chapitre i : les grandes fonctions economiques

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2009-2010
CHAPITRE I : LES
GRANDES FONCTIONS
ECONOMIQUES
Christelle ZENG
ANALYSE ECONOMIQUE ET
HISTORIQUE DES SOCIETES
CONTEMPORAINES
CPGE ECE 1
INTRODUCTION : ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE
Les secteurs institutionnels (sont composées d’unités institutionnelles)
 Les sociétés non financières : produisent des biens et services marchands non financiers. Ce
sont les entreprises (sauf banques). Les unités ont leurs opérations financières séparées de
celle des propriétaires des unités institutionnelles en question.
 Les ménages : individu ou groupe d’individus considérés par leur fonction de consommateur
et éventuellement au travers de leur fonction d’entrepreneur produisant des biens et
services marchants financiers ou non financiers.
 Les administrations publiques : produisent des biens et services non marchands ou
effectuent des opérations de redistribution du revenu et des richesses nationales. Elles
comprennent l’Etat centrale et les collectivités locales, ainsi que les organismes de sécurité
sociale.
 Les institutions sans but lucratif au service des ménages : ensemble des unités privées doté
de la personnalité juridique qui produisent des biens et services non marchands au profit des
ménages (ex : les associations)
 Les sociétés financières : fournissent des services d’intermédiation financières et/ou
exercent des activités financières auxiliaires.
Les opérations et l’équilibre emplois-ressources
 Les opérations sur les biens et services : ensemble des opérations entre deux unités
institutionnelles portant sur des biens et services
 Les opérations de répartition : opération par lesquelles la VA engendrée par la production est
distribuée entre la main d’œuvre, le capital et l’administration publique auquel on ajoute les
opérations de redistribution du revenu et de la richesse (répartition primaire + redistribution)
 Les opérations financières : portent sur les actifs ou passifs financiers. Il y a deux types
d’opérations financières
 Les opérations qui sont les contreparties financières sur les opérations de biens et
services ou de répartition
 Logique purement financière, achat de titre.
 Les opérations fictives : ventes de titres sur marché d’occasion, spéculations
 L’équilibre emploi-ressources : présentation synthétique des opérations de biens et services
qui respecte l’équilibre comptable qui existe entre les différentes catégories d’opération sur
les biens et services que sont la consommation, l’investissement, l’import-export, la
production.
 Les consommations intermédiaires : biens et services transformés ou entièrement
consommés au cours du processus de production
 La consommation finale : achats de biens et services dont le but est la satisfaction directe des
besoins humains. Elle concerne les ménages et les administrations publiques.
 La consommation du capital fixe : mesure la dépréciation subie par le capital fixe au cours de
la période considérée (1 an) par suite d’usure normale et d’obsolescence prévisible (similaire
à l’amortissement).
 La consommation finale des ménages :
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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 La dépense de consommation des ménages se limite aux dépenses que les ménages
supportent directement (santé, éducation, logement)
 La consommation effective = la dépense + consommation individualisable incluse
dans la dépense de consommation finale des administrations et ISBLM.
 La FBCF : acquisition – cession d’actifs fixes (c’est l’investissement).
Actifs fixe : corporels ou incorporels issus du processus de production et utilisés de façon
répétée ou continue dans d’autres processus de production produit au moins 1 an.
Avec
OU
Avec
Les comptes des secteurs institutionnels
 Revenu primaire : issu de la participation directe à des processus de production auquel on
ajoute les revenus de la propriété.
 Revenu de la propriété : issu de la propriété d’un actif financier ou actif corporel non produit
en échange de sa mise à disposition d’une autre unité institutionnelle.
 Revenu disponible : résulte de la répartition de la VA, de la distribution des revenus de la
propriété et des opérations de redistribution. Ne prend pas en compte les services non
marchands des administrations publiques. Ajusté : augmentation des transferts sociaux en
nature, contrepartie des consommations individualisables incluses dans les dépenses des
administrations publiques et des ISBLSM.
 L’épargne (brute) :
 Revenu disponible – dépense de consommation
OU
 Revenu disponible brut ajusté – consommation effective.
Exemple de sujet : Intérêts et limites de la comptabilité nationale comme représentation de
l’économie (ESCP – EAP 2006)
Plan : permet les politiques économiques, donne des outils empiriques, comparaison empirique, mais
c’est une représentation macroéconomique.
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 3
I)
LA PRODUCTION
1) La mesure de la production
a) Le PIB : définition, calcul, limites
PIB : Agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités résidentes.
OU
OU
Aujourd’hui, il est de 2000 milliards d’euros en France.
Limites du PIB :




Mesure-t-il bien la richesse crée ? (tempête de 1998, épuisement des ressources,
embouteillages…)
Externalités négatives
Appréhende-t-il correctement la croissance à long terme ?
Le PIB est-il un bon indicateur de bien-être ?
o Il ne mesure pas l’économie informelle (légale ou non) : familiale, bénévolat,
économie souterraine
o Il peut être surévalué : gaspillage de ressources (ex : embouteillages)
o Le développement durable : un PIB élevé aujourd’hui entrave la capacité d’avoir un
PIB élevé demain.
Malgré ses limites, le PIB demeure néanmoins le meilleur indicateur du niveau de la production.
Kennedy : « Le PIB mesure à peu près tout sauf ce qui rend la vie digne d’être vécue. »
b) Evolution du PIB depuis 1945 : l’exemple de la France
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 4
10
8
6
4
Taux de croissance du
PIB (annuel, en volume)
2
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
1990
1988
1986
1984
1982
1980
1978
1976
1974
1972
1970
1968
1966
1964
1962
1960
1958
1956
1954
1952
1950
0
-2
2) Facteurs de production, productivité, fonctions de production
Expliquer la production, c’est expliquer la croissance, qui est un phénomène quantifiable sur le long
terme.
Facteur de production = Capital + Travail (+ P.T)  Analyse qualitative, contexte sans contraintes de
débouchés
Soit
: Fonction de production qui relie les facteurs de production et qui détermine le nombre
maximum de biens et services que l’on peut produire à partir de ces facteurs.
Production potentielle : économie sans contraintes de débouchés, conduite par l’offre. Le taux
d’utilisation des capacités de production est à 100%.
On peut déterminer f(K ;L) empiriquement : quand le stock de travail augmente de 10%, alors le stock
de production augmente de 0,3 points ; ou théoriquement avec des hypothèses.
Fonction Cobb-Douglas :
a>0
α>0
β>0
Productivité moyenne du travail et du capital :
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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Ceteris Paribus ( K = 0…) : toute chose est bonne par ailleurs
Y
L
PmL
1000
10
1100
12
= +50
1200
13
= +100
Rendement d’échelle : mesure l’effet sur la production de l’augmentation dans les mêmes
proportions de tous les facteurs de production. Ces rendements peuvent être croissants,
décroissants ou constants.
x2
Ceteris Paribus
x2



