Vulnérabilité au sein du développement humainement durable. En hommage au professeur André Nicolaï1 François-Régis MAHIEU IRD-UMI « Résiliences » /CEMOTEV 25/11/2011 Résumé : Le développement humain est non durable s’il accroît la vulnérabilité et la souffrance des personnes. Ce processus peut être fatal ou donner lieu à une réaction, un rebond ; pour analyser cette résilience, une optique anthropologique est alors nécessaire, fondée sur la personne dans tous ses aspects, conscients et inconscients. Introduction : la vulnérabilité2 survient au devant de la scène internationale3 avec les « témoignages ultimes » et les manifestations massives des « indignés ». Ce concept de vulnérabilité est très polysémique. La vulnérabilité est au même titre que la résilience un « concept aux mille visages ». La vulnérabilité d’une personne peut provenir de nombreux évènements ayant trait à l’identité, la dignité, la maladie, la souffrance, le chômage, la pauvreté etc….La vulnérabilité est-elle fatale ? Tel est le cas dans le réalisme social avec les exemples célèbres de Gervaise Macquart (Emile Zola) ou de Jesus Sanchez (Oscar Lewis). Leur vulnérabilité est liée à leurs responsabilités et accroit leur souffrance. Cette souffrance qui implique la psychologie de la personne, aggrave sa vulnérabilité. Malgré ce fatalisme (Ch. Dejours, 2009), une résilience (B.Cyrulnik,1999) est plausible dans certaines circonstances, en intégrant en économie les concepts de la psychanalyse. Dés lors, on peut considérer la personne, compte tenu de sa construction comme fragile, souffrante (première partie) et capable de résilience (seconde partie), en intégrant le calcul de l’inconscient ( troisième partie). André Nicolaï-Kiel (1931-2011) a été professeur d’économie aux universités de Lille et Paris XNanterre. Il a été à la tête du département d’économie de l’ORSTOM dans les années 1960 et a orienté des jeunes chercheurs vers l’anthropologie économique. 2 Initialement, la vulnérabilité a été employée en philosophie , synonyme de la fragilité (Ricoeur). En économie sociale elle permet une vision dynamique de la pauvreté et de l’employabilité. Sophie Rousseau (C3ED) a étendu le concept à d’autres domaines et a utilisé la capabilité 3 Pour reprendre le mot de Baudrillard, elle est « ob-scène ». 1 1 -I- La vulnérabilité de la personne Le sujet de l’économie : la personne existe en tant qu’elle est capable de s’imputer une responsabilité ( Lévinas,1983 ; Jonas,1979, Ricoeur, 1995) . La responsabilité n’est pas bonne en soi et peut aggraver la vulnérabilité. Cette vulnérabilité partielle pose des problèmes d’évaluation que ce soit dans un cadre probabiliste ou autre, notamment dans l’accès à des monde possibles. -11 La vulnérabilité liée à la responsabilité . Les choix macro-économiques actuels centrés sur les agrégats ignorent les conséquences micro (individus), ou plutôt anthropologiques (personnes) ; aucune imputation sur le bonheur ou plutôt les souffrances à venir. Ces choix se traduiront par une plus grande vulnérabilité des personnes concernées…. Vulnérabilité c'est-à-dire affaiblissement des capacités de la personne, en particulier la capacité à s’imputer une responsabilité. Et ses conséquences sur la dignité et l’estime de soi, en particulier la montée des souffrances, en grande partie mentales. Une structure de capacités constitue la personne au sens de Ricoeur : capacité à parler, à se désigner, à savoir le pouvoir faire (agency), à l’identité narrative, à s’imputer, à l’estime et au respect de soi et à évaluer ses actions en termes de bon et obligatoire. - La fragilité de la personne face à une responsabilité disproportionnée : faillibilité et « fautivité». Dans une conception humaine de l’économie, les sujets sont chargés de responsabilité et donc vulnérables et faillibles ; la « disproportion » des responsabilités les rend vulnérables et peut les amener à l’erreur. En effet, la responsabilité comme l’altruisme n’est pas bonne en soi. Elle peut