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Année scolaire 2012-13
SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
Chapitre 8
La monnaie et le financement de l’économie
I. Monnaie et création monétaire
Introduction
A. A quoi sert la monnaie ?
A1. Les formes de la monnaie
A2. Les fonctions économiques de la monnaie
A3. Les fonctions sociales et politiques de la monnaie
B. Qui crée la monnaie ?
B1. Les crédits font les dépôts
B2. Le contrôle de la création monétaire par la banque centrale
Objectifs
Savoirs
Savoir-faire
- Comprendre les avantages de la monnaie et les
fonctions qu'elle remplit
- Identifier les formes qu'elle revêt et la façon dont
fonctionnent les systèmes de paiement dématérialisés
dans les économies contemporaines
- Comprendre d’ vient la monnaie, comment elle est
créée, et quel est le rôle de la banque centrale
européenne
- Savoir exploiter les informations contenues dans un
document
Notions à acquérir : Fonctions de la monnaie, formes de la monnaie, masse monétaire, marché monétaire, banque centrale,
prêteur en dernier ressort
Que dit le programme ?
« Par contraste avec des situations d'échange non monétisé, on mettra en évidence les avantages de la monnaie et les fonctions
qu'elle remplit. On évoquera les formes qu'elle revêt et on expliquera (en prenant comme exemple le paiement par carte
bancaire) comment fonctionnent les systèmes de paiement dématérialisés dans les économies contemporaines.
On présentera, à l'aide d'exemples simples, le processus de création monétaire par les banques commerciales les crédits font
les pôts »). On montrera le rôle central du marché monétaire. On citera les autres sources de la création monétaire (créances
sur le Trésor et devises). Pour ce faire, on définira la banque centrale comme la « banque des banques » et on montrera
l'importance de son rôle pour assurer la liquidité (notamment lors des crises de confiance) et préserver le pouvoir d'achat de la
monnaie. »
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Année scolaire 2012-13
Chapitre 8
La monnaie et le financement de l’économie
Dossier documentaire :
I. Monnaie et création monétaire
Sensibilisation/Introduction
Document 1. Manuel page 120 doc. 1 « Du troc à l’échange » + Questions 1 à 3
Les problèmes posés par le troc sont de pouvoir trouver deux personnes susceptibles de vouloir échanger deux produits
différents au même moment et de pouvoir évaluer la valeur des biens, c’est-à-dire de mettre en évidence une relation
d’équivalence entre deux produits.
La monnaie est l’ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents économiques pour régler leurs transactions. Elle
facilite les échanges puisque tout le monde en désire et rend possible l’évaluation puisque chaque produit est évalué par un
prix.
A. A quoi sert la monnaie ?
A1. Les formes de la monnaie
Document 2. Manuel page 120 doc. 2 + Questions 4 à 6
Document 3. Manuel page 124 doc. 10 + Questions 27 à 30
Document 4. Manuel page 124 « Découvrir : évolution des formes actuelles de la monnaie » + Questions a) à c)
Les moyens de paiement ne sont pas de la monnaie. Les instruments (ou moyens) de paiements (chèques, virement, etc.)
permettent de faire circuler de la monnaie scripturale ; ils ne sont donc pas de la monnaie en tant que telle, mais simplement un
instrument d’utilisation de la monnaie.
A2. Les fonctions économiques de la monnaie
Document 5
Retrouver les fonctions économiques de la monnaie suggérées par chacune des photos
Unité de compte
Document 6
Unité de compte ou étalon de valeur : la monnaie sert à évaluer la valeur des biens et services. Elle permet d'exprimer le prix
des produits dans une unité commune et introduit en ce sens une simplification des comptes des agents. […]
Les partisans de la thèse fonctionnaliste voient dans la monnaie un moyen de simplifier les échanges lorsque le troc devient trop
complexe.
