1 - NATO PA

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ECONOMIE ET
SECURITE
138 ESC 11 F
Original : anglais
Assemblée parlementaire de l'OTAN
COMPTE RENDU
de la réunion de la Commission de l’économie et de la sécurité
Salle de conférences, Hôtel Riviera Beach, Sables d’Or
Varna, Bulgarie
Samedi 28 mai 2011
Secrétariat international
juin 2011
Les documents de l’Assemblée sont disponibles sur son site Internet, http://www.nato-pa.int
i
138 ESC 11 F
LISTE DE PRESENCE
Président
Hugh BAYLEY (Royaume-Uni)
Rapporteur général
Simon van DRIEL (Pays-Bas)
Rapporteur de la Sous-commission sur
la coopération et la convergence
économiques Est-Ouest
John SEWEL (Royaume-Uni)
Rapporteur de la Sous-commission sur
les relations économiques transatlantiques
Jeppe KOFOD (Danemark)
Président de l’AP-OTAN
Karl A. LAMERS (Allemagne)
Secrétaire général
David HOBBS
Délégations membres
Belgique
Bulgarie
Canada
Croatie
République tchèque
France
Allemagne
Grèce
Islande
Italie
Lettonie
Lithuanie
Luxembourg
Norvège
Roumanie
Espagne
Turquie
Royaume-Uni
Etats-Unis
Philippe MAHOUX
Georgi PIRINSKI
Kostadin YAZOV
Joseph A. DAY
Zeljka ANTUNOVIC
Marin JURJEVIC
Václav KLUCKA
Jean-Pierre DEMERLIAT
Francis HILLMEYER
Jean-Luc REITZER
Angelica SCHWALL-DÜREN
Vassilios TOGIAS
Ragnheidur E. ARNADOTTIR
Elio LANNUTTI
Lamberto DINI
Dzintars RASNACS
Petras AUSTREVICIUS
Claude ADAM
Nancy ARENDT KEMP
Tore NORDTUN
Hans Olav SYVERSEN
Ion MOCIOALCA
Hilario CABALLERO
José Javier LASARTE
Alejandro MUÑOZ-ALONSO
Yahya DOGAN
Enis TUTUNCU
Harriet BALDWIN
Peter BOTTOMLEY
Stephen GILBERT
Jeff MILLER
Michael TURNER
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Délégations associées
Azerbaïdjan
Bosnie-Herzégovine
Serbie
Suède
Ukraine
Malahat IBRAHIMQIZI
Milorad ZIVKOVIC
Igor BECIC
Clas-Göran CARLSSON
Ihor ZVARYCH
Parlement européen
Charles TANNOCK
Orateurs
Bichara KHADER, Directeur du Centre
d’Etude et de Recherche sur le Monde
Arabe Contemporain (CERMAC), et
professeur à la Faculté des Sciences
politiques, économiques et sociales,
Université catholique de Louvain, Belgique
Avgustina TZVETKOVA, ministre adjointe de
la défense, Bulgarie
Secrétariat international
Paul COOK, directeur
Reena PANCHAL, coordinatrice
Ted REINERT, assistant de recherche
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I.
1
Remarques préliminaires
1.
Le président, Hugh Bayley (UK), déclare ouverte la réunion de la commission et accueille les
membres et les orateurs.
Le projet d’ordre du jour [081 ESC 11 F rév1] et le procès-verbal de la réunion de la
commission de l’économie et de la sécurité [284 ESC 10 F] qui s’est tenue à Varsovie, en
Pologne, le samedi 13 novembre 2010 sont adoptés sans commentaire.
II.
Exposé de Bichara Khader, directeur du Centre d’études et de recherche sur le Monde
Arabe (CERMAC) et professeur à la Faculté de sciences politiques, économiques et
sociales, UCL, Belgique, sur Les origines sociales et économiques des soulèvements
dans la région MENA.
2.
Bichara Khader souligne que la région MENA (Moyen-Orient / Afrique du Nord) se trouve au
croisement de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie, et que les événements qui s’y déroulent ont un impact
immédiat sur la stabilité du système international. Une part importante du commerce mondial transite
par le canal de Suez et sa fermeture aurait des conséquences néfastes pour l’économie mondiale. La
région représente également un marché important qui génère des emplois en Europe. Le pétrole
(d’Arabie saoudite en particulier) et le gaz (d’Algérie et du Qatar) sont également très importants tant
que les énergies alternatives ne seront pas utilisées à grande échelle.