s’avérer malveillante et criminelle. A l’hédonisme égoïste, répond une conception plus large des valeurs, au nom d’une conception positive de l’éthique. En définitive le radicalisme économique considère les individus comme des objets, contrairement à l’anthropologie économique qui les prend comme des sujets responsables de leur destin. L’individu comme objet n’est pas libre, il obéit à ses instincts et à des lois fatales. La personne autonome, capable d’être responsable, assume ses choix et ses contraintes, prouvant par là même sa liberté. -I- La vulnérabilité de la personne Le sujet de l’économie : la personne existe en tant qu’elle est capable de s’imputer une responsabilité ( Lévinas,1983 ; Jonas,1979, Ricoeur, 1995) . La responsabilité n’est pas bonne en soi et peut aggraver la vulnérabilité. Cette vulnérabilité partielle pose des problèmes d’évaluation que ce soit dans un cadre probabiliste ou autre, notamment dans l’accès à des monde possibles. 2 -11 La vulnérabilité liée à la responsabilité . Les choix macro-économiques actuels centrés sur les agrégats ignorent les conséquences micro (individus), ou plutôt anthropologiques (personnes) ; aucune imputation sur le bonheur ou plutôt les souffrances à venir. Ces choix se traduiront par une plus grande vulnérabilité des personnes concernées…. Vulnérabilités c'est-à-dire affaiblissement des capacités de la personne, en particulier la capacité à s’imputer une responsabilité. Et ses conséquences sur la dignité et l’estime de soi, en particulier la montée des souffrances, en grande partie mentales. Une structure de capacités constitue la personne au sens de Ricoeur : capacité à parler, à se désigner, à savoir le pouvoir faire (agency), à l’identité narrative, à s’imputer, à l’estime et au respect de soi et à évaluer ses actions en termes de bon et obligatoire. - La fragilité de la personne face à une responsabilité disproportionnée : faillibilité et « fautivité». Dans une conception humaine de l’économie, les sujets sont chargés de responsabilité et donc vulnérables et faillibles ; la « disproportion » des responsabilités les rend vulnérables et peut les amener à l’erreur. En effet, la responsabilité comme l’altruisme n’est pas bonne en soi. Elle peut s’avérer malveillante et criminelle. A l’hédonisme égoïste, répond une conception plus large des valeurs, au nom d’une conception positive de l’éthique. En définitive le radicalisme économique considère les individus comme des objets, contrairement à l’anthropologie économique qui les prend comme des sujets responsables de leur destin. L’individu comme objet n’est pas libre, il obéit à ses instincts et à des lois fatales. La personne autonome, capable d’être responsable, assume ses choix et ses contraintes, prouvant par là même sa liberté. -2- Comment évaluer l’occurrence d’une vulnérabilité ? La vulnérabilité exprime de nombreuses modalités dont la probabilité n’est qu’une composante. Elle peut être traitée de façon axiomatique comme une fonction et de façon sémantique par les mondes possibles. -121- Le débat sur les probabilités et l’induction Ici réside toute la difficulté de la logique inductive utilisée en macroéconomie et le «désarroi » de l'économétrie que Hicks (1979) illustre en revenant sur le vieux débat entre probabilité objective (ou fréquentielle) et probabilité subjective. Selon lui, la probabilité objective, basée sur le cercle vicieux probabilité/hasard (l'un est défini par l'autre), est trop étroite pour l'économiste ; celui-ci a intérêt à une appréciation subjective des probabilités, conception plus proche des idées exprimées par Keynes dans son Treatise on Probability (1921) et par Jeffrey au long de sa Theory of probability (1939). Cependant, Hicks se demande si une appréciation subjective des probabilités est possible. Pour ce faire, il commence par mettre en doute le premier axiome de Jeffrey (compte tenu d'une information donnée, soit un événement est plus 3 probable qu'un autre, soit les deux, soit équiprobables) en soulignant qu'il existe une « zone grise » où les probabilités des deux événements sont incomparables. La vulnérabilité ne saurait se contenter des probabilités et peut très bien se traduire par d’autres contextes, par exemple le plausible, le possible, l’incertain, la catastrophe. Cependant la démarche probabiliste est centrale en économie : induire les conséquences probables d’évènements constatés est la capacité essentielle de l’économiste. