Existe-t-il un droit international ? I. certes, la situation actuelle peut laisser penser que le droit international possède un champ d’application limité. 1. Il se heurte toujours au principe fondamental de la souveraineté des Etats, réaffirmée par la charte des nations unies. En ce sens, le DI est un droit de coordination qui ne s’impose que tant que les Etats acceptent de s’y soumettre. 2. Même s’il affirme l’égalité des Etats, celle-ci n’est qu’un leurre, les RI restant fondées sur des rapports de force et de puissance. Exemple du statut à part des membres permanents du Conseil de Sécurité, sorte de directoire de la société internationale. 3. Enfin, le DI ne possède pas de moyen de coercition permanent en mesure de faire appliquer la « justice internationale ».Force prévue par les nations unies à cet effet n’ a jamais vu le jour du fait de la réticence des Etats. II. Mais,il sert de fondement aux relations internationales interétatiques, fruits de la volonté des Etats. 1. Il s’est imposé aux Etats dans la durée de façon à pacifier leurs relations, créant des règles généralement acceptées par tous : Traités, coutumes… Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités. (jus cogens) 2. Bénéficie et s’appuie sur de nombreuses institutions supranationales, voulues par les Etats et qui ont aujourd’hui un pouvoir légitime du fait de leur caractère plus ou moins universel. Exemple des Nations unies et de son système institutionnel qui crée du droit et des règles : résolutions….. 3. Enfin, émergence d’institutions purement juridiques ou judiciaires qui tendent à renforcer le poids du DI face aux Etats. Exemple de la CIJ créée au lendemain de la WWII et plus encore de la CPI et des tribunaux pénaux internationaux, signes d’une pénalisation du DI. III. Surtout, il tend de plus en plus à s’imposer aux Etats eux mêmes. 1. Favorise la concertation et la diplomatie au sein d’instances supranationales. Ainsi, disparition des conflits majeurs depuis 1945, arque des efforts des nations pour se concerter auprès de la CIJ. 2. Réaffirmation de l’égalité entre les Etats, comme le prouve le forum mondial que représente l’assemblée générale des Nations unies , garante du multilatéralisme qui permet de limiter l’unilatéralisme des grandes puissances ou du moins de lui ôter toute légitimité au niveau international. (Exemple de la quête de légitimité des Etats-Unis auprès de l’ONU avant l’engagement en Irak). 3. Permet de plus en plus d’affirmer et de faire valoir des valeurs à vocation universelle, comme les droits de l’homme clairement inscrits dans les textes fondateurs de l’ONU. Commission à l’ONU) et de les mettre en application sous couvert de l’ingérence humanitaire, ou du droit d’ »humanité » qui remet en cause la règle pourtant fondamentale de la souveraineté.