Si
Si
Si
alors ↗
alors →
alors ↘

Pour une Cobb Douglas, les rendements d’échelle sont :


Croissants ssi
Constants ssi
Décroissants ssi
Intensité capitalistique :
Coefficient de capital :
Substituabilité des facteurs ou complémentarité des facteurs :


Problèmes techniques
Chômage
a = nombre d’unités de capital nécessaire pour produire une unité de bien
b = nombre d’unités de travail nécessaire pour produire une unité de bien
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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Exemple : Si
II)
K=10 et L=4
CONSOMMATION ET EPARGNE
1) Le niveau de la consommation et de l’épargne
a) Le revenu courant : la fonction de consommation keynésienne
C = consommation, c = propension marginale à consommer, Y = production ou revenu, Co =
consommation incompressible.
On peut représenter le niveau de la consommation comme étant le revenu courant. Selon Keynes, on
peut s’en contenter comme facteur explicatif pour une représentation simplifiée de l’économie. A
chaque variation du revenu, il y a une variation de la consommation.
C
0<c<1
Co > 0
Y

Supplément de consommation occasionné par un supplément de revenu
Pour Keynes, la PmC est constante.

Exemple :
: en moyenne, les ménages consacrent 90% de leur revenu à la
consommation, le reste à l’épargne (1-PMC) soit 10%.
Chez Keynes, la PMC est décroissante en fonction du revenu.

Chez Keynes,
b) Contradictions empiriques
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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Kuznets a observé empiriquement que la fonction de consommation serait plutôt linéaire et non
affine comme l’affirme Keynes.
Pour Kuznets
L’analyse de Keynes s’effectue dans les années 30 et c’est une analyse de CT, tandis que l’analyse de
Kuznets s’effectue dans les années 40 et c’est une analyse de LT, d’où la différence.
Mais peut-être que l’agrégation des fonctions de consommation donnerait sur le long terme la
fonction de Kuznets.
Duesenberry et Brown introduisent une nouvelle variable qui est celle de l’influence du revenu
passé, d’habitude de consommation i.e. que la fonction de consommation à une année t va dépendre
du revenu de l’année en t-1 et t
A long terme, le revenu coïncide avec le revenu le plus élevé dans le passé. On vit mieux aujourd’hui
que les plus riches des années 60. (Effet de cliquet élaboré dans les années 60).
En revanche, à CT, on a de fortes chances de se retrouver dans le cas supposé de Keynes.
c) La prise en compte du futur : du revenu courant à la richesse
L’arbitrage présent/futur et taux d’intérêt
Fisher, au début du XXème siècle, introduit la prise en compte du futur : c’est le futur qui entre en jeu,
l’épargne n’apparaît plus comme un reliquat comme chez Keynes. L’individu fait un arbitrage
présent/futur : consommer aujourd’hui ou épargner pour consommer plus demain. Expliquer le
niveau de consommation, c’est expliquer l’arbitrage que va effectuer un individu
Contrainte budgétaire inter temporelle
Consommation
Epargner puis consommer
Avec le taux d’intérêt :
Ou
 contrainte budgétaire inter temporelle
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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épargnant/emprunteur
Emprunteur
Capitalisation : ici i = 0,1
Années
Capital
t
1000
t+1
1100
t+n
1000(1+i)n
t+1
t+n
Actualisation : ici i = 0,1
Années
t
Capital
1000
Capital
1000
Contrainte budgétaire inter temporelle :
Valeur actuelle de la consommation = valeur actuelle du revenu, soit :
↘
Et ↗
Effet de Substitution
↗
Effet total : ↗ ,
↗
Et ↗
Effet de Revenu
L’hypothèse du cycle de vie
Arbitrage inter temporel par Brumberg, Modigliani (1954) et Ando (1963).
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 9



Les ménages déterminent leur plan de consommation sur l’ensemble du cycle de vie.
Ils ont une idée relativement précise de l’évolution de leur revenu tout au long de leur vie.
Ils ont un profil stable de consommation i.e. qu’ils consomment ± la même chose.
Y
C
Temps
S
Emprunt contracté jeune
Remboursement puis capitalisation
On puise dans le capital crée dans l’âge adulte
Limites : l’horizon est fini mais on va jusqu’à la date de la mort
Ce modèle sous entend une relation entre le taux d’épargne et l’âge de la population, jeune ou
vieillissante.
L’analyse de Friedman : le revenu permanent (1957)
Elle repose sur les mêmes idées qu’Ando et Modigliani, mais ce n’est pas seulement sur un cycle de
vie, mais sur un horizon infini. Les ménages déterminent leur consommation sur les revenus qu’ils
anticipent sur un horizon infini. Conséquence : la consommation ne dépend pas du revenu courant
mais du revenu permanant.
 ↗taux d’épargne
↘taux d’épargne
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 10
Dans
les
périodes
d’extensions,
le
taux
d’épargne
Dans les périodes de récession, le taux d’épargne diminue.
est
censé
augmenter.
Friedman veut détruire la théorie keynésienne : la relation consommation – revenu courant est
instable.
Limites :


