étant supérieure au
diamètre du condyle sur toutes les vertèbres; chez les Aniliidae actuels,
la largeur du zygosphène n'est supérieure au diamètre du condyle que sur
les vertèbres antérieures. La lèvre supérieure du zygosphène possède deux
redents latéraux qui entourent un lobe médian très peu saillant, ce lobe peut
d'ailleurs disparaître et la partie moyenne de la lèvre devenir rectiligne;
les variations de cette morphologie dépendent très peu de la position de la
vertèbre dans le rachis. Chez Allilius et Cylindrophis le cotyle n'est circulaire que sur les vertèbres antérieures, ensuite il devient ovale, son plus
grand diamètre étant horizontal; chez Eoanilius le cotyle reste circulaire
sur toutes les vertèbres.
Les articulations costales sont massives, les surfaces articulaires diapophysaire et parapophysaire n'étant pas distinctes; c'est la morphologie qui
se rencontre chez A nilius,' chez Cylindrophis, la diapophyse est saillante et
relativement bien individualisée. Les articulations costales sont plus basses
et plus éloignées du centrum sur les dorsales postérieures que sur les dorsales
moyennes (il s'agit là d'une variation qui se rencontre chez de très nombreux
serpents).
-
D9-
PALA;:ûVERTEBRATA,
vol. 6, 1974
A.
Ap
AI
Ad
Av
BI
Ba
Bp
Bd
riG. 1. Eoallilills ellropae nov. gen., n. sp., Malpérié; x 10.
A: vertèbre dorsale moyenne, type (MAL 550, Université de Montpellier); B:
vertèbre dorsale postérieure (MAL 551, Univ. Montpellier).
Faces antérieure (a), latérale (1), postérieure (P), dorsale (d) et ventrale Cv).
Le centrum est étroit, il porte une hypapophyse sur les dorsales antérieures; cette hypapophyse est différente de celle d'Allilius qui constitue une
véritable lame; plus postérieurement, cette hypapophyse est remplacée par
une carène hémale; sur les dorsales moyennes il n'existe plus de carène,
le centrum ne porte aucune trace de relief (voir la vertèbre-type). Sur les
dorsales postérieures, une petite carène hémale réapparaît, deux sillons
longitudinaux la bordent. Sur les dernières dorsales la carène hémale devient
très saillante annonçant ainsi, très certainement, l'existence d'hypapophyses
c10acales sur les ultimes dorsales.
-
280-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORlTES
Comme chez Anilius et Cylindrophis, les foramens paracotyliens sont
absents et les fora mens subcentraux n'apparaissent qu'irrégu1ièrement. Chez
Eoanilius, il existe peut~être de très petits foramens latéraux mais leur pré~
sence n'est pas certaine; les foramens latéraux existent chez A nilius et
Cylindrophis comme chez presque tous les serpents.
Une vertèbre caudale a été rapportée à Eoanilius. Elle possède une
neurépine très basse mais longue; son arc neural est un peu moins surbaissé
que celui des dernières dorsales. Le condyle et le cotyle sont petits. Il existe
des pleurapophyses mais, comme chez les Aniliidae actuels, il n'y a pas
d'hémapophyses; à leur place se trouve une carène hé male large et plane.
- Quadratuffi: un petit quadratum droit appartient à Eoanilius. Il est
plus trapu que celui des genres actuels. L'extrémité supérieure est beaucoup
plus épaisse; sur cette extrémité on retrouve la même tubérosité antérointerne que chez Anilius, cette tubérosité n'existe pas chez Cylindrophis.
L'articulation quadrato-mandibulaire est moins rectiligne que chez les genres
actuels, comme chez ces derniers elle émet un prolongement externe.
Aa
AI
FIG. 2. - Eoal/ilius europae nov. gen., n. sp., Malpérié; x 10.
A: vertèbre dorsale antérieure (MAL 552, Univ. Montpellier); B: quadratum
droit (MAL 553, UnÎv. Montpellier).
Faces antérieure (a), latérale (1), postérieure (p) et interne (i).
CONCLUSIONS.
Eoanilius, qui a été trouvé dans deux gisements de l'Eocène supeneur
(Malpérié et Perrière), semble très proche des Anilîidae actuels. Certains caractères des vertèbres (neurépine très réduite, absence de longs processus
prézygapophysaires, arc neural bas, pas d'hypapophyse ou de carène hémale
saillante sur les dorsales moyennes et postérieures, absence d'hémapophyses
sur les caudales) montrent que ce serpent était très certainement fouisseur
comme le sont Anilius et Cylilldrophis.
Eoanilius est le premier Aniliidae fossile trouvé dans l'Ancien Monde.
A. Papp et E. Thenius (1954) ont signalé, avec quelques réserves, un Aniliidae dans le Pannonien du Bassin de Vienne; leur description ne permet
pas de vérifier cette détermination mais des figures (taf. 6, fig. 23 et 24)
montrent èlairement qu'il ne s'agit pas d'un Aniliidae mais d'un Caenophidien,
PALtEOVERTEI1RATA,
vol. 6, 1974
probablement un Colubridae, W. Auffenberg (1963) a décrit un serpent du
Miocène inférieur de Floride, AIli/iohles minllatlls, qu'il rapporte aux Aniliidae
(Aniliidae seI/Sil Romer 1956, c'est-à-dire = Aniliidae s.s, + Uropeltidae +
Xenopeltidae
Loxocemus); les figures font plutôt penser à un Boidae,
d'ailleurs Auffenberg lui-même place l'origine d'Anilioides dans les Boidae
(plus précisément dans les Erycinae) à l'Oligocène, alors que les Aniliidae
sont connus depuis le Crétacé supérieur (Coniophis procedens),
+
Actuellement on ne connaît donc que deux Aniliidae fossiles: COlliophis
(3 espèces) et Eoanilius (1 espèce). La répartition géographique des genres
fossiles et actuels montre que cette famille a certainement connu une très
large répartition au début du Tertiaire,
c. -
Boidae.
Les Boidae constituent la grande majorité des serpents des Phosphorites
(une quinzaine d'espèces), ils sont représentés par des Boinae, des Erycinae
et un petit serpent dont la position systématique à l'intérieur de la famille
est énigmatique.
1. -
Boinae (2).
Les Boinae représentent la plus grande partie des Boidae des Phosphorites; ils sont connus dans tous les gisements qui ont fourni des serpents.
C'est à cette sous-famille qu'appartiennent certainement tous les serpents
décrits par de Rochebrune. L'apport des futures récoltes permettra sans
doute une étude détaillée des nombreuses formes appartenant à cet ensemble
touffu, Un important matériel provenant de J'Oligocène inférieur d'R~camps
permet de réviser une espèce décrite par de Rochebrune (Palaeopytholl fi/holi)
et de faire une brève mise au point concernant le genre PalaeopYlhon,
Palaeopython
LES GENRES
Palaeopytholl
ET
DE ROCHEBRUNE
1880
Paleryx,
R. Lydekker (1888 a) a placé en synonymie les genres Palel'yx Owen
1850 et Palaeopython de Rochebrune 1880, Paleryx est connu par deux
espèces: P. rhombifel' Owen 1850 et P. depresslls Owen 1850 Ge ne tiens
pas compte ici de Paleryx caylllxi de Stefano 1905, voir ci-dessus), Trois
espèces ont été attribuées à Palaeopython par de Rochebrune: p, cadurcensis
(Filhol 1877), P. til/lOli de Rochebrune 1880 et P. neglecllIs de Rochebrune
1884; toutes trois proviennent des Phosphorites du Quercy, Par la suite
B. Barnes (1927) et O. Kuhn (1939) ont rapporté deux espèces des Geiseltales
(2) Le terme Boinae est utilisé, ici, dans la conception préconisée par R. Hoffstetter
en 1962 et 1968, puis reprise par R. Hoffstetter el J,·C. Rage en 1972.
-
282-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
soit à Paleryx soit à Palaeopythofl et ont singulièrement compliqué ce problème de synonymie; pour simplifier cette question je ne m'intéresserai pas,
ici, à l'appartenance générique de ces deux espèces.
