Vulnérabilité, souffrance et développement humainement durable

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Vulnérabilité au sein du développement humainement durable.
En hommage au professeur André Nicolaï1
François-Régis MAHIEU
IRD-UMI « Résiliences » /CEMOTEV
25/11/2011
Résumé : Le développement humain est non durable s’il accroît la vulnérabilité et la
souffrance des personnes. Ce processus peut être fatal ou donner lieu à une réaction, un
rebond ; pour analyser cette résilience, une optique anthropologique est alors nécessaire,
fondée sur la personne dans tous ses aspects, conscients et inconscients.
Introduction : la vulnérabilité2 survient au devant de la scène internationale3 avec les
« témoignages ultimes » et les manifestations massives des « indignés ». Ce concept de
vulnérabilité est très polysémique. La vulnérabilité est au même titre que la résilience un
« concept aux mille visages ». La vulnérabilité d’une personne peut provenir de nombreux
évènements ayant trait à l’identité, la dignité, la maladie, la souffrance, le chômage, la
pauvreté etc….La vulnérabilité est-elle fatale ? Tel est le cas dans le réalisme social avec les
exemples célèbres de Gervaise Macquart (Emile Zola) ou de Jesus Sanchez (Oscar Lewis).
Leur vulnérabilité est liée à leurs responsabilités et accroit leur souffrance. Cette souffrance
qui implique la psychologie de la personne, aggrave sa vulnérabilité. Malgré ce fatalisme (Ch.
Dejours, 2009), une résilience (B.Cyrulnik,1999) est plausible dans certaines circonstances,
en intégrant en économie les concepts de la psychanalyse. Dés lors, on peut considérer la
personne, compte tenu de sa construction comme fragile, souffrante (première partie) et
capable de résilience (seconde partie), en intégrant le calcul de l’inconscient ( troisième
partie).
André Nicolaï-Kiel (1931-2011) a été professeur d’économie aux universités de Lille et Paris XNanterre. Il a été à la tête du département d’économie de l’ORSTOM dans les années 1960 et a orienté des
jeunes chercheurs vers l’anthropologie économique.
2
Initialement, la vulnérabilité a été employée en philosophie , synonyme de la fragilité (Ricoeur). En
économie sociale elle permet une vision dynamique de la pauvreté et de l’employabilité. Sophie Rousseau
(C3ED) a étendu le concept à d’autres domaines et a utilisé la capabilité
3
Pour reprendre le mot de Baudrillard, elle est « ob-scène ».
1
1
-I- La vulnérabilité de la personne
Le sujet de l’économie : la personne existe en tant qu’elle est capable de s’imputer une
responsabilité ( Lévinas,1983 ; Jonas,1979, Ricoeur, 1995) . La responsabilité n’est pas
bonne en soi et peut aggraver la vulnérabilité. Cette vulnérabilité partielle pose des problèmes
d’évaluation que ce soit dans un cadre probabiliste ou autre, notamment dans l’accès à des
monde possibles.
-11 La vulnérabilité liée à la responsabilité .
Les choix macro-économiques actuels centrés sur les agrégats ignorent les conséquences
micro (individus), ou plutôt anthropologiques (personnes) ; aucune imputation sur le bonheur
ou plutôt les souffrances à venir. Ces choix se traduiront par une plus grande vulnérabilité des
personnes concernées…. Vulnérabilité c'est-à-dire affaiblissement des capacités de la
personne, en particulier la capacité à s’imputer une responsabilité. Et ses conséquences sur la
dignité et l’estime de soi, en particulier la montée des souffrances, en grande partie
mentales.
Une structure de capacités constitue la personne au sens de Ricoeur : capacité à parler, à se
désigner, à savoir le pouvoir faire (agency), à l’identité narrative, à s’imputer, à l’estime et au
respect de soi et à évaluer ses actions en termes de bon et obligatoire.
- La fragilité de la personne face à une responsabilité disproportionnée : faillibilité et
« fautivité».