L’idée qu’on puisse anticiper à si long terme.
L’horizon est infini.
D’autres facteurs qui peuvent influencer la richesse
Ils complètent les analyses de Friedman et Modigliani.
 L’inflation explique souvent l’arbitrage épargne/consommation :
 L’inflation favorise l’épargne par effet d’encaisses réelles (Pigou). Les ménages
consacrent toujours une certaine partie de leur revenu à la consommation mais cette
partie doit toujours avoir la même valeur réelle.
Avec M = encaisse nominale et P = niveau général des prix.
Les individus épargnent pour garder leur pouvoir d’achat. Une augmentation des prix
entraine une augmentation du taux d’épargne.
 L’inflation favorise la consommation par effet de fuite devant la monnaie. Les
ménages anticipent les dépenses de consommation pour éviter l’inflation, c'est-àdire qu’on va acheter aujourd’hui ce qui sera plus cher demain.
 Le rôle de la sphère financière peut influencer la consommation par effet de richesse. On
suppose que les ménages désirent conserver constante la valeur réelle de leur patrimoine (=
richesse). Tout événement qui va influer la valeur réelle de leur patrimoine va influencer
l’épargne de cette façon :
↘ Patrimoine  ↗épargne pour le conserver
↗ Patrimoine  ↘épargne
Les enjeux de ce mécanisme sont importants : krach boursier↗ épargne donc ↘
consommation ralentissement de l’activité économique ↗Chômage possible
↘consommation etc.
 Le rôle de la politique fiscale : la thèse de l’équivalence ricardienne n’a pas pour objectif
premier d’expliquer l’épargne et la consommation. Elle remet en cause l’efficacité des
politiques de relance. Cette thèse est due à Barro (1974) : une politique fiscale de relance
(telle que la baisse des impôts) sera inefficace car la hausse de la consommation attendue
n’aura pas lieu : toute baisse d’impôts crée un déficit budgétaire, que l’Etat va devoir
financer en empruntant, donc il y a une hausse de la dette publique, or cette hausse va être
considérée par les ménages comme amenant des impôts futurs (car il faudra rembourser la
dette), ils vont dès aujourd'hui épargner dans le but de pouvoir faire face dans le futur à
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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l’augmentation des impôts anticipés, donc la relance n’a pas d’effet sur le PIB. La date
supposée d’augmentation des impôts est indifférente pour les ménages.
d) Faut-il épargner ou consommer pour favoriser la croissance économique ?
La consommation soutient la demande donc l’activité économique. Cela est vrai à CT, lorsque
l’économie est contrainte par la demande.
L’épargne est une offre de capital qui favorise l’investissement, c’est une capacité de production
supplémentaire. A LT, la croissance dépend des évolutions de l’offre.
2) La structure de la consommation
a) L’analyse microéconomique du choix du consommateur
Homo oeconomicus : agent économique rationnel qui a des objectifs bien déterminés et qui met en
œuvre les outils pour y parvenir.
Préférences, préordre complet, fonctions d’utilité
L’individu est capable d’associer le niveau de bien-être qu’il va tirer de chaque panier de
consommation (approche psychologique). On essaye de mesurer son « taux de satisfaction ». Pour
cela, il faut classer ses préférences par le biais de classement de paniers de consommation puis
passage au nombre (approche préférentielle).
Quantité de bien i contenue dans le panier x
X= ensemble des paniers de biens possible
(1, 5)
(2, 3)
Le panier (1, 5) est préféré au sens large au panier (2, 3)
 Préordre complet
Hypothèse 1 : la relation de préférence est un préordre complet i.e.
 elle est transitive
 elle est complète
May en 1954 a montré que les choix peuvent être intransitifs.
 Préférences
Définition : Soient x et y deux paniers quelconques.
 une relation de préférence stricte est notée > et est définie par
 une relation d’indifférence est notée et est définie par
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 12
 Fonctions d’utilité
Définition : une fonction d’utilité notée u est définie sur X à valeurs réelles, telle que :
. représente la relation de préférence notée , elle ne sert qu’à classer les
paniers de biens en fonction des préférences du consommateur.
Résultat 1 : Soit une relation de préférence notée . Si cette relation constitue un préordre complet
alors il existe une fonction d’utilité qui représente cette relation. Cette fonction d’utilité est définie à
une transformation affine croissante près.
Transformation monotone croissance :
dans .
, f : une fonction monotone croissance définie sur
Fonction d’utilité ordinale : Une fonction qui représente les préférences à une transformation
monotone croissante près. Soit f une fonction de dans monotone croissante. Soit u une fonction
d’utilité ordinale représentant les préférences du consommateur. Toute fonction
représente les préférences du consommateur.
Fonction d’utilité cardinale : Une fonction qui représente les préférences à une transformation affine
croissante près.
Les préférences révélées
Samuelson (1938) et Houthakker (1950) ont cherché à savoir si ces choix étaient faits comme si le
consommateur avait fait des préférences rationnelles.
U
Préférences
Choix
Choix
R, P
?
Préférences Théorie des préférences révélées
Monotonie, convexité des préférences et taux marginal de substitution
Définition : Soient deux paniers
et
pour au moins un i.
Les préférences sont monotones ssi
et
tels que
(hypothèse de non satiété)
Hypothèse 2 : Les préférences du consommateur sont monotones.
Définition : Soient
deux paniers quelconque. Soit
Les préférences sont convexes si :
Exemple :
Hypothèse 3 : Les préférences du consommateur sont convexes.
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 13
Les courbes d’indifférences
Définition : Les courbes d’indifférences relient dans le plan
où
,
l’ensemble des paniers indifférents entre-eux.
Résultat 2 : Si les préférences sont monotones, alors
 La fonction d’utilité représentant ces préférences est croissante.
 Les courbes d’indifférences sont décroissantes.
Résultat 3 : Si les préférences sont convexes, alors
 La fonction d’utilité représentant ces préférences est concave
 Les courbes d’indifférences sont convexes.
U(xi)
U(2)
U(1)
1
2
15 16
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 14
x’’’
x’’
x’
x
Définition : Le taux marginal de substitution du bien 1 au 2 mesure le supplément de bien 2
nécessaire pour compenser une diminution d’une unité de la quantité détenue du bien 1. Elle est
notée :
Remarque :
U
Courbe d’indifference
Choix
préodre complet
Monotonie
croissante
decroissante
Convexes
concaves
convexes
L’équilibre du consommateur
revenu du consommateur, en réalité la part du budget consacrée à la consommation
prix
La contrainte budgétaire : le consommateur va dépenser ce qui est égal à son budget
Programme du consommateur : recherche du panier x qui maximise l’utilité sous la contrainte
budgétaire
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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avec n=2
Remarque :
A l’optimum
Pour obtenir
on résout le système des deux équations (1) et (2)