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que la conception probabiliste de la vulnérabilité soit largement majoritaire chez les économistes. Le type de probabilités utilisé est supposé définir la rationalité (Suppes,1981) ; sinon hiérarchiser les individus en fonction du type de probabilité qu’ils sont censés pratiquer. La probabilité n’est cependant pas un instrument fiable face aux situations et a connu de la part de G. Shackle (1945) et J. Hicks (1979) des critiques du même ordre que le théorème d’impossibilité dans le domaine du choix social. Les travaux de Kahneman et Tversky (1979), critiquent radicalement la valeur explicative des probabilités dans le calcul économique et financier. En situation d’incertitude, les épargnants surestiment les déviations par rapport à leurs objectifs plus que la perspective de gains plus importants. Ces critiques sont oubliées le plus souvent dans les nouvelles applications de la randomisation et de la vulnérabilité probabilisable. -Les modalités : plausible, possible, incertain…La probabilité n’est qu’une modalité parmi les autres, limitée par le paradoxe des zones grises ( Hicks, 1981) et l’imbrication des modalités. La tentation habituelle est d’écrire que » la vulnérabilité a trait « aux chocs économiques, aux catastrophes naturelles, à la mauvaise santé, à l’invalidité et à la violence physique » (BM, 2001). Ainsi la vulnérabilité d’une personne résulterait par sommation de ses différentes vulnérabilités (santé, revenu, intégrité etc….). Mais ceci pose des problèmes de comparaison entre situations : paradoxe des zones grise de Hicks (annexe 1). Une sommation de probabilités n’a pas de sens si elles sont incomparables. On peut distinguer au moins trois zones, A (probabilisable numériquement), B (probabilisable qualitativement) et C (non probabilisable), la vulnérabilité étant représentée par l’ellipse en noir dans la Figure 2 . Figure 2. Vulnérabilité et probabilités 4 A B C Vulnérabilité et catastrophe De quel choc s’agit-il ? Un petit choc peut avoir de grands effets, d’où l’idée de populations vulnérables parce qu’un petit choc peut entraîner les pires catastrophes ; d’où les réserves sur une politique « prudentielle » dont les conséquences peuvent être extrêmes compte tenu de la précarité où se trouvent les intéressés. La panique migratoire est de ce type, en tant que VAR (variable auto- entretenue). La vulnérabilité parce qu’elle se situe dans le temps, oblige à rentrer dans les modalités aléthiques (possible et nécessaire), épistémiques (absolument, généralement, conventionnellement, spécialement) et surtout temporelles (temporellement, perpétuellement), le plus souvent combinées, domaine d’excellence de la pensée arabe (Rescher, 1974), notamment Al Qāzvīnī et Shirwānī, au 13° et 15° siècles. Ainsi une vulnérabilité peut être possible, générale, actuelle, absolue, temporelle, etc… ; chacune de ces modalités pouvant elles-mêmes être décomposées en plusieurs modalités. Elle peut surtout connaître une incertitude radicale,non probabilisable, non mesurable, non soumise à la loi des grands nombres. -122- La vulnérabilité ou fragilité de la personne peut être traitée à trois niveaux : axiomatique (grammaire), sémantique (modalités et mondes possibles), pragmatique (quelle appréhension statistique, quelles politiques ?). Vulnérabilité = une fonction exprimant la fragilité. Cette faiblesse peut être partielle ou totale pour une personne dite « totale ». Viα = vulnérabilité partielle par rapport à un