Dans une conception humaine de l’économie, les sujets sont chargés de responsabilité et donc
vulnérables et faillibles ; la « disproportion » des responsabilités les rend vulnérables et peut
les amener à l’erreur. En effet, la responsabilité comme l’altruisme n’est pas bonne en soi.
Elle peut s’avérer malveillante et criminelle. A l’hédonisme égoïste, répond une conception
plus large des valeurs, au nom d’une conception positive de l’éthique. En définitive le
radicalisme économique considère les individus comme des objets, contrairement à
l’anthropologie économique qui les prend comme des sujets responsables de leur destin.
L’individu comme objet n’est pas libre, il obéit à ses instincts et à des lois fatales. La
personne autonome, capable d’être responsable, assume ses choix et ses contraintes, prouvant
par là même sa liberté.
-I- La vulnérabilité de la personne
Le sujet de l’économie : la personne existe en tant qu’elle est capable de s’imputer une
responsabilité ( Lévinas,1983 ; Jonas,1979, Ricoeur, 1995) . La responsabilité n’est pas
bonne en soi et peut aggraver la vulnérabilité. Cette vulnérabilité partielle pose des problèmes
d’évaluation que ce soit dans un cadre probabiliste ou autre, notamment dans l’accès à des
monde possibles.
2
-11 La vulnérabilité liée à la responsabilité .
Les choix macro-économiques actuels centrés sur les agrégats ignorent les conséquences
micro (individus), ou plutôt anthropologiques (personnes) ; aucune imputation sur le bonheur
ou plutôt les souffrances à venir. Ces choix se traduiront par une plus grande vulnérabilité des
personnes concernées…. Vulnérabilités c'est-à-dire affaiblissement des capacités de la
personne, en particulier la capacité à s’imputer une responsabilité. Et ses conséquences sur la
dignité et l’estime de soi, en particulier la montée des souffrances, en grande partie
mentales.
Une structure de capacités constitue la personne au sens de Ricoeur : capacité à parler, à se
désigner, à savoir le pouvoir faire (agency), à l’identité narrative, à s’imputer, à l’estime et au
respect de soi et à évaluer ses actions en termes de bon et obligatoire.
- La fragilité de la personne face à une responsabilité disproportionnée : faillibilité et
« fautivité».
Dans une conception humaine de l’économie, les sujets sont chargés de responsabilité et donc
vulnérables et faillibles ; la « disproportion » des responsabilités les rend vulnérables et peut
les amener à l’erreur. En effet, la responsabilité comme l’altruisme n’est pas bonne en soi.
Elle peut s’avérer malveillante et criminelle. A l’hédonisme égoïste, répond une conception
plus large des valeurs, au nom d’une conception positive de l’éthique. En définitive le
radicalisme économique considère les individus comme des objets, contrairement à
l’anthropologie économique qui les prend comme des sujets responsables de leur destin.
L’individu comme objet n’est pas libre, il obéit à ses instincts et à des lois fatales. La
personne autonome, capable d’être responsable, assume ses choix et ses contraintes, prouvant
par là même sa liberté.
-2- Comment évaluer l’occurrence d’une vulnérabilité ?
La vulnérabilité exprime de nombreuses modalités dont la probabilité n’est qu’une
composante. Elle peut être traitée de façon axiomatique comme une fonction et de façon
sémantique par les mondes possibles.
-121- Le débat sur les probabilités et l’induction
Ici réside toute la difficulté de la logique inductive utilisée en macroéconomie et le «désarroi
» de l'économétrie que Hicks (1979) illustre en revenant sur le vieux débat entre probabilité
objective (ou fréquentielle) et probabilité subjective. Selon lui, la probabilité objective, basée
sur le cercle vicieux probabilité/hasard (l'un est défini par l'autre), est trop étroite pour
l'économiste ; celui-ci a intérêt à une appréciation subjective des probabilités, conception plus
proche des idées exprimées par Keynes dans son Treatise on Probability (1921) et par Jeffrey
au long de sa Theory of probability (1939). Cependant, Hicks se demande si une appréciation
subjective des probabilités est possible. Pour ce faire, il commence par mettre en doute le premier axiome de Jeffrey (compte tenu d'une information donnée, soit un événement est plus
3
probable qu'un autre, soit les deux, soit équiprobables) en soulignant qu'il existe une « zone
grise » où les probabilités des deux événements sont incomparables.