On sait que
Cas particulier : optima en coin
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 16
Lorsque la résolution du programme conduit à
);
, l’optimum de consommation est
)
Les fonctions de demande
1)
représente les préférences
2) L’équation de la courbe d’indifférence correspond au niveau d’utilité
est donné par :
3)
4) Déterminer la fonction de demande pour
et pour
et pour un revenu R quelconque
(1)
On sait qu’à l’optimum
ou
(2) dans (1) donne :
De meme, (3) dans (1) donne :
Les effets des variations de revenu
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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0
RR’ avec R’>R
Courbe de consommation-revenu ou chemin d’expansion du revenu
↗
Bien de 1ère nécessité
(bien normal)
Bien de luxe, ↗ plus que proportionnelle
Si ↗R
Bien dit inferieur
R
Courbe d’Engel qui relie un produit particulier à l’ensemble des optima.
Les effets des variations du prix d’un bien
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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↘ ,↗
effet de substitution
↗
Effet total
↘ ,↘
effet de revenu
↘
(Cas où les deux biens sont normaux)
↘ ,↗
↗
↗
(Si le bien 1 est dit inférieur, pain par ex)
Cas particulier :
Bien inferieur + effet revenu > effet de substitution
↗
Effet Giffen
5) Supposons que le revenu du consommateur soit R=20 et que le prix du bien 1 passe de 2 à 3 i.e.
a) Calculer les optima du consommateur avant et après augmentation du prix.
b) Déterminer l’effet de substitution et de revenu.
Avec
et
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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a)
et
et
b)
(6) dans (7) donne :
d’où
Effet de substitution :
Effet de revenu :
Les élasticités
Elasticité : mesure de la sensibilité de la demande du consommateur aux évolutions des prix ou du
revenu
 Elasticité-revenu :
↗R de 1%
↗
de 0,25%
Bien normaux
Bien inferieur
Bien de 1ere nécessite
0
↗R=
i
Bien dit de Luxe
1
↘R=↗ i
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 20
 Elasticité-prix directe :
Ex:
 Elasticité-prix croisée :
Indépendance
Complémentarité
Substituabilité (brut i.e. sans les effets de revenus)
0
b) Les lois d’Engel
Ce sont des lois empiriques qui semblent dire que tous les consommateurs se comportent de la
même façon. Engel mène une enquête en 1857 des ménages, et refait la même en 1895 (40 ans plus
tard). Il suit une génération. Il repère 4 lois :
 Plus le revenu est élevé, plus la part des dépenses de la consommation de biens alimentaires
est faible.
 Le coefficient budgétaire du poste vêtement est stable
 La même stabilité est observée pour le poste logement, combustibles et éclairages
 Hausse de la part des dépenses diverses constituées de l’hygiène, santé, distraction,
transports.
3) Phénomènes institutionnels et sociaux
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 21
a) La thèse de la filière inversée de J.K. Galbraith
On retrouve cette thèse dans « Le nouvel Etat industriel » de Galbraith (1967)
Il décrit le comportement de consommation durant les Trente Glorieuses. Le choix offert aux
consommateurs est relativement faible car :
 Il y a un faible nombre d’offreurs : développement des grandes entreprises, structure de
marchés oligopolistiques.
 L’influence du marketing pousse le consommateur vers un type unique de consommation à
grand renfort de publicité et marketing, les quelques offreurs vont n’offrir qu’un nombre
restreint de biens.
C’est pourquoi Galbraith parle de filière inversée : pas de situation néo-classique où c’est le
consommateur qui va orienter la structure du marché. Ce sont les entreprises qui décident et
imposent leurs produits au consommateur. L’essentiel de la consommation concerne des biens qui
ne correspondent pas aux besoins primaires. Les grandes entreprises décident de quels types de
biens les consommateurs vont consommer et les poussent à consommer
Dans la théorie néo-classique, le consommateur a des préférences qui vont se traduire par des choix
(selon la contrainte budgétaire).
Thèse du consommateur roi : c’est le consommateur qui décide de ce qui va être produit, déterminé
par les goûts du consommateur. Lorsque l’offre augmente, la demande suit.
Consommateur roi = théorie néoclassique
Loi de Say = théorie néo-classique
vs
vs
Filière inversée (Galbraith)
Contrainte de débouchés (Keynes)
Consumérisme : les consommateurs essayent de réagir face à cette toute puissance des entreprises,
ils forment un groupe de pression : le mouvement consumériste. Les consommateurs s’organisent
pour exiger des entreprises leur fournissent toutes les informations nécessaires pour qu’ils puissent
faire leurs choix. Cela s’est traduit par l’étiquetage des produits et l’affichage des prix, la composition
des produits… (Ex : Ralph Nader)
b) Revenu relatif, effet de démonstration, effet d’imitation
Théorie du revenu relatif de Duesenberry. Il constate empiriquement que le niveau d’une classe de
revenu est influencé par l’étendu des revenus de l’ensemble de la population. Pour lui, l’effet cliquet
a également un effet d’imitation, on consomme comme ceux qui appartienne à notre classe
consomme (« Vous imitez votre passé »)
Veblen (1899) « Théorie de la classe de loisirs » est très critique par rapport à la théorie néoclassique.
Il critique la théorie du choix du consommateur, il met en avant le côté ostentatoire de la
consommation. « Pour s’attirer et conserver l’estime des hommes il ne suffit pas de posséder
richesses ou pouvoirs, il faut encore les mettre en évidence », d’où cette aphorisme « Ce qui n’est
pas cher ne vaut rien ». La consommation ne serait donc pas rationnelle mais ostentatoire et ne
remplirait qu’une fonction sociale de prestige.
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 22
c) Culture de classe et habitus
Les individus ne font plus de choix, on parle de déterminisme total (Bourdieu et Halbwachs)
Halbwachs « La classe ouvrière et les niveaux de vie » (1913) : c’est une sociologie durkheimienne. Il
observe que les ouvriers dépensent plus pour l’alimentation et moins pour le logement que les
employés. Cela montre les limites des interprétations des lois d’Engel. La structure de consommation
dépend des habitudes et des représentations sociales, qui dans tel ou tel groupe social, s’attachent
aux consommations. C’est un phénomène purement social voire culturel : c’est dans les habitudes du
groupe social ouvrier de consacrer une partie de leur revenu à l’alimentaire.
Chombard de Lauwe « Recherche sur les comportements sociaux de consommation » (1956) : il
mène une enquête entre 1948 et 1953 qui porte sur les travailleurs manuels de la région parisienne.
C’est une des premières enquêtes à avoir fait évoluer la méthode sociologique car on s’appuie sur
une méthode qualitative. Il met en évidence que la consommation d’alcool chez les ouvriers a une
place plus importante que chez les autres catégories sociales. Cette consommation a une fonction
sociale, car elle a lieu après le travail, et elle renforce la cohésion au sein du groupe.
Bourdieu s’intéresse à la signification de la consommation.