Source : P.-A. Corpron et al., Analyse économique et historique des sodées contemporaines, Bal, 2010
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Intermédiaire d’échange
Document 7
Intermédiaire des échanges ou équivalent général : [la monnaie] est ici perçue comme un moyen de rompre les relations
bilatérales d'une économie de troc. Dans une telle économie, les échanges ne peuvent se réaliser que lorsque deux conditions
sont simultanément réalisées :
- les individus qui souhaitent échanger disposent chacun du bien (ou service) désiré par l'autre ;
- les deux protagonistes sont d'accord sur le rapport d'échange des produits.
La nécessité de cette « double coïncidence des désirs » rend l'échange aléatoire. La monnaie permet de rompre cette relation
en dissociant les échanges dans le temps ou dans l'espace. Elle est acceptée par tous comme un équivalent général,
permettant ensuite d'acquérir les produits souhaités.
Source : P.-A. Corpron et al., Analyse économique et historique des sodées contemporaines, Bréal, 2010
Réserve de valeur
Document 8
serve de valeur : la fonction d'équivalent néral impose que la monnaie garantisse la valeur des biens dans le temps. La
monnaie est ainsi, selon l'expression de Keynes « un lien entre le présent et l'avenir ».
Source : P.-A. Corpron et al., Analyse économique et historique des sodées contemporaines, Bréal, 2010
La monnaie permet donc d’acquérir n’importe quel produit à tout moment : c’est un actif parfaitement liquide.
A3. Les fonctions sociales et politiques de la monnaie
Document 9. Manuel page 122 doc.6 « L’intégration sociale par la monnaie »
Document 10. Manuel page 123 doc. 8 « La monnaie unique européenne, un lien social et politique »
a) Retrouver les fonctions de la monnaie énoncées dans le document 9.
b) Questions 21 à 23 (document 10) Elle sert à homogénéiser les groupes sociaux divers ou antagonistes, au même
titre qu’une langue (régions) : Les monnaies nationales ont tout d’abord disparues au profit d’une monnaie
communautaire et l’émission de monnaie est désormais dictée par la BCE, même si cela s’effectue en relation avec
les banques centrales des pays membres. On assiste donc à un transfert de la souveraineté nationale à la
souveraineté communautaire. Rois : pouvoir de battre monnaie (frappée à leur effigie : reconnu Louis XVI !)
B. Qui crée la monnaie ?
Document 11. Manuel page 121 doc. 3 « L’histoire de la monnaie papier » + Question 8
Avec l’apparition des billets, on a émis plus de billets que la quantité strictement équivalente à leur stock d’or (dans la mesure
les clients convertissaient seulement une faible part de leurs billets en monnaie métallique et en or). Dès ce moment-là, le
processus de création monétaire avait commencé. D’ailleurs, dans l’entre deux guerre, pièces et billets ne sont plus convertibles
en or ! Aujourd’hui, la monnaie est principalement scripturale, ce sont donc les banques commerciales qui créent de la monnaie,
mais celle-ci reste encadrée.
Document 12. Manuel page 125 doc. 14 « Composition de la masse monétaire de la zone euro » + Questions 41 à 43
La masse monétaire correspond à l’ensemble de la monnaie regroupée dans différents agrégats en fonction de leur liquidité (de
leur plus ou moins grande disposition immédiate). Auj : zone euro. Elle va varier en fonction de la création et destruction
monétaire
B1. Les crédits font les dépôts
Document 13. A la recherche des créateurs de monnaie
Premier suspect : la planche à billets. J’en entendais souvent parler à la télévision. […] Mais au fait, qui la faisait tourner cette
fameuse planche ? […] Je décidais de faire un tour à la Banque de France*, chargée de la fabrication de la monnaie. L’accueil fut
plutôt réservé, au secrétariat général chargé de l’impression des billets. […]
‘’Vous imprimez bien des billets et ils vont quelque part.
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- Certes, les banques peuvent retirer à nos guichets, mais elles ont chacune un compte dans nos livres qui est aussitôt débité, de
la même façon que celui d’un particulier qui effectuerait un retrait d’espèces dans une banque commerciale. La monnaie ainsi
mise en circulation existait auparavant’’. […]
Tiens, tiens… Et si justement on allait voir du côté des banques. […] J’obtins de sérieux indices en allant rendre visite à M. Jean-
Marie Albertini, un type très informé des rouages de l’économie.