La synonymie Paleryx = Palaeopytholl me paraît douteuse; en effet,
chez Palaeopython les articulations costales sont très écartées du centrum
quelle que soit la position des vertèbres dans le rachis, ce caractère n'apparaît
pas chez Paleryx. La morphologie des vertèbres de Boinae est très homogène
et il est difficile de distinguer les genres de cette sous-famille à J'aide de
caractères vertébraux; l'écartement constant des articulations costales prend,
chez les Boinae, la valeur d'un caractère important. R. Lydekker (1888 h)
a d'ailleurs fait plusieurs confusions; il considère non seulement que Palaeopython n'est pas un genre distinct, mais que les espèces PaJeryx rhombifer
et Palaevpytholl cadurcensis doivent tomber en synonymie. D'autre part, il a
reconnu dans les Phosphorites des vertèbres appartenant à Paleryx depresstls;
mais à cette même espèce il rapporte des vertèbres de l'Aquitanien de SaintGérand-Ie-Puy, or dans ce groupe de gisements il n'existe qu'un seul Boidae
= Bransateryx qui est un Erycinae. Il considère aussi que Palaeopytholl
fi/hoJi n'est peut-être qu'une forme de grande taille de Paleryx depressus.
O. Kuhn (1939) a d'abord suivi R. Lydekker en plaçant les mêmes espèces
en synonymie, mais ensuite (1963) il a reconsidéré cette synonymie et jugé
que ces espèces sont distinctes tout en appartenant toutes au seul genre
Paleryx.
Le matériel disponible appartenant à ces différentes espèces est réduit
et la validité d'une distinction générique ne pourra être établie qu'à l'aide
d'un matériel plus abondant, surtout pour étudier les variations intracolumnaires de la morphologie vertébrale. Toutefois il me semble peu douteux que
Palaeopython constitue un genre distinct.
LES ESPÈCBS DU GBNRB
PalaeopytllOn.
Palaeopython cadurcensis (Filhol 1877): c'est le plus gros serpent des
Phosphorites. Aucune vertèbre appartenant à cette espèce n'a été retrouvée
au cours des fouilles récentes mais, à Escamps (Oligocène inférieur), ont été
trouvés des côtes et un fragment de dentaire de Boidae dont la taille est
compatible avec celle de P. cadurceflsis.
PalaeopytilOl! fi/ho/i de Rochebrune 1880: en 1884, de Rochebrune
a attribué à P. fil/wli le maxillaire que H. Filhol avait rapporté à Python
cadurcensis (fig. 435 et 436 in Filhol 1877). Une série de mensurations
m'a montré que la taille de ce maxillaire n'est pas compatible avec celle des
vertèbres attribuées à P. fi/hoU, par contre elle s'accorde parfaitement avec
le dentaire et les vertèbres de P. cadurcensis; il faut donc rapporter ce
maxillaire à l'espèce P. cadurcensis comme l'avait fait Filhol. Les trois
vertèbres en connexion (1884; pl. Il fig. 4 a) ne peuvent appartenir à la même
espèce que la vertèbre isolée (1884; pl. II, fig. 4 b et 4 cl.
Parmi les serpents obtenus dans les Phosphorites au cours des nouvelles
fouilles, je n'ai pas trouvé de matériel correspondant aux trois vertèbres en
connexion que de Rochebrune a rapportées à P. fi/llOli mais des vertèbres
-
283 -
PALtEOVERTEDRATA,
vol. 6, 1974
provenant d'Escamps correspondent à la vertèbre isolée qu'il avait attribué
à cette espèce (voir la révision de P. fi/hoU ci~dessous).
PalaeopytholJ neg/ec/us de Rochebrune 1884: une vertèbre isolée (I884;
pl. II, fig. 5 a et 5 b) que de Rochebrune a rapporté à cette espèce appartient
effectivement au genre Palaeopytholl. Les cinq vertèbres en connexion qu'il
a figurées (1884; pl. II, fig. 5) n'appartiennent pas à la même espèce que
la vertèbre isolée.
Palaeopytlwll sardus Portis 1901: Portis a attribHé arbitrairement à
Palaeopython un fragment de pièce cranienne provenant du Miocène de
Sardaigne. En réaHté ce genre n'est pas connu dans le Miocène.
Palaeopy/hon fil/wU
DE ROCHEBRUNE
1880
Fig. 3
L'Oligocène inférieur d'Escamps a fourni de nombreux éléments (vertèbres, côtes, un ptérygoïde gauche) appartenant à P. fil/wU. A l'aide de ce
matériel, il est intéressant de réviser cette espèce dont de Rochebrune n'avait
donné qu'une description très sommaire.
Lorsque de Rochebrune a décrit cette espèce, en 1880, il n'a pas
désigné de type mais n'a figuré qu'une vertèbre isolée (pl. 12; fig. 5 a, b, c),
cette vertèbre constitue donc le type de l'espèce (Qu 322; Muséum, Paris).
En 1884, en reprenant la description de P. fil/wli, il a figuré trois vertèbres
en connexion, le maxillaire que H. Pilhol avait rapporté à P. cadurcensis
et la vertèbre isolée (pl. II, fig. 4 h, c) (3) qu'i! avait déjà figurée en 1880.
Comme je l'ai déjà fait remarquer, le maxillaire (Qu 321; Muséum, Paris)
et les trois vertèbres en connexion (Qu 323; Muséum, Paris) n'appartiennent
pas à P. fi/hoU; ces trois vertèbres appartiennent à un genre différent de
Palaeopytholl qui n'a pas été retrouvé parmi les nouvelles récoltes.
DESCRIPTION.
- Vertèbres: Dimensions de la vertèbre-type: largeur maximale au
niveau des prézygapophyses = 16,6 mm; longueur mesurée d'une prézygapophyse à une postzygapophyse = 10,4 mm; largeur du zygosphène = 6,4
mm; diamètre du condyle = 4,6 mm; longueur du centrum = 8,8 mm.
(3) Dans l'article de 1884, la légende de la planche II indique pour la figure 4a:
«Vertèbres de la région pelvienne, ... » et pour les figures 4b et 4c: «Les mêmes vertèbres
grossies, ... », La figure 4a représente les trois vertèbres en connexion, les figures 4b et
4c montrent une vertèbre isolée. La légende semble indiquer qu'en 4b et 4c est figurée,
isolée, l'une des trois vertèbres en connexion de la figure 4a; il est en effet possible de
figurer la face supérieure (fig, 4b) et la face antérieure (fig. 4c) de la première de ces
trois vertèbres sans être obligé de la séparer des deux autres. Mais en réalité il s'agit,
en 4b et 4c, de la vertèbre qui a été figurée en 1880 (c'est-à-dire le type de l'espèce),
elle n'est pas «grossie» mais représentée en grandeur réelle. On peut remarquer qu'il
existe de grosses différences entre les figures de la même vertèbre parues en 1880
et 1884, les figures de 1884 sont les plus fidèles. Toutes les figures de ces deux
articles sont d'ailleurs inexactes.
-
284-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
La taille moyenne des vertèbres correspond à celle que l'on rencontre
actuellement chez des pythons mesurant environ 2 m; quelques grosses
vertèbres indiquent que certains individus devaient atteindre 3 m. Ces ver~
tèbres présentent "aspect caractéristique des Boinae, elles sont courtes et
larges. L'aplatissement de l'arc neural est caractéristique de cette espèce; ce
caractère avait été remarqué par de Rochebrune qui l'a utilisé pour dis~
tinguer P. fi/hoU de P. cadurcensis. Cet aplatissement est comparable à celui
de "arc neural de Eunectes et Sanzinia. Les surfaces articulaires des zyga~
pophyses' ne sont pas très allongées. Vues de face, les prézygapophyses sont
minces et paraissent ainsi relativement longues. Un court processus prézyga~
pophysaire dépasse la surface articulaire; peu visible sur les vertèbres anté~
rieures, il s'allonge sur les dorsales postérieures.