3.
Depuis une cinquantaine d’années, les régimes de la région ont tendance à être fortement
corrompus, tandis que l’élite politique contrôle l’essentiel de l’exploitation des ressources naturelles, et
utilise les revenus qu’elles génèrent à son profit. La Guerre froide a en outre gelé le développement
social, politique et économique de ces sociétés, tout en divisant le monde arabe entre pays pro- et antiaméricains. Les Occidentaux font ainsi la distinction entre Etats voyous et Etats utiles. La Libye a
d’abord été considérée comme un Etat voyou avant de devenir « utile » en 2004, lorsqu’elle a renoncé
aux armes nucléaires. Dans cette optique, l’Occident défendait les régimes sans tenir compte de leur
nature répressive. Il a ainsi fait preuve d’un manque de perspicacité, car une défense plus efficace des
intérêts nationaux des sociétés démocratiques ouvertes telles celles des membres de l’OTAN doit
aussi bien tenir compte des intérêts sécuritaires et économiques essentiels que des questions
éthiques. En tout état de cause, le caractère statique du Moyen-Orient l’a rendu d’autant plus
vulnérable à une explosion sociale et politique. Lorsque la jeunesse arabe a envahi les rues au début
de cette année, le mythe d’un monde arabe échappant d’une certaine manière aux normes universelles
que l’Occident cherche à inculquer à la plus grande part du reste du monde, s’est écroulé.
4.
La politique de l’Europe envers la région est en pleine évolution. Durant des décennies,
l’approche européenne de la région MENA par l’Europe – de la Politique méditerranéenne globale des
années 70 à la proposition d’Union pour la Méditerranée – a surtout porté sur des initiatives bilatérales
entre l’Europe et les gouvernements locaux, initiatives qui ne sont jamais parvenues à impliquer la
société civile arabe. L’Europe a désormais l’obligation d’aider la région à se forger un avenir
démocratique. La jeunesse citadine et instruite est sans emploi et les nouvelles démocraties ne seront
pas en mesure de remédier rapidement à cette situation, car elles ne pourront générer un contexte de
croissance que sur le long terme. A l’heure actuelle, l’économie de la région vacille en raison de graves
incertitudes. La situation précaire entraîne une crise majeure du tourisme. Une sorte de Plan Marshall a
bien été conçu par le G8, mais la croissance et le développement sont essentiels. Si des emplois ne
sont pas créés, la jeunesse arabe pourrait se tourner vers des solutions radicales ou chercher à
immigrer. Nous avons pu constater ce printemps les ravages potentiels d’une migration de masse en
Europe, en particulier sur l’île de Lampedusa. Les jeunes Arabes possèdent un gigantesque potentiel,
mais ce serait une erreur de penser que l’Europe pourra tourner le dos à la région MENA, que celle-ci
pourra tourner le dos à l’Europe ou que les Arabes pourront exploiter la totalité de leur potentiel en
l’absence d’un engagement des Etats-Unis et de l’Europe.
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5.
Des membres interrogent l’orateur sur les excédents commerciaux de l’Europe par rapport à la
région MENA et sur l’économie de celle-ci. Le professeur Khader déclare que plusieurs facteurs
expliquent la médiocrité du développement économique, dont un manque de diversification et
l’importance du « syndrome hollandais », un phénomène monétaire qui se traduit par une forte
appréciation de la monnaie nationale en raison de l’importance des exportations de matières
premières, ce qui nuit à la compétitivité sur le marché mondial des produits manufacturés nationaux. Il
explique que la région est la moins intégrée au monde et qu’il est impossible de créer des emplois avec
des marchés fermés. Il attire l’attention sur le coût de la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le
Maroc. Les échanges commerciaux excessifs avec l’UE (c’est ainsi, par exemple, que 80 % du
commerce tunisien s’effectue avec celle-ci) ont contribué à propager la crise économique mondiale à la
région.
6.
M. Khader a publié un livre en 2010 pour expliquer le monde arabe aux Européens. Cet ouvrage
se penche, entre autres, sur la fiction de l’exceptionnalisme arabe et la notion de sa relative
imperméabilité à l’impulsion démocratique. Lors des soulèvements, la démocratie est la première
exigence du peuple et les emplois viennent en deuxième lieu ; la religion occupe la septième place sur
la liste. Les slogans ne sont pas religieux. Il existe des moyens de financer la transition et la
transformation dans la région. L’importance des fonds souverains dans le Golfe pourrait rendre
possible la scolarisation de tous les Arabes et l’édification d’infrastructures. Dans ce contexte, l’Arabie
saoudite et le Qatar ont promis de l’argent à l’Egypte, ce qui pourrait contribuer à renforcer une identité
régionale.