Habitus : ensemble des dispositions à agir, penser, percevoir, sentir, d’une manière
déterminée
Socialisation : ensemble des mécanismes par lesquels les individus font l’apprentissage des
rapports sociaux entre les hommes et assimilent les normes, valeurs, croyances d’une société
ou d’une collectivité.
d) Moyennisation ou différenciation des comportements de consommation ?
Cette question concerne les pays émergeants et les pays développés après la 2nde GM, mais la
question se pose déjà à la fin du XVIIIème siècle.
Arguments en faveur de la moyennisation :




Hausse du niveau de vie (lois d’Engel)
Baisse des prix, grâce aux progrès technique
Etat-Providence (réduction des inégalités et ↗consommation collective)
Production de masse d’un même produit possible grâce aux oligopoles
Néanmoins, les clivages en termes de consommation persistent.
Arguments contre la moyennisation :
 Les consommations restent spécifiques aux groupes sociaux
 Les inégalités, en particulier de revenus, existent encore, voire ressurgissent dans quelques
pays développées
 Les classes sociales n’ont pas tout à fait disparues
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 23
4) Niveau et structure : l’exemple de la France depuis 1945
On peut opposer 2 périodes : celle des Trente Glorieuses (5% pour la consommation), puis l’après
Trente Glorieuses (2% pour la consommation).

Pendant les Trente Glorieuses : développement de consommation des produits standardisés.
Augmentation du taux d’épargne, le revenu disponible augmente donc la consommation
augmente.

Après Trente Glorieuses : baisse du revenu car inflation et baisse de la consommation.
En 1985 : reprise conjoncturelle, moins d’épargne
En 1990 : Paradoxe de l’épargne : contrairement à ce qu’on observe, sens inverse entre revenu et
épargne. Le revenu baisse alors que l’épargne continue à augmenter. L’inflation continue à ralentir.
Certes, les taux d’intérêts restent élevés, mais ce n’est pas nouveau et il y a une décrue des taux
d’intérêts. Explication : il y a une chute de la confiance des ménages et des entreprises. Le chômage
est particulièrement élevé (12%).
L’alimentation représentait 1/3 en 1960, elle représente 12% aujourd'hui.
Equipement du logement : baisse du aux évolutions des prix relatifs (PT, mondialisation)
Les prix relatifs ont baissé ce qui explique la baisse du coefficient.
Est-ce que le revenu et prix relatifs suffisent pour expliquer la structure de la consommation ?
-
-
Les lois d’Engel ne suffisent pas pour expliquer la structure de la consommation
Il y a des facteurs sociaux-culturels : mutations dans la société de la consommation  on
constate l’épuisement de la société de consommation de produits standardisés des Trente
Glorieuses.
Affaiblissement des classes sociales : baisse de la part des ouvriers dans la population active,
sentiment d’appartenance à une classe sociale particulière
On voit se développer d’autres références qui vont constituer des points de repère. Ex :
mouvement qui constituent des sous-cultures, musique notamment.
Thème alimentaire : « vache folle », « grippe aviaire »  on consomme moins ou plus du
tout de ces produits. Comportement de focalisation en matière de consommation.
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 24
-
III)
Phénomène de plus en plus important (Ex : commerce équitable + commerce vert  on se
soucie de plus en plus de l’environnement)
Au niveau social, cela permet de différencier les groupes. La consommation permet de créer
une différenciation des groupes
La question des différenciations nationales voire régionales : types de consommation
spécifiques.
L’INVESTISSEMENT
1) Formes de l’investissement et sources de financement
a) Les formes de l’investissement