Les articulations costales
suivant la disposition
du centrum sur les vertèbres
que sur les dorsales moyennes.
diapophyses saillantes; il n'y a
centrum~
sont toujours assez nettement éloignées du
classique, elles sont beaucoup plus éloignées
dorsales postérieures (voir la vertèbre~type)
Les articulations costales sont trapues et les
pas de processus parapophysaire.
L'épaisseur du zygosphène varie avec la taille et la position de la ver~
tèbre; il est plus épais chez les dorsales moyennes que chez les dorsales
aritérieures et postérieures. La lèvre du zygosphène, approximativement recti~
ligne sur les dorsales antérieures et moyennes, devient trilobée sur les dor~
sales postérieures. La largeur du zygosphène est un peu supérieure à cene
du cotyle. Le canal neural montre une section subtriangulaire. La neurépine,
courte et haute sur les dorsales antérieures, s'allonge et s'abaisse nettement
sur les dorsales postérieures.
Il existe deux margines inferiores bien marquées; elles divergent nettement vers l'avan~ donnant un aspect triangulaire au centrum. Comme chez
P. cadurcensis, la face ventrale du centrum est plane et même légèrement
concave. Une carène hémale remplace l'hypapophyse sur les dorsales
moyennes et postérieures; cette carène hémale, tranchante sur les dorsales
moyennes, devient mousse sur les dorsales postérieures; il existe une petite
hypapophyse cloacale sur les dernières dor~ales. Comme dans la très grande
majorité des serpents, le centrum des dorsales postérieures se creuse de
chaque côté de la carène hémale; ce caractère avait été cité par de Roche~
brune dans la diagnose de l'espèce mais il ne se rencontre que sqr les
dorsales postérieures et existe d'ailleurs sur les dorsales postérieures de très
nombreux Boidae et de beaucoup d'autres serpents.
Les fora mens latéraux et subcentraux sont présents; par contre, comme
dans la majorité des Boinae, les fora mens paracotyliens n'existent pas.
Les vertèbres caudales antérieures (= cloacales postérieures) possèdent
des Iymphapophyses qui sont remplacées par des pleurapophyses sur les
caudales postérieures. Toutes les caudales possèdent des hémapophyses.
Comme cela se produit souvent, l'arc neural des vertèbres caudales est moins
surbaissé que celui des dernières dorsales.
~ Ptérygoïde: Un ptérygoïde provient d'Escamps; sa taille ne laisse
aucun doute sur son appartenance spécifique, les autres Boidae du même
285 -
PALk:OYERTEnRATA,
vol. 6, 1974
A.
AI
Ap
Ad
A'
Bd
B,
BI
Bp
B.
FIG. 3. - PalaeopytllOlI fil/lOli; x 2.
A: vertèbre dorsale postérieure, anciennes collections, type (QU 322;. Muséum,
Paris); B: vertèbre dorsale moyenne, Escamps locus A (ECA 2502, UnÎv. Montpellier); C: ptérygoïde gauche, Escamps locus e (BeC 2501, Univ. Montpellier).
Faces antérieure (a), latérale (1), postérieure (p), dorsale (d), ventrale (v) et
externe (e).
gisement étant beaucoup plus petits que P. fi/holi. La partie postérieure de
l'os est brisée.
La partie antérieure, longue et étroite, porte une rangée dentaire très
peu incurvée vers J'intérieur. Il subsiste 13 dents ou alvéoles dentaires. La
-
286-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
surface articulaire destinée à l'ectoptérygoïde n'est pas très allongée, elle se
situe postérieurement à la douzième dent. La crête ptérygoïdienne est pra~
tiquement verticale et son sommet est épaissi. L'extrémité antérieure du
ptérygoïde constitue l'articulation ptérygoïdo~palatine; elle comporte une
crête verticale antérieure et un petit processus interne limite urie petite
fossette; c'est le type d'articulation qui se rencontre chez Boa, Acrantophis et
Sanzinia, chez Python le petit processus interne n'existe pas.
RÉPARTITION.
Cette espèce est présente à Escamps et
donc connue qu'à l'Oligocène inférieur.
peut~être
à Rosières, elle n'est
CONCLUSIONS.
Trois espèces de Palaeopython sont présentes dans les Phosphorites.
Palaeopythofl fi/hoU, l'espèce la plus abondante dans les nouvelles récoltes,
se cantonne à l'Oligocène inférieur. Aucune vertèbre de P. cadurceflsis n'a
été trouvée, cependant des indices semblent indiquer sa présence dans
l'Oligocène inférieur d'Escamps. Le genre est représenté dans l'Eocène
supérieur par plusieurs vertèbres qui correspondent à la vertèbre isolée figurée
par de Rochebrune (1884; pl. II, fig. 5 a et 5 b) sous le nom de Palaeopylholl
lleglectus.
Le matériel obtenu au cours des nouvelles fouilles démontre ainsi que
le genre Palaeopytholl, présent à l'Eocène supérieur et à l'Oligocène inférieur,
ne franchit pas la «grande coupure oligocène ».
2. -
Erycinae.
Les Erycinae ont été récemment étudiés (R. Hoffstetter et J .C. Rage,
1972). Deux genres sont connus dans les Phosphorites : Cadurceryx à l'Eocène
supérieur (gisements: Perrière, Malpérié, Les Pradigues) et Braflsateryx au
sommet de l'Oligocène moyen (gisement: Rigal-Jouet 1) et à l'Oligocène supérieur (gisement: Pech~du-Fraysse).
3. -
Boidae de position systématique indéterminée.
Un curieux petit serpent est abondant au Pech-du-Fraysse, gisement de
l'Oligocène supérieur; il s'agit d'un genre inédit. Des pièces craniennes ont
pu être attribuées à ce genre sans risque d'erreur. En effet, trois autres
serpents seulement sont connus au Pech-du-Fraysse, ce sont des Boidae: la
taille des vertèbres de deux d'entre euX est beaucoup plus importante que
celle des vertèbres de ce genre, elle est incompatible avec la taille des pièces
cranÎennes; le troisième Boidae est Bransateryx dont les pièces craniennes
homologues sont connues.
-
287-
PALIEOVERTEBRATA,
vol. 6, 1974
Platyspondylia nov. gen.
ESPÈCE-TYPE:
Platyspondylia lepta nov. sp.
Derivatio l1ominis: du grec 1tÀC1.'tuç: aplati, de forme écrasée, et O'1tO\lôuÀoç:
vertèbre.
DIAGNOSE:
celle de l'espèce-type.
Platyspondylia lepta nov. sp.
Fig. 4, 5 et 6
TYPE:
une vertèbre dorsale moyenne (PFR 6350; Muséum, Paris).
AUTRE MATÉRIEL:
nombreuses vertèbres, un palatin, un quadratum et un
articulaire s.l.
GISEMENT:
Pech-du-Fraysse, Oligocène supérieur.
Derivatio lIomillis : du grec ÀS1t'toç : petit.
petit Boidae dont les vertèbres possèdent un arc neural très
surbaissé. Le centrum est étroit et allongé. Il existe une hypapophyse sur
les vertèbres antérieures et une carène hémale sur les vertèbres dorsales
moyennes et postérieures. Les vertèbres caudales portent des hémapophyses. Le quadratum est très nettement arqué, la convexité est tournée
vers l'extérieur. Le palatin possède un processus mésial.
DIAGNOSE:
DESCRIPTION:
- Vertèbres: Dimensions de la vertèbre-type: largeur maximale au
niveau des prézygapophyses = 3,8 mm; longueur mesurée d'une prézygapophyse à une postzygapophyse = 2,9 mm; largeur du zygosphène = 1,6
mm; diamètre du condyle = 1,2 mm; longueur du centrum = 2,2 mm.
Le nombre relativement important de vertèbres appartenant à ce
serpent permet de bien connaître la composition de la colonne vertébrale.
