La Convention sur la diversité biologique

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ENVIRONNEMENT
La Convention sur la diversité biologique
ouvre de nouveaux horizons à la recherche aquacole
Dr Roger Pullin, Chef de programme*
* ICLARM, Biodiversity and Genetic Resources Program, MC
P.O.Box 2631, Makati 0718, Manille, Philippines
Tel: +63-2-818 04 66/817 52 55 Fax: +63-2-816 31 83
E-mail: [email protected]
mots-clé:
convention sur la diversité biologique; biodiversité;
ressources génétiques; aquaculture; pêche; recherche; acp
Au Sommet de la Terre de Rio, en juin 1992, la
Convention des Nations-Unies sur la diversité
biologique (CDB) a été signée par 157 Etats, un
chiffre record pour une nouvelle convention de
ce genre. La CDB est entrée en viguer le 29
décembre 1993 et 168 Etats sont Parties à la
Convention , y compris 45 Etats ACP (Afrique,
Caraïbes et Pacifique). Tinker (1995) a salué la
CDB comme faisant partie d’une nouvelle
génération de traîtés qui vont établir un équilibre dans la gestion des ressources naturelles
entre pays en développement et ceux industrialisés. Elle fournit aux Parties un mécanisme
de facilitation, permettant à celles-ci de satisfaire aux besoins de leurs populations, celles des
générations présentes et futures.
1996, le troisième COP a produit le «Mandat de
Jakarta sur la biodiversité marine et côtière»,
et, en mars 1997, une réunion d’experts de la
mer a entamé la mise au point d’un programme de travail axé sur cinq thèmes: gestion intégrée marine et côtière; zones marines et
côtières protégées; utilisation durable des ressources côtières vivantes; mariculture; et
espèces étrangères. La biodiversité dans les
eaux intérieures sera un des principaux points
de l’ordre du jour de la réunion du Groupe
subsidiaire d’avis scientifique, technique et
technologique (SBSTTA) de la CDB qui se tiendra à Montréal en septembre 1997 et du quatrième COP qui aura lieu à Bratislava en mai
1998.
Selon la définition de la biodiversité par la
CDB, en 1994, il s’agit de la variabilité des
organismes vivants provenant de toutes les origines, y compris, entre autres, des écosystèmes
terrestres, marins et aquatiques et des complexes écologiques dont ils font partie; la diversité inter-spécifique et celle entre éco-systèmes
sont donc incluses.
Le moment est donc propice à un engagement
plus fort des scientifiques, des éducateurs et
des gestionnaires halieutiques dans les activités promues par la CBD. Comment peut-on y
arriver et comment peut-on maintenir l’attention particulière dont jouissent les espèces et
les écosystèmes aquatiques dans les délibérations de la CDB? Une démarche significative
pour y arriver réside dans une meilleure perception de ces possibilités par les scientifiques,
les éducateurs et les gestionnaires halieutiques
et dans une relation plus réciproque avec leurs
délégations nationales auprès de la CDB et de
ses organes subsidiaires, particulièrement le
SBSTTA qui fournit des avis techniques, et le
Mécanisme de compensation (CHM) qui distribue les informations nécessaires à une coopération efficace.
Cette définition reconnaît que la biodiversité
aquatique, la base biologique de la pêche et de
l’aquaculture, fait partie intégrante du programme de la CDB. La biodiversité aquatique
inclut non seulement les végétaux et animauxcible qui sont pêchés ou cultivés, mais aussi les
nombreuses espèces de microbes, de plantes et
d’animaux qui leur fournissent nourriture et
abri et qui maintiennent leur environnement. Il
y a, littéralement, des milliers d’espèces impliquées, dont beaucoup n’ont pas encore été
décrites. Certains écosystèmes aquatiques, tels
que les récifs coralliens, ont une diversité spécifique qui se mesure probablement à celle de
la forêt tropicale humide. L’avenir de l’aquaculture et de la gestion halieutique dépend de
la gestion de ces écosystèmes et de leurs biotes
et pas seulement de la gestion des espècescible.
La CDB concentre à présent une bonne partie
de ses efforts sur les espèces et les écosystèmes
aquatiques. En 1995, sa Deuxième Conférence
des Parties (COP) a pris la résolution de traiter
de la protection et de l’utilisation de la biodiversité marine et côtière (Joergensen, 1996). En
Septembre 1997
La CDB donne aux Parties des droits étendus
sur leurs ressources biologiques nationales,
mais leur impose aussi d’étayer le cas de leur
biodiversité et d’élaborer des stratégies pour sa
conservation et son utilisation durable et équitable. Les experts halieutiques pourraient
contribuer de manière beaucoup plus importante à ces tâches aux niveaux national, régional et international, en aidant les autorités
nationales impliquées et en accentuant dans
leurs programmes l’importance de la biodiversité aquatique. Tout en accomplissant ces
efforts, il est important d’accepter non seulement le rôle unique et la valeur de la CDB
comme mécanisme facilitateur mais aussi le
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fait qu’il faut du temps et de la patience pour
transformer des idées en actions dans un
domaine où se croisent des intérêts divers.
La clé pour une meilleure sensibilisation de
l’opinion à la CDB et pour démarrer et accélérer les activités traitant de la biodiversité aquatique et de la pêche réside dans le partage du
savoir et de l’information. Ce sera une des
fonctions majeures du CHM. Le projet en cours
UE-ACP, mis en oeuvre par l’ICLARM, tel que
décrit par J.M.Vakily et al. [voir ce Bulletin
Vol.10(1)] met aussi l’accent sur l’obtention et
la dissémination de l’information ayant trait à
la biodiversité comme élément-clé pour renforcer la gestion de la pêche dans les pays ACP.
L’ICLARM est en train de mettre au point une
liste thématique de la littérature et des sites
web traitant de la biodiversité aquatique et de
la pêche en vue d’aider les utilisateurs à avoir
accès au volume considérable d’informations
disponibles. Cette liste inclut les sources
actuelles les plus importantes d’informations
sur la CDB de même que les publications et les
périodiques traîtant de la biodiversité aquatique en général, de la biodiversité marine, de
la biodiversité d’eau douce et des exemples
utiles tirés de l’agrobiodiversité. Les lecteurs
intéressés à recevoir une copie de cette liste (à
propos de laquelle les suggestions pour la
compléter sont les bienvenues) peuvent contacter l’auteur de cet article.
Références et sources de
l’information additionelle:
Glowka, L., F. Burhenne-Guilmin, and H. Synge,
1994. A guide to the Convention on Biological
Diversity. Environmental Policy and Law Paper 30.
IUCN Publication Services Unit, Cambridge, U.K.
Tinker, C., 1995. A «new breed» of treaty: the United
Nations Convention on Biological Diversity. PACE
Environmental Law Review, 12:191-218.
CBD documents and other information can be accessed at http://www.biodiv.org, including the most
recent SBSTTA papers on marine and coastal and
freshwater biodiversity.
ICLARM Contribution No. 1385
+ voir le texte anglais de l’article. ■
Bulletin vol 10 n°3
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