La vulnérabilité ne saurait se contenter des probabilités et peut très bien se traduire par
d’autres contextes, par exemple le plausible, le possible, l’incertain, la catastrophe. Cependant
la démarche probabiliste est centrale en économie : induire les conséquences probables
d’évènements constatés est la capacité essentielle de l’économiste. Il n’y a donc rien de
surprenant à ce que la conception probabiliste de la vulnérabilité soit largement majoritaire
chez les économistes. Le type de probabilités utilisé est supposé définir la rationalité
(Suppes,1981) ; sinon hiérarchiser les individus en fonction du type de probabilité qu’ils sont
censés pratiquer. La probabilité n’est cependant pas un instrument fiable face aux situations et
a connu de la part de G. Shackle (1945) et J. Hicks (1979) des critiques du même ordre que le
théorème d’impossibilité dans le domaine du choix social. Les travaux de Kahneman et
Tversky (1979), critiquent radicalement la valeur explicative des probabilités dans le calcul
économique et financier. En situation d’incertitude, les épargnants surestiment les déviations
par rapport à leurs objectifs plus que la perspective de gains plus importants.
Ces critiques sont oubliées le plus souvent dans les nouvelles applications de la randomisation
et de la vulnérabilité probabilisable.
-Les modalités : plausible, possible, incertain…La probabilité n’est qu’une modalité parmi les
autres, limitée par le paradoxe des zones grises ( Hicks, 1981) et l’imbrication des modalités.
La tentation habituelle est d’écrire que » la vulnérabilité a trait « aux chocs économiques, aux
catastrophes naturelles, à la mauvaise santé, à l’invalidité et à la violence physique » (BM,
2001). Ainsi la vulnérabilité d’une personne résulterait par sommation de ses différentes
vulnérabilités (santé, revenu, intégrité etc….). Mais ceci pose des problèmes de comparaison
entre situations : paradoxe des zones grise de Hicks (annexe 1). Une sommation de
probabilités n’a pas de sens si elles sont incomparables. On peut distinguer au moins trois
zones, A (probabilisable numériquement), B (probabilisable qualitativement) et C (non
probabilisable), la vulnérabilité étant représentée par l’ellipse en noir dans la Figure 2 .
Figure 2. Vulnérabilité et probabilités
4
A
B
C
Vulnérabilité et catastrophe
De quel choc s’agit-il ? Un petit choc peut avoir de grands effets, d’où l’idée de populations
vulnérables parce qu’un petit choc peut entraîner les pires catastrophes ; d’où les réserves sur
une politique « prudentielle » dont les conséquences peuvent être extrêmes compte tenu de la
précarité où se trouvent les intéressés. La panique migratoire est de ce type, en tant que VAR
(variable auto- entretenue).
La vulnérabilité parce qu’elle se situe dans le temps, oblige à rentrer dans les modalités
aléthiques (possible et nécessaire), épistémiques (absolument, généralement,
conventionnellement, spécialement) et surtout temporelles (temporellement, perpétuellement),
le plus souvent combinées, domaine d’excellence de la pensée arabe (Rescher, 1974),
notamment Al Qāzvīnī et Shirwānī, au 13° et 15° siècles.
Ainsi une vulnérabilité peut être possible, générale, actuelle, absolue, temporelle, etc… ;
chacune de ces modalités pouvant elles-mêmes être décomposées en plusieurs modalités. Elle
peut surtout connaître une incertitude radicale,non probabilisable, non mesurable, non
soumise à la loi des grands nombres.
-122- La vulnérabilité ou fragilité de la personne peut être traitée à trois niveaux :
axiomatique (grammaire), sémantique (modalités et mondes possibles), pragmatique (quelle
appréhension statistique, quelles politiques ?).
Vulnérabilité = une fonction exprimant la fragilité. Cette faiblesse peut être partielle ou totale
pour une personne dite « totale ».