Le caractère le plus marquant est l'aplatissement de l'arc neural: il est
relativement peu élevé sur les vertèbres antérieures et atteint son aplatissement maximum chez les vertèbres dorsales moyennes et surtout postérieures;
chez les vertèbres caudales il est un peu moins aplati que chez les dorsales
postérieures. Chez les Boidae, .seul Gongylophis (Erycinae) montre un arc
neural aussi surbaissé. Les vertèbres sont courtes et larges; l'étrécissement
médian est net, les zygapophyses bien dégagées.
Le zygosphène est haut, mince et large, sa largeur dépasse la largeur du
condyle; sa lèvre supérieure montre une trilobation très nette sur toutes les
vertèbres dorsales; ses facettes articulaires sont petites. La neurépine, moyen-
288-
l'ALlEOVERTEBRATA,
vol. 6, 1974
Aa
Ad
Bd
CI
C.
Cp
Cv
Cd
FIG. 4. - Platyspolldylia fepla nov. gen., n. sp., Pech-du-Fraysse; x 7.
A : vertèbre dorsale moyenne, type (PFR 6350, Muséum, Paris); B : vertèbre dorsale
antérieure (PFR 6351; Muséum, Paris); C: vertèbre dorsale postérieure (PFR 6352;
Muséum, Paris).
Faces antérieure (a), latérale (1), postérieure (p), dorsale (d) et ventrale (v),
-
289-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
nement élevée, conserve une hauteur constante sur toutes les vertèbres (les
premières dorsales et les ultimes caudales ne sont pas connues); sa "longueur
varie peu chez les dorsales où elle prend toujours naissance derrière le
zygosphène, mais sur les caudales elle s'allonge nettement; elle est relativement épaisse.
Les surfaces d'articulation zygapophysaires sont courtes, larges et
légèrement inclinées sur l'horizontale. Sous la surface articulaire, la prézygapophyse montre un très faible processus prézygapophysaire, celui-ci s'allonge
un peu chez les ultimes dorsales et les premières caudales. Le condyle et
le cotyle sont relativement petits.
Les articulations costales montrent l'aspect typique des Hénophidiens:
elles sont massives et la surface articulaire très simple. Chez P. lepta, les
surfaces diapophysaire et parapophysaire sont indistinctes alors que chez
de nombreux Boidae il existe une légère démarcation; cette morphologie
rapelle celle des Aniliidae. Sur les dernières dorsales, les articulations costales
s'écartent fortement du centrum; sur les vertèbres caudales, des pleurapophyses remplacent les articulations costales.
Le centrum, étroit et allongé, est assez mal délimité chez les dorsales
antérieures et postérieures; les margines inferiores ne se distinguent que dans'
la moitié antérieure du centrum chez ces vertèbres. Chez les dorsales
moyennes, les margines inferiores sont plus nettes et se distinguent sur
toute la longueur du centrum. Les dorsales antérieures possèdent une hypapophyse qui est remplacée par une carène hémale peu élevée sur les dorsales
moyennes et postérieures; cette carène hémale, d'abord tranchante, s'émousse
Aa
Ad
rn
.-,' y-,-'. ,. .• . •..'• . .
'.·'·i
.
"'"
',c_:
-,
Ba
-',
Bd
~
BI
FIG. 5. - Plalyspolldylia lepta nov. gen., n. sp., Pech-du-Praysse; x 7.
A: vertèbre caudale antérieure (PFR 6353; Muséum, Paris); B: vertèbre caudale
postérieure (PFR 6354; Muséum, Paris).
Faces antérieure (a), dorsale (d) et latérale (1).
-
290-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORlTES
très rapidement; deux sillons bordent la carène sur les dorsales postérieures.
Les vertèbres caudales possèdent des hémapophyses.
Il n'existe ni forarnens paracotyliens, ni foramens subcentraux; la
présence de foramens latéraux n'est pas constante.
- Palatin: La petite taille de ce palatin (longueur = 4 mm et largeur = 1,6 mm) pourrait faire penser qu'il s'agit d'un palatin appartenant
à un jeune individu de l'un des autres Boidae du Pech-du-Fraysse; ce n'est
cependant pas le cas de ce palatin, car chez les formes juvéniles cet os se
reconnaît assez facilement en particulier par le développement caractéristique
du processus mésial et par la présence d'une articulation ptérygoïdo-palatine
réduite à un contact très lâche.
Ce palatin ressemble quelque peu à celui de Bransateryx (Erycinae de
l'Oligocène supérieur-Miocène inférieur) qui est présent au Pech-du-Fraysse;
des caractéristiques très nettes permettent cependant de différencier aisément
les palatins de ces deux genres. Le palatin de Platyspondylia porte sept dents
ou alvéoles dentaires; il possède un processus mésial et un processus latéral,
tous deux très postérieurs. Le processus latéral s'incline faiblement sous
l'horizontale et est légèrement orienté vers l'arrière. Le foramen palatin est
virtuel, il est représenté par une dépression située à la base du bord antérieur du processus latéra1. Le processus mésial constitue une lame orientée
vers le haut dans sa partie antérieure mais qui s'abaisse dans sa partie
postérieure, elle n'atteint pourtant pas l'horizontale; ce processus mésial
est très différent de celui du palatin de Brallsateryx vireti qui est horizontal
sur toute sa longueur et beaucoup plus large.
La dent antérieure est insérée à l'extrémité de l'os, alors que chez
B. vireti l'extrémité du palatin dépasse, en avant, l'insertion de la dent
antérieure. Chez P. lep/a, l'extrémité postérieure du palatin est constituée
par une mince lame alors que chez B. vireti cette extrémité est épaisse.
L'articulation ptérygoïdo-palatine est très particulière, elle est formée par une
fossette peu profonde située sur la face inférieure de J'extrémité postérieure,
elle n'apparaît pas dorsalement; chez B. vireti, COmme chez de nombreux
Boidea, la fossette articulaire est sub-verticale, elle est visible dorsalement.
- Quadratum: Le quadratum de Platyspondylia présente une morphologie remarquable, il ne peut être comparé au quadratum d'aucun autre'
serpent. Sa partie supérieure est beaucoup plus large que la partie inférieure
et il est fortement courbé, la convexité étant orientée vers l'extérieur. La
trochlée, volumineuse, fait saillie vers l'intérieur. La torsion de l'os est très
prononcée, l'axe de la trochlée est pratiquement perpendiculaire à la surface
d'insertion du quadratum sur le supratemporal.
Le disque suprastapédial, large et légèrement concave, occupe une
situation inhabituelle. Chez la grande majorité des serpents, ce disque se
situe sur le bord postéro-interne du quadratum, il est très rarement interne.
Chez Platyspondylia, sa position exacte ne peut pas être définie mais il n'est
ni postéro-interne, ni interne; il est antérieur s'il s'agit d'un quadratum droit,
ou postérieur s'il s'agit d'un quadratum gauche. En général, quand la
trochlée du quadratum est dissymétrique, sa gorge est plus profonde posté-
-
29110
PAl.tEOVERTERRATA,
vol. 6, 1974
A 11\p
FIC. 6. - Platyspolldylia fepta nov. gen" n. sp., Pcch-du-Fraysse; x 10.
A: quadratum, (1) gauche (PFR 6355; Muséum, Paris); B: palatin gauche (PFR
6356; Muséum, Paris); C : articulaire s.l. (pFR 6357; Muséum, Paris),
Faces ventrale (v), dorsale (d), externe (e), postérieure (p) et interne m.
rieurement; chez Platyspolldylia, la partie la plus profonde de la trochlée se
situe du même côté que le disque suprastapédial, celui-ci pourrait donc
être postérieur, il s'agirait ainsi d'un quadratum gauche. De toute façon,
que sa situation soit antérieure ou postérieure, elle est unique chez les
serpents. Si le disque est postérieur, la columelle, qui prend normalement
une direction antéro-interne, devait s'insérer sur le disque de façon inhabituelle; si le disque est antérieur, l'insertion de la columelle pouvait se
faire de façon classique, mais la direction de la columelle devait être particulière si la fenêtre ovale occupait une situation normale.