Investissement matériel immatériel (la FBCF mesure très mal l’investissement immatériel)
On n’inclut pas dans la FBCF la R&D et la formation du personnel.
L’objectif de l’investissement est de relancer l’économie.
L’investissement net = investissement brut – investissement de remplacement
Formation nette de capital fixe = FBCF – consommation de capital fixe
L’investissement de capacité productivité
Accroître les capacités de production
productivité (économise le travail, incorpore du PT)
b) Les sources de financement des investissements des entreprises
Financement interne
Financement externe
Autofinancement
Direct (marché financier i.e. par le biais d’action ou d’obligation)
Indirect (crédit via la création monétaire des banques de 2nd rang)
2) Les déterminants de l’investissement des entreprises
a) Le rôle de la demande
Il y a deux types de déterminants :
La demande constatée
La demande constatée est le fait que si la demande augmente à l’instant t, les entreprises vont
investir à t+1 dans le but de répondre à cette demande, et cela :
 Si le taux d’utilisation de capacité de production est à 100%
 Si les entrepreneurs cherchent toujours à répondre à la demande
 Si le coefficient de capital est fixe
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 25
 Pas d’ajustement par les prix mais par les quantités
 S’il y a absence de stock
 Question du coût
On suppose que les marchés ne soient pas en situation de monopole ou oligopole sinon l’ajustement
se fera par les prix.
Le principe de l’accélérateur : Dans une économie guidée par la demande
é
Ce principe d’accélérateur par Aftalion (1912) est repris et popularisé par Keynes.
La demande anticipée
L’investissement engage l’entreprise sur plusieurs périodes, elles anticipent une demande forte.
Chez Keynes, l’investissement augmente lorsque l’efficacité marginale du capital est supérieure au
taux d’intérêt i.e. lorsque l’investissement va engendrer un bénéfice supplémentaire et non le
diminuer compte tenu de la demande anticipée attendue par les entreprises.
Efficacité marginale du capital : rendement escompté de l’investissement compte tenu de la
demande anticipée par les entrepreneurs. Recettes futures incertaines.
La demande anticipée est un phénomène social collectif. L’investissement peut être relancé si on
baisse les taux d’intérêts.
b) Les coûts de production
La contrainte de débouché n’est pas considère comme déterminante dans le choix des entrepreneurs.
Pour maximiser son profit, il faut faire baisser les coûts totaux. Ainsi une entreprise va chercher à
baisser les coûts du capital et du travail. Les coûts du capital et son niveau dépendent des taux
d’intérêts et celui du travail de la masse salariale. Les effets de variation des salaires sur
l’investissement sont difficiles à appréhender. Plus la masse salariale est importante, plus
l’augmentation des salaires va engendrer des effets coûts importants. Rentre en compte la fiscalité,
les consommations intermédiaires (énergie, matières premières…).
c) La profitabilité et les contraintes de financement
Marchés de capitaux = marché d’actions et d’obligations
Ratio q et profitabilité (financement externe direct)
Quand une entreprise lève des capitaux sur le marché, elle transfère une partie du pouvoir aux
acquéreurs des actions. Le risque est de perdre la propriété de l’entreprise mais c’est le mode de
financement le moins coûteux possible.
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 26
Quelle est l’influence que peut avoir l’évolution des marchés d’actions sur l’investissement des
entreprises ?


Lorsque les cours des actions augmentent, cela facilite les émissions d’action nouvelles, donc
leur financement.
Mais pour les entreprises, elles peuvent elles-mêmes acheter des actions (arbitrage) : le lieu
entre le marché financier et investissement va être un peu différent, les conséquences moins
optimistes.
Keynes « Il serait absurde en effet de créer une entreprise nouvelle à un certain coût si on peut
acquérir une entreprise identique à un prix moindre. »
Pour Tobin
Si ↗q
↗I
Sinon ↘q
↘I
La demande anticipée continue de jouer un rôle primordial ici car c’est une composante de
l’efficacité marginale du capital.
Selon Tobin et Keynes, quand les marchés financiers sont prédominants dans une économie, la
fluctuation de ces derniers va être plus importante pour déterminer le niveau de l’investissement
que le niveau de la demande anticipée.
Malinvaud (1983) va mettre l’accent sur la rentabilité de l’offre. Pour un entrepreneur qui souhaite
maximiser son profit, ce n’est pas le taux de marge mais le taux de profit qui doit être le critère de
décision d’investir. Une entreprise ne prendra la décision d’investir seulement si cela lui est plus
profitable que de faire un placement financier. Ainsi, avant d’investir, elle doit faire attention à la
profitabilité de l’investissement qu’elle envisage,
, avec r le rendement
moyen d'un placement financier. Si la profitabilité est négative alors il est plus sage de placer son
capital car il croîtra plus.
Les déterminants de l’investissement sont donc :