événement selon des modalités : ontiques, temporelles (cycle), aléthiques (possible), épistémiques (croyances ou non), déontiques 5 (permission), ontiques,…La vulnérabilité peut être partielle par rapport à une ou plusieurs capacités. Par exemple, une vulnérabilité partielle de la personne i par rapport à son emploi, α, est possible ( soit la modalité aléthique,a). On peut faire intervenir d’autres modalités en les hiérarchisant et en utilisant une sémantique des mondes possibles. V mod (a) i, α, Plus simplement, si la modalité aléthique est le nécessaire Ness V i, α V s’inscrit dans une relation entre un monde actuel (Wn)(obéissant aux contraintes macro) et un monde possible d’ anomie et d’absence de consensus social (Wn+1) et éventuellement d’autres mondes. Le développement durable rentre dans une séquence de mondes possibles, avec une relation d’accessibilité qui peut être réflexive, symétrique, transitive. La vulnérabilité s’inscrit dans un ordre des mondes possibles. Ainsi un monde donné, Wn, sera fait de propositions vraies et de propositions fausses , ces dernières pouvant s’avérer vraies dans un monde futur. S’il est vrai qu’il est nécessaire que la privation implique le bien être, il est encore faux dans ce monde qu’il soit nécessaire que la nécessité de la privation implique la nécessité du bien être. Dans un monde futur, la nécessité de la privation implique la nécessité du bien être et la nécessité de la privation est un fait. Mais il est faux que dans ce monde le bien être soit nécessaire. Il faut encore un autre monde (Wn+2) pour que le bien- être soit un fait. -122 ) Une mesure spécifique de la vulnérabilité par rapport à la responsabilité, le cas des droits et obligations. 6 Nous proposons une mesure particulière de la vulnérabilité par rapport aux droits et obligations qui caractérisent une personne en la différenciant d’un simple individu. Une méthode simple de classement par rang considère les modalités de la vulnérabilité et les croise avec les droits (I) , puis les obligations (II)classés par rang décroissant. Enfin 1221- Une mesure de la vulnérabilité par les droits La vulnérabilité est très subjective, elle a trait à la personne dans sa relation de droits et obligations avec son environnement. - La mesure de la vulnérabilité s’effectue qualitativement par « la mise en cause » de droits ou de biens fondamentaux d’une ou plusieurs personnes. L’exemple le plus simple est une liste de droits fondamentaux, par exemple celle dressée par M. Nussbaum (2008). Les dix capabilités fondamentales selon Martha Nussbaum (2008) 1Vivre 2La santé 3L’intégrité du corps 4Les sens, l’imagination et la pensée 5 Les émotions 6 La Raison pratique : conception du Bien et critique 7 La sociabilité [Affiliation] et le respect 8 La protection des autres espèces 9 Le jeu 10 Le contrôle sur l’environnement politique et matériel La vulnérabilité peut apparaître par l’exposition d’une de ces capabilités à une dégradation possible. On peut faire un indice simple avec une notation binaire 0/1 pour chaque item ce qui donne une estimation entre 0 et 10 en faisant l’hypothèse que le poids relatif soit le même. En cas de priorité, une pondération peut être adoptée pour chaque rang de 10 à 1. Il manque à cet indice statique une composante dans le temps. En application de la figure 2, on peut admettre les cas suivants : probabilité avec expression numérique, probabilité ordinale, le C se répartissant entre possibilité, plausibilité, incertain. Une pondération serait adoptée de 5 à 1. Par exemple, l’intégrité du corps serait l’objet d’un risque probabilisable ( et son poids de 5), le droit à la sociabilité atteint ordinalement (poids 4) et sa vie, plausiblement mis en cause (2), ou encore la faculté de jouer mise en cause possiblement (3), ou encore sa faculté de jouer et de rire, être incertaine (1). 