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Communiqué de presse - Lundi 1er mars
Xynthia : un avant goût des impacts du changement climatique
Ce week-end la tempête Xynthia, l’une des plus violentes depuis celle de 1999,
s’est abattue sur la côte atlantique faisant une cinquantaine de morts sur son
passage et de nombreux dégâts matériels. Pour FNE, cet événement tragique doit
servir d’électrochoc.
Vents violents, forte marée (plus de 110 de coefficient), pluies diluviennes et crues ont
entraîné des ruptures de digues, des chutes d'arbres, des arrachages de toiture, des
dégâts dans les stations de ski pyrénéennes mais aussi la désorganisation des services
de transports, vraisemblablement des pollutions issues des stations d’épuration
submergées, des coupures d’électricité.
Le même scénario pourrait se répéter
Au vu des prévisions du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat) qui annonce une élévation du niveau de la mer de 1 mètre d’ici la fin du siècle,
ce phénomène exceptionnel en soit sera amené à se répéter de plus en plus
fréquemment.
Ce type de phénomènes, submersions et inondations, pourrait donc avoir des impacts
aussi conséquents, de plus en plus souvent, et de plus en plus loin dans les terres, si
l’on prend en considération l’élévation du niveau marin. « Il est donc urgent de définir
une carte fine des risques inondation/submersion, carte qui sous-tendra un plan
stratégique national, régional et local concerté », explique Christian Garnier, viceprésident de FNE et co-pilote des questions mer et littoral.
Se replier ou combattre, il faudra choisir
Au-delà des aides aux victimes, ou des mesures de solidarité nationale annoncées par
le gouvernement, la France a besoin de mettre en place un plan stratégique face à ce
phénomène de submersion, objet parmi d’autres du Plan National d’Adaptation aux
Changements Climatiques, lancé en décembre, auquel FNE contribue.
« Si un haut lieu historique tel que Saint-Malo doit être préservé à tout prix de la montée
des eaux, il faut garder à l’esprit que sa conservation engendrera un coût continu et mal
maitrisé, analyse Benoit Hartmann, chargé de mission mer et littoral à FNE.
L’artificialisation du littoral et des zones inondables ne doivent se faire qu’en dernier
recours si l’on estime que le bénéfice que l’on en retire justifie le coût continu de la
stratégie. »
Mais l’on peut aussi choisir la stratégie du repli. Cette dernière induirait, entre autres, de
redéfinir la bande des 100 mètres (Loi Littoral), d’abandonner certaines zones de
peuplements, et ainsi protéger les personnes et leurs biens, voire même laisser des
marais maritimes se recréer en arrière des dunes, comme dans les Landes.
Pour Christian Garnier : « artificialisation inconsidérée des côtes ou repli en bon ordre,
comme aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, cela relève d’un choix stratégique qui
doit se faire collectivement ».
Une cartographie pour l’aide à la décision et à l’acceptation du risque
Après une cartographie des côtes de la France face au changement climatique et en
particulier face aux risques de submersion et d’inondation, une consultation nationale,
régionale et locale devra être mise en place, y compris Outre-Mer. Cette carte, couplée
à cette concertation, nous semble être le seul outil qui permettra de faire les choix les
plus rationnels.
« Il est donc urgent de mettre en place un plan stratégique, accompagné d’une
cartographie des risques, pas seulement en bord de mer car nous pourrions avoir de
mauvaises surprises ailleurs, comme cela a pu être le cas ce week-end » estime
Sébastien Genest, président de FNE. « Si l’on anticipe pas aujourd’hui les risques que
pourront subir nos côtes, le réveil pourrait s’avérer encore une fois brutal ».
(1) FNE demande d'ailleurs de longue date l’enfouissement des lignes les plus
exposées, et l’avait déjà rappelé en janvier 2009 après la tempête Klaus.
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