- Articulaire s.l.: Cet articulaire rappelle les Boidae mais il est beaucoup plus allongé que celui des genres connus. Il existe un processus rétroarticulaire dont l'extrémité est brisée; intact ce processus devait être important. Le bord antérieur de la fossette articulaire est beaucoup plus large
que le bord postérieur. La joue interne (= préarticulaire) est peu élevée et
plus basse que la joue externe (= supra-angulaire). Sur la face interne de
l'extrémité antérieure, une empreinte allongée correspond à l'emplacement de
l'angulaire; par contre aucune trace ne démontre qu'il existait un coronoïde.
AFFINITÉS:
Platyspondylia présente plusieurs caractères de Boidae: allure générale
des vertèbres, morphologie du palatin et de l'articulaire. Le palatin rappelle
lin peu Braflsateryx, la présence d'un processus mésial constitue un carac-
-
292-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
tère primitif que l'on ne retrouve pas chez tous les Boidae; l'articulation
diffère de celle des autres Boidae. L'articulaire, par son
allongement, paraît plus évolué que celui de la plupart des Boidae.
Le quadratum se distingue aisément des quadratums, courts et trapus,
de type primitif qui se rencontrent chez les Aniliidae, Xenopeltidae et cer~
tains Boidea; son allongement n'atteint pas, cependant, celui des Erycinae de
l'ancien monde, des Acrochordidae et des Caenophidiens; cet allongement
peut être comparé à celui de quelques Boidae comme les Erycinae américains
et Loxocemlls (quoique chez ce dernier, le quadratum soit légèrement plus
trapu). La torsion de l'os indique un degré d'évolution poussé. La courbure
et la position du disque suprastapétlial ne se rencontrent pas chez les autres
serpents.
Par leur allure d'ensemble, les vertèbres rappellent un peu Ungaliophis
(Boidae), elles s'en distinguent surtout par l'aplatissement de l'arc neural.
Cet aplatissement de "arc neural évoque les Aniliidae, les Viperidae et
Acrochordus; parmi les Boidae, il rappelle surtout Gongylophis.
En conclusion, il faut noter que Platyspolldylia présente une association
de caractères primitifs (morphologie des articulations costales des vertèbres,
présence d'un processus mésial sur le palatin), de caractères évolués (allon~
gement et torsion du quadratum, allongement de l'articulaire) et de caractères
particuliers dont la signification n'est pas connue (courbure du quadratum,
position du disque suprastapédial).
Il est possible de classer Platyspolldylia parmi les Boidae, mais dans
cette famille il occupe une position isolée. Il n'est pas possible de ranger ce
genre dans l'une des sous-familles existant, il faudra vraisemblablement le
classer dans une sous-famille particulière lorsque l'ensemble des Boidae
fossiles sera bien connu.
ptérygoïdo~palatine
RÉPARTITION STRATIGRAPHIQUE:
Platyspondylia lepta n'est connu que dans l'Oligocène supérieur du
Des vertèbres appartenant à ce genre sont connues dans
plusieurs gisements de l'Oligocène moyen. Il n'est pas possible de préciser,
actuellement, s'il s'agit de la même espèce qu'au Pech-du-Fraysse. La neuré~
pine des vertèbres du Pech~du-Fraysse est différente de celle des vertèbres
des autres gisements; cette différence mineure se retrouve sur toute.'i les
vertèbres de l'Oligocène moyen.
Pech~du-Fraysse.
D. -
Colubl'idae.
L'apport des Phosphorites à la connaissance de cette famille est remarquable. Avant la reprise des fouilles dans le Quercy les plus anciennes
couleuvres (CO/liber beggiatoi et CO/liber ombonii) avaient été citées dans
l'Eocène supérieur italien (A. de Zig no, 1890) mais on peut mettre en doute
soit leur appartenance aux Colubridae (c. ombonii) soit leur âge (C. beggiatoi).
En effet, les restes attribués à C. ombonii ne sont pas caractéristiques et
rien ne permet de les rapporter aux Colubridae. C. beggiatoi, au contraire,
-
293-
PALtEOVERTEBRATA,
vol. 6, 1974
est bien une couleuvre; il s'agit même, comme l'a noté M. Mlynarski
(1961, p. 21), d'une «forme proche du genre Coluber au sens actuel» et
son âge a été mis en doute (R. Hoffstetter; 1962, p. 270); C. beggiatoi POUfR
rait être une couleuvre moderne mais le type étant perdu il n'est pas possible
de règler ce problème.
Dans le Quercy d'authentiques couleuvres apparaissent à l'Eocène supérieur, elles proviennent du plus ancien gisement des Phosphorites: Le
Bretou (âge voisin du gisement classique de Robiac); si les réserves concernant
les deux espèces de l'Eocène italien subsistent, l'apparition des Colubridae
dès l'Eocène supérieur est maintenant incontestable.
Par contre, les couleuvres sont absentes dans le dernier niveau de
l'Eocène (niveau de Perrière il! J.L. Hartenberger, 1971 b), de l'Oligocène
inférieur et de la base de l'Oligocène moyen; elle réapparaissent à l'Oligo R
cène moyen (biozones de Montalban et d'Antoingt il! L. Thaler 1972) mais
sont absentes à l'01igocène supérieur.
Le Bretou n'a pas fourni de nombreux serpents et il est curieux de
noter que les couleuvres, auxquelles appartiennent trois vertèbres seulement,
y sont représentées par les deux grands groupes de la famille: les «Colu R
brinés» et les «Natricinés» (4). Il semble ainsi confirmé, comme l'a
supposé R. Hoffstetter (1962, p. 269), que les Colubridae se sont divisés
très tôt en «Natricinés» et en «Colubrinés ».
L'absence de couleuvres dans les riches gisements de l'Eocène terminal
et de l'Oligocène inférieur est surprenante. Elles réapparaissent brutalement
au Mas-deRGot et à La Plante 2, elles sont alors représentées par un petit
« Colubriné» que l'on retrouve juqu'au sommet de l'Oligocène moyen
(gisement de RigalRJouet 1) et un curieux «Natriciné»; alors que de nOffi R
breuses vertèbres appartiennent au Colubriné, le Natriciné n'est représenté
que par deux vertèbres provenant de Mas-de-Got.
Il est souvent difficile, voire impossible, de distinguer les différents
genres de Colubridae à l'aide des seules vertèbres; cependant il est possible
de distinguer un certain nombre de types vertébraux. Il est ainsi possible
de reconnaître un type vertébral groupant Coluber et plusieurs autres genres
(Corollella, Ptyas, Ma/polon,,,.); c'est à ce type vertébral qu'appartient le
petit Colubriné de l'Oligocène moyen. Cette couleuvre est abondante et
présente dans plusieurs gisements, iÎ paraît intéressant de la décrire bien
qu'il subsiste un doute quant à son appartenance générique; cette espèce
peut être rapportée. au moins provisoirement, au genre Coluber.
(4) La classification des Colubridae n'étant pas satisfaisante, il ne faut accorder
aucune valeur systématique aux termes «Colubrinés» et «Natricinés» utilisés ici.
« Natricinés» désigne les Colubridae qui possède des hypapophyses sur toutes leurs
vertèbres dorsales et «Colubrinés» désigne renscmble des autres couleuvres.
-
294-
RAGE: SERPENTS DES PHÜSPHORITBS
Colubel' LINNÉ 1758
Colubef' cadurci nov. sp.
(Fig. 7)
TYPE: une vertèbre moyenne (MGT 3505; Université de Montpellier).
AUTRE MATÉRIEL: plusieurs vertèbres dorsales et caudales.
GISEMENT: Mas-de-Got, locus A; Oligocène moyen.
Derivatio nominis: de Cadurculn, nom latin de Cahors, ville principale du
Quercy.
DIAGNOSE: couleuvre dont les vertèbres dorsales moyennes et postérieures
sont dépourvues d'hypapophysei les vertèbres dorsales moyennes possèdent une carène hémale étroite et élevée. L'arc neural est surbaissé. Il
existe de longs processus prézygapophysaires. La neurépine est longue
et basse.