Le taux d’intérêt
Le rendement sur le marché d’actions
Le profit
La demande anticipée
Financement externe indirect
 Les entreprises sont incités à s’endetter si la rentabilité économique > taux d’intérêt réel : la
rentabilité financière est d’autant plus élevée que le taux d’endettement fort. Effet de levier.
 Les entreprises sont incités à se désendetter si la rentabilité économique < taux d’intérêt
réel : la rentabilité financière est d’autant plus faible que le taux d’endettement est fort.
Effet de massue/ de boomrang.
L’acquisition de capital non financier est financée par les fonds propres et les dettes financières.
Ainsi
. On définit la rentabilité économique comme étant la rentabilité de tout le
capital investi quelque soit sa provenance
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 27
;
La rentabilité financière intéresse plus les actionnaires, il se calcule ainsi :
Financement interne
On s’intéresse au rôle du profit qui permet l’investissement, via l’autofinancement. En effet, plus le
taux de profit est élevé, plus il permet de dégager de l’autofinancement (contexte sans contraintes
de débouchés).
La part de la richesse crée qui revient à l’entreprise (taux de marge
) est-elle importante ?
Les différentes contraintes de financement jouent un rôle sur l’investissement, forcément lié à une
situation où il n’y a pas de concurrence pure et parfaite.
Théorème de Modigliani-Miller: (1958) la structure financière d’une entreprise est sans effet sur
l’investissement dans un contexte de CPP. Quelque soit la manière dont elle finance l’investissement,
cela n’a aucune influence sur le niveau de l’investissement.
3) Epargne, investissement, activité économique et croissance économique.
Est-ce l’épargne ou l’investissement qui est favorable à l’activité économique ?
Epargne = production – consommation
A l’échelle macroéconomique :
L’épargne est favorable au PIB car c’est une offre de capital, donc le capital augmente ce qui permet
l’investissement. Mais c’est une thésaurisation car elle n’alimente rien.
↗S avec
4) L’exemple de la France depuis 1945
Trois périodes sont à distinguer :
-Les Trente Glorieuses (1945-1970) : taux d’investissement > 20%
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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- 1970-1985 : climat défavorable pour l’investissement du aux chocs pétroliers
- 1985 - ???? : reprise cyclique de l’investissement
- L’investissement croît à un rythme élevé pour atteindre un taux d’investissement > à 20% à la fin
des Trente Glorieuses du à une forte demande tout au long de la période, mais également aux forts
investissements de l’Etat, effet accélérateur, volonté d’oublier la guerre et ses privations :
consommation de masse, le financement est facile car le taux d’intérêt (réel) est bas dû au politique
monétaire d’inspiration keynésienne rentabilité économique élevée (taux de marge 30% à la fin
des Trente Glorieuses). En France, le financement va passer exclusivement par le crédit bancaire, car
l’autofinancement est faible et le marché des capitaux peu développé. L’augmentation des salaires
explique l’augmentation forte de la demande, ce qui renforce l’effet d’accélérateur et le climat
optimiste. Grâce à l’accélérateur qui favorise l’offre (effet d’offre et de demande), il y a une hausse
du revenu des ménages cercle vertueux.
- Chute du taux d’investissement (il passe de 20% à 15%) qui s’entame après le choc pétrolier. En
tendance, le taux d’investissement est en forte diminution. C’est une période de crise, donc l’effet
d’accélérateur se produit à l’envers, il y a un ralentissement de l’activité économique qui se traduit
par une baisse de l’investissement. Néanmoins jusqu'à un certain temps, le climat des affaires reste
optimiste, reste l’illusion des Trente Glorieuses. Les effets demande jouent un rôle secondaire sur
l’offre durant cette illusion.
La chute du taux d’investissement est très en phase avec la chute du taux de marge. Le partage de la
VA devient défavorable aux entreprises vers les années 70 car le salaire des employés est revalorisé
de 14% (obligatoire), il y a une forte inflation (10%), ajustement des salaires indépendamment de la
VA. C’est une volonté politique économique (domine encore les idées keynésiennes, où en période
de crise, il ne faut pas arrêter d’augmenter les salaires.)
Les syndicats ont aussi un poids important. Enfin, l’augmentation des prix de consommations
intermédiaires et le choc pétrolier jouent un rôle sur la chute de la rentabilité des entreprises.
Facteurs financiers : financement bancaire majoritairement. Or, les taux d’intérêts (réels) sont très
faibles jusqu’à la fin des années 70 car les taux nominaux restent faibles. La politique monétaire reste
souple (politique keynésienne). Cela aurait du favoriser l’investissement, donc c’est un facteur
explicatif qui n’intervient pas, mais les entreprises vont massivement s’endetter (taux d’intérêt réel =
nominal – inflation, a cette époque le taux d’intérêt réel est négatif) pour financer les dépenses
courantes donc il y a un effet de levier très fort. L’endettement aura une influence sur les
investissements vers les années 80, mais au début des années 80, le taux nominaux s’envolent, les
taux réels atteignent un niveau relativement élevé (effet boomerang qui s’annonce). La chute du
taux d’intérêt s’accélère.
- C’est une succession de périodes :
 1er cycle entre 1984 et 1990 : chute brutale, fin vers 1998.
Phase ascendante : reprise conjoncturelle. Au niveau de la politique économique, rigueur +
crise du syndicalisme (désindexation des salaires sur les prix), favorable à la rentabilité
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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économique des entreprises (1986 : contre choc pétrolier, la rentabilité économique des
entreprises se redresse car le prix des matières premières diminue).
Développement des marchés capitaux qui permet des nouvelles possibilités de financement
mutations financière, taux d’intérêt réel de 6% (fort) et amorce de la désinflation qui
augmente le taux d’intérêt.
Cette reprise est vive mais relativement modeste et courte (le taux d’investissement ne
dépasse pas les 20%)
Autre facteur : la demande anticipée n’est pas spécialement favorable comparée à la
demande constatée.
 Début des 90’ : le taux d’investissement chute brutalement et profondément. (FBCF -10%), il
atteint des niveaux records à la baisse.
Le facteur est la demande anticipée, le climat des affaires est déprimé.
La rentabilité économique reste forte et les taux d’intérêts restent élevés. Les entreprises
continuent à chercher à se désendetter, il y a un effort d’épargne de la part des entreprises.
Le taux d’autofinancement est alors supérieur à 100% dans les années 90.