7.
Des membres constatent que l’Europe apportait déjà un soutien financier à la région avant les
soulèvements. Ils demandent ce qu’elle peut faire de plus et si les nouvelles autorités seront prêtes à
adopter des politiques économiques améliorées. Le docteur Khader répond que les nouveaux
gouvernements s’acquitteront probablement mieux de leur tâche que leurs prédécesseurs, mais que
leur réussite ne peut être garantie. Il note que l’Egypte était à une époque plus prospère que la Corée
du Sud, mais qu’elle a pris un énorme retard au fil des dernières décennies, tandis que la Turquie s’est
diversifiée d’une manière beaucoup plus complète que l’Egypte et est ainsi devenue plus riche.
8.
Des membres interrogent l’orateur sur la patience du peuple, le chômage des jeunes et la
participation des femmes aux révolutions. Le professeur Khader cite la croissance démographique
comme un moteur des révolutions : de plus en plus de gens doivent se satisfaire de la même quantité
de ressources, les emplois dans le secteur public sont sous pression et le secteur privé ne parvient pas
à suivre le rythme. Parallèlement, les dirigeants de la région sont de plus en plus vieux et sclérosés.
Quatre-vingt-deux pourcent des Libyens n’ont connu aucun autre dirigeant que Kadhafi. Les femmes
ont joué un rôle essentiel en Tunisie et en Egypte : quelques-unes portaient le voile, mais la plupart ne
le portaient pas. L’on ne peut plus décrire l’Egypte comme une vieille société patriarcale.
9.
Des membres font remarquer qu’une région fragmentée implique des petits marchés pour les
investisseurs étrangers, même si le marché égyptien est d’une taille importante. Les seules grandes
sociétés présentes dans région sont les télécoms. Lorsque l’Europe investit cent euros à l’étranger,
deux seulement vont au Moyen-Orient, contre quarante aux Etats-Unis. Depuis quelques années,
l’influence de l’Egypte dans la région MENA décline. L’Iran, la Turquie et même le Qatar ont des rôles
plus influents. Selon M. Khader, la nouvelle Egypte sera moins accommodante envers Israël et, chose
importante, elle a rouvert sa frontière avec Gaza. M. Khader explique qu’Israël attend toujours "son
printemps", et que l’ovation debout accordée par le Congrès américain à Benyamin Netanyahu nuit à
l’image des Etats-Unis dans le monde arabe et affaiblit leur rôle de médiateurs en faveur de la paix. Le
membre du Congrès Jeff Miller (Etats-Unis) répond que nombre de ses collègues soutiennent une
solution à deux Etats, mais également la position de M. Netanyahu de ne pas conditionner la paix au
rétablissement des frontières de 1967.
10. Des membres mettent en doute le concept d’un "monde arabe " et demandent s’il existe des
alternatives aux relations bilatérales et sous-régionales. Le professeur Khader déclare que la notion
d’une absence de monde arabe est humiliante. Il y a 360 millions d’Arabes qui parlent une langue
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commune. L’UE compte 27 pays avec 23 langues et elle est enfin parvenue à commencer un nouveau
chapitre de sa vie. Il attire l’attention sur le rôle de "porte-voix" du monde arabe joué par Al Jazeera. Le
monde arabe est certes divisé politiquement, mais ne constitue pas une fiction. Il ajoute que le contexte
international est important pour les révolutions démocratiques. Le président Obama a incité M. Ben Ali
et M. Moubarak à accepter la transition lors des soulèvements. Les Etats-Unis ne pousseront toutefois
pas le régime saoudien vers la sortie, car toute instabilité en Arabie saoudite affecterait l’économie
mondiale, une perspective totalement inadmissible.
III.