7 Tableau 1, Vulnérabilité par rapport aux Droits Types de prévision possibles Droits 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Probabilisable Probabilisable Numériquement Ordinalement k=5 k =4 j = 10 j =9 j=8 j=7 j=6 j =5 j=4 j= 3 j=2 j=1 Possible Plausible Incertain k =3 k =2 k =1 *** Vulnérabilité Ainsi la probabilité d’une mise en cause de la santé (***), probabilisable, comptera pour un score de 5 x 5= 25 u Les mises en cause peuvent être évaluées par enquêtes sur les valeurs et par délibérations, c'est-à-dire par jugement. La partie probable n’est qu’une partie des items de la vulnérabilité et aboutit à un jugement binaire qui peut être pondéré et ainsi agrégé avec les autres items non probabilisables. Ainsi la teneur et l’importance de l’exposition de chaque droit à une dégradation est rationnellement possible et évite le paradoxe des zones grises. Cette mesure composite peut être complétée par des mesures spécifiques, notamment dans le cas de la responsabilité. -1222 Mesure de la vulnérabilité par rapport aux obligations. Dans le cas présent, la vulnérabilité s’exerce non sur la pauvreté, mais par rapport à des actions responsables ; ces actions se traduisent par des seuils de transfert ou encore d’allocation du temps. Il existe des seuils au-delà desquels l’institution ne peut tenir sans exploser ou être dénaturée. Il existe une vulnérabilité à la corruption, ou au conflit social quand le taux de transfert aboutit à 100% du revenu. Le même tableau (Tableau n°2) peut être construit sur des données ayant trait aux devoirs ( par exemple les dix commandements des juifs, des chrétiens ou du bouddhisme) ou aux responsabilités. Les obligations peuvent être plus concrètes, ayant trait par exemple à la taille de la « communauté » de chaque personne (et donc sa qualité et son efficacité) les transferts reçus et obtenus, les activités informelles reçues et obtenues, les subventions de l’Etat, les formes de capital engageant une responsabilité (capital social, humain, symbolique..). Tableau n° 2 : Vulnérabilité par rapport aux obligations 8 Obligations 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Types Probabilisables Numériquement k=5 de prévision Possibles Probabilisables Possibles Plausibles Incertaines Ordinalement k =4 k =3 k =2 k =1 O = 10 O =9 O=8 O=7 O=6 O =5 O=4 O=3 O=2 O =1 Indice total Vulnérabilité Une vulnérabilité personnelle peut être calculée en sommant les deux indices qui synthétisent la vulnérabilité au niveau de chaque personne dans sa carte des droits et obligations, c'est-àdire comme personne responsable. On peut ainsi en subdivisant par âge, retrouver une carte de vulnérabilité, dissociant la vulnérabilité entre droits et obligations. Les droits peuvent ainsi rester intacts mais les obligations devenir plus déstabilisatrices. Ainsi la re-coexistence des générations au sein des familles, le fait de ne plus jeter les enfants à l’assistance publique ni les vieux à l’hospice, entraîne un renforcement du « Caring» et une déstabilisation des femmes qui voient leurs obligations s’alourdir, sans amélioration de leurs droits. Ainsi l’affection rend les femmes vulnérables. Ceci montre que la vulnérabilité des jeunes et des vieux se traduit par un report de charge sur les femmes de la génération « sandwich ». Ce phénomène est renforcé par le désengagement social de l’Etat, renforçant les oppositions entre intra et intergénérationnel. Ainsi une vulnérabilité d’ordre social se développe avec la promotion de l’environnement. Conclusion Lz vulnérabilité peut prendre de multiples formes selon les disproportions dans la structure des capacités d’une personne. Dans cet exposé, la personne est identifiée par rapport à ses droits et obligations. Cette capacité, comme la capabilité relève d’une théorie générale de l’action .La vulnérabilité amène Judith Butler (2005) à reprendre la question « Peut- on mener une vie bonne dans une mauvaise vie ? Il existe des conditions de vie « invivables » et de nombreux modes d inviviabilité.. Bibliographie .. Abel, O. (1997), “Justice et Mal”, in La justice et le mal, édité par A. Garapon et D. Salas, Paris, Odile Jacob. Adorno,T,W (1978), Dialectique négative (1966), trad. Collège de philosophie, Payot, 1978 9 Arrow, K . (1984), « Individual Choice under Certainty and Uncertainty, Collected Papers of Kenneth.J. Arrow”, t. III, Oxford, Basil Blackwell. Ballet J, Dumbi C et Lallau B. (2009), « Les Enfants Sorciers à Kinshasa (RD Congo) et Développement des Eglises du Réveil », Mondes en Développement, 37, 2009/2, N°146, pp 47-58 Bayes,T.