DESCRIPTION:
Dimensions de la vertèbre-type: largeur maximale, processus prézygapophysaires inclus = 5,3 mm; largeur au niveau des postzygapophyses =
4,3 mm; largeur du zygosphène = 2,1 mm; diamètre du condyle = 1,2 mm;
longueur mesurée d'une prézygapophyse à Une postzygapophyse = 3,9 mm;
longueur du centrum = 3 mm.
Les vertèbres dorsales moyennes et postérieures ne portent pas d'hypapophyse mais une longue carène hémale tranchante qui s'étend, en arrière,
jusqu'au condyle. Cette carène hémale est particulièrement élevée sur les
dorsales moyennes où elle s'élève brusquement dans la partie antérieure du
centrum, légèrement en arrière des articulations costales; elle devient progressivement moins haute sur les vertèbres postérieures mais reste tranchante. Le centrum, étroit, est assez mal délimité, les margines in/eriores
s'effaçant dans la moitié postérieure de la vertèbre. Le condyle et le cotyle
sont petits, le condyle se détache mal du centrum.
Le zygosphène, plus large que le cotyle, possède une lèvre mince et
légèrement bombée; il est trilobé, deux étroits lobes latéraux entourent un
large lobe médian. Les facettes articulaires du zygosphène sont allongées
antéro-postérieurement. Le canal neural est grand et l'arc neural peu élevé.
Les facettes articulaires des zygapophyses sont courtes et larges. Les
prézygapophyses portent de longs processus prézygapophysaires horizontaux
et orientés vers l'avant. Au-dessus de chaque facette d'articulation postzygapophysaire existe un très faible mucron (= (: epizygapophysial spine» de
W. Auffenberg; 1963, fig. 3). Une margo lateralis bien marquée s'étend de
chaque côté entre les pré- et postzygapophyses.
Les articulations costales comportent une diapophyse volumineuse qui
se distingue aisément de la parapophyse plus petite et plane; la diapophyse Cl
-
295-
PALEOVERTERRATA,
vol. 6, 1974
Ap
Av
Ad
Bv
Bd
I"!G. 7. - Co/uber cadurci n. sp., Mas·de·Got locus A; x 5.
A: vel tèbre dorsale moyenne, type (MGT 3505, Univ. Montpellier); B: vertèbre
çaudale (MGT 3506, Univ. Montpellier).
Faces antérieure (a), latérale (1), postérieure (p), dorsale (d) et ventrale (v).
la parapophyse sont séparées par un léger étranglement; il n'existe pas de
processus parapophysaire. La neurépine, longue et basse, ressemble à celle de
Corollella aus/riaea et à celle de Ma/polon mOllspeSSulallus. Les foramens
paracotyliens et latéraux sont présents mais il n'y a pas de foramens subcentraux.
Les vertèbres caudales, beaucoup plus allongées que les dorsales, portent
des pleurapophyses et des hémapophyses. Le canal neural est plus bas que
chez les dorsales. Le zygosphène est toujours trilobé, mais le lobe central
devient beaucoup plus saillant que les lobes latéraux. Les zygapophyses
s'orientent beaucoup moins transversalement que chez les dorsales. La
neurépine reste longue et basse.
RÉPARTITION STRATIORAPHIQUB ET OÉOGRAPHIQUE
Coluber cadurci est présent dans six gisements de l'Oligocène moyen:
Mas-de-Got, La Plante 2, Roqueprune 2, Hardies et Pech-Crabit (biozone
de Montalban; Mas-de-Got et La Plante 2 sont un peu plus anciens que
les trois autres gisements, voir L. de Bonis et alU) ainsi qu'à RigaI-J ouet 1
(biozone d'Antoingt).
-
296-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
CONCLUSIONS:
Cette espèce n'est rapportée qu'avec doute au genre Co/uber mais elle
appartient incontestablement à un groupe de genres fortement apparentés
dont fait partie CO/liber. Des pièces craniennes pourraient sans doute apporter
des précisions, mais il est intéressant de signaler dès à présent cette petite
couleuvre qui semble caractéristique d'une partie de l'Oligocène des Phospho~
rites (biozones de Montalban et d'Antoingt).
E. -
11lcertae sedis.
M.K. Hecht (1959) a décrit, sous le nom de DUllllophis microechinis,
un serpent probablement fouisseur de l'Eocène moyen des Etats~Unis. Depuis,
ce genre a été retrouvé dans l'Eocène inférieur (sans doute deux espèces),
l'Eocène supérieur et l'Oligocène inférieur européens. M. K. Hecht consi~
dère que DtUlliophis ne peut pas être classé dans une famille connue; les
représentants de ce genre, trouvés en Europe, ne permettent pas d'éclaircir
sa position systématique (J.C. Rage, 1973).
DUllnophis a été trouvé dans cinq gisements de l'Eocène supérieur des
Phosphorites: Le Bretou, Les Pradigues, Malpérié, Perrière et Sindou D.
A Malpéfié et Perrière, les vertèbres nombreuses et en bon état, montrent
qu'il s'agit d'une espèce différente de celle d'Amérique du Nord et de l'Eocène
inférieur européen; cette espèce rapportée à DUlinophis conduit d'ailleurs
à modifier la diagnose du genre.
DUllnophis RECHT
1959
DIAGNOSE AMENDÉE: Serpent dont les vertèbres se caractérisent par: 1)
une neurépine basse; 2) bord supérieur de l'arc neural profondément
échancré; 3) facettes articulaires des zygapophyses étroites; 4) absence de
longs processus prézygapophysaires; 5) vertèbres dorsales postérieures sans
carène hémale; 6) contour des vertèbres approximativement carré; 7) centrum étroit; 8) hémapophyses présentes sur les vertèbres caudales.
Dunnophis
cadtO'censis
nov. sp.
(Fig. 8)
TYPE: une vertèbre dorsale moyenne (MAL 600; Université de Montpellier).
AUTRE MATÉRIEL:
GISEMENT:
plusieurs vertèbres.
Malpérié; Eocène terminal.
-
297
PALAWVERTEBRATA,
vol. 6, 1974
DIAGNOSE: Espèce dont la neurépine est allongée et atteint la base du zygosphène. Les sillons de la face ventrale n'existent que sur la partie antérieure
du centrum.
DESCRIPTION:
Dimensions de la vertèbre-type: largeur au niveau des prézygapophyses
= 3 mm; largeur du zygosphène = 1,4 mm; diamètre horizontal du condyle
= 1 mm; longueur mesurée d'une prézygapophyse à une postzygapophyse
= 3 mm; longueur du centrum = 2,3 mm.
La morphologie de la neurépine constitue l'une des principales caractéristiques de l'espèce: elle est aussi basse mais plus longue que chez les autres
Dunnophis et est constituée d'une partie postérieure épaisse, prolongée vers
l'avant par une partie mince qui s'abaisse progressivement et atteint la base
du zygosphène.
Le zygosphène possède un lobe médian plus étroit et plus aigu que celui
des espèces de l'Eocène inférieur européen, les lobes latéraux sont aigus.
Le zygosphène montre une lèvre mince et légèrement bombée. Le cotyle et
le condyle sont légèrement ovales. Les prézygapophyses ne sont pas comprimées antéro-postérieurement comme chez les espèces de l'Eocène inférieur; les
surfaces articulaires des zygapophyses sont étroites.
Le centrum étroit donne une impression d'allongement de la vertèbre.
Les sillons qui apparaissent sur le centrum chez D. microechinis (et qui se
retrouvent chez les Dunnoplzis de l'Eocène inférieur) n'existent que sur la partie
antérieure du centrum chez D. cadurcensis,' exceptionnellement, sur quelques
vertèbres, ils sont un peu plus longs mais ils n'atteignent pas le condyle.
Chez les dorsales moyennes, une faible carène hémale apparaît dans la
iii;ê
1
p
d
FIG. 8. - DUll1wphis cadurc:ensÎs n. sp., Malpérié; x 8.
Vertèbre dorsale moyenne, type (MAL 600, Univ. Montpellier).
