« Gabbatha », de Fabrice Hadjadj : entre théâtre et jeu de société

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SPECTACLE À PARIS
« Gabbatha », de Fabrice Hadjadj : entre théâtre et jeu de société
Famille Chrétienne 03/03/2012 Par Marie-Catherine d'Hausen 2 commentaires
Le dernier spectacle tragi-comique de Carême de l’écrivain et philosophe Fabrice Hadjadj explore l’Incarnation.
Le Dallage, Gabbatha en hébreu, c’est le lieu-dit dans l’Évangile où Jésus comparut devant Pilate pour être condamné à mort.
Et c’est le titre choisi par Fabrice Hadjadj pour le texte que lui a inspiré le polyptyque Passion-Résurrection du peintre
Arcabas.
Soit un spectacle tragi-comique pour le Carême, à mi-chemin entre la pièce de théâtre et le jeu de société : de petites scènes
indépendantes – des tableaux vivants – mêlant petite et grande Histoire se déroulent comme un jeu de l’Oie… le « jeu de l’Oie
de la Loi », entrecoupées de la proclamation des principaux passages de la Passion.
Une pièce «!spirituelle!» au double sens du terme
Avec son style inimitable, fait de paradoxes, jeux de mots, envolées lyriques et retombées dans le réel, l’auteur accroche
aussitôt. Tandis que ses personnages, insolites, décalés, et toujours émouvants, décapent en profondeur : l’enfant catéchise le
prêtre ; la mère est ahurie par le choix de métier de son fils, qui veut faire « laveur de pieds » (allusion à la miséricorde et au
pardon) ; deux petites vieilles s’émerveillent de l’extraordinaire humilité de l’eucharistie ; deux femmes visitent une exposition
d’Arcabas, l’une, chrétienne, blasée, l’autre, non chrétienne, mais subjuguée par la plaie du côté du Christ…
Tragique, la pièce l’est par son thème : la Passion et la condition humaine. Mais c’est aussi une pièce drôle, sans faire dans la
dérision, explique l’auteur. « Spirituelle » au double sens du terme. Car tout l’Évangile est traversé de l’humour de Dieu.
Sommaire
Que vaut l’art contemporain ?
Jean Clair et Fabrice Hadjadj
réagissent au « Piss Christ »
Fabrice Hadjadj répond à
Jacques Duquesne (1/2)
Fabrice Hadjadj : « Un
inconscient désir de la
résurrection »
Fabrice Hadjadj : « J'ai lu la
Bible pour m'en moquer »
Les trois comédiens – dont deux sont aussi metteurs en scène – sont des anciens du Cours Florent. C’est ensemble qu’ils ont
choisi, parmi les vingt-quatre scènes de la pièce d’origine (voir encadré) d’en monter une dizaine, parmi les plus fortes. En
guise de décor, sont projetés les tableaux correspondants du polyptyque d’Arcabas. Michel-Olivier Michel, l’acteur masculin,
qui joue le coryphée (le lien entre acteurs et public), est « amoureux » du texte : « Parce qu’il me parle de l’Incarnation, d’une
façon extraordinaire, avec beaucoup d’humour et de poésie ».
Incarnation ? Le mot est lâché. Le cœur du spectacle, c’est la pâte humaine. À travers, notamment, quatre personnages de
clowns. « Notre humanité est clownesque, souligne Fabrice Hadjadj. Le clown, c’est celui qui essaie de faire les choses, rate,
et les rattrape avec une sorte de grâce. Il est la figure du chrétien, qui doit revêtir le Christ, bien trop grand pour lui. » À travers,
aussi, le côté « jeu de société ». Car le spectateur découvre, peu à peu, qu’il est lui-même le pion qui est agi et qui agit. « Et
que l’histoire qui se déroule sous nos yeux, au plus profond de nos vies – le mystère de la Croix!–, est la nôtre. Où l’assassin,
c’est le lecteur de l’Évangile, le spectateur, chacun de nous… » Marie-Catherine d'Hausen
Jeanne d’Arc, un « idéal
d’incarnation »
Mots clés
carême Incarnation théâtre
comique
A l'origine
Pour un beau livre sur le polyptyque Passion-Résurrection d’Arcabas (2004), les éditions du Cerf passèrent commande d’un commentaire à Fabrice Hadjadj.
Qui préféra écrire Gabbatha, une sorte de jeu scénique mystique, composé d’autant de scènes que le polyptyque compte de tableaux : vingt-quatre.
À l’origine, Gabbatha était conçu selon une mise en scène très contemporaine : une sorte de jeu de l’Oie où le public était partie prenante, deux ou trois
spectateurs lançant les dés pour placer leur pion sur une case qui activait la scène correspondante. D’où un spectacle aléatoire, à chaque fois différent. Mais
jamais Gabbatha n’a pu être monté ainsi.
Gabbatha, Espace Bernanos, 4, rue du Havre, 75009 Paris, du 6 au 25 mars, t.l.j. à 20 h 30, dim. à 16 h, sauf les 8, 14 et 21 mars. Tarif : 15 ! (réduit : 10 !).
Réserv. : 06 60 85 74 54 ; www.weezevent.com/Gabbatha.
Commentaires (2)
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Maintenant, si c'est cela, votre idée du christianisme... Si vous aussi vous voulez votre mur des lamentations... Libre à vous ! Je voudrais juste ajouter que non, le Christ n'est pas bien
trop grand pour l'homme. Il est à sa juste mesure. Au-dessous, c'est du singe. Vous savez, du verbe "singer". Lecteurs qui passez par là, n'oubliez pas d'être des hommes, pensez par
vous-mêmes. Bonne journée !
par Alina Reyes le 13/03/2012 à 14:01
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L'assassinat, ça le démange, Hadjadj. Dans un autre livre, il exprimait très perversement comment s'y prendre pour tuer une femme sans laisser de traces. Livre truffé de vulgarités. Si
seulement il n'assassinait pas la langue ! Le Verbe, c'est le Christ, et les "prêtres juifs", alliés au "pouvoir d'occupation", continuent de le tuer, d'être déicides. Drôle de clownerie. Bien
faite pour plaire aux aveugles et aux sourds.
par Alina Reyes le 13/03/2012 à 13:48
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