(1763), An Essay toward Solving a Problem of the Doctrine of Chances, Philosophical Transactions of the Royal Society, 370-418. Becker, G, (1976,), The Economic Approach to Human Behavior, The University of Chicago Press. Behar,R, R (2007) « De la souffrance de l'individu à la souffrance de la société " ( ASMP,23 juin 2007) Bentham, J.(1814), Déontologie ou science de la morale, réédition Paris, Bibliothèque hédoniste. Billier.J,C. ( 2010), Introduction à l’éthique, Paris, PUF. Bormans Ch. (1997) , « Keynes et Freud, De la « vision » à la « révolution » keynésienne : l’hypothèse Freud », Amiens, CREPPRA. Butler, J. (2014), Qu’estce qu une vie bonne,Paris, Manuels Payot. Cyrulnik, B. (202), Un merveilleux malheur, Paris, Odile Jacob. Dejours C, 1993, Travail: usure mentale. De la psychopathologie à la psychodynamique du travail, Nouvelle édition augmentée, Paris, Bayard. Dejours,Ch.(2009), Souffrance en France, la banalisation de l’injustice sociale, Paris, Seuil, Points. Dubois J-L., 2000, "Comment les politiques de lutte contre la pauvreté prennent-elles en compte les inégalités sexuées ?" in Genre, population et développement, les pays du Sud, Th. Locoh (ed.), Dossiers et recherches de l'INED n°85, Paris Edgeworth, Y.E, (1881), Mathematical Psychics, Londres, C. Keagan. Freud,S.(2010) , Métapsychologie», Paris, PUF 2010 Freud , S. (1986), Malaise dans la civilisation, trad. de l'all. par Ch. et J. Odier, Paris, Presses Universitaires de France. Freud, S ; (2010), Le malaise dans la culture, Paris : GF. Godelier, M, (1965), Rationalité et irrationalité en économie, Paris, Maspéro. Harsanyi, J.C, (1995), « A Theory of Prudential Value and a Rule Utilitarian Theory for Morality », Social Choice and Welfare, Vol. 12, 4, 319-335. Hayek, F.A. (1953), Scientisme et sciences sociales, Paris, Plon. Hayek, F.A. (1960), The Constitution of Liberty, London, Routledge & Kegan. Hayek, F.A.,(1996), Droit, législation et liberté, Paris, PUF. Hicks, J. ( 1979), Causality in Economics, New York, Basic Books. Hottois,G ; Missa,J-N. ; Pinsart,M-G (2001), Nouvelle encyclopédie de bioéthique :médecine, environnement, technologie, Bruxelles, De Boeck. Jeffreys. H. (1939), Theory of Probability., Oxford, Clarendon Press. Kahneman,D et Tversky,A. (1979), Prospect Theory ; An Analysis of Decisions under Risks, Econometrica. Kant,I. (1797), Métaphysique des mœurs, édition GF-Flammarion, Paris, 1994 Kant,I. (1798), Anthropologie du point de vue pragmatique, édition GF-Flammarion, Paris, 1993 Keynes,J.M (1921) A Treatise on Probability. 1973 edition, Vol. 8 of Collected Writings. New York: St Martin’s Knight, F.H, (1921), Risk, Uncertainty and Profit, New York, Houghton Mifflin & Co. Knight, F.H. (1941), « Anthropology and Economics », Journal of Political Economy, 49, (April), 247- 268. 10 Kolm, S.( 1972), Justice et équité, Paris, Editions du CNRS. Koninckx,G et Teneau,G. (2010), Résilience Organisationnelle, Rebondir face aux turbulences, Bruxelles, De Boeck. Lallau B. (2007), “Capacités de gestion de l’incertitude: essai sur les stratégies des maraîchers de Kinshasa, République démocratique du Congo », Journal of Human Development, 8(1) : 153-173. Lévinas, E., Le temps et l’autre, PUF, Paris. Lewis,O.