PA R C O U R S D E M É D E C I N S L I B É R AU X Une communication à l’initiative du Ministère de la Santé et des Sports DOCTEUR LAURENT JOUFFROY, ANESTHÉSISTE N é en 1958 dans l’est de la France où il exerce toujours, le Dr Laurent Jouffroy a passé ses années de collège et de lycée sans encombre. Ce passionné de montagne, qui a fait beaucoup de ski de compétition, déclare avoir choisi la médecine parce que « je voulais faire un métier en contact avec les gens ». Avec un père radiologue, médecin militaire, le Dr Jouffroy commence médecine en 1975. « Plusieurs domaines m’attiraient : la radiologie, la biologie et déjà la réanimation. En tant qu’externe, j’avais eu l’opportunité de passer dans un service de réanimation, où intervenaient d’excellents médecins qui m’ont beaucoup appris ». Lorsqu’il a fallu faire le choix d’une spécialisation pour l’Internat, le Dr Jouffroy s’est naturellement tourné vers l’anesthésie. « À ce moment-là, il y avait autant de places en anesthésie qu’en réanimation, et je suis alors parti faire mon Internat pas très loin de ma ville natale ». Il passe plusieurs mois dans le Doubs, tout en effectuant de nombreux stages en réanimation médicale et chirurgicale dans la région qui l’a vu naître. « À la fin de ma spécialisation, j’ai souhaité revenir « chez moi » et j’ai eu Naissance l’occasion de faire plusieurs vacations au CHU, Centre dans l’est de la France hospitalier universitaire et de rencontrer des personnes qui ont beaucoup compté pour moi ». Deux patrons, grandes figures de l’anesthésie française et un médecin ont notamment marqué le Dr Jouffroy, qui reconnaît avoir pour eux encore aujourd’hui Démarre médecine « une immense estime ». En 1988, alors qu’il est en attente d’un poste de titulaire mais que les places sont rares, il croise une équipe d’ophtalmologistes de retour des États-Unis. Une rencontre qui s’avérera décisive. « Enthousiasmés par Après une spécialisation en anesthésie, quitte l’avancée de la chirurgie ambulatoire aux USA, ces confrères le milieu hospitalier m’ont poussé à m’intéresser de près à cette nouvelle pratique ». À l’époque, la notion même de chirurgie ambulatoire – qui permet au patient de regagner son domicile le jour même de l’intervention – n’existait pas en France. « C’était très novateur, Installation en clinique voire visionnaire et moi, j’y ai tout de suite cru ». Après s’être pour développer la rendu aux USA et avoir lu de nombreux ouvrages sur la chirurgie ambulatoire question, le Dr Jouffroy quitte le Centre hospitalier universitaire pour aller dans le secteur libéral faire de la chirurgie ambulatoire. Il fait des remplacements dans plusieurs cliniques tout en cherchant en parallèle un endroit où développer cette Entrée à l’AFCA, nouvelle pratique. « Dans ces années-là en France, c’était le à la SFAR tout début de la chirurgie ambulatoire, avec 5 ou 6 centres et à la Commission seulement. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1992 qu’un décret a officielCertification des lement reconnu les structures alternatives à l’hospitalisation Établissements de Santé classique ». En 1993, une petite clinique privée fait appel au de la Haute Autorité de Santé Dr Jouffroy pour développer ce nouveau mode de prise en 1958 1975 1988 1993 1996 - 1999 charge. « Ce fut le début d’une très belle aventure, qui continue encore aujourd’hui » souligne avec fierté le spécialiste. « Grâce à l’entente remarquable qui existait entre les médecins et les administrateurs de la clinique et à l’entière confiance que l’on nous accordait, nous avons rapidement développé la chirurgie ambulatoire et ça a très vite bien fonctionné ». La clinique qui était alors la plus petite de la ville en termes de taille et d’activité a pris une place de leader ; et s’occupe désormais de près de 20 000 patients par an. Le Dr Jouffroy estime que l’établissement a probablement joué sa survie sur ce développement, alors que le choix de départ était loin d’être évident. « Nous avons pu attirer de nombreux praticiens qui, de leur côté, avaient développé leur chirurgie de manière très innovante et nous ont rapidement rejoints ». Il faut dire que la région s’avère très attractive tant en termes de métiers que de qualité de vie. Au même moment, le Dr Jouffroy est appelé à jouer un rôle essentiel dans diverses institutions en rapport avec la chirurgie ambulatoire, institutions dans lesquelles il continue de s’investir, de produire des articles et de communiquer dans le cadre de congrès et/ou de conférences. « À 38 ans, j’étais élu administrateur de la société savante dans ce domaine. En tant que médecin libéral, j’avais l’obligation d’être à la hauteur de la mission que l’on me confiait ». Vice-président de l’AFCA (Association Française de Chirurgie Ambulatoire), Président du conseil d’administration de la SFAR (Société Française d’Anesthésie Réanimation) et membre de la Commission Certification des Établissements de Santé de la Haute Autorité de Santé (HAS), ce médecin a pu développer, parallèlement à sa pratique, trois activités complémentaires qui lui ont permis de participer à l’amélioration continue de la qualité des soins dans notre pays. Lorsqu’on l’interroge sur ses projets d’avenir, cet infatigable travailleur déclare avec humour « vouloir faire toujours et encore de l’anesthésie ! Quand on est là où je suis, que peut-on rêver de mieux ? Le goût de la médecine ne m’a jamais quitté ». Il est vrai que les opportunités offertes par le champ de cette spécialité sont aussi variées que passionnantes, allant de l’anesthésie pure à la réanimation, en passant par la prise en charge de la douleur et la relation avec le patient. « Le milieu libéral offre la possibilité de pouvoir pratiquer une activité chirurgicale très diversifiée, ce qui fait qu’on ne se lasse jamais ». Le Dr Jouffroy a aussi la chance de travailler avec « une équipe formidable qui s’occupe aussi bien de ce qui se passe avant l’acte chirurgical lui-même (soit l’opération en tant que telle) que des suites opératoires ». De ce fait, une relation privilégiée s’instaure avec chaque patient. Portrait réalisé par Célia Bantu > Retrouvez la semaine prochaine un nouveau parcours de médecin libéral > www.sante-sports.gouv.fr ph ot o Ni co l as Re itz a u m DE L’ANESTHÉSIE À LA CHIRURGIE AMBULATOIRE “ Travailler de manière collective avec les autres chirurgiens, toujours dans l’intérêt du patient ”