Historique utilisation fichiers-son C'est au cours du temps d'aide personnalisée que j'ai cherché des solutions pour accompagner la phase d'apprentissage de certains de mes élèves, notamment ceux qui avaient des troubles ressemblant à la dyslexie, la dysorthographie ou troubles associés.( année scolaire 2010-2011) Lorsque c’est la voie d’adressage qui est défaillante (difficulté à reconnaître les mots globalement), la mémoire visuelle est insuffisante, si la mémoire auditive est efficace, alors pourquoi ne pas s’appuyer sur ce canal auditif. Ayant lu (dans des documents donnés par le médecin scolaire) qu'une des possibilités d'aider des enfants dyslexiques était de leur proposer un support audio pour les leçons, j'ai commencé l'enregistrement de fichiers-son que je transférais sur leur lecteur MP3. Les premiers retours des élèves concernés m’indiquaient qu’ils utilisaient quasi-systématiquement cet outil et qu’ils le trouvaient utile. De mon côté au niveau des résultats, je notais des progrès. La généralisation en classe à la rentrée 2011 J’étais exaspérée par les médias qui déploraient le niveau lamentable des enfants à leur entrée au collège. J’ai donc décidé de chercher des idées, de voir quelles réflexions avaient déjà été menées. Voici comment est né mon Plan d’Urgence Orthographe. Après avoir lu certains travaux du Docteur Wettstein- Badour sur l'orthographe, j'ai compris l'importance de faire épeler les mots par les élèves. J'ai donc enregistré les mots en les disant puis en les épelant afin d'associer le support écrit: la liste de mots écrite et un support oral (le fichier -son). J'ai choisi d'utiliser l'échelle Dubois-Buyse révisée: c'est un classement des mots par fréquence d'utilisation. J’avais fait le constat que nous faisions apprendre aux élèves en difficulté des mots à orthographe particulière mais qu’ils n’utilisaient que très rarement et que à contrario nous passions peu de temps sur des mots fréquemment rencontrés que ces élèveslà ne maîtrisaient pas ; d’où l’intérêt de l’apprentissage de mots en fonction de leur fréquence. Les mots sont classés par échelons et au sein même des échelons, ils sont organisés en séries de 10 mots pour faciliter l'apprentissage. Les échelons, pour plus de lisibilité sont regroupés par couleur: - blanc pour les échelons 6, 7 et 8 - jaune pour les échelons 9, 10, 11 - orange: 12,13 - rouge: 14, 15 - vert: 16, 17 - bleu: 18, 19 - marron: 20, 21 ,22 ,23 L’utilisation de couleur permet aux élèves qui n’apprennent pas les mêmes échelons que leur classe d’âge de ne pas être stigmatisés. Seul l’enseignant sait quels sont les échelons attendus pour telle ou telle classe. En début d'année, je fais passer aux élèves une évaluation diagnostique comprenant des mots de divers échelons. En fonction de leur taux de réussite, ils sont affectés dans une couleur et ils travailleront tout au long les mots de cette couleur-là (et donc des échelons correspondants). C’est aussi leur permettre d’avancer à leur rythme, suivant leurs points faibles ou leurs points forts et de ne pas apprendre l’orthographe des mots difficiles alors que l’on ne maîtrise pas celle des mots simples. En mars 2011, lors d’une animation pédagogique de circonscription, j’ai crée le blog de l’école pour permettre aux familles d’avoir un plus large accès aux fichiers son : les élèves ayant les fichiers sur leur MP 3 personnel + sur le blog. Simultanément, j’ai mis en place dans ma classe mais aussi au sein de 2 écoles avec lesquelles nous travaillons un PUO (Plan d’Urgence d’Orthographe) qui prenait la forme d’un concours d’orthographe , non pas sous la forme classique d’une dictée mais sous une forme plus orale et plus ludique. Il y avait différentes épreuves telles que : - les mots mêlés les mots croisés (le nombre de case à compléter est une aide pour le nombre de lettres à utiliser) - des mots à épeler, - quelques mots à écrire - une ronde des mots : jeu qui consistait à épeler correctement un mot les uns après les autres, ceux qui se trompaient s’asseyaient… Ce concours se déroulait en plusieurs étapes afin de permettre à l’élève de mesurer ses progrès tout au long de l’année dans cet exercice-là. En 2014, j’ai ritualisé la phase d’apprentissage des mots des échelles de fréquence. Tous les matins de la semaine, nous travaillons des mots de façon différente. J’ai mis en place un rituel d’apprentissage de mots sur la semaine : par exemple pour les CE 1( 5 mots par semaine) Lundi : découverte des mots, et atelier imprimerie : écrire les mots avec des tampons Mardi : taper les mots sur une tablette tactile virtuelle Jeudi : écrire plusieurs fois les mots en les prononçant et en les épelant Vendredi : par binôme, interroger le camarade sur une ardoise en dictant Lundi suivant : dictée de mots Exemple pour les CM 1 Lundi : découverte des mots, phase de lecture à haute voix et recherche de définitions et mots de la même famille. Ecrire des phrases en utilisant 1 ou 2 mots de la liste de la semaine Mardi : copier les mots en les disant et en épelant les lettres à écrire. Ecrire une phrase avec un impératif ( ex : écrire une phrase au futur avec un mot de la liste ) Jeudi : écouter les mots épelés sur le MP3 ou le blog en lisant la liste de mots Vendredi : par binôme, interroger le camarade sur une ardoise en dictant Lundi suivant : dictée de mots Plus d’autres activités telles que la dictée muette, les mots mêlés, des productions de charades ( CM 2) Elargissement aux mathématiques Ayant constaté que souvent les mêmes élèves qui avaient des difficultés d’ordre dyslexique, avaient aussi des problèmes de mémorisation des tables de multiplication, j’ai mené parallèlement la même démarche en enregistrant les tables de multiplication, puis en proposant des exercices de calcul mental sur les tables de multiplication sous forme de fichier son. Les progrès ont été notables puisque tous les élèves de la classe obtiennent désormais entre 7/10 et 10/10 aux contrôles flash sur les multiplications (contrôles rapides demandant le résultat de 10 opérations en 2 minutes pour les CE 2, 1 minute 30 pour les CM1 et 1 minute pour les CM 2) Comment s'y prendre concrètement ? L'élève peut s'aider, s'il le souhaite, de ces MP3 lors de la phase de mémorisation en les associant, au moins dans un premier temps, aux supports écrits. L'avantage de cette solution est aussi que le MP3, lui, ne se fatiguera pas de répéter ! La même chose pour les langues vivantes : le canal auditif avant tout L’approche des langues doit se faire par l’oral : les élèves répètent en classe des mots, des structures… cet outil va leur permettre d’écouter indéfiniment les mots ou les structures, de les répéter puis par une nouvelle écoute de comparer leur production orale à la forme modèle. Des fichiers MP 3 sont ainsi créés pour chaque thème abordé : pets, food…et les élèves utilisent ce moyen d’apprentissage et ont donc une prononciation correcte des mots alors que jusqu’alors ils s’appuyaient sur le mot écrit et donc avaient une prononciation erronée.