Faces antérieure (a), latérale (1), postérieure (p), dorsale (d) et ventrale (v).
-
298-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
partie postérieure du centrum; sur la vertèbre-type cette carène est à peine
esquissée. Chez les dorsales postérieures, il n'y a pas de' carène hémale
et le centrum est remarquablement lisse.
Les articulations costales sont constituées par une seule surface articulaire sur laquelle les parties diapophysaire et parapophysaire ne peuvent
pas être distinguées; il n'existe pas de processus paraphysaire. Les fora mens
latéraux occupent une position très antérieure et élevée; les foramens subcentraux et paracotyliens ne sont pas constants.
Une vertèbre caudale provenant de Malpérié appartient à Dlmnophis.
Malgré son état défectueux 'on peut noter la présence d'hémapophyses.
M. K. Recht a déjà figuré une vertèbre caudale, elle aussi munie d'hémapophyses, qu'il a rapporté à DlI1H1ophis microechinis (1959; pl. 56, fig. 6-10).
La présence d'hémapophyses chez Dll1mophis constitue une caractéristique
intéressante car les vertèbres dorsales de ce genre montrent de nombreuses
adaptations à la vie fouisseuse, or chez les serpents fouisseurs les vertèbres
caudales sont parfois dépourvues d'hémapophyses (Scolécophidiens, Aniliidae).
RÉPARTITION STRATJGRAPHIQUE ET GÉOGRAPHIQUE:
D. cadurcensÎs n'a été reconnu qu'à Malpérié et Perrière (Eocène supérieur). Dans les autres gisements (Le Bretou, Les Prad igues et Sindou D,
tous de J'Eocène supérieur) le mauvais état des vertèbres ne permet pas de
reconnaître l'espèce avec certitude.
CONCLUSIONS:
M. K. Hecht a donné une diagnose preCIse du genre; cette diagnose,
qui correspond à celle de l'espèce-type D. microechillÎs, reste valable pour
les DumlOphis de l'Eocène inférieur européen mais ne devrait pas permettre
d'inclure l'espèce des Phosphorites dans ce genre. En effet, parmi les différents caractères, M. K. Hecht indique: neurépine cantonnée au tiers postérieur de l'arc neural d'où elle s'élève brutalement et absence de carène sur
la surface ventrale des vertèbres dorsales moyennes. Chez D. cadurcensis
la neurépine est longue et s'élève progressivement à partir du zygosphène
et il existe une très faible carène sur les dorsales moyennes; ces deux caractères ne justifient pas la distinction générique et l'espèce des Phosphorites
doit être incluse dans le genre DWlllOphis; c'est pourquoi j'ai été conduit
à modifier sensiblement la diagnose du genre.
III. -
REMARQUES STRATIGRAPHIQUES
A l'Eocène supeneur les serpents sont nombreux et vanes (plus de
10 espèces), à côté de formes de grande taille (Palaeopython) existent de
nombreux serpents de petite taille: Scolécophidiens, Aniliidae, petits Boidae,
Colubridae et de petits serpents de position systématique non définie. A l'Oli-
-
299-
PALIEOVERTBBRATA,
vol. 6, 1974
gocène inférieur les serpents sont moins variés (6 espèces), les petites formes
deviennent rares alors que les serpents de grande taille (Palaeopython) constiw
tuent la plus grande partie de la faune; les serpents de l'Oligocène inférieur,
à l'exception de P. fil/lOli, sont déjà connus à l'Eocène supérieur.
Après l'Oligocène inférieur, la faune est profondément renouvelée, cet
important remaniement correspond à la «grande coupure oligocène» que
H.G. Stehlin avait définie en se fondant sur les faunes de mammifères. Dans
les Phosphorites, une seule espèce de serpent franchit la «grande coupure »,
il s'agit d'un petit Boidae qui existe depuis J'Eocène supérieur mais n'est
jamais abondant. La période qui suit la «grande coupure» (gisements de
Ravet et d'Aubrelong 1; biozone de Hoogbutsel) se caractérise par une faune
pauvre (3 espèces seulement) et très peu variée (composée uniquement de
Boidae). Après cette période, les serpents connaissent un épanouissement
brutal, ils sont alors abondants et représentés par 8 espèces.
Pendant tout l'Oligocène moyen on rencontre presque exclusivement des
serpents de petite taille; quelques rares fragments de vertèbres et de pièces
craniennes provenant d'Aubrelong l, Ravet et Mas·dewGot démontrent cepen w
dant qu'il existait un Boidae de taille moyenne (beaucoup plus petit que
P. fi/hoU). L'Oligocène supérieur, connu par le seul gisement du PechwduFraysse, a fourni une faune abondante mais seulement quatre espèces
(uniquement des Boidae) (5).
Il convient de remarquer que les répartitions stratigraphiques des
Erycinae et des Colubridae montrent, avec un léger décalage, une certaine
similitude. Les Erycinae sont présents au sommet de l'Eocène supérieur
(Cadurcel'yx) puis ils disparaissent au passage Eocène-Oligocène; ils ne
réapparaissent qu'au sommet de l'Oligocène moyen et subsistent à l'Oligocène
supérieur (Bransateryx). Les Colubridae apparaissent au Bretou, c'est-àwdire
Ull peu avant les Erycinae, mais ils sont absents de l'Eocène supérieur, de
l'bligocène inférieur et de la base de l'Oligocène moyen; ils réapparaissent
au Mas-duwGot et à La Plante 2 et sont présents au sommet de l'Oligocène
moyen. On ne peut tirer aucune conclusion de l'absence de couleuvres au
Pechwdu-Fraysse; en effet, bien que rares, elles sont présentes à Coderet;
il existe donc des couleuvres dans les niveaux situés immédiatement audessous (Rigal-Jouet 1) et au-dessus (Coderet) du Pech-du-Fraysse, il faut
attendre qu'un gisement de même âge que le Pech-duwFraysse confirme (ou
infirme) l'absence de Colubridae dans ce niveau.
En conclusion, il faut remarquer que la «grande coupure oligocène»
apporte une importante modification dans la composition de la faune
ophidienne. D'autre part, l'histoire des serpents des Phosphorites s'accorde
parfaitement avec l'histoire des rongeurs (J.L. Hartenberger, 1971 h): avant
(5) En me basant sur des fragments de vertèbres, j'avais cru reconnaître une
couleuvre au Pech-du-Praysse (in J.Y. Crochet, 1972). Depuis, un matériel additionnel
important n'a pas confirmé la présence de Colubridae dans le gisement; il semble que
ces fragments de vertèbres appartiennent à Platyspolldylia dont le centrum étroit el
allongé de certaines vertèbres rappelle le style vertébral des Colubridae,
-
300-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORITES
la «grande coupure », l'Oligocène présente une faune plus pauvre que celle
de l'Eocène supérieur; de même, la période qui suit la «grande coupure»
se caractérise par une faune très pauvre.
IV. -
CONCLUSIONS
Cet article doit être considéré comme une simple ébauche de l'étude des
serpents des Phosphorites. Plusieurs genres et espèces n'ont pas été décrits.
Les enseignements stratigraphiques ne sont valables que pour les
Phœphorites; toutefois des gisements situés dans d'autres régions permettront
sans doute de vérifier les faits majeurs qui ont été dégagés grâce à l'étude des
Phosphorites: appauvrissement de la faune au passage Eocène-Oligocène,
profondes modifications au niveau de la «grande coupure», épanouissement
de la faune ophidienne après la biozone de Hoogbutsel.
De nouveaux gisements permettront certainement de régler le problème
de l'absence de couleuvres au Pech-du-Fraysse. Il faut surtout souhaiter
que d'autres gisements apportent de nouvelles données concernant les couleuvres de l'Eocène supérieur.
BIBLIOGRAPHIE
AUFFENBERG W., 1963. ~ The fossi! snakes of Florida. TU/Olle Stud. Zoo/., 10
(3): 131-216.51 fig., 28 tabl.