La France dégage des excédents en termes de balance commercial  atonie
d’investissements.
 Fin des 90’ – 2002 : ce cycle coïncide avec la bulle internet : les entreprises qui sont crées et
vers lesquelles les capitaux affluent. Incitations fortes à l’investissement puisque tout et
n’importe quoi se finance. Le développement des marchés de capitaux permet de stimuler
directement l’investissement. Orientation favorable de la demande. Les taux d’intérêts réels
ne dépassent pas 4% (phénomène de décrue lente). Le taux d’autofinancement amorce son
retournement, on passe en dessous des 100%, décrue qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Le
taux de marge est très élevé. La baisse du taux d’autofinancement est un signe
d’endettement des entreprises pour investir. Depuis 1998, le taux d’épargne des entreprises
décroît car le pouvoir de négociation des actionnaires s’est renforcé, donc n’alimente pas
l’épargne. Cela peut, à terme, avoir des conséquences négatives sur l’investissement.
IV)
REPARTITION ET INEGALITES
1) Répartition primaire et redistribution
a) Définitions
La redistribution est-elle légitime ou non ? Quels sont les mécanismes qui aboutissent à la répartition
lorsque l’Etat n’intervient pas ?
Répartition primaire : est issue de la participation à l’activité productive.
Redistribution de revenu : est liée à la décision de l’Etat visant à corriger la répartition primaire. Il y a
autant de type de distribution que de façon de découper la société. Il y a aussi la redistribution
verticale et horizontale.
b) Comment expliquer la formation des revenus primaires ?
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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 La rémunération à la productivité marginale : certains sont plus productifs que d’autres, cela
explique les écarts de revenus (théorie néo-classique). Ils sont rémunérés à un niveau de
production. Cela suppose une situation de CPP. C’est le marché qui pousse à une telle
rémunération
 Le rôle des négociations dans la formation des salaires
 Fixé à partir de négociations collectives (rapport de force entre syndicats de salariés
et patronaux)+ rôle de la politique économique (ex : SMIC). C’est une façon de
représenter la formation du salaire. L’Etat a un moyen direct d’intervenir dans la
répartition primaire. Il est lui-même un employeur
 Chez les nouveaux keynésiens, la formation des salaires repose sur des négociations
individuelles, ressemble à la théorie néo-classique, mais pas de CPP, car l’asymétrie
d’information est présente. Les relations offreurs-demandeurs n’impliquent pas une
rémunération à la productivité marginale.
 Le statut ambigu du profit : ne correspond pas au bénéfice dans la comptabilité, et on ne sait
pas ce qu’il rémunère.
Aujourd'hui,
Le problème est qu’on incorpore le coût du capital lui-même. On a du mal d’emblée à
reconnaître la légitimité du profit.
c) Doit-il y avoir redistribution ?
La redistribution cherche à diminuer certaines inégalités (Capital-travail, salaires, actifs-inactifs)
 La répartition primaire est-elle juste ?
 Pour les auteurs libéraux, la justice de la répartition est assez largement garantie par
le laisser faire. Passe par le respect de la propriété privée, de la concurrence. Si les
principes de base du marché sont respectés, alors on considère que la répartition des
revenus est juste. On parle donc de justice contributive (théorie néo-classique). Dans
un tel cadre (CPP), le profit est nul car les facteurs de production étant rémunérés à
leur production marginale et prix du marché, il ne peut pas y avoir d’activités dans
lesquelles la rémunération dégagée par cette activité excède la rémunération des
facteurs de production. Tendance à l’égalité des prix. Ce modèle est cohérent,
néanmoins la répartition est assez disputée.
 Le problème posé par le chômage involontaire et les imperfections de marché (point
de vue Keynésien) : si on s’inscrit dans un cadre néo-classique, la répartition n’est
juste que s’il y a CPP. Si on sort de ce cadre, la rémunération est illégitime. Les
nouveaux keynésiens vont aller plus loin : le salarié est seul à connaître sa
productivité, cela pousse le patron à le payer plus. Chez Keynes, le problème posé est
la question du chômage, c’est l’injustice qui découle du chômage : il y a des individus
qui souhaiteraient contribuer à l’activité économique mais c’est la défaillance du
marché qui les en empêche.
 Liberté de choix ou rapports de domination (Marx) : le fait qu’on puisse accéder à
une répartition juste est lié à l’activité économique. Les individus sont libre de
contribuer à la production ou non, mais possible que si l’économie fonctionne
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
Page 31
parfaitement. Dans l’analyse marxiste, la liberté des individus à la production est une
illusion car l’économie capitaliste repose sur des inégalités. Le fondement est qu’on
ne peut accumuler des richesses que si on a du capital au départ. Ils peuvent
l’accumuler grâce à l’exploitation des prolétaires, qui sont rémunérés au minimum.
La redistribution peut-elle alors résoudre ces injustices ? Non, pour les marxistes, il
faudrait supprimer le système capitaliste.
 Quelle redistribution ?
Le dilemme équité-efficacité : pour les libéraux, la redistribution se paiera par une inefficacité
économique. La seule intervention admissible concerne les règles. De plus, la redistribution n’est pas
qu’inutile mais également néfaste (effet désincitatif).
Pour certains, aborder la question de la justice sociale est un problème qui implique des valeurs et
des choix. Question du choix qui doit être bénéfique de cette redistribution. La question de
l’efficacité est toujours mêlée à la redistribution. L’aversion aux inégalités est supérieure en Europe
occidentale.
Dans certains cas, il n’y a pas d’opposition entre équité-efficacité car les inégalités peuvent être
sources d’inefficacité. Les inégalités provoquent des phénomènes d’exclusion.
2) L’exemple de la France depuis 1945
Les grandes tendances qu’on observe sont différentes des autres pays développés. Les inégalités K-L
augmentent durant les Trente Glorieuses. Le taux de marge reste élevé, ce qui dénote un partage de
la VA plus favorable au K plutôt qu’au L. Malgré l’intervention forte de l’Etat en matière de
redistribution, il ne parvient pas à corriger les inégalités issues de la répartition primaire.
Alors que dans la plupart des pays développés, les inégalités se réduisent, ce n’est pas le cas en
France. Elles se réduisent plus tard de manière continue, alors qu’aux Etats-Unis, les inégalités
augmentent depuis les 80’.
On explique cela par le fait que malgré la crise de l’Etat-Providence, on voit son effet réducteur
d’inégalités se développer.
CHAPITRE I : LES GRANDES FONCTIONS ECONOMIQUES
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