Viα = vulnérabilité partielle par rapport à un événement selon des modalités : ontiques,
temporelles (cycle), aléthiques (possible), épistémiques (croyances ou non), déontiques
5
(permission), ontiques,…La vulnérabilité peut être partielle par rapport à une ou plusieurs
capacités.
Par exemple, une vulnérabilité partielle de la personne i par rapport à son emploi, α, est
possible ( soit la modalité aléthique,a). On peut faire intervenir d’autres modalités en les
hiérarchisant et en utilisant une sémantique des mondes possibles.
V mod (a) i, α,
Plus simplement, si la modalité aléthique est le nécessaire
Ness V i, α
V s’inscrit dans une relation entre un monde actuel (Wn)(obéissant aux contraintes macro) et
un monde possible d’ anomie et d’absence de consensus social (Wn+1) et éventuellement
d’autres mondes. Le développement durable rentre dans une séquence de mondes possibles,
avec une relation d’accessibilité qui peut être réflexive, symétrique, transitive. La
vulnérabilité s’inscrit dans un ordre des mondes possibles.
Ainsi un monde donné, Wn, sera fait de propositions vraies et de propositions fausses , ces
dernières pouvant s’avérer vraies dans un monde futur. S’il est vrai qu’il est nécessaire que la
privation implique le bien être, il est encore faux dans ce monde qu’il soit nécessaire que la
nécessité de la privation implique la nécessité du bien être. Dans un monde futur, la nécessité
de la privation implique la nécessité du bien être et la nécessité de la privation est un fait.
Mais il est faux que dans ce monde le bien être soit nécessaire. Il faut encore un autre monde
(Wn+2) pour que le bien- être soit un fait.
-122 ) Une mesure spécifique de la vulnérabilité par rapport à la responsabilité, le cas
des droits et obligations.
6
Nous proposons une mesure particulière de la vulnérabilité par rapport aux droits et
obligations qui caractérisent une personne en la différenciant d’un simple individu. Une
méthode simple de classement par rang considère les modalités de la vulnérabilité et les
croise avec les droits (I) , puis les obligations (II)classés par rang décroissant. Enfin
1221- Une mesure de la vulnérabilité par les droits
La vulnérabilité est très subjective, elle a trait à la personne dans sa relation de droits et
obligations avec son environnement.
- La mesure de la vulnérabilité s’effectue qualitativement par « la mise en cause » de droits ou
de biens fondamentaux d’une ou plusieurs personnes.
L’exemple le plus simple est une liste de droits fondamentaux, par exemple celle dressée par
M. Nussbaum (2008).
Les dix capabilités fondamentales selon Martha Nussbaum (2008)
1Vivre
2La santé
3L’intégrité du corps
4Les sens, l’imagination et la pensée
5 Les émotions
6 La Raison pratique : conception du Bien et critique
7 La sociabilité [Affiliation] et le respect
8 La protection des autres espèces
9 Le jeu
10 Le contrôle sur l’environnement politique et matériel
La vulnérabilité peut apparaître par l’exposition d’une de ces capabilités à une dégradation
possible. On peut faire un indice simple avec une notation binaire 0/1 pour chaque item ce qui
donne une estimation entre 0 et 10 en faisant l’hypothèse que le poids relatif soit le même. En
cas de priorité, une pondération peut être adoptée pour chaque rang de 10 à 1.
Il manque à cet indice statique une composante dans le temps. En application de la figure 2,
on peut admettre les cas suivants : probabilité avec expression numérique, probabilité
ordinale, le C se répartissant entre possibilité, plausibilité, incertain. Une pondération serait
adoptée de 5 à 1.
Par exemple, l’intégrité du corps serait l’objet d’un risque probabilisable ( et son poids de 5),
le droit à la sociabilité atteint ordinalement (poids 4) et sa vie, plausiblement mis en cause
(2), ou encore la faculté de jouer mise en cause possiblement (3), ou encore sa faculté de jouer
et de rire, être incertaine (1).