‘’Pour 83 %, ce sont les crédits accordés par les banques qui sont à l’origine de nos moyens de paiement actuels’’, assure-t-il,
poursuivant : ‘’Lorsqu’une banque ordinaire accorde un crédit, elle peut le faire sans disposer dans ses caisses de la somme
correspondante. Elle inscrit tout simplement au crédit du compte de celui à qui elle fait crédit le montant du prêt accordé. Elle
crée de la monnaie scripturale’’. […]
Pour tirer les choses au clair, je sonnai à la Banque Vernes et rencontrai un créateur de monnaie. […]
‘’Alors, comment faites-vous pour créer de la monnaie ?’’ demandai-je à M. Lasfargues
- D’abord, nous n’avons pas d’imprimerie au sous-sol, a-t-il tenu à préciser. On crée de la monnaie scripturale, c’est-à-dire par un
simple jeu d’écriture en compte lorsqu’on met en place un crédit. Par exemple, vous me demandez un prêt de 100 000 [euros].
Je l’écris sur votre compte.
- Et une fois que je l’ai dépensé, comment faites-vous ?
- Et bien supposons que votre fournisseur soit à la BNP. Celle-ci présente un chèque et nous sommes obligés de payer.
Concrètement, il y aura un transfert de 100 000 du compte de la Banque Vernes au compte BNP sur les livres de la Banque de
France.
- D’accord, mais il y a bien un moment où les comptes vont se solder ?
- En effet, poursuit M. Lasfargues en bon pédagogue. Ce mécanisme n’est pas illimité.
* La banque de France dépend de la Banque Centrale qui est la définie comme la banque des banques
Source : Olivier Languepin, Science et Vie Economie, n°12, déc 1985
a) Quels sont les différents suspects en matière de création monétaire ? BdF (monopole de fabrication des billets de
banque) et banques commerciales
b) Lequel semble être le plus responsable de la création monétaire ? Banques commerciales « pour 83% … actuels »
Fabriquer des billets ou des pièces n’est pas créer de la monnaie : pas de modification de la masse monétaire, cad la monnaie
qui circule dans le pays, juste transformation de monnaie scripturale en billets (idem, retrait au distributeur !)
Conclusion : la fabrication de billets par la Banque Centrale ou de pièces par le Trésor Public n’est pas de la création monétaire.
La création monétaire met toujours en relation deux catégories d’agents différents : les agents non financiers et les agents
financiers qui ont le pouvoir de création monétaire.
Exercice : Circuit simplifié de création monétaire
Supposons un pays fictif constitué d’un ménage, d’une Société financière (S.F : banque) et d’une Société non financière (S.N.F :
entreprise automobile) :
BANQUE (S.F)
Compte
Ménage
Compte
S.N.F
Avant
remboursement
+ 10000€
+ 50 000€
MENAGE
ENTREPRISE (automobile) (S.N.F)
Crédit accordé
de 20 000 euros
= Création monétaire
Remboursement du
crédit de 20 000 euros
= Destruction monétaire
Dépôt de 20 000 euros
Vente d’un bien (voiture)
Achat d’un bien (voiture) à 20 000 euros
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a) Quel est le flux réel ? Le flux monétaire ? biens, services, travail & monnaie
b) Quel est le montant de la masse monétaire dans ce pays fictif avant le crédit accordé pour l’achat de la voiture ?
60 000 euros
c) Quel est le montant de la masse monétaire dans ce pays fictif après le remboursement du crédit ? 80 000 euros
d) D’où viennent la création et la destruction de monnaie ? Le crédit augmente le montant de la masse monétaire et le
remboursement du crédit le diminue.
La masse monétaire est la quantité de monnaie en circulation dans une zone économique ou monétaire.
Document 14. Les trois sources de création monétaire
Les banques de second rang1 créent de la monnaie scripturale à l’occasion de trois types d’opérations.