( 1961), Les enfants de Sanchez, Paris, TEL. Linhart, R. 1978 : L'Établi, Paris, Éditions de Minuit. Mahieu F–R. (1989), Fondements de la crise économique en Afrique, L'Harmattan, Paris Mahieu F-R. (2001), Ethique économique, fondements anthropologiques, Paris, L’Harmattan. Mahieu,F.R. (2008), Responsabilité et crimes économiques, Paris, L’Harmatttan. Marcuse, H. (1964), L’homme unidimensionnel, Paris, Editions de Minuit. Michel,L. (1983), Souvenirs et aventures de ma vie, Paris, Maspero, réédition des Mémoires de la vie populaires, 1905 . Nerlove,M. (1958), « Adaptative Expectations and Cobweb Phenomena », Quaterly Journal of Economics, n° 73,pp.227-240 Nicolaï, A, (2005), Comportements économiques et structures sociales, Paris, l’Harmattan Nicolaï, A. (1974), Anthropologie des économistes, Revue économique, Volume 25,N°4,pp. 578-610. Nietzsche, F.(1985) , La généalogie de la morale, Paris, Folio, Essais Nozick, R. (1974), Anarchy, State and Utopia, Oxford, Blackwell. Nussbaum ,M. (2008), Femmes et développement humain, l’approche par les capabilités , trad. C.Chapelain, Paris, edit. Des Femmes, 2008, 442 p ; Orwell, G. (2009), Ecrits politiques, Marseille, Agone. Pantaleoni, M (1889) Pure Economics, 1889. Parfit, D.(1984), Reasons and persons, Oxford, U. Press. Popper,K.R (1959) "The Propensity Interpretation of Probability", British Journal for the Philosophy of Science, Vol. 10, p.25-42. Popper Karl R (1945), The Open Society and its Ennemies, London 1945, Princeton, Princeton U. Press. Ramsey,F.P (1926) "Truth and Probability", Ch. 7 of 1931, Braithwaite, editor, The Foundations of Mathematics and Other Logical Essays. London: Routledge. Rawls,J. (1971), Théorie de la Justice, Harvard U. Press . Reich, W.(1982) La Révolution sexuelle, Christian Bourgeois, Paris. Reichenbach, H (1949) The Theory of Probability. Berkeley: University of California Press. Rescher,N. (1974), “Studies in Modality”, American Philosophical Quaterly, Monograph Series N°8, Oxford, Basil Blackwell. Ricœur, P. (1988), Finitude et culpabilité, Paris, Le Seuil. Ricoeur, P. (1997), “Autonomie et vulnérabilité”, in La justice et le mal, édité par A. Garapon et D. Salas, Paris, Odile Jacob. Roheim, G, (1978), Psychanalyse et anthropologie: culture, personnalité, inconscient, Paris, Gallimard. Rousseau, J.J. (1755), “Sur l’économie politique” in l’Encyclopédie, réédition GarnierFlammarion, 1990. Rousseau, S. (2001), « Capabilités, risques et vulnérabilités » in Pauvreté et développement socialement durable, Dubois, J. L., Lachaud, J. P., Montaud, J. M., Pouille, A. (eds), P.U.B., Bordeaux, 11-22. Russ,J. et Leguil,C. (1994), La pensée éthique contemporaine, Paris : PUF, Que sais je ? 11 Salama.p(1989): "Effets pervers des politiques d'ajustement dans les économies semiindustrialisées." Revue Tiers Monde. t. LXXX; n° 117. Mars. p.39-58. Schoeck, H. (1995), L'envie, une histoire du mal, Paris, Les Belles Lettres. Sen A., 1999, Ethique et économie, et autres essais, collection Philosophie morale, PUF, Paris Sen, A. K. (1987 b), Commodities and Capabilities, Oxford India Paperbacks, Oxford, Oxford University Press. Shackle G.L.S. (1949), Expectation in Economics. 1952 edition, Cambridge: Cambridge University Press. Shackle, G. (1955), Uncertainty in Economics, Cambridge UP Simmel, G.(1900) : Philosophie de l’argent, réédition, Paris, Garnier Flammarion. Singer, P. ( 1997) : Questions d’éthique pratique, Paris, Bayard. Smart, R. N. 1958. ‘Negative Utilitarianism’, Mind, 67: 542-3. Smart and B. Williams (1973), Utilitarianism: For and Against, Cambridge UP: 1973, Stigler, G. (1981), « Economics of Ethics » in The Tanner lectures on Human Values, Vol. 2, Salt Lake City, University of Utah Press. Suppes,P. (1981), Logique du probable, démarche bayésienne et rationalité, Paris, Flammarion, Nouvelle bibliothèque scientifique. Tisseron, S . (2007), La résilience, Paris : PUF. Varian, H.R, (1974), « Equity, Envy and Efficiency », Journal of Economic Theory, n° 9, 63-91. Von Neumann,J. and Morgenstern,O. (1944) Theory of Games and Economic Behavior. 1953 edition, Princeton, NJ: Princeton University Press Williams, B., (1994); La fortune morale, Paris, PUF. Zola, E (1877), L’assommoir, les Rougon Macquart ,vol VI, réédition 1971, Paris, Livre de Poche. 12