7
Tableau 1, Vulnérabilité par rapport aux Droits
Types de prévision possibles
Droits
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Probabilisable
Probabilisable
Numériquement Ordinalement
k=5
k =4
j = 10
j =9
j=8
j=7
j=6
j =5
j=4
j= 3
j=2
j=1
Possible
Plausible
Incertain
k =3
k =2
k =1
***
Vulnérabilité
Ainsi la probabilité d’une mise en cause de la santé (***), probabilisable, comptera pour un
score de 5 x 5= 25 u
Les mises en cause peuvent être évaluées par enquêtes sur les valeurs et par délibérations,
c'est-à-dire par jugement. La partie probable n’est qu’une partie des items de la vulnérabilité
et aboutit à un jugement binaire qui peut être pondéré et ainsi agrégé avec les autres items
non probabilisables. Ainsi la teneur et l’importance de l’exposition de chaque droit à une
dégradation est rationnellement possible et évite le paradoxe des zones grises.
Cette mesure composite peut être complétée par des mesures spécifiques, notamment dans le
cas de la responsabilité.
-1222 Mesure de la vulnérabilité par rapport aux obligations.
Dans le cas présent, la vulnérabilité s’exerce non sur la pauvreté, mais par rapport à des
actions responsables ; ces actions se traduisent par des seuils de transfert ou encore
d’allocation du temps. Il existe des seuils au-delà desquels l’institution ne peut tenir sans
exploser ou être dénaturée. Il existe une vulnérabilité à la corruption, ou au conflit social
quand le taux de transfert aboutit à 100% du revenu.
Le même tableau (Tableau n°2) peut être construit sur des données ayant trait aux devoirs
( par exemple les dix commandements des juifs, des chrétiens ou du bouddhisme) ou aux
responsabilités. Les obligations peuvent être plus concrètes, ayant trait par exemple à la taille
de la « communauté » de chaque personne (et donc sa qualité et son efficacité) les transferts
reçus et obtenus, les activités informelles reçues et obtenues, les subventions de l’Etat, les
formes de capital engageant une responsabilité (capital social, humain, symbolique..).
Tableau n° 2 : Vulnérabilité par rapport aux obligations
8
Obligations
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Types
Probabilisables
Numériquement
k=5
de
prévision Possibles
Probabilisables Possibles Plausibles Incertaines
Ordinalement
k =4
k =3
k =2
k =1
O = 10
O =9
O=8
O=7
O=6
O =5
O=4
O=3
O=2
O =1
Indice
total
Vulnérabilité
Une vulnérabilité personnelle peut être calculée en sommant les deux indices qui synthétisent
la vulnérabilité au niveau de chaque personne dans sa carte des droits et obligations, c'est-àdire comme personne responsable. On peut ainsi en subdivisant par âge, retrouver une carte
de vulnérabilité, dissociant la vulnérabilité entre droits et obligations. Les droits peuvent ainsi
rester intacts mais les obligations devenir plus déstabilisatrices. Ainsi la re-coexistence des
générations au sein des familles, le fait de ne plus jeter les enfants à l’assistance publique ni
les vieux à l’hospice, entraîne un renforcement du « Caring» et une déstabilisation des
femmes qui voient leurs obligations s’alourdir, sans amélioration de leurs droits. Ainsi
l’affection rend les femmes vulnérables. Ceci montre que la vulnérabilité des jeunes et des
vieux se traduit par un report de charge sur les femmes de la génération « sandwich ». Ce
phénomène est renforcé par le désengagement social de l’Etat, renforçant les oppositions entre
intra et intergénérationnel. Ainsi une vulnérabilité d’ordre social se développe avec la
promotion de l’environnement.
Conclusion
Lz vulnérabilité peut prendre de multiples formes selon les disproportions dans la structure
des capacités d’une personne. Dans cet exposé, la personne est identifiée par rapport à ses
droits et obligations.
Cette capacité, comme la capabilité relève d’une théorie générale de l’action .La vulnérabilité
amène Judith Butler (2005) à reprendre la question « Peut- on mener une vie bonne dans une
mauvaise vie ? Il existe des conditions de vie « invivables » et de nombreux modes
d inviviabilité..
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