Homélie du 19 avril

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Frères et sœurs,
Que le Seigneur ressuscité vous donne Sa paix!
Que ce soit l'ouverture de la saison au Club de golf de St-Prime, la victoire
du Canadien vendredi soir, ou bien qu’on nous annonce beaucoup de 30
degrés cet été, une bonne nouvelle, ça se partage. OK, j'avoue avoir inventé
la dernière, celle des 30 degrés... nous pouvons tout de même rêver, non?
Toujours est-il que ces belles nouvelles, bien qu'elles soient belles, ne sont
pas la «Bonne Nouvelle» qui elle, est permanente. Ces belles nouvelles,
comme toutes belles nouvelles, finissent par nous inquiéter par leur non
permanence (nous finissons par les oublier) et deviennent parfois stressantes.
Et, surtout, elles ne se partagent normalement qu'avec un petit groupe de
personnes. Pour vous en convaincre, parler autour de vous de la victoire de
vendredi du Canadien…
Donc, une bonne nouvelle, comme je disais, ça se partage. Et c'est ce que
l'on voit dans tous les textes de ce jour, y compris le psaume. Depuis le jour
de la Résurrection, il nous est demandé de parler de celle-ci, de la partager,
d'être témoins. C'est là la raison d'être des baptisés que nous sommes, frères
et sœurs: nous devons témoigner.
Témoigner de quoi, au juste?
Témoigner que Jésus ressuscité est la réponse de Dieu à notre condition
humaine fragile et mortelle. Dieu qui répond quand je crie, et qui me fait
voir le bonheur, comme il est dit dans le psaume que nous avons prié il y a
quelques instants. Nous avons entendu «Quand je crie réponds-moi, Dieu ma
justice…beaucoup demandent «qui nous fera voir le bonheur», sur nous
Seigneur que s'illumine ton visage.» Cette dernière phrase est bien celle de
quelqu'un qui espère avoir une réponse de Dieu, vivre en sa présence.
Comme tout le psaume 4, c'est plein de foi et d'espérance.
C'est pourquoi Jésus apparaît à ses apôtres quand ceux-ci sont derrières des
portes closes et verrouillées, nous apprend l'évangéliste Jean. Ici, dans Luc,
ils sont simplement dans un endroit où ils se réunissent. Mais un endroit où
ils sont bien ensemble, en sécurité, à essayer d'encaisser le coup de ce qui
s'est produit quelques jours auparavant. C'est là qu'ils reçoivent la nouvelle
que leur maitre et ami Jésus a été revu debout, vivant. C'est là qu'ils
entendent la bonne nouvelle de sa résurrection, pour la seconde fois de la
journée, par ceux rentrant d'Emmaüs.
C'est là qu'à entendre parler de lui, Il est présent au milieu d'eux, eux qui
sont réunis en son nom. Surpris et effrayés, sa parole les calme et les rassure,
et ils découvrent la vérité de sa présence avec eux, au cœur de leur vie
bouleversée. Pour cela, Jésus puise dans leurs connaissances, ouvrant leur
intelligence aux Écritures, comme il avait fait avec les deux disciples qui
marchaient vers Emmaüs. Comme avec eux, il mange, tel le dernier soir
avant sa Passion. C'est ainsi qu'ils peuvent reconnaitre la vérité de sa
présence; à ceci ils le reconnaissent. Tout comme c'est à l'amour qu'ils
auront les uns pour les autres que les gens les reconnaitront comme disciples
du Christ.
C'est parce que les disciples, les onze et les autres, l'ont reconnu présent avec
eux et que cela correspond à ce qu'ils attendaient, à ce que le peuple
attendait de la part de Dieu, qu' ils peuvent, et Pierre le premier, témoigner
de lui. C'est à cause d'eux que nous sommes présents ici, ce matin, chers
frères et sœurs.
Cela car depuis près de deux mille ans, des gens, nos pères et mères dans la
foi, ont reconnu la vérité de leur message, comme ces juifs qui, entendant
Pierre à la Pentecôte se sont faits baptiser. Eux qui, après les apôtres, ont
transmis le message et montré à ceux qui les écoutaient et voyaient vivre que
le Ressuscité était aussi présent à leur côté.
Nous sommes héritiers du message, Bonne Nouvelle, que nous devons
retransmettre à ceux qui sont autour de nous et qui viennent après nous,
chers amis. Chacun selon ses moyens, selon sa vie habitée par le Christ, pour
le donner au suivant. Tout comme Pierre et Jean ont fait quelques instants
avant ce discours enflammé relaté en première lecture, quand ils ont donné à
un paralysé la seule chose qu'ils avaient: le nom de Jésus. Ce nom qui a fait
marcher le mendiant de la Belle Porte.
Jésus! Un nom, LE NOM qui relance la vie et permet d'entrer déjà dans le
Royaume de Dieu qu'en agissant comme Jésus et en son nom nous aidons à
faire paraître sur Terre, car alors notre vie est pleine d'amour.
Demandons son aide au Seigneur pour annoncer, nous aussi, à toutes les
nations SA Bonne Nouvelle.
Que la Joie du Ressuscité descende en vos cœurs et y demeure à jamais.
AMEN.
Frère Sylvain Richer, capucin
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