Exposé d’Avgustina Tzvetkova, ministre adjoint de la Défense, Bulgarie, sur L’Initiative
relative au développement de l’intégrité dans le secteur de la défense de l’OTAN et ses
implications économiques
11. Avgustina Tzvetkova se concentre sur les mesures de lutte contre la corruption dans le
secteur bulgare de la défense. L’OTAN a mis en œuvre, voici cinq ans, l’Initiative relative au
développement de l’intégrité dans le cadre du Conseil de partenariat euro-atlantique, visant à
susciter la prise de conscience, à promouvoir les bonnes pratiques et à fournir des outils concrets
pour aider les pays à développer l’intégrité et à réduire les risques de corruption dans le secteur de
la sécurité, tout en renforçant la transparence et la responsabilisation. Les outils pour y parvenir
doivent inclure des programmes de formation et de soutien, un questionnaire d’autoévaluation et
un processus d’évaluation collégiale.
12. Mme Tzvetkova souligne que les parlements nationaux ont un rôle essentiel à jouer dans la
lutte contre la corruption dans le secteur de la défense. Les trois composants essentiels de la
réforme sont la volonté politique, une stratégie claire pour l’introduction de mesures pratiques et
une évaluation externe objective pour apporter les corrections nécessaires. Elle explique qu’au
moment de son accession au pouvoir en juillet 2009, l’actuel gouvernement bulgare a envoyé un
message fort quant à son refus de tolérer la corruption, en mettant en place une commission
permanente de lutte contre celle-ci. Le ministère de la Défense a rempli un questionnaire
d’autoévaluation dans le cadre de l’Initiative relative au développement de l’intégrité en
septembre 2010, examiné par l’OTAN et Transparency International. Un rapport est disponible sur
le site internet du ministère bulgare de la Défense.
13. Mme Tzvetkova explique que la Bulgarie avait une tradition de gestion inefficace et qu’à la
suite de la crise économique mondiale, une Evaluation de la structure de forces était nécessaire.
La transparence était la première priorité. Un Livre Blanc sur la Défense et les Forces armées a été
adopté par l’Assemblée nationale. Il insiste pour qu’au moins 1,5 % du PIB soit consacré à la
défense. Un Plan à court terme de développement des forces armées a été élaboré ; il prévoit une
réforme immédiate du ministère de la Défense. Les acquisitions de matériel militaire représentent
le domaine le plus susceptible de corruption dans le secteur de la défense et le ministère a adopté
des mesures pour s’attaquer au problème. Le ministre a mis un terme à la mise en concurrence
pour les munitions lorsqu’il est apparu qu’une seule société répondait aux conditions exigées. Un
message clair a ainsi été adressé à l’industrie. La Bulgarie cherche à faire de l’ouverture et de la
transparence une priorité dans le cadre du Processus ministériel de défense de l’Europe du SudEst et l’on peut espérer que les autres pays tireront les enseignements de l’expérience bulgare de
lutte contre la corruption au niveau des institutions nationales.
14. Des membres soulignent que la corruption ne concerne pas que les seuls Balkans et
demandent s’il convient que le Parlement européen procède à un vote pour permettre à la Bulgarie
et à la Roumanie de rejoindre l’espace Schengen. Mme Tzvetkova déclare que l’adhésion à
l’espace Schengen représente une priorité vitale pour la Bulgarie et qu’un rapport de l’OTAN
constate qu’elle a accompli de gigantesques progrès dans la lutte contre la corruption, rapport qui
sera transmis aux ministères de la Défense d’autres pays des Balkans. Des membres demandent
si la conscription existe toujours en Bulgarie. L’armée est purement professionnelle depuis 2008.
La transition au niveau des forces armées, dont la réduction des effectifs, devrait être achevée en
2014. Des membres réclament des exemples concrets de corruption. Mme Tzvetkova déclare ne
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4
pas pouvoir donner de détails, car des enquêtes sont en cours sur des cas spécifiques, mais
ajoute que les marchés publics posent un problème particulier. Elle précise que le ministère de la
Défense ne bénéficie pas d’une bonne réputation.
15. Le président déclare être impressionné de voir un haut responsable de la défense débattre
aussi ouvertement et franchement de la corruption. Il ajoute qu’il faut absolument viser une plus
grande utilité et moins de gaspillages dans les systèmes de défense. Il considère qu’une
évaluation collégiale externe peut être utile pour tous les membres de l’OTAN et signale que
Transparency International établit actuellement un index de Corruption dans la défense qui viendra
à point nommé.
IV.