Lorsqu’elles octroient des crédits aux agents non financiers, tels que les ménages et les entreprises. Elles acquièrent en
contrepartie des titres de créance sur l’économie. […]
Lorsqu’elles accordent un crédit au Trésor public (qui gère les finances de l’Etat). Les banques de second rang acquièrent en
contre partie des créances du Trésor en souscrivant des bons du Trésor.
Lorsqu’elles créditent le compte d’un agent, en échange de devise. Elle acquiert alors une créance sur l’extérieur. […] Soit un
producteur français X, qui exporte aux Etats-Unis et qui reçoit des dollars. […] Le producteur X demande à sa banque de
convertir les dollars en euros, au taux de change2 en vigueur : la banque crée la monnaie scripturale en créditant son compte en
euros, et acquiert en contrepartie une créance sur les Etats-Unis.
1 La banque centrale est la banque de premier rang, les banques commerciales sont des banques de second rang.
2 Prix d’une monnaie par rapport à une autre.
Source : Emmanuel Combes, précis d’économie, PUF, coll. Major, 2009
a) Rappeler les 3 sources de création monétaire. Accorder des crédits à l’économie en finançant les ménages ou les
entreprises dans leurs projets de consommation ou d’investissement. Il s’agit des créances sur l’économie ; Acheter
des titres publics, des bons du Trésor, au moment de l’émission de ces derniers par le Trésor public. Il s’agit des
créances sur le Trésor Transformer les devises étrangères en monnaie nationale. Il s’agit des créances sur le reste du
monde (hors zone euro).
b) Si une entreprise française demande à sa banque la conversion d’euros en dollars pour régler un fournisseur
américain, la masse monétaire de la zone euro diminue-t-elle ou augmente-t-elle ? La masse monétaire en
circulation dans la zone euro diminue.
L’essentiel de la création monétaire est donc le fait des banques commerciales (ou de 1er rang) :
- Crédit aux agents non financiers.
- Achat de titres sur les marchés financiers (ex : bons du trésor) et aussi achat d’actions ou d’obligations
Hausse de la masse monétaire. Si remboursement : destruction de monnaie.
L’entrée de devises, suite aux exportations, est également source de création monétaire
B2. Le contrôle de la création monétaire par la banque centrale
Document 15. C’est pas Sorcier « La banque : les sorciers demandent des comptes » (de 18’40’’ à 24’18’’), émission du
6 septembre 2010
Document 16. Le mécanisme de refinancement
Les banquiers savent qu’une fraction de la monnaie qu’ils créent va déclencher des fuites. Ils doivent donc disposer de la
monnaie centrale nécessaire ou bien être capables de s’en procurer afin de faire face à ces fuites.
Lorsqu’une banque commerciale est excédentaire en compensation1, elle dispose donc (fût-ce pour un seul jour) d’un excès de
monnaie banque centrale que, dans un souci de bonne gestion, elle cherche à prêter pour obtenir une rémunération.
Réciproquement, lorsqu’une banque est débitrice en compensation, elle doit se procurer de la monnaie Banque Centrale et pour
cela emprunter les liquidités qui lui font défaut.
On appelle ainsi refinancement bancaire, l’ensemble des moyens qui permettent aux banques de second rang de se procurer de
la monnaie centrale qui leur est nécessaire.
Actuellement en France, le refinancement s’opère principalement sur le marché interbancaire, c’est-à-dire le marché se
confrontent les offres et les demandes de monnaie centrale. Le taux de l’argent au jour le jour qui se détermine sur le marché
interbancaire constitue donc le prix de la monnaie centrale.
En cas de manque de liquidités, les banques commerciales peuvent également emprunter de la monnaie centrale directement
auprès de la Banque centrale, moyennant également un taux d’intérêt2.
1 Une banque excédentaire en compensation est une banque qui a des capacités de liquidité
2 Si une banque commerciale emprunte de la monnaie centrale auprès de la banque centrale, le taux d’intérêt directeur est plus
élevé que sur le marché interbancaire.
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