BARNES B., 1926. - Eine eozane Wirbeltier-Fauna aus der Braunkohle des Geiseltales. Jahrb. Halleseh. Verballd Er/orse". mitte/del/lseh. Bodellsehiilze, Halle,
N.F., 6: 5-24, 7 fig., 3 pl.
BONIS L. de, CROCHET J.Y., RAGE J.C., SIGÉ B., SUDRE J. et VIANEy-LIAUD M. Nouvelles faunes de Vertébrés oligocènes des phosphorites du Quercy. BIIII.
Mus. liaI. Hisl lIat., 3e! sér., 174, Sc. Terre 28, 105-113, 3 tab.
CROCHET J.Y., 1972. - Les Vertébrés de l'Oligocène supérieur du Pech-du-Fraysse,
poche à phosphate du Quercy (commune de St Projet, Tarn-et-Garonne). G.r.
somm. Soc. géol. Fr., Paris, (9): 316-317, 1 fig.
FILHOL H., 1877. - Recherches sur les Phosphorites du Quercy. AmI. Sei. Géol.,
Paris, 561 p., 55 pl.
GERVAIS P., 1873. - Mammifères dont les ossements accompagnent les dépôts de
chaux phosphatés des départements de Tarn-ct-Garonne et du Lot. }Ollrtl.
Zoo/., Paris, 2: 356·380, 3 fig., pl. 14·16.
GIlMORE C.W., 1938. - Fossil snakes of North America. Geol. Soc. Amer.,
Spec. pap. n° 9, 96 p., 38 fig., 4 pl.
-
301
PALtEOVERTEDRATA, vol. 6, 1974
HARTENBERGER J.L., 1971 a. Contribution à J'étude des genres Gliravus et
Microparamys (Rodentia) de l'Eocène d'Europe. Palaeoverlebrala, Mont~
pellier, 4 (4): 97-135, 18 fig., 5 pl.
HARTENBERGER J.L., 1971 b. Les rongeurs de l'Eocène d'Europe: leur
évolution dans leur cadre biogéographique. Thèse, Montpellier, n° d'enregis~
trement C.N.R.S.: A.O. 5721, inédit, 69 p., 11 fig.
HECHT M.K., 1959. Amphibiens and Reptiles, ill McGREW P.O. el al.:
The geoJogy and paleontology of the Elk Mountain and Tabernacle Butte,
Wyoming. Bull. Amer. Mus. Nat. Hisl., New York, 117 (3): 130-146,
fig. 2, pl. 50-57.
HOFFSTElTER R., 1939. Contribution à J'étude des Elapidae actuels et
fossiles et de l'ostéologie des Ophidiens. Arch. Mus. Hisl. liaI. Lyon, 15 (3),
78 p., 13 fig., 2 pl.
HOFFSTETTER R., 1942. - Sur la présence d'Amphisbaenidae dans les gisements
tertiaires français. C.r. somm. Soc. géol. Fr., Paris, (3): 24-25.
HOFFSTETTER R., 1946. - Les Typhlopidae fossiles. Bull. Mus. liaI. Hist. nal.,
Paris, 2- sér .. 18 (3): 309-315, 2 fig.
HOFFSTETTER R., 1955 a. Sur les Boïdés fossiles de la sous-famille des
Erycinés. Cr. Acad. Sei., Paris, 240 (6): 644-645.
HOFFSTBTTER R., 1955 b. Squamates de type moderne. in
Traité de Paléontologie, 5: 606-662, 26 fig.
PIVETEAU J.,
HOFFSTETTER R., 1962. Revue des récentes acquisitions concernant l'his~
toire et la systématique des Squamates. Colloque intern. C.N.R.S. n° 104
(Problèmes actuels de Paléontologie), Paris, 1961, p. 243-278.
HOFFSTETTER R., 1968. - Review of: «A contribution to the classification of
snakes» by G. Underwood. Copeia, Philadelphie, (1): 201-213.
HOFFSTETTER R. et RAGE J.C., 1972. Les Erycinae fossiles de France
(Serpentes, Boidae). Compréhension et histoire de la sous-famille. Atm. Pal.
(Vertébrés), Paris, 58 (1): 81-124, 11 fig., 2 pl.
KUHN O., 1939. - Die Schlangen (Boidae) aus dem Mitteleozan des Geiseltales.
Nov. Acla Leopold., N.F., 7: 119-133, 3 pl.
KUHN O., 1963. -
Serpentes. Fossilium Cala/ogus. 1: AI/imalia, pars 103, 45 p.
LANGE B.~ 1970. Sur l'existence d'lm gisement fossilifère d'âge Oligocène
inférieur dans les phosphorites du Quercy. C.r. s011lm. Soc. géol. Fr., Paris,
(5): 151-152.
LYDEKKER R., 1888 a. Notes on
Mag., Londres, 5 (3): 110-113.
tertiary Lacertilia and
Ophidia.
Geai.
LYDEKKER R., 1888 b. - Catalogue of the fossil Reptilia and Amphibia in the
British Museum N.H. Part 1. Taylor and Françis, Londres xxviii
309 p.,
69 fig.
+
Mt,YNARSKI M., 1961. - Serpents pliocènes et pléistocènes de la Pologne avec
la revue critique des Colubridés fossiles. Folia quatemaria, Cracovie, 4:
1-45, 6 pl.
OWEN R., 1850. Monograph on the fossil Reptilia of the London Clay.
Part II. Crocodilia, Ophidia. Palae01ll. Soc., Londres, 68 p., 14 pl.
PAPP et THENIUS E., 1954. - Vosendorf· ein Lebensbild aus dem Pan non des
Wien Beckens. MW. Geai. Ges. Wien, 46, 109 p., 15 pl.
-
302-
RAGE: SERPENTS DES PHOSPHORlTES
PORTIS A., 1901. - Il Palaeopytflo}1 sardus, nuova Pytonide det Miocene medio
de Sardegna. Bali. Soc. Geai. Ital., Rome, 20: 247-253, 1 fig.
J.-C., 1973. - Présence de Dwmopflis (Reptilia, Serpentes) dans l'Eocène et
l'Oligocène européens. C. R. SOI1l11l. Soc. géol. Fr., Paris, 3: 76-78, 1 fig.
RAGE
ROCHEBRUNE A.T. de, 1880. Révision des Ophidiens fossiles du Muséum
d'Histoire naturelle. Nouv. Arch. MIlS. Hist. nat., Paris, 2e sér., 3: 271-296,
pl. 12.
ROCHEBRUNE A.T. de, 1884. - Faune ophiologique des Phosphorites du Quercy.
Mém. Soc. Sei. nat. Saône-et-Loire, Chalon-sur-Saône, 5: 149-164, 2 pl.
ROMER A.S., 1956. p., 248 fig.
Osteology of the Reptiles. Univ. Chicago Press, xxi
+
772
STEFANO G. de, 1905. - Appunti sui Batraci e sui Rettili dei Quercy appartenenti alla collezione Rossignol. Parte III. Coccodrilli-Serpenti-Tartarughe.
Boll. Soc. Geai. Ital., Rome, 24: 17-63, table. 3 - 5.
STEHLIN H.a., 1909. - Remarques sur les faunules de Mammifères des couches
éocènes et oligocènes du Bassin de Paris. Bull. Soc. géal. Fr., Paris, 4 (9):
488-520.
THALER L., 1972. Datation, zonation et Mammifères. (Colloque sur les
méthodes et les tendances de la stratigraphie, Orsay, septembre 1970).
Mém. B.R.G.M., 77: 411-424, 4 tabl.
UNDERWOOD G., 1950. On the distribution of the snakes of the family
Boidae. Proc. Zoo!. Soc. London, 120: 713-714.
UNDERWOOD G., 1967. - A contribution to the classification of snakes. Brit.
Mus. Nat. Hist. Pub!. nO 653, 179 p., 14 fig., 3 tab!.
ZIGNO A. de, 1890 - Ofidiani trovati allo fossile e description die du Colubri
scoperti nei terreni terziani deI Veneto. A tti Mem. Acad. Sei. Lett., Padoue,
6: 109-114,2 fig.
-
303-
Téléchargement