Examen du projet de rapport général, Les implications économiques et sécuritaires de
la consolidation budgétaire dans un environnement budgétaire difficile [082 ESC 11F],
par Simon van Driel (Pays-Bas), rapporteur général
16. Simon van Driel (NL) présente le rapport général en faisant remarquer que les pays de
l’OTAN doivent soigneusement peser les compromis afin de parvenir à la sécurité dans le cadre
des contraintes budgétaires, car il ne faut pas s’attendre à des taux de croissance élevés dans les
pays occidentaux. Ceux-ci ne peuvent tout simplement pas échapper à leur délicate situation
budgétaire ; ils doivent réduire leurs dépenses et une augmentation des impôts sera inévitable. Les
Etats-Unis produisaient jadis le tiers du PIB mondial et s’adjugeaient le tiers des dépenses de
défense de la planète ; ils produisent désormais le quart de ce PIB et s’adjugent près de la moitié
des dépenses de défense. Cette situation n’est pas tenable. De nombreux pays de l’OTAN
n’atteignent pas l’objectif consistant à consacrer 2 % de leur PIB à la défense. La coopération
franco-britannique en matière de défense pourrait servir de modèle aux autres pays européens.
Les dépenses de défense ne doivent pas constituer un programme d’emploi occulte. Elles doivent
servir à répondre aux besoins de sécurité, car le monde n’est pas moins dangereux aujourd’hui
qu’avant la crise économique.
17. Des membres débattent de la politique de resserrement monétaire en Europe et de la
manière de veiller à la croissance de l’économie européenne. L’argent bon marché risque d’être
utilisé à des fins spéculatives plutôt que pour la création d’une économie productive. M. van Driel
reconnaît que les points de vue divergent en matière de politique monétaire et qu’il est difficile de
savoir quand il convient de commencer à réduire la masse monétaire.
18. Des membres demandent s’il existe une marge de nouvelles réductions en matière de
défense et sont d’avis que l’OTAN devrait renoncer à ses demandes d’augmentation des dépenses
de défense. Il serait plus avantageux de se focaliser sur la coopération afin d’économiser de
l’argent, une orientation qui devrait se refléter dans une résolution de l’AP-OTAN. M. van Driel
souligne l’importance d’acquérir des équipements moins onéreux et plus interopérables, en mettant
en commun les ressources et en approfondissant la coopération.
19. Des membres indiquent également que l’UE et l’OTAN doivent coopérer de manière plus
approfondie et sérieuse, et qu’aucune de ces deux institutions ne peut se permettre la myriade
d’entraves qui existent à la coopération.
V.
Examen du projet de rapport de la Sous-commission sur la coopération et la
convergence économiques Est-Ouest, L’économie des Balkans : obstacles régionaux,
préoccupations de l’Europe et crise mondiale [084 ESC 11F], par John Sewel
(Royaume-Uni), rapporteur
20. John Sewel (UK) présente le rapport et fait remarquer qu’il concerne un vaste territoire et
vise à être complet et intelligible. Il déclare que nous ne devons pas sous-estimer les grands
projets accomplis par les pays de la région, tout en reconnaissant qu’il reste beaucoup à faire.
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21. Les membres de la délégation de Serbie déclarent que la Commission sur la dimension civile
de la sécurité a suivi les suggestions faites par la Serbie en 2010 concernant un rapport sur les
Balkans, mais soulignent qu’il est inacceptable à leurs yeux que le Kosovo soit représenté comme
un Etat souverain et que la reconnaissance de toutes les victimes est nécessaire à la
réconciliation. M. Sewel remercie la Serbie pour ses commentaires et fait remarquer que le rapport
a été rédigé avant la très importante arrestation de Ratko Mladic, qui sera évoquée dans sa
version finale.
22. Les membres de la délégation de la Grèce saluent le rapport et fournissent de nouveaux
commentaires par écrit ; ils souhaiteraient que l’initiative régionale grecque Agenda 2014 soit
mentionnée dans le rapport et rappellent qu’il convient d’utiliser le nom "l’ex-République
yougoslave de Macédoine"1 et non pas « Macédoine » en référence à ce pays.
23. Certains membres font état des difficultés de gouvernance en Bosnie et demandent la
formulation d’une recommandation en faveur d’une réforme constitutionnelle ou d’une nouvelle
constitution dans ce pays. Mike Turner (US) a proposé une réunion Dayton II à la secrétaire d’Etat
Hilary Clinton.
24.
Plusieurs membres qualifient d’important le Processus de coopération en Europe du Sud-Est.
25. Des membres posent des questions concernant la stabilité politique en Albanie, les œuvres
de bienfaisance islamiques qui radicalisent les jeunes musulmans de la région, l’impulsion des
membres de l’ethnie albanaise en faveur d’une confédération dans l’ex-République yougoslave de
Macédoine, la possibilité d’une partition du Kosovo et l’échange de terres entre le Kosovo
septentrional et la vallée de Preševo en Serbie en vue d’un règlement. Le Kosovo est comparé à
Israël. M. Sewel déclare que le rapport sera mis à jour en fonction des événements récents en
Albanie et qu’il est prématuré d’envisager un échange de territoires contre la paix au Kosovo.
26. Des membres font l’éloge du rapport et pensent que ses conclusions devraient être
directement soumises à la Commission européenne et à d’autres décideurs. Le président estime
que les conclusions devraient être soumises aux institutions européennes après la session de
Bucarest. Un membre doute que Richard Holbrooke eût apprécié que les structures
constitutionnelles de la Bosnie-Herzégovine soient qualifiées de byzantines, bien que cette
description soit adéquate. L’évaluation du Kosovo dans le rapport s’avère dévastatrice et soulève
des questions quant à la viabilité de celui-ci et au fait de savoir si sa reconnaissance n’a pas été
une erreur. Le différend concernant le nom de la Macédoine réclame également une solution
rapide. Un membre propose l’adoption du qualificatif géographique (c.-à-d. Macédoine
septentrionale).
VI.
Présentation des activités futures de la Sous-commission sur les relations
économiques transatlantiques et de la Sous-commission sur la coopération et la
convergence économiques Est-Ouest
27. En l’absence de Leon Benoît (CA), Joseph A. Day (CA) informe les membres, que la
Sous-commission sur les relations économiques transatlantiques se rendra en Alberta, sur les sites
de sables bitumineux.
28. Petras Austrevicius (LT) signale que la Sous-commission sur la coopération et la
convergence économiques Est-Ouest se rendra en Bosnie-Herzégovine.
1
La Turquie reconnaît la république de Macédoine sous son nom constitutionnel.
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VII. Examen du projet de rapport de la Sous-commission sur les relations économiques
transatlantiques, Trouver des solutions viables en Afghanistan : les efforts de la
communauté internationale pour construire une économie et une société afghanes qui
fonctionnent [083 ESC 11F], par Jeppe Kofod (Danemark)
29. Jeppe Kofod (DK) présente son rapport sur l’Afghanistan et indique que, même si de
nombreux défis doivent être relevés au niveau international, l’on ne peut oublier que l’OTAN est
profondément engagée dans le pays. Pendant des années, la mission a pâti d’un manque de
personnel militaire, ce qui a permis aux talibans de redevenir une force dangereuse dans la société
afghane. L’insurrection est difficile à éradiquer et il n’existe, d’ailleurs, aucune solution purement
militaire. L’Afghanistan demeure l’un des pays les plus pauvres et les plus corrompus au monde,
avec des niveaux élevés de violence et d’inégalité entre les sexes, un manque d’infrastructures de
transport et une forte vulnérabilité aux catastrophes naturelles. L’année 2010 a constitué une
année noire en termes de victimes civiles et combattantes. Entre six et sept civils sont tués et huit
à neuf blessés quotidiennement. Les missions de développement dans le pays opèrent dans des
conditions plus dangereuses, car elles sont considérées par les Afghans comme liées à l’OTAN à
la suite d’une intégration civilo-militaire plus poussée. Il s’agit-là d’un dilemme sans solution simple
et qui ne fait pas l’objet d’un débat suffisant. L’Afghanistan a réalisé d’importants progrès en
matière de développement humain au cours de la dernière décennie et, si les forces de l’OTAN
devaient se retirer trop tôt, cela pourrait entraîner une catastrophe humanitaire.
30. Des membres sont d’avis que le recours accru aux lignes d’approvisionnement traversant la
Russie devrait être mentionné dans le rapport. L’un d’eux demande si l’Iran est en mesure d’aider
à résoudre le problème de l’opium, bien que la coopération avec ce pays soit un sujet très
sensible. Des membres demandent si les pays occidentaux aident à financer les études de jeunes
étudiants afghans, qui pourraient être formés en Occident et faire bénéficier leur pays de leurs
connaissances. Le président indique que la réconciliation politique s’avère désormais essentielle et
que certaines factions talibanes doivent être impliquées dans les discussions. M. Kofod explique
qu’après les périodes d’efforts militaires puis civils, il doit à présent y avoir une période d’efforts
diplomatiques.
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